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Concorda – La Théorie des Quanta 3/10

Cover Concorda La Theorie des QuantaTroisième des 10 premiers chapitres du Roman Concorda – La Théorie des Quanta, sorti le 18 Janvier (cliquez ici pour vous le procurer)

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La silhouette était athlétique, les épaules brutales, larges et musclés. Sa voix était presque féminine et douce.

Cette corpulence, cette voix appartiennent au directeur de l’Ha-Mosad le-Modi’in u-le-Tafkidim Meyuhadim, plus connu sous le nom de Mossad, l’agence de renseignement israélienne la plus puissante, Allon Shey.

En face de lui, le directeur de la section économique de l’Institut. Mince, de taille moyenne. Les yeux verts s’abritant derrière des lunettes fines d’intellectuel.

Haïm Tzvi écouta son supérieur avec attention.

– L’opération a été parfaite !

Dans son bureau du QG du Mossad à Tel-Aviv, Allon Shey regarda Haïm Tzvi et rêva.

Il y a longtemps que les deux hommes se connaissaient.

Il savait tout de Tzvi.

Il savait que le responsable de la section économique de l’Institut était né à Jéricho, qu’il était le fils d’un Banquier Hongrois échangé par les Nazi durant la seconde guerre contre des Templiers allemands.

Cet épisode de l’histoire avait toujours amusé Allon Shey, par son ridicule.

Entré au Mossad dans les années soixante-dix il avait gravi un à un les échelons pour devenir directeur d’une section qui devenait, suite à la chute du Mur de Berlin, indispensable dans la nouvelle guerre économique qui ce dessinait à l’aube du 11 Septembre 2001.

Tzvi avait traqué à la City de Londres les avoirs de la famille Ben-Laden, mais son fait d’arme récent était d’avoir compromis un oligarque russe, ayant plusieurs intérêts en Israël, immigré dans une autre terre sainte à Monaco, alors que ce dernier blanchissait de l’argent.

Un succès d’autant que le FSB était aussi à la poursuite de l’homme d’affaires. Mais, le directeur du Mossad savait aussi que Tzvi n’avait pas de réels opinions politiques concernant la campagne de Tsaal contre le monde musulman qui l’entourait.

Seul comptait l’économie.

Les chiffres.

Les deux hommes se respectaient depuis que Shey avait été nommé Directeur du Mossad en juin 2010.

Allon Shey avait un sourire.

Un large sourire.

Tzvi y répondit, mais plein de réserve.

Il voudrait d’abord savoir ce que signifiait cette cordialité.

– Haïm, dit Shey de sa voix de tête, la première phase de l’opération a été un succès, mais il faut enfoncer le clou.

Un silence.

Un silence voulu.

Il fallait que Tzvi comprennent que cette mission était un plan qui ne concernait pas réellement l’intérêt d’Israël, mais du Mossad.

Qu’il le comprenne bien.

– Nous devons trouver le moyen de le compromettre. De le neutraliser. Définitivement.

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Concorda – La Théorie des Quanta 2/10

Cover Concorda La Theorie des Quanta

Deuxième des 10 premiers chapitres du Roman Concorda – La Théorie des Quanta, sorti le 18 Janvier (cliquez ici pour vous le procurer)

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F1 : SIGNATURE D’UNE LETTRE D’INTENTION ENTRE LE GROUPE RNA ET OBLIVION MOTORSPORTS Ltd

Le Groupe Eunos et Oblivion Motorsports Ltd., une filiale de  Lamassu Capital SA, ont le plaisir d’annoncer la signature d’une Lettre d’Intention portant sur l’acquisition potentielle par RNA d’une participation majoritaire dans le capital Aspid F1 Team Ltd.

La signature de cette Lettre d’Intention marque le premier pas vers le projet d’une écurie Eunos en Formule 1 en 2016, poursuivant ainsi l’engagement de la marque dans la discipline reine des sports mécaniques.

Le Groupe Eunos et Oblivion Motorsports Ltd., travailleront ensemble dans les prochaines semaines pour transformer cette lettre d’intention en accord définitif, sous réserve que tous les termes et conditions entre eux et avec les parties prenantes se concrétisent.

 

 

Le voyage avait été ridiculement humiliant.

Un bimoteur, foula par miracle le tarmac de l’aéroport de Larnaca. Le contact des roues avec le sol étaient couvert par le bruit sourd des pâles du moteur à piston.e voyage a été ridiculement humiliant.

Lâchant son Falcon pour un modeste Cessna 421 bimoteur d’un autre temps Irfan Sarkis avait survolé les quatre cent soixante douze kilomètres séparant Tel Aviv et Chypre en deux heures.

Autant dire une éternité.

Durant le voyage, Irfan Sarkis avait l’impression qu’il avait vieillie d’un siècle et se demandait comment un homme d’affaire respectable pouvait voyager dans un tel engin. La vitesse étant désormais l’un des principaux facteurs de réussite, le vieux Cessna représentait l’âge de pierre.

Le crépuscule laissait un léger souffle chasser les nuages pour faire place à plus d’encre dans le ciel.

La soirée s’annonçait pluvieuse.

Sarkis entra dans un taxi. Moins d’une heure plus tard il pénétrait dans le hall du Londa Hôtel. Établissement cinq étoiles au bord de la mer méditerranée.

Un défi face au Liban tout proche.

Découvrant sa suite vue latérale partielle Mer, Sarkis songea à son équipage. Le commandant Matthieu l’avait rassuré en embarquant dans le vieux Cessna. Il ne pouvait l’accompagner, le règlement de l’entreprise de location était claire. Il devait rester auprès du Falcon saboté.

