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Quelle est la stratégie de Bernie Ecclestone ?

L’art du compromis pour garantir son influence. Bernie Ecclestone est passé maître dans l’art de la guerre. Cela fait trois décennies qu’il nourrit un projet que lui seul connait. Une vision à très long terme de la discipline qui est souvent proche d’être accomplie. Une nouvelle étape sera franchie prochainement.

Jean Todt avait pourtant la main. Le règlement 2014 avait été de son fait et il a même été un de ses principaux arguments de campagne pour sa réélection de Novembre 2013 pour un second mandat à la tête de la Fédération Internationale de l’Automobile. Une victoire qui pouvait en appelée d’autre. Tant le président de la FIA voulait prendre de vitesse le nouveau Strategic Group F1, avec qui il devait composer pour la réglementation. La prochaine étape était d’imposer le budget plafond avec une stratégie en trois temps.

Auto Motor und Sport explique qu’initialement le plan de la FIA était d’imposer une communication prônant le fait que la technologie 2014 réduira les coûts. L’objectif était que d’ici 2016 le prix des nouveaux V6 ne tourne plus autour de 20 millions, comme aujourd’hui, mais 8/10 millions comme pour les précédents V8 atmo. Mais cette communication a été réduite à néant devant la réalité de la situation du paddock. Ainsi le nouveau plan était d’imposer en trois ans un plan de réduction des coûts (2015-2016-2017). Imposer le plafond budget et imposer ensuite des restrictions dans le règlement (interdiction des suspensions interconnectées, direction uniforme, écope de frein simplifié etc…). La troisième phase étant de nommer une ou deux nouvelles équipes afin d’imposer aux constructeurs les nouvelles règles.

De l’autre côté de la face de la Formule 1, Bernie Ecclestone ne souhaite plus que la FIA et Jean Todt imposent ses théories à des fins politiques, qui sont en décalage avec la réalité économique de la Formule 1. C’est ainsi que la stratégie d’Ecclestone est de retourner à son avantage le plan de la FIA. Sur le principe d’imposer le budget plafond, les 6 équipes du Strategic Group F1 (Red Bull, Mercedes, McLaren, Ferrari, Williams et Lotus) se sont réunis à Bahreïn, sans que la FIA ne soit présente, pour lancer une contre-proposition avec plafond de 260 millions d’euros au lieu des 150 millions que visait l’appareil fédérale. Concernant le principe de restriction technique, chaque équipe ainsi que la FIA, a signée les Accord Concordes. L’article 15, rajouté in extenso par Ecclestone en 2011/2012 précise qu’il faut que les équipes soient au courant 3 ans à l’avance des changements techniques. Ce point explique qu’une mesure prise aujourd’hui ne sera valable qu’en 2017 par exemple, pas avant. Enfin, Ecclestone a été la personne qui a annoncé l’introduction de deux équipes à l’horizon non pas de 2015, mais 2016. Prenant Jean Todt de vitesse sur ce dossier, qu’il avait pourtant initié. Ecclestone a demandé des garanties financières (200 millions de dollars sur trois ans de budget) aux deux projets (américain et roumain) en échange d’un probable accord économique qui rend ces nouvelles équipes soumises à la politique de Bernie Ecclestone. Comme cela avait été déjà le cas en 2009.

Enfin, dernière salve en deux temps. Après avoir contré point par point le projet initial de la FIA, Ecclestone laisse entendre que les constructeurs souhaitent augmenter de 10kg la capacité de carburant dans les monoplaces 2014. Isolant la FIA médiatiquement en la forçant à accepter la contre partie. Concluant par le principe d’abandon du budget plafond au profit de la relance de la vente des monoplaces.

