Archives de la catégorie : Histoire F1

AEON Podcast – Jordan Grand Prix

L’équipe Jordan Grand Prix a été un marqueur pour la génération des fans F1 des années 90/2000. Une équipe irlandaise, fun, avec un marketing innovant et complètement artisanale , pour l’époque. Eddie Jordan, ayant débuté sa carrière dans le sport automobile comme pilote (il va affronter Nigel Mansell d’ailleurs en compétition), décidera de changer de carrière et construire son projet.

Dans ce podcast, je vous raconte l’évolution d’une équipe et d’un patron, qui a fait des erreurs, eu des méthodes qui aujourd’hui ne sont plus admissible, mais la volonté, l’acharnement et le travail ont comblé ce que aujourd’hui, nous appelons « une vision d’entreprise. ».

Eddie Jordan et Jordan Grand Prix était l’exacte opposé de McLaren et Ron Dennis. L’ambition de ce podcast AEON – Episode 2, est de raconter cette riche histoire. 

Pourquoi ? AEON, car cela signifie : Temps infini.

Cette marque du Business Book GP, sera l’espace pour prendre le temps, revenir en arrière et construire le futur.

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Bonne écoute dans ce long voyage.

TIMELINE

6min : 1998, l’année pivot pour Jordan Grand Prix

17min10 : Les stratégies de Jordan pour séduire des partenaires

1h09 : Les débuts d’Eddie Jordan et Jordan Grand Prix

1h58: 2003, le début de la fin

2h21: Conclusion

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Critique Netflix – The Seat

Si vous avez 40 min de temps libre, juste pour voir des images, le programme est pour vous. Sinon… le programme, made in WhatsApp montre Kimi Antonelli partout. Kimi au Kart, kimi a l’usine, kimi en famille, kimi en F2, kimi en F1, Monza 2024. Bref Kimi c’est Martine sans l’intérêt. Le drama de Monza est amplifié (pour correspondre au cahier des charges de ce type de docu). Les images de son annonce, sont les mêmes que dans Drive to Survive. Nous n’apprennons rien. Ou si Kimi est sympa.

Ce qui est toutefois intéressant c’est la dynamique père/fils. Une relation toxique que le documentaire tente de pas trop aborder. Mais des images et actes ne trompent pas vraiment.

Il aurait été vraiment puissant de voir la préparation durant l’hiver et pas quelques images en 8 min, avant de conclure le docu par Melbourne. Sachant que Mercedes a dépensée 20 millions d’euros sur sa préparation entre Septembre et Décembre, l’intérêt était réel. Sa progression, sa gestion du décalage horaire, l’évolution de ses temps sur une W12, par rapport à Hamilton sur les mêmes pistes par exemple.

Un projet documentaire qui passe finalement à côté de son sujet, mais qui est là pour construire un storytelliing d’un jeune prodige de la F1. Uniquement.

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McLaren – AEON Podcast

L’écurie McLaren a une histoire business, management et marketing riche à raconter. De Bruce McLaren à Zak Brown en passant par la longue période Ron Dennis, je vous raconte l’évolution d’une équipe qui est devenue une entreprise technologique de haut niveau, ayant innové sur plusieurs points, développant des plans, signant les plus importants pilotes. C’est l’ambition de ce podcast AEON.

Depuis un moment j’avais envie de faire ce genre de projet. Prendre le temps. Car chaque écurie a son histoire. Une histoire humaine, business, management et marketing. Et je vous invite a découvrir les stratégies qui ont bâti les plus grandes équipe de F1 et comment les appliquer.

Pourquoi ? AEON, car cela signifie : Temps infini.

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Bonne écoute dans ce long voyage.

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Bernie Ecclestone et Lewis Hamilton

Bernie Ecclestone a avoué qu’il avait participé financièrement au transfert de Lewis Hamilton chez Mercedes en 2013.

L’ancien patron de la F1 a déboursé l’équipe 5 millions d’euros, car Mercedes n’acceptait pas les conditions financières de Hamilton à l’époque.

En 2020, dans son livre Survive Drive Win, Nick Fry explique que Mercedes en 2012, ne voulait pas débourser plus de 34 millions d’euros sur le contrat de deux saisons (2013 et 2014) proposé à Lewis Hamilton.

