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Note du Mardi : Quel plan pour ceux qui ne regardent plus la F1 à la tv ?

Depuis 2010, la Formule 1 a perdu 100 millions de téléspectateurs et la chute va s’accentuer d’ici les trois prochaines années. Entre 2010 et 2017 l’audience des  5 pays européens (Allemagne, Angleterre, Italie, Espagne et France) passera d’une moyenne de 21 millions de téléspectateurs devant chaque course à 16 millions en 2017. La faute à la télévision payante qui a défaut d’augmenter le nombre de téléspectateurs, permet à la Formule 1 de garantir des revenus confortable de la télévision. Toutefois, la prochaine chute d’audience devra trouver une solution : Quel plan pour ceux qui ne regardent plus la Formule 1 à la télévision ?

Il existe bien une ribambelle de sites internet plus ou moins intéressants destinées à vous informer. Mais l’ensemble n’est pas vraiment cohérent et la concurrence interne entre les réseaux est tellement ridicule que cela se fait au détriment du lecteur. Il existe bien l’alternative du streaming, mais celle-ci correspond à un mode de pensée que tout le monde n’a pas. De plus nous savons que 80% des personnes n’aiment pas lire sur internet. Ce qui signifie qu’il ne reste que 20% qui aiment la Formule 1 et qui aiment lire.

La Formule 1 évolue progressivement comme un réseau médias. Chaque équipe produit des vidéos, nouvelles, photos, mais chacune de son côtés. La FOM dispose du site Formula1.com, mais encore une fois c’est un site essentiellement écrit, en anglais et surtout basé sur des interviews qui sont peu reprises d’ailleurs. Les vidéos de 3 min environ, résumant les courses lancés en 2010, sont intéressantes et sources d’informations intéressantes. Mais elles ont un défaut important : Elles ne permettent pas d’être diffuser sur les sites internet relais. Pas de code lecteur comme pour Youtube et autre, ce qui limite considérablement la diffusion. Même si elles permettent au site Formula1.com d’avoir une audience considérable. Dans l’anonymat.

La solution serait que le lecteur soit disponibles à l’exportation, mais également d’avoir un sous-titrage des conversations radios (le plus intéressant de ces vidéos). Afin d’obtenir plus de clartés.

Autre idée, il serait temps que la Formule 1 envisage un accord média avec Facebook voir Google (avec Youtube). La force de la discipline reste ses images et elle dispose d’un univers qui alimente en information, image, infographie mais chacun dans son église. Sans échanges. Cela va durer jusqu’à quand ?

La force du football depuis 20 ans est d’être diffuser sur les réseaux cryptés pour l’argent, mais les journaux sportifs y consacrent leurs pages. Les médias gratuits et chaines d’informations en continue des minutes et des débats. La Formule 1 ? Rien. Imaginez que le dernier sujet sur la discipline dans l’émission de la chaine l’Equipe21, « l’équipe du soir » remonte au titre de Sébastian Vettel et auparavant sur Romain Grosjean. Un sujet tout les deux mois ou presque et uniquement abordé durant 2 min par des journalistes du football. La Formule 1 n’aura jamais le même support médiatique que le Football, ni le même impact. Il faudrait réagir. Sinon ce sport deviendra le plus riche sport anonyme du paysage audiovisuel. Si l’argent est encore là toutefois.

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L’Europe passe à la télévision payante

Pendant 25 ans la Formule 1 a été propulsée à la télévision par les chaines privées, payants de coûteux droits de diffusions. Aujourd’hui, l’ère est à la diffusion sur des chaines à péage. L’Angleterre a sautée le pas, la France également. L’Italie et l’Espagne vont le faire cette saison. Seul encore l’Allemagne fait de la résistance en apparence. L’audience ne suffit plus et la raison de ce transfert est simple.

Au début des années 80, Bernie Ecclestone négociait les droits TV pour l’Europe entière via l’Union Européenne de Radiodiffusion (UER), qui achetait les droits de la Formule 1 et les vendaient aux chaines publiques par la suite. Bien lui en a pris, car le monde découvrait la discipline en masse. La glorieuse époque ou la Formule 1 était regardée par 6 ou 7 millions de téléspectateurs dans l’hexagone. Puis au milieu des années 80, l’émergence des chaines privées ont fait augmenter le prix des droits, mais l’audience chutait de moitié. Malgré tout,  les temps changent et les rentrés publicitaires diminuaient à mesure que les coûts des droits augmentaient.