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La stratégie de Jean Todt

Lors de son intervention dans le journal dominical allemand Die Welt, Jean Todt a répondu à la question sur les critiques des pilotes et des équipes à propos du règlement technique 2014 de la manière suivante…

2009  Jean  Todt  Portrait  Fédération  Internationale  de  l'Automobile  FIA

 » Personne ne souhaite une Formule 1 dans laquelle la moitié des pilotes doivent payer pour participer. Personne. La Formule 1 est le sommet du sport mécanique, elle doit le rester. Naturellement, il y avait certaines difficultés en prélude de la saison. Je trouve cela normal. Croyez-moi, au cours des saisons, cela se réglera. La qualité s’impose toujours. Ainsi, je ne crois pas que les équipes qui étaient fortes au cours des années précédentes, deviennent soudainement affaiblies. Le Championnat du Monde sera imprévisible, je trouve cela bien. » 

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Budget plafond vs voiture cliente

Echiquier, echecDans son entretien auprès d’Auto Motor und Sport, le président de la FIA, Jean Todt fixe le tarif du plafond budgétaire, qu’il appel à ses vœux depuis plusieurs semaines, autour de 150 millions d’euros. Une solution doit être trouvée rapidement d’ici Juin et l’accélération du calendrier cache la mort prochaine de l’idée du châssis client.

La gouvernance de la Formule 1 est un modèle à deux vitesses. D’un côté les petites équipes pointent du doigt le Strategic F1 Group composé par les grosses équipes (Red Bull, Ferrari, McLaren, Mercedes, Williams en ajoutant Lotus) sur la question du budget plafond et de son manque d’évolution sur des questions de détails sans réellement d’importante. Par exemple, Christian Horner semble plus préoccupé de savoir qui contrôlera les dérives des coûts que de son implication, tandis que Williams est la seule du groupe à vouloir en parler. Le point mort irrite Grand Prix après Grand Prix. En parallèle le président Jean Todt entrevoie une ouverture pour continuer sa stratégie pour la Formule 1. L’homme parle désormais de théorie et non plus de projet. Le monde change et la discipline reine du sport automobile doit s’adapter. En l’occurrence, le contraste d’image entre Jean Todt, personnage d’idées et le Strategic Group F1, phalange institutionnelle se percute médiatiquement. Alors que Jean Todt impulse une image volontaire et dynamique, les constructeurs sont effacés. Sans solutions.

Le comportement d’image de Jean Todt  est un des facteurs déterminants pour la réussite de l’introduction du budget plafond. En effet car l’alternative des constructeurs à la maîtrise des coûts était la voiture cliente. Un projet devenu fantomatique depuis l’hiver dernier.

Au départ l’idée était d’amortir le coût des moteurs V6 turbo avec l’autorisation de vendre des monoplaces entières. Une solution économiquement viable et permettant de limiter les coûts pour le milieu de grille. Sauf que les équipes de ce même milieu de grille estiment aujourd’hui que cette solution serait une manière de consolider le statut des meilleures équipes et d’assurer des monopoles de compétitivités. Ainsi l’intérêt de la voiture cliente dépassait le cadre de la maîtrise des coûts et le débat c’est déplacé vers le retour du budget plafond.

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Note du Mardi – Et si Red Bull lançait sa propre concurrente de la F1 ?

[ Un peu de fiction] – Depuis ce dimanche 23 Mars 2014 à Salzbourg, où il avait annoncé la possibilité du retrait de son entreprise sans marquer une émotion particulière via une interview pour l’agence de presse autrichienne APA. Dietrich Matershitz reste songeur. Dans les couloirs de la discipline Bernie Ecclestone ne fait pas de commentaires sur le sujet. Sachant qu’en réalité l’homme d’affaire autrichien à les moyens de ses ambitions et qu’il est capable de tout, par passion. L’ombre du retrait planait à mesure que la saison évoluait au rythme des rumeurs.

Le 23 Novembre 2014 la saison se termine dans la nuit chaude d’Abu Dhabi sans que l’équipe Red Bull Racing n’ait été capable de déjouer l’équipe Mercedes AMG F1 dans la course au titre. Le retard cumulé par le moteur Renault en début de saison n’a jamais été réellement comblé et la cinquième couronne appelée des vœux du patron n’était qu’une illusion perdue.

