Le groupe BskyB négocierait le rachat des parts de Sky Deutschland et Sky Italia à 21 Century Fox de Rupert Murdoch. La transaction est estimée à 10 milliards d’euros. L’objectif est de construire un géant mondial de la télévision payante.
Ces premiers rapprochements permettront en Europe d’obtenir un marché de 23 millions de téléspectateurs. Un événement qui n’est pas réellement une bonne nouvelle pour les affaires de la Formule 1. En effet, BSkyB et Sky Italia diffusent la Formule 1 (40 millions d’euros chacune selon le BusinessBookGP2014) et Sky Deutschland diffuse également la discipline mais dans une moindre mesure, car RTL reste le principal diffuseur de la Formule 1, de l’autre côté du Rhin. Cette information est importante car si BSkyB souhaite construire un groupe en misant sur les filiales du monde entier du groupe Murdoch, Bernie Ecclestone se retrouvera à négocier avec un acteur majeur dans les droits télévisés. Détruisant son modèle qui a fait son succès depuis 30 ans.
L’essor économique de la Formule 1 basé sur les droits sportifs télévisuel a débuté à la fin des années 80 avec l’émergence des chaînes commerciales privées. Auparavant le modèle était simple. Bernie Ecclestone négociait avec l’Union Européenne de Radiodiffusion (UER) qui achetait les droits et les vendaient aux chaînes européennes, qui étaient alors principalement des chaînes publiques. Sauf que les sommes obtenues étaient ridicules par rapport à l’audience (800.000fr pour TF1 en 1988 et une audience de 7,5 millions de téléspectateurs par exemple). Les millions de dollars que les chaines de Berlusconi débourseront à partir du milieu des années 80 pour diffuser la Formule 1 sur son réseaux va lancer l’ère que nous connaissons aujourd’hui. Mais, si un géant de la télévision payante émerge en Europe, Ecclestone se retrouvera non plus à discuter individuellement avec chaque network, comme aujourd’hui, mais avec trois ou quatre pôles. Ce qui réduit considérablement les manœuvres…
Réellement ? En réalité non. Le grand rêve de Bernie Ecclestone, après sa disparition, est de céder à un grand network les droits intégraux de la Formule 1. Sur le modèle des Jeux Olympiques. Les grands groupes médias américains achètent chacune les droits des JO et vendent des sous-droits aux chaînes du monde entier. L’opération est rentable pour le CIO et pour le Network. L’avenir de la Formule 1 passera donc par là afin de maximiser sa rentabilité. Ce qui explique pourquoi la discipline insiste pour une présente importante sur le continent américain (GP Austin, New Jersey, HAAS etc…). Mais le projet BSkyB pourrait tout réviser dans un proche avenir.
Bernie Ecclestone a indiqué que la Formule 1 était un sport économiquement dépendant de la télévision. Cette même télévision, en cas d’établissement de pôle, serait une menace pour l’avenir de la discipline (réduction des coûts des droits par exemple).
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