Saboté.

Sarkis n’avait pas réellement eu le temps de repenser à l’acte de sabotage tendu par le Mossad. Depuis plusieurs mois, les services secrets Israélien souhaitaient l’éliminer.

Il en devenait paranoïaque.

Chaque personne le fixant, le dévisageant d’un profond et insistant regard était perçu comme un agent de l’institut.

Sa colère monta.

Planté derrière la grande baie vitrée de sa suite, Sarkis regardait le balai des ombres dans le ciel qui allait former un violent orage. Demain il sera à Londres et ensuite il rentrera à New York.

Chez lui.

Loin.

Sarkis hésita un instant. La main plongée dans la poche de son pantalon de costume. Son Blackberry sous les yeux. Il devait régler un autre problème.

Deux sonneries se firent entendre.

Une voix.

Menaçante.

– Je vous avais bien indiqué qu’il ne fallait pas me joindre avec votre numéro personnel, fît la voix cassante.

– Je sais bien, mais je devais vous parler, balbutia Sarkis

– Vous faites beaucoup trop d’erreurs…

Un silence qui glaça l’assurance de l’homme d’affaires.

La voix repris brusquement.

– Vous voulez quoi ?

– Je…je voulais que vous honoriez votre part du contrat ! s’écria Sarkis au bord de la perte de contrôle.

– Vous rigolez j’espère ? Si vous m’appelez c’est pour gagner du temps. Donc vous avez échoué….Lamentablement. Comme je vous l’avais dit, rendez-vous dans soixante-douze heure à la banque.

La réponse n’avait pas tardé.

Encore plus implacable que le début de la conversation.

Levant ses yeux vers le mur blanc de sa suite, Sarkis tentait de réfléchir.

Vite.

Le temps d’une réplique cinglante pour reprendre l’avantage.

Il n’en aura pas le temps.

– Un conseil Sarkis, évitez de vous plaindre. Vous n’en avez pas le pouvoir.

La conversation stoppa nette.

La voix c’était éteinte,  laissant place à un bip bip qui réveilla Sarkis.

Il était choqué.

Relâchant ses muscles il s’affaissa dans son fauteuil blanc, le regard perdu.

Il avait échoué.

Il était désormais entré dans le chemin des condamnés.

Dans soixante-douze heures il perdra tout.

< Partie 1         Partie 3 >

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Concorda – La Theorie des Quanta 1/10

Cover Concorda La Theorie des Quanta

Premier des 10 premiers chapitres du Roman Concorda – La Théorie des Quanta, sorti le 18 Janvier (cliquez ici pour vous le procurer)

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Son costume en coton beige et sa chemise blanche au col largement ouverte sur une chaîne en or étaient fouettés par le vent. L’homme attendait que sa cigarette brûle son index et son pouce, alors qu’il avait le bras lâché le long de son corps, regardant l’horizon au travers ses lunettes Police.

La chaleur étouffante de la journée laissait place à un air frais venant de la Méditerranée.

Cela faisait une heure qu’il patientait.

Son paquet de cigarette largement entamé. Il ne fumait qu’en de rares occasions. Souvent lors d’une forte poussée de stress.

C’était le cas.

Devant lui la mer, derrière lui le silence du désert.

Autour de lui le sifflement des réacteurs et turbopropulseur d’avions allant et venant sur le tarmac de l’aéroport Dov Hoz à seulement trois kilomètres de Tel Aviv.

La capitale israélienne ne laissera pas un souvenir merveilleux à l’homme qui attendait patiemment son heure. Après avoir longuement entretenue des liens d’affaires, ses partenaires israéliens lui avaient émis une fin de non recevoir à son projet.

Un déplacement pour rien.

Un déplacement qui devait vite être oublié.

– Maudit pays…jura l’homme aspirant une ultime bouffée de poison.

La braise du mégot s’écrase dans un éclat sur l’asphalte du complexe aéroportuaire. Il avait atterrit à Dov Hoz par commodité. Moins compliqué que l’aéroport Ben Gourion, il était surtout situé plus proche de la capitale et évitait les embouteillages que l’homme d’affaires n’avait pas envie de subir. Après tout il y en avait déjà assez à New York et à Londres. Alors, pourquoi encore s’envahir d’un stress supplémentaire.

– Monsieur ?

Dans son dos, le commandant Dominique Matthieu, le pilote de la société Dassault, un ancien de l’armée de l’air tricolore, environ cinquante ans, était très méticuleux. L’homme d’affaire l’utilisait depuis plusieurs années et Matthieu était la seule personne envers qui il pouvait confier sa vie. Il ne se retourna pas, attendant que le Commandant parvienne à sa hauteur et répète en forçant sa voix pour couvrir le raffut des ronflements des réacteurs.

– Monsieur ?

– Oui je sais il est l’heure j’arrive.

La main du commandant Matthieu se posa sur l’épaule de son patron.

– Il n’est l’heure pour rien du tout, Monsieur.

Matthieu lâcha ses mots sans aucune émotion. L’homme releva la tête et le visage du pilote se reflétait sur les verres de ses lunettes.

– Dominique ?

Le commandant tourna les talons et invita d’un geste son patron qui retirait ses lunettes.

– Que se passe-t-il ?, Dominique ?

– Suivez-moi Monsieur. Je vous en prie.

