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Deux voitures de couleurs différentes pour sauver le sponsoring

Souvenez vous, nous étions en Janvier 1999, la nouvelle équipe British American Racing, nouvelle crée sur la base de la glorieuse Tyrrell se dévoile avec deux monoplaces de deux couleurs différentes. L’une rouge et blanche aux couleurs de Lucky Strike pour Jacques Villeneuve et la seconde bleue et jaune, couleur 555 pour Riccardo Zonta. L’impact était énorme, l’enthousiasme réelle, mais la FIA a interdit le principe d’avoir deux voitures de couleur différente en Grand Prix. C’est alors que la monoplace anglaise a été lancée avec un coté rouge et blanc et l’autre coté bleu et jaune.

Toutefois, l’idée d’avoir deux couleurs différentes pour les monoplaces serait une bonne initiative à l’heure ou le sponsoring est relativement difficile à trouver pour les équipes. De plus, le concept permettrait aux pilotes apportant un important budget, comme aujourd’hui, de plus valoriser ses sponsors. En effet, avez-vous réellement entrevue les 12 millions d’euros de Vitaly Petrov l’an dernier sur la Caterham ? Et avez-vous remarquez la discrétion des partenaires de Bruno Senna sur la Williams contre 10 millions d’euros ?

Durant 10 ans, les équipes ont surtout travaillé leur image et leur identité au détriment du sponsor. McLaren a mis en avant ses couleurs grise, noir et rouge, et presque tout les sponsors de la monoplace sont écrits en noir. Lotus fait la même chose désormais avec ses partenaires, Caterham également, Marussia aussi, sauf que ce modèle devient progressivement obsolète. Le plus intéressant étant Ferrari. La couleur rouge est présente dans toutes les mémoires, mais les logos sont au couleur du partenaire. Ce qui ne choque personne. Red Bull fait désormais la même chose. Seul Williams et Mercedes AMG sont entre les deux. Toutefois, si l’objectif pour les équipes est d’être identifiable, il est temps de revenir en arrière et d’imposer le fameux modèle globale.

Il y a 18 mois, Genii Capital avait discuté avec Renault SA afin que le constructeur devienne sponsor de l’équipe en 2012 contre 15 millions d’euros par année et revenir aux couleurs de 2010. En 2002, Arrows avait vendu pour 18 millions de dollars l’intégralité de sa carrosserie à Orange. Notons qu’auparavant cette somme ne permettait que d’obtenir l’aileron avant et arrière d’une équipe de milieu de grille ou simplement un aileron d’un top team. Les temps changent et les sponsors veulent plus, pour moins d’argent. L’option de relancer l’idée de deux voitures de couleur différente pourrait être intéressante.

Il est désormais plus facile de trouver un sponsor à 10 millions d’euros par année, qu’à 20 ou 30 millions. McLaren vise Emirate pour 2014, Lotus vise Honeywell, Red Bull dispose avec Infiniti d’un sponsor important, tandis que Banco Santander et Petronas ont réduit leur investissement à partir de cette saison. En parallèle, le nombre de pilote apportant directement un budget augmentent d’année en année et les tarifs sont autour de 5 à 10 millions d’euros par année, suivant le talent.

Paradoxalement, l’ère du no logo, qui avait fait place à l’ère de l’histoire et de l’imaginaire fait désormais face à la réalité économique. Ferrari avait soumis l’idée d’une 3ème voiture de couleur différente en 2011. Le code des deux voitures impératives commence à vaciller. En Indycar, lorsque la glorieuse équipe Penske était en difficulté financière elle n’alignait qu’une seule monoplace, tandis que d’autres équipes avaient deux machines de couleur différente pour mettre en valeur leur pilote et augmenter surtout leurs revenus. En MotoGP c’est aussi la même chose avec la Yamaha de Rossi et celle de Lorenzo qui sont de couleurs différentes cette saison. A quelques nuances près.

Les équipes de Formule 1 ont contourné cette idée, en rajoutant des sponsors sur une monoplace et pas une autre etc… une hypocrisie que devrait pensée la FIA pour l’avenir pour résoudre l’équation suivante : faut t’il plus de pilote apportant un budget, donnant à la F1 une image de discipline en crise, plutôt qu’autoriser deux voitures de couleurs différentes et des pilotes payés pour courir ?

