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Note du Mardi : L’erreur majeure des décideurs F1 est…

Paul Hembery, le patron de Pirelli Motorsport, estime que la communauté F1 doit consulter les fans de la discipline avant d’adopter des changements ayant comme objectif de rendre les courses plus spectaculaires. Une belle intention, mais qui est surtout inutile, car non le client n’est pas le fan.

« La première chose à faire lorsque vous êtes en affaires, c’est tenter de comprendre les besoins de votre client ». Estime Hembery. Toutefois la réalité est bien différente et explique l’erreur des décideurs de la Formule 1 pour son avenir. Selon la logique du paddock, si, par exemple, Pirelli propose un bon produit et une bonne image vous allez acheter des pneus italiens. De la même manière que Mercedes vendant des automobiles, il faut respecter les fans susceptibles d’acheter des voitures à l’étoile. Qui parmi les lecteurs est capable demain d’acheter une Ferrari ou une McLaren ? Plus largement avez-vous achetés des cigarettes des marques que vous avez vues le dimanche après-midi pendant plus de 20 ans ?

Lorsqu’il y a 15 ans les constructeurs se sont lancés massivement dans le paddock l’idée n’était pas réellement de vendre plus, mais de s’imposer comme un leader faisant de la démonstration technique. La finalité était l’image de marque et non de vendre des voitures. D’ailleurs, BMW qui a décidé de passer de la Formule 1 à Hollywood continue dans cette logique. Depuis 2009 tout changera toutefois. La FOTA ayant évoluée en Think Thank permettra d’approcher des fans trop longtemps oubliés. En réalité nous sommes les instruments des propriétaires qui avaient besoin de présenter une alternative à une présidence de la FIA qui était coupée du monde. Ce n’était que de la politique et le fan sert toujours d’atout d’influence aujourd’hui.

Les dirigeants de la discipline souhaitent déplacer le curseur de la Formule 1 vers Hollywood, ou nous sommes les spectateurs allant dans une salle détenue par un exploitant. Que le film soit bon ou mauvais, seul l’humain le décidera, mais l’histoire et son contenu est important. Nous en sommes là en F1. Le contenu de l’histoire est intéressant (la musique et le rôle principal).

La vérité est la suivante : Les véritables clients de la Formule 1 ne sont pas les fans, ni même la télévision, mais ses sponsors. C’est le principe du marché tripartie. Le sponsor nous parle à travers les équipes en faisant de la publicité (nous vulgarisons le terme volontairement). Ainsi l’équipe est un support, mais si les performances sont bonnes le sponsor accentuera son impact. Sauf que…

…Anticipant le fait que la télévision deviendra payante dans le futur, le fan devra débourser de l’argent pour voir son sport préféré. Ainsi devant cette mutation médiatique, nous passons du marché tripartie à un marché différent, plus restreint et donc plus exigeants. Cela perturbe les décideurs dans le paddock. Sachant que les droits TV sont plus importants que les revenus de sponsorings, le curseur ce déplace en notre direction. Le fan à le pouvoir. Facile non ?

Regardons le Football qui est le principal concurrent marketing de la Formule 1. Les clubs construisent déjà leur équipe pour leurs supporters et obtenir des sponsors. Les droits TV (payant aussi) arrivent en fin de chaîne. C’est le modèle présenté pour faire joli. Car si un club dispose de stars dans son équipe il deviendra plus visible à la télévision et s’il gagne le titre il touchera une grosse prime TV et des sponsors qui ont une belle valorisation. Aujourd’hui le fan arrive en réalité en fin de processus. Hypocrisie total donc. Les propriétaires des clubs de football n’achètent pas un club pour son aspect social, mais son potentiel économique.

Si une équipe de Formule 1 investie sur un pilote champion du monde (ou venant des USA, ou d’une autre discipline par exemple) il gagnera en notoriété et sera plus visible pour la télévision. Les sponsors seront intéressés. Les fans ? L’objectif de l’équipe sera de vivre avec de l’argent et non pour avoir 2 millions de fans sur Twitter ou Facebook. En 1996, Jacques Villeneuve a été un impact incroyable sur la discipline. Williams en a bénéficié (sponsor tabac augmenté), la Formule 1 également (l’équipe BAR), le circuit de Montréal également. Le fan dans cette histoire ? soyons sérieux une bonne fois pour toute…

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Note du Mardi : Vers un acheteur unique des droits TV de la F1 ?