In extremis, Dietrich Materchitz a évalué l’impact médiatique de l’affaire de Melbourne à 1 milliard de dollars  en préjudice pour son entreprise. L’image de Red Bull a été atteinte et les succès de Sébastian Vettel n’y pouvaient plus rien. N’ayant pas de solution l’intéressant et ne voulant plus être dans la contrainte. Le quadruple champion allemand est transféré chez Ferrari et la marque autrichienne règle le dédommagement auprès de la FIA d’un montant record de 200 millions d’euros. Retirant à la fois Red Bull Racing et la Scuderia Toro Rosso de l’échiquier F1. La crise politique débute alors Place de la Concorde à Paris ou Jean Todt est largement mis en difficulté et pointé du doigt. Les nouvelles équipes labélisées FIA utilisent respectivement un châssis Ferrari (Haas) et Lotus (projet roumain), alors que Red Bull refuse de céder les droits de ses monoplaces et maintien une cellule de veille durant 18 mois, dans le plus grand secret.

L’année 2015 se déroulant de manière bien morne et l’intérêt pour la discipline confirme sa chute d’audience. De 450 millions de téléspectateurs en 2013, le cumul atteint tristement les 200 millions en 2015. Bernie Ecclestone a vendu ses parts au duo Liberty/Discovery, sans que la Formule 1 ne soit introduite en Bourse de Singapour. Forçant CVC a resté actionnaire jusqu’à l’échéance de son emprunt en 2018. En Juin 2015, Red Bull annonce la création d’une compétition : RB One. Bernie Ecclestone et Flavio Briatore se retrouve être actionnaire de cette dernière, tout en étant consultant de luxe pour la Formule 1. Une situation perturbant la discipline reine. Jean Todt est confiant. Ferrari reste en F1.

La nouvelle discipline entrevoie le jour en Janvier 2016 par deux courses dans l’hémisphère sud en guise d’essais privés. Le budget des équipes ne dépasse pas les 100 millions d’euros. Les monoplaces sont simples et le moteur est le Cosworth V8 (racheté par la marque autrichienne) limitée à 16.000 tr/min et récupérateur d’énergie en guise de boost. La discipline est un succès. Alors que la Formule 1 perdait de l’intérêt à cause des courses insipides dû au nouveau moteur V6. La Formule RB One est un succès et son calendrier grandit rapidement jusqu’à atteindre 19 courses par année. Le chiffre d’affaire augmente, Red Bull vend les droits TV aux chaînes privées pour un tarif débutant à 8 millions d’euros et augmentant de 10% chaque année. TF1 signe et concurrence Canal +. La BBC en fait de même, ainsi que la ZDF en Allemagne. Jenson Button est le premier champion du monde RB One en 2016 et il récidive en 2017 après une bataille avec Kimi Raikkonen qui a rejoint la discipline après un bref passage chez McLaren en 2015 et 2016.

En 2018, les deux forces sont rivales et s’affaiblissent. Luca di Montezemolo, parti de la direction de Ferrari fin 2016, indique qu’il faut unir les deux disciplines pour entrevoir un avenir. Dietrich Materchitz estime que sa discipline peut avoir une valeur de 4 milliards d’euros dès 2018. Pendant ce temps le CVC Capital Partners a échoué à introduire la Formule 1 en bourse. La valeur de l’entreprise n’est plus que de 5.5 milliards d’euros. La solution de la fusion entre les deux disciplines est attendue. Elle sera annoncée en Novembre 2018. Red Bull One prend 75% du capital de la société Delta Topco est devient le principal propriétaire de la Formule 1. Introduisant ses règles auprès de la FIA et Jean Todt parti, déçu dans la défaite. Le championnat Red Bull Formula 1 est ainsi né…

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Note du Mardi : Réduire la distance des GP de 10% ?

Alors que Jean Todt annonce être ouvert à une révision des règlements techniques concernant la consommation de carburant durant un Grand Prix, une idée émerge sous la forme d’un compromis.