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L’héritage des constructeurs sur le long terme

Lorsqu’en 2009,  Max Mosley a annoncé l’arrivée des équipes Marussia (ex Manor GP, ex Virgin Racing), HRT (ex Campos Meta 1) et USF1 (dissoute avant de débuter), puis plus tard de Caterham (ex Lotus Racing, ex Team Lotus), un nouveau souffle c’est emparé de la Formule 1. Une sorte de jeunisme bénéfique. Trois années et demi plus tard, force est de constater que l’héritage est difficile et pire encore, un enseignement est à tirer de la Formule 1 d’aujourd’hui.

Tony Fernandes a dépensé pour son équipe plus de 100 millions d’euros pour investir dans les infrastructures, nouer des accords techniques et encore mettre Caterham F1 Team aux standards de la F1. Un groupe a été crée, afin de générer des revenus, un modèle économique a été construit. Mais en piste, les précédentes CT01, malgré un moteur Renault et un KERS étaient à la lutte avec des Marussia , plus simplement et efficacement construites, pour la 10ème place. HRT a mis la clé sous la porte en Novembre dernier, faute de moyens et d’idées. Marussia doit probablement se poser beaucoup de questions et mise beaucoup sur cette année 2013. Mais en face, la Formule 1 n’a jamais été aussi difficile.

Mercedes AMG est un héritage de l’investissement de BAR et surtout de Honda dans les années 2000, Lotus a bénéficié d’une base Renault F1 Team, Sauber d’une base BMW, Toro Rosso est couverte par Red Bull, qui a dépensé plus d’un milliard d’euros pour remporter un titre de champion du monde (en se basant sur l’investissement de Ford durant 7 ans Avec Stewart – Jaguar). Williams bénéficie de son investissement de l’époque de BMW. Bref, vous l’aurez compris, nous sommes dans une période de transition. L’époque ou une équipe, comme Jordan, voir Sauber dans les années 90, débarquaient et visait les points avec une voiture nouvelle est bel est bien révolu. En 1999, BAR avait échoué lamentablement malgré ses moyens. Seul Stewart de 1997 à 1999 était intéressante, mais soutenue par Ford de manière officielle, ce qui aide.

Durant 10 ans, les constructeurs ont investit des sommes importantes dans leurs usines, souffleries, process, super ordinateurs, simulateurs etc… Au point que ses armes sont aujourd’hui redoutable et donnent des bénéfices importants à l’heure ou les essais sont limités durant la saison. La simplicité n’est plus de mise, la Formule 1 d’aujourd’hui est devenue très technique, peut être trop. Au point d’exclure la diversité et de réduire l’enthousiasme des débuts à un sentiment d’ignorance et d’incompréhensions. Si ces jeunes équipes (les deux qui restent et les autres qui ont du mal financièrement), ne parviennent pas à rester ou à être au niveau, que se passera-t-il ?

La FIA et Bernie Ecclestone ne souhaite pas que l’ensemble s’effondre, c’est pour cela que la proposition de Ferrari, en Mars dernier, que les grandes équipes puissent équiper avec une voiture entière une équipe B a été validée. Par souci de nombre. Le risque est important, si trois ou même 4 constructeurs s’amusent à fournir l’intégralité du plateau, le début de la formule monotype, tant redouté, arrivera à grand pas.

Par calcul, imaginons Red Bull fournir (comme avant d’ailleurs) Toro Rosso. McLaren une équipe comme Force India, Ferrari fournissant Sauber, Lotus fournissant Caterham (je suis ironique là j’avoue), Mercedes un accord avec Williams ou Marussia. L’intégralité du plateau est ainsi constituée et les moteurs V6 turbo répartient d’une manière ou d’une autre via des accords commerciaux d’intérêts.

A la fin des années 90, Bernie Ecclestone voulait une Formule 1 de constructeur automobile, il en a désormais l’héritage coûteux sur le long terme.

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Le jeu subtil autour de Jenson Button

Confortablement installé dans son bureau de Londres de The Sports Partnership, le duo James Williamson et Richard Goddard jubile. La Scuderia Ferrari aurait inscrit les noms de Jenson Button et Paul Di Resta pour succéder à Felipe Massa dans les prochains mois. La situation à Maranello est complexe. Le cas du pilote brésilien fait l’objet de discussions de plus en plus importantes et l’idée de le prolonger pour 2013, à moindre coût,  est tout autant l’objet de débats. Après avoir échoué dans sa conquête de séduction auprès de Mark Webber, la liste de la Scuderia Ferrari est une liste en deux temps.

