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Note du Mardi – L’avenir de la Scuderia Alpha Tauri

notedumardi-900x6757165869066367047722.jpgDernièrement le dossier sur l’avenir de l’équipe Alpha Tauri est sur la table des bureaux de la direction de Red Bull à Salzbourg. C’est la troisième fois que l’équipe, anciennement Toro Rosso est en vente, mais cette fois-ci, la suite pourrait être plus trouble.

Deux fois à vendre

Auparavant, par deux fois l’équipe italienne a été mise en vente : en 2008 et en 2015. La première fois, l’histoire était un changement de réglementation concernant les voitures clientes. L’ équipe italienne, propriété depuis 2006 de Red Bull, avait jusqu’à 2010 pour devenir indépendante et autonome techniquement. L’heure était venu d’ouvrir le capital pour séduire un partenaire financier. HWA, alors dirigé par Toto Wolff était fortement intéressé. En coulisse, Dietrich Matershitz avait consulté Joan Villadelprat pour prendre la direction du projet. Mais Helmut Marko, Christian Horner et Adrian Newey ont présenté un projet qui a fait abandonné le plan initial de vente.

Pour 2015, Mateschitz songeait à vendre les deux équipes à des constructeurs. Red Bull était mis à prix 300 millions et Toro Rosso, 150 millions d’euros. La rumeur du printemps a rapidement été oublié, car en coulisse, l’empire Red Bull visait un Grand Prix en Autriche et éventuellement une reprise de la Formule 1. Audi était intéressé par le rachat de Red Bull, par contre Toro Rosso était dans le flou. La menace ayant été, comme souvent, résolu en coulisse, les deux équipes sont restés la procession du groupe autrichien.

Un plan qui échoue aujourd’hui

Nous voici en 2022/2023. Le fondateur, Dietrich Mateschitz a disparu et la nouvelle direction de la marque Red Bull étudie les comptes et fait un audit. Des points faibles sont fléchés. Alpha Tauri, la marque lifestyle lancée en 2019 est dans le rouge. Pire, cela force Red Bull a injecté de l’argent dans l’équipe F1, la Scuderia Alpha Tauri. Le plan n’est pas respecté.

Initialement, le projet était que l’équipe italienne s’autofinance, comme Red Bull Racing. Red Bull se contentant des salaires des pilotes et du marketing. Selon le plan initial, la jeune marque lifestyle devait généré environ 250 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2021 et viser en 2023, les 400 millions. L’ambition était d’atteindre 1 milliard à terme. Le modèle était que 10% de ce chiffre devait permettre de financer l’équipe F1, principal vecteur de communication de la marque. C’est-à-dire que 25 millions devait être injecté en 2021 et pour cette année 2023, c’est 40 millions d’euros qui devait alimenté le budget de l’équipe italienne. Sauf que ces chiffres n’ont jamais été atteint. Aucun chiffre n’est diffusé, mais ils sont estimé entre 30 et 100 millions aujourd’hui de chiffre d’affaire. Ce qui force Red Bull a continuer d’injecté de l’argent dans le projet, qui devait s’autofinancé sur le principe.

L’aspect financier explique les raisons du regroupement technique entendu cette semaine. Abandonné l’usine italienne pour venir à Milton Keynes et faire appartement commun avec Red Bull Racing. Ou vendre.

La raison du prix

Le prix de vente a été lâché par Helmut Marko : 660 millions d’euros (700 millions de dollars). Une somme importante, sachant que Sauber est estimé à 400 millions d’euros aujourd’hui par son rachat par Audi et que Alpha Tauri est au niveau de McLaren niveau valorisation. Cela pose question des motivations d’une vente. Marko parle d’un manque de synergie entre les deux équipes. L’idée est d’exploiter le règlement au maximum, vendre un maximum de pièce autorisé par le règlement. Les plans d’une soufflerie à Faenza ont été abandonné au profit du projet de la soufflerie à Milton Keynes, qu’utilisera l’équipe italienne. Le modèle de la petite scuderia sera proche de Haas avec Ferrari. Plus rentable pour les deux parties.

Le prix annoncé renvoie à la volonté des équipes de rendre le ticket d’entrée plus élevé pour une nouvelle équipe. Passant de 200 millions de dollars aujourd’hui à 600 millions. Le tarif Alpha Tauri entre dans cette logique.

L’autre indication du prix de vente potentiel d’Alpha Tauri renvoie sur la valorisation de Red Bull Racing. Si en 2015, l’une valait le double de l’autre, cela signifie que RBR a une valeur de 1,3 milliards d’euros (1,4 milliards de dollars).

