Archives de la catégorie : Technique F1

Vers une réévaluation de gel moteur

Red Bull clair obscureEn annonçant la puissance de 875 cv de son évolution moteur, Renault Sport F1 a également laissé entendre clairement la fin du système de jeton permettant de « geler les moteurs »

Le système avait été introduit il y a dix ans par la Fédération Internationale de l’Automobile et son ancien président Max Mosley, dans le double but de maintenant la course à la puissance à un seuil acceptable et limiter les coûts. Lors de l’introduction du nouveau bloc 2014 le principe a été repris en variant les modifications de pièces dans le moteur (38% pour la saison 2016, 30% en 2017, 23% en 2018 et 5% en 2019 et 2020. Ce principe devait permettre, dans l’esprit, de réduire les coûts de manière drastique, tout en ouvrant les possibilités en performances. Il n’en a rien été.

En 2015 seulement 8% des pièces ont été gelés, selon diverses informations en OFF. Le principe de jetons, largement revus avec l’arrivée de Honda et l’insistance de Renault a donc volé en éclat. En 2015, 32 jetons ont été accordés, ce qui signifie que 48% du moteur pouvait être modifié !

Renault et Honda en ont profité pour tenter de rattraper leur retard, tandis que Mercedes au GP d’Italie a utilisé ses jetons pour concevoir un bloc ultra puissant pour la fin de saison et le début de la suivante.

Pour entrer dans le détail, si un piston était nouveau cela en coûtait 2 jetons. Un nouveau système d’allumage, un seul jeton et le changement de la chambre de combustion l’équivalent de trois jetons.

L’ambition est d’imaginer un nouveau système à l’horizon 2018, destinée à réduire à la fois les coûts jusqu’en 2020 et la puissance. En attendant, la course à la puissance sera effective et la puissance augmentera, comme le prix des moteurs…

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2003, quand Honda s’est remis en question

BAR 006Si le retour de Honda en 2015 ne c’est pas accompagné de succès, il faut se souvenir que son dernier retour en 2000 a été assez similaire. La cause était la même : la philosophie.

Après une période glorieuse entre 1984 et 1992, Honda avait décidé de revenir comme constructeur à la fin des années 90. Le doute sur la compétitivité de l’ensemble a fait changer d’avis la direction du constructeur japonais qui accepta de fournir son nouveau moteur le RA00E à l’équipe BAR. Ce bloc était en réalité une version à peine améliorée du Mugen-Honda MF301HE. Annoncé pour 110/112kg et une puissance de 815 cv (version spéciale Suzuka), il ne fournissait en réalité que 10 cv de plus que le Mugen, soit 780 cv en course

2001, Honda présenta le RA001E ouvert à 80°C, le premier nouveau moteur de la marque. Mais encore un bloc de l’ancienne génération (620mm de longueur, tandis que les autres moteurs étaient plus court de 40mm), au poids similaire à son prédécesseur et dont la seule innovation était son angle. La puissance annoncée était de 830cv, mais en course les BAR 003 disposaient de 795 cv et 815cv. Soit un retard assez important par rapport à la concurrence (BMW fournissait déjà 838 cv en course et 858cv en qualification).

Le retard technique étant compensé le plus souvent par un excès d’innovation, Honda présenta le RA002E en 2002. Un V10 à l’angle de 108°C pour 92kg  et annoncé à 835 cv en qualification (il fera même 870cv en configuration Suzuka), mais seulement 800cv en course. Certes le moteur était compact, mais il manquait de fiabilité (vibration excessive) et de puissances. Sous l’impulsion de David Richards, le nouvel homme fort de l’usine BAR, Honda a été invité a échangé avec l’équipe technique de Brackley.  Un changement de philosophie devait s’opérer.

