Archives de la catégorie : Entrepreneurs

Sauber en difficulté

Sauber C35Une année après, la situation est la même pour Sauber. En difficulté financière depuis 2013. L’équipe suisse a confirmée ne pas avoir payé ses employés en février. La situation est tendue. Monisha Kaltenborn précise qu’un sponsor est d’accord pour soutenir l’usine d’Hinwill. Bien qu’aucun contrat n’a été signé.

Le choix de ne pas courir après l’augmentation de son staff technique avait été fait pour maitriser les coûts. Malheureusement la technologie F1 coûte de plus en plus cher. Surtout avec le nouveau moteur introduit en 2014. Une unité coûtant environ 30 millions d’euros en 2016. Pendant ce temps le sponsoring est toujours évalué à 40/45 millions d’euros. Dans l’attente d’un plus important sponsor capable d’injecter 20 ou 30 millions d’euros dans le budget Sauber.

L’an dernier, Bernie Ecclestone avait accepté de débloquer 10 millions de dollars, soit une avance de la première partie de la redistribution des droits FOM qui est perçue en Avril. Une situation qui avait permis,  à l’équipe de souffler un peu. Une opération cosmétique, car durant la saison dernière les évolutions de la C34 ont été mesurées, pour ne pas dire absents.

Depuis 2013, les histoires autour des finances de Sauber ont fait échos à la situation de la Formule 1 en général. Avec une dette estimée à 80 millions d’euros, par les médias alémanique, le team avait conclu un accord avec des opérateurs russes pour injecter 320 millions d’euros sur une période indéterminée. Les discussions ont été nombreuses, longues, mais le contrat n’a jamais été paraphé par Vladimir Poutine, l’homme permettant à des sociétés publiques russes d’investir. Une année plus tard, l’un des opérateurs abandonna son soutien et le château de carte s’écroula.

C’est alors que Sauber a joué avec le feu. Promettant des volants qu’elle ne pouvait garantir. Encaissant 50% des sponsorings de l’année suivante, comme acomptes pour terminer ses saisons 2013 et 2014.  Une politique qui lui brulera les doigts avec Giedo van der Garde en mars 2015. L’équipe s’est finalement arrangée à ne pas payer l’intégralité des 15 millions souhaité, mais le voile ce leva sur Sauber. Il sera définitivement retiré avec l’affaire Adrian Sutil. Le pilote allemand devait permettre d’obtenir un sponsoring de 40 millions d’euros par année pour garantir son volant une année supplémentaire.

Il est probable que Bernie Ecclestone accepte de verser une avance à l’équipe Sauber. En espérant que l’annonce du futur sponsor ne soit pas un remake du projet russe de 2013.

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Stephen Ross s’intéresserait plus au Football qu’à la Formule 1

La réunion des cinq plus grands clubs de Premier League à l’hôtel Dorchester de Londres pourrait mettre fin aux doux rêve de Bernie Ecclestone de reprise de son empire F1.

Sous l’invitation de Stephen Ross, le vice-président de Manchester United, le président de Chelsea, le PDG d’Arsenal, le directeur général de Manchester City et Liverpool ont été conviés à une réunion qui a été dévoilée dans une série de photos par le tabloïd The Sun aujourd’hui.

Selon le quotidien anglais, les plans de Ross seraient le plus grand projet économique du football anglais depuis la création de la Premier League en 1992. Signifiant même la fin de la Ligue des Champions de l’UEFA. La Coupe Internationale des Champions est une bien mauvaise nouvelle pour Bernie Ecclestone qui comptait sur le milliardaire américain pour reprendre les parts de CVC Capital et même la majorité des parts de la Formula One pour assurer l’avenir.

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La maison USL et Vijay Mallya

Vijay Mallya a démissionné de son poste de Président Directeur non exécutif d’United Spirits Ltd (USL). L’homme d’affaire a obtenu un règlement de 75 millions de dollars (68 millions d’euros) de la part du groupe Diageo. Bouclant ainsi une histoire houleuse remontant à 2013.