Fry a été obligé de voir Petronas pour obtenir 6 millions supplémentaire (en échange des droits d’image futur d’Hamilton) et une garantie pour l’option 2015 afin de boucler le budget pour signer Lewis Hamilton chez Mercedes AMG F1.

Ecclestone a donc participé en prêtant 5 millions à Mercedes (avec le concours de Niki Lauda),pour boucler le tour de table et finaliser l’accord avec Hamilton.

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Note du Mardi – Le cap des 100 victoires pour un constructeur

notedumardi-900x6757165869066367047722.jpgA l’issue du Grand Prix du Canada, Red Bull Racing a remporté sa 100ème victoire de son histoire. Entrant ainsi dans un club très fermé, comprenant que 4 équipes : Ferrari, McLaren, Williams et Mercedes AMG. Reste la question : quelle est l’équipe qui a été la plus efficace de l’histoire à atteindre ce cap ?

Avec 355 GP pour atteindre les 100 victoires, le taux de Red Bull Racing atteint 28.2%.

La Scuderia Ferrari a été plus longue à atteindre ce chiffre : il aura fallut attendre 1990 et 465 courses pour atteindre le chiffre des 100 victoires.
McLaren a attendue 1993 pour atteindre la barre des 100 victoires au bout de 380 Grand Prix depuis ses débuts en 1966.

Williams a été plus rapide, dès 1997, elle a atteint les 100 victoires au bout de 333 Grand Prix.

Mais c’est Mercedes AMG qui a été la plus rapide à atteindre le chiffre des 100 victoires. Au bout de seulement 208 courses.
Red Bull est toutefois sur le podium de l’histoire.

Mercedes AMG : 48%
Williams : 30.3%
Red Bull : 28.1%
McLaren : 26.1%
Ferrari : 21.5%

Notons que Ferrari et McLaren de part leurs longue histoire en Formule 1, ont eu aussi de longues saisons sans remporter de victoire. Dans la période récente, on se souvient de la période 1991-1994 de la Scuderia et la période 1994-1997, puis 2014-2021 de McLaren. Red Bull n’a pas remporté de victoire durant sa période de construction entre 2005 et 2009. Mais, hormis 2015, elle a toujours remporté une course en championnat.

Précisons que 9 victoires en 12 GP de Mercedes sont de la période Fangio/Moss de 1954 et 1955. Signifiant que 91 victoires ont été reporté en 196 courses.

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Note du Mardi : Max Verstappen, statistiquement entre dans l’histoire

notedumardi-900x6757165869066367047722.jpgAprès la saison exceptionnelle qu’a réalisé Max Verstappen, en concluant l’année par une 15ème victoire à Abu Dhabi (et le record absolu du nombre de victoire durant une saison), le double champion du monde conclu une saison qui le place statistiquement dans le haut de l’affiche. Mais concernant ses statistiques de double champion du monde ?

Avec le temps, l’évolution des F1, une seule statistique a encore de la valeur : celle du taux de participation en GP et les victoires réalisés. Dans les années 50/60, il n’y avait que 10 GP, dans les années 80/90, 16 GP et depuis 15 ans, 18 GP minimum au calendrier. Ainsi, juste comparer le nombre de GP remporté n’a pas de valeur, mais le taux de réussite est plus intéressant sur l’ensemble de l’histoire de la discipline.

En participant à 162 GP pour 35 victoires afin de valider son deuxième titre de champion, Max Verstappen est à 21.6% de réussite, mais est -il entré dans l’histoire des pilotes de F1 ayant remporté leur deuxième titre de champion du monde ? voici la réponse.

Voici le palmarès historique des pilotes F1 double champion du monde dans l’histoire :

1. Ascari : 25 GP / 12 victoires : 48% de réussite
2. Fangio : 29 GP / 13 victoires : 44.8% de réussite
3. Clark : 52 GP / 20 victoires : 38.5% de réussite
4. Schumacher : 71 GP / 19 victoires : 26.7% de réussite
5. Vettel : 81 GP / 21 victoires : 25.9% de réussite
6. Brabham : 26 GP / 6 victoires : 23% de réussite
7. Stewart : 77 GP / 18 victoires : 23% de réussite
8. Senna : 112GP / 26 victoires : 23% de réussite
9. Hamilton : 148 GP / 32 victoires : 21.6% de réussite
10. Verstappen : 162 GP / 35 victoires : 21.6% de réussite

Notons que Fernando Alonso est 14ème des doubles champions du monde derrière Prost, Fittipaldi et Lauda.