Le changement ou stopper

Paradoxalement l’arrivée de Toyota dans le paddock en 2002 a poussé Honda à un changement. Rompant avec son traditionnel système de rotation d’ingénieurs qui interdisait toute stabilité, un nouveau président de Honda Racing est nommé en la personne de Shoichi Tanaka. La première décision de ce dernier est de rappeler l’ingénieur Takeo Kiuchi. Malheureusement le RA003E était déjà conçu.

Ce bloc ouvert à 90°C était compact et avait l’unique ambition de combler le retard de puissance sur les moteurs les plus compétitifs de l’époque, née avec 835cv il augmentera sa puissance pour atteindre les 900cv souhaité. Malheureusement cette hausse de puissance par l’augmentation du régime s’accompagnait d’une hausse massive de la consommation. Honda décida que le RA003E serait un moteur intermédiaire et que son RA004E devait être LE premier véritable moteur de la marque.

En coulisse la mentalité technique avait fait sa mutation majeure. Auparavant la puissance était augmentée par le régime et la fiabilité compensée par le poids,  ce n’était plus le cas. Au moment ou Honda c’était rendu compte que tous les constructeurs savaient construire un bon moteur de F1, les ingénieurs reprenaient des recettes des années 90. Obsolète.

Ouvert à 90°C comme son prédécesseur, le RA004E était plus compact, léger et fiable. La puissance de 900cv a été un postulat de base et ce bloc a été la base de la puissance des BAR. Le RA005E  flirtant en 2005 avec les 980cv en qualification.

Cette époque était unique dans l’histoire de Honda. L’époque ou l’usine anglaise était « moteur » dans le développement au Japon. Aujourd’hui la philosophie est revenue aux années 90 et début des années 2000. L’histoire nous montre que cela n’a pas été un succès.

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Pat Fry : Faire entrer Manor dans une autre dimension

Manor GP LogoL’annonce Lundi de la signature de Pat Fry comme consultant de l’équipe Manor est le premier signe de l’évolution de l’équipe anglaise, comme une junior team de Mercedes-Benz.

Fry est un ingénieur ayant une doctrine qui n’a pas réellement évoluée depuis une dizaine d’année. Venant en ligne droite du bureau d’étude Renault ou il a été l’un des concepteurs du système de la conception en équipe doublé (une équipe concevant une monoplace une saison et une seconde équipe pour la saison suivante), l’homme a ensuite signé chez McLaren en 2008, puis chez Ferrari en 2011. A chaque fois, Fry a initié le concept de la double équipe de conception avec moins de succès qu’à l’époque de Renault F1.

Toto Wolff souhaite faire progresser Manor. La signature de la fourniture moteur Mercedes-Benz pour 2016 s’accompagne d’un consulting technique informel. Une réponse allemande au projet Haas/Ferrari, qui reste un partenariat de soupçons.

Entre 2012 et 2013, Pat Symonds avait mis en place un bureau d’étude pour installer une culture de conception qui a permis une première progression. Pat Fry mettra en place deux équipes de conception pour la monoplace 2017 et 2018, car la monoplace 2016 est en réalité celle qui devait rouler en 2015. En cela, Manor s’inspirera à son échelle de ce que Mercedes AMG F1 a mis en place entre 2011 et 2014, avec l’embauche de Bob Bell, Aldo Costa et Goeff Willis.

Je vous invite à lire dans le détail : L’héritage Ross Brawn et Brawn GP 

Pendant que Force India cherche à imiter Williams, Manor va ressembler à une mini Mercedes AMG F1 avec l’ambition de viser le milieu de grille et même pourquoi pas la place de Williams à moyen terme.

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Note du Mardi – Guerre technologique F1 vs 24 du Mans

Note du mardiDepuis une décennie, deux discours justifient la présence des constructeurs en Formule 1. Le premier est que la F1 est un outil d’image fort permettant de vendre des voitures. Le second est que la technologie avancée de la F1 permet d’innover sur la voiture de « monsieur tout le monde ». Mais lorsque la rumeur d’un retour de  BMW aux 24h du Mans avec un projet de moteur hydrogène, le marketing F1 vole en éclat.

