Archives de la catégorie : Communication

Quelle est la stratégie de Bernie Ecclestone ?

L’art du compromis pour garantir son influence. Bernie Ecclestone est passé maître dans l’art de la guerre. Cela fait trois décennies qu’il nourrit un projet que lui seul connait. Une vision à très long terme de la discipline qui est souvent proche d’être accomplie. Une nouvelle étape sera franchie prochainement.

Jean Todt avait pourtant la main. Le règlement 2014 avait été de son fait et il a même été un de ses principaux arguments de campagne pour sa réélection de Novembre 2013 pour un second mandat à la tête de la Fédération Internationale de l’Automobile. Une victoire qui pouvait en appelée d’autre. Tant le président de la FIA voulait prendre de vitesse le nouveau Strategic Group F1, avec qui il devait composer pour la réglementation. La prochaine étape était d’imposer le budget plafond avec une stratégie en trois temps.

Auto Motor und Sport explique qu’initialement le plan de la FIA était d’imposer une communication prônant le fait que la technologie 2014 réduira les coûts. L’objectif était que d’ici 2016 le prix des nouveaux V6 ne tourne plus autour de 20 millions, comme aujourd’hui, mais 8/10 millions comme pour les précédents V8 atmo. Mais cette communication a été réduite à néant devant la réalité de la situation du paddock. Ainsi le nouveau plan était d’imposer en trois ans un plan de réduction des coûts (2015-2016-2017). Imposer le plafond budget et imposer ensuite des restrictions dans le règlement (interdiction des suspensions interconnectées, direction uniforme, écope de frein simplifié etc…). La troisième phase étant de nommer une ou deux nouvelles équipes afin d’imposer aux constructeurs les nouvelles règles.

De l’autre côté de la face de la Formule 1, Bernie Ecclestone ne souhaite plus que la FIA et Jean Todt imposent ses théories à des fins politiques, qui sont en décalage avec la réalité économique de la Formule 1. C’est ainsi que la stratégie d’Ecclestone est de retourner à son avantage le plan de la FIA. Sur le principe d’imposer le budget plafond, les 6 équipes du Strategic Group F1 (Red Bull, Mercedes, McLaren, Ferrari, Williams et Lotus) se sont réunis à Bahreïn, sans que la FIA ne soit présente, pour lancer une contre-proposition avec plafond de 260 millions d’euros au lieu des 150 millions que visait l’appareil fédérale. Concernant le principe de restriction technique, chaque équipe ainsi que la FIA, a signée les Accord Concordes. L’article 15, rajouté in extenso par Ecclestone en 2011/2012 précise qu’il faut que les équipes soient au courant 3 ans à l’avance des changements techniques. Ce point explique qu’une mesure prise aujourd’hui ne sera valable qu’en 2017 par exemple, pas avant. Enfin, Ecclestone a été la personne qui a annoncé l’introduction de deux équipes à l’horizon non pas de 2015, mais 2016. Prenant Jean Todt de vitesse sur ce dossier, qu’il avait pourtant initié. Ecclestone a demandé des garanties financières (200 millions de dollars sur trois ans de budget) aux deux projets (américain et roumain) en échange d’un probable accord économique qui rend ces nouvelles équipes soumises à la politique de Bernie Ecclestone. Comme cela avait été déjà le cas en 2009.

Enfin, dernière salve en deux temps. Après avoir contré point par point le projet initial de la FIA, Ecclestone laisse entendre que les constructeurs souhaitent augmenter de 10kg la capacité de carburant dans les monoplaces 2014. Isolant la FIA médiatiquement en la forçant à accepter la contre partie. Concluant par le principe d’abandon du budget plafond au profit de la relance de la vente des monoplaces.