Le groupe BskyB négocierait le rachat des parts de Sky Deutschland et Sky Italia à 21 Century Fox de Rupert Murdoch. La transaction est estimée à 10 milliards d’euros. L’objectif est de construire un géant mondial de la télévision payante.

Ces premiers rapprochements permettront en Europe d’obtenir un marché de 23 millions de téléspectateurs.  Un événement qui n’est pas réellement une bonne nouvelle pour les affaires de la Formule 1. En effet, BSkyB et Sky Italia diffusent la Formule 1 (40 millions d’euros chacune selon le BusinessBookGP2014) et Sky Deutschland diffuse également la discipline mais dans une moindre mesure, car RTL reste le principal diffuseur de la Formule 1, de l’autre côté du Rhin. Cette information est importante car si BSkyB souhaite construire un groupe en misant sur les filiales du monde entier du groupe Murdoch, Bernie Ecclestone se retrouvera à négocier avec un acteur majeur dans les droits télévisés. Détruisant son modèle qui a fait son succès depuis 30 ans.

L’essor économique de la Formule 1 basé sur les droits sportifs télévisuel a débuté à la fin des années 80 avec l’émergence des chaînes commerciales privées. Auparavant le modèle était simple. Bernie Ecclestone négociait avec l’Union Européenne de Radiodiffusion (UER) qui achetait les droits et les vendaient aux chaînes européennes, qui étaient alors principalement des chaînes publiques. Sauf que les sommes obtenues étaient ridicules par rapport à l’audience (800.000fr pour TF1 en 1988 et une audience de 7,5 millions de téléspectateurs par exemple). Les millions de dollars que les chaines de Berlusconi débourseront à partir du milieu des années 80  pour diffuser la Formule 1 sur son réseaux va lancer l’ère que nous connaissons aujourd’hui.  Mais, si un géant de la télévision payante émerge en Europe, Ecclestone se retrouvera non plus à discuter individuellement avec chaque network, comme aujourd’hui, mais avec trois ou quatre pôles. Ce qui réduit considérablement les manœuvres…

Réellement ? En réalité non. Le grand rêve de Bernie Ecclestone, après sa disparition, est de céder à un grand network les droits intégraux de la Formule 1. Sur le modèle des Jeux Olympiques. Les grands groupes médias américains achètent chacune les droits des JO et vendent des sous-droits aux chaînes du monde entier. L’opération est rentable pour le CIO et pour le Network. L’avenir de la Formule 1 passera donc par là afin de maximiser sa rentabilité. Ce qui explique pourquoi la discipline insiste pour une présente importante sur le continent américain (GP Austin, New Jersey, HAAS etc…). Mais le projet BSkyB pourrait tout réviser dans un proche avenir.

Bernie Ecclestone a indiqué que la Formule 1 était un sport économiquement dépendant de la télévision. Cette même télévision, en cas d’établissement de pôle, serait une menace pour l’avenir de la discipline (réduction des coûts des droits par exemple).

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Note du Mardi – L’avenir de la F1 à la télévision

La semaine dernière le petit monde des médias audiovisuels était à Cannes pour le MIP TV (le marché international des programmes télés avec 4000 diffuseurs et 1500 producteurs). Le numérique est la grande tendance du futur. Une évolution que devra épouser la Formule 1 dans un proche avenir.

La Formule 1 est un sport tirant l’essentiel de ses revenus de la télévision. Internet est un support différent, disposant d’une stratégie séparée. A la manière des rédactions papier et net dans un journal. Depuis toujours la discipline phare du sport automobile laisse la promotion à ses clients diffuseurs. Charge à eux de mettre en place les outils rentabilisant leur investissement. Sauf que désormais il sera essentiel d’aller plus loin encore. De proposer un package afin de préserver la valeur.

En plus du produit (une saison de F1) et une mécanique de scénarisation de l’événement commune à tout le monde. La Formule 1 propose le live timing en application gratuite sur smartphone. Une manière d’avoir en temps réel une vision data de la course. Lorsque tout fonctionne correctement, ce qui n’est pas encore réellement le cas de l’application aujourd’hui. Avec un détail : Ceci est une initiative de la Formula One Administration et qui n’est pas commune aux chaînes de télévisions détentrices des droits de diffusion de la discipline. Une application téléchargée seulement 200.000 fois environ à ce jour. Peu pour un sport visible par 450 millions de téléspectateurs dans l’année. Dommage car elle est intéressante et offre un plus lorsque l’on regarde une course.

