La technologie du F-Duct de McLaren est probablement le chemin qu’une large partie du plateau adoptera d’ici la mi-saison. Si Ferrari l’a testé avec la monoplace de Fernando Alonso lors de la EL1 du GP de Chine, Mercedes a largement démontré que le système était capable d’améliorer les performances sur des circuits dotés de longue ligne droite.
Une analyse qui a poussé Renault a changé sa politique. En effet, lors du GP d’Australie le team avait annoncé qu’il ne copierait pas McLaren (voir : Renault ne copiera pas McLaren) mais dans sa communication agressive de la semaine, (être la 4ème force du plateau), Renault a donc changer d’avis pour rester dans le coup.
Dans l’urgence, Renault fait travailler deux ingénieurs sur le système. Eric Bouillet l’a confirmé sur Autohebdo.fr.
Après le retour des roadshow, la marche arrière de Renault sur le dossier du F-Duct. Les nouvelles sont positives, mais curieuse finalement.
Sous le feu des critiques sur le châssis Dallara, l’équipe Hispania Racing Team devait réagir et communiquer sur les remarques. Colin Kolles, dans une interview pour Auto Motor und Sport annonce une information finalement très importante : Dallara n’est plus un prestataire technique de l’équipe espagnole :
Colin Kolles : « Il était clair dès le départ que le contrat a été rempli par Dallara. Il a été congédié à la date à laquelle nous avons utilisé nos voitures. Le fait que nous considérons qu’il est possible de continuer techniquement avec Dallara est seulement une des trois ou quatre options que nous avons. Nous n’avons actuellement aucune partie. »
L’important pour Kolles et de savoir comment l’équipe travaillera à l’avenir. Mais ce qu’il faut savoir est que Dallara a uniquement fourni le châssis à l’équipe Hispania pour 2010, mais que son développement devait être du ressort de Goeff Willis. D’où les vives critiques de ce dernier après le Grand Prix de Bahreïn sur la monoplace. Le travail devait être complètement à refaire.
Le contrat Dallara était d’une valeur de 14 millions d’euros, réglé depuis le rachat de Ramon Carabante courant Février 2010.
Alors que Renault F1 Team vise ouvertement la place de Mercedes GP au classement des constructeurs 2010, l’équipe de Brackley va toutefois réagir techniquement avec une forte évolution pour Barcelone. Au point d’être une version B de sa W01.
Sur son blog, Dimitris Papadopoulos, le 10 Avril, indique que les espoirs de victoire de Mercedes débuteront à Barcelone pour le Grand Prix d’Espagne. L’équipe de Brackley prépare une évolution en 4 temps :
1 – Un empattement plus long – afin d’avoir plus de poids sur l’arrière
2 – Un package aéro nouveau – avec le F Dut et nouveau double diffuseur
3 – Une cure d’amaigrissement général – pour un meilleur lest
4 – Modification du train arrière – carter boite de vitesse compris.
Le problème de la Brawn BGP01 était qu’elle ne pouvait pas avoir beaucoup de lest (30 à 40kg au lieu de 70/80 pour les autres), un défaut qui se retrouve sur la Mercedes aujourd’hui. Cette dernière dispose de trop de poids sur l’avant. Concernant l’empattement, il semblerait que l’arrière soit la cible (si c’était l’avant un nouveau crash test FIA aurait été nécessaire). L’ensemble est destiné à progresser dans la hiérarchie, mais représente quasiment 60% de mise à jour sur la monoplace.
La FIA a annoncé aux équipes que tout système permettant de modifier la hauteur de caisse entre les qualifications et la course est interdit. Dans une lettre aux équipes la Fédération a été très clair sur le sujet lancé sur une polémique entre McLaren et Red Bull.
Tout élément ou procédure, dont le but et/ou l’effet est de changer les réglages de la suspension, lorsque la voiture est en parc fermé, sera en contradiction avec le règlement sportif. De plus, nous pensons que tous systèmes d’amortisseurs dont la hauteur se règlerait automatiquement seraient en contradiction avec le règlement technique »
La messe est donc dite. L’image d’une Red Bull illégale envolée. McLaren, qui avait annoncé, par provocation son intention de disposer de ce type de système est désormais caduque (si cela n’a pas été un jeu de dupe depuis le début).