Premièrement le nom de Jenson Button peut étonner. Le champion du monde 2009 a signé un contrat de trois ans avec McLaren l’an dernier. Sauf qu’en réalité le pilote sera disponible fin 2013, l’année 2014 est une option. Idem pour Hulkenberg qui dispose d’un accord de deux années avec Force India. Enfin, Paul di Resta dispose d’une troisième année contractuelle en option pour le compte de l’équipe indienne. Cette prolongation pour 2013 ne se fera pas sans une augmentation substantielle de son salaire, déjà relativement bas par rapport à ses performances.  La demande initiale est d’un million d’euro. Jusqu’à présent Vijay Mallya refusait d’entendre une telle demande, ce qui a provoqué la séparation entre le jeune pilote écossais et Anthony Hamilton.  La short list de la Scuderia est donc en réalité une liste pour 2014 concernant la priorité et ensuite 2013 pour les autres noms moins prestigieux il faut l’avouer. Ce qui confirmerait ainsi la prolongation avenir de Felipe Massa dans l’équipe pour une année.

L’an dernier, Martin Whitmarsh avait prolongé le contrat de Jenson Button de peur que Ferrari, qui était déjà en contact avec le pilote anglais, ne lui chipe son champion du monde. L’accord McLaren – Button comprend l’idée de rester dans l’équipe de Woking au-delà de sa carrière de pilote. Une idée séduisante, mais résistera t’elle à la puissance marketing de Banco Santander ? Rien n’est moins sur. En effet, l’établissement dirigé par Emilio Botin souhaite de plus en plus valoriser son retour sur investissement en Formule 1. L’accord avec McLaren ayant été prolongé de quelques années, mais en échange d’un impact moindre par rapport à un passé récent. L’intégralité du sponsoring et de la puissance marketing dans la discipline est concentrée sur Ferrari. Sauf qu’il y a un hic important. Depuis 2010, plusieurs études de marchés arrivent sur les bureaux marketing de la banque espagnole et indique que le duo Hamilton – Button éclipse le duo Alonso – Massa en terme de notoriété. La morosité ambiante paralyse le marketing de Santander. Le choix est donc de viser Button aux côtés de Fernando Alonso afin d’équilibrer la donne. Espagne et Angleterre, les deux principales bases européennes de Banco Santander seraient réunit.

Pour cela, Banco Santander et Ferrari font leur compte. Le prochain contrat de Fernando Alonso sera moins important (25 millions d’euros brut) et une prolongation de Felipe Massa à 6 millions d’euros au lieu de 10 aujourd’hui permettrait de faire des économies. Car, actuellement, Jenson Button est payé 16 millions d’euros par McLaren et n’acceptera vraisemblablement pas moins pour quitter Woking à l’horizon 2014.

Mais, comment séduire et être sur que Button pose ses valises à Maranello d’ici 18 mois ? Simplement via un précontrat. Le système est connu chez Ferrari, car déjà utilisé avec succès auprès de Raikkonen et Alonso par le passé, mais également pour Robert Kubica depuis 2010. Dans cette situation de quasi détresse de la Scuderia, Richard Goddard a beau jeu de demander 3 ou 4 millions d’euros d’acompte en 2013 à une équipe Italienne qui souhaite un duo fort pour l’avenir. Une manière aussi de faire pression sur McLaren, car cette avance sera remboursable en cas de volte face.

Ce qui explique la prolongation cruciale de Lewis Hamilton chez McLaren actuellement. Avec un sponsoring principal (Vodafone en partance) et une motorisation flou au-delà de 2015, l’avenir au-delà de 2013 n’est pas garanti pour Jenson Button, il faut qu’il le soit pour le champion du monde 2008. La pression devient importante à Woking.  Il est intéressant de constater qu’Hamilton milite pour le retour de son copain Heikki Kovalainen dans une grande équipe. Le signe est désormais clair. Banco Santander a probablement résolu ses problèmes d’investissements à double visage (Ferrari – McLaren) en privilégiant l’équipe italienne, tout en prenant le meilleur de l’équipe anglaise (Jenson Button) pour valoriser son image de marque en Europe.

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Webber prolonge en 2013 et provoque le statu quo

L’annonce (surprise) de la prolongation de Mark Webber fait, pour la troisième année consécutive, entrer le marché des transferts pilote vers un statu quo de 12 nouveaux mois.