L’autre versant négligé complètement par la Formule 1 est la stratégie digitale sur les réseaux sociaux. L’idée ici est de proposer aux chaînes un concept sur Twitter avec un cahier des charges précis. Que ce soit en anglais, français, allemand ou italien. Peu de chaînes le font en 2014 et la démarche est essentiellement de mettre en avant leur production personnelle. Avec une stratégie plus claire le Hashtag F1 serait plus largement en tête du TOP Tweet et permettra une plus forte interaction pour les chaînes de télévision.

Enfin, la Formule 1 doit proposer un contenu pertinent pour ses clients TV afin de compléter leurs sites dédiés à la Formule 1. Alors qu’aujourd’hui chacune à une stratégie (ou pas) de produire son contenu (coûteux mais qualitatif) ou de le céder à un tiers (low cost et privilégiant le nombre).

Chaque support a son produit qui dépasse ainsi la simple diffusion à la télévision. Les producteurs d’émission de divertissement l’on tous compris désormais. The Voice (produit par Shine France) est vendu à TF1 avec un package comprenant  : Une application, une stratégie Twitter et du contenu sur site internet pertinent. Un ensemble adapté et qui confirme que ce programme est un succès mondial et une machine rentable pour la société de production.

La Formule 1 doit dépasser le dogme de la simple diffusion et s’imposer comme un sport aussi à la pointe que les voitures qui évoluent chaque quinzaine sur les circuits du monde entier. Une stratégie média globale permettant à toutes les générations de suivre la discipline, tout en restant à la télévision.

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Note du Mardi : Quel plan pour ceux qui ne regardent plus la F1 à la tv ?

Depuis 2010, la Formule 1 a perdu 100 millions de téléspectateurs et la chute va s’accentuer d’ici les trois prochaines années. Entre 2010 et 2017 l’audience des  5 pays européens (Allemagne, Angleterre, Italie, Espagne et France) passera d’une moyenne de 21 millions de téléspectateurs devant chaque course à 16 millions en 2017. La faute à la télévision payante qui a défaut d’augmenter le nombre de téléspectateurs, permet à la Formule 1 de garantir des revenus confortable de la télévision. Toutefois, la prochaine chute d’audience devra trouver une solution : Quel plan pour ceux qui ne regardent plus la Formule 1 à la télévision ?

Il existe bien une ribambelle de sites internet plus ou moins intéressants destinées à vous informer. Mais l’ensemble n’est pas vraiment cohérent et la concurrence interne entre les réseaux est tellement ridicule que cela se fait au détriment du lecteur. Il existe bien l’alternative du streaming, mais celle-ci correspond à un mode de pensée que tout le monde n’a pas. De plus nous savons que 80% des personnes n’aiment pas lire sur internet. Ce qui signifie qu’il ne reste que 20% qui aiment la Formule 1 et qui aiment lire.

La Formule 1 évolue progressivement comme un réseau médias. Chaque équipe produit des vidéos, nouvelles, photos, mais chacune de son côtés. La FOM dispose du site Formula1.com, mais encore une fois c’est un site essentiellement écrit, en anglais et surtout basé sur des interviews qui sont peu reprises d’ailleurs. Les vidéos de 3 min environ, résumant les courses lancés en 2010, sont intéressantes et sources d’informations intéressantes. Mais elles ont un défaut important : Elles ne permettent pas d’être diffuser sur les sites internet relais. Pas de code lecteur comme pour Youtube et autre, ce qui limite considérablement la diffusion. Même si elles permettent au site Formula1.com d’avoir une audience considérable. Dans l’anonymat.

La solution serait que le lecteur soit disponibles à l’exportation, mais également d’avoir un sous-titrage des conversations radios (le plus intéressant de ces vidéos). Afin d’obtenir plus de clartés.

Autre idée, il serait temps que la Formule 1 envisage un accord média avec Facebook voir Google (avec Youtube). La force de la discipline reste ses images et elle dispose d’un univers qui alimente en information, image, infographie mais chacun dans son église. Sans échanges. Cela va durer jusqu’à quand ?