Un discours marketing, vieux de 10 ans pour la F1

Le discours est passablement bien rodé. Du côté de Stuttgart, Mercedes-Benz avance ses pions pour convaincre son board que l’investissement F1 est bon pour l’image de la marque. 250 millions d’euros sont investit chaque année. Plus intéressant, le constructeur allemand a menacé de quitter la discipline reine du sport automobile en 2013 dans le cas ou le moteur du futur (celui que nous connaissons aujourd’hui) n’intègre pas des technologies hybrides proches de ce que l’on peu vendre à des clients. En cela, la Formule 1 est entré par la petite porte de l’innovation technique.

La diversité pour séduire

Avec la récente rumeur d’un retour à l’horizon 2018 de BMW aux 24 du Mans, avec un prototype évoluant avec une pile à hydrogène (ou carburant hydrogène), la ligne est franchie concernant le degré d’innovation. Aujourd’hui Toyota, Audi et Porsche évoluent avec des technologies différentes, pour des performances équivalentes. Rendant passionnante la confrontation, car chacun à raison sur le fond. Le bénéfice de cette bataille sur la piste mancelle et ailleurs dans le monde sera pour le client futur.

Au moment ou la F1 cherche à préserver l’unité autour de son turbo//hybride introduit en 2014, tuant dans l’œuf l’idée d’une alternative. Le Mans cultive la diversité. Toyota utilise un moteur V8 essence 3,7L  atmosphérique de 520cv accouplé à deux récupérateurs d’énergie (ERSA), un stockage d’énergie (ES) et deux moteurs électrique (MGU) pour une puissance maximale de 480 cv. Soit un total de 1000 cv. Audi disposera d’un V6 4L turbo diesel accouplé à deux récupérateurs d’énergie et moteur électrique pour 1000cv également. Enfin Porsche dispose d’un V4 2L turbo d’une puissance de 550cv et d’une partie hybride similaire à celle de Toyota et Audi proposant 400cv. Soit 950 cv total environ.

Imaginons…

Si on s’inspire de la réglementation LMP1, la Formule 1 pourrait proposer un moteur V6 1,6L turbo et une partie hybride de 163 cv comme aujourd’hui (soit environ 950cv à terme). Un moteur 3L bridé et le système hybride (960cv)  et un moteur turbo diesel de 3,5L/hyrbide (960cv environ). L’équivalence de puissance serait compenser par le poids de l’unité motrice (un moteur pèse plus lourd qu’un V6 1,6 turbo). Un bon moyen d’avoir environ 1000cv et de diversifier les possibilités pour les constructeurs…

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Faire plier les constructeurs

Mexico GP 2015Les moteurs hybrides resteront la motorisation de la Formule 1 jusqu’en 2020. Depuis le début de semaine à Genève, le Strategic F1 Group et la Commission F1 ont multiplié les réunions afin de trouver un compromis. Résultat de six mois d’intenses pressions politiques.

La situation de Red Bull Racing sur le marché moteur a été la sonnette d’alarme. Devant le mutisme d’intérêt de Ferrari et Mercedes-Benz sur la question des moteurs et de leur coût, la Fédération Internationale de l’Automobile a mandaté son président Jean Todt et Bernie Ecclestone pour trouver une solution en usant médiatiquement de leur influence. En réalité, cette nomination est un étage supplémentaire de la fusée décisionnelle de la F1 et un moyen de pression évident. Le Strategic Group F1 ce transformant en protectorat d’intérêt des constructeurs automobiles, rendant le message compliqué à comprendre. Le duo Todt-Ecclestone est mandaté pour stopper la dérive et désigner médiatiquement les constructeurs comme ceux ne voulant pas changer les choses.