La prolongation de l’australien pour la saison 2013 auprès de Red Bull Racing est une bonne nouvelle pour l’intéressé, mais une mauvaise pour le marché des transferts et la fameuse redistribution des cartes tant attendue. L’effet domino des prochaines semaines sera désormais visible : Felipe Massa prolongera chez Ferrari, Lewis Hamilton avec McLaren, Michael Schumacher avec Mercedes AMG.

Webber a tout de même admit des discussions poussées avec la Scuderia Ferrari, ce qui a provoqué l’anticipation après sa victoire au GP d’Angleterre de son renouvellement de contrat chez RBR. Moyennant une augmentation de 2 millions d’euros, l’australien a bien joué de ses discussions avec l’équipe italienne, qui lui proposait moins, selon les estimations et la logique de la Scuderia.

En effet, le cas Felipe Massa est fortement à l’étude en Italie, mais qui pour le remplacer ? En réalité personne dans l’immédiat. D’autant que Ferrari n’est pas en position de faire de la surenchère de salaire. Elle propose 5 ou 6 millions d’euros à Massa pour 2013 et ne souhaite pas monter au-delà de 10 millions d’euros pour un autre cador. Ce qui limite la marge de manœuvre. Il est désormais donc certain que le brésilien prolongera son aventure avec l’usine de Maranello.

Webber ayant signé chez Red Bull Racing pour 2013, l’entourage de Lewis Hamilton ne peut utiliser l’équipe autrichienne comme une menace lointaine dans ses discussions avec McLaren pour 2013. L’usine de Woking se retrouve en position de force dans ses négociations avec le champion du monde 2008. C’est ainsi que l’option Lotus F1 Team est arrivée de loin dans les médias. En réalité, l’équipe d’Enstone est très heureuse avec son duo Raikkonen – Grosjean et chacun dispose d’une option qui sera validée prochainement. Réduisant l’alternative d’Hamilton à Mercedes AMG.

Sauf qu’un homme bloque le marché à l’autre extrémité de la chaine. Michael Schumacher a indiqué qu’il prendra sa décision en Octobre 2012, pour 2013. Prenant ainsi en otage un team qui ne peu pas discuter avec un autre pilote et surtout les autres pilotes qui ne peuvent pas utiliser le team de Brackley comme alternative de négociation. Confirmant ainsi le statu quo global du marché.

Une situation qui compliquera encore plus le retour de certain (Sutil ou Alguersuari par exemple) et l’avenir de pilotes dans l’attente d’une porte ouverte (Di Resta, Perez, Kovalainen pour exemple).

Un volant qui sera convoité à l’avenir pourrait être celui de la Williams en remplacement de Bruno Senna. Mais, dans ce cas là il faudra avoir des arguments économiques plus importants que le neveu du triple champion du monde. Autant dire que là aussi, à moins d’une surprise, cela ne bougera pas du côté de Grove.

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Les questions de l’affaire Vettel – Ferrari en 2014

Le transfert de Sébastian Vettel chez Ferrari en 2014 est probable, en fonction de certaines circonstances favorables bien entendu. En réalité c’est une affaire globale qu’il faut regarder, pas juste un bout de bruit.

Le contrat de Sébastian Vettel avec Red Bull Racing évolue jusqu’en 2014. Le pilote allemand pourra quitter l’équipe autrichienne si l’équipe ne termine pas dans le top 3 du championnat du monde constructeur et si l’allemand n’a pas inscrit deux victoires dans l’année. De son côté, Fernando Alonso a prolongé l’an dernier son contrat avec Ferrari jusqu’en 2016, mais en réalité c’est jusqu’en 2014, puisque les deux autres saisons étant des options. Pour favoriser cette prolongation, Ferrari a prolongé le contrat de sponsoring de Marlboro d’un côté et de Banco Santander de l’autre.

C’est de dernier qu’il faudra observer de près avec la crise ibérique dans le secteur des banques. Banco Santander parait solide, mais un scandale ou une dérive dans ce secteur activité est possible et déstabilisera tout l’ensemble. Déjà, l’établissement a baissé son investissement de 50 à 30 millions à partir de l’an prochain avec Ferrari. Mais, si la crise s’accentue et qu’aucune solution n’est trouvée en Espagne, le secteur du sponsoring sera fortement compromis, laissant Fernando Alonso sans appuis. Car, soyons clair, Banco Santander est très influente dans la Scuderia et il n’est pas faux de dire qu’une large partie du marketing est désormais sous la coupe de la banque ibérique. Le soutien est de poids et la perte importante en cas de mauvais scénario.

