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Note du Mardi – CNBC et CNN, l’autre télévision

Note du mardiDepuis quelques années la télévision est devenu un partenaire visibilité de la Formule 1. Non pas comme diffuseur des courses, mais comme un relais d’information et plate-forme sponsoring.

CNBC a signé un accord avec l’équipe Sauber F1 Team pour la saison 2016. Depuis 2010, c’est la troisième équipe après Virgin/Marussia/Manor et Lotus à devenir partenaire du réseau de télévision américain. Dans le même temps, après plusieurs saisons de collaboration avec Caterham, CNN a signé un accord avec McLaren depuis 2015.  Dans le même principe, Williams qui pendant longtemps avait un accord avec Reuters a signé depuis 2014 avec le magazine Esquire. Si la forme change, le fond reste le même : Obtenir des exclusivités en misant le principe de « l’inside » donnant de la valeur au partenariat. Mais pas que.

Il y a 20 ans, le concept est né

En 1994, la petite équipe Simtek annonce un accord avec la chaine musicale MTV. A l’époque l’accord était estimé à 10 millions de dollars et était largement visible sur le capot moteur des petites machines anglaises. Après la faillite du team mi-1995, Benetton et Jordan ont fondu sur le groupe Viacom (propriétaire de MTV) pour obtenir le concours de la chaine musicale. La surprise fût grande de découvrir que l’accord n’avait qu’une valeur de 3 millions de dollars et que ce n’était qu’un échange de visibilité avec l’espoir de signer des partenariats nouveaux. Cela a été le cas avec Air Korea et Russell Athletic qui ont acheté de la publicité sur le réseau MTV et fait la promotion de Simtek.

En 2001, Prost Grand Prix signe un accord du même genre avec PSN (qui était déjà visible chez Minardi l’année précédente).Un accord d’une valeur de 10 millions de dollars sur le papier (6 millions de sponsoring et 4 millions d’exposition médiatique), car la société n’a jamais honoré sa promesse. Mais le principe était là.

La première pierre vers le développement d’une marque

En signant avec CNN et CNBC les équipes partenaires signent sur le concept du placement de produit et l’exclusivité. Elles espèrent obtenir une visibilité accrue, destinée à compenser leur manque de visibilité sur la piste, tandis que l’image et la stature internationale de ces réseaux laisse espérer la signature de partenaires complémentaires.

Ce principe inspire d’ailleurs le football. Le Bayern Munich a copié l’idée pour augmenter sa visibilité sur le marché américain en signant un partenariat éditorial Microsoft/MSN, digital avec Yahoo, ainsi que plusieurs réseaux de télévision locaux et la chaine Fox Sport qui diffuse la Bundesliga.

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Note du Mardi : Une valeur médiatique de 3 milliards pour convaincre

Note du mardiDepuis la crise économique ayant frappée la Formule 1 de plein fouet après 2008/2009, la communication s’articule sur la valeur ajoutée que procure la discipline pour un sponsor. Mercedes-Benz en annonçant son chiffre de retombée médiatique offre une double signification.

En 2013, lorsque Infiniti avait annoncé que la retombé médiatique de son sponsoring auprès de Red Bull Racing avait rapporté l’équivalent d’un milliard d’euros. Multipliant par quatre l’impact en trois ans. Le message était clair : devenir sponsor est rentable pour la Formule 1. Deux années avant, Banco Santander avait annoncé un impact médiatique de 250 millions d’euros en sponsorisant Ferrari et Fernando Alonso en 2010. La même année, lors de son premier titre de champion du monde des constructeurs, Red Bull avait annoncé le chiffre de 200 millions d’euros et 157,6 millions pour 2009.

Toto Wolff a annoncé que le titre 2015 de Mercedes AMG F1 délivrait l’équivalent en impact médiatique de 2,7 milliards d’euros. Un record.

L’impact médiatique est un calcul opposant la visibilité dans les médias (publicités dans les médias télévision et presse, ainsi que la visibilité sur les médias sociaux), à l’investissement que propose un sponsoring dans un sport et sa médiatisation naturelle. Pendant longtemps pour 1 euro investit en Formule 1, la visibilité était équivalente à 3 euros.  Avec l’introduction de nouveaux médias, compensant la visibilité naturelle de la compétition par la télévision, l’impact médiatique est aujourd’hui la suivante : 1 euro investit dans le sport égal environ 8 euros dans les médias pour obtenir la même visibilité.