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Note du Mardi – Le cycle de vie de la F1

notedumardi-900x6757165869066367047722.jpgAlors que la saison 2022 arrive à mi-parcours, les résultats de la Scuderia Ferrari, face à Red Bull Racing cristallisent les fans. Tout comme l’inconstance de l’Alpine, le manque de performance des Mercedes, Aston Martin, Williams et McLaren et de Pierre Gasly avec l’Alpha Tauri, au contraire des bons résultats de la Haas de Mick Schumacher qui a marquée deux fois de suite ses premiers points en championnat du monde.

Toutefois, la logique est respectée. Car, tout est une notion de cycle.

En Formule 1, la construction d’une équipe passe par 4 cycles :

  1. La construction
  2. La consolidation
  3. L’âge d’or
  4. Le passage à vide

Historiquement, l’âge d’or d’une équipe (plusieurs victoires ou un titre de champion du monde), arrive après un processus rigoureux de 5 ans. Mais il est déjà arrivé que le processus passe chaque année une étape initiatique, comme Williams entre 2000 et 2005, ou Honda/Brawn/Mercedes entre 2007 et 2011. Ainsi l’âge d’or n’a qu’une durée d’une saison.

La consolidation peut durer 3 ans, mais généralement sa durée est de 1 à 2 ans. Ensuite le passage à vide peut durer longtemps, si l’équipe n’a pas l’analyse interne approprié. C’est ce qui est arrivé à l’équipe Williams entre 2016 et 2020.

Red Bull entre 2010 et 2013 était dans son âge d’or, tout comme Mercedes de 2014 à 2021. Statistiquement, sur les 30 dernières années l’âge d’or a une durée de 3,5 ans en moyenne.

Pour la saison 2022 :

  • Red Bull : Age d’or
  • Ferrari : Consolidation
  • Mercedes : Passage à vide
  • McLaren : Passage à vide
  • Alpine : Consolidation
  • Alfa Romeo : Re Construction
  • Haas : Consolidation
  • Alpha Tauri : Passage à vide
  • Aston Martin : Construction
  • Williams : Passage à vide

Il est normal que Ferrari fasse des erreurs, car l’équipe n’est pas mature, contrairement à Red Bull qui depuis l’an dernier est dans son âge d’or. Côté Mercedes et McLaren, le passage à vide est visible. Bien que Mercedes amorce déjà sa phase de re construction, tandis que McLaren qui a beaucoup misé sur le cycle précédent en touchant son âge d’or avec la victoire de Monza, doit se reconstruire en 2023. Alpine était dans une phase de construction l’an dernier. D’ailleurs la victoire d’Ocon n’est pas considéré en interne comme étant un bon résultat, mais un résultat qui arrive « trop tôt ». Les performances de l’Alpine cette saison montre que l’équipe monte en puissance.

Alfa Romeo était dans son passage à vide en 2021, avec beaucoup de mise à jour, sans résultat et des pilotes en fin de cycle. Place à un nouveau duo, une nouvelle dimension et les résultats sont revenus. Tout comme Haas qui a fait le choix l’an dernier de ne pas modifier sa monoplace pour son duo de pilote jeune et qui cette année démontre de belles disposition. Alpha Tauri est dans une phase du passage à vide depuis la deuxième partie de saison 2021.  Aston Martin, après un passage à vide 2021, après l’âge d’or Racing Point de 2020, entre dans sa phase de construction. Enfin, Williams a atteint son âge d’or en 2021, avec les points et les podiums de Russell et sombre dans son passage à vide en 2022. La mise à jour de la monoplace, démontre la réaction en direction de la reconstruction pour 2023.

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Note du Mardi – Les 2 grandes évolutions du sponsoring en F1

notedumardi-900x6757165869066367047722.jpgL’innovation en Formule 1 ne résulte pas uniquement dans le domaine technique, mais également dans le domaine du marketing et surtout sponsoring. Un domaine qui a évolué fortement ces dernières années.

Vu de l’extérieur, une équipe de Formule 1 vend des espaces sur sa voiture. Un aileron arrière pour 25 millions d’euros, ses rétroviseurs 1,5 à 2 millions d’euros. Sans unité d’ensemble et au plus offrant. L’objectif était d’avoir trois genres de sponsor : un sponsor principal, un secondaire et des fournisseurs. Puis après les années 2008/2010, des concepts sont apparut pour remplacer le sponsoring classique. Enfin, nous arrivons depuis 2012 vers une nouvelle tendance qui est devenu un socle aujourd’hui. Mais elle a dernièrement évolué.