Toutefois, sachez que, selon Mark Hughes de la BBC, le gain d’une hauteur variable était de 300 millièmes de seconde au tour. Virtuel donc…
Alors que Ross Brawn a indiqué que l’équipe Mercedes GP devra se concentrer sur la saison 2011 au plus tard en Juin 2010, si le team allemand n’e remporte aucune victoire, la Scuderia Ferrari a décidé d’anticiper.
Stefano Domenicali précise dans Sport Bild : « Nous avons déjà commencé la construction/conception de nos nouvelles voitures. Cette année, la monoplace a été conçue avec le double diffuseur, mais la nouvelle voiture sera un projet entièrement nouveau. » Le double diffuseur étant supprimé en 2011.
Etonnante annonce de la Scuderia Ferrari, si tôt dans la saison. Probablement pour désamorcer les critiques sur sa fiabilité relative en ce début de saison (voir : Ferrari et l’addition moteur). Reste que l’aveu peut être traduit de deux manières. Dans un premier temps, faire croire que l’équipe anticipe la saison prochaine pour rassurer les fans (expliquant aussi que Massa pourrait être prolongé l’an prochain). Enfin dans un deuxième temps, envoyé un message sur ses mauvaises dispositions techniques qui pourraient lui faire perdre le championnat 2010.
Car ne soyons pas dupe, la place de Felipe Massa en tête du championnat n’est que l’arbre qui cache la forêt des problèmes de la Scuderia. Le serpent de mer d’une Ferrari F10B est toujours d’actualité, mais n’apparaitra que lorsque l’équipe aura trouvé la cause de son malheur.
Autre indice : l’annonce de Domenicali d’un nouveau concept, signifie que la F10 est une évolution de la F60, alors qu’elle avait été présentée comme le contraire par son concepteur Aldo Costa (voir : F10 – une (r)evolution technique pour Ferrari) . Une évolution finalement logique car la Scuderia ne fait évoluer que durant deux saisons ses monoplaces depuis 2007.
Le discours est rassurant. Contradictoire aussi. Coté pile Stefano Domenicali avoue que la Ferrari F10 n’est pas fiable. Coté face, il minimise les problèmes. Reste les faits : Ferrari semble avoir un problème avec le système de rappel de soupape pneumatique de son moteur 056.
Après le Grand Prix de Malaisie le constat est clair : 3 moteurs Ferrari 6 en courses ont rendu l’âme. Les deux Sauber d’abord, avec celle de De La Rosa qui n’a pas participer à la course, Kobayashi en course et surtout Fernando Alonso. Le double champion du monde dans la presse espagnole parlait d’un problème de boite de vitesse. L’espagnol était bloqué en 3ème vitesse avec un embrayage fondu. Mais ce n’était pas le cas.
Peter Sauber s’inquiétait de la fiabilité des moteurs Ferrari. Surtout que la Scuderia n’a pas encore comprise la cause de surchauffe du Grand Prix de Bahreïn. L’inquiétude grandie lorsque le calcul s’opère. Fernando Alonso et Felipe Massa ont déjà utilisé 3 moteurs sur 8 : Un moteur explosé en course, un en surchauffe et un seul est en bonne santé pour le moment mais avec des kilomètres au compteur, rien que pour le passif du pilote espagnol.
Ferrari pour résoudre son problème devra demander une autorisation auprès de la FIA, afin de modifier son moteur sous le prétexte de la fiabilité. Toutefois, pour établir cette demande, il faut encore trouver la cause de cette surchauffe.
Fernando Alonso, pour rassurer les troupes, a annoncé que la Ferrari F10 sera la meilleure voiture du plateau lors du Grand Prix d’Espagne. Le doute est permis…
L’argent et les technologies de pointe peuvent-ils garantir la victoire sur la piste ? C’est en tous cas ce qu’on cru beaucoup d’équipe de Formule 1 avec leurs installations météo. Mais, plus la technologie est sophistiqué, moins elle est efficace face à l’instinct. Mais elle permet d’avoir un argument pour l’erreur…
Ross Brawn, patron de l’équipe Mercedes, l’a avoué après le Grand Prix de Malaisie. Les grandes équipes utilisent trop la technologie météo et pas assez le bon sens et l’intuition. L’affaire remonte lors de la course précédente en Australie. A la radio, l’équipe Red Bull annonce à ses pilotes une forte pluie, au moment ou Jenson Button s’élance des stands avec des pneus slicks, pour remporter la course. L’équipe autrichienne c’est donc trompée et a perdue la course dès ce moment précis. Idem pour McLaren et surtout Ferrari lors de la Q1 du GP de Malaisie la semaine dernière. Basée sur des données erronées. Mercedes a limité la casse avec ses pilotes en 16ème et 14ème place. Mais cela représente l’échec de la technologie.
