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Derrière l’offre de Ferrari sur Newey

Luca di MontezemoloLa citation est passée complètement inaperçue dans les médias pourtant elle est lourde de sens et a inspiré la politique de Ferrari autour d’Adrian Newey. Flavio Briatore, le 24 Mai lance au micro de la chaîne SkyItalia, « Pour moi, Ferrari doit avoir une base au Royaume-Uni, où toutes les entreprises de technologies de la Formule 1 sont concentrées. »

Sachant que Flavio Briatore est régulièrement consulté par Luca di Montezemolo à Maranello, le principe d’une base anglaise de Ferrari renvoie comme une solution pour le président de Ferrari afin de faire venir dans ses rangs Adrian Newey. Cela a d’ailleurs été réellement proposé à l’ingénieur anglais. Créer une structure similaire à ce qui avait été produite par John Barnard dans les années 80 et 90, assorti d’un chèque annuel important de 26 millions d’euros. Permettant à la fois de payer Newey, mais également le personnel de cette structure. Tenté par l’aventure, Newey a fait croire à Montezemolo qu’il pouvait venir. Au point qu’il y a trois semaines le président de Ferrari était prêt à faire une annonce médiatique. Echec sur toute la ligne.

Dans Bild Zeitung, Helmut Marko a confirmé que l’ingénieur anglais avait reçu deux offres de la Scuderia et de Mercedes AMG F1. Mais qu’il continuera l’aventure avec Red Bull Racing. Il est entendu qu’une extension de trois ans est dans les cartons. Comme un soulagement. Fin de l’histoire ? Pas réellement.

Speedweek indique que Ferrari cherche à réaliser une nouvelle offre pour Adrian Newey : Un choix du personnel technique à son goût, l’occasion de s’impliquer sur les voitures de production (et surtout la prochaine génération de SuperCar), ainsi que la perspective de participation de la prochaine aventure aux 24h du Mans de Ferrari. Le salaire serait supérieur à 15 millions d’euros pour sa seule personne.

L’objectif de cette dernière offre ? Elle est double. Effectivement l’envie de Ferrari pour Adrian Newey est assez troublante (tout en s’inspirant de ce qu’avait réalisé Ross Brawn chez Mercedes AMG F1 depuis 2011) et se mesure surtout par l’envie d’affaiblir Red Bull Racing en revalorisant le contrat de l’ingénieur. Actuellement payé 10 millions d’euros chez RBR, une petite augmentation était dans l’air (on parlait de 11 à 12 millions d’euros par an). L’offre de Ferrari perturbe l’ensemble soigneusement mis en place par Christian Horner il y a une décennie. D’autant que le second objectif de cette manoeuvre est de séduire Sébastian Vettel. Sinon pourquoi Stefano Domenicali a prévenu le quadruple champion du monde allemand de son départ si il n’existait pas d’intérêts ?

Un détail important : Adrian Newey est séparé de femme Marigold. C’était cette dernière qui ne voulait pas déraciner sa famille d’Angleterre. Cet obstacle n’existe plus aujourd’hui…

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Haas vers un duo pilote/châssis pour 2015

Lotus Renault E22La rumeur c’est vite propagée en marge du Grand Prix d’Espagne. Gene Haas visiterait l’usine d’Enstone et le raccourci annonce alors un rachat de l’équipe Lotus F1 Team par l’homme d’affaire américain. Troublante situation. Cachant un double objectif.

Haas a affirmé sa ferme intention d’être présent en Formule 1 dès la saison prochaine. L’équipe sera composée d’environ 200 personnes basé à Charlotte et l’objectif est d’obtenir un contrat avec un pilote ayant piloté une monoplace 2014 (en course ou essais).

Il semble de plus en plus clair que la saison 2015 se réalisera avec un châssis acheté à une équipe et que Dallara assurera un développement futur pour 2016 sur cette base. L’opération est avantageuse pour les deux parties : Haas s’assure d’avoir une base compétitive et Dallara se remet à jour techniquement (comme elle l’avait fait en 1999 avec Harvey Postethwaite et Honda). Détail à relevé est qu’il semble compliqué de modifier une monoplace 2014 avec un moteur autre que celui évoluant dans sa coque. Ce qui signifie que le châssis et le moteur seront commun.  De plus, l’effectif annoncé est de maximum 200 personnes. Autre détail intéressant qu’il faut noter.

