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Mister E, le chevalier blanc Kirch

Suite de notre récit en quatre parties de l’évolution de l’empire de Mister E et les déboires des repreneurs depuis dix ans. deuxième volet : Le chevalier blanc Kirch.

Du coté de la bourse de Frankfort, une rumeur indique que Leo Kirch et son empire est intéressé pour prendre le contrôle de EM.TV. En décembre 2000, l’action du groupe allemand n’est plus que de 4,5 $, la valeur chute à 400 millions de dollars. Ecclestone pris dans l’étau par les constructeurs, se résous à négocier avec Kirch, seul personne intéressé par le catalogue de droit de EM.TV. A ce moment précis, la valeur de la Formule 1 a elle aussi chutée, car les 10% du groupe allemand ne représente plus que 40 millions de dollars au lieu des 880 initiaux. La SLEC ne vaut plus que 1,5 milliards de dollars !

En Janvier 2001, une enquête pour délit d’initier est ouverte contre Thomas Haffa, le fondateur d’EM.TV. Un porte-parole de l’entreprise allemande confirme quelque jour plus tard qu’un protocole d’accord a été signé entre EM.TV et Kirch Group. La participation que détient EM.TV sur la Formule 1 sera vendue 550 millions de dollars à la mi-février, au plut tôt. Mais les dettes de l’empire sont empiriques et l’option de 25% de la SLEC ne sera pas honorée qu’au bon vouloir de Leo Kirch. A ce moment, la SLEC n’est de valeur que les 1,1 milliards de dollars que Kirch souhaite lui donné. Bernie Ecclestone, un genou à terre prend la décision qu’on ne lui reprendra plus dans pareil aventure. D’autant plus qu’il sait que Kirch est aussi fragile que EM.TV et fortement endetté. En effet le rachat de ses parts provient de prêt bancaire.

Mais les banques se rebiffent, MGPE annonce par voix de presse que la Formule 1 est mal gérée et que son avenir est épouvantable. Pire, l’investissement en F1 rend la banque caduque dans son équilibre. Vint quatre heures plus tard, l’empire Kirch Media a décidé d’améliorer son offre pour prendre le contrôle EM.TV. Dans le cadre de l’offre de Kirch pour EM.TV, il est entendu que la société a convenu qu’elle versera 1 milliards de dollars pour prendre le contrôle de 25% de la SLEC en plus des 50% déjà acquit. Ecclestone sauve l’honneur et son groupe est valorisé 3 milliards de dollars, car Kirch à acheter les 50% pour 550 millions de dollars précédemment, en faite 24,5%, en propre et le reste au banque via Speed Investment.

Soulagé en mars 2001, Bernie Ecclestone s’en retourne à la gestion de son quotidien. Son empire est donc géré à 25% par lui, 49.5% par le groupe Kirch et 25,5% par Speed Investments, composée de JP Morgan, Lehman Brother et Bayerische Landesbank, qui ont avancés l’argent à Kirch.

Cette gestion au quotidien comprend des négociations des prochains Accord Concordes et un bras de fer débute entre Ecclestone et les constructeurs. Ceux si souhaitent plus que les 47% de la FOA que leur donne l’argentier. Les discussions sont stériles, chacun campant sur ses positions et la guerre froide débute. Elle durera plus de 5 ans.

Fin juillet 2001, complication avec Kirch. Car la SLEC est détenu par un accord entre Speed Investments et Kirch Group. Toutefois si l’alliance se rompait le groupe ne disposerait en propre que de 36,75% de la SLEC. La famille Ecclestone 25% et 38,25% restants seraient disponibles. L’argentier prend conscience que l’alliance forcée avec le magnat allemand est trop fragile. Surtout que déjà la presse économique tire à boulet rouge sur la politique de Kirch d’acheter à crédit des droits sportif hors de prix. A ce moment précis, Ecclestone comprend qu’il devra composer avec les banques qui détiendront à terme 75% de son empire.

