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Note du Mardi – Toto Wolff et les managers qui parlaient trop

notedumardi-900x6757165869066367047722.jpgLa période de confinement à l’échelle de l’Europe et du monde a été un révélateur des réelles volontés des uns et des autres. En Formule 1, les longs épisodes sur l’avenir de la discipline, l’ajustement du championnat, la modification du budget plafond et l’ouverture du marché des transferts ont surpris Toto Wolff.

Le manager autrichien avait reconnu que le confinement a été une bonne chose, car il pouvait s’occuper de sa famille et des affaires courantes. Discrètement. Toutefois, l’autrichien a constaté que d’autres ont ressenti le besoin de parler et de faire parler par le biais des médias (Horner, Brown et Binotto peuvent être visé). De sa place, Wolff n’a pas besoin de s’agiter. Il dirige la meilleure équipe de la décennie, dispose du meilleur pilote (probablement) de l’histoire et l’ensemble du collectif qu’il a patiemment pensé et mis en place est dirigé vers les nouvelles réglementations techniques et obligations financières. Ainsi c’est surtout un aspect des déclarations de ses rivaux qui évoque un reproche profond de la part de Toto Wolff.

« Je suis dans ce sport depuis 2009 et je n’ai jamais vu autant d’opportunisme et de manipulation. Il y a des aspects du sport que je remets en question et parfois le sport lui-même n’est devenu que de la musique de fond et n’est plus l’acte principal. J’ai beaucoup appris sur diverses personnes et la seule chose qui en ressort est un environnement hautement politique où tout le monde essais de faire du profit. Ces six derniers mois ont été les moments les plus politiques depuis que je suis en Formule 1. »

Voltaire disait que « la politique est le moyen pour les hommes sans principes de diriger des hommes sans mémoire. » Par mémoire il faut entendre que chacun agit dans son intérêt.

La nature ayant peur du vide et encore plus de l’inconnu, les réactions des managers de la discipline ont été intéressant. Il y a eu les discrets (qui a entendu Fréderic Vasseur ?), ceux qui ont réagis aux évènements (Cyril Abiteboul) et ceux qui ont fait l’actualité par bénéficie.

« En fin de compte, vous savez, tout cela (les déclarations) est sans importance. Si nous aimons le sport, c’est parce que tout se résume à la performance. Une fois que le drapeau tombe, le blabla s’arrête. Et le blabla s’arrêtera bientôt, puis toutes ces choses les interviews et toutes ces opinions deviennent inutiles. » a conclu Toto Wolff dans les médias germaniques.

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Note du Mardi – L’avenir de Fernando Alonso

Note du mardiL’avenir de Fernando Alonso est flou. Les divergences apparaissent entre le double champion du monde et la direction de McLaren. Le verni s’effrite désormais.

20 millions d’euros, c’est le prix à payer pour réaliser le projet que souhaite Fernando Alonso. Durant l’été 2018, le pilote espagnol a longuement échangé avec Michael Andretti. Le souhait de réaliser une saison complète en Indycar se présentait comme un challenge ultime, en plus des 500 Miles d’Indianapolis. En coulisse, les complications ont été des plus nombreuses.

Toyota d’abord qui cherche à prolonger Alonso pour 2019, mais souhaite l’exclusivité. Estimant que le retrait de la Formule 1 du pilote, annoncée cet été,  permet d’augmenter son salaire et donc ses retombés. La victoire aux 24h du Mans en Juin dernier a été très bénéfique et la marque japonaise souhaite continuer l’aventure. Mais de façon exclusive. Toyota ne souhaite naturellement pas qu’Alonso réalise une saison Indycar en parallèle avec un moteur Honda. Cela forcerait le projet à se propulser avec un bloc Chevrolet, qui est encore loin d’être aussi compétitif.

McLaren retarde également sa décision. La conférence de presse lors du Grand Prix des États-Unis a été une bizarrerie rare. L’abandon du programme complet s’accompagne d’une première divergence entre Zak Brown et son pilote. Non McLaren ne financera pas le projet de Fernando Alonso en Indycar. Sous la pression de ses actionnaires des émirats, le manager américain souhaite se concentrer sur la Formule 1 et retrouver des résultats sur la piste, au lieu de l’image sur les réseaux sociaux ou dans les médias.