L’effectif annoncé est inférieur à ceux de Marussia et Caterham aujourd’hui. Il est à rapprocher l’histoire de Toro Rosso qui en 2006-2010 avait un effectif de 150/180 personnes environ. A l’époque l’usine de Faenza faisait courir des monoplaces conçues par Red Bull Technology en Angleterre. Aujourd’hui Toro Rosso est composé de 350 personnes et développe ses propres monoplaces. Ainsi le modèle Haas se rapproche plus de Super Aguri/Toro Rosso que de Caterham par exemple.

L’autre indication est le pilote. Nous savons que le duo devra être composé d’un pilote ayant réalisé des essais avec une monoplace 2014 en priorité. L’expérience n’est pas nécessaire, seule compte le fait d’avoir piloté une machine de cette saison. Si en plus le pilote a déjà piloté la monoplace qui servira de base ce serait encore mieux.  Le lien Lotus/Haas peut laisser penser que Romain Grosjean est un lien. Mais nous entendons que Sergio Perez et Esteban Gutierrez seraient sur la liste. Apportant sponsors mexicains et expérience. Ainsi la question sera de savoir si la base sera une Force India ou une Sauber par raccourci ? Mystère. La première semble plus compétitive que la seconde aujourd’hui. Mais notez que chacune des équipes citées sont propulsées par une unité moteur différente (Renault, Mercedes-Benz et Ferrari).

Le deal châssis/moteur devra être conclu d’ici la fin de l’été 2014 pour être viable pour 2015.

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Vers la fin du manufacturier unique en F1 ?

Bridgestone se retirera du MotoGP à la fin de la saison 2015. De la même manière que le manufacturier l’avait fait fin 2010 en Formule 1. Les japonais étudient d’autres façons de maintenir leur position en tant qu’acteur majeur dans les sports mécaniques. Résultat de la politique des manufacturiers uniques.

L’introduction du principe de manufacturier unique avait deux objectifs : Freiner le développement et réduire les coûts. Des intentions louables, mais qui masquant la réalité sportive. La guerre des pneus en Formule 1 provoque une explosion des coûts principalement à cause des essais privés qui étaient massif il y a 10 ans par exemple. Aujourd’hui ce n’est plus le cas. Pirelli (manufacturier unique depuis 2011) n’a pas le droit de faire autant d’essais qu’il y a une décennie pour développer ses gommes. Tout en étant compétitif. Question alors : Pourquoi ne pas rétablir une concurrence encadrée sur les pneumatiques ? Michelin et Bridgestone attendraient que cela.

Regardons dans le passé pour nous rendre compte de plusieurs choses: Le principe de manufacturier unique historiquement ne favorise pas l’émergence d’un nouvel acteur, mais consolide les positions. Benetton a signé avec Pirelli en 1991 pour obtenir des pneus plus compétitifs de Goodyear en 1992 et au-delà. McLaren a signé avec Bridgestone en 1998 et a gagné le titre. Prost GP a été compétitif en 1997 grâce aux pneus japonais. Idem, Williams aurait t’il gagné des victoires en 2001-2003 autrement qu’avec des pneus Michelin ? Plus intéressant est Renault F1 Team. L’alliance franco-française à fait des merveilles et la question est de savoir si cela aurait été le cas si un manufacturier unique avait été en place. McLaren est revenu dans la course à partir de 2003, BAR en 2004 (passant de Bridgestone à Michelin).

Au contraire, un acteur commun consolide. Williams (1992-1997), Ferrari (1999-2008), Red Bull (2011-2013), il est plus difficile de progresser pour les autres équipes depuis 2010. D’ailleurs le quatuor de tête ne change de position que rarement. Plus intéressant, il est entendu que le changement de règlement 2014 ne va pas bouleverser la hiérarchie d’ici la deuxième partie de saison.

