Archives du tag : Larrousse

[Archive] – la fin de l'histoire Larrousse

Larrousse 1994 (c) F1Wolf
Larrousse 1994 (c) F1Wolf

Durant toute cette semaine, TomorrowNewsF1 vous fait redécouvrir ses archives depuis 2005 et le suivi de sujet.

Aujourd’hui, l’histoire de la fin de l’aventure F1 de l’équipe française Larrousse durant les 4 derniers mois de l’hiver 1994-1995.

Dans un premier temps, la fusion ratée avec DAMS et l’histoire méconnue du Junior Team Larrousse.  En cela je vous propose les liens de ce gros dossier économique pour les redécouvrir :

La vérité sur les derniers instants de l’équipe Larrousse (partie 1)

La vérité sur les derniers instants de l’équipe Larrousse (partie 2)

Publié dans Saga | Tagué | Commentaires fermés sur [Archive] – la fin de l'histoire Larrousse

Larrousse : La vérité sur ses derniers instants en F1 – Partie II

Avant Prost Grand Prix et après Ligier, l’équipe Larrousse a été la dernière écurie française en Formule 1. Un petit artisan qui durant sept années a fait de la Formule 1 par passion avant d’être rattrapé par l’argent. Pourtant après une saison 1994 catastrophique sportivement et financièrement, un épisode a été oublié : Larrousse aurait pu survivre ! Récit des quatre derniers mois de l’équipe tricolore. Voici la deuxième partie…

Pour lire la première partie de ce dossier : C’est juste ici !

Larrousse 1994 - Aida (c) F1-Fact

De son côté, Larrousse n’est pas vaincu et commande à son directeur technique, Michel Têtu, une amélioration du châssis 1994 pour le mettre aux normes 1995. Mais étant donné que ce dernier châssis est une évolution de celui de 1992, la compétitivité n’est pas l’objectif de ce début d’année 1995.

Larrousse R-U Ltd, le bureau de conception de l’équipe, disparaît et devient GenTech Ltd : Cette société a un contrat exclusif avec l’équipe d’IndyCar Forsythe, qui fait courir des Reynard Ford. Larrousse n’a donc plus de concepteur de châssis, mais espère toujours… Son salut ? Un projet de « Junior Team » en F1 mort-né, commandité par Jean Messaoudi et Laurent Barlesi. Le « Junior Team » dispose d’un budget nécessaire pour faire courir une équipe, mais pas durant toute la saison. Toutefois, Gérard Larousse espère que le gouvernement français interviendra pour l’aider, puisqu’il est la dernière équipe 100% tricolore du plateau.

Jean-Marie Balestre, le Président de la FFSA, rencontre Edouard Balladur, le Premier Ministre de l’époque, pour discuter de la possibilité d’une aide gouvernementale auprès de l’équipe Larrousse. Si, Edouard Balladur dit oui, l’argent aidera Larrousse à participer au Championnat. De son côté, l’écurie Larrousse embauche Erik Comas et Emmanuel Collard comme pilotes. En attendant, il y a toujours 26 équipes inscrites au Championnat de Formule 1 de cette saison 1995.

Fin février, l’équipe Larrousse est au point mort… Gérard Larrousse annonce même une fermeture voir une vente partielle !

50% du capital de l’équipe appartient maintenant au duo participant au projet « Junior Team », Larrousse a été forcé de céder les commandes de son équipe pour des raisons financières. Ce manque d’argent a fait de l’écurie, une équipe sans concepteur, sans châssis et surtout sans avenir : Les négociations avec DAMS ont été abandonnés depuis longtemps maintenant…

Pour le moment Larrousse dispose d’un gros sponsors : Le pétrolier malaisien Petronas, soit 15 Millions de dollars de contrat. Tandis que Larrousse travaille fort pour améliorer son châssis de 1994, la presse apprend que ses monoplaces seront trop lourdes. La FIA demande à Larrousse d’avoir un châssis conforme au règlement, prônant ainsi la sécurité des pilotes.