En 2017, l’aventure Alonso au 500 Miles avait été financée par Honda. N’ayant plus le moteur japonais dans sa McLaren en 2018, il est difficile de demander un soutien économique au constructeur japonais. Surtout après avoir critiqué son moteur pendant de longues saisons.

La fin de l’aventure McLaren – Alonso s’annonce proche et le pilote parle déjà d’un retour en 2020. L’entourage du pilote ibérique estime que ce n’était pas une bonne idée d’annoncer sa retraite en 2019. Le projet d’égaler Graham Hill au palmarès (seul pilote à avoir remporté le titre mondiale F1, les 500 Miles d’Indy et les 24h du Mans dans sa carrière), se heurte aux comportements du passé et aux contrats du futur. La rumeur indiquait déjà qu’Alonso discuterait avec Racing Point Force India pour revenir en 2020 aux côtés de Lance Stroll (Sergio Perez ayant prolongé que pour 2019), dans un projet globalement ambitieux avec la Holding de Lawrence Stroll associant la marque du pilote ibérique : Kimoa.

Mais l’issus du Grand Prix des Etats-Unis et la réaction de Fernando Alonso après son sérieux contact avec Lance Stroll, semble également compromettre cette idée.

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Note du Mardi – le film du deal Raikkonen – Sauber

Note du mardiTout c’est accéléré à partir du Grand Prix d’Italie. La prise de position de Ferrari s’étant dévoilée, le rapprochement Raikkonen-Sauber pouvait s’établir, avec le contrôle de la Scuderia.

La disparition de Sergio Marchionne aura été un marqueur fort de la saison de Ferrari en 2018. Ce 25 Juillet, suite à une longue complication médicale, l’homme qui avait redressé FIAT s’était éteints et avec lui un projet : Relancer la Scuderia Ferrari en ayant décidé de signer avec Charles Leclerc aux cotés de Sébastian Vettel. Le contrat de deux saisons devait toutefois être confirmé pour Monza de la même année.

Dès Juin 2018, le flou c’était installé pour Kimi Raikkonen. Depuis 2015, à la même époque, le champion du monde 2007, rencontrait Marchionne et savait comment son avenir allait se dessiner pour la saison d’après. A l’issus de l’entretien, ou la pression était de mise (comme en 2015 et 2016), ou alors le concours d’un contrat offrait un cadre. Depuis 2014, le contrat de Kimi Raikkonen indiquait que Ferrari devait dévoiler une proposition à son pilote avant le 31 Août de chaque saison. Si cette dernière ne vient pas, libre au pilote de démissionner et de se lancer sur le marché. En Juin 2018, Raikkonen n’était pas vraiment sûr de continuer l’aventure avec la Scuderia Ferrari. Quelques semaines plus tard, la rumeur Charles Leclerc envahissait le paddock et plus tard les médias. Mais, Marchionne, malade ne pourra plus contrôler la communication.

L’été se passant dans le flou le plus absolu, entre honneur de la mémoire et décision à prendre pour 2019. Sébastian Vettel est sondé et souhaite que Raikkonen continue l’aventure à ses côtés. Du côté des ingénieurs, il y a un sentiment mitigé. Autant autour du champion du monde 2007 que sur Vettel, qui cumule les erreurs en Grand Prix. De son côté, Maurizzio Arrivabene fait le choix de ne pas faire de choix. L’hésitation est palpable. L’émotion devait retomber.

Le mois d’Août se termina avec le GP de Belgique. Kimi Raikkonen n’avait toujours pas de signe de Ferrari. Il comprit la situation. A la date de sa clause butoir, il démissionnera. De son côté Zak Brown est un homme dans le besoin. Son offensive sur Daniel Ricciardo ayant échoué, il lui fallait une star pour remplacer Fernando Alonso pour 2019. Une offre éclair de 16 millions d’euros est formulée. Dans les faits, c’est 6 millions d’euros de fixe et 10 millions de variable. Steve Robertson demanda plutôt 10 millions et une prime de 10 millions. L’affaire en resta là.

Reste que l’offensive McLaren interpelle le management de Ferrari qui souhaitait garder le contrôle de la situation. Depuis fin Avril, 3 ou 4 équipes ont fait une proposition à Kimi Raikkonen pour 2019 : McLaren, Renault, Sauber Alfa Roméo et une timide approche de Haas. Les offres McLaren et Renault n’existant plus, il en restait une solide : Sauber Alfa Roméo.