Sur le même cadre de développement que Pirelli aujourd’hui, il serait intéressant qu’à l’horizon 2017 et l’introduction des pneus 18 pouces, une concurrence s’installe en Formule 1. Deux ou trois manufacturiers en rivalité seraient une bonne nouvelle pour la santé de la discipline et son image.

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Diplomatie de courant

Echiquier, echecHier, aéroport de Biggin Hill, Bernie Ecclestone, Jean Todt attendent les 11 responsables d’équipes pour une réunion d’importance capitale. Depuis quelques semaines la tension était montée d’un cran dans le paddock autour du contrôle des coûts en Formule 1. L’ombre de la Commission Européenne observant les débats entre les membres du paddock a permis d’atténuer les tensions et d’obtenir un climat d’écoute forcée. Une chose est toutefois assurée : il y a deux courants en Formule 1 désormais.

Diplomatiquement le Strategic Group F1 est pour un instant mis de côté afin de permettre à chacun d’exprimer son point de vue et aller de l’avant. Le sujet du budget plafond n’est donc pas abordé. Chacun campant sur ses positions entre les favorables à la mesure (Caterham, Williams, Force India, Marussia et Sauber), ceux qui veulent un autre modèle (Lotus et Mercedes) et les contre (Red Bull, McLaren, Toro Rosso, Ferrari). Les équipes indépendantes souhaitent des mesures concrètes et face au mutisme ambiant sur des questions de fond, l’ambiance reste glaciale. La réunion d’hier a permis d’apaiser certes les tensions et valider des projets proposés par la FIA. Sans toutefois avoir de débats.

Le principe du retour de la suspension active fait débat dans les coulisses par exemple. Certains observateurs et responsables d’équipes estiment que ce concept va encore permettre aux constructeurs de développer un procédé nettement plus compétitif que le leur, rendant encore dépendant les petites équipes par rapport aux grosses. Seul solution étant que le système soit fourni par la FIA (comme l’ECU) et standardisé. Toutefois ce retour à la suspension active ne passera que par l’introduction parallèle des pneumatiques 18 pouces. Pirelli souhaite que l’on libéralise un peu plus le règlement sur les gommes (ils ont un projet à 19 pouces) et espère avoir un concurrent (Michelin ou Kumho). Probablement un cri dans le désert.

Ainsi ce qui a été pour le moment décidé en commun est :

  • 2015 : Interdiction des couvertures chauffantes pneumatiques. Simplification du système de freinage. Simplification du design de l’aileron avant. Augmenter la durée des vies des transmissions et pourquoi pas des moteurs. Augmenter la durée du couvre feu et interdire les suspensions connectés (FRIC).
  • 2016 : Un ensemble standardisé des crashs box avant et arrière. Transmission standardisée et direction standard.
  • 2017 : Un système FIA de suspension active et des pneus 18 pouces.

Les petites équipes étudient un règlement alternatif qu’elles souhaitent proposés dans les deux prochaines semaines.

NOTA : Sportbild indique que durant la réunion deux mesures ont été étudié pour limiter les coûts :

  • 1. Il n’y aura plus qu’une seule séance le vendredi (l’après-midi), ce qui permet aux équipes d’arriver le vendredi matin et non le jeudi et économiser une nuit d’hôtel.
  • 2. Le vendredi soir les voitures ne peuvent plus être modifier. Ce qui éviterait que les grosses équipes apportent de nouvelles pièces durant le week-end.
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Avant Poste – GP de Chine

Juste avant la course, TomorrowNewsF1 vous propose les trois informations à savoir sur les coulisses du GP de Chine.

Ambiance entre Hamilton et Rosberg

Petit flou entre les deux équipiers Mercedes AMG F1. Dans son édito pour la BBC, Lewis Hamilton a indiqué qu’il avait eu une longue conversation Jeudi soir avec Rosberg à propos du GP de Bahreïn. La finalité étant que tout est dans l’ordre. Pourtant, Hamilton, le lendemain dément ce qu’il avait écrit la veille et nie qu’il y a eu un débat entre les deux pilotes. Tout en précisant que « tout est cool entre nous. »

Enfin Rosberg déclare son exacte contraire sur le site Formula1.com : « oui, nous avons parlé de tout et tout est réglé maintenant nous allons à plein régime pour le reste du Week-end. Mais en réalité ce ne sont pas les deux hommes qui ont parlé (il n’y a pas eu d’échange direct), mais par l’intermédiaire de l’équipe.  Ambiance.