En Espagne, les investissements publicitaires autour de la F1 ont baissé de 44% en 6 ans. L’audience baissant aussi de 7,7 millions en 2007 à 3,4 millions en 2013, pendant que les droits FOM doublaient. Antenna 3 n’est désormais plus la seule chaine à diffuser la discipline, Movistar TV, une nouvelle chaine payante proposera la Formule 1 ainsi que le MotoGP. En France, TF1, avec des droits à 30 millions d’euros, arrivait tout juste à l’équilibre économique mais refusait de dépenser plus, souhaitant réaliser des bénéfices. En vain, après une lutte avec Canal + c’est finalement la chaîne cryptée qui l’a emportée contre 28 millions d’euros. L’audience est passée de 2,8 millions à 800.000 environ l’an dernier, mais le prix des droits augmentera à l’avenir. Assurément.

Aujourd’hui paradoxalement il est plus facile d’obtenir 50.000 nouveaux abonnés afin de rentabiliser des droits sportifs comme la Formule 1, que de miser sur la publicité sur une chaine gratuite. Un signe des temps.

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Ce que nous apprend le SuperBowl pour la valorisation de la marque F1

Il y a une dizaine de jour, dans la nuit du dimanche au lundi 3 février 2014, le SuperBowl  a cristallisé l’attention de centaines de millions de personnes dans le monde. La victoire d’un sport essentiellement télévisuel, à l’image de la Formule 1, mais qui a su évoluer et s’adapter au modèle d’aujourd’hui.

Imaginez que 35% des téléspectateurs américains regardant le SuperBowl sont des femmes est une mesure de choix pour les annonceurs. Depuis plusieurs années, la part de marché du public féminin augmente et donne de plus en plus de valeur à l’événement, ainsi que l’influence des seconds écrans (Smartphone et tablette). Au total nous parlons de plus de 300 millions de personnes devant leurs écrans pour cette rencontre de football américain.

Reste que l’événement dans son ensemble est relativement bien pensé afin de toucher toute les cibles. Les hommes, les femmes et les enfants en même temps. Quasiment unique dans le milieu du sport mondial. Tout est réuni : l’homme va être content de voir le match et les actions de jeu. Les femmes aiment la mi-temps avec le mini concert, ainsi que les publicités, tandis que les enfants raffolent des publicités et partagent sur Twitter et Facebook leur sentiments sur la rencontre. C’est une caricature simpliste, mais c’est le tableau d’ensemble.

Il est toutefois dommage que la Formule 1 ne surfe pas sur le même créneau. La discipline est essentiellement télévisuelle avec 450 millions de téléspectateurs cumulés durant la saison dernière, mais la baisse est importante depuis 2010. Pourtant tout est aussi réuni. Il y a l’action des courses, les concerts et Twitter/Facebook pour le second écran. Pourtant hormis la course, rien d’autre n’est réellement visible.

Chaque année il y a un concert en marge des GP de Singapour et Abu Dhabi, mais pas d’images. Pourtant ce sont des superstars du moment qui sont sur scène (Rhianna, Justin Bieber, Dépêche Mode l’an dernier par exemple). Imaginons que Canal + diffuse ce concert en deuxième partie de soirée ou même sur D17 par exemple. Ce serait intéressant, surtout avec le logo Formula One en haut de l’écran. Une manière de diversifier l’image et la marque. L’autre détail dont la discipline devrait songer reste la publicité des sponsors principaux de la discipline. Récemment LG, malgré un investissement annuel de 15 millions d’euros, a annoncé que son départ comme partenaire de la Formule 1 était principalement dû à un manque de visibilité. En effet, hormis lors des courses l’image d’UBS, Rolex et Fly Emirate n’est absolument pas visible. L’idée est donc de s’inspirer des publicités du SuperBowl et de leurs nouveaux modes de diffusion.

En effet, le SuperBowl est suivi par 370 millions de vision en 2013 sur internet et les annonceurs ont compris que diffuser leur publicité de l’événement sous forme de Teaser ou directement sur Youtube, Dailymotion, Vimeo,  avait un avantage important. Les marques qui diffusent leur publicité en ligne avant la rencontre augmentent de 200 % en moyenne leur audience et donc leur impact médiatique. L’avantage est donc  de donner de la valeur à la discipline et aux sponsors. Ainsi les sponsors majeurs de la Formule 1 pourraient penser à des publicités avant le début de la saison ou durant la saison, afin d’améliorer leur visibilité et miser sur internet et les réseaux sociaux comme vecteur de valeur.