L’idée d’un moteur alternatif turbo 2,5L sans récupération d’énergie a été le début d’un retour à la réalité.  Pour contrer cette proposition moteur, les constructeurs ont lancé l’idée de baisser à 12 millions d’euros les moteurs en 2018. Cette proposition c’est accompagné par la condition qu’aucun nouveau moteur autre que ceux d’un constructeur automobile ne propulse une Formule 1. Allant même, par la voix de Sergio Marchionne (Fiat-Chrysler) à proposer que Bernie Ecclestone subventionne dès 2016 l’écart entre le prix des moteurs actuel (27 ou 28 millions d’euros selon les estimations) et les 12 millions désignés comme acceptable.  De son côté l’argentier de la Formule 1 souhaite non pas une réduction du prix de quatre moteurs, mais l’introduction d’un cinquième voir d’un sixième pour proposer des alternatives.

Les constructeurs ont ainsi promis que la situation de Red Bull Racing en 2015 ne se reproduira plus. Réduisant l’impact du moteur alternatif. En parallèle, la FIA a promis de son côté une réglementation plus agressive pour 2018, dont les propositions devront être élaboré par les constructeurs et les équipes. Relançant un nouvel élément dans la balance pour faire plier l’influence grandissante de Mercedes-Benz et surtout FIAT.

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Honda – La perception du futur

McLaren Honda 2015En indiquant que si Williams souhaite avoir une chance de remporter le titre mondiale, l’équipe de Grove devait changer de moteur en osant passer de Mercedes-Benz à Honda, Damon Hill met le doigt sur un détail important : la place du constructeur japonais dans l’échiquier.

Après une saison difficile, malgré une courbe de puissance évoluant progressivement, tout en étant encore derrière Ferrari et Mercedes-Benz.  Honda devrait être, selon le champion du monde 1996, dans de bonnes dispositions pour la saison 2016. Tandis que la marque allemande et la Scuderia Ferrari gèrent leur fourniture moteur à la fois politiquement et sportivement, en faisant varier les évolutions de leur client, Honda ne sera pas dans cette optique, car simple fournisseur d’unité moteur, mais visant la domination. Seule manière d’obtenir la visibilité nécessaire pour un retour sur investissement massif.

Le contrat McLaren indiquait une fourniture exclusive pour une saison (2015) et une possibilité d’ouverture sur le marché dès 2016, mais sous conditions de la part de McLaren qui disposait d’un droit de véto. Un droit utilisé l’an dernier avec Red Bull Racing, mais qui n’existe plus aujourd’hui. Toutefois, le constructeur japonais a indiqué qu’il serait disposé à équiper l’équipe que son choix en complément de McLaren en 2017. Une promesse d’avenir pour une alternative qui pourrait être séduisante.

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F1 – Le fracas des mondes moteurs

Abu Dhabi 2015Le 15 Janvier les constructeurs de moteurs F1 ont proposé, via le Strategic Group du 18 Janvier des moteurs moins coûteux à l’horizon 2018. La réponse à la volonté de Bernie Ecclestone et Jean Todt, mandatés depuis l’Automne pour résoudre ce point sensible de la Formule 1 : Les moteurs sont beaucoup trop coûteux.

La méthode pour réduire le prix d’un moteur est assez simple. En 2009, Max Mosley avait pointé du doigt le fait que les moteurs clients avaient un coût important et qu’il fallait réduire à 5 millions d’euros et en limiter le nombre à 8 pour la saison. De son côté la FOTA, avait proposé que le prix soit de 12 millions d’euros, puis de 8 millions deux ans plus tard. En 2010, les constructeurs moteurs ont proposé leur moteur 12 millions et la FIA a favorisé Cosworth qui facturait son bloc 6,5 millions d’euros. Comme prévu dans l’accord interne à la FOTA, Renault, Ferrari et Mercedes-Benz ont réduit le prix de leurs moteurs à 8 millions d’euros en 2011.