Plus de décibels pour les moteurs

Suite à la réunion de Bahreïn sur le bruit des moteurs. Les constructeurs étudient l’opportunité de changer le son. Toutefois, Mercedes indique que l’utilisation de la technologie actuelle n’offre pas une grande marge de manœuvre. La cause principale étant le turbo.

Le 6 Mai prochain, avant le GP d’Espagne, une décision sera trouvée selon toute vraisemblance. La solution est d’avoir un échappement standardisé et commun à tout les manufacturiers. Actuellement les moteurs sortent 105 db contre 120 pour les précédents. Il est estimé que le nouvel échappement permettra un gain de 5 à 10db. L’objectif est d’augmenter la puissance du son sans augmenter la consommation des blocs.

Le poids est l’ennemie de Ferrari, Sauber et Lotus

Depuis le début de saison nous savons que l’équipe Sauber F1 Team fait évoluer une monoplace 15kg plus lourde que le poids minimum autorisé, soit 691kg cette saison. Mais l’équipe suisse n’est pas la seule à avoir ce problème. En effet, Pat Fry (directeur de l’ingénierie de la Scuderia Ferrari) a admit que la F14T est trop lourde elle aussi. On annonce un écart de 9kg (soit 700kg).

Un des principaux problèmes de Ferrari est la masse de son moteur hybride (supérieur de 10kg à la concurrence). Toutefois Lotus F1 Team a aussi un problème de poids avec sa E22 dans un domaine équivalent à celui de Ferrari. Pour information, en moyenne, 10kg représente un déficit de 300/400 millièmes de secondes.

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L’évolution de puissance des moteurs 2014

Mercedes-Benz F1 2014Dr Helmut Marko est un homme de communication. Il force le trait pour faire réagir une opinion en manque d’informations. Surtout l’opinion allemande via son média le plus populaire, Bild. Ainsi le déficit de puissance du moteur Renault est fixé à 80cv. En réalité il y a une grande différence entre la puissance des moteurs premiums et les clients.

A Bahreïn, Red Bull Racing et la Scuderia Toro Rosso disposait d’une nouvelle évolution du moteur Renault Energy. Une augmentation de puissance d’environ 20 cv. En début de saison le bloc français était annoncé (tout compris) a seulement 700cv. Il passe à 720cv. Lotus F1 Team disposera de cette augmentation de puissance en Chine et Caterham F1 Team en Espagne.

A Maranello l’objectif était conservateur et les premiers essais de Jerez ont été réalisés avec un moteur développant une puissance totale de 700cv, puis 720cv pour les essais de Bahreïn et les trois premiers GP de la saison. Une évolution est finalement attendue pour le GP d’Espagne (en même temps qu’un nouveau package aérodynamique), portant la puissance totale à 740 cv. Ceci est pour la Scuderia uniquement. Sauber et Marussia devront attendre encore pour disposer de cette évolution. Contractuellement l’équipe premium italienne se réserve d’avoir une évolution d’avance sur ses clients.

Chez Mercedes-Benz la saison a débuté doucement avec une puissance de 740cv durant les essais privés de Jerez et Bahreïn et même à Melbourne. Toutefois à Sepang il était entendu que le moteur disposait d’une puissante totale de 780cv et que l’objectif est d’arriver d’ici le milieu de la saison autour de 810cv. Sans distinction entre l’équipe premium et les clients. Le constructeur allemand souhaite garder une longueur d’avance sur la concurrence et anticiper le retour de Honda, réputé pour ses moteurs puissants.

