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Il y a 10 ans sur TWF1 – historique des transferts et indéminités

Logo_TWF1_FB.jpg[Article paru le 22 Septembre 2005] Beaucoup s’étonne de voir la Formule 1 devenir un Mercato géant. En effet, depuis quelques années, les contrats des pilotes sont rachetés, avec à la clé une indemnité pour l’équipe vendeuse. Pourtant la pratique n’est pas nouvelle. Petit historique des transferts qui ont été réalisés ou…Pas.

1984, un jeune pilote brésilien réalise des exploits pour l’équipe Toleman. L’équipe était en 2ème partie de grille et n’avait jamais brillé avant son arrivée. Pourtant en plus de garantir un apport de 300.000 dollars de sponsoring pour la saison 1984 et probablement autant pour 19985 et 1986, Ayrton Senna était payé en compensation, 25.000 dollars en 1984, 40.000 en 85 et 50.000 en 86. Mais l’idylle a fait long feu. Lotus était passée par là. En effet, la célèbre équipe anglaise signa un contrat de deux ans avec le pilote et une avance de 150.000$ pour racheter son contrat Tolman. A l’époque la pratique était inédite et avait fait beaucoup parler à l’époque. Mais ce ne fut qu’un cas isolé dans l’histoire.

La révolution des contrats arriva à partir de 1991.  Un jeune pilote allemand débutait à Spa sur une Jordan en échange de 100.000 dollars,  puis quelques jours après la course,  signa un contrat avec Benetton Formula, de deux ans et Jordan hérita de 500.000 dollars de dédommagement.

En 1993, Barrichello, jeune pilote de 21 ans,  fit des merveilles avec sa Jordan-Hart perfectible. Pourtant McLaren le souhaitait pour remplacer Senna. Mais Eddie Jordan demandait 5 millions de dollars pour racheter le contrat du prodige brésilien. L’affaire n’a pas été plus loin. Deux ans plus tard, Jordan GP obtiendra la somme de la part de la Scuderia Ferrari dans le transfert d’Eddie Irvine. Barrichello était une répétition.

Une saison plus tard, en 1994, après la disparition d’Ayrton Senna, Nigel Mansell, en exil aux États-Unis après son titre de champion du monde 1992,  signe des performances spectaculaires avec la Williams FW16. Son contrat américain avec l’équipe Newman-Hass, d’une valeur de 35 millions de dollars sur 5ans avait été racheté par Bernie Ecclestone. En réalité il ne l’a pas été. Mansell devait toutefois honorer économiquement sa saison 1995 envers Newman-Haas. L’équipe Williams signa un chèque de 7 millions de dollars retiré du salaire du pilote anglais qui touchait 17 millions de dollars à l’époque, pour ne pas courir.

Fin 1995, peut être considéré comme un tournant, David Coulthard signe chez McLaren, qui rachète le contrat à Williams pour 3 millions de dollars et Eddie Irvine passe chez Ferrari en échange de 5 millions de dollars. A partir de cette date, les contrats incluaient une clause de rachat par tiers, ou par le pilote même.

Ce même Eddie Jordan réitère la manœuvre avec le transfert de Ralf Schumacher chez Williams pour 3 millions de dollars. Une saison auparavant, le contrat de Giancarlo Fisichella envers l’équipe irlandaise avait été racheté par Benetton pour 3 millions de dollars également. Cette somme devient le minimum légal en cas de rachat de contrat.

Mais à partir de 2001, tout bascula. Un jeune pilote finlandais brilla dans la Sauber et attira l’œil expert de Ron Dennis. Celui-ci décide de faire une offensive sur le jeune homme et rachète son contrat pour 25 millions de dollars. Une offensive à peine croyable à l’époque.

En 2004, Fisichella rejoint l’équipe Sauber. Son contrat dispose d’une clause « Briatore » indiquant que si Ferrari, McLaren ou Williams manifeste un intérêt pour le pilote italien durant la durée du contrat, ce dernier pourrait quitter Sauber en cassant le contrat légalement. Son transfert chez Renault sera un modèle du genre. Williams a manifesté son intérêt pour 2005, signa un rapide contrat pour le revendre 4 millions de dollars à Renault F1 Team dans la foulée.

En Juillet 2003, Juan-Pablo Montoya signa chez McLaren-Mercedes pour 2005, mais l’équipe propose d’acheter le contrat du pilote pour le faire courir sous les couleurs grises en 2004, Prix : 25 millions de dollars que Williams a refusé. Malgré la pression de BMW.

En 2005, Williams avait signé un contrat de deux ans avec Nick Heidfeld, tandis que BMW avait signé un contrat de trois ans avec le pilote allemand à compter de 2007. Le constructeur allemand rachètera pour 6 millions de dollars l’année 2006 d’Heidfeld à l’équipe anglaise. Cette dernière touchera aussi 30 millions de dollars environ de son contrat avorté avec Jenson Button, remontant à 2004. Honda signant la facture.