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La stratégie de Jean Todt

Lors de son intervention dans le journal dominical allemand Die Welt, Jean Todt a répondu à la question sur les critiques des pilotes et des équipes à propos du règlement technique 2014 de la manière suivante…

2009  Jean  Todt  Portrait  Fédération  Internationale  de  l'Automobile  FIA

 » Personne ne souhaite une Formule 1 dans laquelle la moitié des pilotes doivent payer pour participer. Personne. La Formule 1 est le sommet du sport mécanique, elle doit le rester. Naturellement, il y avait certaines difficultés en prélude de la saison. Je trouve cela normal. Croyez-moi, au cours des saisons, cela se réglera. La qualité s’impose toujours. Ainsi, je ne crois pas que les équipes qui étaient fortes au cours des années précédentes, deviennent soudainement affaiblies. Le Championnat du Monde sera imprévisible, je trouve cela bien. » 

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Une face cachée de la rumeur McLaren-Alonso

Chez McLaren, le parti-pris de diffuser une photographie d’archive montrant Fernando Alonso et Ron Dennis lors du GP de Bahreïn 2007 ouvre le marché des transferts 2015 ou le sous-entendu est fort pour que le double champion du monde espagnol revienne dans l’usine de Woking. Notons qu’un aucun démenti pour le moment surtout qu’une combinaison est entrain de se mettre en place.

Derrière cette affaire se déroule une affaire plus complexe qui se développe en coulisse. Lundi matin, le PDG de Banco Santander, Emilio Bottin, tenait conférence à l’Université de Navarre, IESE, précisant certes l’intention de l’établissement bancaire de rester encore 10 ans comme sponsor. Mais la seconde partie de l’intervention est intéressante. Citant Jenson Button, Bottin indiqua que le pilote britannique est un très bon pilote, mais pas du niveau d’Alonso. Précisant sa pensée en expliquant qu’Hamilton était d’un autre calibre. En parallèle à cette déclaration reprise par de nombreux média, Manolo Candoya le directeur marketing de la banque espagnole a laissé entendre que le sponsoring avec McLaren, débuté en 2007 avec l’arrivée d’Alonso, ne sera pas renouvelé afin de favoriser un ensemble 100% Ferrari/Banco Santander.

Aujourd’hui le journal Marca indique qu’indépendamment de la signature de Fernando Alonso, l’équipe McLaren cherche à signer un accord de sponsoring avec la société de téléphonie ibérique Movistar. Un démenti timide de la société espagnole a été formulé, restant ouverte pour l’avenir. Nous savons que McLaren cherche un partenaire capable d’être sponsor principal sur une période comprise entre 3 et 5 ans contre 40 millions d’euros annuels. Sauf que rien n’a été définitivement acquis et encore moins officialisé. Malgré l’optimisme de Ron Dennis dans ce domaine. Signer avec Alonso est une garantie de soutenir les ambitions annoncées.

Pour l’heure le trio Ferrari/Fernando Alonso/Banco Santander affronte médiatiquement quatuor McLaren/Honda/Fernando Alonso/Movistar. Dans cet univers des petites phrases et photos, l’art d’interpréter son propre rôle est aussi un atout de poids. Avec une photo, McLaren a aussi rappelé à Banco Santander que Fernando Alonso pouvait revenir à Woking, empêchant ainsi le vaste plan de l’établissement de miser sur la Scuderia Ferrari. De plus, n’oublions pas que Banco Santander a promis d’être présent encore 10 ans. Une déclaration qui n’est pas tombée à plat pour un sponsor apportant entre 30/50 millions d’euros par année à une équipe.

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Fernando Alonso et McLaren-Honda

Hier matin, le compte officiel Twitter de l’équipe McLaren diffusait une photo montrant Fernando Alonso et Ron Dennis à Bahreïn en 2007. Sourire aux lèvres. Il y avait comme un parfum de polémique et de spéculations.

Depuis plusieurs semaines il existe des rumeurs indiquant que Luis Garcia Abad, l’agent du double champion du monde ibérique, avait déjà entamé des discussions avec Ron Dennis et l’équipe McLaren pour 2015. Les apparitions de l’entourage de l’usine de Woking autour de Fernando Alonso ont débuté à la fin de l’été 2013 et a continué durant tout le second trimestre de l’an dernier, jusqu’à l’exposition du champion espagnol à Madrid.

Il est entendu que Fernando Alonso souhaite assurer ses arrières. Il dispose d’un contrat expirant en 2014 et d’options pour 2015 et 2016, sous conditions. Toutefois, la condition principale était limpide pour Maranello : Si la F14 T n’était pas compétitive en début de saison, il partira pour trouver mieux ailleurs. Ce meilleur étant naturellement McLaren, la seule véritable alternative avec le concours du constructeur japonais Honda.