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La Formule 1 revient en arrière sur l’incarnation marketing

Souvenez-vous de cette phrase : « Ferrari est au-dessus de tout, la priorité est l’équipe ». Elle est de Luca di Montezemolo et représente le socle de la communication et le marketing du team de Maranello depuis quelques années. Un adage qui a été appliqué auprès de Fernando Alonso et son compte Twitter.  Le double champion du monde  est désormais interdit de communiquer au nom de Ferrari sur son compte Twitter personnel. La Scuderia prendra désormais en charge la communication corporate de son équipe et son pilote dans le cadre de la Formule 1. Ainsi, le double champion du monde pourra parler de sa vie personnelle, mais plus de son métier. Cette décision va changer beaucoup de chose en Formule 1 à l’avenir.

Pilote le plus populaire sur Twitter avec 1,878 millions de followers, l’espagnol se voit donc privé d’un élément de base de la ligne éditorial/communication de son compte. Ce n’est pas la première fois que cela arrive dans le sport. En Octobre, la Fédération Italienne de Football a indiquée envisager d’interdire aux joueurs de la Squadra Azzura d’utiliser Twitter durant la Coupe du Monde 2014 au Brésil. Du moins, une restriction est envisagée. Petit à petit l’outil de communication de l’oiseau bleu, présenté comme une avancée, est progressivement devenue trop encombrant. Surtout pour la machine médiatique que souhaite imposer les marques et propriétaires du sport.

Retour en Août 2013. L’annonce de Kimi Raikkonen chez Ferrari provoque la fameuse image des lapins copulateurs diffusée sur la Page Facebook et le compte Twitter de Lotus F1 Team. Une dose d’humour et un message aussi. Sachant qu’à l’époque une bonne partie du personnel n’était pas payé depuis plusieurs mois, il est à ce demander si les lapins étaient pour Kimi ou pour les propriétaires et leurs communications interne. Après l’affaire des Lapins, Genii Capital a communiqué tous azimut et sans que l’équipe soit, semble-til, au courant. Imposant une réaction désagréable de la com’ d’Enstone. Petit à petit, les patrons d’équipes veulent contrôler et d’une certaine manière incarner leur équipe. Adieux donc la communication/marketing basée sur l’image de marque. Un retour en arrière.

Observons Red Bull. Le grand patron, Dietrich Materchistz communique autour des grandes décisions de l’équipe. Il s’impose comme au-dessus des parties. Christian Horner ne parle que de politique F1 et Helmut Marko commente l’actualité F1. La communication RBR est incarnée par trois patrons, monopolisant 75% de la parole. Ce qui explique aussi pourquoi certaine sortie médiatique de Mark Webber perturbaient l’équilibre de l’équipe. Mercedes AMG F1, qui avec le duo Wolff-Lauda commence à s’inspirer de l’équipe autrichienne depuis le début de l’année. Chez Ferrari, Luca di Montezemolo annonce les grandes lignes et commente l’actualité F1, tandis que Stefano Domenicali s’occupe de la politique F1. Les rôles sont bien définis et cela fonctionne. Historiquement, l’équipe est à l’image de son propriétaire. De Ron Dennis à Eddie Jordan en passant par Flavio Briatore et Jean Todt. Bernie Ecclestone est le premier a incarner sa marque, avant que cette dernière ne se développe.

La décision de Luca di Montezemolo envers Fernando Alonso est aussi destinée à prévenir les conflits médiatiques. Kimi Raikkonen n’ayant aucun compte sur les réseaux sociaux, il est déloyal d’entamer une guerre psychologique interne et externe via Twitter. Mais surtout, cette décision va lancer les pilotes de Formule 1, à l’avenir, dans le même registre que les stars Hollywoodiennes avec leur compte Twitter. Une voie people, sans relief, ni intérêt. Uniquement destinée à entretenir l’illusion d’être proche du public et faire parler d’eux autrement. Depuis plusieurs années, les grands patrons du marketing sportif soufflaient à Bernie Ecclestone qu’il fallait que les pilotes de Formule 1 copient David Beckham, afin de rendre encore plus populaire la discipline. On y arrivera de plus en plus.

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Jenson Button et la nouvelle communication médiatique des pilotes

A la différence du mélo drame entre Lewis Hamilton et McLaren l’an dernier, Jenson Button propose une nouvelle stratégie : celle du pilote se transformant en média pour garantir sa valeur.