L’homme d’affaires emboîta le pas de son pilote. Ses mocassins foulaient un tarmac brûlant. La fumée du goudron s’évaporait à l’horizon et le trouble brouillait la vue à plus de dix mètres. Au pied du Dassault Falcon 7X louée pour l’occasion, l’homme découvrait les visages de Jonathan et Mylan, le copilote et le mécanicien. Ils étaient l’un et l’autre livides. Le commandant Matthieu s’engagea le premier sur les marches de la passerelle de l’appareil, suivi par son patron. La cabine passagers du Falcon était baignée par le soleil couchant, le pilote se faufila vers l’arrière jusqu’au bloc des toilettes où la lumière était allumée. Le commandant s’agenouilla près du siège des W-C chimique, jeta un œil derrière son épaule et pointa du doigt le plancher.

– C’est quoi ce bordel Dominique ?

Le commandant se releva et s’effaça pour que son patron puisse lui aussi se mettre à genou.

– C’est là, monsieur…

La main du pilote trembla subitement et s’avança par-dessus l’épaule de l’homme d’affaire. Le doigt assuré quelques secondes auparavant tressaillait. Recouvrant un trou.

Minuscule.

Le boss passa la paume de sa main sur l’emplacement indiqué et sentit un faible courant d’air.

Imperceptible si l’on ne s’y approchait pas.

Mortel s’il n’avait pas été découvert.

La voix du commandant Matthieu resta neutre, toujours sans émotion

– Au-delà de dix milles pieds c’est la dépressurisation…et nous serions tous mort dans la mer Méditerranée en quelques secondes.

– Qui a…Qui a trouvé ça ?

– C’est Mylan lors de sa tournée d’inspection. Nous inspectons à tour de rôle l’appareil par mesure de sécurité. La routine en somme. Mais personne ne l’avait vu. Le découvrir maintenant tiens du miracle.

Dominique Matthieu aida son patron à se redresser. Ils quittèrent la cabine. Redescendant la passerelle. L’homme d’affaire se dirigea vers Mylan, qui baissa les yeux pudiquement, lui posant une main sur l’épaule gauche.

– Merci…Merci c’est de l’excellent travail.

Le cœur cognait dans sa poitrine.

Un miracle oui.

Cinq petites minutes et il était mort.

S’éloignant de la piste, il tira une nouvelle cigarette de son paquet et son zippo. Le commandant Matthieu, derrière lui le suivait. Remettant ses lunettes Police, l’homme tourna son buste en direction du majestueux Falcon. Chef d’œuvre de technologie et pour le coup cercueil volant des plus élégants. Malgré la chaleur, un frisson parcourrait son corps. Fermant les yeux, il leva sa tête pour contempler le ciel bleu azure.

Il pouvait hurler pourquoi.

Mais il savait pourquoi.

Marchant en direction de sa voiture, il se contenta d’un murmure

– Mossad…

Partie 2

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SpyGate – By Skylight, i kiss you

starlightLe lobby du Hilton de l’aéroport Charles de Gaulle avait cette couleur rose et marron que la lumière extérieure rendait chaude en été et froide en hiver, seulement éclairé par l’artifice des spots au plafond.  L’endroit des voyageurs de luxe en transit.

Sir Richard Brown était en retard à son rendez-vous hebdomadaire du samedi. Les fêtes de fin d’année ayant été passablement perturbées  par l’évolution récente des plans qu’il avait mis en place. Le retour du constructeur français dans l’univers qui se dessinait depuis quelques temps ressemblait à un chien dans un jeu de quille, soigneusement placé pour éviter le strike. Pourtant certaines quilles sont tombées récemment et la tension était montée d’un cran en fin de saison.

Le restaurant Hilton Skylight n’avait pas beaucoup de monde pour le brunch du samedi. Quelques couples, probablement illégitimes vu l’heure. Au fond de la salle assis comme à son habitude sur l’un des trois fauteuils clair, Atlas attendait. Atlas était le nom de code dans le système mis en place par Sir Richard Brown, qui était lui-même désigné sous le code d’Épiméthée. Atlas était connu dans son nom civil sous le patronyme de Jean-Luc de Laborderie.

– Bonjour Richard, installe toi j’ai beaucoup de choses à te dire.

Le ton était immédiat, pressé même. Sir Richard Brown estima qu’il n’allait pas repartir les mains vides de son entretien avec de Laborderie.

Le serveur arriva avec deux verres de whisky. Après une gorgée, Atlas posa délicatement son verre sur la table et plongea son regard dans celui de Brown.

– Les français a donc repris pour une livre sterling l’équipe. Tout le monde s’étonne que cela ait durée si longtemps. Mais ce n’est pas tellement la reprise du team qui a pris du temps, mais les négociations avec le grand manitou de la Formule 1.

Épiméthée posa également son verre.  Atlas repris.

– Depuis Octobre le constructeur payait discrètement les dettes et réglait les problèmes économiques de l’équipe pour rendre l’ensemble plus présentable, cela n’a pas été un problème insurmontable.

– Donc c’est surtout cette histoire de prime qui a pris du temps ? demanda Richard Brown.

– Oui et l’accord a été seulement conclu après Abu Dhabi. Cela a été compliqué, presque un chantage d’un côté comme de l’autre. Indiquait en préambule Atlas.

Sir Richard Brown regardait autour de lui. Le serveur arrivait pour la commande. La salle commença à se remplir progressivement.  Après un deuxième verre, Atlas repris son récit.

– Le constructeur ne voulait pas revenir dans la discipline sans avoir des conditions à la hauteur de son investissement dans la discipline depuis environ trente ans. Donc il a d’abord été demandé un bonus équivalent à celui perçu par les allemands.