A la manière de Kimi Raikkonen qui avait indiqué dans la presse allemande que Ferrari était sa dernière équipe et que malgré un passage chez Lotus en 2012 et 2013, il était revenu à Maranello. Citons Fernando Alonso  en octobre 2006 sur la chaîne Telecinco : « Senna a gagné 3 titres de champion du monde et je veux calquer ma carrière sur lui. De toute manière McLaren sera ma dernière équipe. » Avant de dire en Février 2008 : « En Formule 1 on ne reste pas toute une vie avec la même équipe si les deux parties ne sont pas heureux ensemble. Mais, si une autre équipe me propose un contrat, même si c’est McLaren, j’étudierais l’option avec intérêt. »

Une chose est désormais certaine : McLaren devient un champion de la communication sur réseaux sociaux et sa petite photo hier matin servira de point de départ à la prochaine saison des transferts 2015. Déjà annoncée comme la plus intéressante.

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Budget plafond vs voiture cliente

Echiquier, echecDans son entretien auprès d’Auto Motor und Sport, le président de la FIA, Jean Todt fixe le tarif du plafond budgétaire, qu’il appel à ses vœux depuis plusieurs semaines, autour de 150 millions d’euros. Une solution doit être trouvée rapidement d’ici Juin et l’accélération du calendrier cache la mort prochaine de l’idée du châssis client.

La gouvernance de la Formule 1 est un modèle à deux vitesses. D’un côté les petites équipes pointent du doigt le Strategic F1 Group composé par les grosses équipes (Red Bull, Ferrari, McLaren, Mercedes, Williams en ajoutant Lotus) sur la question du budget plafond et de son manque d’évolution sur des questions de détails sans réellement d’importante. Par exemple, Christian Horner semble plus préoccupé de savoir qui contrôlera les dérives des coûts que de son implication, tandis que Williams est la seule du groupe à vouloir en parler. Le point mort irrite Grand Prix après Grand Prix. En parallèle le président Jean Todt entrevoie une ouverture pour continuer sa stratégie pour la Formule 1. L’homme parle désormais de théorie et non plus de projet. Le monde change et la discipline reine du sport automobile doit s’adapter. En l’occurrence, le contraste d’image entre Jean Todt, personnage d’idées et le Strategic Group F1, phalange institutionnelle se percute médiatiquement. Alors que Jean Todt impulse une image volontaire et dynamique, les constructeurs sont effacés. Sans solutions.

Le comportement d’image de Jean Todt  est un des facteurs déterminants pour la réussite de l’introduction du budget plafond. En effet car l’alternative des constructeurs à la maîtrise des coûts était la voiture cliente. Un projet devenu fantomatique depuis l’hiver dernier.

Au départ l’idée était d’amortir le coût des moteurs V6 turbo avec l’autorisation de vendre des monoplaces entières. Une solution économiquement viable et permettant de limiter les coûts pour le milieu de grille. Sauf que les équipes de ce même milieu de grille estiment aujourd’hui que cette solution serait une manière de consolider le statut des meilleures équipes et d’assurer des monopoles de compétitivités. Ainsi l’intérêt de la voiture cliente dépassait le cadre de la maîtrise des coûts et le débat c’est déplacé vers le retour du budget plafond.

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Note du Mardi – Et si Red Bull lançait sa propre concurrente de la F1 ?

[ Un peu de fiction] – Depuis ce dimanche 23 Mars 2014 à Salzbourg, où il avait annoncé la possibilité du retrait de son entreprise sans marquer une émotion particulière via une interview pour l’agence de presse autrichienne APA. Dietrich Matershitz reste songeur. Dans les couloirs de la discipline Bernie Ecclestone ne fait pas de commentaires sur le sujet. Sachant qu’en réalité l’homme d’affaire autrichien à les moyens de ses ambitions et qu’il est capable de tout, par passion. L’ombre du retrait planait à mesure que la saison évoluait au rythme des rumeurs.

Le 23 Novembre 2014 la saison se termine dans la nuit chaude d’Abu Dhabi sans que l’équipe Red Bull Racing n’ait été capable de déjouer l’équipe Mercedes AMG F1 dans la course au titre. Le retard cumulé par le moteur Renault en début de saison n’a jamais été réellement comblé et la cinquième couronne appelée des vœux du patron n’était qu’une illusion perdue.