Il y a une année environ, une réunion sur les comptes d’USL a montré des irrégularités et violations. La vente remontant en 2013 (54% des actions) avait été approuvée par les actionnaires en novembre 2014. En Avril 2015, le cabinet KPMG note à ce moment là lors d’un audit des transactions intra-entreprise estimé à 300 millions de dollars). A partir de là, l’homme d’affaire indien a annoncé sa démission lors d’une réunion extraordinaire et dénonça de mauvaises intentions envers le groupe Diageo. Au 31 décembre 2015, Mallya disposait toujours de 4% du capital.

Tout cela n’avait qu’un objectif d’obtenir un bonus sur une vente estimée à 135 millions d’euros. Mallya va toucher durant 5 ans une somme de 75 millions d’euros (68 millions d’euros), dont 40 millions de dollars payé au 30 Juin 2016 et prendra une retraite heureuse à Londres.  Le 17 Mars prochain, la banque indienne SBI, va mettre aux enchères la société Kingfisher House à Mumbai et espère récupérer une partie de la dette que la société Kingfisher doit aux banques : soit un total 975 millions d’euros.  Le destin des affaires de Vijay Mallya est désormais entre les mains d’institutions bancaires indiennes.

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Rio Haryanto, le détail de son budget

Apporteur d’affaires, le pilote indonésien a promis environ 18 millions d’euros à l’équipe Manor pour la saison 2016. Une partie est de l’argent publique, une autre partie sera privée. Toutefois cette dernière partie doit encore être trouvée.

Pour l’instant Rio Haryanto dispose du soutien de la compagnie gazière indonésienne d’Etat Pertamina qui déboursera au total 6.5 millions d’euros. 3 millions ont déjà été déboursé, le reste sera viré après la troisième course du championnat. Un prêt de 4 millions d’euros a été souscrit auprès d’une banque de Jakarta et cautionné finalement par le gouvernement. Le Ministre de l’Industrie du gouvernement indonésien, Ewin Abduloh a indiqué qu’il allait solliciter les entreprises d’Etat pour soutenir le pilote dans son entreprise.

De son côté l’agent d’Haryanto, souhaite maximiser des partenariats privés. Dans les faits, il faut trouver environ 7 à 8 millions d’euros pour combler la saison 2016. Ce qui signifie qu’à ce jour, le pilote n’a officiellement son budget que pour réaliser que 50% de la saison.

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Team Lotus Story (1997-2010) – Partie 6

lotus logoLe Deal David Hunt et Tony Fernandes

Pour des raisons sportives et économiques, il n’a pas été possible d’utiliser la marque Team Lotus. L’exploitation de la marque tombe dans le sommeil à partir de 2002. Lorsque Mike Gascoyne étudie le projet de l’équipe britannique Litespeed de participer à l’appel d’offre de la Fédération Internationale de l’Automobile et de son président d’alors, Max Mosley, d’introduire une nouvelle équipe de Formule 1 en 2010. L’idée trouve rapidement un écho autour du nom de Lotus. David Hunt, le détenteur des droits de Team Lotus depuis 1994 est contacté. L’ensemble, trop faible financièrement ne sera pas validé par la FIA en Juin 2009. Le projet était donc perdu. Pourtant, l’irruption de l’homme d’affaire Tony Fernandes, propriétaire de la compagnie aérienne AIRASIA et sa filiation avec la Malaisie, s’oriente vers Lotus Group Plc pour négocier un accord de licence sur une durée de cinq années. L’accord est tenu secret, mais il est estimé qu’il s’accompagne d’un versement d’un millions de dollars et d’une part des Accords Concordes (environ 10%), si l’équipe termine au minimum dixième du championnat du monde des constructeurs. Nous sommes en Juillet 2009.

