Archives de la catégorie : Communication

Honda entre deux forces d’influences

JpegHonda Motor Co prépare en coulisse son retour en Formule 1 dès la saison prochaine avec McLaren que les conflits débutent déjà à Suzuka concernant l’image que doit prendre ce retour.

Sur JapanToday, le directeur technique F1 de Honda, Yasuhisa Arai, n’est pas en désaccord avec l’argument prétendant que Honda revient en Formule 1 pour racheter son nom après son raté de la période 2000-2008. Mais relance l’histoire avec la période des moteurs turbo équipant les Williams, Lotus et McLaren dans les années 80. Comme un lien. Il suffit d’ailleurs de se promener dans le stand Honda du Salon de Genève 2014 pour voir le V6 turbo de 1988 champion du monde et une large photo de la McLaren d’Ayrton Senna pour comprendre la filiation.

Car si le marketing du constructeur communique sur le principe d’incubateur de technologie de la Formule 1, pour permettre à Honda de concevoir des moteurs meilleurs pour l’utilisateur de tous les jours et justifier les énormes investissements accordés pour ce retour (on parle d’un milliard d’euros sur 5 ans). D’ancien dirigeants de la marque nippone pensent qu’il y a deux forces qui s’affrontent et qui prépare chacune sa course pour 2015.

La première est l’équipe du conseil d’administration et dirigeant qui veulent que Honda utilise la Formule 1 comme un laboratoire. Mais il y a une autre force, celle des ingénieurs, des historiques ayant beaucoup d’influence dans les murs de Suzuka qui estiment que seule la victoire est importante et que le marketing viendra ensuite justifier la démarche.

Mais ces deux influences sont d’accord sur l’aspect efficient du prochain moteur F1 Honda et surtout sur le retour de la marque aux avant-postes technologiques. Un sondage au Japon donnait Toyota comme marque la plus technologique et futuriste de l’archipel (merci le Prius). Honda et son PDG, Ito, ne peu se résoudre à laisser cela en l’état et la Formule 1 fait partie d’un vaste plan de l’empire pour redevenir une société séduisante et innovante. Sauf que chacun interprète le plan à sa manière.

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Note du Mardi : La construction d’une légende

Le principe est finalement assez simple est il est largement utilisé en Formule 1. La légende de Gilles Villeneuve autour d’un pilote téméraire de génie a été construite par un journaliste au milieu des années 80. Alors que le québécois était aussi bon qu’un Ronnie Peterson tragiquement décédé suite à ses graves blessures du GP d’Italie 1978. Alors que le suédois est tombé dans l’oublie avec un palmarès aussi important que le canadien francophone. il y a aussi Ayrton Senna, l’archétype du pilote d’émotion se transformant en ogre du chrono derrière un volant et d’une sensibilité à fleur de peau une fois un micro tendu vers lui. Souvenez vous de la course de Donington 1993, elle fait partie de la légende.

Dans le même ordre d’idée l’expression « Tu te prends pour Fangio ?» provient du seul véritable exploit du quintuple pilote argentin en 1957 lors du GP d’Allemagne sur le Circuit du Nurburgring. Jamais un pilote de l’époque n’avait roulé si vite. Alors si calme, Fangio c’est transformé pour combler un tour de retard (22km) sur les Ferrari qui ont été dupé par le champion. Le cinquième titre eu le prix de la légende. Aujourd’hui, cette expression traduit un simple chauffard dangereux et sans cervelle.

Pareillement pour la légende de Kimi Raikkonen. Fortement construire du temps de McLaren, l’homme de glace tiens sa réputation par l’évolution de son statut. Très amical chez Sauber, il est devenu un robot l’année suivante dans les murs de Woking où l’on a construit son image. Le passage chez Ferrari la victimisée (malgré le titre de champion du monde) et Lotus l’a rendu plus cool. Finlandais quoi. Son retour chez Ferrari tien lieu de la revanche. La légende est construite désormais sur les réseaux sociaux qui le popularise comme un pilote singulier dans l’univers formaté. Ironie du sort lorsque l’on sait qu’il a été justement le premier pilote formaté de l’histoire moderne de la F1.

