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Note du Mardi – Un moteur premium égale du sponsoring

Note du mardi« De mon point de vue, les changements dans les règles de moteurs ont certainement atténué la pression dans les négociations avec les entreprises qui regardent la Formule 1 comme un sport et pourraient être découragés par les questions environnementales. » La phrase est de Claire Williams et explique la bonne santé marketing de l’équipe Williams depuis quelques mois. En réalité ceci est une actualisation d’une doctrine vieille d’une décennie.

Il y a près de 10 ans la mutation marketing

Durant la saison 2006, Williams était propulsé par l’étonnant V8 Cosworth, alors considéré comme le plus puissant en début de saison. Pourtant l’équipe de Grove signa pour la saison suivante avec Toyota. Un changement essentiellement marketing. A l’époque les sponsors de l’équipe anglaise étaient BRS, Budweiser, Castrol, FedEx, Allianz, Oris, Accenture, Petrobras, Reuters etc… Des partenariats signés pour associer leur noms à celui de BMW, auparavant motoriste de Williams. La logique était la suivante : Les sponsors s’affichent aux côtés de motoristes/constructeurs prestigieux.

L’opération a été judicieuse pour Williams qui avait en 2007 signé pour plus de 40 millions de dollars de sponsoring et durant tout le long de son contrat avec Toyota. La signature avec Renault en 2012-2013 avait la même idéologie marketing (PDVSA ne voulait plus continuer à investir autant après la décevante campagne 2011 avec le moteur Cosworth). Puis arrive la signature avec Mercedes-Benz en 2014.

Le marketing c’est aussi de la communication

Le marketing a de cela d’utile qu’il permet de créer un écran de fumée face à la réalité grâce à la communication. Les nouveaux sponsors Williams n’ont pas signé pour des raisons environnementales mais uniquement pour s’associer à la marque Mercedes-Benz aux côtés d’une équipe à l’image historique (renforcé par le partenariat avec Martini). En effet, la plupart était déjà là (chez Lotus et ailleurs) avant 2014. Rexona est arrivé en 2012 et était chez Lotus en 2014 avant de venir renforcer les finances de Williams en 2015. Ce que recherchait le groupe Unilever dans l’opération ? Une exposition importante dans une équipe du top 3. Lotus ne pouvait plus garantir cette position sportive, place à Williams.

L’identité du constructeur comptera dans le futur pour le sponsoring

L’évolution est toutefois intéressante à souligner. Auparavant l’identité du constructeur n’avait pas d’importance tant que ce dernier était un vrai fabricant d’automobile et avait une image de marque mondiale (si possible). Toutefois il est notable de signaler que le marketing F1 va s’enfermer dans un proche avenir vers un marketing premium. Mercedes-Benz et Ferrari étant des marques prestigieuses elles attireront toujours des sponsors. Renault et Honda ne peuvent faire valoir que leur histoire sportive au détriment de l’image de marque de leur voiture vendue à des millions d’exemplaires. Avec un bémol. Lorsqu’Alain Prost avait signé en 2001 avec Ferrari une fourniture moteur, il espérait que l’effet d’annonce lui ferait gagner la moitié du travail. Sauf que le résultat en piste est aussi une composante essentielle. Si Marussia avec le moteur Ferrari n’avait pas obtenu 2 points à Monaco, elle aurait eu la même destinée que Caterham en fin d’année 2014. C’est une certitude.

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Note du Mardi – Red Bull, de la F1 à la politique F1

Note du mardiLa situation est menaçante, les arguments sont implacables, l’évolution inéluctable : Red Bull Racing n’est plus une équipe de Formule 1, mais une équipe politique faisant de la course.

Lors de la construction d’une équipe de Formule 1, il y a deux cycles de développements à respecter :  Un premier de 5 ans et le second de 3 ans. Ce second cycle est celui permettant à l’équipe de dominer son sujet sportif, d’augmenter ses revenus et surtout d’augmenter son poids politique autour des Accords Concordes.

