Note du Mardi – Pourquoi cette impression de lenteur ?

notedumardi-900x6757165869066367047722.jpgJuste avant les deux courses de Silverstone, Carlos Sainz a lancé un débat sur les réseaux sociaux sur une question fondamentale : pourquoi les Formule 1 de 2020 semble être plus lente que les images d’archives des années 90 et 2000 ?

Le pilote espagnol pour illustrer son propos a montré une vidéo de la pole position d’Ayrton Senna en 1991 sur le circuit de Silverstone (temps de 1 min 21.618 secs), mais la vitesse était largement visible. Alors que Lewis Hamilton samedi dernier a réalisé la pole position en 1 min 24.303 secs. Soit une grosse différence.

Le rapport poids/puissance en F1

Avec un poids commun à chacun, la donnée est oubliée avec le temps, mais définissant la performance d’une monoplace depuis la nuit des temps.  Ainsi, pour revenir à Silverstone 1991, nous avons d’un côté la McLaren du pilote brésilien faisait 505 kg et son moteur V12 à l’époque la propulsait à 740 cv en qualification (soit un rapport poids/puissance de 0.68). Hamilton disposait de 1022 cv lors de la Q3 pour une machine de 746 kg (soit un rapport poids puissance de 0.72).

Pour ceux qui ont l’abonnement sur la chaine F1TV fait le test. Prenez le résumé de la course d’Interlagos 1994 et regardez attentivement. Ou plutôt tentez de le faire, car la vitesse est frappante. A l’époque ces machines faisaient 505 kg pour 780 cv en course pour la Williams FW16. (0.64 rapport poids/puissance). Notons qu’en 2005, l’année ou les V10 étaient les plus puissants (950 cv), le poids des monoplaces étaient de 605 kg. Le rapport poids puissance était donc de 0.63. Fernando Alonso avait réalisé la pôle position du circuit de Silverstone en 1 min 19.905 secs. Un écart énorme avec 2020.

En réalité la raison principale est un changement de paradigme dans la réalisation des courses depuis presque 10 ans en est la raison.

La nouvelle narration des courses

La retransmission des courses depuis la domination de Sebastian Vettel et Red Bull Racing a évoluée. Autrefois, à l’époque Ferrari – Schumacher, les exploits du pilote étaient mis en avant, lorsqu’il s’apprêtait à réaliser le meilleur tour en course, voir un dépassement sur un pilote retardataire.   Désormais le pilote n’est qu’un décor, un prétexte.  En somme, la course était autrefois au service du pilote et maintenant c’est le pilote qui est au service de la narration de la course.

Les caméras montrent les sponsors en gros plan ou presque sur les voitures lors de virage lent d’un circuit et cadre fixement les virages pour montrer les sponsors au bord de la piste. L’impression de vitesse est relative, la cause au cahier des charges des circuits dessinés par Herman Tilke depuis deux décennies.  Le premier cadrage ralenti le mouvement, mais donne l’illusion d’un dynamisme, tandis que le second est un placement de produit télévisuel ou le pilote passe 50 fois au moins durant la course.

Avec ce procédé utilisé depuis quelques années maintenant, l’impact médiatique des marques visibles sur les voitures et au bord de la piste a décuplé.




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