– Oui, 12 millions d’euros et une prime de 24 millions supplémentaire en cas de titre si mes souvenirs sont bons. Précisa Sir Richard brown,  soit 36 millions d’euros.  Mais le constructeur voulait avoir le meilleur accord possible et obtenir plus d’argents. Il me semble qu’une fois l’accord orale conclu entre les deux parties, le patron de la marque française a demandé le double.

– Et tout a été arrêté net, enchaîna de LaBorderie. En réalité du coté du constructeur français on avait appris que si les allemands touchaient la première année un bonus pas très important, mais en cas de double titre, ce n’était pas 24 millions, mais bien 57 millions de plus. A partir de là, l’accord était mort. Le grand manitou ne voulait rien entendre et l’ambiance devenait sombre. Le point de non retour.

Le brunch était excellent, bien que rapide. L’heure était au café.

– Tout cela me semble logique. Pour le grand manitou, un accord verbal a la même valeur qu’un accord écrit. C’est un personnage à l’ancienne. Une poignée de main dans les yeux et c’est réglé. En plus le constructeur, d’après mes informations, menaçait l’équilibre devenu précaire de la discipline en annonçant un possible retrait. L’ambiance avait un air de trahison, précisa Sir Richard Brown.

– Oui et c’est pour cela que le constructeur a dépêché son responsable marketing, et haut placé dans la section sportive. Un vrai diplomate aux Émirats Arabes Unis pour une négociation de la dernière chance ! S’amusa Atlas.

– Ils ne voulait pas négocier à Paris ?

– Non à Abu Dhabi l’ambiance était jugée plus calme et plus chaude que les tensions qu’il pouvait y avoir dans la capitale après les événements. Les français se sentaient fort et ils savaient qu’ils pouvaient tirer un maximum grâce à cette redistribution des cartes.

Pas de primes, pas de reprise d’équipe et deux autres teams, et pas des moindres sur le carreau, estima Épiméthée.

Atlas pris une gorgé de café et en commanda un second.

– Sauf que le grand manitou n’a pas bougé. Car il se doutait bien qu’il y avait un plan B. C’était même logique, car un retrait des français et qui allait être les méchants ? Le grand manitou car il n’a pas donné assez d’argent ? Cela reste un argument de retrait moyen. Non le grand manitou a donc écouté le messager du constructeur à Abou Dhabi et a accepté sur le principe.

Sir Richard Brown s’amusa de la situation, le scénario était incroyable. Il savait que l’année précédente les propriétaires de l’équipe anglaise avaient souhaités obtenir une prime, aidé par deux autres équipes. Sur le principe rien n’était à exclure, mais l’accord final leur offrant un montant tellement ridicule, que tout le battage médiatique avait été maladroit et personne n’a rien obtenu. Mais il n’était pas impossible qu’en contre proposition, le grand manitou ait proposé l’accord de l’année précédente. Par provocation.

– Finalement, conclu Atlas, le messager a obtenu un accord avec le grand manitou. Moins que souhaité par le constructeur français, mais plus que l’accord orale. En échange du bonus le contrat d’implication du constructeur a été porté jusqu’en 2024.

Une compensation logique, estima Sir Richard Brown.

Il était 15h, la fin du brunch avait sonné.

Avec l’accord du constructeur français, il était évident qu’une nouvelle spirale infernale se dessinait. De nouvelles heures sombres et un revers à la médaille. Les vampires rodaient autour des circuits. Mais le sang commençait à manquer.

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SpyGate – L’église des ombres du froid

A SpyGate - Eglise Ste Genevièvechaque visite, le même frisson. Epimethée savait pour ce lieu de rendez-vous était symbolique pour les espions évoluant en France. L’église de Sainte Geneviève de Feucherolles est un haut fait d’embuscade. Une opération ratée, mais un lieu d’échange d’informations entre l’Est et l’Ouest.

« Une place pour la trahison », songea Sir Richard Brown, alias Epimethée, en complet marron et impaire beige clair touché par la chaleur du soleil d’hiver naissant.

Assis dans le silence, une silhouette qu’il connait que trop bien. Chaque trimestre la même scène se reproduit en hommage. C’est ici même que le fonctionnaire d’état George Pâque avait été suivi le 8 août 1963 par le contre-espionnage français alors qu’il avait rendez-vous avec son contact du KGB. Méfiant Pâque avait fait demi-tour. Le contact n’est jamais venu. Deux jours plus tard, la DST convaincu d’un rendez-vous manqué interpelle le fonctionnaire français à la sortie de son bureau de l’Otan, porte Dauphine. La première grande victoire des services français face à l’Est à l’époque.

La silhouette se leva lorsqu’elle entendit les pas de Brown. Son sourire était toujours charmant et les manières toujours expressives.

– Bonjour Sir Épiméthée !

Cette désignation fait toujours sourire Sir Richard Brown lorsque son ami la prononce. Il lui rendit la pareille:

– Bonjour mon cher Alex, comment vont les affaires ? Visiblement perturbée…

Alexeï Rublev est un des hommes du FSB attaché au sport. Une vieille tradition héritée du KGB. Un ingénieur comme il est officiellement désigné pour l’occident, gérant un laboratoire à Moscou et surtout l’un des gradés rapportant directement au numéro deux, Oleg Syromolotov.

Alexeï élude la question d’un revers de main.

– Il n’y a rien officiellement. Tu t’en doutes bien Richard. L’occident cherche à nous nuire jusque dans le sport.