Le syndrome de la domination et l’annonce du déclin

Red Bull Racing, comme McLaren, Williams et Ferrari par le passé, a fait la même chose et souffre aussi du même syndrome. En pleine domination à la fin des années 80, l’équipe de Ron Dennis avait profité du renouvellement des Accords Concordes pour obtenir une prime et amorça son long déclin sportif. Confronté à des changements de réglementation et une recherche d’un moteur aussi performant que Honda. Williams a profité aussi de sa position en 1997 pour obtenir des avantages et ensuite décliné. Elle avait pointée du doigt la réglementation technique de 1998 (perdant son avantage aérodynamique), comme cause de sa méforme. Enfin Ferrari à deux reprises a subit ce problème. La première fois après 1987 et la seconde fois depuis 2008 et jusqu’à encore récemment (avec les affaires du droits de véto de 2010, les menaces de quitter la discipline jusqu’en 2012). L’ironie de l’histoire est de lire Mauricio Arrivebene dire « Notre objectif est d’attaquer Mercedes sur la piste plutôt qu’en coulisse.  »  La mémoire est courte, surtout lorsqu’un nouveau cycle débute. Une nouvelle histoire s’écrit ainsi.

Etre et avoir été une équipe de Formule 1

Depuis le début de la nouvelle réglementation, Red Bull est insatisfait. Problème de moteur avec un moteur Renault moins puissant (depuis 10 ans le moteur Renault est moins puissant que ses adversaires italiens et allemands), des réglementations techniques qui ont changé durant sa domination et qui ne changent pas pour Mercedes. En somme, l’évolution de la Formule 1 n’est plus aérodynamique comme elle l’a longtemps été, mais mécanique. Une composante que ne maîtrise pas l’équipe autrichienne, dépendante de son partenaire français et ne pouvant plus compenser comme auparavant.

De part les réactions de Christian Horner sur le moteur Renault après le GP d’Australie, la menace du retrait d’Helmut Marko et les arguments politico-technique d’Adrian Newey cachent en réalité une équipe qui n’a plus d’intérêt sportif, mais uniquement la sauvegarde de l’image Red Bull. Quand les mots prennent plus d’importance que les actes, ce n’est jamais un signe de bonne santé, mais une démarche d’illusion pour masquer ce que l’on ne souhaite pas voir. Pour le cas de RBR, il serait temps de relancer un nouveau cycle de développement pour ne plus subir et désigner les autres comme source de ses malheurs.

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Red Bull Racing a t’elle une valeur de 300 millions d’euros ?

Red Bull RB11 2015

La pratique est courante dans le business. Lorsque l’on veut mettre un prix sur quelque chose et que l’on ne souhaite pas vendre à 100%, le prix annoncé est disproportionné par rapport à sa valeur réelle. Toutefois,  lorsqu’une rumeur de ce type envahie les médias, elle est la résultante de manœuvres discrètes, répondant ainsi à un projet discuté en coulisse. C’est une réponse. C’est le cas de l’annonce du prix de vente de Red Bull Racing pour 300 millions d’euros dans la presse allemande, il y a quelques jours.

Le bruit indiquant l’intérêt d’Audi pour prendre le contrôle de l’équipe autrichienne Red Bull Racing, démenti rapidement par la marque allemande, répond également au projet médiatique de Renault de reprise d’une équipe F1. Le prix de l’alliance entre un partenaire moteur depuis 2007 et une équipe devenue championne du monde quatre fois de suite avec ce même moteur entre 2010 et 2013.

La structure de Red Bull en Formule 1 est un aigle à deux têtes. Une structure sportive se nommant Red Bull Racing (RBR) et une structure technique prenant le nom de Red Bull Technology (RBT). Christian Horner est dirigeant de ces deux structures distinctes, car il touche un salaire pour l’une et l’autre (environ 3 millions d’euros au total). Adrian Newey est un employé de RBT qui emploie plus de 650 personnes.  RBR est une société sportive qui n’emploie que 60 personnes environ.

La conception de Red Bull pour la discipline reine est d’avoir une équipe d’un côté et de l’autre une structure technique sous-traitante. L’usine de Milton Keyne appartient donc à RBT, les souffleries également, ainsi que le bureau d’étude (la propriété intellectuelle).  RBR est seulement propriétaire des droits « non corporels » c’est-à-dire : l’engagement officiel de l’équipe dans le championnat du monde de Formule 1 FIA,  son contrat avec la FOM/CVC Capital/FIA (Accords Concordes) et le nom officiel de ces voitures. Ses employés permettent seulement à la société d’évoluer dans le paddock (administration, gestion contrats, transports, hospitalité). En bref, sa structure est assez similaire à une équipe de Football en France Ligue 1 qui ne dispose pas de la propriété de son stade et dont le propriétaire paie les transferts et qui n’emploie qu’une cinquantaine de salariés pour que l’ensemble fonctionne.