Nous voyons bien que depuis quelques temps, la Formule Un va devenir un gigantesque marché de transfert en puissance. Rappelons que les pilotes aussi peuvent avoir leur mot à dire et être plus malin que les patrons d’écurie. Alain Prost par exemple avait été payé par Ferrari 12 millions de dollars en 1992 pour rien faire, ajoutant quelques millions de McLaren et Williams en bonus. Le premier pour ne pas courir, le second comme avenant à son futur contrat 1993. Signant pour 1993 et 1994 avec Williams Renault, il ne réalisera que la première saison contractuelle contre 12 millions de dollars (et 4 millions de bonus de titre de champion du monde). Toutefois, le pilote français a continué d’être payé pour la saison 1994. Williams honorant 50% du contrat, soit 8 millions de dollars à l’époque. Ainsi Alain Prost a été payé durant trois ans en ne pilotant qu’une seule.

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View – La fin des gros salaires pour les Champions du Monde

Pilotes F1 2014

Depuis quelques semaines deux théories se répandent dans les médias. La théorie qui indique que les salaires des Champions du Monde vont exploser en 2015 et la théorie qui estime que c’est la fin des méga salaires. En réalité, les salaires n’ont jamais baissé.

En 1992, l’équipe Williams F1 Team avait un budget de 33 Millions de dollars. Nigel Mansell disposait d’un salaire de 12 Millions de dollars. Soit 36% du budget de l’écurie anglaise était consacré au pilote britannique. En 1996, lorsque la Scuderia Ferrari signe Michael Schumacher pour 25 Millions de dollars, son budget était de 120 Millions de billets verts. Soit 21%.

Durant les années 90, les équipes Williams F1 Team et McLaren ont fait en sorte de ne jamais dépasser un seuil de salaire globale pour les pilotes. La structure de Grove n’a jamais dépensé plus de 13 Millions de dollars par année de 1992 à 1998 pour ses pilotes. Alors que son budget était passé de 33 Millions à 120 Millions de dollars sur la même période. McLaren n’a jamais dépensé plus de 20 Millions de dollars pour ses pilotes entre 1992 et 2003. Alors que sur la même période son budget était passé de 50 Millions à 320 Millions de dollars.

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Il y a 20 ans, Mansell-Prost et Senna étaient les Alonso-Hamilton et Vettel d’aujourd’hui

Senna Mansell Prost by Motorsport.comLa situation du trio Fernando Alonso-Sébastian Vettel-Lewis Hamilton est finalement assez similaire à ce qu’avaient vécu Alain Prost-Ayrton Senna et Nigel Mansell entre 1991 et 1994.

L’an de grâce 1991, Ayrton Senna domine la saison avec sa McLaren-Honda et seul Nigel Mansell au volant de sa Williams-Renault concurrence le brésilien pour le titre de champion du monde. En arrière plan, Alain Prost est licencié par la Scuderia Ferrari et ne termine pas la saison.

En coulisse les trois hommes négocient âprement leur avenir. Alain Prost obtient de Ferrari que son salaire de 12 millions de dollars soit payé intégralement pour la saison 1992. De son côté Nigel Mansell attend des nouvelles de Frank Williams pour prolonger l’aventure de 1991. L’anglais sait que la monoplace de 1992 lui permettra de viser le titre de champion du monde après qui il court depuis 1986. Mais, ses plans dépendent d’Ayrton Senna. Julian Jakobi, l’agent du brésilien décroche une offre pour 1992 de 12 millions de dollars et une offre de McLaren-Honda pour la même somme. Senna fait le choix à la fin de l’été de continuer avec Honda et McLaren. Mansell est prolongé dans la foulée et gagnera le titre 1992.

Depuis quelques mois la situation d’Alain Prost intrigue. L’homme n’en a pas terminé avec la Formule 1. Il réalise des essais pour le compte de Ligier et envisage la création de son équipe avec le soutient de Renault. Durant l’hiver 1991/1992, Ron Dennis et Frank Williams, d’un commun accord, offre chacun 5 millions de dollars à Alain Prost pour qu’il reste chez lui. Williams plus fin tacticien à l’époque obtiendra du français la promesse de signer en sa faveur pour 1993.

Nigel Mansell humilié en conférence de presse lors du GP d’Italie 1992 par Williams, annonce sa retraite sportive.  Luca di Montezemolo et Ferrari en quête d’un second souffle, tenteront de le convaincre de continuer. En Vain. Ayrton Senna quelques semaines auparavant avait annoncé à Frank Williams son intention de courir gratuitement pour lui en 1993. Mais, Alain Prost avait déjà signé son contrat Williams-Renault 1993. Impossible de réunir les deux frères ennemis. Senna, après avoir estimé l’offre de 23 millions de dollars de Ferrari pour 1993 et 1994, s’offre une longue réflexion après avoir annoncé à Ron Dennis son intention de prendre du recul décide de revenir sur les Grand Prix avec la McLaren motorisé par Ford.

Mansell brillant aux Etats-Unis en Indycar, Frank Williams signe avec Ayrton Senna pour 1994 en Septembre 93 et annonce à Alain Prost qu’ils seront équipier. Le quadruple champion du monde dévoile 48h plus tard sa retraite sportive.