Il existe deux types de légende. La dorée et la noire. La première enjolive les événements et la seconde exagère le produit négatif d’un récit. L’une et l’autre peuvent évoluer dans le temps, au grès des intérêts de chacun. Par exemple, il a longtemps été rependu l’idée qu’Ayrton Senna était homosexuel. Une rumeur colportée à partir d’une déclaration de son rival brésilien, Nelson Piquet à propos du manque d’intérêt du Pauliste sur les femmes par rapport aux voitures. Elle existe toujours, 20 ans après la mort d’Ayrton Senna.

Dans le même ordre d’idée, la situation de Michael Schumacher dépasse aujourd’hui le cadre de la légende (bâti sur les pistes), et franchi le cap du Mythe. La construction médiatique depuis plusieurs semaines s’articule autour de cette nouvelle étape d’image.

Pour construire une bonne légende il faut un élément historique que tout le monde connait, puis appuyer sur les détails pour la rendre crédible, même si cela reste une construction éphémère. Le but est d’associer une spiritualité par un merveilleux accroché à une réalité qui n’existe plus.

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Vettel dans la cible médiatique de Mercedes et Ferrari

Il fallait que cela arrive à un moment ou un autre. Le quotidien populaire Bild relance l’idée d’un transfert de Sébastian Vettel du côté de Mercedes. Le tout appuyé par une déclaration d’Helmut Marko : « Si la situation désastreuse de ne change pas bientôt, je ne pourrais pas lui en vouloir si il pense à un changement ! »

Depuis son premier titre de champion du monde en 2010, Vettel est la cible récurrente de Ferrari et Mercedes. Les deux seules équipes pouvant offrir à la fois un salaire important et un statut de pilote superstar. On parlait alors d’un salaire supérieur à 35 millions d’euros par année.

Car même si Red Bull Racing a prolongé discrètement le contrat de son pilote jusqu’en 2017 (voir ici pour souvenir), en appliquant le plan de communication de crise bien connu à Milton-Keyne (voir ici pour le détail), il existe un jeu de clause pouvant permettre au quadruple champion du monde de sortir chaque année à partir de la fin de saison 2014. Cette porte de sortie a été alternativement comblée par une forte augmentation du salaire du pilote. Afin de réduire l’impact des prédateurs. De plus, l’embauche de Daniel Ricciardo, qui était une demande de Vettel, a pour but essentiel de confirmer son statut de pilote N°1 de Red Bull Racing. Pourtant une récente étude d’image démontre que Vettel, malgré ses titres, n’est pas sur le podium des pilotes les plus « marketable ».

Pour devenir un pilote populaire et marketable, la solution serait de s’associer à Ferrari ou Mercedes. Donc en cas de redistribution des cartes par Vettel en fin de saison: Mercedes devra faire le choix de prolonger (contre une forte augmentation) Lewis Hamilton ou alors signer Vettel. Idem du côté de la Scuderia Ferrari qui devra faire le choix de renouveler intégralement son line-up, laissant partir Fernando Alonso et Kimi Raikkonen ailleurs, afin de concentrer son équipe autour de Sébastian Vettel.

L’une et l’autre option ont toujours existé. Il y aura même une préférence pour la Scuderia Ferrari du côté de Salzbourg.

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Quand Dennis imite la communication de Flavio

Ron Dennis a ouvert la porte à Lewis Hamilton pour un retour chez McLaren dans le futur. A ce jeu, l’anglais rejoue la partition de Flavio Briatore courant 2006.

Indiquant que l’argent avait été la base de la décision de Lewis Hamilton lors de son transfert chez Mercedes AMG F1 Team, Ron Dennis joue sur l’idée que l’usine de Brackley n’est guère plus compétitive que McLaren sur le papier et que seul ce levier économique à fait basculer la décision du champion du monde 2008. Rappelons que les deux offres étaient les suivantes : McLaren proposait 16 millions d’euros de salaire et 10 millions de prime de résultat total, tandis que Mercedes proposait 20 millions d’euros et une prime de titre de 5 millions d’euros.

Toutefois, avec le retour de Honda, son investissement colossal (environ 120 millions d’euros par année) et la promesse d’avoir une équipe de rêve, Ron Dennis espère reproduire un duo absolu de pilote champion du monde. Le discours est le même que celui de Flavio Briatore en 2006. Paradoxe lorsque l’on connait l’antagonisme entre les deux personnages.