Un des principaux soucis est que les monoplaces 2014 ont été conçu autour d’un réservoir d’environ 150 litres. Ce qui limite les possibilités de changement. Certes le capteur de débit pourra être supprimé mais il est entendu qu’un certain moteur consomme plus que d’autre et que ce principe aurait un désavantage en course. Seule solution pour rester dans le cadre étant de limiter la rotation du moteur (10.500tr/min à Melbourne en moyenne). Donc moins de performances. L’autre solution pouvant satisfaire tout le monde commence à émerger : Réduire la longueur des courses.

La dernière modification importante concernant la longueur des courses remonte à 1958. Passant de 500km (3h de course) à 300km (2h de course). Ce sera la norme pour la suite. Seul le vieux Nurburgring et Monaco proposent une distance inférieure, principalement à cause de la philosophie de leur piste. Ainsi l’idée est de baisser à 270/280km par Grand Prix. Soit une réduction de 10%.

Cette idée permettra d’avoir des courses plus rapides (1h30 environ) et uniformisées sur celle du GP de Monaco. Dans le même principe certaines pistes (Singapour, Bahreïn, Abu Dhabi etc…) seront moins monotones, tandis que Monza se déroulera en 1h environ. Séduisant sur le papier. Cela permet aussi à la FOPA (Formula One Promoters Association) d’être satisfaite d’une mesure favorisant le spectacle. Mais il y a un problème.

Le problème relève de l’image. La Formule 1 devant être le sommet du sport automobile technologiquement parlant. Réduire la distance des Grands Prix,  alors que la discipline passe à l’ère de l’hybride est un mauvais signal. L’intérêt de la technologie hybride sur la voiture de série est d’augmenter son autonomie. Réduire la distance est donc antagoniste au principe de base de l’introduction de cette nouvelle réglementation.

Réduire la distance des courses se compare à un cache cœur masquant la réalité de la situation et l’incapacité des décideurs de trouver une solution, pire de concevoir un règlement technique cohérent. Mais, elle permet aussi d’aborder le sujet de la durée des Grand Prix à l’heure ou la discipline se concentre comme un spectacle télévisuel.

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1954- 2014 the same story ?

« We say we are the rules taking into account the evolution of technology. What is the pinnacle of motorsport ? This is Formula 1. So Formula 1 must take into account the evolution of the industry , otherwise it will not stay on top of motorsport. « Indicated there one week Jean Todt in The Telegraph. The same reasons dictated the rule change in 1954.

1951, the Federation announced the rule change for 1954 with the introduction of the 2.5L engine A fragile situation , as Alfa Romeo did not want to develop a new car and announced its withdrawal in 1952 . The English were in arrears with their car at the time. Mercedes- Benz wanted regulatory changes quickly and were only Ferrari with its V12 4.5 L. This explains why in 1952 and 1953 2L F2 were the new Formula 1. And enter into force new regulations in 1954. The latter was chosen, not in the intention of reducing the speeds of Grand Prix cars , as was the case in the past , but to encourage research aspirated engines . The objective was intended to better serve the engineers to produce cars of mass, instead of developing compressor engines that were far from the reality of the moment.

The same choice was made for the Formula 1 2014. Honda communicates the efficient aspect of its future engine. Mercedes- Benz uses engineers developing hybrid products of mass to solve the technical problem of the F1 engine.

1954 regulations remained in force until 1960 and this was the basis of a major change in Formula 1. Indeed, there has been significant advances in engine performance (first time 100cv/litre were crossed) . Mercedes- Benz , BRM , Lancia , Bugatti, Vanvall , Ferrari, Maserati , Lotus, Cooper, Aston Martin etc … we tried the formula at the time. Especially in the last three years Cooper has revolutionized the design of F1 with the rear central engine and the redefinition of the status of manufacturer, forever.

Jean Todt said he wanted the engine Power Unit should remain in place until 2020. Hopefully when this new regulation suggests the future with a new major change in Formula 1. Towards a new design?