Aujourd’hui la puissance des moteurs est la suivante :

  • Mercedes : 780cv
  • Ferrari : 720/740cv
  • Renault : 720cv
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Haas et la Formule 1

Vendredi 11 Avril en fin de journée, Carl Haas est soulagé. La Fédération Internationale de l’Automobile a validée officiellement son projet d’équipe de Formule 1 américaine à l’horizon 2015 ou 2016. Le communiqué envahira discrètement le monde en début de soirée clôturant une longue journée.

Un soulagement d’autant que le projet a passablement évolué depuis la première monture imaginée durant l’hiver 2013. Initialement Carl Haas souhaitait baser son équipe au Royaume-Uni et disposer d’un line-up pilote composé d’expérience et d’un apporteur d’affaire (environ 10 millions d’euros). Le budget étant d’environ 85 millions d’euros. Le projet s’appuyait sur la structure soufflerie et CFD de l’équipe Stewart-Haas évoluant en NASCAR. Côté châssis un accord avec Dallara est entendu, mais les échos du côté italien indique que ce n’est pas un partenariat. Mais une location des locaux. Nuance. Enfin la motorisation était fournie par Ferrari, selon les bruits.

La présentation du 10 Février 2014 a révélée plusieurs évolutions importantes dans ce projet offrant des contours plus intéressants. Le partenariat avec Dallara semble avoir fait son temps et n’est plus la seule option. Carl Haas parle de la possibilité d’obtenir les plans d’une monoplace via son prochain partenaire moteur. Sans parler de « voiture cliente » encore interdite par la FIA. L’idée est d’être compétitif le plus vite possible et d’avoir une excellente base de travaille pour l’équipe de développement.

Le siège de l’équipe sera à Kannapolis et une antenne est entendue à Bruxelles (siège d’une filiale de Haas Compagny) ou Italie. Ce qui signifie que Haas Formula LLCC sera une équipe basée aux USA mais ne fabriquera pas sa voiture en Europe. Concernant le partenaire technique principal (fournisseur moteur), le choix dépendra donc du package (moteur/châssis) au meilleur tarif. Le fond étant de reproduire le partenariat technique qui a été réalisé en NASCAR entre la structure Haas et celle d’Hendrick Motorsport.

Concernant le sponsoring le produit F1 est destiné à faire la promotion des machines outils Haas Automation dans le monde. Ce qui signifie que cette équipe  est essentiellement financé en fond propre, car il est comparé à Red Bull Racing et surtout à la Scuderia Toro Rosso. Ce qui laisse aussi penser que l’aspect financier a été plus important que le programme technique encore passablement flou.

Enfin côté pilote, Carl Haas dispose de deux exigences : un pilote d’expérience et un pilote américain. Il semblerait qu’un des deux devra apporter un budget.

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Note du Mardi – Châssis client et le cas Super Aguri

Alors que les réflexions sur le châssis client s’enfoncent dans le contre-argument politique, emportée par les intérêts supérieurs de la discipline. Une doctrine contre a émergée. Nous l’appellerons la doctrine Super Aguri (aussi nommée doctrine Red Bull).

Retour en arrière. Souvenez-vous de l’équipe Stewart Grand Prix. Cette dernière est née en 1995 et techniquement dirigée par Alan Jenkins. Ce dernier avait mis en place une théorie de l’évolution technique qui était osée à l’époque et passablement reprise par Super Aguri par la suite. La première Stewart était une Arrows de 1995/1996 dans le design, mais avec un programme d’évolution inspirée de la Williams FW18 de l’année précédente. Nous étions en 1997. L’année suivante, Jenkins fait évoluer sa voiture en s’inspirant de la FW19 championne du monde avec Jacques Villeneuve (comme de nombreux teams à l’époque) et commença à y rajouter des touches personnelles (suspension arrière multibras et boîte de vitesses carbone). Puis 1999, la SF03 est une révolution. Moteur Ford compacte, voiture au design rappelant la McLaren MP4-13 championne du monde 1998. Cette voiture est un mélange et une base technique nouvelle. Elle remportera une course lors de l’épique GP d’Europe 1999, avec Johnny Herbert à son volant.

