Red Bull 2010, comme un air de McLaren 2007 ?
Une leçon de management ? Avec l’arrivée dans l’ombre de Mark Webber, de Flavio Briatore, l’ambiance chez Red Bull Racing se modifie radicalement. L’italien s’emporte même en donnant des conseils à Christian Horner dans la gestion de son line-up : » Red Bull n’a pas encore compris que, s’ils continuent comme ça, avec Webber et Vettel en concurrence, l’un contre l’autre, ils risquent de perdre le championnat. Par contre, si vous ne voulez pas gagner le championnat c’est la bonne façon. Chez Ferrari, la situation est claire : Alonso même l’équipe et Massa suit le mouvement. » Radical mais clair.
Dans les faits, la citadelle Red Bull est assiégée. En interne et en externe. En interne, par le duo Webber-Briatore et ses déclarations. Externe avec McLaren et Mercedes poussant en mettant la pression pour déstabiliser un adversaire trop encombrant. Sortir de cette épreuve la tête haute permettra à RBR d’être considéré comme un top team légitime aux yeux des « autres. »
Mais finalement, Briatore a raison dans les faits. Au championnat Webber dispose de près d’une victoire d’avance sur son équipier. Mais observez la course de Sébastian Vettel lors du Grand Prix d’Italie. Le résultat final, avec une stratégie radicale, permet à l’allemand de devancer son équipier de deux places, alors qu’il était derrière une partie de la course. Intéressant pour le championnat…
Autrement plus intéressant, la déclaration d’après course dans le paddock de Mark Webber : » Je ne vais pas demander de l’aide à Sébastian ». Avant d’ironiser plus loin : » Une aide de Vettel ? Cela dépendra de l’équipe. Vous pouvez être sûr que je ne demande rien. »
Retour sur 2007 et McLaren
La relation entre l’australien et l’allemand rappelle de plus en plus celle entre Fernando Alonso et Lewis Hamilton chez McLaren en 2007. Au fil de la saison, le double champion du monde (sous les conseils de Briatore) c’était isolé et rappelait à l’ordre l’équipe sur l’équité technique et sportive. Dimanche, Martin Whitmarsh a indiqué que » 2010 n’a rien à voir avec 2007. Cette année là, il y avait une personne qui ne travaillait pas pour l’intérêt de l’équipe. » La même situation se reproduit chez Red Bull avec Mark Webber.
La contrainte du Numéro 1
La dernière phrase de Flavio Briatore est symbolique d’une logique qu’il a toujours encouragé : un pilote numéro 1 et un numéro 2. En poussant Red Bull Racing a désigné son pilote australien comme leader de la formation autrichienne, Briatore sait qu’il ridiculisera le système Red Bull. Mais, si RBR désigne Webber comme N°1, elle se retrouve en position de faiblesse envers Sébastian Vettel, dans ses négociations d’après 2012 en offrant un argument en sa défaveur. En effet, l’allemand pourrait comprendre qu’il n’est pas soutenu dans son effort par son équipe. Délicat donc.