La force du football depuis 20 ans est d’être diffuser sur les réseaux cryptés pour l’argent, mais les journaux sportifs y consacrent leurs pages. Les médias gratuits et chaines d’informations en continue des minutes et des débats. La Formule 1 ? Rien. Imaginez que le dernier sujet sur la discipline dans l’émission de la chaine l’Equipe21, « l’équipe du soir » remonte au titre de Sébastian Vettel et auparavant sur Romain Grosjean. Un sujet tout les deux mois ou presque et uniquement abordé durant 2 min par des journalistes du football. La Formule 1 n’aura jamais le même support médiatique que le Football, ni le même impact. Il faudrait réagir. Sinon ce sport deviendra le plus riche sport anonyme du paysage audiovisuel. Si l’argent est encore là toutefois.

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L’Europe passe à la télévision payante

Pendant 25 ans la Formule 1 a été propulsée à la télévision par les chaines privées, payants de coûteux droits de diffusions. Aujourd’hui, l’ère est à la diffusion sur des chaines à péage. L’Angleterre a sautée le pas, la France également. L’Italie et l’Espagne vont le faire cette saison. Seul encore l’Allemagne fait de la résistance en apparence. L’audience ne suffit plus et la raison de ce transfert est simple.

Au début des années 80, Bernie Ecclestone négociait les droits TV pour l’Europe entière via l’Union Européenne de Radiodiffusion (UER), qui achetait les droits de la Formule 1 et les vendaient aux chaines publiques par la suite. Bien lui en a pris, car le monde découvrait la discipline en masse. La glorieuse époque ou la Formule 1 était regardée par 6 ou 7 millions de téléspectateurs dans l’hexagone. Puis au milieu des années 80, l’émergence des chaines privées ont fait augmenter le prix des droits, mais l’audience chutait de moitié. Malgré tout,  les temps changent et les rentrés publicitaires diminuaient à mesure que les coûts des droits augmentaient.

En Espagne, les investissements publicitaires autour de la F1 ont baissé de 44% en 6 ans. L’audience baissant aussi de 7,7 millions en 2007 à 3,4 millions en 2013, pendant que les droits FOM doublaient. Antenna 3 n’est désormais plus la seule chaine à diffuser la discipline, Movistar TV, une nouvelle chaine payante proposera la Formule 1 ainsi que le MotoGP. En France, TF1, avec des droits à 30 millions d’euros, arrivait tout juste à l’équilibre économique mais refusait de dépenser plus, souhaitant réaliser des bénéfices. En vain, après une lutte avec Canal + c’est finalement la chaîne cryptée qui l’a emportée contre 28 millions d’euros. L’audience est passée de 2,8 millions à 800.000 environ l’an dernier, mais le prix des droits augmentera à l’avenir. Assurément.

Aujourd’hui paradoxalement il est plus facile d’obtenir 50.000 nouveaux abonnés afin de rentabiliser des droits sportifs comme la Formule 1, que de miser sur la publicité sur une chaine gratuite. Un signe des temps.

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Le Football évolue comme la Formule 1 avec 10 ans de retard

Aujourd’hui le monde du ballon rond entre dans une ère qu’a bien connue la Formule 1 il y a dix ans. Le Qatar souhaite que le Paris Saint Germain revendique plus de 540 millions d’euros de budget annuels et en faire un des plus riches du monde. Une large partie de ce business plan provient de la Qatar Tourism Autority qui alloue 200 millions d’euros dans ce total. De la même manière que les constructeurs ont fournis des budgets aux équipes.

Dans le paddock nous sommes dans l’après. Le rêve économique de Bernie Ecclestone s’évanouie vers une nouvelle qui peine à définir son dessein. Dans les années 70/80 les  « garagistes, » comme les nommaient Enzo Ferrari, étaient contre le modèle des constructeurs qu’il incarnait. C’était l’ère de la Formule 1 de guerre qui provoquera les Accords Concordes et l’émergence de la FIA comme force politique. Puis, les constructeurs ont progressivement fusionné avec ces fameux garagistes pour offrir le modèle économique qu’Ecclestone souhaitait pour sa Formule 1. C’était l’ère de la Formule 1 économique. Mais, nous sommes désormais dans l’après. Une fois que l’idéologie économique s’évanouie la place est à la finance.