Des chiffres pour convaincre

Historiquement, lorsqu’un sponsor annonce son impact médiatique le message n’est pas tant à destination de la presse, mais à destination interne. Il faut démontrer par les chiffres que l’investissement important chaque année est largement récompensé.

Ce chiffre est également destiné à démontrer que la Formule 1 est un sport ultra rentable médiatiquement pour un constructeur automobile ou un sponsoring important.  Un message que n’a pas manqué d’estimer Renault – Nissan dans son choix de reprendre l’équipe Lotus.  Après le titre de 2013 et son impact à 1 milliard, la marque Infiniti est ensuite en 2014 et 2015 rentré dans le rang pour revenir au niveau de 2011, soit environ 250 millions d’euros.  Aujourd’hui, une participation seulement à la Formule 1 chiffre son impact médiatique à ce chiffre, ce qui était l’équivalent d’un titre en 2010.  Donc avec des victoires et un titre…

L’autre signification du chiffre est pour contrer la communication négative autour de la saison 2015. Qualifier de « désastre » par de nombreux acteurs de la discipline, l’aspect péjoratif du propos vise la domination de Mercedes AMG F1 indirectement, mais le lien est évident. L’annonce de ce chiffre par le constructeur allemand offre l’opportunité de démontrer qu’une domination est aussi bonne pour la discipline.

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Note du Mardi – Sharknado et Rihanna doivent inspirer la Formule 1

Soyons clair, Skarknado 1 et 2 n’a aucun intérêt cinématographique. Nous pouvons imaginer aisément toute une équipe de créateurs juste avant la pose déjeuner disserter à haute voix d’un thème de film,  pour une commande d’une chaîne de télévision. Les idées fusent. Les zombies sont dans la place, et à ce moment là un rêve. Un des scénaristes se lève et explique son idée : une tempête au dessus d’un océan qui emporte des requins mangeur d’hommes (naturellement) et qui attaquent une ville américaine (Los Angeles et New York). Bingo. Rajouter un héro, sa femme et une panoplie de seconds rôles dont le seul but est de se faire manger le plus débilement possible et vous avez une (parodie) franchise prête à être filmée jusqu’à l’infinie et l’au-delà. Le rapport avec la Formule 1 ? Skarknado a révolutionné l’approche de la chaine payante américaine Syfy en matière de diffusion et promotion.

Suite à l’exceptionnel succès du premier numéro, la chaîne a rapidement annoncée une suite du film. La raison : 5000 tweets par minute et 387.000 interactions sociale (dont 97% via Twitter) sur la durée du programme. En 2013, Sharknado a été le programme le plus commenté sur les réseaux sociaux. Côté audience, 1,37 millions de téléspectateurs aux Etats-Unis. Un score moyen.  Mais toute une série de célébrité ont commenté le film en direct, ce qui a contribué à son succès et les rediffusions du programme ont eu une audience supérieure à la diffusion d’origine (2,1 millions pour la troisième redif).

Arrive ensuite le second volet il y a quelques semaines. L’audience progresse passant de 1,37 million à 3,9 millions pour la première diffusion.  Un record pour la chaine Syfy. Plus intéressant est un total de 1 milliard d’interactions sur Twitter (tweet, RT, favoris, réponses) à travers le monde, car le film a été diffusé en simultané dans de nombreux pays.  Un troisième volet est déjà en préparation.

Pour ce deuxième opus, la chaîne (détenue par NBC) a préparée son plan marketing avec minutie. Elle a monopolisée plusieurs dizaines de Hashtags sur Twitter, au point que 6 des tendances Twitter sur 10 lors du mercredi de la diffusion étaient liés au programme avec le hashtag officiel du film en première place.

Ce « nanar animalier » peut être l’avenir immédiat de la Formule 1, parce que ce sont les gens qui commentent le film et non les acteurs et la production qui fait du contenu. Les fans se sont imprégnés du produit pour se l’approprier. Mais le plus intéressant pour la chaîne payante est que les téléspectateurs ont regardé le film en direct, avec toute les publicités. Ce qui est positif pour la chaîne et à défaut augmente le temps d’attention. A l’heure ou la Formule 1 est diffusée essentiellement sur les réseaux payants cet aspect marketing est intéressant à comprendre.