In extremis, Dietrich Materchitz a évalué l’impact médiatique de l’affaire de Melbourne à 1 milliard de dollars  en préjudice pour son entreprise. L’image de Red Bull a été atteinte et les succès de Sébastian Vettel n’y pouvaient plus rien. N’ayant pas de solution l’intéressant et ne voulant plus être dans la contrainte. Le quadruple champion allemand est transféré chez Ferrari et la marque autrichienne règle le dédommagement auprès de la FIA d’un montant record de 200 millions d’euros. Retirant à la fois Red Bull Racing et la Scuderia Toro Rosso de l’échiquier F1. La crise politique débute alors Place de la Concorde à Paris ou Jean Todt est largement mis en difficulté et pointé du doigt. Les nouvelles équipes labélisées FIA utilisent respectivement un châssis Ferrari (Haas) et Lotus (projet roumain), alors que Red Bull refuse de céder les droits de ses monoplaces et maintien une cellule de veille durant 18 mois, dans le plus grand secret.

L’année 2015 se déroulant de manière bien morne et l’intérêt pour la discipline confirme sa chute d’audience. De 450 millions de téléspectateurs en 2013, le cumul atteint tristement les 200 millions en 2015. Bernie Ecclestone a vendu ses parts au duo Liberty/Discovery, sans que la Formule 1 ne soit introduite en Bourse de Singapour. Forçant CVC a resté actionnaire jusqu’à l’échéance de son emprunt en 2018. En Juin 2015, Red Bull annonce la création d’une compétition : RB One. Bernie Ecclestone et Flavio Briatore se retrouve être actionnaire de cette dernière, tout en étant consultant de luxe pour la Formule 1. Une situation perturbant la discipline reine. Jean Todt est confiant. Ferrari reste en F1.

La nouvelle discipline entrevoie le jour en Janvier 2016 par deux courses dans l’hémisphère sud en guise d’essais privés. Le budget des équipes ne dépasse pas les 100 millions d’euros. Les monoplaces sont simples et le moteur est le Cosworth V8 (racheté par la marque autrichienne) limitée à 16.000 tr/min et récupérateur d’énergie en guise de boost. La discipline est un succès. Alors que la Formule 1 perdait de l’intérêt à cause des courses insipides dû au nouveau moteur V6. La Formule RB One est un succès et son calendrier grandit rapidement jusqu’à atteindre 19 courses par année. Le chiffre d’affaire augmente, Red Bull vend les droits TV aux chaînes privées pour un tarif débutant à 8 millions d’euros et augmentant de 10% chaque année. TF1 signe et concurrence Canal +. La BBC en fait de même, ainsi que la ZDF en Allemagne. Jenson Button est le premier champion du monde RB One en 2016 et il récidive en 2017 après une bataille avec Kimi Raikkonen qui a rejoint la discipline après un bref passage chez McLaren en 2015 et 2016.

En 2018, les deux forces sont rivales et s’affaiblissent. Luca di Montezemolo, parti de la direction de Ferrari fin 2016, indique qu’il faut unir les deux disciplines pour entrevoir un avenir. Dietrich Materchitz estime que sa discipline peut avoir une valeur de 4 milliards d’euros dès 2018. Pendant ce temps le CVC Capital Partners a échoué à introduire la Formule 1 en bourse. La valeur de l’entreprise n’est plus que de 5.5 milliards d’euros. La solution de la fusion entre les deux disciplines est attendue. Elle sera annoncée en Novembre 2018. Red Bull One prend 75% du capital de la société Delta Topco est devient le principal propriétaire de la Formule 1. Introduisant ses règles auprès de la FIA et Jean Todt parti, déçu dans la défaite. Le championnat Red Bull Formula 1 est ainsi né…

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F1 – Red Bull Racing inverse les rôles de la Formule 1

Alors que certains dirigeants d’écuries sont contre l’appel de Red Bull Racing suite à la disqualification de Daniel Ricciardo après la course australienne, qu’ils présentent comme un mauvais signal dans l’évolution de la discipline : La situation s’inverse dans les coulisses ! Après la FOTA et son pouvoir d’influence annulé par sa dissolution, l’affaire « Flowgate » montre une équipe qui peut défendre ses intérêts sans avoir à assumer le passif d’une décision technique qu’elle a pourtant validé…

2014  Monoplace  Red  Bull  Racing  RB10  Casque  Daniel  Ricciardo  Sponsors

Pendant une semaine, Red Bull Racing n’avait pas réagi aux événements jusqu’à jeudi dernier ou l’appel a été lancée contre la disqualification de Daniel Ricciardo par la Fédération Internationale de l’Automobile. L’appel sera jugé le 14 Avril 2014, alors que trois courses auront déjà eu lieu. En cas de victoire de l’équipe autrichienne, une redistribution des cartes sur tapis vert perturbera l’ensemble de ce début de saison. En parallèle le patron de Red Bull, Dietrich Matershitz menace de quitter la Formule 1 si la décision ne va pas dans le sens qu’il entend. C’est-à-dire une validation du résultat de Melbourne, mais surtout une Formule 1 qui revienne à ses fondamentaux. Une menace prise au sérieux pour plusieurs raisons.