Il éclate de rire.

Esquissant un sourire, Sir Richard Brown lève les yeux sur le tableau de l’institution de la Rosière, surplombant le maître autel. Une œuvre symbolique représentant la Vierge qui apparaît à Saint Dominique et lui remet un chapelet devant permettre à ce dernier de triompher de l’hérésie albigeoise guidée par le catharisme. Contrairement à la doctrine catholique, les cathares considèrent qu’il existe deux principes supérieurs, le bon (Dieu) et le mal (Satan). La création du monde, imparfaite, relève du mal et les cathares doivent s’extraire de leur prison charnelle pour retourner à Dieu. La douce époque des croisades…

– Il semblerait que l’accord entre une certaine équipe anglaise et un constructeur tarde à se mettre en place… lâche doucement Alexeï.

L’heure de la confession a débutée, estima Sir Richard Brown.

– Nous avons entendu qu’avant la signature du constructeur ayant permis de sauver l’équipe du dépôt de bilan à Londres. Un accord a été conclu. C’est un avatar de celui signé en 2009 entre les deux parties. A l’époque le fond Lamassu Capital avait promis 40 millions d’euros par année dans le budget de l’équipe pendant trois ans, pour emporter le morceau. Ici c’est la même chose. Le constructeur a demandé que Lamassu garantisse au moins 40/50 millions d’euros dans le budget de l’équipe pour 2016 et peut-être pour l’avenir.

– Jusqu’à présent elle l’avait fait avec des prêts, mais depuis deux saisons ils ont réduit la voilure avec ce soutien Vénézuélien, coupe Sir Richard Brown.

– Un soutien qui a eu beaucoup de mal à se concrétiser au-delà de cette saison entre l’équipe et le pétrolier. Tu sais ce que c’est dans ce genre de pays, il faut savoir convaincre, sourie Alexeï Rublev.

Message entendu. L’ingénieur russe continu.

– Ainsi, rapidement Lamassu a promis des choses, dont je ne sais pas encore ce qu’il en est, au pétrolier pour obtenir 45 millions d’euros pour la saison 2015. Ainsi, fort de l’accord, ils ont rempli leur partie du contrat…

– …reste plus qu’au constructeur de faire la sienne et pendant ce temps l’équipe survie.

– Elle survivra, d’une manière ou d’une autre, glissa froidement Alexeï qui se leva brusquement, salua son ami et glissa sa silhouette jusqu’à la sortie de l’Eglise.

Cent vingt secondes plus tard, Épiméthée posa un pied sur la petite place devant la porte du lieu saint. Il tourna la tête sur la droite, puis à gauche. Les ombres du froid avaient disparus.

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Avant Poste – L’avenir de Manor GP

Manor GP Mexico GP 2015Le mois du juillet a été délicat pour Stephen Fitzpatrick. L’opération d’achat de sa maison familiale pour 2,8 millions d’euros, par sa société OVO fait couler beaucoup d’encre. Affaiblit, l’homme d’affaire doit également subir les assauts d’un de ses concurrents directs et les liquidités manquent. Résultant une situation délicate pour l’autre actif de Fitzpatrick : Manor.

Crée en 2009, OVO dispose d’aujourd’hui de 400.000 clients et son chiffre d’affaire est d’environ 12,5 millions d’euros pour un bénéfice de 420.000 euros.  Au début de l’été, Stephan Fitzpatrick réalise une transaction immobilière dans le Gloucestershire à proximité du siège de son entreprise. L’achat c’est réalisé par la vente de 564 actions pour 3 millions d’euros en Juillet 2013. Les parts de l’homme d’affaire passent de 20% à 15,5%. Pendant ce temps, Ovo entrait sous les feux.

Ecotricity, le concurrent direct de la société de Fitzpatrick a déposé plusieurs plaintes auprès du régulateur d’énergie britannique, OFGEM. En gros le système d’Oxo faisant payer les clients avant de fournir l’énergie, au lieu du contraire comme le font les autres fournisseurs. L’enquête comprend plusieurs autres violations de licence. Ces allégations ont été nié par Ovo, indiquant que l’avance est destinée à obtenir les meilleures offres en gros d’électricité pour ses clients.

En Mars 2015, Fitzpatrick sauve l’équipe Manor F1, placé sous administration judiciaire depuis l’hiver. L’investissement initial s’élevait à 30 millions d’euros. C’est une caution en échange d’une option pour prendre des parts dans l’équipe. Une promesse économique pour sauver Manor de la situation.  L’équipe ne survivant durant la saison que grâce aux apports des pilotes et des droits FOM. Bien aidé par Ferrari lui fournissant un moteur 2014 contre 8 millions d’euros et McLaren qui offre sa soufflerie pour la conception de la prochaine monoplace. Une solidarité intéressée pour l’intérêt de la Formule 1. Une survie précaire pour Manor.

L’été arrivant, la chaleur de la saison contrastait avec la glace qui commençait à naitre entre Fitzpatrick et le duo John Booth et Graeme Lowdon, fondateur et dirigeant de l’équipe F1. L’accord initial entre les parties indiquait que 6 mois après l’ambition pour sauver l’équipe anglaise était de parvenir à un accord de fourniture moteur compétitif et le recrutement d’un staff de haut niveau. En septembre, un accord de fourniture est signé avec Mercedes-Benz pour 2016. L’acompte s’élève à 11 millions d’euros. Seulement la moitié aurait été payée à ce jour. Malheureusement l’argent promis de Fitzpatick peine à venir assurer l’avenir de l’équipe.