Jean Messaoudi et Laurent Barlesi annoncent qu’ils ont établi un nouveau bureau d’étude pour concevoir un châssis F1. Ce bureau d’étude est dirigé par Steve Nichols, ancien de chez McLaren, Ferrari et Sauber. Le travail de Steve Nichols pour le « Team Junior Larrousse » est de réaliser une nouvelle monoplace annoncée pour Imola, fin avril.

Larrousse SA, la compagnie qui fait courir l’équipe Larrousse est déclarée en faillite à la surprise générale

Mais l’espoir rend les fans aveugles, et Gérard Larousse dans un communiqué de presse annonce que l’équipe est en faillite mais qu’il espère que le gouvernement d’Edouard Balladur l’aidera. Une aide qui n’arrivera jamais ! 10 jours avant le début de saison, tout le monde au sein de la FFSA y croit encore, mais les 14 Millions de dollars promis par Edouard Balladur dans une lettre ne viendront pas. En effet, nous sommes en pleine campagne présidentielle et le Premier Ministre baisse dans les sondages pour la première fois, forçant l’écurie Larrousse à convaincre les industriels français de l’aider.

Trois jours avant le Grand Prix du Brésil, on apprend que le « Team Junior Larrousse » ne sera pas présente lors du premier Grand Prix de la saison. L’équipe est au pied du mur, car la machine de 1994 ne remplie pas les crash tests imposés par la FIA. Bernie Ecclestone a récemment instauré une amende pour toute équipe qui ne participe pas au Championnat alors qu’elle doit y prendre part. L’argentier de la F1 demande 2 Millions de dollars à l’équipe Larrousse, si elle ne participe pas au Championnat 1995.

En attendant, le travail continue pour concevoir la prochaine monoplace F1 prévue pour Imola, mais sans moteur Cosworth, car le préparateur Mader ne souhaite plus travailler avec l’équipe française. Larrousse joue au poker, bluffant comme il peut, cachant à tous que le gouvernement français lui a dit non pour une aide financière.

Au mois d’avril, l’équipe Larrousse annonce qu’elle sera présente à Imola pour le Grand Prix de San-Marin. Mais la voiture n’a pas de moteur, car ni Ford, via Ford France, ni Cosworth ne veulent aider l’équipe tricolore. Lors de l’épreuve en Argentine, Peter Gilitzer, Président de Ford Europe explique que si Larousse veut ses moteurs, il faut avoir de l’argent. Car d’un autre côté, Simtek et Pacific ont des retards de paiements. Ce qui fait du tord à Larousse pour son retour à la compétition…

Autre malheur pour Larrousse, Michel Golay et Patrick Tambay, qui avait acheté en 1994 26% de l’équipe, veulent récupérer leurs investissements. De leurs côtés, le tandem Massaoudi/Barlesi qui dispose de la majorité des parts, se sont engagés à payer 1 Million de dollars par an durant 4 ans pour éponger les dettes de l’équipe, sur insistance du tribunal de commerce de Toulon. En même temps, le duo met en avant Petronas et ses 15 Millions de dollars : Malheureusement le pétrolier ne donne rien, il souhaite voir la nouvelle voiture sur la piste et le temps passe…

Finalement Larrousse va mourir ! Le gouvernement français du nouveau Président Jacques Chirac va d’abord aider Flavio Briatore à rester en France avec Ligier, puis Alain Prost à créer son équipe. L’histoire de l’écurie de Signes est donc terminée depuis le mois de mai. Gérard Larrousse et ses actionnaires ne le savent pas encore, car jusqu’à à la fin, l’équipe a demandée des aides, allant même jusqu’à demander à Bernie Ecclestone d’annuler les 2 Millions de dollars qu’il demande pour la non-participation de l’écurie au Championnat 1995. Gérard Larrousse rappela même à l’anglais qu’il avait été très conciliant envers Ligier. Mais Ligier n’est pas Larousse. L’argent aura toujours manquée !