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Red Bull et son influence économique

Dietrich Matershitz n’est pas un homme ayant des paroles vides. Il a le dernier mot concernant la politique que doit suivre son empire. Ainsi, sa menace de quitter la Formule 1 doit être prise avec plus de sérieux que lorsque Luca di Montezemolo réalise les siennes envers le président de la Fédération Internationale de l’Automobile. Red Bull menace de quitter la F1, mais la FIA imposera des sanctions si cela ce produit. Des sanctions économiques.

Lorsque Bernie Ecclestone réalisait son plan de destruction de la FOTA, Materchitz a été une des premières personnes que l’argentier de la Formule 1 a séduites pour les nouveaux Accords Concordes 2013-2020. En position de force, l’autrichien a demandé d’être traité de la même manière que la Scuderia Ferrari. Ce qui implique une certaine définition de la loyauté envers l’homme le plus influent de la discipline. Toutefois, à la différence des autres patrons d’équipes Ecclestone sait que Matershitz sera à terme plus puissant et plus dangereux qu’il ne l’est aujourd’hui. Un pacte de stabilité devait être signé, avant d’enrôler l’usine de Maranello et faire basculer la FOTA selon un scénario déjà vu.

La loyauté de Red Bull est surtout envers Bernie Ecclestone et absolument pas envers Jean Todt et la FIA. En étant traité de la même manière que Ferrari, l’argentier de la F1 a ajouté une clause de retrait envers Red Bull qui était déjà visible sur les accords de 2005 signé avec la Scuderia. Cette dernière indiquait que si Ferrari devait quitter la discipline reine du sport automobile elle devait débourser au minium 50 millions d’euros envers la FIA.  C’est ce que devra payer Red Bull pour quitter la discipline au minimum. Bien que nous pouvons estimés la somme autour de 100 millions d’euros, suivant les enjeux nouveaux des nouveaux Accords Concordes, négociés individuellement.

La différence entre Ferrari et Red Bull est que la marque autrichienne est largement capable de donner l’argent et quitter la discipline. Ce détail est important. En 2014 elle déboursera plus de 200 millions d’euros dans ses équipes (RBR et STR) et le circuit de Spielberg, théâtre du GP d’Autriche. Une puissance économique jamais vu depuis le manufacturier de tabac Marlboro.

Pour ceux qui regardent House of Cards, je citerais Frank Underwood de la manière suivante : «L’argent est comme une maison neuve bas de gamme qui tombe en morceaux au bout de 10 ans. Le pouvoir c’est la vieille maison en pierre de taille qui tient des siècles. » Ferrari dispose d’un droit de Veto sur les changements techniques de la FIA et de son prestige. Red Bull est la plus grande puissance financière de la Formule 1 et n’est que le reflet d’une démarche commerciale.

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Stefanovic-Marussia : Jouer un impromptu

Pour Zoran Stefanovic la Formule 1 est un outil de communication comme un autre. Chaque année depuis 2009, l’homme d’affaire serbe échoue invariablement dans ses tentatives de création d’équipes auprès des sages de la Fédération Internationale de l’Automobile. Après son quatrième échec (1997, 2009, 2010, 2014), Stefanovic préparerait un autre projet. Le rachat de Marussia F1 Team.

La demande d’introduction de Stefan GP pour 2015 a été retirée en Février, quelques jours avant la journée fatidique du 10, date de l’audition devant la Commission FIA, dans l’anonymat le plus total. Le serbe se sent vulnérable. Il ne comprend pas le sentiment de rejet dont il fait l’objet. Ce repli sur soi a pour conséquence une forme de communication agressive et évasive. Car, si l’homme annonce qu’il a retiré sa candidature en février, il n’explique pas pourquoi. Juste laisse t’il sous entendre qu’il y a une entente secrète sur les moteurs. Le retour de la vieille histoire des candidats 2010 avec la motorisation Cosworth est un ressort efficace. Deux jours plus tard, l’annonce de la reprise de Marussia arrive comme pour confirmer sa communication.