L’histoire ne dit pas si Red Bull a eu aussi des données erronées et contraires, mais depuis le Grand Prix d’Australie, le doute est permis. Toutefois, Ross Brawn l’avoue : « Nous avons appris une leçon là, parce que nous avons cru la technologie. Le radar météo était si définitif qu’il n’y aurait pas de pluie pour le reste de la session (…) Si nous continuons avec la technologie, nous avons quelques choses à blâmer. » Le mot est désigné.
En effet, si une machine prend une décision, et que cette décision est fausse, cela reste du ressort de la machine et non de l’homme. Toutefois, si l’homme prend une mauvaise décision, il devra assumer l’erreur, et donc la honte. Ce qui signifie qu’aujourd’hui en Formule 1, la faute n’est de personne et le succès de tout le monde.
A l’origine la technologie en Formule 1 était accueillie avec enthousiasme et révélatrice d’une discipline forte. Un pas en avant. Aujourd’hui cette même technologie sert de prétexte à l’erreur, une dérobade d’excuses en désignant du doigt un prestataire. La technologie devient politique. Le début de la fin…
Bien que la FIA a annoncée ne pas contrôler les Red Bull RB6, sous prétexte d’un manque de preuves, chaque équipe évaluent la possibilité d’imiter l’équipe autrichienne à l’avenir. Mais pour le moment la polémique ne représente qu’une théorie.
Dès Bahreïn, une enquête a été effectuée sur les Red Bull, McLaren, Ferrari et Mercedes, dans le parc fermée. Résultat : rien. D’où la réponse négative de la FIA à la requête de McLaren (qui n’a d’ailleurs pas déposé de plainte). Sauf que l’attitude permet le fantasme.
En effet, toutes les équipes étudient des projets dans tous les sens, ce qui inquiéte la FIA. Nous avons appris juste avant les qualifications, que cette dernière craint une course à l’armement et donc une hausse des coûts inutiles. La solution est simple : permettre aux équipes de modifier la garde aux sols de leurs monoplaces dans le parc fermé. Ce sujet sera abordé lors de la prochaine réunion d’équipe. Ce qui rendrait caduque le système Red Bull. Du moins en partie…
Les équipes doivent modifier l’implantation de leurs rétroviseurs, sous les ordres de la FIA, et sous prétexte de sécurité. Hier l’information indiquait que les teams devaient modifier leurs monoplaces pour le GP de Chine (voir : Retour aux rétroviseurs près du cockpit en Chine). La modification a été reportée pour le Grand Prix d’Espagne.
Les équipes de la FOTA, sous la pression, ont décidé de reporter la demande, après avoir tenté de la contournée d’ailleurs. L’opération de modification prévue pour Shanghai, sera donc reportée pour le GP d’Espagne, selon Auto Motor und Sport. Ce qui laisse trois semaines pour la conversion.
7 équipes sont concernées par cette mesure : Ferrari, Red Bull, Toro Rosso, Force India, Williams, Sauber et HRT.
Prestataire technique de l’équipe Virgin Racing, la société Wirth Research est un bureau d’étude de 25 personnes qui c’est spécialisé dans le développement en CFD. Hier, Nick Wirth indiquait qu’il prenait à sa charge l’erreur technique (20L environ) du contenu du réservoir de la VR01.
Toutefois combien cela coûte de modifier une monoplace en CFD ?
En 2007, Wirh Research a signé 5 contrats avec Honda Performance Development aux USA, pour la conception du proto Acura. Ses cinq contrats ont été signés sur la base d’un montant de 10 millions de dollars (environ 7,3 millions d’euros).
Pour la modification de la coque de la Virgin VR01, la société évalue l’investissement à 1.12 millions d’euros environ. Pour un travail estimé à deux semaines, la construction de la nouvelle monocoque, trois semaines.