Max Verstappen est entré dans l’histoire en étant dans le top 10 sur les 17 double champion du monde et plus de l’histoire de la F1. Un cercle fermé et très exclusif.

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McLaren – Renault : la ronde en trois temps dans l’histoire

La troisième histoire sera la bonne. Actuellement motorisé par Renault, l’équipe McLaren aura toutefois attendu longuement une telle association. Après deux occasions manquées. La première en 1986 et la seconde en 1992.

Le solde de l’équipe Renault marSenna Monaco 1993qua un coup d’arrêt au programme F1 de la régie fin 1985. Elle motorisait bien la Data General Team Tyrrell, la John Player Special Team Lotus et l’équipe Ligier pour la saison 1986, toutefois les tarifs avaient évolués fortement d’une saison à l’autre. Passant de 1 million de dollars à 4 millions de dollars. Faute de budget, l’équipe technique de la marque au losange, menée par Bernard Dudot présente un bloc moteur innovant, dotée de rappel de soupape pneumatique. Mais au-delà de 1986, l’avenir était sombre pour la régie.

A Woking, le temps était à la réflexion. Si TAG était un solide partenaire, Porsche présente une facture moteur pour 1986 deux fois plus importante que prévu. Pourtant le moteur, développant une puissance de 850 cv était loin en termes de puissance des moteurs Honda et même du Renault propulsant Team Lotus. Ron Dennis, malgré la situation décida de faire une approche envers Renault.

Au cœur de l’été 1986, l’échange est riche avec Patrick Faure. Pour Renault une association avec McLaren s’est la possibilité via TAG d’avoir un partenaire destiné à financer son moteur et même un partenaire pour le prochain moteur atmosphérique qui devrait débuter en 1989. Les discussions sont rondement menées et Ron Dennis est en position de force. Un contrat exclusif de cinq ans, la supervision étroite du programme de développement, l’éventualité d’un moteur atmosphérique et le salaire d’Alain Prost payé par le constructeur français (6 millions de dollars à l’époque). Reste le problème du pétrolier.

McLaren avait un important contrat avec Shell, tandis que Renault est un associé de ELF depuis les débuts du projet F1 en 1975. Dennis informe Faure que ce sera une alliance McLaren/Renault/Shell ou rien. Les dirigeants de ELF protestent, l’ensemble sera arbitré par le PDG de la régie, Georges Besse.

Lors du Week-end du GP d’Autriche, mi-aout. Les discussions sont au point mort et tout s’accéléra. En coulisse pendant la même période, John Barnard, le concepteur et le directeur technique de McLaren annonce à Ron Dennis qui va quitter l’équipe pour rejoindre Ferrari. La visite médiatique de Barnard à Maranello 7 jours après le GP d’Autriche est une provocation. Il sera mis à pied immédiatement par McLaren. Trois jours après cette visite, George Besse tranche en interne : il arrête le programme F1, mais mandate Faure pour continuer les négociations avec McLaren en vue d’un projet de type Porsche pour 1987.  En Septembre, Ron Dennis se rend à Boulogne-Billancourt pour annoncer à Patrick Faure qu’il renouvelait son contrat avec Porsche pour 1987. Shell a accepté d’augmenter sa contribution pour financer l’ultime évolution du V6 Turbo allemand.

Deuxième acte. Depuis Août 1991, l‘époque à laquelle il a appris que Honda se retirerait de la Formule 1, Ron Dennis, a accompli un vaste tour d’horizon de la planète pour trouver un moteur susceptible et surtout digne de succéder au 12 cylindre japonais.

Sa prospection l’a menée chez Chrysler, Peugeot, Mercedes (Illmor) et même Isuzu. Mais invariablement toutes les directions le ramenaient dans la banlieue parisienne à Viry – Chatillon, là où les moteurs V10 Renault sont construits, exploités et développés, à raison de deux unités pour l’équipe Williams et deux unités pour l’équipe Ligier.