Le spectacle n’a rien à voir avec cela. Sharknado est un film sans aucun intérêts, pourtant il a obtenu un succès d’audience grâce au bruit médiatique qu’il a généré. Involontairement ou pas.

Lors de la Coupe du Monde 2014 du Brésil la meilleure commentatrice de la compétition était la chanteuse Rihanna. Voilà quelque chose à exploiter lorsque l’on invite des personnalités dans le paddock. Les peoples apportent un autre regard et ouvrirons plus l’audience de la Formule 1.

Sharknado et Rihanna montrent une nouvelle voie pour la Formule 1 à l’heure ou elle se ferme derrière la télévision payante. Comment obtenir de l’audience pour mettre en valeur des sponsors alors que l’audience TV ne dépasse pas les 750.000 téléspectateurs à chaque course ? Les réseaux sociaux sont la clé. Twitter en tête. Mais les médias et les équipes doivent laisser faire les fans. Une bonne fois pour toute.

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Note du Mardi – L’avenir du journalisme F1

« Il est déprimant de rester ici et avoir constamment à répondre à ces mêmes questions, » lâche vendredi Christian Horner en conférence de presse après une question orientée d’un journaliste allemand sur les dictatures et l’argent, sans que véritablement il y ait eu d’échos importants dépassant quelques heures. Une réalité s’impose : Le conflit entre les teams et les journalistes c’est accentué.

Dans l’aspiration d’Horner, Eric Boullier a demandé que l’on retire l’accréditation du journaliste de Sport Bild. Ce qui a provoqué de vives réactions. En vérité les Team Managers estiment que les journalistes ne font pas correctement leur travail et qu’ils sont à la base de la spirale négative de l’intérêt de la Formule 1.

Pour information, l’enquête Presse Sportive Internationale de 2011 nous explique que 78%  de l’information sportive porte essentiellement sur les compétitions, les athlètes et leurs entraîneurs, 2,7% traitent des effets de la politique sur le sport et 3,1% de sa dimension économique.  Paradoxale dans le sport business du 21ème siècle.

La Formule 1 est dominée par l’événement en direct et le commentaire. La partie technique n’est qu’une niche de contenu par exemple. L’investigation n’a pas lieu d’être dans le sport business, qui ne tolère pas que l’on critique et que l’on cherche la petite bête. L’angoisse d’être black listé et privé d’accès au monde du paddock suffit à instaurer l’autocensure et une pesante langue de bois. En général les médias ne diffusent que 30% de l’information qui circule. Le reste dépend de la croyance du journaliste ou alors de monnaie d’échange.  Notons que Horner a soumis l’idée  de proposer plus de possibilités d’interview des pilotes (qui doit être au centre de la communication F1 à l’avenir) pour masquer les points négatifs et les mauvaises pensées. Moralité : il faut occuper les journalistes par de la communication dirigée par les teams.

Le principal problème de la Formule 1 est que l’histoire dérive toujours de la course. Une jolie fable qui omet plusieurs paramètres rationnels et irrationnels. Souvenez vous l’affaire d’espionnage de 2007 (je me souviens qu’en j’en ai parlé la première fois les remarques de certain qui insultait le blog à l’époque.)  Un brillant travail de journalisme au départ, et ne parlons pas du SingapourGates directement sorti de l’imagination des journalistes si je me souviens bien dans les commentaires que j’avais à l’époque… Les rumeurs ne naissent presque jamais de l’imaginaire mais d’un OFF, d’une remarque ou d’une communication d’une autre équipe ou de l’agent. Elle fait partie du jeu de la Formule 1 et ne dois pas être dénigrée car elle permet d’obtenir des pistes et des vérités. Rarement des faits réels servent de support pour obtenir la vérité. Par exemple, le fait de dévoiler les pertes économiques de l’équipe Lotus F1 Team a permis de comprendre le mode de financement du team d’Enstone par Genii Capital.

La Formule 1 souhaite évoluer comme le Football et devenir un gigantesque produit de communication axé sur le direct. Toutefois, le problème vient des deux parties. D’un côté les équipes veulent tout contrôler et de l’autre les journalistes sont devenus trop connivant et perdent en crédibilité avec le temps.  Il ne faut pas blâmer les hommes et les femmes qui mettent en contradiction les déclarations et prêchent le faux pour obtenir le vrai. Dans le monde d’aujourd’hui c’est désormais la nouvelle norme au milieu de l’hyper information.