Après étude de cas, Raikkonen estime que Sauber est dans la même position que Lotus en 2011. Ainsi, il est possible d’occuper la 4ème ou 5ème place du championnat derrière Mercedes, Ferrari et Red Bull (surtout avec l’inconnue Honda pour cette dernière) dès 2019. A partir du Grand Prix d’Italie un rapprochement se fait entre l’équipe suisse et le pilote finlandais. En coulisse, Ferrari indiqua à Longbow Capital, le propriétaire de Sauber F1 Team, qu’elle acceptait de payer le premier salaire de Raikkonen pour 2019. Soit 5 millions d’euros. Charge à l’équipe suisse de trouver le complément. Marché conclu et le dernier champion du monde Ferrari signa quelques jours plus tard avec Sauber pour un contrat d’une saison (2019) et une option pour 2020 à définir ensemble. L’ensemble est évalué entre 20 et 25 millions d’euros chaque saison maximum. Un deal important pour Sauber, qui a amélioré sa capacité économique en 2018 et vise la signature de sponsors de compléments pour 2019 et 2020.

Durant sa carrière, Kimi Raikkonen est un homme logique. Après sa première période Ferrari, il avait hésité à revenir chez McLaren en 2010. La nouvelle proposition de McLaren pour 2018 n’était pas jugé sérieuse. Sa signature avec Lotus, était surtout un écho au pré accord de 2006 signé à l’époque de Renault pour 2007 (avant de conclure son deal avec Ferrari). Pour définir l’avenir du pilote, il faut connaître son passée. Ainsi, fin 2012, il avait, via son agent Steve Robertson proposer un projet de reprise de l’équipe Sauber, avant de prolonger son contrat avec Lotus F1 Team. Peter Sauber l’avait dévoilé en décembre 2013. Discrètement.

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Note du Mardi – Les contrats retraites des champions

Note du mardi« La F1 est terminée pour moi. » a déclaré Fernando Alonso, la veille du Grand Prix de Russie. L’avenir du double champion du monde s’articule autour d’une proposition long terme, se concluant par un poste de management chez McLaren. Un destin, assez similaire aux autres grands champions par le passée.

Une parole est une parole et le problème est que cela marque les esprits. Le jour où Enzo Ferrari avait promis à Niki Lauda, après son titre de 1975, de rester à vie chez Ferrari, pour y terminer sa carrière et devenir le chef de l’équipe une fois Luca di Montezemolo parti vers d’autres cieux dans le groupe FIAT…. L’espoir a été passablement déçu. En 1977 Ferrari à changer d’avis et la trajectoire de son premier pilote autrichien, qui ne reviendra qu’en 1993 à Maranello. Ken Tyrrell espérait que Jackie Stewart après sa retraite en 1973, prenne une place plus importante dans l’équipe anglaise. Finalement, Stewart a crée son équipe en 1997.

Alain Prost, le premier

Dans l’aspiration de Jack Brabham et Bruce McLaren, Alain Prost avait toujours imaginé sa carrière se terminer en courant sur une monoplace portant son nom. Cela n’a jamais été une réalité. En 1989, le futur quadruple champion du monde parapha son contrat avec la Scuderia Ferrari pour une durée de trois saisons. La fin de l’histoire devait se conclure par un poste de Chef d’Équipe pour 1993. Entre temps, la politique à Maranello avait fait le choix d’une autre orientation et Prost signa rapidement avec Williams pour remporter son ultime titre de champion du monde.

Quelques saisons plus tard, en 1995, Ron Dennis proposa un poste de consultant à Alain Prost. L’idée de l’homme fort de McLaren était de chercher un successeur sur les pistes. C’était l’époque des paroles de Dennis. De la perspective d’un retrait à l’âge de 60 ans. Prost était l’homme parfait pour prendre la suite. L’ex champion, pressé, n’a pas souhaité attendre et a lancé son équipe pour 1997. Un autre destin.

Le destin des champions est finalement assez proche. Michael Schumacher, dans un programme hybride et trop étroit pendant trois saisons, avait choisi de partir de Ferrari, pour redevenir pilote de course en Formule 1. Au milieu du constat historique,une exception à ce jour :  Niki Lauda.

Alonso, la prochaine exception ?