L’actuel contrat du champion du monde 2009 avec McLaren, signé en 2011 indiquait que la troisième année de contrat (2014) serait activée par l’équipe de Woking avant le 31 Aout 2013. Sauf que cela n’a pas été fait dans les temps et rends Jenson Button sans alternatives crédibles.

Auparavant, un pilote pour renouveler son contrat cherchait une alternative dans le paddock (comme je vous l’explique ici), afin de maintenir sa valeur sur le marché. Jenson Button lui applique une démarche plus originale. Il se transforme en média et s’inspire des réseaux sociaux pour établir un système pour faire parler de lui.

Tout débute fin Août 2013, lors de la conférence de presse du GP de Belgique, Button indique « un volant Ferrari est une opportunité pour un pilote. » Pour ensuite indiqué la même chose pour le volant Red Bull Racing libéré par Mark Webber et sous les spéculations des médias. Cette petite phrase force alors Martin Whitmarsh a indiqué qu’il désire prolonger le contrat avec Jenson Button et enclencher le processus.

Le 25 Aout, après avoir indiqué être ouvert pour un volant RBR, le pilote anglais indique que son avenir est chez McLaren et non chez RBR. L’espoir et la peur étant deux valeurs marketing de premiers ordres, le pilote va en abuser et faire évoluer son image par la même occasion. Le 3 Septembre, une rumeur indique que Button va signer un contrat de trois années (2014/2015/2016). Bruit que l’intéressé ne démentira pas. De là à croire que c’est une manœuvre ? Il n’y a qu’un pas, d’autant que 48h avant deux phrases sont dans les médias anglais. Le premier dans The Telegraph : « Je ne suis pas un playboy » et le seconds repris dans le monde entier : « Diriger une équipe comme Bruce McLaren ou Alain Prost ? Je n’en suis pas capable. »

Nouvelle salve le 6 Septembre avec un Jenson Button qui s’annonce « heureux d’être en Formule 1, malgré l’absence d’un renouvellement de contrat avec McLaren ». Une équipe McLaren qui « est l’endroit où il faut être pour un pilote ». Enfonçant le clou en indiquant qu’il « serait heureux de rester chez McLaren et espère signer un nouveau contrat prochainement. »

Le 10 Septembre, Jenson Button fait une sortie médiatique discrète mais intéressante en indiquant que « L’ère Vettel est aussi ennuyeuse que l’était l’ère Schumacher pour la Formule 1. » Enfin le drame. Nous sommes le 16 Septembre et Felipe Massa annonce avoir discuté avec McLaren. Le plan de communication monté par l’entourage de Jenson Button semble désormais caduc, pourtant le lendemain, 17 Septembre, le pilote britannique insiste pour dire que son renouvellement pour 2014 est une formalité.

Bien évidement tout cela est un discours adapté avec la fierté, l’honneur, patriotisme et réflexion personnelles. De quoi faire parler dans les médias et rendre accessible un pilote qui ne l’était pas vraiment. A l’heure de renégocier son contrat avec McLaren, cette stratégie médiatique n’est pas le fruit du hasard. En effet, cela entrera en compte. Cette image redorée va permettre à Button de probablement maintenir sa valeur. Intéressant de voir que la page Facebook Fan du pilote devient de plus en plus populaire et participe à la bonne image du pilote depuis quelques mois.

Attendons de voir les chiffres pour définir si cette stratégie est bonne pour un pilote. Toutefois une chose est sure, Jenson Button nous a offert un bel exemple de la façon dont une stratégie médiatique inspiré des réseaux sociaux, peut aider un pilote dans le développement de son image.

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Le syndrome C. Ronaldo

En ce début de mercato du football, un sujet revient souvent dans les tabloïds: le renouvellement du contrat de Christiano Ronaldo avec le Real Madrid. Le portugais demande un salaire de 18 millions d’euros par année net et surtout 100% de ses droits d’images. La tension monte dans la maison blanche madrilène, qui par la voix de son président, Fiorentino Perez, gagne du temps et tente de trouver une solution.

A première vue cette demande de C. Ronaldo peu paraître celle d’un enfant gâté, égoïste et sans véritable intérêt. En réalité c’est un symptôme plus profond qui reflète une réalité qui va se rependre dans le sport à l’avenir. Et probablement toucher la Formule 1 également.