L’introduction de Vettel chez Ferrari sera définitivement comprise, si Ferrari ne prolonge Felipe Massa que d’une saison, ou alors embauche un autre pilote aux côtés d’Alonso en 2013. Enfin, comme souvent ses derniers temps, il faut faire attention. Il n’est pas impossible que Sébastian Vettel ait signé un précontrat avec Ferrari (une méthode courante pour la Scuderia), comme cela avait été le cas avec Fernando Alonso en 2008. Donc ce qui pourrait signifier que l’allemand viendra chez Ferrari en 2015 ou 2016, à partir de 2014. Une nuance. A moins que toute cette histoire n’est qu’une manière de mettre la pression sur Red Bull Racing.

En effet, isolé sur le terrain des accords de restrictions des coûts (RRA), Red Bull Racing est aussi dans le collimateur de la FIA sur les dernières mises à jours de sa RB8. Les récents double refus du package by Adrian Newey de la monoplace 2012 jettent un trouble. Une première fois au GP de Monaco sur les fameux trous du plancher, ensuite au GP du Canada, sur demande de McLaren pour clarifier l’histoire des perforations dans le moyeu arrière des roues. Pour le GP d’Europe c’est une sorte de design de double diffuseur qui fera polémique. Mais étant donné que la Scuderia Toro Rosso avait présenté un dessin équivalent en 2010 sans que la FIA ne dise rien. Ne parlons pas de cette suspension inclinée de 5°C à l’arrière…L’espoir pour Adrian Newey est permis. Reste que ses refus de la Fédération font échos à la récente alliance FOTA – FIA sur le domaine du RRA. Une coïncidence assez troublante qui pourrait surtout perturber la belle triple entente Horner – Newey – Vettel pour l’avenir.

Si la FIA met des bâtons dans les roues de RBR en 2012 et en 2013, afin de lui mettre la pression et d’accepter les mesures du RRA. Si l’équipe autrichienne refuse de se soumettre, cela rendra l’affaire compliquée. A moins…A moins que Red Bull engage un plan de retrait en 2014 de son équipe, ce qui expliquerait la résistance dans un premier temps, et ensuite que tous les contrats de l’usine de Milton Keynes expirent en 2014, sans avoir de volonté de poursuivre, pour le moment.  Ce qui expliquerait certaines choses.

Autre détail, il avait été un temps question que Red Bull (avant son rachat de Jaguar en 2005), sponsorise la Scuderia Ferrari. Vettel à Maranello, Red Bull à la place de Banco Santander, soit la fin de Red Bull Racing vendu avec les honneurs à la manière d’une équipe Benetton et une équipe Toro Rosso présentée comme équipe bis via une double alliance avec Ferrari. Le scénario est tous droit sorti de mon esprit. Probablement fantasque, mais finalement pas impossible dans les faits. En signant les Accords Concordes, Red Bull a valorisé son équipe, surfant sur ses deux titres de champion du monde 2010 et 2011. Le prochain repreneur se retrouvera dans de bonnes conditions économiques. De plus sur le terrain de la voiture cliente, Ferrari et RBR sont d’un avis favorable. Un repreneur à la Genii Capital permettrait de garder le moteur Renault jusqu’en 2016 et même plus intéressant de garder à moindre frais le nom Red Bull Racing. Ce qui serait un joli coup marketing.

Quid alors de Fernando Alonso dans cette histoire ? L’espagnol a indiqué qu’il souhaitait finir sa carrière chez Ferrari, mais nous savons tous que cela ne signifie rien. Sa volonté d’être en Formule 1 jusqu’en 2020 est un indice à suivre. Acceptera-t-il la cohabitation avec Vettel en 2014 ? La structure de l’équipe italienne ne le permet pas. Ce qui signifie qu’à partir de cette année-là, il y aura un échange entre les deux pilotes. Alonso pourra rebondir dans une autre équipe sans problème. Retourner à Enstone, signé à Woking pour remplacer Hamilton par exemple.