Seulement voilà : pour pénétrer dans l’enceinte de Viry, il y a une porte munie de 3 verrous : un contrat de partenariat moteur jusqu’à fin 1993 avec Williams, un autre partenariat avec l’équipe Ligier, lui aussi valable jusqu’en 1993 et enfin le partenariat historique entre le pétrolier ELF et Renault. Ron Dennis décide à ce moment précis d’attaquer au chalumeau le verrou le plus faible (Ligier) ou alors sauter par-dessus la porte en hélicoptère.

Depuis plusieurs mois. Guy Ligier à court d’intérêt pour la F1 moderne, fatigué d’avoir lutté des années à contre-courant sans pouvoir redresser la barre, malgré des gros moyens mis à sa disposition, l’équipe française en 1993 avait un budget de 280MF (55 millions de dollars), soit plus que Williams à l’époque.

Au terme des négociations usantes avec Prost, un autre repreneur s’est présenté : Cyril de Rouvre. La reprise puis la mise en liquidation de l’écurie AGS, dont il fut l’actionnaire majoritaire, a laissé de Rouvre sur un drame très triste (l’accident de Streiff), et un goût inassouvi de la Formule 1. Héritier, homme d’affaire engagé dans le cinéma et l’aéronautique héliportée, Cyril de Rouvre possède les capitaux nécessaires à la pise en mains de l’équipe Ligier.

L’idée d’une association de Rouvre/Ojjeh germa dans l’esprit de Dennis afin de prendre possession par TAG McLaren des actifs de Ligier, et surtout le moteur Renault.

A l’époque la régie Renault, pas encore privatisée et pas encore en fusion avec Volvo se retranche derrière ces 3 contrats verrous, mais dans le fond maintient une pression terrible sur cette affaire, et on comprend pourquoi : Equiper Mclaren et Williams en moteur, c’est verrouiller la F1 et les titres mondiaux qui s’y rapportent, c’est opposer Ayrton Senna, très motivé de rester en 1993 chez McLaren, à Alain Prost, comme au bon vieux temps. En fait c’est joué gagnant jusqu’en 1997 au moins.

L’offre de 13 millions de dollars (80 millions de Francs) est déposer par le groupe TAG McLaren sur le bureau de Magny-Cours de Guy Ligier. L’auvergnat ne dit pas non et réfléchit aussi de son côté.

La saison 92, avec le moteur V10 Renault, n’a pas été aussi bonne que prévue, d’autant plus que tout le monde revoyait déjà Ligier sur le devant de la scène, à l’époque comme en 1979. Et 1993 sera une inconnue. Il était clair que l’accord entre l’équipe française et le constructeur français avait une raison politique et que Renault imposera le rachat de Ligier d’une manière ou d’une autre. De toute manière si l’année 1993 est mauvaise pour Ligier, l’équipe perdra le V10 pour 1994, alors 93 ou 94 ?

Mieux vaut 93 et savez-vous pourquoi ?

Parce que le patron des Bleus peut assurer la pérennité de son équipe et de ses empois (120 personnes) à Magny Cours. Comment ? Simplement parce que dans le marché qui pourrait se conclure entre TAG et De Rouvre, Ligier obtient une contre-partie plus que séduisante.

Financière d’abord nous l’avons vu, Technologique ensuite : McLaren s’engage de fournir à Ligier sa boite de vitesse à sélection semi-automatique, sa suspension active, le système anti-patinage et l’aide en ingénierie. L’ensemble avec un contrat d’évolution et de développement technique à l’intervalle de 5 GP. Reliez tout cela avec un moteur Ford HB série 5 ou 6, avec la nouvelle électronique TAG et vous aurez des Ligier à la hauteur, sinon devant les Benetton Ford. Et Benetton à l’époque c’est des podiums régulièrement. C’est en tout cas beaucoup mieux que la 8ème place constructeurs en 1992.

Et encore une fois l’histoire s’est répétée pour Ron Dennis. L’accord ne sera jamais conclu. Car Williams était intervenue en proposant de lui céder des données techniques et une aide au niveau de l’ingénierie. Bref un alignement sur l’accord McLaren. Finalement, Ligier recevra seulement la boite de vitesse de l’équipe anglaise. A la condition que Ligier garde son moteur Renault pour 1993.