Le football est entrain de se confronter à ce que la Formule 1 a vécu il y a 15 ans. Auparavant le jouet de milliardaire privés, les propriétaires sont devenus des représentants d’Etat (Oligarque Russe) et même directement des Etats en personne (Qatar, Emirat Arabes, Dubaï). A partir de ce moment, tout s’accélère. Manchester United s’introduit en bourse pour obtenir des prêts non plus bancaire mais du marché. Le Real Madrid et le FC Barcelone, posé sur un socle de socios résistent essentiellement grâce à des lois (loi Beckham et loi sur les associations ibériques). Le Bayern Munich est un modèle hybride ou des entreprises (Addidas et Audi) sont actionnaires et les supporters sont en partie financiers de l’équipe. Bref, tout ceci ressemble à ce qu’a été la Formule 1 au début des années 2000. McLaren était détenue par Mercedes-Benz à hauteur de 40% tout en étant indépendant. Williams avait pour partenaire BMW, mais pas en temps qu’actionnaire. Ford avait permis à sa filiale Jaguar de faire de la F1, Honda reprend BAR et Toyota se lance seul dans l’aventure. Tandis que Jordan, Prost, Arrows, Minardi etc… sombraient dans l’histoire.

Lorsque le sponsoring est arrivé en Formule 1, cela avait eu le même effet que les droits TV dans le football dans les années 90. Un détail de l’histoire à retenir. De la même manière que la décennie des constructeurs a permis d’être aussi celui des sponsors, investissant des sommes folles, car voulant apposer leurs images à celle d’un constructeur. Le Football d’aujourd’hui fonctionne sur le même principe. Emirate Air dépense pour exemple entre le PSG, Real Madrid, Arsenal et Milan AC et la Coupe du Monde un total de 240 millions d’euros. Tandis qu’elle ne se contente que de 20 millions en Formule 1 et en ne soutenant aucune équipe. Contraste.

Aujourd’hui la Formule 1 est dans l’ère de la finance. Il ne s’agit plus d’affronter deux mondes (anglais contre latin, garagistes contre constructeurs), ni même d’installer définitivement une discipline au pinacle du sport, mais de sauver le système F1. Le départ des marques de tabac, puis des constructeurs plongent la discipline dans la réalité. La vision virtuelle de croire qu’une marque allait reprendre une équipe (seul Red Bull l’a fait) est devenue illusoire. Le virtuel, le manque de vision et l’idée faussée que le seul l’argent peut sauver la discipline, brouille la vue. Les plus forts seront là et les plus faibles parties. Sauf que c’est l’arbre qui cache la forêt.

Durant 30 ans d’évolution de la discipline, les choses ne se sont pas améliorées, bien au contraire. Mais un incroyable tour de passe-passe a été réalisé : La responsabilité des propriétaires du sport a été oubliée, celle des pouvoirs politique a été occultée, tandis que celle des équipes a été stigmatisée. Dans les réunions, personne ne tente d’évaluer le coût de l’ère des constructeurs. En cela, le Football devra faire attention. L’UEFA de Michel Platini tente d’anticiper afin de proposer un modèle modéré qui peine à retenir l’attention. Comme l’époque des budgets, des salaires pilotes plafonnés entendu depuis 20 ans maintenant dans le paddock de la Formule 1. Sauf que le monde change. Ce qui nous ramène au départ. Avant 1981. La période ou les « constructeurs » étaient en rivalité avec les « garagistes anglais ». Les riches et les pauvres. Les puissants et le reste du monde.

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La fin d’un modèle de séduction de sponsoring

Après BSkyB en Angleterre, Sky en Italie et Canal+ en France, la Formule 1 entre dans une nouvelle ère et surtout doit s’adapter à un nouveau modèle d’affaire. Si l’audience en Europe baisse progressivement et va chuter à cause de la diffusion cryptée, celle d’Amérique du Nord progresse et l’objectif est de stabiliser une audience mondiale autour de 500 millions de téléspectateurs.  En réalité nous entrons dans une période hybride plus qu’intéressante.

Ainsi le modèle de l’audience à tout prix, devant permettre aux équipes de fournir des arguments solides pour leurs dossiers de sponsoring n’a plus vraiment lieu d’être. Désormais la Formule 1 devra évoluer dans le même modèle que celui du Football. Manchester United est une équipe connue dans le monde entier, côtée en bourse et qui a signée un contrat de plus de 50 millions d’euros pour son sponsoring maillot avec un constructeur automobile (Chevrolet). En F1, signer ce type de contrat est plus complexe.