Tiens Hamilton, son cas sera intéressant dans le marché des transferts et surtout la durée de son nouvel accord. S’il expire fin 2014 (c’est-à-dire qu’il ne renouvelle que de deux ans), cela ressemblera à un grand jeu de chaise musicale pour l’avenir.

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Moteur 2014 – Des prix élevés comme un prétexte à la voiture cliente

Le magazine Auto Motor und Sport indique que le prix des moteurs V6 2014 est estimé entre 14 et 23 millions d’euros. Une fourchette assez large, mais les blocs les moins coûteux ne sont pas ceux que nous pensions à l’origine. En effet, selon la publication allemande, c’est le moteur PURE qui serait disponible à 14 millions d’euros.

Tandis que les moteurs Renault, Ferrari et Mercedes gravitent autour de 18 à 23 millions d’euros. Le plus cher serait le Mercedes-Benz suivi du Renault et du Ferrari selon les indications, mais rien d’affirmatif pour le moment. Toutefois le prix de ces moteurs est assez élevé et fait remonter à l’époque du V10 à la fin des années 90.

En attaquant à 14 millions d’euros, PURE joue sur le prix à défaut de l’image. Depuis quelques temps, les équipes estiment qu’il est préférable de valoriser une machine équipée d’un moteur d’un constructeur reconnu, plutôt que d’un indépendant. Le pari de Craig Pollock n’est toutefois pas impossible s’il accepte que son futur moteur soit rebaptisé, via un sponsor par exemple.

L’introduction de ce nouveau moteur V6 va aussi permettre un certain changement de valorisation entre les constructeurs et les équipes. Norbert Haug, en marge du GP d’Europe a indiqué que ces moteurs ne seront pas gratuits, comme aujourd’hui le V8 peut l’être pour Red Bull Racing (via Renault) ou Mercedes-Benz (via Mercedes AMG F1 et McLaren). Sinon il sera impossible d’amortir des coûts de conception très élevés. Sachant que le prix des V6 ne comprennent pas le système de récupération d’énergie cinétique (KERS), qui explose les coûts depuis quelques temps et qui devra être redéfini prochainement pour être plus efficace sur le long terme, il faut prendre en compte que le tarif sera réduit d’ici 2018 d’environ 30%, ce qui fera un moteur à 14 ou 18 millions d’euros. Beaucoup trop encore selon plusieurs équipes de milieu de grille.

Face aux 8 millions d’euros des V8 d’aujourd’hui la différence est importante, mais pourrait cacher plusieurs choses. Dont l’introduction en force du châssis client qui comprendra un package globale permettant d’offrir une solution compétitive pour 35 millions d’euros environ (environ 12 à 15 millions pour le châssis et environ 20 millions pour le moteur). D’ailleurs c’est l’équipe Sauber qui est monté au créneau dans ce domaine, tandis que Force India milite pour une réduction des coûts en Formule 1 à long terme. Les deux principales équipes hostiles à l’introduction d’une voiture cliente à court terme.

Des visions opposées de la Formule 1 s’affrontent, mais le prix des V6 seront l’élément « moteur » du changement.

La dernière question qu’il faut se poser concerne le nombre d’équipe par constructeur. La logique voudrait qu’une entente s’établisse afin d’amortir les coûts. Donc 3 équipes par constructeurs. Une logique de papier naturellement. Renault Sport équipera Red Bull Racing et probablement Lotus F1 Team, mais reste un peu flou sur Williams et Caterham, même si les performances de l’équipe de Grove sont encourageantes et favoriser une prolongation. Pour Ferrari, en plus de la Scuderia, l’équipe Sauber cherche à prolonger l’aventure, mais le cas Toro Rosso n’est pas garanti non plus (si introduction de la voiture cliente, il semblerait logique que ce soit une machine propulsée d’un bloc Renault via un châssis Red Bull Racing). Pour Mercedes, en plus de son équipe première (et le jeu de dupe concernant les accords commerciaux en cours), l’équipe McLaren semble se diriger vers une prolongation jusqu’en 2016 du moins avec option jusqu’en 2018. Force India devrait aussi prolonger, mais une autre équipe pourrait venir. Enfin, il restera logiquement à PURE, Marussia et HRT, toujours sur le papier.

Et c’est ici que l’impact sur la voiture cliente sera intéressant à observer dans cette répartition. PURE trouvera son salut dans l’idée d’une équipe de construire son propre châssis, mais pendant combien de temps cette idée durera-t-elle ?