Ballon d’or 2008, Ronaldo bute chaque année sur un petit personnage argentin, normale et très douée de ses pieds, Lionel Messi. Le buteur du FC Barcelone est quadruple ballon d’or 2009, 2010, 2011 et 2012 et probablement 2013, car depuis sa reprise par la FIFA, le classement ne suit plus vraiment de logique sportive, mais d’effet d’image. Ainsi, sachant que le système ne lui permettra pas d’ici 2 ans d’égaler son rival argentin, il faut trouver une alternative à l’entourage de Christiano Ronaldo, pour justifier son statut de meilleur du monde. Un meilleur du monde incompris.

C’est pourquoi l’objectif est de devenir le joueur le plus payé du monde. Samuel Eto’o touche 20 millions d’euros par année de son club russe d’Anzhi. Zlatan Ibrahimovich touche 14 millions d’euros du PSG et même Van Persie avec 13,5 millions d’euros par année avec Manchester United touche plus que Ronaldo aujourd’hui avec ses modestes 10 millions par année. Pire, Messi a obtenu un salaire de 16 millions d’euros dès l’an prochain, ce qui est la goûte d’eau, car depuis 12 mois le portugais a les pires difficultés pour obtenir plus de 15 millions.

Derrière cette bataille, se cache un véritable volet économique. Chaque année le Real Madrid vends 2 millions de maillot Adidas à environ 100 euros pièces. Cristiano Ronaldo représente 1,2 millions de maillot à lui seul, soit un chiffre d’affaire de 120 millions d’euros. Le club madrilène touche aussi 40% des droits d’images du joueur, comprenant le sponsoring, mais aussi les produits dérivés (autre que le maillot). Le joueur rapporte 10 à 15% du chiffre d’affaire du club par année. En somme, avec les charges sociales de la loi Beckham, l’investissement est rentable. Sauf qu’en cas de renouvellement avec un salaire de 18 millions, l’affaire n’est plus valable et le solde sera même très négative. L’équation est donc difficile pour le Real Madrid.

Cette réaction de Cristiano Ronaldo n’est pas unique dans le sport. Beaucoup de sportif ont fait le choix de l’argent à un moment donné. Sauf que nous parlons ici d’un des meilleurs joueurs de sa génération et qu’il a 28 ans. Cela renvoie à l’époque Prost et Senna. Le brésilien avait, pour 1993, proposé de piloter pour Williams gratuitement, tandis que Ferrari lui proposait 23 millions de dollars. Le triple champion du monde n’a pas choisi la facilité de l’argent de la Scuderia et prolonge l’aventure avec McLaren pour 16 millions. Aujourd’hui nous sommes dans l’ère de l’image et à défaut d’être le meilleur sur le terrain et reconnu par ses pairs, il faut faire parler de soi dans les médias (l’autre contre pouvoir) en devenant chaque année le joueur le plus payer du monde, par exemple.

Un jour en Formule 1, avec Sébastian Vettel, Fernando Alonso, Jenson Button, Lewis Hamilton et Kimi Raikkonen sur la piste, un de ces pilotes fera un choix d’argent. Nous pouvons penser qu’Hamilton a fait ce choix en passant de McLaren à Mercedes, mais en réalité non, il y a un volet sportif non négligeable. Vettel domine ses compères sportivement chaque année, ainsi une réaction va se faire sentir. Médiatiquement cette fois ci…

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Le pilote comme un placement de produit

Lorsqu’en 2009, Bruno Senna signe pour le compte de la future Hispania Racing Team, le pilote brésilien n’apportait pas directement de l’argent, il était soutenu par des sponsors à hauteur 150.000  d’euros, mais devait, via son nom attiré des sponsors brésiliens. Au total c’est 3,5 millions d’euros qui sont venu dans les caisses de l’équipe ibérique en 2010. En cela, Bruno Senna n’a pas coûté un seul argent. De la même manière, Jules Bianchi et auparavant Sergio Lopez Perez était payé par Ferrari pour rouler chez Sauber. Le français touche 500.000 euros de la Scuderia pour courir dans l’équipe suisse qui ne débourse rien. C’est le principe du placement de produit.

Auparavant le concept était différent : un pilote apportait un budget pour obtenir un volant et ensuite l’équipe prélevait 20% de ce même budget pour payer le pilote. Désormais, c’est les sponsors qui paient le pilote et ensuite l’équipe. Plus intéressant, l’équipe ajoute aussi désormais une augmentation (souvent un fixe ou alors une part variable avec les points et le nombre de GP participé dans la saison), mais l’ensemble permet de dire ainsi que le pilote n’est pas un « pilote payant », mais disposant d’un contrat avec l’équipe qui n’est pas indexé sur le sponsoring. Même si ce dernier est fortement dépendant malgré tout. Subtile.