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Ce que la réglementation 1954 nous apprends sur 2014

« Nous disons que nous faisons les règles en prenant en considération l’évolution de la technologie. Quel est le summum du sport automobile ? C’est la Formule 1. Donc la Formule 1 doit prendre en considération l’évolution de l’industrie, sinon ça ne restera pas le summum du sport automobile » indiquait il y a une semaine Jean Todt dans The Telegraph. Les mêmes raisons ont dicté le changement de règlement en 1954.

1951, la Fédération annonçait le changement de réglementation pour 1954 avec l’introduction du moteur 2,5L. Une situation fragile, car Alfa Romeo ne souhaitait pas développer une nouvelle monoplace et annonça son retrait pour 1952, tandis que les anglais étaient en souffrance avec leur monoplace du moment. Mercedes-Benz voulait que la réglementation change rapidement et il ne restait plus que Ferrari avec son V12 4,5L de l’époque. Ceci explique pourquoi en 1952 et 1953 les F2 2L ont été les nouvelles Formule 1. Faute de mieux. Ainsi entrera en vigueur la nouvelle réglementation de 1954. Cette dernière avait été choisie, non pas dans l’intention de réduire les vitesses des voitures de Grand Prix, comme ce fut le cas autrefois, mais pour encourager les recherches dans le domaine des moteurs non suralimentés. L’objectif louable et logique était l’intention de mieux servir les ingénieurs chargés de produire des voitures de grande série, au lieu de développer des moteurs à compresseur qui étaient loin de la réalité du moment.

Le même choix a été fait pour la Formule 1 de 2014. Honda communique sur l’aspect efficient de son futur moteur. Mercedes-Benz  utilise les ingénieurs qui développent les produits hybrides de grande série pour solutionner les soucis technique du moteur F1.

La réglementation 1954 est resté en vigueur jusqu’en 1960 et cela a été la base d’un changement majeur pour la Formule 1. En effet, il y a eu des avancés importantes en matière de rendement moteur (première fois que les moteurs dépassait les 100cv/litre). Mercedes-Benz, BRM, Lancia, Bugatti, Vanvall, Ferrari, Maserati, Lotus, Cooper, Aston Martin etc…on tenté la formule à l’époque avec plus ou moins de réussite. Surtout dans les trois dernières années Cooper a révolutionné le design des F1 avec le moteur centrale arrière et la redéfinition du statut de constructeur pour toujours.

Jean Todt a indiqué qu’il souhaitait que le moteur Power Unit devait rester en vigueur jusqu’en 2020. Espérons alors que cette nouvelle réglementation laisse entrevoir l’avenir par une nouvelle évolution majeur dans la Formule 1. Vers un nouveau design ?

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Jean Todt, comme Mosley en plus subtile

Jean Todt continu sa communication autour du projet de budget plafonné en Formule 1. Après avoir introduit le moteur V6 Turbo, malgré son surcoût important, le président de la Fédération International de l’Automobile est convaincu qu’il pourra imposer l’idée du plafond. A la fois pour les équipes et les motoristes. Pour cela, Jean Todt cite régulièrement Max Mosley dans son combat lors de son dernier mandat. Le mandat du changement.

En réalité être président de la FIA est un mélange entre politique et acte. Les frontières sont floues entre les deux, mais l’ensemble peu être décrypté facilement. Par exemple, Jean Todt parlait récemment du prix des moteurs turbo, estimant qu’ils étaient très coûteux mais qu’à l’avenir ce sera plus restrictif. Comment Max Mosley a forcé la main aux constructeurs à l’époque ? Simplement en introduisant Cosworth, après avoir donné l’idée d’un moteur standardisé. En 2008, un constructeur comme Renault fournissait Red Bull Racing contre un chèque de 12 millions d’euros. En 2010, Cosworth arrive avec les trois nouvelles équipes contre un coût de 6,5 millions d’euros. En plus de la réduction du nombre de moteur, c’est le prix qui a chuté, passant à 8 millions de moyenne. Si Mosley n’avait pas forcé la main et montré l’exemple, les équipes auraient toujours payé plus leur moteur. Car c’était un commerce très juteux.