La doctrine Super Aguri relève une véritable analyse : L’équipe débute en 2006 avec la SA05 qui est en réalité une Arrows A23 de 2002. L’équipe nippone a profondément modifiée la monoplace en cours de saison pour proposer la SA06 lors de la deuxième moitié de la saison. Une voiture intéressante car elle s’inspirait du développement de la Renault R25 de 2005. Pour 2007, Honda a vendu son châssis 2006 à sa petite équipe qui a fait un bon en avant spectaculaire. Permettant à Takuma Sato de marquer des points et surtout de dépasser au GP du Canada 2007, Fernando Alonso dans sa McLaren. Ironiquement Super Aguri a terminé devant Honda au championnat du monde cette année là (comme Toro Rosso l’avait fait en 2008 par rapport à Red Bull Racing). Grâce à une évolution de la monoplace s’inspirant de ce que produisait Renault l’année précédente. Sans faire de vague.

Super Aguri a annoncé son intention de produire sa propre monoplace pour 2009. Pour 2008 c’est une SA07, héritière de la Honda RA107, qui est présentée. Avec quelques nuances. L’équipe de développement de Super Aguri avait fait un travail de conception incroyable et a développé une série de détails que même Ferrari exploitera sur sa F2008. La suite de l’histoire nous la connaissons. Le double diffuseur a été imaginé par l’équipe de développement de Super Aguri et repris par Brawn pour sa BGP001 championne du monde 2009. Mais l’histoire a oubliée malheureusement que la déchéance courant 2008 de Super Aguri va permettre à Toyota de reprendre les plans de la SA08 étudiée depuis plusieurs mois pour en faire la TF109 (elle aussi dotée du double diffuseur et d’un design totalement différent des anciennes productions du constructeur japonais).

Voici la raison principale de la remise en question des châssis clients, en arrière pensée par certain propriétaire d’équipe. Ce type de vente est un point de départ rapide à une équipe qui progressera plus rapidement que l’équipe qui vendra sa technologie. Une redistribution des cartes totales. Super Aguri est l’héritière de la stratégie Stewart/Jenkins de la fin des années 90. Une démarche qui inquiète des constructeurs qui ne souhaite pas subir ce qu’a vécu en 2007 l’équipe Honda avec Super Aguri. Se faire battre par une équipe ayant un budget 5 fois moins important et une technologie vieille d’une saison. Ainsi le principe d’un encadrement est déjà dans l’ère du temps. Sur la base des accords techniques déjà vu entre les top teams et les autres (par exemple McLaren avec Marussia). Reste que la vente des châssis client, si elle permet de redistribuer les cartes en lançant de nouveaux acteurs, permet surtout de mettre en lumière les erreurs des constructeurs. Une mauvaise opération d’image à l’heure ou les sponsors sont rares.

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Note du Mardi – la théorie au centre de la Formule

Le contraste est total entre le discours et les actes en ce début de saison 2014. Jean Todt, Adrian Newey, Paddy Lowe et Pat Symonds ont un discours qui est contradictoire et pose beaucoup de questions sur l’avenir de la discipline.

Le fond du règlement technique 2014 est que la Formule 1 doit redevenir le sommet du sport automobile en axant sa démarche sur la technologie, afin de permettre une transmission dans la voiture de « monsieur tout le monde« . La réalité est que le discours était le même il y a une décennie. Une théorie qui n’a jamais tenue. Flavio Briatore disait en 2006 : « Pour moi cela a toujours été une grande erreur de suggérer que la F1 puisse aider les constructeurs en terme de développement technique. Si on y pense bien, c’est ridicule. (…) La F1 est une question d’image pour les constructeurs, pas de développement pour leurs voitures de route. » Avec le recul, l’italien avait raison.

Surtout que l’argument de la pertinence technique pour la production de série est repris en conférence de presse par Pat Symonds : « Si nous étions restés dans l’ancienne forme de notre sport nous aurions couru le risque que la F1 n’était plus pertinente par rapport à la production de série, et sur les sujets d’économies d’énergie qu’il était irresponsable d’ignorer. » L’ingénieur anglais précise sa pensée par une nouvelle théorie : l’approche de la F1 auparavant était d’aller le plus vite possible à chaque tour, désormais c’est rechercher le rendement maximum à chaque tour.

