Il semblerait que Bernie Ecclestone soit intéressé par l’acquisition du circuit de New Jersey, faisant ainsi évoluer son modèle, uniquement pour le marché américain, bien particulier. Austin, Texas sera selon toute vraisemblance une anomalie dans le vaste projet que l’argentier de la Formule 1 semble dessiner, pour l’ultime offensive de son sport sur le nouveau continent.
Reste que les erreurs ne seront pas reproduites. Exit le deal de la Turquie, véritable panier de crabe, ayant été à la fois un échec populaire et politique. En réalité, le GP de Turquie avait repris le modèle entrevue pour Donington quelques temps plus tôt. Sauf que le gouvernement turc n’a pas suivit. Pour New Jersey, le modèle est différent et s’adaptera, à terme, aux coutumes du pays. Ecclestone s’inspirera de la NASCAR pour développer la Formule 1 dans cette partie du monde. En effet, la discipline rêne du sport automobile américain possède des intérêts dans la majorité des circuits qu’elle fréquente, vendant le nom de ses circuits à des sponsors, assurant une promotion croisée efficace et gagnant beaucoup d’argent avec la billetterie et les produits dérivés. Le modèle devrait être repris pour New Jersey et probablement une course à Los Angeles à l’avenir.
Ce n’est pas la première fois que Bernie Ecclestone agit de la sorte. Il a longtemps loué le circuit de Kyalami en Afrique du Sud pour des raisons à la fois politique et de flux. New Jersey sera loué environ 7 millions d’euros par année. Toutefois, ce qu’il faut comprendre derrière la phrase suivante : « Le gouvernement devrait se placer derrière la course, mais nous n’auront aucun financement gouvernemental pour la course » signifie qu’un investissement public est recommandé pour améliorer les infrastructures, sinon la course sera perdue. Une manière de faire pression et d’offrir un deal gagnant/gagnant. En cela, la région pourra utiliser l’image du Grand Prix et donc garantir sur le papier un succès économique (estimé à 200 millions d’euros). En effet, l’intégralité des rentrés financières de la course (sponsoring et billet) entreraient dans les caisses de la FOM. Soit environ 20 ou 30 millions d’euros par année. Une opération rentable donc. En cela, l’Amérique pourrait servir de laboratoire d’avenir.
En effet, si New Jersey est une expérience concluante, il n’est pas impossible que l’affaire se répercute en Europe. Offrant ainsi deux modèles économiques : Le premier permettrait de vendre à prix élevé des Grand Prix à des pays utilisant la discipline pour une promotion, tandis que le second permettrait à la Formule 1 de louer des pistes, se transformant en promoteur afin d’assurer le flux de 20 à 25 courses par année en agissant directement dans l’organisation et encaissant l’intégralité des ressources économiques directs des courses.
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