Par exemple, une équipe comme le PSG en 2011 a été vendue pour un total de 70 millions d’euros à QSI (Qatar Sports Investment), tandis que les précédents investisseurs – Colony Capital, Butler Capital Partners et Morgan Stanley – l’avaient rachetés via LBO pour 40 millions d’euros le 12 Avril 2006 à Canal +. Un prix à retenir car le club parisien à l’époque n’était propriétaire de presque rien.

Selon nos estimations et le contexte d’évolution de l’équipe, la valeur de Red Bull Racing n’est pas de 300 millions d’euros. Mais seulement 100 ou 120 millions d’euros. Une importante différence. Mais lorsque l’on ne veut pas vendre…

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Note du Mardi – Lewis Hamilton invente le pilote F1 du futur

Note du mardiAlors que les patrons de la Formule 1 déclarent à longueur d’interviews que le modèle de la discipline reine du sport automobile est obsolète, sous nos yeux un pilote est entrain de révolutionner sa corporation : Lewis Hamilton.

L’ère du pilote managé par un agent, communiquant uniquement en conférence de presse ou lors de trois interviews durant la saison, signant un sponsor casquette ou quelques accords avec un horloger ne sera plus demain. Adaptant sa communication aux réseaux sociaux et à la nouvelle évolution médiatique, Lewis Hamilton va révolutionner son environnement.

Etape 1 : Faire d’Hamilton le pilote le plus payé du plateau…virtuellement

Le premier fait majeur de la signature du double champion du monde avec l’agence de communication et marketing Purple a été cette indiscrétion dans la presse, la semaine dernière. Lewis Hamilton aurait demandé 70 millions d’euros environ de salaire par an et un contrat de trois années. Un chiffre très rapidement démenti par Toto Wolff dans la presse. Mais le coup est magistrale et le message double : Dans un premier temps, Hamilton indique à Mercedes-Benz qu’il souhaite être le pilote le plus payé du plateau et dans un second temps cet idée sera déjà répandu dans la tête des fans et donc bénéficiera à Mercedes-Benz qui confirme ainsi sa domination sur la Formule 1. Soit comment fabriquer un argument en sa faveur.

Naturellement, Lewis Hamilton ne touchera pas 70 millions d’euros. Mais depuis Juin 2014, la stratégie d’être le pilote le plus payé est en marche. L’offre initiale d’Anthony Hamilton à Toto Wolff (100 millions d’euros sur 3 ans) allait déjà dans ce sens.

Etape 2 : Devenir une pop star

L’époque de Michael Schumacher n’existera plus dans le futur. De la même manière que LeBron James n’est pas Michael Jordan, Lewis Hamilton est dans cette même évolution. Le pilote souhaite sortir un album musical d’ici la fin de l’année 2015. Non pas pour faire la même chose que Jacques Villeneuve il y a près d’une décennie, mais pour activer le deuxième axe de sa stratégie : les produits dérivés.

En effet, en devenant une pop star, Hamilton pourra créer une ligne de vêtement (comme Jay-Z ou P Diddy ou d’autre) et devenir une marque à part de la Formule 1. Il est intéressant d’entendre que le double champion du monde a contacté le label Rock Nation Music de Jay-Z. L’homme d’affaire américain a crée il y a 2 ans Rock Nation Sport, une agence de management de sportif, qui est entrain de faire une petite révolution dans le milieu. Son approche étant résolument différente du passé.

Le rapprochement Simon Fuller/Lewis Hamilton allait déjà dans le sens d’un développement de Lewis Hamilton au-delà de la F1. L’échec de cette relation ne détourne pas moins le double champion du monde de son objectif : devenir un leader. Ainsi, la Formule 1 est un prétexte (comme la musique pour un rappeur comme Jay-Z) pour faire des affaires et développer son image. Une évolution majeure qui ne sera probablement pas suivie par tous, comme David Beckham dans le Football, mais qui marquera d’une pierre blanche le volet « business » d’un pilote F1. Ainsi la page Ayrton Senna/Michael Schumacher devrait se tourner d’ici la fin de la décennie.

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Note du Mardi : L’idée du deal marketing…gratuit

Note du mardiAu moment ou le monde de la Formule 1 estiment que la discipline est en retard en matière de marketing. Que McLaren vise à signer un partenariat technologique important et que la majorité des nouveaux sponsors étant arrivés dans la discipline ne déboursent plus de 15 millions d’euros par année. Une idée pourrait relancer l’intérêt marketing : un sponsoring gratuit.

L’accord Sony – Marvel autour de Spider-Man

La semaine dernière un gros accord a été conclu dans le milieu cinématographique entre Sony Entertainment Pictures et Marvel Studios pour le retour du personnage de Spider-Man dans l’univers Marvel à l’horizon 2016.