Enfin ELF est soulagé, car si le pétrolier français est lié à Renault, Mclaren est toujours lié à Shell et le spectre de 1986 était toujours présent. Encore une fois, l’investissement du pétrolier hollandais, estimé à 15 millions de dollars à l’époque, était trop important pour être balayé par Ron Dennis.

Mclaren en 1993 sera équipée d’un moteur Ford V8 HB série 5 et de toutes les dernières technologies, tandis que Ligier n’a pas réalisé de miracle pour finir à la 5ème place constructeur et être finalement vendu pour 10 millions de dollars (50 millions de F) à Flavio Briatore l’année d’après. Il faudra attendre 2018 pour entrevoir enfin une McLaren-Renault.

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Note du Mardi : La situation de Mercedes et Hamilton dans l’histoire de la F1

notedumardi-900x6757165869066367047722.jpgLa saison 2019 de Formule 1 est terminée, ponctuée par le 6ème titre de champion du monde de Lewis Hamilton et le 6ème titre de champion du monde des constructeurs de Mercedes AMG F1. L’occasion de faire le point, afin de savoir ou situer le pilote anglais et l’équipe allemande dans la hiérarchie historique de la Formule 1.

Si le nombre de titre est un indicateur, comme le nombre de victoires, l’histoire de la discipline a évolué. A l’époque de Juan Manuel Fangio et Jim Clark, une saison n’avait que 11 dates (maximum), soit le nombre de victoires de Lewis Hamilton cette saison sur 21 courses. Reste l’indicateur le plus important : celui du taux de victoire et pole positions par nombre de GP disputé.

Nombre de victoires 

  1. Juan Manuel Fangio : 53 GP pour 24 victoires : 47.06 %
  2. Alberto Ascari : 33 GP pour 13 victoires : 40.63 %
  3. Jim Clark : 73 GP pour 25 victoires : 34.72 %
  4. Lewis Hamiton : 250 GP pour 84 victoires : 33.6 %
  5. Michael Schumacher : 308 GP pour 91 victoires :   29.64%
  6. Jackie Stewart : 99 GP pour 27 victoires : 27.27%
  7. Alain Prost : 199 GP pour 51 victoires : 25.63 %
  8. Ayrton Senna : 161 GP pour 41 victoires : 25.47 %
  9. Sébastian Vettel : 248 GP pour 53 victoires : 21.3 %

Nombre de Pole positions

  1. Juan Manuel Fangio : 29 poles :  56.7 %
  2. Jim Clark : 33 poles :  45.8 %
  3. Alberto Ascari : 14 poles : 43.8 %
  4. Ayrton Senna : 65 poles :  40.4 %
  5. Lewis Hamilton : 88 poles :  35.2 %
  6. Sébastian Vettel : 57 poles : 23.8%
  7. Michael Schumacher : 68 poles : 22.1%
  8. Damon Hill : 20 poles : 17.39%
  9. Nigel Mansell : 32 poles : 17.1 %

Victoires constructeurs :

  1. Mercedes AMG F1 : 210 GP pour 102 victoires : 48.6 %
  2. Brawn GP : 17 GP pour 8 victoires : 47 %
  3. Vanwall : 28 GP pour 9 victoires : 32 %
  4. Ferrari : 991 GP pour 238 victoires : 24 %
  5. Red Bull : 286 GP pour 62 victoires : 21.7 %
  6. McLaren : 863 GP pour  182 victoires : 21 %

Pole positions constructeur

  1. Mercedes AMG F1 : 111 poles : 53 %
  2. Brawn GP : 5 poles : 29.4 %
  3. Vanwall : 7 poles : 25 %
  4. Ferrari : 228 poles : 23 %
  5. Red Bull : 62 poles : 21.7 %
  6. McLaren : 155 poles : 17.96 %

Dans l’absolu, Mercedes AMG F1 est actuellement l’équipe la plus efficace, en terme de victoire et pole position, de l’histoire de la Formule 1. Tandis que Lewis Hamilton est dans le top 5 des pilotes les plus performants.

