Uchronie F1 – Et si le GPDA devenait le seul interlocuteur des équipes ? (partie 3)

En ce début de décennie le constat est clair : l’intérêt pour la Formule 1 baisse, les équipes ont de plus en plus de mal à trouver les budgets nécessaires à leurs développements. Le modèle économique de la discipline vieillit et dépend nécessairement des nouveaux pays émergeants. Une situation qui avait déjà provoqué une vague de réduction de salaire chez les pilotes. En 2013, le triple champion du monde allemand, Sébastian Vettel touche un salaire de 16 millions d’euros. Une somme alors équivalente à ce que touche l’anglais Jenson Button et son équipier Lewis Hamilton, tous deux champions du monde également. Mais, regardant de plus près les contrats, les équipes ont accordés des clauses mirifiques, permettant à leurs pilotes de gagner plusieurs millions d’euros de primes en plus d’un salaire incroyablement élevé. Ces derniers, payés en Euros subissent de plein fouet la chute de la monnaie unique. Certains contrats doivent être renégociés en devise suisse, considéré comme plus fiable, voir en Livre Sterling ou en Dollars. Le BusinessBook GP 2013 montre aussi une énorme différence entre les stars et les autres pilotes. Un écart de 1 pour 10.

Le 30 Avril, le journal populaire allemand Bild, indique dans son édition numérique que Sébastian Vettel touchera en 2015 et 2016 un salaire de 35 millions d’euros par an chez Ferrari. Le lendemain, les éditorialistes crient à l’indignation. La pression monte en pression. Bernie Ecclestone, âgée de 83 ans, lance dans The Guardian USA, qu’il trouve le salaire de Vettel « indécent ».  Le sentiment de revivre l’histoire emporte l’instant présent. Une opération de sauvetage doit être entreprise. Au début du mois de Mai, dans son bureau de Chelsea un homme à la chevelure d’argent entre discrètement dans la maison d’un des milliardaires les plus puissants du monde. Assis derrière son bureau, Bernie Ecclestone regarde la silhouette qu’il connait que trop bien pour l’avoir côtoyée depuis plus de vingt ans dans les paddocks de Formule 1. Le sourire aux lèvres et le regard fixe et dur, Flavio Briatore reste debout devant son mentor. D’un simple geste le malicieux homme d’affaire anglais indique à son ami italien qu’il doit prendre en main la situation. Une mission que Flavio Briatore prendra à cœur. Bénévolement en apparence. Lucrativement en réalité.

L’idée d’un cap salarial est rapidement mise en place médiatiquement. Briatore réalise plusieurs interviews et place ses pions. La partie d’échec est complexe et les manipulations fines, mais le succès n’en sera que plus grand. Le principe d’un cap salarial consiste en une limitation de la masse salariale pour chaque équipe devant permettre d’équilibrer l’édifice de la discipline, tout en évitant les dérives financières qui menacent de pousser à la ruine les équipes. Pour réussir ce schéma, Flavio Briatore doit unir la FIA, Ecclestone, les patrons de l’association des constructeurs, la FOTA et les pilotes. Se faisant le porte-parole des intérêts des pilotes Flavio Briatore insiste sur la nécessité d’une Formule 1 comme une entité. Avec astuce l’homme d’affaire italien reçoit le soutien de son ami et président de la Fédération, Jean Todt. Bernie Ecclestone signera secrètement un document commercial précisant que les pilotes ne peuvent plus faire de publicité en leur nom dans les pays fréquentés par la discipline. Fort de ses soutiens et de la tension qui commence à pointer à l’horizon, en plein Grand Prix d’Angleterre, Briatore, avec verve,  propose d’être l’unique agent des pilotes du GPDA. Le businessman Italien reprend à plus grande échelle sa méthode de management des années 2000.  En parallèle, les patrons de la FOTA ayant compris les profits qu’ils pouvaient faire de la situation acceptent le principe du cap salarial à 5 millions d’euros jusqu’en 2017 et menace les pilotes.  Cette situation va augmenter alors le pouvoir de négociation des patrons d’équipes sur les agents devant alors rendre des comptes à Briatore et imposent des tarifs largement inférieur à la normal en renégociant les contrats.

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