Un accord plus original que le précédent conclu par Marvel avec la Paramount (Iron Man et Avengers ou la première paie 8 à 9% de recette à la seconde pour exploiter la licence). En effet si le financement et la distribution du prochain opus de Spidey sera toujours contrôlé par Sony, il sera produit par Marvel. Les bénéfices de ce reboot iront intégralement à Sony. En échange, le super héro fera une apparition dans le prochain Captain America et Avengers. Sans payer de droits à Sony Pictures.

L’intérêt pour le studio japonais est de redonner une certaine visibilité au personnage en l’intégrant dans l’univers Marvel. Ces derniers garderont l’exploitation des produits dérivés et naturellement des comics. Un deal gagnant/gagnant pour les deux parties.

Le cas Lotus et Sauber-Chelsea

En Avril 2012, Genii Capital et Lotus Cars annoncent leur séparation. La société luxembourgeoise exploitera la marque Lotus jusqu’en 2017. Gratuitement. En échange le constructeur anglais bénéficie des retombées médiatiques et des résultats de l’équipe en piste. Certes le manque à gagner est de 20 millions d’euros directement, mais finalement Genii Capital exploite une marque prestigieuse gratuitement qui lui permet ensuite de démarcher des sponsors et développer des produits dérivés.

Lorsqu’en Avril 2012, Sauber F1 Team et le FC Chelsea officialisent leur accord, personne ne comprenait réellement l’intérêt. Des produits dérivés communs, mais surtout une exposition médiatique commune. Le logo du club est visible sur les monoplaces suisses et le logo de l’équipe d’Hinwill est visible pendant les matchs et en conférence de presse des Blues. Un accord qui permet de valoriser au-delà de leur sport leur marque.

La doctrine Martini-Williams à l’envers

Lorsque Williams signe avec Martini, l’objectif est d’utiliser à moindre coût (10 millions d’euros par an) le prestige des deux entités pour viser un sponsor plus important. Ce qu’a réalisé Genii Capital avec Lotus et Sauber avec Chelsea résulte du même domaine. Comme pour ces derniers cas, l’argent ne fait pas partie de l’équation, il est matérialisé indirectement, mais permet une valorisation que la Formule 1 seule ne permet plus.

L’idée pourrait donc être ici. Séduire un sponsor important (prestigieux), lui donner une forte exposition en échange d’aucune tractation financière. Mais dans l’espoir d’en tirer des revenus annexes et d’obtenir une signature d’un sponsor secondaire important.

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Note du Mardi – La mort du sponsor principal « classique »

Note du mardiEn 2015, pour la seconde saison, McLaren ne présentera pas de sponsor principal sur ses monoplaces. Après plusieurs tractations vaines Ron Dennis a finalement tranché : l’ère du sponsoring principal classique n’a plus d’intérêt. Place à des partenariats technologiques de haute valeur.

Dans l’histoire lorsqu’une équipe perd son sponsor principal, cela signifiait que son avenir était compromis. Ces parrainages représentaient entre 40 et 50% du budget d’un team (hors investissement constructeurs). Auparavant plusieurs approches avaient été réalisé pour combler ce manque. Par exemple lorsque Honda a lancé le projet EarthDream en 2007, l’impact médiatique a été supérieur à la seule saison 2006. Pour la marque japonaise le succès a été tel que désormais son projet hybride porte cette marque sur ses voitures.

Il y a 10 ans, le combat pour Intel

Décembre 2005, BMW annonce un accord avec la société américaine Intel. Un deal de 30 millions de dollars par année. Un « partenariat officiel » qui constituait alors une faible part d’un plus large accord commerciale entre Intel et BMW (on parlait de 10 à 15% seulement du deal total). McLaren et BAR étaient en concurrence pour un parrainage de la marque américaine. Toutefois, BMW a su offrir une relation dépassant largement le cadre de la piste.

Cette résultante a été le fruit d’une bataille de deux mois menée par McLaren et BAR durant l’été 2005. A l’époque Intel penchait pour le projet de l’équipe de Ron Dennis qui proposait d’exposer Dell Computer et maximiser l’impact d’un deal estimé alors à 40 millions de dollars par année durant 3 ans.

Le cas Panasonic/Toyota et GE/Caterham

En Juillet 2001, Toyota Motorsport annonçait un partenariat de 5 ans avec la société Panasonic. L’investissement était alors estimé à 36 millions de dollars par année. Le contrat avait même été renouvelé 2 fois ensuite contre un deal de 45 millions de dollars et 50 millions de dollars environ pour le dernier signé en Mars 2009 (qui ne verra jamais le jour).