La fin de l’équipe Larrousse sombre dans le burlesque. Gérard Larrousse continu à se tromper en annonçant la fermeture de l’écurie par communiqué de presse. Mais, il dévoile dans le même temps qu’il la reconstruira pour être présent en 1996 sur la grille de départ du Championnat F1. Petronas fatigué, ira faire la joie de l’équipe Sauber pendant presque 10 ans. Dans l’obscurité de la saison 1995, l’écurie Larrousse sombre dans les actions en justice ou associés, anciens pilotes payants et fournisseurs, demandent leurs parts d’un gâteau devenu invisible depuis trop longtemps.

L’échec de l’écurie Larrousse est analysé par la presse anglaise comme un recul important de la présence de la France dans le sport mécanique. Car après la fermeture de l’équipe AGS, le complot Ligier/Briatore/Walkinshaw et l’effondrement du projet DAMS, la fin d’une ère est arrivée. Mais on parle au loin d’un autre projet : Une association entre DAMS/Prost/Oreca et Apomatox, soutenu par Elf et Gitanes. La base de Prost Grand Prix est née

Publié dans Saga | Tagué | Commentaires fermés sur Larrousse : La vérité sur ses derniers instants en F1 – Partie II

Larrousse : La vérité sur ses derniers instants en F1 – Partie I

Larrousse 1993 (c) F1Wolf
Larrousse 1993 (c) F1Wolf

Avant Prost Grand Prix et après Ligier, l’équipe Larrousse a été la dernière écurie française en Formule 1. Un petit artisan qui durant sept années a fait de la F1 par passion avant d’être rattrapé par l’argent. Pourtant après une saison 1994 catastrophique sportivement et financièrement, un épisode a été oublié : Larrousse aurait pu survivre ! Récit des quatre derniers mois de l’équipe tricolore…

L’écurie Larrousse reste un cas à part dans l’histoire de la Formule 1 en France. Peu soutenue financièrement, en comparaison de Ligier à la même époque, et moins aimé que Prost Grand Prix pour le même résultat sportif. La débâcle a été provoquée, lorsqu’en 1993… Peugeot décide de faire de Larrousse, la base de son arrivée dans la catégorie reine. Pour le constructeur français, il y avait deux projets : Un premier de Jean Todt qui consistait à créer une F1 100% Peugeot, à la manière de Ferrari. Et un autre projet de Jean Pierre Jabouille consistant à construire un moteur pour équiper une écurie, comme Renault. Mais entre les deux, un concept hybride est né et causera la perte de Larrousse. L’idée était de racheter l’équipe Larrousse et d’initier le projet Jean Todt à moindre frais. En ce sens, le constructeur français avait signé une lettre d’intention avec l’équipe tricolore. Gérard Larrousse trop content de disposer d’un avenir pour son écurie basée à Signes, démarcha BSN (Danone) qui signera un contrat à long terme avec l’équipe, sur la base de cette fameuse lettre d’intention du groupe PSA.

Mais McLaren est passé par là et l’écurie Larousse dû se rabattre sur un V8 Ford, aidé en cela par Flavio Briatore qui cédera également les plans de sa boite de vitesse semi-automatique. BSN signera un contrat de 30 Millions de Francs : Trois fois moins qu’initialement prévu !

1995 : Larousse est inscrite dans la liste des équipes du Championnat F1 de cette année là, mais presque tout le monde sait que son avenir est incertain d’ici le mois de mars.

Larrousse a lutté financièrement depuis la fin de la saison précédente entre des pilotes payants mais également des salaires impayés. Ceci a provoqué des frictions entre les actionnaires de l’équipe et retarde la production de la nouvelle monoplace qui est toujours conçue par Larousse R.U Ltd, dirigé par Robin Heard, lui-même actionnaire de l’équipe. Mais aucun paiement n’arrive et la voiture ne dépassera pas le stade du plan, même si l’espoir de la voir rouler un jour est encore présent. Alors, il a été décidé de faire participer la monoplace 1994 adaptée aux règles du Championnat 1995. Les actionnaires demandent en parallèle que l’équipe revoit son organigramme et son organisation générale, en s’associant avec une écurie qui a déjà une voiture de course construite. Larrousse se tourne vers Lola, un vieux partenaire, mais une vieille affaire financière entre les deux entreprises anéantie cette solution. Reste plus qu’une option pour Larrousse… Celle de s’associer avec DAMS.