En fait, le passage du modèle gratuit au modèle payant, en Europe a été l’occasion d’augmenter les revenus des équipes, afin de compenser la perte des sponsors à l’avenir. Car, paradoxalement, si une équipe a du mal à trouver un sponsor à plus de 30 millions d’euros sur une période de 3 ans, Bernie Ecclestone signe avec Fly Emirate, UBS et d’autres marques pour cette somme là et durant 5 ans. Les temps changent.

Ainsi certaines équipes pensent à évoluer vers un sponsoring régional. Un peu à la manière de Brawn GP en 2009, qui acceptait des offres de 100.000 euros par GP, ou encore Red Bull Racing avec quelques partenaires en cours de saison (7Eleven, l’Equipe et Sky par exemple). Mais cette idée ne sera pas suivit par l’ensemble du paddock. Le modèle évoluera probablement autour d’un sponsor principal et d’un secondaire, avec de nombreux partenaires, non visible mais, utilisant l’image de la Formule 1 pour en faire une promotion croisée. L’ensemble est destiné à maximiser l’audience et la visibilité de la discipline.

Imaginons ainsi une équipe signant un sponsoring de 5 ans, comme auparavant, contre 25 ou 30 millions d’euros par an. Un ou deux autres sponsors pour autant d’argent. Puis une série de partenaire déboursant de 500.000 à 2 ou 3 millions par année en trois niveaux. Utilisant l’image de l’équipe dans les médias. Cela serait l’aboutissement de tout les changements en la matière depuis 3 ou 4 ans.

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Quand le sport sera payant dans un proche avenir

Les grands groupes de presse évoluent à une vitesse folle, surtout les anglo-saxons. Nous connaissons tous ESPN, via le site ESPNF1.com, qui est le leader des sites d’informations de la discipline en France, dépassant le million de visiteurs par mois. Cette filiale du groupe Disney c’est progressivement imposée comme le numéro 1 du sport dans le monde, couvrant l’essentiel des disciplines médiatisés. Toutefois, un concurrent va rapidement arriver. NewsCorp investit depuis quelques mois, massivement pour construire un clone d’ESPN et tirer de la croissance par le sport.

Un total de 3 milliards de dollars sera dépensé, alors que le chiffre initial était d’un milliard. Le groupe anglo-saxon souhaite construire un nouvel empire numérique multi-support autour du sport et réaliser ce qu’il a fait (en partie) avec le Wall Street Journal, il y a 7 ans. Une société prospère. Rien n’a filtré pour l’instant sur les intentions précises de Rupert Murdoch dans ce domaine, hormis la confirmation de la création de ce réseau concurrent d’ESPN mercredi dernier. Reste qu’il faut se souvenir que l’homme d’affaire australien visait à racheter en 2011 la Formule 1, avec le groupe Exor (Famille Agnelli – FIAT) et d’autres, pour valoriser la discipline à 8 milliards d’euros. Avant que Bernie Ecclestone ne sorte les contres-mesures d’une introduction en Bourse, vaine pour l’instant. L’histoire ne risque pas de se terminer ainsi. Rappelons que la filiale de Murdoch, Sky,  possède les droits de diffusion de la F1 en Angleterre.

Cette annonce des intentions de NewsCorp dans le sport confirme toutefois une tendance ; le sport sera à l’avenir essentiellement diffuser sur un canal payant et les droits augmenteront. Une banque privée américaine, la David Bank, a fait un rapport de 91 pages sur le phénomène du sport à la télévision dans le futur et le produit de cette analyse est sans appel : Dans les 5 prochaines années, il y aura une course à l’armement dans le domaine des droits, comme il y a 10 ans. Inquiétant d’une part pour le téléspectateur et bon pour le sport business d’autre part.

En France, la lutte pour la diffusion est forte entre TF1 qui souhaite garder la Formule 1, mais moins chère qu’auparavant, augurant des audiences plus faibles que par le passé. Canal +,  souhaite obtenir une discipline qui correspond de plus en plus à sa cible, afin de devenir moins dépendant du football. BeinSport qui souhaite montrer qu’il est aussi une puissance dans la télévision payante. Bref, vous aurez compris qu’hormis TF1, (quoi que Eurosport…) nous nous dirigeons progressivement vers une Formule 1 payante en France, comme en Angleterre et probablement dans d’autres pays à l’avenir. On parle de partage de droits, de répartitions des courses entres un canal gratuit et payant. Réponse d’ici le 17 Mars.