Autre idée autour des budgets plafonnés. Mosley en parle depuis 2007. Il y a eu plusieurs propositions qui ont tous échoués. L’ancien président de la FIA a donc forcé la main et a proposé en 2009 des budgets de 32 (puis 48 millions) millions d’euros pour les nouvelles équipes et un règlement libre ! En échange la FOTA a proposé des budgets allant autour de 50 millions à l’horizon 2017 avec un barème dégressif. Le RRA a posé ses bases à partir de là. Mais pour en arriver là, Max Mosley a osé introduire quatre nouvelles équipes (USF1 étant mort née avant de courir), qui étaient toutes basée sur le business model du budget plafonné de 48 millions. Un sacrifice utile.

Ces deux reflets de l’histoire sont importants pour les trois prochaines années car Jean Todt souhaite continuer la réforme qu’il a entreprit dans son précédent mandat. Il est entendu que les moteurs V6 Turbo actuel ne seront disponible qu’autour de 10 millions d’euros à l’horizon 2017 et nous entendons des rumeurs sur Cosworth depuis 15 jours désormais. De plus, il est intéressant de voir qu’une ou deux équipes doivent venir en F1 en 2015, l’année de l’introduction du budget plafond. Moins brut que Mosley, Jean Todt est un peu plus subtile, mais les méthodes pour faire passer les idées sont les mêmes. La différence principale étant qu’aujourd’hui les équipes et constructeurs ne sont plus dans l’idée du conflit mais du compromis d’avenir.

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Note du Mardi – L’idée d’une prime pour les équipes indépendantes

L’introduction du principe du budget plafond de 150 millions d’euros pour la saison 2015 est dans l’absolu une bonne solution pour pérenniser le sport. Mais il n’empêche pas qu’en 2014 les budgets vont largement dépasser les 300 millions d’euros et que la situation ressemble beaucoup à celle de 2009/2010, avant le projet RRA.

Alors que Max Mosley souhaitait l’introduction d’un budget plafond autour de 45/60 millions d’euros au printemps 2009, la FOTA avait dans un premier temps proposé un budget, lui aussi plafonné, mais de 200 millions d’euros maximum, puis dégressif jusqu’à 100 millions durant 5 ans et des règles techniques stabilisés sur la période. Avant de finalement pencher pour un compromis sous la forme du RRA vers la fin de la saison 2010.

La question du budget plafond n’a pas encore de contours. Le principe de réguler le sponsoring n’est pas une bonne solution pour la santé économique de la discipline, le but étant d’englober l’ensemble du budget dans un programme. Projet périlleux alors que certaines équipes cumuleront à l’avenir les 150 millions d’euros, rien qu’en droit TV, alors que d’autre toucheront deux fois moins. Reste la question du contrôle, qui sera soumis au même problème qu’à l’époque du RRA.

Toutefois, n’oublions pas qu’en 2012 alors que Bernie Ecclestone était entrain de négocier les accords Concordes 2013-2020, il a été question d’un fond de 50 millions d’euros pour les teams indépendants, via un prélèvement de 10% du sponsoring des équipes les plus riches. La solution n’a plus fait échos. Mais pourrait être une arme pour la FIA afin de maintenir une cohésion d’ensemble dans le paddock.

Il est évident que des équipes ayant plus de 300 millions de budget auront du mal à réduire de 50% en 12 mois leur dépense, alors qu’elles dépassaient déjà à l’époque du RRA entre 2011 et 2012. L’idée est de prélever 5 à 10% des droits TV de Red Bull, Ferrari, McLaren, Williams et Mercedes AMG afin de créer un fond de soutien pour les autres équipes. Cette somme d’environ 50 millions d’euros serait redistribuée sous forme de prime en fonction du classement au championnat du monde et en rapport avec les cinq équipes citées plus haut.

Imaginons la situation de Lotus F1 Team. Terminant 4ème du championnat du monde en 2013 devant McLaren et Williams. Elle est donc la première des indépendants du championnat et pourrait donc toucher une prime de 15 millions d’euros, 2ème indépendant, Force India toucherait 12,5 millions et Sauber 9.5 millions d’euros etc… Une bouffée d’oxygène pour ces équipes.

