En signant son contrat pour une durée totale de 5 ans avec McLaren-Mercedes début 2007, la Banco Santander faisait un bon coup marketing. Ayant acquit la banque anglaise Abbey en 2004, le département marketing de l’équipe de Woking avait habillement fait l’analogie entre la banque et son duo de pilote : Lewis Hamilton et Fernando Alonso. Séduit, les espagnols signent.
Après le départ de Fernando Alonso de McLaren en fin d’année 2007, Santander hésite encore à partir. Mutua Madrilena n’a pas hésité, mais le département marketing de l’équipe, afin d’éviter l’hémorragie, insiste sur le potentiel publicitaire de Lewis Hamilton et l’engouement autour de lui qui ne pouvait que bénéficier à la banque ibérique. Finalement, Emilio Botin indique à Ron Dennis qu’il ne restera que sur une durée de trois saisons et qu’il n’activera pas son option pour deux de plus, comme prévu à la fin de l’année 2007.
Peu de temps après, début 2008, le groupe de tabac Phillip Morris, indique à Ferrari ne pas souhaité continuer au-delà de 2009, soit trois ans de leur contrat. Luca Di Montezemolo négocie toutefois une prolongation jusqu’en 2011 avec la promesse d’un retour sur investissement important. En effet, propriétaire de 100% des espaces sponsorings des Ferrari, le manufacturier de tabac, en plus d’un maigre retour médiatique, enregistre un faible retour financier des espaces loués à d’autres sponsors (35% de taux de location d’espace). Montezemolo promet un meilleur retour en échange du maintien des engagements de la marque jusqu’en 2011, date initiale de fin de contrat. L’idée d’avoir un autre sponsor se fait sentir. La banque Santander sera l’objectif.
Ayant déjà sous précontrat Fernando Alonso depuis 2008, la Scuderia Ferrari, sous la médiation de Bernie Ecclestone, entre en contact avec la banque espagnole à la fin de l’année 2008. Le contrat McLaren-Santander ne permettant pas d’être cassé, il faudra attendre 2010. Un préaccord est signé entre les deux parties, mais le président de Ferrari informe la banque que le titre de commanditaire principal n’est pas disponible, mais que de d’autres opportunités de collaboration existent. La banque souhaitant devenir sponsor principal de Ferrari, l’accord Marlboro-Ferrari coince et les discussions sont gelées durant quelques mois.
Fin de l’année 2008, la crise économique et bancaire surgit, Renault, en difficulté avec ING, cherche un nouveau sponsor. Flavio Briatore mis au courant par Ecclestone du gèle des discussions entre Santander et Ferrari, n’hésite pas au directeurs de la banque que Fernando Alonso sera là en 2010, jouant également de ses relations avec le double champion du monde et Bernie Ecclestone.
Jouant le temps et son préaccord, Luca di Montezemolo rencontre lors du Grand Prix de Bahreïn, Emilio Botin. L’italien propose à Santander d’être second sponsor de l’équipe Ferrari. Une opportunité que Emilio Botin juge très attractive et offrirait une large présence du logo et de la marque Santander sur les voitures rouges. Le chiffre de 50 millions d’euro (72.5 millions de dollars) annuel est aussi avancé.
Avec cet accord avec Santander, Ferrari sauve son accord avec Marlboro (le taux de location passe à 80%), et permet avec Santander d’obtenir un possible remplaçant de son sponsor tabac au-delà de 2011, jouant sur les synergies du trio Ferrari-Alonso-Santander.