Magny-Cours 2006, en pleine conférence de presse FIA, Flavio Briatore profite de la situation chez McLaren avec le départ volontaire de Juan-Pablo Montoya pour tenter une fausse manœuvre autour de Fernando Alonso, afin de récupérer l’espagnol qui était en partance chez McLaren en 2007. Si elle était fantaisiste, la stratégie de communication de l’italien était parfaite pour attirer le rival du champion du monde 2005, Kimi Raikkonen. L’idée de Briatore était de comparer le niveau de comportement entre une équipe (Renault) qui traite parfaitement son pilote qui pourtant part dans une équipe (McLaren) la saison suivante, mais qui vire un pilote en milieu de saison. L’idée d’un duo Alonso-Raikkonen chez Renault F1 team en 2008 est née de là. Courant Juillet 2006.

La situation de Ron Dennis est différente, car il espère pouvoir réaliser une bonne saison 2014 (équivalente à celle de la période 2010-2012) afin de mettre des bases solides et redevenir le team solide et dominateur qu’a toujours été McLaren. L’ensemble devant créer un effet psychologique que défini déjà le retour de Honda l’an prochain.

Finalement l’histoire nous la connaissons. Après une année 2007 compliquée et une communication offensive de Briatore, Fernando Alonso est revenu chez Renault en 2008 et 2009 avant de partir chez Ferrari. Un bref intermède. L’histoire nous dira si le retour de Lewis Hamilton est un tremplin ou alors un réel nouveau départ. Un détail toutefois intéressant est que l’argent ne sera plus un problème en cas de retour.

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La communication de crise Red Bull Racing décryptée

 

L’équipe Red Bull Racing a une stratégie de communication de crise qui est toujours la même depuis 2010.

Dans un premier temps il y a le constat, puis Christian Horner brouille les pistes soufflant le chaud et le froid provoquant des rumeurs dans la presse. Enfin Helmut Marko accuse ouvertement. La technique est toujours la même : Jamais aborder  les questions de fond ainsi que les véritables raisons d’un incident.

Le constat est que la RB10  réalise peu de kilomètres, principalement à cause du moteur Renault. Christian Horner tente de rassurer dans un premier temp,s indiquant que l’équipe travaille très bien avec Renault et que le moteur est bien intégré dans la monoplace. Puis arrive la rumeur dans la presse pour dire qu’Infiniti ne souhaite plus être sponsor et partenaire de Red Bull Racing. Puis, fidèle à son habitude de souffler le chaud et le froid, Horner lance un pavé dans la marre en indiquant que la stratégie de Renault souffre d’une décision remontant à 2008 et prise par Flavio Briatore (la menace fantôme). L’objectif est de flouter l’affaire. Enfin, Helmut Marko indique hier dans Speedweek « En fin de compte, les problèmes sont les mêmes pour toute les équipes Renault. Cela pourrait être résolu en conjonction avec le manufacturier moteur. Malheureusement nous glissons d’un problème à un autre. Nous sommes clairement en retard. » La responsabilité est donc clairement sur Renault.

L’après crise se déroulera comment pour Red Bull Racing ? Il n’est pas impossible qu’Autosport.com sorte une rumeur (bien orienté) dans les prochains jours. Que Christian Horner parle de l’avenir de son équipe (il existe déjà une rumeur comme quoi RBR relancerait le moteur Cosworth V6 via Ford qui rôde sur le net depuis quelques temps). Que des proches de Red Bull (Coulthard ou Berger) prennent la parole dans les médias et qu’une annonce soit faite d’ici la fin du mois de Mars. Sifflant la fin de la partie et de la crise actuelle. Sans véritablement résoudre le problème. Juste en le décalant dans le temps.

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Piquet Jr : Une communication de leurre

Le cas Nelson Piquet, reste un cas typique de désinformation et de communication. Le pilote ne brille pas, mais pourtant, chez Renault F1 Team, tout va bien. Observons une communication de leurre.