Le principe du placement de produit est connu dans le cinéma sous deux formes. La première est celle de payer pour apparaitre dans un film (souvent le cas pour une marque de voiture par exemple). Le second cas c’est une sorte de B2B. L’annonceur promet d’investir une somme indiqué dans le contrat pour faire la promotion en avant, pendant et après la sortie du film en question, dans les médias (spot pub TV, campagne presse, réseaux sociaux etc…). Cette dernière forme n’est pas encore usité en Formule 1, mais l’avenir des réseaux sociaux et l’équilibre de la presse écrite, voir télévisuel pourrait permettre d’établir des accords similaires. Souvenir de la société espagnole Repsol qui avait proposé à Arrows en 2001 de payer 10 millions de dollars de sponsoring sous la forme suivante : 6 millions de sponsoring direct et 4 millions dans les médias en faisant la promotion d’Arrows. Le projet a échoué. Vodafone dépense 10 millions d’euros par année dans les médias (interne à McLaren) et externe pour faire la promotion de l’équipe. On dit aussi que BURN dispose de ce type d’accord là avec Lotus. Bref le principe comment à se répandre, mais pour les équipes et pas encore pour les pilotes.

Aujourd’hui le placement de produit/pilote est connu dans le paddock. Felipe Massa en a bénéficié au début de sa carrière, tout comme Nick Heidfeld et aujourd’hui Jules Bianchi et jusqu’à l’an dernier Sergio Perez, Heikki Kovalainen etc… mais c’était le fruit d’effort des constructeurs (Ferrari, Mercedes et Renault). Bruno Senna avait marqué avec HRT d’une première pierre un type de deal qui évoluera prochainement à n’en pas douter. A l’avenir un pilote sera payer à la performance par son équipe (genre 8 ou 10.000 euros le GP réalisé et une prime de point), tandis que ses sponsors débourseront 5 ou 10 millions dans les médias pour faire la promotion de l’équipe, en échange d’un logo sur la carrosserie.

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Ce que nous pouvons apprendre de Ken Block et Neymar pour la F1

Ken Block est désormais l’incarnation du pilote automobile moderne, ayant intégré la promotion à son activité. A la manière des grands hommes d’affaires du hip op américain, il capitalise sur son image, essentiellement dû à Youtube, pour devenir une icône et lancer des produits, alors qu’il n’a jamais vraiment brillé sur la scène sportive. Un exemple intéressant pour les futurs pilotes de Formule 1.

Aujourd’hui un pilote de Formule 1 est l’héritage des formats imposés par les constructeurs des années 2000. Policé, sans intérêt, un talent certain, mais avec un charisme réduit. Lorsqu’un pilote fait quelque chose de différent, ait une réaction nouvelle c’est l’étonnement dans les médias (il n’y a qu’a voir l’affaire Vettel-Webber du GP de Malaisie ou encore l’attitude de Kimi Raikkonen). Nous pouvons aussi faire l’analogie avec le football. Le prodige brésilien Neymar est considéré comme le Pelé de Youtube, tandis que les médias européens regardent Ronaldo et Messi comme l’avenir, alors que l’un et l’autre sont artificiels dans leurs images.

Ken Block à cela de différent qu’il est un personnage crée par l’image internet et non par l’image de la télévision. Aujourd’hui la petite lucarne de nos salons est devenue de plus en plus forte et même parole d’évangile. Certain vont même jusqu’à dire que c’est une victoire sur Internet, sauf qu’il n’y a jamais vraiment eu de rivalité et que la morale de l’histoire est que l’ingéniosité ne peu pas rivaliser avec l’argent. Passons sur cela pour revenir à Block. Ce dernier est parrainé par Ford, Monster Energy Drink et DC Shoes (dont il est un des co-fondateurs et qu’il a vendu 75 millions d’euros en 2004 à Quicksilver), pour un total estimé à 3,5 millions d’euros annuel. Il réalise des performances et des manifestations qui sont largement reprisent sur Youtube et qui permettent au pilote d’être populaire et faire tourner son projet et ses ambitions. De la même manière, Neymar obtient ses sponsors grâce aux vidéos de ses exploits sur Youtube et ne signe plus un contrat en dessous d’un millions d’euros aujourd’hui (il cumule 20 millions d’euros de contrat, soit presque autant qu’un Messi et Ronaldo).