L’annonce du retrait de Toyota Motorsport et BMW F1 accélérera l’introduction de Lotus Racing comme nouvelle équipe dès 2010. Septembre 2009 sera donc le point de départ de l’aventure.

Progressivement un storytelling s’installe autour de l’équipe, qui se présente comme l’héritière d’une histoire. Clive Chapman offre même la casquette de son père Colin, fondateur de Lotus et Team Lotus à Fernandes, comme pour confirmer un lien dans l’histoire. Les résultats sur la piste sont loin des leaders, toutefois le projet progresse. L’image est forte. Mais, en coulisse une dégradation des relations entre Lotus Group Plc et Tony Fernandes est palpable. La faute à plusieurs entorses d’exploitation de la licence par l’homme d’affaire malaisien.

Lorsque que l’accord entre Lotus Group Plc et Tony Fernandes c’est matérialisé à l’automne 2009, le visa d’exploitation concernait uniquement la marque Lotus Racing, avec autorisation de vendre des produits dérivés, sur la base de cette marque.

Si la promotion par AIRASIA, d’Airbus aux couleurs de l’équipe est un bon outil publicitaire. Le 5 avril 2010, une nouvelle marque de boisson énergisante est lancée en Malaisie. La boisson officielle de Lotus Racing : LR8. L’événement, organisé au Hard Rock Café de Kuala Lumpur auquel Jarno Trulli et Heikki Kovalainen ont assisté, était une jolie fête.

Le nom de la boisson est simple à comprendre : LR pour Lotus Racing et le 8 signifie les huit ingrédients naturels utilisés dans le produit, mais aussi un hommage à Jim Clark (?). Une démarche intéressante sur le principe, sauf que…

Sauf que LR8 est une marque indépendante de Lotus Racing,  déposée le 30 Mars 2010 au registre des marques anglaises et qui n’a rien à voir avec la licence accordée quelques mois auparavant. Le dépôt d’une durée de 10 ans comprend aussi les couleurs des canettes très similaires à ceux de l’équipe de Formule 1. Un détail qui provoquera la discorde entre les deux parties.

Au même moment, Lotus Group Plc accueil un nouveau Président Directeur Général en la personne de Dany Bahar. Le constructeur Proton et l’Etat malaisien donne une dernière chance à la marque anglaise, en validant le plan du jeune patron. Le contrat d’exploitation accordé à Tony Fernandes ayant été dénoncé durant l’été 2010, les négociations ont débuté avec le fond d’investissements Genii Capital, propriétaire de l’équipe Renault F1 Team.

Les négociations débutent en Août 2010 et seront annoncés sous la forme d’une rumeur dès Novembre, pour une confirmation quelques semaines plus tard. Lotus Group Plc n’est pas propriétaire de l’équipe. Juste un sponsor important, exposant sa marque au monde. Au même moment, Tony Fernandes étudie les effets de l’arrêt de la licence pour son projet. Après avoir sondé son intention de racheter la marque Tyrrell, il se tournera finalement vers les droits d’exploitation de la marque Team Lotus, propriété de David Hunt, via sa société Team Lotus Ventures Ltd, en sommeil depuis trop longtemps. Un coup de poker.

L’anecdote est intéressante. Lors des discussions entre Lotus Group Plc et Genii Capital, Renault Sport est rapidement informé des négociations en cours. Le propriétaire de la marque anglaise, Proton, fait promettre au constructeur français qu’il sera la seule équipe Lotus propulsée par le V8 français. L’histoire nous à montrer les choses différemment…

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Team Lotus Story (1997-2010) – Partie 5

lotus logoDurant la saison 2000, Alain Prost est préoccupé par l’avenir de son équipe. Peugeot a déjà annoncé son retrait pour la fin de saison et les résultats sportifs sont catastrophiques. Le quadruple champion du monde vise toujours le soutien de Yahoo pour 2001. En vain. Des discussions ont bien eu lieu avec Renault pour établir Prost GP comme un team bis.  En parallèle de l’introduction de Pedro Diniz en septembre 2000 comme le futur actionnaire dormant de l’équipe française.