La stratégie de communication de Renault F1 et de Flavio Briatore est très différente en rapport à celle de l’année dernière. Profil bas de rigueur. Bref tout va bien et « on progresse ». Sauf que le cas de Nelson Piquet Jr est un cas de victoire de la communication sur l’information.

En effet, tout le monde observe que le pilote n’est pas au niveau qu’il avait annoncé. Pire certains même peuvent se demander si il est tout simplement au niveau de la Formule 1. Toutefois, tous les sites internet de Formule 1 vous proposent ses déclarations et ceux de Renault F1. Et là surprise : tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil.

Hors ceci est de la désinformation, de la communication de crise. Je vous conseil donc de ne pas prêté attention aux communiqués d’équipes.

Concernant Nelson Piquet, la rumeur cours depuis le GP d’Espagne, mais ceci était du OFF. Toutefois, dans le courant de la semaine dernière, au Brésil, une information annonçait que le pilote brésilien allait être prolongé pour 2009. Ecran de fumer pour ce qui va suivre et surtout contre dire la rumeur d’Espagne.

Le cas Piquet Jr est délicat, car Renault est très présent au Brésil et que la communication de la marque dans ce pays, passe par Piquet Jr. Un rapport d’image qui pose donc problème. Problème qui semble être résolue, par la voix de Steve Nielsen à l’agence Reuters, (et non un communiqué de l’équipe) qui menace clairement le jeune pilote brésilien.

Donc pour résumé, la grande force de la communication est de faire croire que tout va bien et que cela s’améliore, alors que visiblement c’est le contraire qu’il se passe.

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Super Aguri, une affaire de communication

Le cas Super Aguri et sa vente est intéressante pour ceux qui aiment la communication et non l’information. Beaucoup d’erreurs ont été commise par l’équipe nippone et, même avec un rachat (probable d’après les dernières informations) par Magma via le DIC, ce ne sera pas sous les conditions souhaitées par Honda.

Plusieurs erreurs ont été commises depuis la fin de l’année dernière. La première est d’affirmée que l’équipe ne sera pas compétitive avec un châssis Honda RA108. Même si cela est la vérité, cette erreur n’incite pas un sponsor à venir vous soutenir si il a déjà la garanti d’être en fond de grille toute l’année et sans espoir d’amélioration.

Autre erreur, communiquer sur la dette de l’équipe. C’est la pire chose à faire en cas de crise, que de dire que l’on n’a pas d’argent. Mclaren lors de l’amende record de 100 millions de dollars l’année dernière, a affirmé que ce n’était pas un problème, alors que cela en était un dans sa comptabilité. Mais la déclaration de Ron Dennis à rassurer ses sponsors et même sur son image de marque.

Affirmer sa dette permet de faire venir des vautours de la finance autour de vous. Alain Prost l’a appris a ses dépends le jours ou le chiffre de 30 millions d’euros a circulé dans la presse. Idem pour Paul Stoddart avec Minardi.

La seule stratégie est le silence, et travailler pour séduire les sponsors et affirmé à la presse que tout va bien, même si la situation est catastrophique. « Quand les temps sont durs, la dernière choses à faire est de tirer la F1 vers le bas », avait déclaré un patron d’équipe au magazine F1 Racing en 2003.

En effet, l’équipe en difficulté à l’époque était Jordan. Et Eddie Jordan a vite compris que dans un sport où l’image est tout, il peut devenir très dommageable de se lamenter d’être fauchés. Faire l’aumône en public est, en fait, le plus sûr moyen de repousser les sponsors que de les attirer.

Finalement Jordan GP a été vendu depuis 2005 à 3 nouveaux propriétaires sans réelle difficulté. L’année dernière Spyker avait des problèmes financiers, mais c’est vite empresser que c’était sa filiale automobile qui souffrait et non l’équipe. Ce qui était faux.

La dette de Super Aguri est beaucoup trop élever (70 millions d’euros) pour permettre d’obtenir un avenir. La seule solution est de repartir de zéro. La FIA ne faisant plus payés les droits d’entrées depuis 2006, il suffit que l’équipe japonaise soit déclaré en faillite pour reprendre l’activité et repartir du début. Pire, pour le fond de Dubaï, (DIC) il serait a terme, plus rentable d’investir dans Toro Rosso que de racheté Super Aguri.

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