L’intervention musclée du président Mosley en fin de mandat a été déterminant pour réduire le prix des moteurs ces années là.

Depuis l’introduction des unités hybrides il y a deux saisons en Formule 1, le contraire du plan de la FIA c’est appliqué. Initialement avec le système de gel des pièces, les coûts devaient baisser drastiquement pour proposer un ensemble au prix de 8 millions d’euros à l’horizon 2018/2019. Sauf que c’est tout le contraire qui se produit. Chaque année les constructeurs profitent des modifications de réglementation pour augmenter de 10% les coûts entre 2014 et 2015 et entre 2015 et 2016. A ce rythme, en 2019 le prix pour une équipe cliente aurait été de près de 40 millions d’euros.

L’histoire ayant une tendance à bégayer dans le paddock, Mercedes-Benz, Ferrari, Renault et Honda proposent la même chose qu’en 2009. L’idée du moteur alternatif fondée sur une étude Illmor au début de l’hiver n’étant pour eux qu’une agitation médiatique et l’équivalent moderne du Cosworth V8 de l’époque. Leurs  proposition d’offrir à 12 millions d’euros les moteurs en 2018 est une réaction, avec une contre partie  toutefois.

Le club des 4 constructeurs propose qu’il n’y ait aucun nouveau moteur autre que ceux d’un constructeur automobile. Afin d’éviter un remake de Cosworth. Cette idée ne semble pas satisfaire Bernie Ecclestone qui ne souhaite pas une réduction du prix de 4 moteurs, mais un 5ème moteur (voir un 6ème) plus simple et provenant de structures privées. Le souvenir d’un moteur subventionné par la Formule 1 depuis le programme PURE de 2011/2013 est toujours vivace et pourrait être une source de revenue nouvelle pour la discipline.

Au même moment, Max Mosley provoque les constructeurs en proposant qu’une saison soit réalisés avec deux blocs seulement, ce qui réduirait mécaniquement le coût de 50% , ainsi que la puissance des moteurs. Un coup d’épée dans l’eau.

Tout cela signifie que d’un côté il y a des constructeurs cherchant à rentabiliser médiatiquement et économiquement leur programme F1 et de l’autre un homme d’affaire qui cherche à pérenniser son empire en cherchant des solutions nouvelles, techniquement et économiquement.

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Poker moteur autour du moteur F1 2017

Fernando Alonso Abu Dhabi 2015 McLaren HondaL’avenir moteur en Formule 1 est en large discussion. L’ambition de mettre en place une motorisation alternative V6 Turbo 2,2L ayant échoué récemment, les dirigeants de la discipline planche sur des alternatives. Il faut dire qu’il y a urgence en la matière.

La dérive était inévitable. Les unités moteurs disponibles aujourd’hui ont un coût augmentant de 10% chaque saison. Si en 2014, un moteur avait une valeur de 22 millions d’euros, le prix est passé en 2015 à 24 millions, puis 26,4 millions. A ce rythme à l’horizon 2019/2020, ce sera un moteur à près de 40 millions d’euros qui sera proposé aux équipes afin d’être compétitif. Sachant que le seul moteur compétitif est le Mercedes-Benz. L’équation est intenable.

Surtout qu’elle est à contre courant de l’ambition initiale du projet. En gelant progressivement les pièces moteurs par la réglementation FIA, le prix du moteur devait baisser chaque saison pour atteindre 8 millions d’euros à en 2019, selon les estimations datant de 2013. Une éternité de bon sentiments, car depuis lors l’arrivée de Honda et le retard de Renault ont fait voler en éclat le principe de base du gel moteur.