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Mister E, ce qui a provoqué EM.Tv

Depuis la fin des années 90 la Formule 1 a eu six propriétaires, mais un seul patron, Bernie Ecclestone. Récit en quatre parties de l’évolution de l’empire de Mister E et les déboires des repreneurs depuis dix ans. Premier volet : Ce qui a provoqué EM.TV.

Dès 1998, l’idée de mettre en bourse son entreprise représentait la seule solution de pérennité pour Bernard Ecclestone. Lui qui avait crée au milieu des années 90, la FOM (Formula One Management) et la FOA (Formula One Administration). Le projet de cotation en bourse a été long, Une holding a été crée : Formula One Holding en 1999 afin de satisfaire la transparence des marchés. Le projet était donc de coté en bourse du Luxembourg, la Formula 1 Finance BV. Aucune action ne pouvait être vendu avant mai 2002 au plut tôt. Si vente il y a, à partir de cette date, seul 1,3% pourrait être vendu entre mai 2002 et mai 2004. Chiffre qui passe à 2% par an en mai 2004 et ensuite de 3% par an jusqu’à l’échéance de novembre 2010. Huit mois de procédure plus tard et refus des hautes autorités. Premier problème :

Fin 1998, Bernie Ecclestone avait procédé à un prêt de 2 milliards de dollars, qui aurait été remboursé grâce à la cotation. Ce prêt établit en décembre 1998, auprès de la banque allemande WestLB et Morgan Stanley, d’une valeur finalement de 1,4 milliards de dollars, doit être remboursé d’une manière ou d’une autre. Ce qui a provoqué la structure que nous connaissons aujourd’hui.

Ecclestone crée la SLEC fin 1999, une super holding qui regroupe tout ses actifs et en vend une part à la banque Morgan Grenfell Private Equity, filiale de la Deutch Bank. Les tractations sont longues et perturbées par TAG Group, le groupe Benetton voir même son vieux rival IMG McCormack. Ecclestone hésite et finalement accepte de cédé 12,5% du capital de la SLEC pour 325 millions de dollars, avec une option pour les 37,5 autre pourcent. Nous sommes en décembre 1999. Hors fin février 2000, Hellman & Friedman, reprend l’option au nez et à la barbe de Morgan Grenfell pour 975 millions de dollars. Mais déjà pointe EM.TV depuis quelques semaines. L’empire de Bernie Ecclestone est évalué 2,6 milliards de dollars.

Six semaines plus tard, EM.TV a racheté les parts des deux banques pour 1,6 milliards de dollars. Le deal est en deux parties : une partie en cash de 712,5 millions de dollars et une autre partie en échange d’action, soit 10% de EM.TV. En faite il apparait que la société, spécialisée dans les produits dérivés et les droits, a rachetée Speed Investment Ltd qui est née du regroupement des deux banques : Hellman & Friedman et MGPE et a ensuite vendu au groupe allemand. Etant donner que Bernie Ecclestone a été le commissionné dans l’affaire, il touche 300 millions de dollars. L’empire de Bernie Ecclestone est évalué 3,2 milliards de dollars.

Juillet 2000, Ecclestone et Max Mosley négocie l’obtention des droits d’exploitation de la Formule 1 auprès de la FIA. Finalement en février 2001, un deal de 100 ans (2001-2101) sera conclu et signé en avril, pour la modique somme de 360 millions de dollars. L’avenir est assuré, mais le tableau s’assombrit subitement au dernier semestre de l’année 2000. EM.TV subit des rumeurs sur les marchés financiers qui commence à la fragilisé. Dès septembre, Ecclestone dément la réalité, mais l’argument ne dupe personne. Les 22 et le 26 novembre 2000, l’action EM.TV chute, passant de 88$ à 17$ et les analystes pensent que le groupe allemand est une proie pour les nouveaux géant multimédias que sont AOL Time Warner, Vivendi voir même Disney. EM.TV voit sa valeur passée de 8 milliards à 2 puis 1,6 milliard de dollars en quelques jours.

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