Zak Brown est attaché aux symboles et à la perspective d’écrire un nouveau chapitre de l’histoire de McLaren, qui n’en avait connu que trois depuis 1966. Préparer l’avenir est l’une des histoires les plus intéressantes pour l’équipe de Woking. Fernando Alonso est pour le moment un pilier de cet avenir. Reste à savoir si cela dépassera les mots, les émotions et les ambitions de chacun. L’histoire, nous a démontrée que cela n’a jamais réellement pu se produire. Surtout lorsqu’il faut dépasser le simple stade marketing, vers du management. Un autre métier.

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Note du Mardi – Fernando Alonso, le premier pilote globale

Note du mardiLorsque Fernando Alonso et Zak Brown avait discuté en 2017 l’opportunité d’une prolongation de contrat avec McLaren, l’idée de finaliser un accord assez innovant, dans l’esprit du nouveau maitre de l’usine de Woking. Si l’aspect salaire du pilote espagnol a été au centre, l’investissement dans sa marque KIMOA est devenu désormais stratégique et liant les deux parties pendant un moment.

Si le salaire de Alonso est estimé par le Business Book GP 2018 à 12 millions d’euros (sans les primes), l’accord avec McLaren est un peu plus complexe. Il semble entendu qu’un deal McLaren/Kimoa d’une hauteur de 20 millions d’euros ait été signé, sous la double forme de cash et exposition médiatique. Le cash a permis de lancer le projet qui est beaucoup plus intéressant que pensée initialement et dépassant le simple cadre de la marque de vêtement. Un investissement qui pourrait d’ailleurs rapporter à l’équipe F1 environ 30 à 40 millions d’euros à terme.

Cet été, Alonso a signé deux accords en Chine et États-Unis. Dans l’Empire du Milieu, c’est un accord avec Alibaba Group (via Alibaba Cloud). En Chine le pilote espagnol travail sur des infrastructures de karting depuis Avril 2018, en signant un accord avec Shanghai Qian Yi Communications pour la création de 40 écoles de pilotages d’ici 2023. L’accord avec Alibaba Cloud permettra de surveiller les évolutions des pilotes de ces écoles, via une application. Une sorte de télémétrie collectant les informations à l’entrainement, course, environnement, condition physique etc… Ensuite, l’accord permettra à la marque KIMOA de mettre en place des produits spécifiques au marché chinois. Un peu plus loin que le double accord SQYC et Alibaba, Alonso a également rejoint TENCENT, avec l’objectif de créer une branche eSports.  Pour les Etats-Unis, l’accord avec Wenn Digital, une société de technologie de reconnaissance et de monétisation d’image sur Internet. Récemment, Wenn Digital a signé un accord avec Kodak pour créer KodakOne, une plate-forme de gestion de droits d’images et une monnaie virtuelle. Le visage du double champion du monde sera ainsi protégé intellectuellement et économiquement.

Devenir un pilote globale

La participation de Fernando Alonso aux 500 miles d’Indianapolis en 2017 a posé la première pierre vers son projet de devenir le premier pilote de Formule 1 globale. Sa victoire aux 24h du Mans en 2018 avec Toyota s’inscrit dans cette logique. L’aventure Formule 1 du double champion du monde 2005 et 2006 semble lié avec McLaren jusqu’à 2021. L’équipe de Woking est désormais son principal vecteur d’exposition médiatique dans le monde. L’objectif sportif d’être le premier pilote de l’ère moderne depuis Graham Hill a remporté dans sa carrière les 500 Miles, les 24h du Mans et le titre de champion du monde de Formule 1 s’inscrit dans cette logique.

Nous estimons que le business de Fernando Alonso pourrait rapporter 1 milliard d’euros d’ici 2025.

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L’après Force India – les coulisses de la rupture

Force India F1 2018L’alliance Renault-McLaren et Williams cache une nouvelle réalité dans le paddock et un nouveau placement politique de la marque au losange dans la bataille Ferrari-Mercedes.

Après deux saisons ou le centre du paddock était du côté de Ferrari, via la présence de Sergio Marchionne. La disparition tragique de ce dernier, a ouvert une nouvelle perspective à Budapest. Pour la première fois depuis la reprise de Liberty Media, le motor home de Casey Chase a été largement fréquenté, comme du temps de Bernie Ecclestone. Une évolution politique qui a été marqué par le cas Force India.