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Note du Mardi – La Stratégie, le troisième pilier de la performance F1

notedumardi-900x6757165869066367047722.jpgL’attitude des pilotes Mercedes AMG F1 Team lors des qualifications du Grand Prix d’Azerbaïdjan a fait beaucoup réagir sur les réseaux sociaux. Le « piège » tendue par les pilotes des flèches d’argents envers la Ferrari de Sébastian Vettel à fait dire à la plupart, que la Formule 1 est devenue un sport de stratégies plutôt que de performances. Mais cette vision idéaliste est bien fausse. La discipline a toujours été stratégique.

Cela fait partie des trois piliers de la performance : un ensemble châssis/moteur compétitif, un bon pilote et une bonne stratégie.

La première historique : 1957, Nurburgring

Cette course restera un marqueur fort dans l’histoire et forgera l’imaginaire collectif. Passé chez Maserati pour cette année 1957, suite à son quatrième titre avec Ferrari la saison précédente, Juan-Manuel Fangio avait étonné son monde en signant la pole position du Grand Prix d’Allemagne. Un temps 16 secondes plus rapide que sa pole de la saison précédente. Mais l’argentin avait des soucis avec ses pneumatiques Pirelli qui étaient moins performant que les Dunlop des Ferrari Dino.

Pour la course, Fangio, fidèle à lui-même, démarra prudemment. Les Ferrari ont pris la tête. Au bout de 3 tours, Fangio repris le commandement de la course avec comme stratégie de prendre un maximum d’avance avant le ravitaillement du 11 ème tour. Avec maestria, l’argentin avait 31 secondes d’avance au bout de 10 tours (le GP en comptait 22 à l’époque). Malheureusement l’arrêt au stand s’éternise. 53 secondes et le retard sur les Ferrari était de 48 secondes. Il restait 10 tours de course. Logiquement la course était terminée, pourtant c’est à ce moment là que l’histoire va devenir une légende.

Fangio avait mis en place avec son chef mécanicien une stratégie curieuse, avec l’idée d’intoxiquer Ferrari en faisant semblant de vouloir renoncer à la victoire. Une idée risquée, surtout sur un circuit comme le Nurgurgring, mais ingénieuse, car les communications passaient uniquement par les stands à cette époque, donc 22 km par tour. Durant 2 tours, Fangio, reproduit la même prudence qu’au départ et ses temps sont inquiétant. Du côté de Ferrari l’analyse était que la victoire n’était plus une priorité pour le pilote Maserati. Ainsi au 15 ème tour, l’ordre de baisser de rythme est indiqué au pilote de la Scuderia. Mais au 17ème tour, Fangio franchit la ligne et laisse sans voix le muret des stands. En un seul tour, l’argentin venait de reprendre 13 secondes sur les Ferrari, puis 12 secondes le tour suivant.

Prévenu, les pilotes Ferrari haussèrent le rythme, mais Fangio était lancé. A deux tours de l’arrivée il était dans le sillage de ses rivaux. Le record du tour tomba : 9 minutes 17 secondes et 4 dixièmes (17 secondes plus vite que le premier pilote Ferrari). Le record de la piste est inscrit dans l’histoire. La lutte entre Hawthorn et Fangio va durer un tour. En se doublant et se redoublant. De manière franche, le pilote argentin doubla son rival anglais et remporta son 5ème titre de champion du monde des pilotes.

Cette course restera dans la légende et inspirera la fameuse réplique : « tu te prends pour Fangio ? ». Qui aura marquée des générations.

La stratégie au cœur de la Formule 1 moderne.

Depuis lors, la stratégie a toujours été sommaire, mais efficace. Toutefois la carrière de Niki Lauda s’est construite autour de l’aspect stratégique de la Formule 1. Idem pour Alain Prost et Nelson Piquet. Michael Schumacher a remporté ses plus belles courses (souvenir du GP de Hongrie 1998, GP Allemagne 1995 et GP de France 2002 avec ses 4 arrêts) et ses titres sur des stratégies de courses inspirées par Ross Brawn. Les deux titres de Fernando Alonso avec Renault doivent beaucoup à Pat Symonds aussi, comme le titre de Jenson Button en 2009 doit beaucoup à Ross Brawn, encore une fois.

Au fil du temps, la stratégie est devenue aussi importante que le reste, mais l’imaginaire laisse entendre que la voiture et le pilote sont la base du système. Ce qui est une vision fausse de la réalité. Ayrton Senna, Nigel Mansell, James Hunt et d’autres pilotes, aujourd’hui classé dans la catégorie des chevaliers du volant, étaient des hommes de stratégie, mais n’en avait pas fait leur arme principale, misant sur leur confiance en eux.

