Note du Mardi – La privatisation de la FIA
Une question demeure depuis plusieurs mois, qu’elle est le pouvoir de la Fédération Internationale de l’Automobile, depuis la reprise de la Formule 1, par Liberty Group ? Finalement très peu.
L’apparition de Jean Todt à la télévision en marge du GP d’Italie à Monza, rendant hommage à Anthoine Hubert ayant certes remis la Fédération dans son rôle de protecteur, mais surtout réduit le pouvoir fédérale à celui réduit de garant de la sécurité. Mais son influence n’est plus.
Loin des longues batailles des années Mosley et début du premier mandat Todt, depuis 2013, il ne se passe plus rien et le passage de témoin entre Bernie Ecclestone et Liberty Group a accéléré cette transparence. Le troisième mandat Todt en décembre 2017 était passé relativement inaperçu.
La FIA ne donne plus le tempo, c’est désormais Ross Brawn, au nom du nouveau détenteur des droits commerciaux qui symbolise le changement. La FIA, cerné par deux mesures, n’est qu’un véhicule de décision qui a été privatisé depuis 2012.
L’article 15
Pour acheter la paix, la FIA a accepté un mode de fonctionnement qui a été la première pierre de sa privatisation. Un chapitre a été ajouté aux nouveaux Accords Concorde (2013-2020), le chapitre 15. Ce dernier indique qu’une modification technique doit être approuvée trois ans avant la date du 1er janvier de l’année de la proposition, par les équipes. Retirant progressivement le pouvoir à la FIA de changer le réglement d’une année sur l’autre.
Le Groupe Stratégique F1
La création du Groupe Stratégique F1 en 2015 est l’héritage du groupement FOTA, mais désormais inclus dans les instances fédérales comme éléments central du processus de débat et décision. Ce groupement composé 6 équipes F1, 6 membres de la FOM et 6 membres de la FIA, proposent. Mais c’est un clan fermé composé de membres à vie : Ferrari, McLaren, Williams, Mercedes et Red Bull, puis l’équipe qui est la meilleure « des autres » au classement du championnat constructeur de la saison précédente. Auparavant, les décisions étaient prisent par la Commission F1, puis valider par le Senat. Désormais, l’influence du Groupe Stratégique est tel, que les deux autres instances ne peuvent que valider ce qui a été décidé.
En 2014, Bernie Ecclestone avait lancé un dernier rush contre la FIA. La réalité qui a été crée à partir de ce moment est celle que nous connaissons. C’est Liberty Group qui annonce une nouvelle équipe, négocie le nouveau règlement, échange avec les équipes et propose. La FIA n’a ainsi plus que le rôle de valider et faire la promotion de son programme de sécurité routière. La fin d’une époque.