L’échec des négociations avec le constructeur au losange consommé, la future AP04 sera propulsée par un moteur Ferrari coûtant 28 millions de dollars. Une caution de 8 millions doit être déposée le 20 septembre. Les négociations avec David Hunt ont été en parallèle de ses événements. Toutefois, Alain Prost ne souhaitait  pas quitter son équipe en cas d’achat majoritaire et visait un partenaire minoritaire.  La marge de manœuvre de Team Lotus était réduite.  Bien que l’image d’Alain Prost, qui n’avait jamais piloté pour la prestigieuse équipe anglaise, soit tentante et séduit des partenaires. Le principe de rebaptiser Prost GP en Team Lotus s’accommodait d’un problème identitaire franco-français qui renvoyait au projet de délocalisation  de Ligier, ancêtre de Prost GP, par le duo Flavio Briatore – Tom Walkinshaw en 1996. L’affaire en restera là.

Justement, l’écossais était aussi une cible de David Hunt et ses partenaires financiers pour le rachat de l’équipe ARROWS Grand Prix International (AGPI).  L’homme d’affaire avait développé son équipe grâce à l’introduction dans son capital de la banque Morgan Grenfell, via le Prince Malik. Valorisant sont équipe, rachetée 10 millions de dollars en 1996/1997, l’équivalent de 150 millions de dollars. Pourtant, malgré un budget de 67 millions de dollars, un moteur Mecachrome et un bon pilote en la personne de Jos Verstappen, l’équipe Arrows souffre financièrement d’un grave déficit et de l’image désastreuse présentée par le Prince Malik. Pour rester à flot, Walkinshaw signe avec la motorisation ASIATECH (ex V10 Peugeot), moyennant un chèque de 15 millions de dollars offert par le consortium asiatique. Un argent salvateur pour le team. Ici aussi la marge de manœuvre était très réduite, tellement les affaires de TWR étaient opaques et la banque Morgan Grenfell très pressante d’obtenir un bon prix de son investissement.

Finalement, avec l’introduction de BMW en association avec Williams, Mercedes en association avec McLaren, Jaguar rachetant l’équipe Stewart, Renault reprenant le team Benetton, Honda s’associant avec BAR et Jordan ainsi que  Toyota arrivant en 2002 avec une équipe construite à A à Z, une nouvelle ère débutait en Formule 1 et condamnait définitivement les derniers espoir de David Hunt de reprendre une équipe présente dans le paddock. Les propriétaires visant un constructeurs avec l’espoir d’un bon prix, plutôt qu’un projet financier, malgré tout fragile dans le temps.

Pour l’anecdote, en 2001, il a été question de la reprise de l’équipe Minardi, alors propriété du bruyant homme d’affaire australien Paul Stoddart. Ce dernier, en septembre 2001 avait négocié avec le pilote Malaisien Alex Yoon pour la fin de saison et un volant 2002 moyennant un montant total de 25 millions de dollars. La rumeur indiquait alors que l’équipe serait rebaptisée Team Lotus. Tout débutait alors par l’inquiétude de Peter Sauber de voir son sponsor principal, Petronas d’origine malaisienne,  devenir le partenaire de l’équipe Minardi. L’association d’idée est née par le fait que la société pétrolière nationale de Malaisie était alors le propriétaire du constructeur Proton, elle-même propriétaire de Lotus Group Plc. Déjà un amalgame entre les deux Lotus était né…

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Team Lotus Story (1997-2010) – Partie 4

lotus logoLotus Group Plc n’a d’ailleurs pas été le seul à s’intéresser au cas de Team Lotus. Deux autres offres étaient aussi visible, mais n’ont pas vraiment abouti dans un premier temps.