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Ingénieurs : La fin d’une époque


Champion Magazine #2 Tomorrownewsf1 Pacific 1994 F1 Bertrand Gachot

Le dernier numéro de Champion Magazine (actuellement en kiosque) propose une intéressante interview de Bertrand Gachot. L’ex pilote révèle que son Onyx-Moneytron était une dérivée de McLaren dessinée à l’époque par Alain Jenkins, pour préciser plus loin dans l’interview que la Pacific de 1994 avait été dessinée par Rory Byrne pour le compte de Reynard.

Durant vingt ans, cette tendance a permis aux ingénieurs de justifier leur valeur et à la Formule 1 de se développer. De la fin des années 70 à la fin des années 90, des voitures ont été conçues et mise en plan de cette façon.

1978, Arrows est créée à la suite d’un schisme au sein de l’écurie Shadow. Le concepteur, Tony Southgate et l’ancien directeur sportif de l’équipe américaine Alan Rees s’associe à l’ancien pilote de l’équipe, Jackie Oliver. La FA1 est conçue rapidement. Trop rapidement même au point d’être une copie de la Shadow DN9 prévue pour 1978. C’est le premier cas historique de ce genre. Toutefois, si vous regarder la Williams FW06, elle ressemble beaucoup à la Wolf WR1 de 1977.

Beaucoup de monoplace de milieu de tableau ont été ensuite dessinée de cette façon, via le transfert des ingénieurs. En 1991, la première Ferrari de Steve Nichols, la 643 ressemble furieusement à la McLaren MP4/6 de la même année (mais comme pour la McLaren MP4/4 et la Brabham BT55 c’est une coïncidence dira t’on). En 1991, c’est la révolution chez Benetton qui aura des conséquences importantes pour la suite. Pat Symonds et Rory Byrne quitte l’équipe, tandis que John Barnard s’installe avec le concours de Flavio Briatore pour concevoir une nouvelle voiture.

Tandis que Barnard créait la B191, Byrne dessinait une version plus extrême pour le compte du constructeur Reynard afin de participer au championnat du monde de Formule 1 en 1992 (hésitant avec l’Indycar, qu’il choisira finalement). L’histoire retiendra que la Ferrari 412 T1 est une évolution de la B191, tandis que la Reynard (qui deviendra Pacific PF01 en 1994) deviendra la B192.

Au crépuscule des années 90, Arrows deviendra l’ultime avatar d’une période qui s’annonce révolue. En 1997, Frank Dernie présente une A18 qui devait être son interprétation de la Ligier de 1997, puis en 1998, John Barnard présenta l’Arrows A19 qui était une interprétation ultime de sa dernière réalisation chez Ferrari (la 310B de 1997), enfin en 2000, le modèle A21 d’Eghbal Hamidy était l’évolution ultime de la Stewart SF03 de 1999.

Alan Jenkins, le spécialiste

Suite à son départ de McLaren courant 1988, Jenkins avait participé aux débuts du développement de la McLaren MP4/5 propulsée par le V10 Honda. L’Onyx sera son interprétation (amélioration) du concept. En 1997, lorsque Stewart Racing se lance en Formule 1, Jenkins propose un concept qui ressemble beaucoup à sa précédente réalisation de chez Arrows (dont le design remonte à 1994). Idem lors de son ultime passage chez Prost GP en 2000. L’AP03 étant une évolution de la Stewart SF03 de 1999. La particularité de Jenkins en regardant ses réalisations post McLaren et qu’il c’est inspiré des monoplaces ayant marché (voir l’Arrows FA13 qui ressemble beaucoup à la Jordan J191) l’année précédente et lorsqu’il quitte une équipe c’est pour adapter un design développé dans une autre équipe.

Cette époque est révolue. Les ingénieurs apportent désormais leurs idées d’organisations, mais améliorent les concepts déjà existant, avant de faire évoluer les designs pour tendre vers un dessin similaire à ce qui se fait de mieux en haut de la ligne de départ. Le dernier exemple en date ? l’affaire Lotus – Force India de 2010. Un dernier souffle.

Champion Magazine #2

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