Sur le papier le plan semble rodé. Stefanovic prendrait une participation équivalent au prix du moteur Ferrari 059/3, soit environ 18/19 millions d’euros, pour ensuite proposer une offre de rachat totale de l’équipe anglo-russe d’une valeur estimée à 57 millions d’euros. Sauf que la réalité est bien plus complexe.

En Novembre 2013, Zoran Stefanovic débute ses premiers contacts avec John Booth, le directeur de l’équipe et Nicolaï Fomenko, le propriétaire de l’équipe. Mais l’entente ne fonctionne pas. La proposition dictée par Stefanovic est à charge pour les propriétaires actuels de l’équipe de fournir un sponsoring. Refus quasi immédiat. Une évidence : dès lors que Zoran Stefanovic devait sponsoriser l’équipe par lui-même, il n’a pas suivi. Les discussions en reste là car Marussia n’est en réalité pas vendeur. Fomenko souhaite volontiers un partenaire complémentaire afin de soutenir l’effort sur le long terme, mais n’est pas disposé à vendre entièrement son équipe. Partie intégrante de sa stratégie commerciale future.

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Power Unit – Réécrire l’histoire pour le justifier

« Avec ce Power Unit, nous avons développés une formule moteur complètement utile pour la discipline. C’est pourquoi effectivement nous pourrions attirer de nouveaux constructeurs et garder certains d’entre eux qui étaient déjà présent. » Sous entendu d’Eric Boullier, que s’il n’y avait pas eu de changement de motorisation, et surtout ce moteur précisément, la Formule ce serait retrouvée sans moteur.  Belle fabrique historique. En réalité il n’y avait qu’un seul constructeur qui menaçait depuis 2011 de partir de la discipline, si un nouveau moteur n’était pas introduit : Renault Sport F1.

2009, L’ancien président de la Fédération Internationale de l’Automobile, Max Mosley lance l’idée du moteur 4cyl turbo pour 2013. Les idées sont nombreuses et Ferrari réagit rapidement à l’idée d’un moteur unique, préférant la mise en place d’une variété. Dans la foulée la marque italienne propose non pas un 4cyl, mais un V6 1800cm3 Turbo (en prenant le V8 de l’époque en enlevant 2cyl). A ce moment là, Honda, McLaren, Lotus, Pure, Cosworth/VW/Audi, Ferrari, Mercedes-Benz et Renault étaient dans la course. Hyundai étudiait aussi une opportunité. L’idée du 4cyl avait un intérêt certain. Puis en Juin 2011, la Commission F1 fait le choix du V6 1600cm3. Réduisant le nombre de constructeur à trois pour 2014. La raison principale n’est pas vraiment l’influence de Ferrari, mais la pression de Renault qui menaçait alors de quitter la Formule 1 si un nouveau moteur n’était pas introduit à l’horizon 2014. Pire, le principe de « Power Unit » a été, selon plusieurs échos, dicté par les ingénieurs français comme alternative.

Honda était déjà intéressée par un retour avec un moteur Turbo. McLaren (en surfant sur la proposition V6 de Ferrari) envisageait de racheter l’unité moteur de BMW, Lotus voulait faire un dérivé de son projet Indycar. Pure visait la production d’un V8 pour rentabiliser un possible V6 1800, le Groupe VW avait financé le 4cyl Cosworth Turbo avant de se retirer dès que l’idée du V6 est intervenue. Ferrari et Mercedes-Benz était d’accord (même si le constructeur allemand menaçait de quitter la discipline à cause des problèmes de corruptions et d’images plus que des changements de réglementations techniques). Il restait donc Renault qui était isolé avec son projet Hybrid, qu’a finalement épousé Mercedes-Benz par intérêt courant 2012.

Sous le feu des critiques (bruit, manque de puissance etc..) les responsables racontent l’histoire du cataclysme pour justifier le changement. Sauf que la réalité historique est bien différente. La diversité aurait été nettement plus intéressante si le 4cyl, voir le V6 1800cm3 Turbo/KERS classique avait été introduit. Mais ceci est une autre histoire.

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