Note du Mardi – Construire ou survire

Note du mardiLe parcours de plusieurs équipes indépendantes dans la récente histoire de la Formule 1 est invariablement le même. Entre survie et construction.

Lorsque l’équipe Jordan débute en 1991, elle n’avait pas le sou. Jusqu’en 1995 et sa signature avec Peugeot, le team d’Eddie Jordan construisait son équipe pour survivre. A partir de cette nouvelle date il a construit son équipe jusqu’en 2003 ou un retour à la survie l’a contraint à vendre en 2005 son équipe.  L’histoire est la même pour Sauber F1 Team, comme Williams et aujourd’hui Lotus.

L’exemple Sauber

Sauber est né avec le soutien de Mercedes-Benz en 1993. Le constructeur allemand assurant l’essentiel des 30/35 millions de dollars de budget, ce dernier augmentera à près de 50 millions en 1994 lorsque la marque allemande se lança officiellement en Formule 1. En 1995, la signature de Ford s’accompagnait d’un chèque annuel de 10 millions de dollars de soutien au budget. Puis la signature de Red Bull et de Petronas va permettre à l’équipe suisse de construire son équipe avec le temps. Son budget était important, ses ambitions mesurées, mais la soufflerie rêvée est sortie de terre pour la saison 2005, l’année de son rachat par BMW. Depuis son retour à l’indépendance, Sauber construit non plus son équipe pour progresser, mais pour survivre avec le soutien de BMW en 2010, puis de sponsors mexicains entre 2011 et 2014 et enfin un duo brésilo-suédois cette saison. Mais sportivement l’équipe ne progresse plus vraiment. Elle assure l’essentiel.

Williams et la raison

Williams depuis le départ de BMW en 2005 a vécu la même histoire que Sauber dans les années 90. La signature de plusieurs sponsors lui a permis de maintenir son niveau d’indépendance et investir dans de nouvelles technologies. Puis en 2011 l’arrivée de Pastor Maldonado et de PDVSA a mis en veille (malgré une victoire en Espagne 2012) les ambitions de l’équipe ont été revue à la baisse et l’essentiel était préservé. La survie était de mise. Puis la signature des Accords Concordes 2013-2020 lui ont redonné de l’ambition et une nouvelle stratégie inspirée de celle des années 2007-2010 a été actualisée. L’équipe se construit comme un top team.

Lotus et (aussi) la raison

Puis Lotus. Dans la même lignée que Williams entre 2000 et 2005 avec BMW, Genii Capital a largement financé l’équipe, investissant dans la technologie. Cela a permis à l’équipe de terminer dans le top 4 du championnat des constructeurs. Puis la baisse des investissements luxembourgeois ont été compensés par la signature de Pastor Maldonado et PDVSA. L’équipe est passée en mode survie à partir de ce moment là.

Le plus souvent la signature d’un pilote, accompagné de ses soutiens n’offre pas une ère positive pour une équipe. Si officiellement ces sponsors nouveaux augmentent le budget, ils sont souvent destinés à compenser une perte. Ainsi les teams sont mis en veille et la construction ne se réalise pas. L’exemple le plus frappant étant l’axe Scuderia Ferrari/Banco Santander/Fernando Alonso entre 2010 et 2014. Rien n’a été construit et les résultats n’ont pas été à la hauteur des ambitions.




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