DAMS est une écurie co-dirigée par Jean Paul Driot et René Arnoux. Cette équipe a été multiple fois Championne en F3000 et reste le tremplin de nombreux pilotes français avant leur arrivée en Formule 1. Mais, Jean Paul Driot voulait passer à la discipline reine dès 1995. Dans ce but, il commanda à Reynard un châssis, mais l’équipe n’est pas inscrite au Championnat du Monde 1995 : Le budget restant un souci important. Cependant, la voiture est prête et a été montée par une société nommée Brunet-SICAP, filiale du groupe français SNPE qui construit déjà le châssis de la SIMTEK Ford de 1995.

Jean Paul Driot et Gérard Larrousse se sont rencontrés plusieurs fois durant l’hiver 1994/1995, de manière informelle. Gérard Larrousse a bien essayé de proposer à DAMS de faire courir ses châssis pour la saison 1995, mais cela n’a pas dépassé le stade espéré. Larrousse est une équipe qui ne dispose pas d’usine proprement dit, mais d’un atelier de montage, tandis que DAMS est une équipe qui possède ses propres structures au Mans. DAMS n’est donc pas intéressée par la proposition de Larrousse. Mais en se rapprochant de l’équipe de Signes, elle économiserait toutefois 1.30 Millions de dollars de frais de voyage. Pendant que Gérard Larrousse fait les yeux doux à DAMS, poussé en cela par ses actionnaires, cette dernière décide de repousser d’une année son arrivée en Formule 1.

Les discussions sont encore retardées par le fait que Gérard Larrousse n’est pas le propriétaire unique de son équipe. Il possède seulement la moitié des parts, les autres actionnaires sont Patrick Tambay, Michel Golay et Robin Heard. Côté pilote, Erick Comas, déjà présent en 1994, est retenu par lettre d’intention, mais ne dispose pas de contrat pour 1995.

Avec le temps, les accord avec DAMS ont été partiellement conclus, mais un seul châssis, sans aucune pièce détaché sera construit : Toutefois les prévisions annoncent un deuxième modèle. Celui-ci serait totalement terminé un mois avant la première course du Championnat 1995. Quelques semaines plus tard, Jean Paul Driot, le patron de l’équipe DAMS dévoile qu’il abandonne ses plans F1 pour 1995, faute de sponsors. Il annonce également son intention d’être présent en 1996, confirmant ainsi ses premières intentions.

L’annonce de Jean Paul Driot est la dernière chance dans les négociations avec Gérard Larrousse, car sans DAMS, l’équipe française n’a aucun châssis pour 1995. Une nouvelle approche est faite entre les deux hommes. L’idée est que DAMS fabrique pour la saison 1995, le châssis de l’écurie Larousse. Mais, Jean Paul Driot souhaite faire courir ses monoplaces sous son propre nom ou alors il accepte l’accord en échange : D’une part significative du capital de l’équipe Larrousse ! Les jours passent et rien n’évolue. Une seule solution : Que Larrousse achète les châssis à DAMS. Nous sommes fin janvier 1995 et Jean Paul Driot joue l’affaire de manière politique, car Ligier étant anglaise (rachetée par Flavio Briatore et dirigée par Tom Walkinshaw), Larousse étant presque morte : DAMS serait la seule équipe hexagonale et hériterait logiquement de certains financements de l’écurie Ligier (surtout ELF et Loto). Soit environ 120 Millions de francs. Mais surtout, Jean Paul Driot pense séduire Peugeot pour 1996 voir 1998.

De son côté, Gérard Larrousse pense toujours qu’il peut courir en 1995, malgré le fait qu’il n’ait pas de monoplace réglementaire.

L’espoir d’une association entre l’équipe Larrousse et DAMS est abandonnée au début du mois de février 1995 et cette dernière annonce qu’elle disputera le Championnat de F3000. Elle garde toutefois un œil sur son projet F1 pour la saison 1996. L’annonce confirme qu’une association entre les deux équipes (Larousse et DAMS) est au point mort !

Publié dans Saga | Tagué | Commentaires fermés sur Larrousse : La vérité sur ses derniers instants en F1 – Partie I