Faut t’il changer l’approche du journalisme F1 ? Oui naturellement. C’est une réflexion à avoir à l’avenir. Un sujet passionnant.

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Note du Mardi – Les deux façons dont la télévision a changée

Bernie Ecclestone a indiqué aux patrons des équipes lors de sa réunion surprise du GP de Hongrie que l’audience de la course allait baisser de 20 à 30% par rapport à l’année 2013. Avant que le monde de la Formule 1 étudie le principe de rendre plus attractif le spectacle des Grand Prix, il faut auparavant comprendre que le comportement devant la télévision à bien changer. Deux détails qui doivent être entendu pour l’avenir :

Twitter et les comptes équipes

Samedi je n’ai pas pu regarder les qualifications du GP de Hongrie. Je me suis ainsi connecté sur Twitter et l’application Live Timing de Formula1.com sur mon smartphone. Sans avoir l’image à la télévision j’ai vu l’abandon de Lewis Hamilton en instantané et j’étais dans l’ambiance. Les photos informatives ont remplacé l’image animée. Comme auparavant.

Un constat toutefois, le fil Twitter des équipes est inutile. Trop de live tue le live et à force de donner l’impression d’être immergé dans une équipe cela provoque un sentiment artificiel. Les teams font le commentaire de leur course sous le regard du téléspectateur. Cela n’a aucun intérêt. Il faut laisser les fans parler ou jouer avec l’équipe. Je pense qu’il serait plus intéressant pour les équipes de lancer un hashtag que d’alimenter un fil d’information. Ne pas aller si loin que Lotus en 2012/2013 certes, mais regardons ce que les émissions de divertissement font. Le spectateur devant son écran de télé et son Smartphone (ou tablette) réagit et n’est plus passif (ce qu’impose les fils twitter des équipes aujourd’hui). Les émissions TV qui fonctionnent aujourd’hui ne commentent pas ce que tout le monde peu voir, mais ajoute du contenu qui donne de la profondeur et augmente le principe d’appartenance.

Devenir Netflix

De loueur à producteur, voilà l’histoire du service VOD Netflix. De la même manière la FOM est un loueur de droits et la production est assurée par les chaînes TV. Sauf que l’une à l’autre il y a des différences qui nuisent à l’image de la Formule 1. Il faut que la société détentrice des droits TV devienne définitivement productrice de son contenu et le diffuser sur le site Formula1.com. Les séries Netflix se retrouvent à la télévision sans problème. Juste la consommation change. Sur le même modèle que le site VOD américain, la F1 doit être consommée comme une série. Pourquoi ne peut t’on pas revoir dans 2 mois la course de Hongrie ? ou alors se faire un trip cet hiver en regardant en un week-end l’intégralité des courses F1 de la saison 2014. Aujourd’hui la Formule 1 est diffusée comme une série distillant un épisode tout les 15 jours (Canal + permet un replay des qualifs et la course), alors que le Football produit un spectacle toute les 72h d’Août à Mai chaque année (hors Coupe du Monde).

Il y a 10 ans, la question du GP le Dimanche en début d’après-midi a été posée et cela a permis d’avoir des courses de nuit, mais toujours à la même heure en Europe. Le football joue à 13h, 18h, 21h voir 23h. Il ne s’adapte pas à l’audience européenne, mais à l’audience asiatique ou américaine.

Simplement et même si ce qu’il se passe en piste est important, il ne faut oublier que la télévision est consommée de manière totalement différente aujourd’hui, et il faut s’y adapter ou la discipline perdra encore des spectateurs et deviendra un sport mondial de niche, aussi regardé que le Biathlon.

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L’autre guerre autour de la Formule 1

Tank jumpL’avenir de la Formule 1 se dessine en ce moment même. Non pas autour de l’avenir de Bernie Ecclestone, mais dans la concentration de deux groupes médias.

Rupert Murdoch, magnat australien ayant eu des visés de rachat de la Formule 1 en 2011, a fait une offre de rachat de 80 milliards de dollars à Time Warner le mois dernier, qui l’a rejetée. Pour l’heure. L’offre comprends certes que 40% de cash et 60% en échange d’action. Si cette éventualité se présente cela fera du groupe Murdoch le plus important groupe média du monde et le plus puissant.