Force India est en grande difficulté depuis la mise en demeure de Sergio Perez, Mercedes-Benz et BWT, pour une dette totale de 33 millions d’euros. Au total c’est 180 millions d’euros de dettes cumulés, que Vijay Mallya ne peut plus garantir. En coulisse, cette mise en faillite est une manœuvre orchestré par la marque à l’étoile pour réaliser un projet qui peine à se mettre en marche.

Lorsque Gene Haas signe son accord avec Ferrari, nous sommes en 2014. L’équipe a débutée doucement en 2016. Mais en 2018, l’intérêt à la fois économique et sportif d’une équipe B est démontré sur la piste et économiquement. Le deal rapporte 60 millions d’euros par année à la Scuderia Ferrari. En parallèle, Toto Wolff observe durement le déclin de Williams. En signant un accord de partenariat (Williams paie son moteur à prix fixe depuis 2014, soit 16 millions d’euros), le manager autrichien avait misé sur la bonne équipe. Mais le lent déclin de l’équipe de Grove inquiète. La proposition de Lawrence Stroll, en Avril 2018, d’investir 80 millions d’euros par année, pour transformer l’équipe en avatar de Haas, a été refusé en bloc par le conseil d’administration de Williams. Impasse.

Williams exclue du projet, l’alternative était Force India, qui était économiquement trop faible pour résister à un coup d’état en règle. Il semble entendu que Stroll en prendra le contrôle, avec BWT. Sergio Perez prolongera l’aventure pour 2019 avec une option 2020 en cas de bons résultats et Lance Stroll sera le deuxième pilote. Une aventure qui se termine. Mais pas sans douleur. A Budapest, dans sa croisade en faveur du projet Wolff/Stroll, Casey Chase a souhaité obtenir l’aval de l’ensemble des équipes pour rebaptiser l’équipe Force India. Refus de Renault, McLaren et Williams.

Depuis que Red Bull a signé un accord global avec Honda à partir de 2019, Renault est de plus en plus isolé sportivement et politiquement. L’équipe Renault Sport F1 progresse, mais n’est pas en mesure de viser le podium. De son côté sa fourniture moteur est toujours autant critiqué par Red Bull Racing. Le contre poids McLaren est très discret. L’équipe de Woking est en proie à ses propres fantômes du passée et cherche un nouveau souffle. Une nouvelle stratégie McLaren et Renault doit s’installer. On parle d’une relation similaire à celle vue entre Renault, Red Bull et Lotus sur la période 2012 et 2014. Mais il manque un troisième support. Ce sera Claire Williams et Williams.

Cette alliance historique sur le papier inscrit désormais Williams en rupture avec Mercedes et Lawrence Stroll. Williams est historiquement contre le concept d’équipe B, voir de la pseudo voiture cliente. Un combat mené depuis une décennie ne peut être renié. Cette mentalité est également celle de Zak Brown et McLaren. Les longues discussions entre Claire Williams et Zak Brown dans le motor home de l’équipe de Woking relève d’une alliance nouvelle et pourquoi pas innovante.

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Note du Mardi – McLaren et la culture d’entreprise

Note du mardiLa récente révolution de palais à Woking a une raison expliquée : La culture de l’entreprise. McLaren depuis 1980 a développé une culture d’entreprise axé autour de trois piliers. Un pilier technique, un pilier pilote et un pilier de diversification.

La récente démission d’Eric Boullier met ainsi fin à une organisation interne qui était utilisé depuis près de 40 ans. Un nouveau trio décisionnaire, est mis en place. Zak Brown prendra du galon, Gil de Ferran  et Andrea Stella complétant le trium vira. Un management qui ressemble à celle de bien d’autres équipes du paddock et qui fait rentrer dans le rang McLaren comme étant l’une des rares équipes a encore avoir un principe.