L’ultime solution pour Lowdon et Booth était de trouver des investisseurs capables d’injecter des fonds pour assurer  les saisons 2016 et 2017. Un consortium américain incarné par Tavo Hellmund et James Carney visait un pourcentage estimé à 30% et l’injection de liquidité. On parle de 30 millions d’euros et d’un budget de 85/90 millions d’euros par an. La situation avec Fitzpatrick devient compliquée, car ce dernier dispose d’une option pour obtenir la majorité du capital de l’équipe. Un accord entre les parties est indispensable afin que Manor ait un avenir.

Démissionnaire, Lowdon et Booth sont toujours présent dans l’équipe. Respectant le contrat avec l’administrateur judiciaire. Dans le même temps les intentions de Fitzpatrick sont floues. Cherche t’il un accord avec un établissement financier ou alors un investissement immobilier. Mystère. Toutefois la situation Lowdon/Booth est à mettre en parallèle à celle de Hellmund/Carney. Les deux hommes d’affaires américains souhaitent agir avant la fin de l’année 2015. Avant de dire adieux…

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Avant Poste – Le coup de poker Button-Mclaren-Honda

Jenson Button Singapour GP 2015 McLaren HondaAu micro de la Sky, Ron Dennis annonce ce que tout le monde attendait depuis plusieurs semaines : « Jenson Button restera en 2016 chez McLaren ». Le coup de poker du pilote anglais a fonctionné. Une affaire essentiellement financière.

Lorsqu’en Décembre 2014, Jenson Button prolonge l’aventure avec McLaren avec l’espoir d’un moteur Honda performant à l’horizon 2016, les clauses étaient nettes. Le salaire 2015 serait revu sérieusement à la baisse, passant de 16 millions d’euros à 10 millions d’euros (Selon les données du BusinessBookGP2015). La prolongation pour 2016 serait à la convenance de l’équipe, avec majoration importante du salaire. La date de la clause d’activation étant fixée au 30 Septembre 2015. Les circonstances étant ce qu’elles étaient, ce contrat ne disposait pas de clause de performances, car l’inconnue Honda ne permettait pas une telle définition. L’accord sera des plus classiques entre les deux parties. Image contre image, apport contre apport.

Si depuis le début de saison 2015, le comportement de Button était assez sage. Tout s’accéléra à partir de l’été. Lors du week-end du Grand Prix de Hongrie, la piste Williams se dessina avant de s’effacer assez rapidement. Buttant sur la clause d’activation de McLaren pour l’option 2016. Ron Dennis ne souhaitant pas que son pilote ne renforce l’équipe de Grove, la première réaction du maître de Woking face à la situation était de payer son pilote en 2016 à ne pas piloter, mettant à la place Kevin Magnussen qui pouvait effectuer son retour dans le paddock après une discrète saison 2014.

Ce coup de pression du maître de Woking était la première épreuve d’une situation troublante entre les deux parties. Williams était en difficulté avec Bottas et Ron Dennis ne pouvait retenir contractuellement Kevin Magnussen dans les coulisses de McLaren éternellement. McLaren étudie alors l’idée de proposer un contrat de trois saisons comme consultant à Jenson Button contre un salaire de plusieurs millions d’euros. Dennis ne souhaitant pas reproduire la même erreur qu’à l’époque de l’éviction de Mika Hakkinen en 2001, il souhaitait un rôle actif à Button si ce dernier souhaitait quitter la discipline. A ce moment précis, les histoires de retraite du champion du monde vont se mettre en place. Médiatiquement.

La rumeur sur un poste de consultant à la BBC (même présentateur dans le futur line-up de Top Gear), excite les médias anglo-saxons et leurs relais. Discrètement l’indication de l’option 2016 de Button envers McLaren s’accompagnerait d’une inflation salariale (17 millions d’euros au lieu de 10) n’était qu’un indice vers un autre projet. La recherche d’alternative chez McLaren et Button. Le premier savait qu’il allait perdre des sponsors pour la saison suivante, tandis que le second souhaitait bien faire valoir sa valeur.

De l’autre côté de la Manche du côté de Viry-Châtillon on étudie le marché pilote. L’option d’un retour de Renault via la reprise de Lotus F1 Team s’annonce comme effectif. Mais pas à n’importe qu’elle prix. Le départ de Romain Grosjean est connu, il faut le remplacer par une pointure aux côtés de Pastor Maldonado qui garantit 45 millions d’euros de sponsoring pour 2016. Un pilote capable de mettre la marque au losange sur le devant de la scène médiatique et sportive. Inspiré par le marketing Mercedes AMG F1, les hommes de Renault estiment que Button pourrait être l’équivalent de Michael Schumacher. L’entourage du champion anglais pense la même chose et de discrets contacts sont mis en place juste avant le Grand Prix d’Italie.

La course de Singapour sera l’ultime accélération. Déçu par les performances du moteur Honda, Button s’épanche ouvertement dans le paddock. L’idée d’une retraite s’annonce comme inévitable. Les spéculations font état d’une déclaration en marge du Grand Prix du Japon. En coulisse, le pilote joue son ultime composition. Il sait que McLaren hésite pour 2016 et que ses options hormis un intérêt rapide de Renault, ne sont pas nombreuses.  Pendant le week–end nippon Ron Dennis et Jenson Button se sont entretenus longuement. Le champion anglais a exprimé sa lassitude de se battre pour des 10 ème places depuis trois saisons maintenant. Le message a été entendu, les promesses ne fonctionneraient plus entre les deux hommes. Il faut désormais que des étapes soient franchises. A la suite du Grand Prix, Dennis a annoncé que Fernando Alonso et Jenson Button seront bien pilote McLaren Honda en 2016. Fin de l’histoire.