En parallèle, Sky (qui appartient au groupe Murdoch), va céder les 7,2% qu’elle détient dans le groupe privé télévisuel anglais ITV à Liberty Medias. Confirmant ainsi la volonté d’expansion du groupe anglo-saxon de l’autre côté de la manche et son patron John Malone se pose en rival désigné de Rupert Murdoch.

La première victoire de la SKY (faisant partie du plan initiale) était d’obtenir les droits de diffusion de la Formule 1 en Angleterre. Mais avec 5 millions d’abonnés, Virgin Media (propriété de Liberty) sera en mesure de faire une surenchère que redoutent les dirigeants de SKY. La deuxième phase de la fusée est le rachat d’une part de l’entreprise F1. Les projets de Liberty pourraient faire revenir l’intérêt de News Corp pour la discipline reine du sport automobile. Pour le plus grand bénéfice de sa valeur ou alors pour le plus grand bénéfice de Bernie Ecclestone en personne…

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Note du Mardi : La stratégie 360 médiatique

A l’heure ou les Grand Prix vont de plus en plus se diffuser derrière un mur payant à la télévision l’équation pour les responsables d’équipes, les agents et les pilotes est de trouver le moyen, alors que les fans regardent moins les courses à la télévision, d’avoir le besoin d’en parler le lendemain de la course ici ou là. Le but n’est pas de critiquer mais d’y faire référence en surface, juste pour maintenir un lien social avec la discipline.

La seule stratégie connue est une communication à 360° ayant pour but unique d’être au centre de l’actu afin de tirer son image par le haut. Le mécanisme est simple : Une rumeur est relayée sur un Twitter, site média ou blog, elle est ensuite démentie sur un autre média par l’intéressé, puis il y a un résumé de la situation avec le doute (rumeur+démenti) et enfin une interview vérité résume la saga dans un autre média.

Prenons l’exemple de la rumeur Caterham F1 Team dernièrement. La rumeur provenant d’un média malaisien indiquait que l’équipe de Tony Fernandes ne participerait pas au GP d’Autriche. Tant que cela restait localement l’homme d’affaire n’a pas réagit. 48h plus tard la rumeur gagne l’Europe et Fernandes dément sur son Twitter de manière officielle.

La suite des événements ? Fernandes ou un représentant de Caterham sera invité à la conférence de presse FIA du GP d’Autriche, ajoutant une interview dans un magazine mensuel qui sera programmée pour résumer tout cela. L’objectif est d’être au centre du sujet et de faire parler de soi. La manière n’a finalement que peu d’importance, mais jouer sur le sentiment d’insécurité est une corde qui fonctionne toujours chez l’humain.

Ce système de communication commence à se généraliser afin de permettre de compenser la perte d’audience et d’intérêt pour la Formule 1.

Dans le monde du football, l’essentiel de l’information tourne autour de deux vecteurs : le résultat d’une équipe et les rumeurs sur marché des transferts. Le reste n’a plus aucun intérêt dans le monde du ballon rond. Une mutation que débute déjà la Formule 1.

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Bienvenue dans la jungle

Peu de chose à écrire cette semaine. Je dois dire que je suis occupé aussi ailleurs, toutefois il est intéressant de comprendre certaines choses.

Revenons sur cette rumeur Alonso-Mercedes de la semaine dernière. Ce n’est pas vraiment une histoire sérieuse. Certes, Niki Laura a lancé en OFF qu’il souhaitait reformer un duo comme celui de Alonso-Hamilton en 2007, mais il faut noter que « comme » n’est pas « le duo ». Ainsi l’interprétation d’une part, mais également l’entourage de l’espagnol qui souhaitait faire parler du double champion du monde en marge du GP d’Espagne (dont ce dernier savait qu’il ne brillerait pas) à fait le reste. C’est donc un simple coup de communication savamment orchestré. C’est ce que nous en avons conclu.

Toutefois pour qu’une rumeur fonctionne correctement il faut une faille. La faille existe chez Mercedes AMG F1 par exemple. Nous avons entendu que Nico Rosberg souhaite du soutien de la part de l’équipe de Brackley. En coulisse, son père Keke Rosberg et Niki Lauda discutent pour le renouvellement de contrat de Nico (l’option 2015), mais ne semblent pas vraiment d’accord pour le moment. Vous allez peut être entendre des rumeurs autour de Rosberg dans les prochaines semaines. Notons aussi que le salaire de Lewis Hamilton va passablement augmenter la saison prochaine (en plus de la prime de champion du monde fixée à 5 millions d’euros).