Toutefois, lorsque Renault avait souhaité négocier avec Panasonic pour 2010. Surprise. L’accord n’avait rien d’un accord numéraire classique. La société nippone était le fournisseur de batterie des Toyota Prius. L’exposition de la marque Panasonic sur les ailerons des machines japonaise résultait d’un accord technologique complexe et indexé sur les ventes des Prius.

Lorsque Tony Fernandes signe un accord d’une valeur de 25/30 millions de dollars avec General Electric (GE) pour son équipe Caterham en 2011, le deal est essentiellement technologique. Mélangeant les intérêts de la F1 et de l’aviation, secteur d’activité principal de l’homme d’affaire malaisien.

L’intérêt de McLaren

Contrairement à Williams qui avait accepté une entente financièrement basse avec Martini contre 10 millions d’euros par année, dans l’espoir d’obtenir un deal plus lucratif (Rexona en est l’exemple le plus intéressant aujourd’hui), McLaren souhaite un partenariat technique de haute valeur pour maximiser l’impact financier des autres commanditaires de l’équipe. Une relation de vase communiquant qui, comme pour la théorie de Williams, n’a pas particulièrement prouvée sa valeur depuis que la crise économique du sponsoring sportif s’installe durablement.

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Le jeu d’influence de Lewis Hamilton envers Mercedes AMG F1

Lewis Hamilton Mercedes W06 Jerez 2015Ce n’est qu’une question de semaines. Lewis Hamilton a indiqué à la direction de Mercedes AMG F1 qu’il aimerait prolonger son contrat avant le Grand Prix d’Australie. Mais il existe des points de discorde.

L’euphorie du titre mondial de Lewis Hamilton au crépuscule d’Abu Dhabi espérait une formalité facile. Toto Wolff en personne s’annonçait confiant pour conclure un accord avant le début de l’année 2015. Depuis lors les discussions bloquent principalement autour deux points : le salaire et l’image d’Hamilton.

La proposition de Mercedes AMG F1 a été déposée fin Décembre. Une prolongation de trois ans (2016/2017/2018), avec un salaire de 20 millions d’euros, 5 millions de primes de championnat du monde et surtout 1 million d’euros par victoire. Bien loin des prétentions du nouveau double champion du monde. En effet, en 2012, il avait signé un accord d’une valeur totale de 80 millions d’euros environ et une prime de 500.000 euros par victoire. Pour la saison 2015, son salaire est estimé à 25 millions d’euros (augmentation prévue dans le contrat initiale). Ainsi, il n’est pas question pour Hamilton de toucher moins et pire, d’être un des champions du mondes les moins payé de 2015.

Toto Wolff a fait ses comptes. Ayant renouvelé très tôt Nico Rosberg pour trois années, en pleine saison 2014, le manager autrichien ne souhaite pas un écart trop important entre ces deux pilotes, sur la question du salaire.

Le second aspect du gel des négociations concernent l’image d’Hamilton. Etant très actif sur les réseaux sociaux, le pilote souhaite maintenir la gestion de son image en interne. Tandis que Mercedes AMG F1 souhaite avoir son mot à dire dans ce domaine. Il est entendu que c’est en réalité cet aspect qui bloque le plus dans les discussions. En effet, Hamilton a reproché à l’équipe de Brackley d’avoir annoncé ouvertement qu’elle gelait les discussions pour renouveler son contrat la saison dernière suite à l’incident du GP de Belgique. Le faisant passer pour un fauteur de trouble et l’accusant un déficit d’image troublant, du point de vu d’Hamilton. Cette erreur de communication de Mercedes AMG F1, Hamilton souhaite la faire payer (en avantage ou alors en numéraire).

Toto Wolff se retrouve dans une situation ou un pilote utilise son image sur les réseaux sociaux pour augmenter sa valeur sur le marché et maximiser son impact sportif. Dans cette histoire, Mercedes AMG F1 n’est pas réellement en position de force. La maladresse de geler le renouvellement du contrat d’Hamilton, s’ajoutant à l’annonce le mois dernier que Fernando Alonso serait « une alternative » à Hamiton ce retourne contre le manager autrichien. Un détail qui a son importance dans les négociations de contrat. Non négligeable même. C’est aussi pour cela que la presse allemande indique qu’Hamilton souhaite renouveler et partir ensuite à la retraite. Utilisant le ressort de la motivation comme principal vecteur de communication. Une communication qui montre ses limites aujourd’hui pour une équipe institutionnelle comme Mercedes AMG F1.