En réalité, Dennis a fait ses calculs. Le salaire de Fernando Alonso baissera en 2016, selon un effet contractuel connu. Augmenter Button c’est maintenir l’équilibre des dépenses et mettre aussi la pression sur Honda. Car prolonger les deux champions du monde est considéré comme une marque de confiance au milieu d’un climat compliqué entre les deux partenaires. D’ailleurs, Honda a accepté d’aider McLaren pour payer la moitié du salaire 2016 du champion du monde 2009. Une victoire de Ron Dennis. L’opération Button sera finalement moins coûteuse que prévu.

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Hyrmyz – Une saison de transfert F1 médiatique

Caducée HermesDébut septembre, la chaleur étouffe le paysage de son voile troublant l’horizon. Marrakech à cette période de l’année n’est plus aussi envoûtante, la fin de l’été approche. Le Prince Ibrahim consulte son Oméga Speedmaster, il a rendez-vous dans une demi-heure à l’hôtel Four Seasons avec une de ses connaissances du milieu des affaires. L’homme, ancien ministre européen est devenu après sa retraite au sein de l’institution bruxelloise un consultant auprès de nombreux présidents africains et un homme d’affaires dans le milieu du sport automobile. Il conseillait la carrière de quelques jeunes pilotes, dont un aspirant au Grand Prix One dans les prochaines années.  Aires Ademar était un homme averti des rumeurs du paddock.

Installé confortablement dans un fauteuil taupe aux oreillers trop grands, mais permettant de masquer un problème de lombaire lancinant, Ademar fît un large sourire en voyant le Prince franchir la porte typique des anciennes bâtisses marocaines. Le hall du Four Seasons avait deux pièces composées de petit salon de quatre places disposées comme des ilots sur un large et sobre tapis recouvrant le marbre croisé du sol. Il était préférable de s’installer l’un à côté de l’autre, plutôt que l’un en face de l’autre. La cause étant que la table basse, imposante, ne favorise pas le dialogue les yeux dans les yeux. Ce sera donc profil à profil que le Prince et Ademar savourent leurs cocktails.

Ademar était un homme ayant l’assurance de ce que la réussite fait devenir avec le temps. Ses tempes blanches trahissaient l’absence d’âge de son visage. Grand, les yeux noirs vous transperçant à chaque fixation, il était ce soir là habillé sportivement avec son polo Under Armour bleu et son pantalon de golf ocre.

Le prince se dit qu’Ademar allait probablement faire une partie de golf nocturne après leur entretien. Ainsi l’entretien sera bref.

Cela n’avait plus qu’une dizaine de minute pour faire le point sur leurs affaires communes, avant de parler du Grand Prix One. Le Prince osa débuter la conversation.

– Nous y voyons plus clair désormais sur le marché des transferts, mon cher. Mais je me demande, toute ses histoires autours du remplacement de Raikkonen n’avaient pas un autre but ?

Ademar trempa ses lèvres dans son cocktail et reposa son verre sur la table basse. Il semblait chercher ses mots.

– Simplement l’objectif était de contrer Steve Robertson en agissant de la sorte. Robertson est un excellent agent communication et la Scuderia ne souhaitait pas subir médiatiquement les exigences du finlandais pour 2016. Exigences qui commençaient à devenir importante.

– Le fameux concept de l’équité chez Ferrari, souffla le Prince.

– Exactement, finalement le fixe du finlandais a été divisé par deux par rapport aux exigences, mais d’un autre côté, les italiens ont été généreux,  car la prime des points est plus importante et le plafond est passé de 30 à 40 millions.

Assez généreux en effet, mais cela n’explique pas pourquoi le battement médiatique a été si insistant. Le Prince Ibrahim lança l’ancien ministre sur ce terrain.

– Mais pourquoi les rumeurs sur Bottas ont pris une telle ampleur ?

Ademar tourna la tête et fixa le grand salon. Guettant une oreille indiscrète, à moins que ce ne soit une silhouette féminine qu’il attendait…

–  C’est le concept de l’effet domino à l’italienne ! C’est même assez astucieux de la part des hommes d’Arrivabene. En misant sur Bottas, il touchait Mercedes, Williams et Raikkonen. L’agent du finlandais était au départ Toto Wolff  et tout le monde est convaincu que Bottas est promis à un avenir avec la marque allemande, en détournant l’esprit de Wolff médiatiquement cela permettait de faire gagner du temps.  Williams,  car c’est un rival pour le podium depuis deux saisons désormais et enfin Raikkonen, car finalement la Scuderia a pu négocier aux conditions qu’elles souhaitaient, tout en faisant croire qu’elle discutait avec un finlandais plus jeune que lui.

– Très astucieusement joué, mais il y a eu des conséquences… songea à voix basse, le Prince.

– Oui, chez Williams la prise de pouvoir de Claire Williams commence à se faire sentir. Cet été,  elle a présenté en conseil d’administration son projet de reconquête du titre. Ce projet s’inspire de Benetton et Renault. À savoir construire une équipe autour d’un seul pilote pour compenser le manque de budget. C’est une révolution entre les murs de Grove.

– Mais la prolongation de Bottas va coûter cher non ?

