La guerre secrète FIA – Ecclestone sur les Accords Concordes 2013 – 2020

La Fédération Internationale de l’Automobile (FIA) a nommé récemment la banque d’affaire Lazard comme conseiller sur le dossier de l’introduction en bourse de la Formule 1 à Singapour. L’objectif, trouver un moyen d’obtenir plus d’argent.

Cette information est importante car elle résulte de la longue bataille entre Jean Todt et Bernie Ecclestone dans les coulisses de la Formule 1. Depuis l’avènement du français à la tête de la FIA fin 2009, l’argentier de la Formule 1 n’a cessé de provoquer et passer outre les pouvoirs de la Fédération. L’exemple du moteur V6 1600cm3 en Juin dernier est le plus spectaculaire de cette lutte. Le Conseil Mondial de la F1 a validé par deux fois le projet du 4cyl initié par Todt. Toutefois, la Commissions F1 a pris la décision de miser sur un V6. Une humiliation.

Aujourd’hui, c’est au tour de Jean Todt de revenir dans la course avec cet accord avec Lazard. L’objectif est de remiser l’accord signé en 2001 pour obtenir, pour une durée de 100 ans, les droits de la Formule 1 pour la modique somme de 360 millions d’euros environ. Entre 1995 et 2009, la FIA touchait environ 7 millions d’euros annuellement de la Formula One Management. Mais, depuis 2010 et l’introduction de l’accord 2001, la FIA ne s’y retrouve plus. L’argent des droits de 100 ans a été remis à l’Institut FIA, tandis qu’il existe un accord parallèle valable jusqu’en 2016, permettant à la Fédération de toucher environ 6,5 millions d’euros par année. Ce qui représente 75% du budget du régulateur.

Sur la demande de la FIA, une augmentation significative aurait été demandée au fond CVC Capital, qui aurait refusé le compromis de la Fédération. Un des derniers ressorts pour Jean Todt est de menacer de ne pas signer les prochains Accords Concordes 2013 – 2020. Ce qui explique l’ombre du programme GP1, piloté par Flavio Briatore avec le consentement de Bernie Ecclestone.

Selon SkyNews, l’affrontement entre la FIA et Bernie Ecclestone – CVC Capital en marge de l’introduction en bourse de la Formule 1 à Singapour ajoute une dimension très importante dans l’histoire de la discipline. Peut-être même le plus important.

A force de luttes secrètes entre les deux hommes depuis 2010 sur le sujet du financement de la FIA, il y aura une des deux parties qui sera sacrifiée. Les équipes de Paris souhaitent intervenir maintenant pour profiter de la mise en place de l’introduction en bourse de la Formule 1 pour obtenir gain de cause.




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One Response to La guerre secrète FIA – Ecclestone sur les Accords Concordes 2013 – 2020

  1. Vicetvertu dit :

    Rien de bien surprenant. A chaque échéance des Accords Concorde, une rumeur de scission fait son chemin.

    A la différence des années 80 ou des derniers accords (2006 ou 2007, ma mémoire défaille), le plus grand désaccord n’est pas entre les écuries et la FOM mais entre la FIA et la FOM. Avec, finalement, toujours la même question qui se pose : la F1 peut-elle être viable sans l’apport de la FIA/FOM/grands constructeurs ? Peut-on imaginer deux championnats ? Un badgé FIA, avec ce que cela comporte de légitimité, et l’autre FOM, dans lequel les constructeurs s’y retrouveraient financièrement.

    A mon avis, l’un ne va pas sans l’autre. La FOM récolterait moins d’argent sans la légitimité qu’apporte la FIA. De même, la FIA n’a pas les structures pour gérer en direct un championnat aussi important que la F1. Donc on assiste à une sorte de ping-pong, l’un essayant de mettre la pression sur l’autre, et vice-versa. Les écuries, pour l’instant, sont un peu spectatrices, même si des remarques sur la part des revenus, le nombre de GP et le plafonnement des budgets devraient refaire surface bientôt. Sans compter les teams signant les Accords en avance afin d’avoir des garanties financières supérieures.

    Qu’en ressortira-t-il ? Pas grand-chose, à mon avis. Tout comme le lock-out en NBA ou les derniers Accords Concorde, la F1 risque de connaître un grand moment de tension en cette fin d’année mais rien ne devrait fondamentalement changer. Aucune des parties n’en a les moyens financiers ou structurels.

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