Après quelques années de rivalité aigüe, Internet cède à la télévision qui redevient le média par excellence. Le réseau est devenu un complément, comme la presse et la radio, mais pas LE média, qui reste le territoire de la télévision. Cette dernière fabrique toujours ses peoples, construit les légendes (storytelling) et développe une notoriété artificielle. Passer à la télé aujourd’hui n’a jamais été un aussi fort label que dans les années 80/90. Toutefois, Ken Block et Neymar démontrent qu’il est possible, pour un sportif d’être connu via internet, si l’on utilise le réseau comme un média source de complément et pas comme la principale source. Une vidéo Youtube est reprise par des blogs et des sites d’informations et ensuite sera diffusée à la télévision, augmentant encore l’impacte de l’exploit.

En Formule 1, les pilotes tweets certes, mais cela ne va pas plus loin. Red Bull organise des événements qu’elle diffuse pour faire la promotion de sa marque. Mercedes fait le buzz autour de Michael Schumacher et du Nurburgring, Lotus fait le show sur internet via les réseaux sociaux, mais les pilotes ou même une équipe de GP2 ou de F3 ne font rien. Ken Block c’est fait connaitre via le drift et une équipe autour de lui, comme si c’était un team de course.  Il est possible qu’une Formule Renault anonyme serve de machine à exploit, voir une vieille F3000 ou une F1 même.  Sachant que les Donuts sont interdit en Formule 1 pour célébrer une victoire, il y a surement moyen de faire des choses intéressantes et fun.

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La guerre secrète entre communication et journalisme

L’année 2013 est une année spéciale dans le monde médiatique de la Formule 1. Un profond duel entre la communication des équipes et les journalistes. Autrefois dans la bonne entente, la bataille est nettement visible, mais ne rendra pas grandi la discipline dans un avenir proche. L’exemple de l’histoire entre Kimi Raikkonen et Red Bull Racing est représentative de la tendance.

Souvenez-vous en 2010, après le fameux Grand Prix de Turquie. L’équipe autrichienne Red Bull Racing a été exemplaire dans sa manière de procéder médiatiquement. D’un tweet, une photo montrant Vettel et Webber comme des gamins innocents, une annonce sur Autosport.com que Vettel allait prolonger jusqu’en 2015, puis une rumeur sur le moteur Renault, enfin une intervention des ambassadeurs de la marque et finalement après 10 jours parfaitement maîtrisés, la prolongation de Mark Webber avait étonné à l’époque. Une parfaite maîtrise des médias à l’époque, qui aura été reproduite à multiple reprise par d’autres équipes, avec plus ou moins de succès d’ailleurs. Le Grand Prix de Malaisie 2013, avec l’affaire du « multi 2-1 » a montré un malaise. RBR ne pouvant se cacher des remarques de son pilote australien en direct à la télévision, n’a pas réagit publiquement, mais en coulisse. Une méthode permettant de faire oublier les événements, et surtout permettre aux médias de spéculer pour changer de séquence.

Ainsi la chronologie de la rumeur Kimi Raikkonen – RBR vient de cela. Une semaine après la course de Kuala Lumpur, une petite rumeur indiquait que Mark Webber allait aller chez Porsche en 2014, pour les 24h du Mans. Un bruit médiatique ni confirmé, ni démenti d’ailleurs (si mollement), laissant planer le doute. Mais aucune réaction de l’équipe autrichienne. Place donc à la spéculation journalistique. Le 22 Mars, Kimi Raikkonen indique sur le site Formula1.com qu’il attendra la fin de la saison pour prendre une décision pour 2014. Un détail important. Le 2 Avril 2013, le PDG de Red Bull, Dietrich Matershitz annonce dans la revue Speedweek, dont il est le propriétaire, que Kimi Raikkonen est un candidat pour l’avenir chez Red Bull Racing. Tout en précisant que Mark Webber a toujours sa place dans l’équipe. La structure de la déclaration est intéressante, car elle ne débute pas par le schéma du « nous avons des pistes, mais Mark est toujours une option pour l’avenir. », mais plutôt débutant par le fait que Webber fera le choix de partir de lui-même et qu’il reste une option pour l’équipe, avant de dire ensuite que Raikkonen est un ami de Vettel et qu’il est cool et toujours un candidat. Cette simple déclaration, pourtant claire d’un point de vue de communication permet de lancer la rumeur d’un Kimi Raikkonen chez Vettel et cela reste favoriser par un autre aspect.