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PDVSA et le plan 2013-2019 du Venezuela à suivre

Lotus VenezuelaEn Mars 2014, face à la situation de quasi faillite le Président Nicolas Maduro avait tenté de rassurer la population, dans un pays ou la maxime est « plus l’essence est bas à la pompe, plus la côte de popularité du président est haute ». Sauf que la baisse constante du prix du baril depuis la rentrée provoque une hausse de la dette à Caracas. Une capitale qui s’accroche avec l’idée d’un pétrole bas prix à la pompe. Au point de provoquer un état d’urgence.

Décembre 2014, l’une des principales chaines de station essence du pays, Citgo Petroleum est annoncé à vendre. Un total de quatre sociétés sont intéressés par l’entreprise et propose 7 milliards de dollars. PDVSA, selon IBT, propose 10 milliards de dollars, via la banque Lazard. Une situation qui a elle seule symbolise la situation du pays. Le ministre des finances du Venezuela, Rodoflo Marco Torres a indiqué dans les médias du pays que Citgo n’était pas à vendre. Pour ne pas sombrer dans une décision alarmiste. Ainsi PDVSA sur-évalue le prix de Citgo pour empocher la mise.

Car, Citgo et PDVSA ont un lien: le premier verse des dividendes énormes au second. Mais, la société n’étant plus en mesure de payer à PDVSA elle se met en situation de vente. Ainsi nous avons une société payant le pétrole d’une société publique (ayant le monopole) pour le raffiner elle-même et le distribuer, qui se trouve dans l’incapacité de payer le pétrole de la société publique qui pour éviter le désaveux fait une importante proposition de rachat de l’entreprise cliente.

Lors de la dernière semaine de l’année 2014, une réunion d’urgence a été provoquée par le Président Maduro. Au cours de cette réunion, le principe de la guerre économique qui affecte le pays depuis 2013 a été au centre des discussions. 2015 devant être l’année des grands changements majeurs dans la structure de production et de transformation de l’économie nationale. Ainsi, le changement va débuter avec un nouveau conseil d’administration pour PDVSA qui aura pour mission de stimuler la production de pétrole en 2015 et d’atteindre les objectifs fixés par le Plan 2013-2019. Quoi qu’il arrive.

L’annonce qu’il existe un plan 2013-2019 est intéressant car, les rumeurs sur l’avenir de PDVSA comme sponsor en Formule 1 ont été nombreuses depuis deux ans.  Il a même été indiqué que 2015 serait la dernière année. Sans que cela soit confirmé. Les analystes  estiment qu’il faut que l’Etat réduisent ses dépenses et donc PDVSA devra réduire son investissement pour combler sa dette. D’ailleurs l’agence de notation Finch a dégradée la société début décembre. Sauf qu’à Caracas, l’objectif sera d’appliquer la politique Russe en matière de production. Ce qui va provoquer un souci avec ses partenaires de l’OPEP qui sont à la manœuvre en ce moment. Mais qui ne devrait pas provoquer une perte de l’investissement en Formule 1.

En effet, si PDVSA reste en F1, même avec un investissement moins important à l’avenir, mais équivalent à 15/20 millions d’euros par année, elle confirme que la société est en bonne santé, que le Venezuela est économiquement solide et que son président est un visionnaire. Remplissant plus que jamais son utilité d’image pour le pays. Dans le prolongement de la vision d’Hugo Chavez, l’instigateur du sponsoring F1 en 2011. PDVSA jusqu’en 2019 comme sponsor en Formule 1 ? ce n’est pas impossible.

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Note du Mardi – L’évolution de la communication Twitter

Note du mardiDurant l’été 2014, Fernando Alonso  tweetait qu’il avait « de grandes nouvelles à annoncer dans les jours avenirs », l’emballement médiatique rapportant l’annonce à la Formule 1 a finalement été déçue d’apprendre que le double champion du monde avait un projet d’équipe cycliste pour 2015. Cette saison 2014 marque un changement important dans l’utilisation de Twitter comme outil de communication.

Auparavant le service n’était qu’un service de communication basiquement utilisé par les pilotes pour permettre aux fans d’être un « insider ». Nous y voyons la préparation des pilotes en dehors des courses. Mais cette saison, nous avons vu une autre manière de communiquer sur leur vie. Leur compte a servi de petite agence de communication, mais surtout d’avertisseur pour les journalistes.