Une société d’investissements basée à Londres, nommée Candover Investments Plc était très proche d’un accord.  Mais ce dernier a été rompu suite à la signature par David Hunt de commanditaires. Ses deux dernières propositions autour de fonds d’investissements décrivaient alors les difficultés inhérentes d’obtenir une entente en commandite et un accord de financement. L’idéal étant d’obtenir les deux en même temps. Mais les sponsors sont généralement peu disposés à s’engager à la fois dans le capital de l’équipe et comme sponsor. Une perte de temps et d’ argent. David Hunt avait pourtant réussit à convaincre une multinationale de soutenir son projet et a convenu d’un accord de parrainage complet à hauteur de 90 millions de dollars sur trois saisons, sous réserve d’une acquisition /fusion avec une autre équipe présente dans le championnat du monde de Formule 1. La stratégie progressait dans le bon sens. Toutefois,  le manque de communion entre les parties devant financer l’activité de Team Lotus va condamner les discussions avec un propriétaire d’une équipe de Formule 1 de l’époque.

Ce dernier, doutait de la viabilité d’un unique sponsor pour l’avenir de son équipe. Il souhaitait que le projet évolue vers une galaxie d’au moins trois ou autre partenaires, pour accepter le deal. Plusieurs lettres d’intentions de commanditaires potentiels ont été signé, permettant de présenter un budget opérationnel pour 1999 de 124,5 millions de dollars et progresser, avec les résultats en piste,  à 164 millions de dollars pour la saison 2001.

L’année 1999 condamnera définitivement le projet originel d’un projet de A à Z de Team Lotus. Deux ans auparavant, les Accord Concordes avaient accordés une place pour 12 équipes. Toutefois, durant l’été 1999, Honda Motor Compagny renonce à son projet d’équipe et négocie avec British American Racing la fourniture moteur de son futur V10. Cette nouvelle ne sera une surprise pour Team Lotus qui découvre que toute introduction prochaine d’une équipe s’accompagnera d’un dépôt de 48 millions de dollars.

Courageusement, David Hunt tentera d’obtenir cet argent. Le 9 Décembre 1999, la Fédération Internationale de l’Automobile annonce qu’elle avait accordée la douzième place à Toyota Motors. Ce jour marque la fin des derniers espoirs d’un Team Lotus construit de toute pièce. Les efforts se reportent alors activement sur acquisition d’une équipe tierce après l’échec du précédent accord. Pour diverses raisons, les discussions resteront au stade de l’entretien préliminaire ou du sondage intéressé. Un total de cinq équipes ont donc eu des discussions à l’époque avec David Hunt.

Deux équipes ont été particulièrement visées par David Hunt. Prost Grand Prix et Arrows GP. Nous étions en 2000.

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Team Lotus Story (1997-2010) – Partie 3

lotus logoLe processus de retour de Team Lotus entre 1997 et 2002

Le 11 Janvier 2002, Lotus Group Plc  demande, pour chacun des enregistrements de la marque Team Lotus à être révoqué aux termes de l’article 46 (1) (b) de la Loi. Les requérants affirment qu’il n’y a eu aucune utilisation de la marque Team Lotus pour les services pour lesquels ils sont inscrits depuis 1994. De plus, il y a  preuve de non-utilisation.

Ce procès fait suite au premier, cinq ans auparavant, autour de la marque Team Lotus, en marge du rachat de Lotus Group Plc par Proton Holding Berhad, holding contrôlée par la banque Khazanah Nacional Berhad et constructeur de voitures en Malaisie. Cette dernière en reprenant pour 80 millions de dollars le petit constructeur anglais pensait obtenir les droits de l’équipe F1. En 1998, une contestation d’utilisation de la marque Lotus avait été révoquée par le tribunal. Le statu-quo était de mise.