L’aspect que Raikkonen évolue dans une équipe qui bizarrement n’est pas respectée par les médias (français et anglais surtout) comme un top team. La raison est simple : Lotus F1 Team n’a pas de sponsor principal, donc elle n’a pas assez d’argent pour payer Kimi Raikkonen (elle en avait assez pour 2012 et en aura pour 2013) et donc au jeu de la surenchère, Red Bull sera trop fort. Sauf que c’est une vision limitée des faits. Premièrement l’équipe triple championne du monde n’a pas besoin de justifier une raison de gagner en embauchant Raikkonen, car elle a Vettel. Ce dernier est payé 12 millions d’euros, alors que Alonso et Hamilton touchent plus de 50% de plus en salaire. Raikkonen a une réputation d’être un pilote coûteux, mais encore une fois c’était lors d’une vie d’avant. Aujourd’hui, c’est un pilote payé au point et qui ne demande qu’avoir une voiture rapide pour être heureux. Lotus lui permet cela,  en le faisant évoluer dans un environnement unique et adapté à ce qu’il désire de la Formule 1, aujourd’hui. Le monde change, mais seuls les journalistes dans le paddock ne semblent pas s’être adaptés.

L’autre raison que la rumeur et les autres rumeurs persistent est l’instauration d’une république d’experts. D’Helmut Marko à Alain Prost, Jacques Villeneuve en passant par Niki Lauda, Jackie Stewart, chacun est interrogé sur un événement pour le faire durer et ainsi la caisse résonne encore plus dans le vide. Obligeant Eric Boullier et Gérard Lopez à sortir pour se justifier sur le principe sur l’avenir de Kimi Raikkonen chez Lotus. Ceci n’est pas de l’information, c’est de l’interprétation. L’affaire du GP Malaisie 2013, qui rebondi sur Raikkonen est le symbole de la bataille entre la communication des équipes et les journalistes dans le paddock. Au détriment de l’information. La vraie.

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La Formule 1 reprend les codes du divertissement

La manière dont le contenu est présenté et absorbé évolue rapidement. Aujourd’hui, nous cherchons notre contenu favori dans n’importe quel format, tout le temps et sur une quantité importante d’appareils. Physiquement, numériquement, les options de consommation sont très nombreuses. La technologie permet au consommateur de connaître son contenu favori de manière qui correspond le mieux à son style de vie. Ainsi l’industrie du divertissement est à l’écoute de la technologie.

Il m’arrive, par exemple d’attendre mon tour pour un rendez vous (médecin ou simplement au cinéma), en lisant mes fils twitter. Certain ont téléchargé les applications « Le Monde » sur leur smartphone, d’autres utilisent Facebook comme un fil d’information sur la vie de ses amis (qui devient d’ailleurs de plus en plus amis au sens large et de moins en moins une cooptation de relations). On parle d’une chose et on le montre dans les 30 secondes via une vidéo Youtube, pour appuyer son propos et échanger plus rapidement l’information. Nous twittons nos émissions de télévision préférée, nous surfons en même temps que nous regardons un programme. Bref, vous l’aurez compris, la technologie a fait évoluer nos comportements, ou alors cela était une envie qui était en chacun de nous, sans avoir le produit adéquat pour s’en servir.

Ses appareils deviennent de plus en plus intelligents et riche en fonctionnalité afin de répondre à nos attentes. Le contenu va devenir de plus en plus soutenu et nous allons être envahie de produits de marque sans vraiment le savoir, où en étant désormais conscient de la situation. La Formule 1 est un divertissement et tend à évoluer dans ce sens, comme la majorité des sports médiatiques. Les contenus vont être de plus en plus fournis par les équipes ou la discipline elle-même, gratuitement ou non.

La présentation d’une nouvelle voiture, comme il y a une semaine, ressemble de plus en plus à une superproduction hollywoodienne, avec teaser, vidéos, bande annonce, interviews, photos etc… En réalité, pour chaque équipe, la présentation d’une monoplace est aussi importante que le reste de la saison désormais. Adieu donc les grandes cérémonies du passé, mais place au mass média et à la maximisation de l’exposition qu’offre la technologie. La tendance au développement de cet aspect de la saison va évoluer encore à l’avenir. Grâce à la technologie et nos manières de consommer le divertissement. Les sponsors sont ravis de cette nouvelle exposition qui quitte le papier glacé des magazines ou des simples photos de présentations, pour tendre vers une stratégie d’exposition valorisante et dynamique.  Finalement, être sponsor aujourd’hui c’est avoir plus d’expositions et d’avantages, pour la même somme, que par le passé.

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