Paddy Lowe, haut dirigeant de McLaren, estime qu’avec ce changement de motorisation, la discipline relance l’intérêt technologique et entre dans son temps.

Enfin il y a Adrian Newey. Démontrant que les doctrines et les théories sont nombreuses en Formule 1.  L’ingénieur Red Bull estime que les voitures électriques ne sont pas écologiques et que c’est un mensonge politique. Précisant que le modèle hybride a toujours été une technologie coûteuse et qu’il y avait d’autres explorations à entreprendre, surtout au niveau du poids et de l’aérodynamique.

Aujourd’hui les voitures de séries ont plus de technologies que les Formule 1. Entre l’ESP, l’ABS, l’anti patinage, les différents systèmes de contrôles de sécurité, airbag…La Formule 1 a suivie la voie de l’optimisation aérodynamique pendant une décennie au détriment de l’aspect mécanique.  Elle a explorée il y a 20 ans des technologies nouvelles (suspension active, nouveau contrôle de traction – devenu l’ESP depuis-, aérodynamique novatrice à cause des suspensions actives). Mais depuis cette époque la discipline a désormais pris du retard sur la production mondiale. La miniaturisation, le poids et l’aérodynamisme ont été son paradigme depuis lors. Ce n’est pas une question de motorisation mais d’aspect globale. Les théories sont dépassées et doivent être changés par de nouvelles construisant une discipline nouvelle. Ce changement de motorisation ne représente pas l’avenir de la discipline, mais doit être le prétexte pour construire l’après.

Depuis 2009 et la crise économique l’écologie est perçu comme un investissement d’avenir coûteux et est une idéologie en perte de vitesse qui préoccupe moins. Ainsi, la F1 n’est plus dans son temps. Elle était en avance sur la volonté de maîtriser ses coûts (avant le Football et son fair-play financier), mais son élan écologique la met en décalage par rapport au monde. En retard même.

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Les trois pistes moteurs de Red Bull

A partir du moment où le Dr Helmut Marko a lancé l’ultimatum de deux mois envers Renault Sport F1, le marketing de Red Bull directement inspiré par Dietrich Matershitz envisage les possibilités. Elles sont au nombre de trois : Mercedes-Benz, Ferrari et Renault.

Concernant la marque à l’étoile allemande, l’idée était auparavant séduisante mais ne relève plus vraiment d’un intérêt particulier aujourd’hui. Sur la base du projet discuté en 2010, l’idée est de proposer une offre similaire à ce qu’avait réalisé Renault avec Williams et Benetton en 1996-1997. Un duel Mercedes AMGF1 et Red Bull Racing/Sébastian Vettel. Une proposition séduisante sur le papier mais le problème est que la marque allemande investit beaucoup d’argent dans son équipe et ne souhaite pas débourser plus pour soutenir une autre. Malgré les fortes retombées médiatiques d’une telle alliance (étant donné le niveau de performance de l’équipe de Brackley) le projet est fragile et le groupe de Stuttgart aurait déjà refusé le principe d’une fourniture oralement.

Le marketing avait évalué en 2010 également une alliance tripartie Red Bull/Ferrari/Sébastian Vettel. L’idée masquée qui a inspiré ce projet était de couper la route du quadruple champion du monde à Maranello. Une fourniture Ferrari auprès de Red Bull serait intéressante pour tout le monde. Sauf que l’unité moteur italien n’est pas considéré comme meilleure que le Renault,  par les ingénieurs de Milton-Keynes.

Ainsi une autre idée a commencée à émerger. Celle de produire son propre moteur. Déjà inspiré depuis 2006 via le rachat de Cosworth ou une société autrichienne AVL. C’est une autre approche qu’il est intéressante de révéler. Racheter Renault Sport F1 et y injecter plus d’argent. L’idée avait déjà séduit la marque française en 1998, lorsque Craig Pollock avait proposé de racheter Viry-Châtillon à Christian Contzen, via British American Tobacco. Mais l’idée pourrait fortement ressembler à ce que McLaren souhaitait faire avec Illmor fin 2001…

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