Lorsque Fernando Alonso dément sur son compte Twitter les rumeurs de transferts sur la troisième partie de la saison 2014, les articles en Espagne et en Allemagne apparaissaient dans les jours suivant le démenti Twitter. Ceci est arrivé à deux reprises depuis l’été.

Twitter, le teaser de l’information

L’annonce Twitter est devenue aussi une sorte de Teaser pour obtenir l’intérêt des journalistes. Car ceux qui ont vu un post supprimé dans l’heure, vont non pas parler du tweet, mais du fait qu’il ait été supprimé (ce qui augmente sa valeur). Les journalistes (souvent ceux ayant loupé le message) contactent alors l’intéressé (ou son entourage) pour en savoir plus. Ce qui permet d’obtenir assez d’éléments pour réaliser un article. Le cas de Romain Grosjean est intéressant.

Le pilote français a annoncé qu’il restait chez Lotus F1 Team en 2015 sur le réseau. Puis la supprimé 30 min plus tard. Dès le lendemain, les articles sur son avenir ont explosé. A Abu Dhabi, le pilote a simplement expliqué qu’il avait réalisé une mauvaise manipulation et que le message devait être privé. Un classique.  McLaren a réalisé la même chose avec l’annonce de son line-up 2015 pour l’après 1er Décembre 2014. Le message a été supprimé dans l’heure.

Cette technique de communication joue sur la réaction des journalistes et des médias d’informations. C’est une danse en trois temps : Le message qui une fois supprimé devient une rumeur, le démenti dans la foulée et ensuite le débriefing sur le sujet en question. Trois moyens pour le pilote de faire parler de lui et trois moyens pour les médias de parler d’un sujet.

Fernando Alonso d’une part et Romain Grosjean (et McLaren) utilisent Twitter comme les hommes politiques aujourd’hui. Comme un élément pour obtenir une médiatisation plus large ensuite. Un avertisseur d’annonces pour une exposition massive. Un teaser informatif.

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Le mystère du Genii

Lotus E22 Singapour 201419 février 2014 Lotus présente sa E22 et un changement majeur était visible. Non pas le double nez de la monoplace, mais la disparition sur les pontons de « Genii Capital Business Exchange » au profit de « Genii Capital ».

Le site www.be-genii.com est toujours actif. Les photos des voitures où l’inscription « Genii Capital Business Exchange » ont laissé place à « Genii Capital. » Le texte de présentation de la plate-forme n’a pas changé, tout juste le nom de PDVSA est ajouté à la liste des partenaires. Mais le plus intéressant est en bas de la première page.

Sir Jackie Stewart, three time Formula One world champion and strategic advisor to Genii Business Exchange from 2011 through 2013.

Expliquant aussi la disparition du Business Exchange dans la communication de la société luxembourgeoise. Stewart en était l’ambassadeur dans le paddock.  Reste une question : quelle est la stratégie de Genii Capital en Formule 1 désormais ?

Crée en Juin 2010, le Business Exchange était l’incarnation du modèle économique présenté par les nouveaux propriétaires de l’usine d’Enstone :  Faire de la Formule 1 et plus spécifiquement l’équipe Renault/Lotus Renault GP/LotusF1 Team une plate-forme d’affaires.  A l’époque l’approche était révolutionnaire, une troisième voie qui avait été souligné par un article dans le Financial Times. Depuis lors ? Hormis l’annonce de Stewart comme ambassadeur le 25 Mars 2011 et la participation à une levée de fonds de 35 millions de dollars pour la société Zink Imaging en décembre 2011. Rien. Un obscur accord de voiture auto-partage avec Proton la même année, mais depuis trois ans, la plate-forme n’a été que peu active en génération de deals.

La fin de l’exposition médiatique du projet Business Exchange marque la fin du projet économique de la société luxembourgeoise et probablement de son échec économique. La fin du Business to Business.

La recherche d’un avenir

Le 23 Janvier 2014 un cabinet d’avocats, JAG Shaw Baker, est mandaté pour trouver des investisseurs à Lotus F1 Team. 9% étaient à céder. L’échéance était de 6 mois (soit Juillet). Depuis lors ? L’annonce du mandat a été supprimée de Compagnie Houses. Preuve d’un échec.

Depuis la fin de la saison dernière, l’homme d’affaire Andrew Ruhan (fort de 2% du capital de Lotus depuis Avril 2013), souhaite revoir son investissement de 75 millions d’euros (avec intérêts) d’ici la fin de l’année 2014. La pression monte pour les hommes de Genii car Ruhan a déjà investi par ses hommes les postes clés de gestion de Lotus F1 Team.