Pilier Technique

Depuis 1981 et l’introduction du châssis carbone sous la direction technique de John Barnard, Ron Dennis a toujours cherché de reproduire la même histoire. Barnard partie, c’est l’embauche de Gordon Murray, qui permettra ensuite de construire l’image de McLaren. Barnard et Murray ont ainsi posé les bases qui seront toujours utilisés. L’usine de Woking a toujours souffert d’un complexe : celle qui ne distingue pas le concours des pilotes et de la machine aux exploits. Lorsqu’Ayrton Senna a quitté l’équipe fin 1993, le réflexe de Ron Dennis a été de déterminer que son équipe savait faire de bon châssis et n’avait pas besoin d’un super pilote. Peine perdue et l’embauche d’Adrian Newey a été le remake de celui de Gordon Murray, avec 10 ans d’écart. L’épisode Jaguar/Newey de 2001 a bouleversé les schémas du passé. Ron Dennis s’étant rendu compte que personne n’était indispensable, un nouveau processus a été mis en place. S’inspirant de Renault F1 Team, une équipe de développement doublée a été mis en place suite au départ de Newey en 2006. Culturellement, le message de  McLaren était qu’il produisait les meilleurs châssis du paddock. La piste nous démontre que ce n’est pas le cas. En réalité, l’équipe technique avait besoin d’avoir l’image du super pilote pour produire une monoplace dominatrice. Car c’est aussi cela l’un des aspects de la doctrine McLaren : Concevoir une monoplace qui domine et non qui simplement gagne des courses.

Lorsque le passage au turbo a été effectif, Ron Dennis s’est inspiré de ce qu’il avait vécu en 1966 chez Brabham. A l’époque, Jack Brabham avait été voir un préparateur moteur australien et lui a proposé de concevoir un moteur 3L V8. Le V8 REPCO a ainsi fait la gloire de l’équipe en 1966 et 1967, avant de céder sa place au V8 Cosworth, alors le meilleur moteur du plateau disponible, en 1969. L’histoire avec le moteur V6 Turbo TAG Porsche est similaire. Dominateur en 1984 et 1985, il est rentré dans le rang en 1986 et Ron Dennis a tenté d’avoir dès 1987 le moteur dominateur du moment : le Honda. Il attendra une année. Puis lorsque Honda a décidé de quitter son aventure en 1992, Dennis a tenté d’avoir le V10 Renault et a finalement signé avec son concurrent présumé : Peugeot, avant d’obtenir le concours de Mercedes.

Lorsque Honda a signé avec McLaren à la fin des années 80, c’était la première fois qu’un constructeur signait pour 5 ans et participait aux finances du salaire des pilotes. Un procédé que Dennis a reproduit avec Mercedes et ensuite Honda jusqu’en 2017.

Pilier Pilote

Le retour de Niki Lauda et la signature surprise d’Alain Prost resteront les deux éléments de la base de la culture McLaren. La signature de Keke Rosberg en 1986 était dans la même lignée que celle de Lauda, ainsi que celle de Mansell en 1995. Sans oublié les deux tentatives autour d’Alain Prost en 1994 et 1996, Jacques Villeneuve en 2002 et celle du retour de Mika Hakkinen en 2003 et le retour de Fernando Alonso en 2015. A l’opposé, la signature d’Alain Prost a été surprise et limite tardive. Comme l’a été celle d’Ayrton Senna et Kimi Raikkonen et Lewis Hamilton et Jenson Button.

En 1994, alors qu’il disputait son premier Grand Prix, David Coulthard c’est retrouvé avec un contrat McLaren pour 1996 de trois saisons. Cet épisode va ensuite se reproduire avec Juan Pablo Montoya et Fernando Alonso.

Pilier de la diversification

Depuis le milieu des années 80, l’idée qu’avec la mondialisation de la Formule 1, une équipe ne pouvait plus simplement être une équipe de Formule 1, mais un groupe pour survivre a été profondément ancré dans les cerveaux de Woking. La diversification automobile entamé début des années 90, électronique milieu des années 80, l’usine Paragon (2003) ont été les projets qui ont permis de faire évoluer McLaren d’un team à succès à celui d’une entreprise à succès.

L’autre aspect de la diversification concerne l’actionnariat de McLaren. Dès 1982, Mansour Ojjeh en prenant 60% du capital a imposé une nouvelle ère, puis Mercedes a renforcé l’aspect diversification et enfin la Mumtalakat Holding, après une période silencieuse a approuvée le projet de Zak Brown concernant la diversification en IndyCar et 24h du Mans. La récente introduction de Michael Latifi offre une nouvelle perspective allant dans ce sens là.

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Note du Mardi – McLaren à la croisée des mondes

Note du mardiDepuis l’arrivée de Zak Brown à la tête de McLaren, une nouvelle image se construit sous nos yeux. Un retour à l’histoire et une première introduction à la passion. En cela McLaren s’inspire de Ferrari.