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La guerre secrète FIA – Ecclestone gâche tout

Max Mosley n’est un homme qui parle beaucoup. L’ancien président de la FIA, lorsqu’il prend la parole accuse et souvent dit la vérité sur les coulisses de la Formule 1. C’était le cas lorsqu’il a avoué que Red Bull Racing en 2010 n’avait pas respecté les accords de restriction de budget (dépensant 160 millions au lieu de 100), c’est aussi le cas lorsqu’il dénonce le mandat de Jean Todt et sa rivalité avec Bernie Ecclestone.

L’oracle Mosley pense que Jean Todt n’a rien fait pour réduire les coûts en Formule 1, tout comme Bernie Ecclestone d’ailleurs. Il faut dire  une chose. C’est la vérité. Le français n’a jamais été un grand partisan de la réduction des coûts et son seul fait d’arme était de mettre en place un nouveau moteur pour 2014. Ainsi, concernant le RRA il a joué la montre. Souhaitant imposer à la FOTA que la Fédération gère les comptes des équipes. Impossible et le projet c’est évanouie avec le temps et la méfiance. Ensuite, l’affaire du moteur V6 est représentatif. Initialement, Max Mosley voulait lancer un moteur 4cyl 1600 cm3 universel. C’est-à-dire capable d’être mis dans une WRC, une WTCC, une F1, une F2 et F3. Surtout, l’idée était de séduire des constructeurs automobiles, toujours plus réticent à l’idée de dépenser trop d’argents dans la course automobile à cause de la crise économique de 2008. L’idée était bonne. Toutefois, sous la pression de Ferrari, Jean Todt a fait passer le moteur F1 d’un 4cyl à un V6, jugé plus noble. Cette évolution de cylindre va surtout faire exploser les coûts. Craig Pollock qui avait lancé la société PURE, jugeait le surcoût entre 20 et 40 millions d’euros. Pire, ils sont testés sur simulateur et non sur la piste, car cela coûterait trop chère. Sauf que cela coûte finalement aussi chère dans l’absolu. Ne parlons pas de l’avenir des jeunes pilotes de Formule 1, avec le peu de possibilité d’essais dans l’année, leur marge de progression est limitée au niveau du budget qu’ils apportent…

Reste que depuis 2 ans, c’est la guerre entre Jean Todt et Bernie Ecclestone qui gâche le tableau. En toile de fond : Les Accords Concordes. Le dernier exemple en date est l’affaire Michelin-Pirelli. Le premier a été en contact avec la FIA, qui a laisser entendre un nouvel appel d’offre et même une concurrence dans les pneus, tandis que le second avait déjà signé avec la FOM, la FOTA et 10 équipes sur 11 pour 2014/2015 et 2016. D’ailleurs, l’information du retour du bibendum n’a pas vraiment eu d’effet positif et désormais, toute annonce tournant autour du retour de la marque française sera discrédité à l’avenir. Malheureusement. C’est un exemple de la guerre secrète entre les deux parties. Mais, il y a tant d’autres exemples comme par exemple l’annonce de l’accord concorde signé entre la FIA et Bernie Ecclestone fin Juillet. Une bonne nouvelle, sauf que Jean Todt souhaite que la société d’Ecclestone rétribue à hauteur de 100 millions d’euros par année, la FIA, sous prétexte que l’accord signé en 2001 donnant les droits de la Formule 1 durant 100 ans et accordé par Max Mosley est contesté. Bref, vous l’aurez compris, l’énergie est dépensée en coulisse et non pour le bien être de la Formule 1 qui se dégrade. Jean Todt n’avait t’il pas annoncé que l’impact médiatique de la F1 avait baissé de moitié il y a 2 ans ?

Repensons à la phrase de Todt au début de son mandat. L’homme ne voulait faire que 4 années et ensuite partir. Visiblement le pouvoir de la politique donne envie de faire quatre années de plus…Prochain acte : le 27 Septembre prochain…

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