Concernant Jenson Button, le champion du monde 2009 se plaint à demi-mots. Son équipier Kevin Magnussen disposerait du même profil que Nico Hulkenberg chez Williams en 2010. Un pilote de talent, mais qui va mettre un peu de temps. Tout repose donc sur Button chez McLaren. Sauf qu’il y a des gestes, attitudes etc…qui font penser qu’il y a un peu de tensions. Lisez bien les déclarations du pilote anglais sur le fait que les objectifs de McLaren, tracé par Ron Dennis en début de saison, ne seront vraisemblablement pas atteints. En bref, Button cherche d’éventuelles alternatives et ne souhaite pas vraiment être le Felipe Massa de McLaren. Statut de champion du monde oblige.

Renault Sport F1 c’est plaint que certain de ses clients n’honoreraient pas les factures cette saison. Tout de suite le regard c’est tourné du côté d’Enstone et Lotus. La réponse de Gérard Lopez ne c’est pas attendre dans la presse. L’autre pointé du doigt est Caterham (qui est à vendre ou/et cherche un investisseur complémentaire). Red Bull et Toro Rosso ? Non la presse pense que c’est Lotus. En vérité Lotus F1 Team souhaite une clarification du prix du moteur Energy F1 de Renault. Car les évolutions apportées récemment vont invariablement (selon toute vraisemblance) augmenter le tarif qui disposerait d’un fixe et d’une variable d’ajustement. Lotus a payé sa dotation, nous pensons que Red Bull souhaite mettre la pression sur Renault en refusant de payer son droit.  Qui ment ? Mystère pour le moment.

Enfin dans l’affaire Gribkowsky. Le procès est toujours en cours en Allemagne. Il faut revenir sur un fait important : C’était la guerre entre Ecclestone et le banquier allemand pour le contrôle de la Formule 1 en 2004/2005. Tous les coups étaient permis et Gribkowsky avait négocié ses propres Accords Concorde avec les équipes. Pour 2007-2012 le banquier a proposé à Ferrari la prime de 55 millions de dollars, 50 millions de dollars annuels en plus de ses droits TV et le droit de regard et vêto sur les règlements de la FIA. Au total 500 millions de dollars d’accords ont été conclu dans le dos de Bernie Ecclestone. Ce qui explique l’arrivée de CVC Capital dans la partie et un véritable montage destiné à mettre sur le bord de la route le banquier allemand. Le procès dira si cette histoire, largement entendue en coulisse, est juste.

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Note du Mardi : Vers un acheteur unique des droits TV de la F1 ?

Le groupe BskyB négocierait le rachat des parts de Sky Deutschland et Sky Italia à 21 Century Fox de Rupert Murdoch. La transaction est estimée à 10 milliards d’euros. L’objectif est de construire un géant mondial de la télévision payante.

Ces premiers rapprochements permettront en Europe d’obtenir un marché de 23 millions de téléspectateurs.  Un événement qui n’est pas réellement une bonne nouvelle pour les affaires de la Formule 1. En effet, BSkyB et Sky Italia diffusent la Formule 1 (40 millions d’euros chacune selon le BusinessBookGP2014) et Sky Deutschland diffuse également la discipline mais dans une moindre mesure, car RTL reste le principal diffuseur de la Formule 1, de l’autre côté du Rhin. Cette information est importante car si BSkyB souhaite construire un groupe en misant sur les filiales du monde entier du groupe Murdoch, Bernie Ecclestone se retrouvera à négocier avec un acteur majeur dans les droits télévisés. Détruisant son modèle qui a fait son succès depuis 30 ans.