Si l’échec de la mise en place du moteur alternatif est acté, il est relatif, car la cause est désormais entendue : il faut que les constructeurs réduisent les coûts d’une manière ou d’une autre. La fourchette de prix est déjà annoncée entre 12 et 15 millions d’euros par an maximum. A Abu Dhabi la FIA a proposé de supprimer le système hybride MGU-H, afin de ne garder que le moteur turbo MGU-K, ce qui signifie une réduction de 160 cv de la puissance moteur et surtout un retour en arrière politique. Car ce moteur à évoluer en un univers hybride complexe pour satisfaire les constructeurs présents dans la discipline, chassant Audi, Pure et Cosworth qui étaient pourtant intéressé par une approche turbo avec récupération d’énergie plus simple.

Toutefois, si l’idée d’un retour en arrière est intéressante sur le papier, elle ne plait pas à Mercedes-Benz et Honda qui menace ouvertement de quitter la discipline, car elle ne répondra pas à leurs aspirations. La solution se dirige vers une unité moteur standardisée, avec le concours de la marque allemande. Cette dernière a proposé ses services à Renault, puis Honda depuis Septembre, afin d’aider à rendre plus compétitif leur programme moteur. Pire, l’idée sous jacente est que seules les équipes officielles pourront bénéficier du développement moteur et donc jouer les premiers rôles. C’est-à-dire que les équipes clients paieront 15 millions d’euros un moteur qui n’aura aucun développement durant toute la saison.

Et si l’idée était d’imposer un moteur turbo au GP2 sur la base du projet V6 Turbo 2,2L low cost pour augmenter le nombre de client et permettre d’élargir la vision d’ensemble ?

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F1 2015 – La puissance moteur (update 2)

S’inspirant de la saison précédente, Mercedes-Benz, Ferrari et Renault (suivi par Honda cette saison), ont planifié une stratégie d’évolutions moteur en augmentant progressivement la puissance. Plus intéressant est de découvrir la puissance des moteurs clients et leur évolution durant la saison.

Annoncé entre 835 et 850cv en début de saison, via un système d’ajustement de puissance selon les configurations de circuit, le moteur Mercedes-Benz n’avait pas réellement évolué jusqu’au Grand Prix d’Italie. La nouvelle évolution préfigure le moteur 2016 et sa puissance est estimée autour de 870cv.  Si officiellement le constructeur allemand est tenu à équiper ses équipes clientes de manière identique, ce n’est pas tout à fait le cas. Williams, Force India et Lotus ne disposent pas de cette dernière évolution, chacun a débuté avec 810 cv en début de saison et dispose désormais d’une puissance comprise entre 835 et 850cv.

Côté Ferrari le progrès a été spectaculaire depuis 2014. L’objectif des 850cv annoncé n’est pas encore atteint. Débutant la saison avec 810cv, depuis le GP du Canada la puissance est passée à 830cv, mais une nouvelle évolution a été abandonnée au profit de 2016. Sauber a débuté la saison avec la même unité de puissance moteur que la Scuderia (810cv) et dispose pour la fin de saison de l’évolution moteur du Canada. Manor dispose du moteur 2014 produisant une puissance de 780cv.

Ne jouant pas la carte de l’objectif de puissance, Renault avait annoncé environ 810 cv pour son moteur 2015. En coulisse la prochaine évolution devait atteindre 830 cv elle était prévue pour le GP des USA. Pour la saison prochaine, l’unité moteur aurait un développement lui permettant d’obtenir les 850 cv annoncé initialement.

Honda annonce que son moteur est équivalent en puissance à celui de Ferrari, soit 830cv. En réalité la marque nippone applique son plan annoncé en début de saison. L’évolution 1 devait obtenir progressivement une puissance de 735cv. La seconde 785 cv, la troisième 835cv et la quatrième est annoncé en coulisse comme ayant une puissance de 870cv pour 2016.

Pour la saison 2016 l’évolution de puissance est estimée :

Mercedes-Benz : 870 – 900 cv
Williams et Force India (Aston Martin) : 850 cv
Manor : 835 cv

Ferrari : 860 – 880cv
Sauber et Haas : 830cv

Renault : 850cv

Honda : 870cv

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