Désormais les équipes évoluent autour de 3 catégories de sponsoring : Lifestyle, B2C et technologie.

Les marques Lifestyles sont dans un système de co-branding avec des collections capsule commune. Nous l’avons vu avec Ferrari avec Puma, c’est également le cas d’Alpine avec Le Coq Sportif et McLaren avec la collection Gulf. AlphaTauri est l’exemple le plus visible de cette tendance. La principale évolution est que nous sommes passés du B2B (Business to Business dans les années 2010) au B2C, grâce au fait que la médiatisation c’est développé autour d’une visibilité média, un volet événementiel et digital. Avec l’émergence d’une nouvelle génération de marque qui s’adresse directement aux clients, les équipes ont fusionné leur offre qui étaient auparavant séparé. Enfin les marques technologiques permettent d’améliorer les performances des monoplaces.

Les 2 évolutions dans le détail

Dans un premier temps, les contrats inclus une partie numéraire et une partie non numéraire. ORACLE par exemple Red Bull c’est 30 millions d’euros et surtout 10 millions en non numéraire. Idem pour DELL avec McLaren qui offre la même somme sur les 15 millions de sponsoring, selon les données du Business Book GP édition 2021.

L’autre point le plus important est que l’esprit est de vouloir marketer l’ensemble de l’équipe. Plus seulement la voiture et la combinaison pilotes, comme pendant ces 30 dernières années, mais l’usine, la Recherche et Développement, bref l’entreprise dans sa globalité.

La prochaine étape commence à être entrevue : la RSE. La Formule 1 commence à mettre cela en avant via le Hashtag THERACEASONE et l’arc en ciel, ainsi que des programmes sociaux. La principale évolution étant que cela ne sera pas parrainé par un tiers, mais directement par l’équipe afin de renforcer ses liens avec les trois catégories de marques.

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Note du Mardi – La polarisation économique et sportive de la Formule 1

notedumardi-900x6757165869066367047722.jpgLes difficultés de l’équipe Williams résulte d’une politique entamée depuis quinze ans et que tente de changer Liberty Media : La polarisation.

Depuis une dizaine d’année, le monde du sport européen a évolué autour de deux pôles : d’un côté les grosses structures, avec une marque forte et de l’autre des structures fournisseurs. Le football en a été l’illustration la plus visible, mais la Formule 1, depuis 2013 est également entrée dans cette logique. Des tops écuries qui construisent du moteur au châssis et des équipes clientes (moteur ou châssis). Quelques années plus tard, il y a toujours le même scénario. Trois équipes représentent 80% des budgets, du personnel et des performances sur la piste.

Pour la saison 2020, selon le Business Book GP, Mercedes AMG F1 Team, la Scuderia Ferrari et Red Bull Racing représentent 1.512 milliards d’euros de budget. Soit 48% du total de la Formule 1. Une situation compliquée pour les autres et surtout pour devenir attractif.

Un budget plafond avec un détail important

Après des manœuvres et des intimidations, la Formule 1 a adopté son plan 2021-2025 avec sa mesure la plus emblématique : l’introduction du budget plafond. Estimé à l’origine à 175 millions de dollars, la limite tombe désormais à 145 millions en 2021 (130M€), puis 140 millions en 2022 et 135 millions de 2023 à 2025. Sur le papier cela devrait permettre de développer une cohérence et relancer la compétitivité de la discipline. Pourtant non.

Dans l’accord conclu autour du budget plafond il existe un principe de déduction dans le cas ou des écuries achètent des composants à une équipe mère allant jusqu’à 35 à 38 millions de dollars (32 et 34M€). Ce qui est le cas de Haas et Alpha Tauri. Pour Racing Point il a été évalué que la remise serait de 20 millions de dollars, car l’équipe achète 45% de ses composants à Mercedes AMG F1. Ce qui dans les faits fera que ces équipes vont bénéficier d’un budget plafond non pas de 145 millions en 2021, mais de 107 ou 110 millions (soit 95 et 98M€) pour les deux premières et 125 (115M€)pour la future Aston Martin.

Une polarisation toujours présente

Montré comme l’avenir de la discipline le budget plafond est une continuité de la tendance entrevue en 2013. La discipline sera plus attractive financièrement, mais sportivement elle sera toujours polarisée et ne laissera que peu d’espace. Williams (comme McLaren) était sur une ligne indépendante, refusant d’acheter une boite de vitesse par exemple. Construisant sa monoplace et la développant. Le moteur était juste l’élément de fourniture. Un héritage des années 90. Que le budget plafond n’a pas réellement gommé, car sur le papier, des équipes aussi compétitives évolueront avec moins d’argents.

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