L’essor économique de la Formule 1 basé sur les droits sportifs télévisuel a débuté à la fin des années 80 avec l’émergence des chaînes commerciales privées. Auparavant le modèle était simple. Bernie Ecclestone négociait avec l’Union Européenne de Radiodiffusion (UER) qui achetait les droits et les vendaient aux chaînes européennes, qui étaient alors principalement des chaînes publiques. Sauf que les sommes obtenues étaient ridicules par rapport à l’audience (800.000fr pour TF1 en 1988 et une audience de 7,5 millions de téléspectateurs par exemple). Les millions de dollars que les chaines de Berlusconi débourseront à partir du milieu des années 80  pour diffuser la Formule 1 sur son réseaux va lancer l’ère que nous connaissons aujourd’hui.  Mais, si un géant de la télévision payante émerge en Europe, Ecclestone se retrouvera non plus à discuter individuellement avec chaque network, comme aujourd’hui, mais avec trois ou quatre pôles. Ce qui réduit considérablement les manœuvres…

Réellement ? En réalité non. Le grand rêve de Bernie Ecclestone, après sa disparition, est de céder à un grand network les droits intégraux de la Formule 1. Sur le modèle des Jeux Olympiques. Les grands groupes médias américains achètent chacune les droits des JO et vendent des sous-droits aux chaînes du monde entier. L’opération est rentable pour le CIO et pour le Network. L’avenir de la Formule 1 passera donc par là afin de maximiser sa rentabilité. Ce qui explique pourquoi la discipline insiste pour une présente importante sur le continent américain (GP Austin, New Jersey, HAAS etc…). Mais le projet BSkyB pourrait tout réviser dans un proche avenir.

Bernie Ecclestone a indiqué que la Formule 1 était un sport économiquement dépendant de la télévision. Cette même télévision, en cas d’établissement de pôle, serait une menace pour l’avenir de la discipline (réduction des coûts des droits par exemple).

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Note du Mardi – L’avenir de la F1 à la télévision

La semaine dernière le petit monde des médias audiovisuels était à Cannes pour le MIP TV (le marché international des programmes télés avec 4000 diffuseurs et 1500 producteurs). Le numérique est la grande tendance du futur. Une évolution que devra épouser la Formule 1 dans un proche avenir.

La Formule 1 est un sport tirant l’essentiel de ses revenus de la télévision. Internet est un support différent, disposant d’une stratégie séparée. A la manière des rédactions papier et net dans un journal. Depuis toujours la discipline phare du sport automobile laisse la promotion à ses clients diffuseurs. Charge à eux de mettre en place les outils rentabilisant leur investissement. Sauf que désormais il sera essentiel d’aller plus loin encore. De proposer un package afin de préserver la valeur.

En plus du produit (une saison de F1) et une mécanique de scénarisation de l’événement commune à tout le monde. La Formule 1 propose le live timing en application gratuite sur smartphone. Une manière d’avoir en temps réel une vision data de la course. Lorsque tout fonctionne correctement, ce qui n’est pas encore réellement le cas de l’application aujourd’hui. Avec un détail : Ceci est une initiative de la Formula One Administration et qui n’est pas commune aux chaînes de télévisions détentrices des droits de diffusion de la discipline. Une application téléchargée seulement 200.000 fois environ à ce jour. Peu pour un sport visible par 450 millions de téléspectateurs dans l’année. Dommage car elle est intéressante et offre un plus lorsque l’on regarde une course.

L’autre versant négligé complètement par la Formule 1 est la stratégie digitale sur les réseaux sociaux. L’idée ici est de proposer aux chaînes un concept sur Twitter avec un cahier des charges précis. Que ce soit en anglais, français, allemand ou italien. Peu de chaînes le font en 2014 et la démarche est essentiellement de mettre en avant leur production personnelle. Avec une stratégie plus claire le Hashtag F1 serait plus largement en tête du TOP Tweet et permettra une plus forte interaction pour les chaînes de télévision.

Enfin, la Formule 1 doit proposer un contenu pertinent pour ses clients TV afin de compléter leurs sites dédiés à la Formule 1. Alors qu’aujourd’hui chacune à une stratégie (ou pas) de produire son contenu (coûteux mais qualitatif) ou de le céder à un tiers (low cost et privilégiant le nombre).

Chaque support a son produit qui dépasse ainsi la simple diffusion à la télévision. Les producteurs d’émission de divertissement l’on tous compris désormais. The Voice (produit par Shine France) est vendu à TF1 avec un package comprenant  : Une application, une stratégie Twitter et du contenu sur site internet pertinent. Un ensemble adapté et qui confirme que ce programme est un succès mondial et une machine rentable pour la société de production.

La Formule 1 doit dépasser le dogme de la simple diffusion et s’imposer comme un sport aussi à la pointe que les voitures qui évoluent chaque quinzaine sur les circuits du monde entier. Une stratégie média globale permettant à toutes les générations de suivre la discipline, tout en restant à la télévision.

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