– Pas réellement, il est payé 2 millions.  Avec le projet de Williams autour de lui, nous entendons que l’évolution sera d’un million d’euros par année pour le prochain contrat. Mais de la même manière que Ferrari avec Raikkonen, Williams souhaite maintenir ses coûts en construisant l’équipe autour de Bottas avec un statut de pilote numéro 1 à la clé. Finalement cette situation est bonne pour tout le monde…

– C’était donc le premier transfert purement médiatique de l’histoire de la Formule 1 ! s’amusa le Prince.

– En effet, Ferrari a très bien manœuvré. Ils ont renouvelé Raikkonen à leurs conditions, ils ont affaiblit sur la période médiatique leurs adversaires, d’un côté Ricciardo qui a été le premier à avoir été visé et dans un second temps Williams. Mais d’un autre côté  ils ont renforcé les positions de ces équipes pour les négociations avenirs. C’est bien joué.

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Avant Poste – McLaren et le piège Honda

McLaren MP4-30 Monza GP 2015Par lettre à l’entête du logo rouge de Woking et paraphé par Ron Dennis, les mots sont durs, exaspérés. Dans son bureau dans le quartier de Minato, haut lieu de la technologie de Tokyo, Takahiro Hachigo prend note de la demande de son partenaire anglais : Remplacer le responsable de sa division F1, Yasuhisa Arai. Un symbole d’une situation qui ne va absolument pas dans le sens du projet imaginé par Dennis il y a quelques mois.

Pour le moment la situation d’Arai reste en l’état, pour combien de temps ? Le management japonais attend que les feux médiatiques s’éloignent pour agir. Cela a été le cas par le passé. L’hiver donnera raison à un changement. Pendant ce temps à Woking l’usine commence à perdre son sang froid.

Communication contre communication, McLaren répond à Honda pour ce qui devient un épuisement de crédit médiatique avec le temps. La dernière annonce d’Arai en Belgique, que le moteur Honda serait supérieur au moteur Renault et rattrapera le moteur Ferrari en fin de saison, a été vivement critiqué côté McLaren. Certes le moteur est plus puissant (+20cv), mais le système hybride ne fonctionne pas correctement, ce qui cause souvent en course des pertes de 160cv de puissance. Expliquant les soudains trou de performance en course des machines de Fernando Alonso et Jenson Button. Une situation qui commence à interagir sur le budget de McLaren.

Après avoir négocié une prolongation d’une année avec Diageo Group (via Johnnie Walker), les hommes du marketing de McLaren pensaient obtenir un sursis. Le contrat sur une base de 3 millions d’euros (selon le BusinessBookGP2015) est valorisé 20 millions d’euros sur la voiture. L’espoir était de faire payer ce tarif pour la saison 2016. En vain. La marque de spiritueux se concentrera sur son sponsoring en Formule 1. L’autre échec concerne la stratégie avec Banco Santander. Un accord compris entre 2 et 7 millions d’euros (suivant un jeu d’options sur résultat autour de Fernando Alonso), l’espoir de faire de la banque ibérique son principal sponsor pour 2016 s’envole également. Les dirigeants de Banco Santander préfèrent conserver leur relation avec la Scuderia Ferrari. Cette décision est aussi le fruit d’une erreur de la part de l’équipe marketing McLaren. En effet, l’établissement bancaire espagnol ne souhaite plus utiliser l’image de Fernando Alonso pour faire sa promotion, mais souhaite utiliser la Formule 1 et la Scuderia Ferrari, comme plate-forme d’affaire. Un échec remettant en cause le concept même du marketing chez McLaren.

Ainsi ce n’est pas 27 millions d’euros qui sont perdus, mais seulement 5 ou 9 millions d’euros d’aujourd’hui et 50 millions au bout du compte. Une chute énorme qui rend de plus en plus dépendant McLaren du financement de Honda (300 millions d’euros selon les estimations du BusinessBookGP2015). Une situation complexe.

En coulisse McLaren cherche des solutions. Elle a proposé d’embaucher quelques ingénieurs Mercedes-Benz pour comprendre et améliorer le moteur Honda, comme Red Bull Racing a procédé avec Renault Sport via Mario Illien. Refus japonais par fierté. Même situation concernant la recherche d’un partenaire technique permettant d’apporter un peu de cash dans la machine McLaren. La diversification des sports prémiums et des solutions marketings rendent la tâche longue à se traduire.

Actuellement 9ème du classement constructeur, McLaren craint gagner moins en price money de la FOM et être encore plus dépendant de Honda. En 2016, si le salaire de Fernando Alonso baissera légèrement, celui de Jenson Button passera de 10 à 17 millions d’euros. Sans l’ombre de sponsors et une baisse des droits TV, garder le champion du monde 2009 serait impossible au tarif souhaité. C’est pour cela que durant un instant l’option Pastor Maldonado et PDVSA a été pensée, mais c’est le partenaire de 20 ans, Mobil 1 (Exxon Group) qui ne souhaite guère cette confrontation ayant un arrière goût de géostratégie. Le temps passe et les nuages recouvrent la luxuriante usine de Woking de doutes.

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Concorda

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Cela faisait longtemps que je souhaitais écrire un roman parlant de sport automobile. C’est désormais réalité.

Sorti le 23 Mai 2015 Concorda est désormais disponible pour le plus grand nombre.

Synopsis : Steven Cornell est un journaliste anonyme travaillant pour le site AeonLine.com. Sa vie bascule lorsqu’il entre dans la vie du journaliste d’investigation en même temps que dans le monde des Grand Prix. A la recherche de la vérité, Steven Cornell découvre un autre univers. Plus sombre celui là.

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