Note du Mardi – l’évolution de Red Bull Technology

notedumardi-900x6757165869066367047722.jpgAu moment où McLaren et Williams se sont séparés de leur division de recherche appliquée, Red Bull l’a réorienté une nouvelle fois. Une nouvelle fois, car depuis 2006, cette division a eu plusieurs vies qu’il est intéressant de comprendre.

Tout débute courant de saison 2006, assez discrètement. A l’époque, Red Bull était propriétaire de son équipe Red Bull Racing et était également Co propriétaire de l’équipe Toro Rosso, née sur les cendres de la vaillante équipe italienne Minardi. A l’origine, Red Bull Technology est un projet autour d’un homme : Adrian Newey.

Au début le modèle John Barnard

Sur le modèle de John Barnard, illustre ingénieur F1 des années 80/90, lorsqu’il avait collaboré avec la Scuderia Ferrari. Une division est né autour de l’ingénieur star. GTO, puis FDD et qui employait 50 ingénieurs et techniciens. La même idée a animée les dirigeants de Red Bull pour la construction d’un bureau d’étude pour leur nouvel ingénieur star. RBT disposait d’un contrat avec RBR et STR et était subventionné par la marque autrichienne par la suite. Les revenus au départ était modeste et provenait des deux équipes à hauteur de 25 millions d’euros environ.

Puis à partir de 2008, l’idée a été de changer de modèle. L’équipe RBR ne devait qu’exploiter l’équipe de course, donc environ une cinquantaine de personne, tandis que tout le bureau d’étude, de conception et recherche et développement ont fusionné pour entrer sous le toit de Red Bull Technology. A ce moment précis, les effectifs vont passer d’une cinquantaine à plus de 400 personnes. Puis évoluer durant les quatre années suivantes jusqu’à 700 personnes. Car, à l’époque, il y avait deux équipes de conception et développement pour concevoir les Formule 1. Epousant la mode de l’époque. Puis une division Recherche et Développement pour les projets d’avenir. F1 ou autre.

Une division qui devient commerciale

Dans les années 2012, McLaren et Williams ont commencé à faire évoluer leur modeste division en recherche appliquée et augmenter les effectifs, jusqu’à 300 employés. L’idée était de commercialiser le savoir faire obtenu de la F1. Ainsi les deux équipes vont créer une nouvelle acquisition de partenaires et sponsors pour leur équipe Racing. A ce moment, Red Bull fit également évoluer sa vision RBT dans ce même domaine.

Sur le papier paraphé en 2011, le projet avec la marque premium de voiture nippone, Infiniti avait une motivation de participer à l’élaboration d’une voiture de sport et même plus largement d’une série de dérivée sportif de la gamme existante. Le modèle Vettel du FX50 en a été l’exemple. Un exemple éphémère. Le business modèle indiquait 1 milliards d’euros de chiffre d’affaires pour Red Bull sur la durée. L’accord n’a pas abouti, le projet E-Merge présenté en 2013 et devant aboutir à une commercialisation en 2017/2018 échoua avec le départ du patron de la marque Infiniti.

Toutefois le projet d’une voiture de route conçue par Adrian Newey continua son aventure. C’est la deuxième évolution de l’ingénieur et donc de la structure technologique. A l’image de John Barnard, Adrian Newey avec le temps s’était rendu compte qu’il était certes un ingénieur F1 de talent, mais que à l’image de Barnard avant lui, il ne serait connu que par les fans de la discipline et encore. Un héritage qui s’estompe avec le temps donc. L’autre modèle d’ingénieur star des années 80/90 est le sud-africain Gordon Murray. L’homme de la Brabham BT46B aspirateur, de la McLaren MP4/4 de Prost et Senna et aussi l’homme de la McLaren F1, ultime supercar des années 90.

C’est dans ce sens de l’histoire qu’évoluera Red Bull Technology : concevoir une hypercar marquante de son époque avec la signature d’Adrian Newey. En 2016, RBT signe un accord avec la marque Aston Martin. Un accord à l’image de ce que réalisait McLaren et Williams à l’époque avec leurs divisions RA. Un deal pour l’équipe F1 et un deal technique pour le bureau d’étude appliqué. L’accord avec Aston Martin va rapporter un total de 200 millions d’euros à Red Bull Racing et sa division Recherche Appliquée (ex Technology).

Le modèle Gordon Murray

Cette mutation perdure aujourd’hui encore. A l’image de Gordon Murray qui a lancée sa T50, Adrian Newey s’attaque à la RB17. Hypercar à son image. On parle d’une gamme de voiture d’exception et d’un bureau d’étude automobile dans la foulée. Pour le moment les 50 exemplaires à 5 millions l’unité va générer 250 millions d’euros de revenus.

Le budget annuel de Red Bull Technology depuis 2006 tourne autour de 200 millions d’euros. Essentiellement sous forme de subvention pendant une décennie, elle touche désormais plusieurs dizaines de millions d’euros pour la conception des monoplaces RBR et Alpha Tauri (sur le modèle Ferrari/Haas). Permis de sécuriser le gigantesque accord de 435 millions d’euros avec Oracle, qui permet à la division d’obtenir environ 30 millions de revenus par échange de compétences. Ajoutant l’accord autour de la conception de vélo avec BMC estimé à 5 millions d’euros par an. Tout comme le deal qui a été conclu avec le team Alinghi pour l’America’s Cup 2024. Permettant à l’équipe suisse de revenir à la compétition après une décennie d’absence. Un accord estimé à 40 millions d’euros par année.

Au total, la division qui était autrefois subventionnée à 95% génère près de 100 millions d’euros de revenus et emploie 850 personnes. En ayant évolué deux ou trois fois, autour de la personnalité centrale de l’ingénieur Adrian Newey. Un cas d’école qui inspire Mercedes avec James Allison qui, avec une décennie de décalage marche sur les traces de l’ingénieur au 10 titres constructeurs et 12 titres pilotes.




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