Depuis l’échec de l’association avec l’équipe Pacific Grand Prix, David Hunt s’emploie dans un processus de retour de Team Lotus en Formule 1. Engagé dans un programme d’investissements important, avec recherche de locaux pour la future usine, recrutement de personnels, d’équipements et débuter la construction d’une monoplace. Un budget de 100 millions de dollars est alors fixé et des discussions avec Lola et Reynard,  pour construire ou sous-traiter la futur machine du nouveau Team Lotus débutent. Mais un coup de frein en provenance de Bernie Ecclestone va stopper net cette première étape.

En 1997, un nouvel Accord Concorde a été signé avec onze équipes inscrites et une douzième place vacante. L’espoir pour Team Lotus était dans cette petite fenêtre. Mais, Bernie Ecclestone indique à David Hunt que cette dernière place est déjà réservée à Honda Motor Compagny, qui souhaitait revenir avec une nouvelle équipe 100% Honda. Cette absence de place vacante force Team Lotus à changer sa stratégie. Au lieu de continuer sur le chemin de l’investissement pour construire de A à Z une équipe,  l’opération consistera à acquérir ou fusionner avec une équipe de Formule 1 déjà existante et d’en changer le nom au profit de Team Lotus.

Un projet complètement différent pour David Hunt, qui souhaitait, sur le modèle d’Eddie Jordan construire une équipe modeste et croître de manière organique grâce aux soutiens de sponsors. Au contraire, il était obligé d’élever une quantité importante de financement auprès d’un tiers, afin d’opérer une fusion et acquisition dans le paddock de la Formule 1. Un long processus de persuasion des propriétaires d’équipe de Formule 1 pour vendre leurs biens et d’accepter de rebaptiser leur structure en Team Lotus, s’installe.

Le 14 Juin 1997, David Hunt reçoit une lettre. Le courrier provient du Norfolk. Ce document précède une rencontre entre le propriétaire de Team Lotus et le directeur du Lotus Group Plc d’alors. Récemment acquit par le constructeur national malaisien d’automobile Proton, Lotus Group Plc approche David Hunt avec l’attrait évident de réunir les deux entités via une joint-venture commerciale. Team Lotus devrait devenir, en échange de l’investissement, une équipe sous licence de Malaisie. Trois mois plus tard, les documents du contrat seront retournés. Peu de progrès ayants été visibles…

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Team Lotus Story (1997-2010) – Partie 2

lotus logoDe Team Lotus à David Hunt

La saison 1994 s’annonçait sous les meilleurs auspices. Depuis la reprise de Team Lotus par le duo Peter Collins et Peter Wright à la famille Chapman durant l’hiver 1990/1991. La progression est visible. D’un modeste budget de 12 millions de dollars et une machine dérivée d’un modèle précédent, qui n’avait jamais brillé par ses performances. L’équipe terminera à une brillante 9èmeplace avec trois modestes points.

Pour 1992, l’équipe avait réalisée une T107 propulsée par un V8 Ford HB. Le budget augmentera à 20 millions de dollars et l’ensemble, avec Mika Hakkinen et Johnny Herbert permettra à Team Lotus d’inscrire un total de 13 points et de terminer à la 5ème places au championnat constructeurs. Pour 1993, une version B de la T107 aura un succès mitigé. 12 points et une 6ème place au classement des équipes. Loin derrière l’ambition cachée de se rapprocher de la Scuderia Ferrari.

Toutefois, Team Lotus progresse et signe un accord avec Mugen Honda pour la fourniture d’un moteur V10, qui aura le soutien du constructeur japonais. Le budget progresse fortement à 30 millions de dollars. Mais, sur une période trop courte pour assurer la stabilité souhaitée, pour assurer l’avenir. La T109 ne permettra pas d’inscrire le moindre point et le soutien financier de grands sponsors (Castrol, Hitachi en tête) s’efface progressivement  pour 1995. Le duo Collins – Whight, après avoir multiplié les pilotes payants, pour tenter un dernier plan de survie, décide de mettre sous administration judiciaire l’équipe Team Lotus International Ltd en septembre 1994. Les dettes sont de 8 millions de dollars. David Hunt, reprend certains actifs et permet de terminer la saison 1994, avec le soutien de Bernie Ecclestone. Ensuite, durant tout l’hiver 1994/1995, Hunt tentera de trouver des partenaires pour relancer l’histoire endormie de Team Lotus. En vain. Le mois de Février 1995 sera le mois de l’annonce de la fin de Team Lotus en Formule 1…