A Austin, le discours de Gérard Lopez, co-CEO de Genii Capital, avait de quoi surprendre. Il y a quelques mois encore l’homme disait dans les médias qu’il pouvait financer son équipe sans problème, en fonction de ses besoins. Sous la forme de prêts bancaires. Toutefois, juste avant la course américaine, l’homme d’affaire luxembourgeois a demandé au président de CVC Capital Partners, Donald McKenzie, une prime d’environ 125 millions d’euros total pour Lotus, Sauber et Force India. Plus tard, Lopez explique qu’une prime de 12/15 millions d’euros par année supplémentaire suffirait. Contradictoire, avec les déclarations de Juillet 2014 lors de l’exposé des comptes de Genii Capital au Luxembourg. Tout allait bien donc…

Genii Capital n’a-t-il plus assez d’argent pour financer Lotus ? Entre 2010 et 2013, un investissement d’environ 35 millions d’euros par année a été consenti (via des prêts), mais pour 2014, la réduction de l’investissement, selon le BusinessBookGP2014, n’était plus que 15 millions d’euros. L’argument de cette différence était que l’équipe allait obtenir plus d’argent des droits Concordes et que l’objectif était d’avoir un budget de 170 millions d’euros pour 2014 (déclaration dans Auto Motor und Sport). Visiblement cette prévision financière n’était pas suffisante.

L’urgence de changer de moteur, passant de Renault à Mercedes en payant le prix (environ 35 millions d’euro de dédit pour le constructeur français, ajoutant les 11 millions de payement à l’avance du moteur allemand), plus les discussions de surface avec Fernando Alonso (avec proposition, selon le quotidien AS, d’offrir 30% du capital de l’équipe comme salaire au double champion du monde) et à mettre en parallèle avec la demande de prime auprès de CVC Capital.

L’objectif de Lopez et Geni n’est pas tant de sauver les petites équipes, mais de valoriser (et sauver) ce qu’il reste de l’équipe d’Enstone. Une équipe que Genii Capital estime à 260 millions d’euros.  Mais au vu de sa situation, sa dette, la valeur semble toutefois plus proche du capital (77 millions d’euros), soit la valeur de Sauber.

Les scénarios de l’après

Beaucoup de questions sur l’avenir de Lotus… L’avenir se déroule sous nos yeux. Que fera Andrew Ruhan si en Janvier 2015 il n’a pas récupéré son argent ? Appliquera t’il son plan qu’il n’a pas pu imposer cette année : A savoir réduire le budget de l’équipe de 24%, les effectifs à 450 employés, devenir rentable et augmenter la valeur effective de l’équipe de 25 à 30% pour une vente prochaine.  On s’y dirigera de toute manière au vu des événements récents. Lotus touchera 20 millions d’euros de moins des droits TV FOM et la prime du CVC ne suffira pas à combler l’écart perdu.

Matthew Carter, homme de main de Ruhan et CEO de Lotus F1, a laissé entendre qu’un changement de nom du team était à prévoir. Anticipant une vente prochaine et souhaitée. Le discours de Gérard Lopez est flou. Son personnage récent de Robin des Bois de la F1 est un costume qui ne s’accorde pas avec la réalité du discours passé. La maxime : « Investir 50 millions en F1 pour obtenir des deals de 500 millions » ne s’accorde plus avec le discours de survie d’aujourd’hui. Lotus n’avait pas de problème financier avant, elle en a désormais. La vérité éclatera t’elle ? Mystère.

Notons qu’en Juillet 2012, le Financial Times a dévoilé un projet d’investissement de Genii Capital de 500 millions d’euros dans le Football. Sauf qu’hormis la campagne du rachat du club de Ligue 2 française, RC Lens (avec une offre ridicule), ce projet n’a pas été suivi d’un plan concret. Qu’en est-il aujourd’hui ? Autre mystère.

Les nuages sombres et orageux recouvrent le ciel déjà d’encre au dessus de l’usine d’Enstone et rue Peternelchen. Les prémisses d’une tempête. D’un ouragan, voir d’un tsunami. Les ingrédients sont là. Les mystères d’aujourd’hui ne deviendront pas les légendes du futur. La transparence est la nouvelle vérité. Le génie est injuste et sans nécessité. C’est sa définition. Les nuages sombres et orageux recouvrent le ciel déjà d’encre…

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