L’Espagne et la génération de pilote perdue

Le contraste est assez étonnant. L’Espagne souffrira t’elle du syndrome Français en Formule 1 ? Les médias ibériques se posent la question. En effet, notre pays n’a connu qu’un seul champion du monde, Alain Prost, et c’est reposé sur deux autres vainqueurs post Prost : Jean Alesi et Olivier Panis, avant d’attendre près de 10 ans avant de voir un pilote tricolore visant un podium en GP. Depuis l’arrivée de Fernando Alonso en 2001, beaucoup de jeunes ibériques ont flirté avec la discipline reine, sans jamais y parvenir depuis. Pendant ce temps, l’Allemagne dispose  de deux champions du monde avec Michael Schumacher et Sébastian Vettel.

Juste avant l’émergence d’Alonso, Marc Géné chez Minardi en 1999, Pedro de la Rosa avait débuté en 1998/1999 en Formule 1 avec Jordan et Arrows et ensuite Jaime Alguersuari a débuté en 2009 avec Toro Rosso. Mais que dire d’Antonio Garcia, Felixe Porteiro, Adrian Valles, Sergio Hernandez, Javier Villa, Roldan Rodriguez, Andy Soucek, Dani Clos, Albert Costa et bien d’autres ? Tous dénommés « la génération perdue espagnole » un symbole que Franck Montagny et Sébastien Bourdais connaissent bien.

A la fin des années 90, l’Espagne a fait un grand effort dans la course automobile, multipliant les disciplines (la création de la Formule Nissan en 1998 était une réussite). Mais l’Espagne n’a pas épousé la culture du sport mécanique, mais l’idolâtrie d’un pilote. Ce pays de Football et ses médias misent plus sur les personnalités que le sport en lui-même. En cela l’Espagne est l’incarnation moderne des médias d’aujourd’hui, ayant besoin de « people » pour survivre au quotidien. Le sport n’est pas important, seule la personnalité du sportif compte.

HRT depuis 2010 est l’excellent exemple de cette évolution. Jamais l’équipe n’a été soutenue. Certes la crise en Espagne a fait rage, mais pourtant le Real Madrid et le FC Barcelone n’ont jamais eu autant de socios et de sponsors. Un contraste total. Un peu à la manière de notre regretté Prost GP il y a 10 ans.

En réalité si l’Espagne ressemble à la France via le parallèle entre Fernando Alonso et Alain Prost, c’est surtout l’Italie qu’il faut voir. Il y a 15 ans, Flavio Briatore a souhaité faire revenir un ou deux pilotes italiens pour succéder à Riccardo Patrese. En 1996 et 1997, Giancarlo Fisichella et Jarno Trulli sont entrés en F1. Mais après la retraite de ces derniers, combien d’italien sur la grille ? Pourtant, nos voisins des Alpes ont une culture du sport automobile. Toutefois, elle aussi centrée sur…Ferrari.

Reste une ultime question, est-ce que l’Allemagne n’est pas aussi dans une bulle similaire à celle de l’Italie ? Hormis Nico Rosberg et Sébastian Vettel, Adrian Sutil n’est présent que via ses garanties bancaires, idem pour Nico Hulkenberg avec Sauber (en partie)…

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2 Responses to L’Espagne et la génération de pilote perdue

  1. bosco dit :

    Pour les pilotes italiens, Gian carlo Minardi et sont écurie éponyme oeuvrait pour promouvoir des pilotes italiens en F1, via les divers Juniors Team de l’écurie à l’époque BVM Minardi en formule renault, Campos F3 Minardi junior Team en F3 espagnol, Minardi Team Asia, European Minardi F3000, des pilotes comme Gianmaria Bruni on gravi les échelons jusqu’au poste de pilote titulaire, d’autres sont resté cantonné au poste de pilotes essayeurs, Andrea Piccini, Matteo Bobbi. Après le rachat de Minardi par Red Bull Gian carlo Minardi avec son fils Giovanni a poursuivis sa mission de détecter les futurs pilotes italien via des structures comme Minardi Team by GP Racing en Euroseries 3000 en 2006 / 2007 (devenu auto gp) ou encore Minardi Team by Piquet Sports en GP2. Depuis ils managent également des pilotes italien Daniel Zampieri jusqu’en 2011 et surtout Davide Rigon depuis de nombreuses années et actuellement pilote d’essais au sein de la Scuderia Ferrari. Minardi travail en étroite collaboration avec Ferrari pour trouver le futur champion du monde italien, il reste encore du boulot.

    Pour l’Allemagne, elle bénéficie pourtant de nombreux championnat pour promouvoir ses jeunes pilotes, mais actuellement aucun ne frappe à la porte de la F1. Que dire également des pilotes Britanniques ou Japonais ? Aucun ne semble en mesure d’arriver en F1 sans le soutiens de gros sponsors ou de filière type Red Bull ou Gravity Management.

  2. Pourtant ces pays bénéficient de championnat de niveau inférieurs qui sont censés permettre aux pilotes prometteurs d’accéder à la F1 …

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