Alors, David Hunt s’engagea à faire revenir Team Lotus en Formule 1 autrement. Le 23 Février 1995 il enregistre la marque Team Lotus et négocie une licence d’exploitation de la marque avec l’équipe Pacific Grand Prix. Cela permet, toutefois au logo jaune et vert d’être exploité sur une monoplace de Formule 1. La jeune équipe Pacific disparaitra quelques mois plus tard. Avec elle l’espoir d’une reprise sous la forme de Team Lotus pour 1996.

Entre alors en place un processus complexe où  se mêle politique et intérêt financier pour établir un retour de Team Lotus en Formule 1.

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Team Lotus Story (1997 – 2010) – Partie 1

lotus logoTony Fernandes est à Bali. Le journaliste anglais James Allen le sollicite pour un entretien sur la récente décision de justice de la Cour Suprême sur l’avenir du nom Lotus en Formule 1. L’homme est soulagé. Si son adversaire, Lotus Group propriété du constructeur automobile malaisien Proton, obtient d’être le seul véritable Lotus dans le monde, à la fois en Formule 1 et sur la route, c’est la fin de Team Lotus qui devrait être un nom rétrocédé. La fin d’une histoire.

Pourtant, durant l’entretien téléphonique avec Allen, l’homme d’affaire malaisien lâche une information anodine, mais ayant une importance capitale sur le destin de l’affaire. L’erreur de Lotus Group a été de ne pas avoir acheté les droits de la marque Team Lotus de David Hunt, quand ils en avaient la chance. « S’ils avaient fait cela, nous aurions été fini. » lâche Fernandes, pour ensuite préciser : « J’ai demandé il y a plusieurs mois à Dany Bahar pourquoi il n’avait pas fait cela et il a dit que c’était parce qu’ils croyaient que les droits de Team Lotus n’avait pas de valeur pour eux. »

Pas de valeur, toutefois la société a pourtant déposée la maque « Team Lotus » le 15 juillet 2010, pour une officialisation le 12 Novembre 2010. Un dépôt ayant une logique et qui a justifié le jugement du vendredi 27 Mai 2011 :

« L’enregistrement de la marque Team Lotus par Team Lotus Ventures Limited est annulé en raison d’une non – utilisation entre 2003 et 2008. »

En vertu de la loi britannique des marques. La validité d’un enregistrement est confirmée lorsqu’il y a une justification d’activité sur une période de cinq années. Si ce n’est pas le cas, une annulation sera prononcée. Dans son analyse, Lotus Group Plc avait estimé que David Hunt, via sa société Team Lotus Ventures Ltd, n’avait pas exploité la marque Team Lotus sur une période de cinq ans et a déposé la marque en 2010.

Ce n’est pas la première fois que la marque Team Lotus a été confrontée à une non exploitation de son patrimoine. Cela a été le cas entre 1997 et 2002.

La loi 46 – 1

Les dispositions législatives sur l’exploitation des marques se trouvent dans la section 46 (1) de la Loi qui se lit comme suit :

46.- (1) L’enregistrement d’une marque peut être révoquée sur une des caractéristiques suivantes :

(a) que dans le délai de cinq ans suivant la date de la procédure d’enregistrement un non usage sérieux au Royaume-Uni, par le titulaire avec ou sans son consentement, par rapport à ses promesses d’usages pour lesquels elle est enregistrée et qu’il n’y ait pas de bon raisons de la non-utilisation.

(b) que cet usage ait été suspendu pendant une période ininterrompue de cinq ans et (ou) qu’ il n’y ait pas de raisons pour le non-usage.

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