Note du Mardi : L’évolution de la rumeur

La première réaction lorsqu’il y a une rumeur dans la presse est de prendre l’information au premier degré. C’est l’erreur à ne jamais commettre et qui est pourtant le problème principal du déficit d’image des médias F1 aujourd’hui. Le problème n’est pas la rumeur, mais le premier degré.

Un récent sondage indiquait que les internautes français ont plus confiance dans un écrit d’un journaliste personnifié que dans un écrit produit par une rédaction. Une bizarrerie française typique. Car, d’un côté les lecteurs de notre pays souhaitent qu’un journaliste soit impartial dans ses informations, alors que la lecture d’un écrit d’un journaliste sur son blog relève de l’avis personnel, le plus souvent. Paradoxal. Cela démontre surtout l’épaisseur du brouillard pour comprendre et se placer dans l’univers ambiant. La nature humaine est d’avoir un avis. La situation médiatique ne le permet pas, ainsi le journaliste se transforme non plus en intermédiaire de l’information, mais en intermédiaire d’opinion.

La rumeur est une information au second degré

Depuis plusieurs semaines les rumeurs autour de Fernando Alonso alimentent la presse européenne. Tout en étant rejeté par les lecteurs et fans. Pourquoi ? Simplement parce que la rumeur est perçue comme un élément faux, destinée à vendre du papier et non une information vérifiée. Désolé de l’écrire, mais depuis 2009, les fans doivent comprendre qu’il n’y a plus vraiment d’informations vérifiées dans la Formule 1 d’aujourd’hui. Certain médias, ayant perdu leurs sources utilisent le temps comme valeur ajoutée au bruit ambiant.  Leur sérieux tenant dans leur silence. Vous pouvez lire régulièrement le fameux : « si un tel ne l’a pas encore écrit c’est que ce n’est pas vrai. » Sans savoir que ces médias utilisent souvent la rumeur en OFF pour obtenir des informations. En somme, la rumeur a évoluée depuis quelques années. C’est une information au second degré.

Lorsqu’un lecteur lit dans un journal une rumeur, sa réaction première est de dire que c’est faux. Impossible et stupide. La colère l’emporte. Sauf qu’il faut analyser deux choses : D’où vient la rumeur ? et le contexte de la rumeur ? Dans le cas de l’échange Alonso-Vettel, le bruit venait de la SKY (donc un média sérieux) en Italie. Ensuite le contexte est que Maranello est en pleine révolution de palais depuis le départ de Luca di Montezemolo. Nous savons que cette rumeur provenait de l’usine Ferrari. Alors la question est pourquoi ? Ici, il faut comprendre de ce bruit est que Ferrari n’envisage pas l’avenir avec Alonso (tel quel). Au contraire de ce qu’indique depuis de longue semaine la communication corporate de l’équipe.

La rumeur prépare au changement

C’est la même chose pour le démenti d’une rumeur. Le premier degré n’est pas de lire ce qui est écrit, mais de se demander pourquoi le démenti est écrit. Très souvent (80% des cas), c’est sur la base d’une erreur d’estimation d’un montant ou d’un montage que les intéressés s’autorisent à démentir une rumeur. Mais le contexte reste le même. De nos jours, démentir une information c’est confirmer. La solution à la mode est d’ignorer. Car ignorer c’est savoir ou l’on va qu’elle que soit les difficultés. Montrer que l’on a un cap.

A la différence de la vie politico-médiatique ou les journalistes utilisent la rumeur pour s’inscrire dans un processus d’émotion afin de compenser le manque de précision de l’information. La rumeur en Formule 1 est une arme des équipes et des agents pour contrer la communication corporate des équipes, fortement verrouillée depuis plusieurs années. Une équipe qui est dans un jeu de transfert peut dévoiler une part du secret. Egalement une rumeur provenant en interne est un signe de problème de management. La rumeur prépare les esprits aux changements. Toujours psychologiquement difficile.

Ainsi la rumeur est un message indirect. Le Football et les autres sports business agissent de la même manière depuis longtemps. C’est le revers de la médaille des sports ultras médiatisés. C’est un jeu de valorisation. La rumeur a toujours été présente en Formule 1. Toujours. Une rumeur permet d’obtenir quelque chose (suivant le sujet) ou de consolider quelque chose ou encore de faire passer un message. Loin de la bêtise journalistique qu’une pensée unique souhaite véhiculer dans les réseaux sociaux.

Le monde change, la communication change. Les fans sont entre la communication officielle (qui valorise la marque) et la rumeur (qui est le vrai message). Depuis de nombreuses années, décrypter la seconde est plus intéressant que de lire la première. Plus instructive aussi. C’est une tendance.




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2 Responses to Note du Mardi : L’évolution de la rumeur

  1. Charly dit :

    Très bel article….
    Autre chose fondamentale, c’est la vitesse de l’information…..

  2. Pingback : Et si c'était Lewis Hamilton le véritable maître des transferts ? » TomorrowNewsF1TomorrowNewsF1

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