Entre 1981 et 2016, l’image de McLaren était celle d’un top team au palmarès impressionnant, qui était tourné constamment vers le futur. Cela a fonctionné jusqu’à présent, pour séduire des partenaires financiers, toutefois en voulant se transformer en plate-forme de luxe depuis 2014, la stratégie qui misait sur la récente évolution du groupe de devenir un constructeur d’hypercar, n’a pas fonctionné comme souhaité. Ainsi la direction de l’équipe a décidé de remercier Ron Dennis pour lancer une nouvelle stratégie avec Zak Brown.

Retour vers le futur

En 1967, Bruce McLaren avait signé un accord de fourniture moteur F1 avec BRM. Malheureusement le V12 3L anglais a pris beaucoup de retard et c’est un modeste V8 de 2L qui a propulsé les monoplaces rouges. C’est en 1968 que deux événements arrivent : La couleur orange et le moteur V8 Ford-Cosworth. A partir de ce moment les résultats décollèrent. Après une première approche en 1970 (Yardley signa finalement chez BRM) c’est finalement en 1972, que la marque de cosmétique Yardley sponsorisa l’équipe et Marlboro/Texaco enchaîna en 1974, pour en faire un top team.

De 1968 à 1971 il n’y avait pas de sponsors sur les monoplaces McLaren. Bruce McLaren vendait des monoplaces et barquettes à des clients pour financer ses programmes de course.  CanAm, Indy et même F1 ont été vendue à des équipes privées. Mais, la Formule 1 devenant de plus en plus coûteuse (300 à 500.000 dollars la saison à l’époque), l’arrivée de Porsche en CanAm et d’autres constructeurs pour les compétitions Indy ont scellé définitivement l’avenir du modèle économique.

Entre 2015 et 2017, Honda a été le principal financier du projet F1. En 2017, Brown a décidé de changer les couleurs de l’équipe de Woking. Exit le noir et le gris, place à un l’orange, avec une touche de noir. Exit aussi l’appellation MP4 pour laisser place à MCL. En 2018, l’orange sera plus visible sur les monoplaces et le moteur sera un Renault au lieu de l’anémique Honda. Le modèle économique changera lui aussi.

La passion au cœur de la nouvelle histoire de McLaren

A l’instar de Ferrari qui modifie ses décorations pour rappeler son passée, McLaren a décidé de revenir sur ses origines pour construire son avenir. Le retour des couleurs Orange avec Fernando Alonso en Indy 500 a été une première étape. L’image du passée de McLaren était d’avoir participer à des compétitions américaines. La participation aux 24h de Daytona 2018 de Fernando Alonso fait échos à cela. Ce n’est plus vraiment la marque McLaren, mais son ambassadeur sur les circuits qui fait l’image.

Brown se souvient que l’équipe la plus médiatisée des années 90/2000 derrière Ferrari était Jordan GP et sa couleur jaune. Dans le même temps, Lotus (période 2012 et 2013 avec Raikkonen) avait ses couleurs faisant échos à son passé (noir et or) permettait d’en faire une arme médiatique redoutable. La couleur orange et Fernando Alonso seront des avatars du modèle Jordan – Lotus/Raikkonen.

Le retour de l’univers comme nouvelle étape pour McLaren

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Fernando Alonso et les détails de l’avenir

13876656_10154250028421413_8586887216411362026_nD’ici la fin du mois d’octobre, l’avenir de Fernando Alonso sera clairement défini. Une prolongation chez McLaren pour une saison (2018) est à l’ordre du jour, mais l’idée d’un contrat long terme plus sous contrôle.

Initialement Zak Brown avait proposé à Fernando Alonso une prolongation de trois saisons supplémentaires. Sur la base de ce qui avait été discuté entre Toto Wolff et Lewis Hamilton fin 2015. Le salaire de base était de 20 millions d’euros et une série de primes de résultats devaient permettre au double champion du monde espagnol d’obtenir environ 30 millions d’euros par année (soit son salaire brut actuel). En vain. L’offre avait été proposée alors que le moteur Honda n’offrait pas la visibilité sportive nécessaire pour qu’un tel accord se réalise. Reste que les alternatives n’étaient pas nombreuses.

