Red Bull, Honda et l’horizon 2021
La signature du contrat de deux saisons entre Honda et Red Bull Racing met fin à une relation de douze saisons avec Renault et une perspective unique pour l’équipe autrichienne qui n’a jamais eu autant de choix face à elle, à la fois technique, sportive et économique.
Froidement, la décision a été prise avec une comparaison entre les évolutions du Moteur Honda et Renault lors du Grand Prix du Canada. Une bataille de communication. Honda annonçait une hausse de 20 cv, en réalité c’est 27 cv qui supplémentaire qui ont été obtenu. Côté Renault, le gain était annoncé de 30 cv. A la différence que cette hausse ne concernait que son équipe première. Red Bull et McLaren ne disposait que de 12 cv supplémentaire et il faudra attendre la deuxième partie de saison pour obtenir le même gain. Une éternité.
En termes de puissance moyenne (hors qualification), l’écart entre les deux moteurs est désormais comblé. Honda avec sa dernière évolution pointe à 947 cv, tandis que le Renault propulsant les RB16 pointe à 942 cv (tandis que l’équipe Renault Sport F1 dispose de 960 cv environ). La marge étant faible et le développement du moteur nippon évoluant autour des lubrifiants et carburants Exxon Mobil, l’avenir s’annonce plus prometteur. Les évaluations les plus optimistes indiquent une puissance similaire à celui du Ferrari et Mercedes de cette saison pour l’an prochain. Soit 980 cv. Il faut dire que Honda a largement changé d’attitude depuis quelque temps, grâce au duo Wendorff (ex Mercedes) et Mario Illien, proche de Red Bull depuis 2014/2015.
L’autre aspect non négligeable étant économique. Selon le Business Book GP 2018, Honda injecte 25 millions d’euros dans le budget de la Scuderia Toro Rosso. Une anecdote. Il est entendu que l’an prochain l’investissement dans les équipes Red Bull Racing et Scuderia Toro Rosso s’élèvera à 150 millions d’euros. Une forte évolution permettant à la première de s’installer pour les deux prochaines années comme un rivale de Ferrari et Mercedes et pour la seconde de s’installer comme rivale de Renault, McLaren et Force India.
De plus, Red Bull ne paiera plus ses moteurs à Renault. Depuis 2016, les blocs hybrides français sont badgé TAG HEUER, en échange pour l’horloger d’une participation à hauteur de 5 à 10 millions d’euros par année sur le prix d’un moteur estimé lui à environ 25 millions (le prix de la location, plus le prix de la rupture du contrat en 2015). Le moteur en 2019 sera simplement un HONDA. L’autre aspect sera le sponsoring d’Aston Martin, qui lui restera partenaire principal pour 2019 et 2020. En réalité Red Bull se ménage trois options pour 2021.
La première étant de continuer naturellement avec Honda. D’ailleurs le terme « pluriannuel » a été annoncé, ce qui signifie un deal de 4 ans et donc 2 années (2021 et 2022) en option. La seconde est avec Aston Martin. Le constructeur anglais a aujourd’hui 120 personnes pour l’étude et la réalisation du premier prototype du moteur 2021. Son introduction en Bourse doit en partie financer le reste. Enfin, il y a le cas Porsche. Le constructeur souhaite s’investir en 2019 et 2020 en Formule E, mais vise un retour en Formule 1 en 2021. Sous sa marque ? Avec le soutient d’un partenaire (TAG HEUER) ? L’avenir nous le dira d’ici 18 mois.