Le 4 novembre 2009, un nouveau séisme s’abat sur le monde de la F1. Après le retrait de Honda et de BMW, c’est au tour du constructeur japonais Toyota de se retirait, laissant derrière elle une place vide mais surtout toutes les convoitises. Pourquoi, un an après, Toyota déchaine toujours autant les passions ?
Peut de temps après l’annonce de son retrait, on voit déjà les teams faire les beaux yeux tant aux pilotes du constructeur nippon que sur cette voiture, la TF110. En effet, Toyota souhaite vendre son modèle à un tiers. Les nouveaux teams sont évidemment cités mais un autre facteur entre ligne de compte fin novembre : Stefan GP. Cette équipe, aux informations aussi mystérieuses les unes que les autres, avait entrepris par le biais de son directeur Zoran Stefanovic une négociation pour récupérer les actifs de l’équipe défunte, soit la propriété intellectuelle de la TF110 ainsi que l’utilisation de l’usine de Cologne en vue d’une participation à la saison 2010 en qualité de 13e équipe. Ce fut Peter Sauber et la mythique écurie éponyme qui ont été retenus par la FIA. Mais loin l’idée d’avoir décourager l’homme d’affaire d’origine serbe, qui a signé un contrat de soutien technique avec Toyota Motorsport. Face à un problème important, USF1 voit sa participation compromise et par la suite annulée. De quoi redonner des couleurs au projet serbe qui annonce déjà des pilotes tel que Jacques Villeneuve, Ralf Schumacher, Bertrand Baguette et bien d’autres. Mais début mars, le vent tourne et l’accord entre Stefan GP et Toyota Motorsport prend fin. tout au long de la saison, on entendra l’intérêt du châssis par Pirelli, nouveau manufacturier en 2011 mais aussi ART GP, prétendant à la place laissée vacante par USF1 mais qui décidera de retirer son dossier de candidature pour manque de financement et récemment Durango-Villeneuve Racing.
Qu’a la TF110 de si particulier ? Tout d’abord, n’oublions pas que la TF110 a bénéficié d’un développement important étalé sur 18 mois et nécessitant quelques centaines de milliers d’heures de travail. L’équipe avait travaillé sur trois points : le nouveau règlement interdisant les ravitaillements (empattement revu à 3.30m), les faiblesses de la TF109 à résoudre (manque de montée en température des pneus qui a eu pour conséquence en plus de l’allongement de l’empattement, l’introduction de suspension plus raides et l’augmentation des appuis sur 30 points de plus que sur la TF109) et l’optimisation du pack aérodynamique, du centre de gravité et de l’adhérence mécanique (concept du nez haut dirigeant le flux vers le dessous de la voiture, développement du diffuseur offrant 15% d’appui en plus, des suspensions avec un système de réglages automatiques comme sur les Ferrari et un repositionnement des triangles pour obtenir un flux d’air plus propre). Pascal Vasselon dit même de cette voiture qu’elle est au niveau des Red Bull.
Pourquoi intéresse-t-elle tout le monde ? Au-delà d’être la seule voiture construite par un constructeur qui connait la F1 comparé à Dallara qui n’a pas construit de châssis pour la F1 depuis l’aventure avortée de Honda en 1999 ou même Lola qui n’a rien fait en F1 depuis 13 ans, la Toyota TF110 bénéficie d’être une voiture « prête à courir » et d’un soutien technique du constructeur. Concrètement, cela permet à de jeunes teams de ne pas partir de zéro et peut-être éviter ce qu’on peut voir actuellement pour des teams comme Lotus, Virgin ou pire, le cas HRT.
L’histoire veut pour le moment que nous ne sachions pas si Toyota, grâce à cette voiture dite du renouveau, aurait glané sa première victoire en compétition, la première après neuf ans de participation. Ce que nous savons, c’est que la TF110 est le châssis le plus populaire n’ayant jamais couru une saison de F1.
[rédacteur invité : Mikl]