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Ferrari, 2014 et 2013 en low cost ?

A l’heure ou Jean Todt, président de la FIA, indique que la Formule 1 coûte trop chère, la Scuderia Ferrari nous indique qu’elle travaille actuellement sur le développement de trois voitures.

Ferrari n’est pas la seule en ce mois de Juin 2012 à faire cela, mais elle est symptomatique de la situation en Formule 1 aujourd’hui. Pour le GP d’Europe à Valencia, l’équipe italienne apportera de nouvelles évolutions de sa F2012 (aileron arrière et échappements), une nouvelle étape vers un programme de mise à jour continue jusqu’à la fin de la saison. Tel que cela a été décidé par le directeur technique Pat Fry.

Mais, depuis 6 semaines environ, la machine 2013 est en route. Sur le site web de l’équipe l’aérodymanicien, Nikolas Tombazis indique que la prochaine machine sera une évolution de la F2012, précisant qu’il n’y a qu’un petit groupe de personne qui travaille dessus. Une vision stratégique qui peut être réduite, mais qui trouve sa logique avec les développements de l’année 2012 jusqu’à Abu Dhabi et les gros investissements de 2014.

En effet « Nous avons beaucoup de personnes qui travaillent déjà sur le nouveau moteur et un autre groupe sur des aspects de la voiture qui sera entièrement nouvelle. » indique Tombazis. Sachant que l’investissement du prochain moteur est fixé autour de 100 à 150 millions d’euros, il est facile à comprendre la priorité.

Reste toutefois une interrogation sur l’année 2013. Sera-t-elle une année techniquement low cost ? Ferrari fait le choix de l’évolution, alors qu’elle change de design chaque année depuis 2008, et que certaine machines comme la Red Bull arrive au bout de leurs designs. Il est tentant de penser que l’an prochain les voitures seront relativement (hormis le nez cassé) semblable aux design de cette saison.

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L’avenir du sponsoring de Banco Santander

La situation économique en Espagne agit par effet miroir sur le secteur bancaire. Banco Santander est la plus grande banque de la péninsule ibérique, ayant réalisé une croissance par acquisition ces dix dernières années. Mais un géant au pied d’argile qui permet de douter de sa capacité future à sponsoriser Ferrari dans un avenir proche.

Vendredi de la semaine dernière, Santander a démenti les informations faisant état de sa volonté de céder sa filiale brésilienne. Un bruit révélateur d’une semaine difficile pour la banque. Le 11 Juin, l’agence de notation Fitch Ratings, après plusieurs semaines de menace a dégradée la note des filiales Amérique Latine de Banco Santander passant de A à BBB+. Le lendemain, 12 Juin, les analystes financiers indiquaient que malgré la baisse du titre boursier ces derniers jours, il y a peu de risque à moyen terme (18 mois) d’une chute de la banque, malgré les turbulences économique en Espagne. Le 15 Juin, la Banque Européenne d’Investissement (BEI) a accordé un prêt de 100 millions d’euros à la banque ibérique pour le financement des projets d’investissement de société à moyenne capitalisation dans le secteur industriels et de service. Un accord destiné à préserver (sauver ?) les emplois. En réalité, des analystes du secteur estiment que la banque surmontera la crise du secteur en Espagne. Mais pas de stabilité d’ici 2013.

Une situation qui pourrait inquiétée à court terme. En effet, Banco Santander est un sponsor majeur de la Formule 1; investissant 10 millions d’euros de moyenne par année pour apparaitre sur les circuits. Toutefois, c’est surtout le renouvellement annoncé en Février 2012, jusqu’en 2017 du sponsoring avec Ferrari (30 millions d’euros par années de 2013 à 2017) qui inquiète. Si la situation l’impose et en cas de dégradation de sa note par une autre agence de notation, il n’est pas impossible qu’une redéfinition du sponsoring de la banque envers Ferrari soit réduite ou annulée. Une situation qui a déjà existé. En 2003, l’équipe Williams – BMW renouvelle un juteux accords avec la société américaine HP pour 45 millions d’euros par année de 2006 à 2009. Pourtant l’accord a été annulé par le géant de l’informatique, qui a perdu beaucoup de sa valeur en bourse courant 2004. Mais, dans un autre cas de figure,  il n’est pas impossible qu’une réduction de 50% de la valeur du sponsoring soit une solution à court terme également.