Pour revenir à NewsCorp, Rupert Murdoch pourrait caresser une vieille idée pour la Formule 1. Acheter l’intégralité des droits de la discipline et la diffuser dans le monde entier. La discipline ne touche que 400 millions, ce qui est loin des milliards qu’il donne pour le Football Américain par année, via sa chaine Fox. L’homme d’affaire pourrait être tenté de proposer plusieurs centaines de millions d’euros, racheter 100% des droits TV de la F1 et vendre ensuite par segment (TV, internet, smartphone, radio etc…). Quoi qu’il en soit, nous entrons dans l’ère ou le sport devient payant. Il y a 10 ans, la Formule 1 avait résisté à Léo Kirch pour la diffusion des GP en P2P, ou faire payer les journalistes presses. Qu’en sera-t-il en cas de rachat global des droits TV et autre ? A moins d’un accord…mais là je suis cynique et vais provoquer une idée de théorie du complot ridicule.

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Note du Mardi – le futur effet du deuxième écran

La télévision est morte, vive la télévision. Aux Etats-Unis, 52% du temps qu’un utilisateur passe sur mobile ou sur tablette se déroule pendant que cet utilisateur regarde la télévision. En France c’est 75% des internautes qui utilisent « au moins occasionnellement » un deuxième écran lorsqu’ils sont devant leur télévision. Un impact pour la manière de consommer la Formule 1 et plus largement le sport à l’avenir.

Près de 60% des utilisateurs de ce deuxième écran s’en sert pour commenter, lire ou chercher des informations en rapport avec le programme devant lequel ils sont assis, selon une étude du cabinet Nielsen. Désormais le téléspectateur ne se pose plus dans son fauteuil pour consommer du temps de cerveau disponible, il consomme ce qu’il veut. Pire, alors qu’il consomme toujours des programmes de télévision en masse (3h47 chaque jours selon Médiamétrie), cette consommation change autour du « quand et où l’on veut et on consomme sciemment. »

Souvenir du début du second tour de la Présidentiel 2012 entre François Hollande et Nicolas Sarkozy par exemple. Twitter et Facebook étaient des supports d’expression, mais lorsqu’on regardait le détail sur le réseau social Facebook, il y avait beaucoup de « envoyé par mobile. » Idem pour les SMS.  Idem pour l’Euro 2012 actuellement. Un comportement intéressant.

Toutefois, au-delà des réseaux sociaux, c’est l’effet Youtube qui sera intéressant à observer. En effet, le service vidéo de Google étudie la possibilité d’une offre premium. Ce qui permet de penser à une nouvelle manière de voir les courses sur ce deuxième écran. Imaginons qu’un crash en course se réalise. La réalisation le met souvent au ralenti à la télévision, toutefois, les incidents hors du direct perturbent l’histoire de la course à la télévision,  mais il ne sera intéressant de voir ce même incident, via ce deuxième écran justement, augmentant l’interactivité de la participation à un Grand Prix de Formule 1.

De plus, une offre premium permettra de générer des revenus nouveaux pour la Formule 1, avec un potentiel nouveau pour le moyen terme.

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Droit TV – Le modèle se met en place aussi en Italie

Et si le paysage audiovisuel de la Formule 1 avait définitivement trouvé son modèle ? Alors que l’accord BBC – Sky en Angleterre pouvait être considéré l’an dernier comme une exception culturel, Bernie Ecclestone a signé le même type de deal pour l’Italie.

La chaine italienne Sky Italia a obtenu les droits pour diffuser en direct le championnat du monde de Formule 1 à partir de 2013. Un droit qui contient à la fois une diffusion par télévision de 11 courses, mais aussi par internet et Smartphones. La filiale italienne va hériter du savoir-faire de sa grande sœur anglaise en matière de Formule 1.

Toutefois, l’accord conclu avec la FOM prévoit que la RAI (selon toute vraisemblance) retransmettra elle aussi le championnat du monde de Formule 1 l’an prochain en direct, mais aussi en différé,  un total de seulement 9 courses. La BBC en diffuse 10 dans l’année pour exemple.

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