L’offre de Renault d’un contrat de deux saisons n’a pas été plus loin que l’intention d’un échange pour faire parler de soi. Toutefois l’offre du duo Williams/Laurence Stroll était nettement plus sérieuse. Elle permettait aussi de donner une valeur au pilote sur le marché : 25 millions d’euros. Un message pour Zak Brown qui aurait été parfaitement entendu.

Les calculs…

La signature d’un accord de trois saisons avec Renault, permet à McLaren d’envisager un avenir plus radieux en termes de résultat. Mais, cela coûtera de l’argent à l’usine de Woking. Alors que Honda finançait 50% du salaire de Fernando Alonso (15 millions d’euros par année), ce ne sera plus le cas pour la saison 2018 et les prochaines. C’est ainsi qu’un jeu de chaise musicale se met en place dans la coulisse. Lorsque Jenson Button a annoncé sa retraite sportive fin 2016, McLaren lui a signé un contrat de deux saisons, sous condition : La première d’une valeur de 10 millions d’euros comme ambassadeur, la seconde de 17 millions d’euros dans le cas ou il reviendrait pilote de Formule 1. Ce qui ne sera pas le cas. Pire, le rôle technique du champion du monde 2009 sera dévolu la saison prochaine au jeune Lando Norris. Un signe des temps et une grosse économie aussi, car d’un côté McLaren pourra économiser le salaire de Button pour payer le moteur Renault et avoir une réserve économique pour celui de Fernando Alonso et une légère augmentation pour Vandoorme.

Le retour d’une vieille proposition

Les détails sont désormais économiques. Zak Brown souhaite toujours proposer un contrat au point et de trois saisons au minimum. Fernando Alonso souhaite avoir une certaine liberté d’analyse après la saison 2018. Un compromis a été trouvé sous la forme d’une copie du contrat de Kimi Raikkonen/Ferrari signé durant l’été 2013.

L’accord Raikkonen/Ferrari négocié par Steve Robertson est très simple : le pilote discute de sa rémunération maximale, mais ne discute pas son fixe et encore moins sa prolongation qui est à la charge de la Scuderia Ferrari. C’est ainsi que Raikkonen en 2014 et 2015 souhaitait une rémunération maximale de 30 millions d’euros, qui est passée pour 2016 et 2017 à 40 millions d’euros, mais sans réellement les toucher, puisque son fixe négocié par Ferrari était de 11 millions d’euros en 2014 et 2015, puis 8 millions depuis 2016.

C’est ainsi que l’agent de Fernando Alonso a ressorti la proposition de contrat qui avait été formulé durant le printemps 2014 à Ferrari : un fixe de 11 millions d’euros et des primes aux points permettant d’atteindre 30 millions d’euros par année. La différence avec Kimi Raikkonen sera que c’est Fernando Alonso qui décidera de prolonger pour 2019. Vraisemblablement de façon unique, car c’est ensuite McLaren qui pourrait décider de le prolonger.  C’est donc ainsi une question de détails…

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GP Angleterre 2017 – Paddock Confidences

La signature d’Alonso

Avec beaucoup d’humour, Zak Brown a indiqué qu’il avait longuement dîné avec Fernando Alonso vendredi soir. Bon vivant les deux hommes ont parlé d’avenir et au final, le double champion du monde espagnol a signé…la facture du repas. En coulisse, les options sont toutefois faibles. Mercedes a fermé la porte, tandis que Ferrari laisse un maigre espoir mais va prolonger Raikkonen selon toute vraisemblance. Renault est divisé et Williams commence à imaginer Alonso en remplaçant de Felipe Massa…

Ferrari et Raikkonen

L’avenir de Raikkonen chez Ferrari dépend de l’équipe italienne. Sergio Marchionne a débuté les négociations du salaire de base (le champion du monde 2007 dispose d’un salaire fixe et d’un variable par rapport aux points inscrits). L’offre est de 5/6 millions d’euros pour la saison 2018. Raikkonen touche 8 millions aujourd’hui. A suivre…

Bottas et l’avenir

Malgré la victoire du pilote finlandais en Autriche, Toto Wolff souhaite maintenir le timing des événements en indiquant qu’il n’était pas pressé de prolonger Bottas pour 2018. C’est surtout la perspective 2019 qui intéresse Mercedes AMG F1. En parallèle, Wolff a conseillé à Williams d’attendre avant de prolonger Felipe Massa pour 2018. Par prudence…

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