 

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La F1 sous pression économique cherche solution rapide

Lors d’une récente sortie médiatique, le président de Ferrari, Luca di Montezemolo a indiqué que la Formule 1 devait désormais prendre en compte le climat économique en Europe et fortement réduire ses coûts dans un avenir proche.

« La situation économique mondiale et celle de l’Europe en particulier, est très grave et le monde de la Formule 1 ne peut pas ignorer les faits. Nous ne pouvons pas perdre plus de temps : nous devons nous attaquer de toute urgence et avec détermination sur les questions des coûts. Ferrari est en accord avec la position de la FIA qu’une intervention drastique est nécessaire. Nous sommes absolument convaincus que, comme je l’ai toujours dit, les équipes et le détenteur des droits commerciaux doivent travailler ensemble  avec la Fédération Internationale sur ce point. Ce n’est plus le moment de s’enliser dans des discussions stériles ou les méandres des ingénieurs, habituellement concernés à défendre les intérêts de quelqu’un ou d’un autre : la question doit être abordée au plus haut niveau, sans plus tarder. » Explique le président de Ferrari sur le site officiel du constructeur.

Un premier coup de semonce dans un environnement délicat que représente l’atmosphère de la Formule 1. Neuf équipes sur 12 ont signé les Accords Concordes devant régir les droits commerciaux pour 2013 et jusqu’en 2020. Mais, avec l’introduction en bourse Singapour prévue pour l’horizon du mois de Septembre, la situation devient donc difficile à tenir en réunion.

Une des idées qui retient l’ensemble des équipes est la possibilité de vendre une monoplace cliente, Sauber et Force India sont contre pour des questions évidentes de compétitivité, certaine équipe ont même menacé de poursuite envers un tribunal de l’Union Européen. Toutefois, Bernie Ecclestone l’a promis à Luca di Montezemolo et Ferrari lors de la signature des Accords Concordes. Ce point précis pourrait être l’objet d’un passage en force.

Une annonce est attendue d’ici 30 jours d’après plusieurs échos. Red Bull, Ferrari, McLaren, Mercedes, Lotus et même Williams (pourtant à l’origine hostile) sont d’accord sur le principe de fournir une monoplace cliente dans les plus brefs délais. Reste à savoir le prix.

Malgré tout, la sortie lors du GP du Canada de Bernie Ecclestone sur le sujet précisément des voitures clientes, fait échos à la prise de conscience du patron italien sur la situation économique de la discipline à court terme.

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Accords Concordes – Les pouvoirs de Ferrari

Avec la signature des nouveaux Accords Concordes, il semblerait que Ferrari dispose de pouvoir encore plus accru que par le passé.

Depuis 1981 et l’accord unilatéral entre Bernie Ecclestone et Enzo Ferrari lors des premiers Accords Concordes, accordant une prime spéciale à l’équipe italienne sous prétexte d’être la plus emblématique du plateau. Au fil des signatures des Accords Concorde dans l’histoire, la progression de pouvoir de la Scuderia était visible. Un des 26 membres du Conseil Mondial de la FIA et dispose de certains droit dans les règlements. Toutefois, elle ne disposait pas vraiment de droit pour les accords commerciaux.

Pourtant, les actuels Accords Concordes lui accordent un droit nouveau selon SkyNews, fruit de la longue lutte avec Max Mosley et Bernie Ecclestone durant la douloureuse année 2009. En effet, il est stipulé que les titulaires des droits commerciaux de la F1 doivent obtenir le consentement écrit de Ferrari avant la nomination d’une personne comme responsable de direction, a la condition que cette dernière personne n’ait pas exercé une activité de direction dans une équipe durant les 5 dernières années, ou être propriétaire de 5% ou plus dans n’importe qu’elle équipe ou constructeur présent dans la discipline. Ce qui signifie que Ferrari a un droit de veto pour un successeur de Bernie Ecclestone, si un candidat venant de BMW, Honda voir Mercedes et surtout Ron Dennis de McLaren se présente.

Pour les prochains Accords Concordes 2013 – 2020, Ferrari disposera de 2,5% du capital, un siège au conseil d’administration pour Luca di Montezemolo. Une nouvelle avancée intéressante pour comprendre les luttes d’influences. Chaque bataille entre l’équipe italienne et Ecclestone voir la FIA a permis d’obtenir un gain significatif pour la Scuderia.

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