Plus de vingt ans plus tard, Fernando Alonso, Lewis Hamilton et Sébastian Vettel sont dans la même situation que leurs ainés. Reste à trouver qui sera le Nigel Mansell, Ayrton Senna et Alain Prost de cette future histoire. Aujourd’hui Williams a laissé place à Mercedes AMG F1. Mais l’équipe alternative reste McLaren-Honda et le mythe restera toujours Ferrari.

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View – When Hamilton and Alonso claimed Senna

Senna Monaco 1993

Twenty years after his death, Ayrton Senna remains the model of two drivers Fernando Alonso and Lewis Hamilton. One and the other seeking three championships pilot world. A quest worthy of the absolute.

When, last year Sebastian Vettel won his fourth world title in a row, the temptation to see the German pilot target the championship record of Michael Schumacher (7 titles) has crossed their minds. The Red Bull driver has also not hidden his desire would be to match (not to exceed) Schumacher.

But for Lewis Hamilton, currently leading the drivers world championship in 2014, the goal is to get only three titles. On the TV channel Sky Sports F1, Hamilton admitted that his ambition would be to get as many titles as world champion Ayrton Senna, before the end of his career.

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Note du Mardi : Les clauses de sorties des pilotes

La semaine dernière le magazine allemand Auto Motor und Sport  dévoilait une clause permettant à Fernando Alonso de quitter Ferrari : Si le pilote espagnol a plus de 25pts (l’équivalent d’une victoire) de retard sur le leader du championnat du monde pilote au 1er Septembre, il est possible pour lui de quitter la Scuderia.  L’histoire des clauses de sorties sont toutes aussi étonnante les unes que les autres.

Depuis les années 90 et les contrats à plusieurs millions de dollars sur une période supérieur à deux ans, les clauses de sorties pilotes sont indiquées comme volet de pression. Auparavant un pilote signait un contrat de deux ans ferme. Depuis les contrats d’Ayrton Senna chez McLaren en 1988-1990 et Alain Prost chez Ferrari (1990-1992) les clauses de sorties sont entrées en scène.

La plus connue reste la clause de performances.  Par le passé, le pilote étant plus influent que l’équipe cette clause était imposée pour avoir l’opportunité de quitter une équipe pour une autre plus performante. Depuis le développement de la Formule 1 autour des constructeurs dans les années 2000, les marques automobiles ont équilibré les rôles. Désormais le team peut se séparer de son pilote et le pilote à la possibilité de partir également.

Sébastian Vettel a une clause lui permettant de quitter dés la fin 2014 Red Bull Racing dans le cas ou il ne termine pas 3ème du championnat du monde des pilotes et/ou qu’il ne signe pas minimum deux victoires dans la saison. Dans le cas de Fernando Alonso c’est une double clause :  D’une part si Ferrari ne termine pas 3ème du championnat du monde constructeur à la date du 31 Juillet et d’autre part si l’écart au championnat pilote est supérieur à 25pts au 1er Septembre de chaque saison.

Il y a 10 ans, Jenson Button avait un contrat avec BAR-Honda qui indiquait que si le pilote avait au 31 Juillet de chaque saison 70% des points du leader, il était prolongé. Le plus souvent la clause indique la place de l’équipe au championnat du monde des constructeurs.

L’autre clause est une clause technique. Avoir un moteur officiel, un ingénieur ou la garantie technique égale à son équipier, sont les plus courantes. En 2004, lors du Button Gate opposant BAR-Honda à BMW-Williams, le principal problème était que l’équipe BAR n’avait pas de moteur Honda officiellement annoncé à la date d’échéance de la clause permettant de prolonger automatiquement Button, en cas de moteur Honda officiel au-delà de 2004.

Nous savons que pour le cas de Sébastian Vettel son contrat est indexé sur la présence d’Adrian Newey dans la direction technique de Red Bull Technology. Enfin, en 2007, Fernando Alonso a cassé son contrat McLaren-Mercedes en jouant sur le principe du doute sur l’équité technique du team de Woking envers sa personne et son statut de numéro 1 de l’équipe.

Enfin l’autre clause est une clause d’image. Imposée par les constructeurs automobiles propriétaires des équipes dans les années 2000, elle est l’héritage du fameux licenciement d’Alain Prost de chez Ferrari fin 1991.  Cette clause impose une auto-censure des pilotes. Ces derniers ne doivent pas critiquer publiquement ou voir leur propos repris dans la presse indirectement, sous peine de licenciement (ou de forte sanction comme uner retenue de salaire).  Cette clause a été activée par Ron Dennis en 2007 contre Fernando Alonso pour justifier le départ interne du double champion du monde espagnol auprès de son partenaire moteur, Mercedes-Benz.  Plus loin de nous, Alain Prost avait retenu 500.000 dollars du salaire de Jean Alesi en 2001 suite à des propos de l’avignonais dans l’Equipe durant l’été 2001. Notons que cette clause est essentiellement rattachée aux équipes soucieuses de leur image et non des pilotes. Il n’est pas connu de pilote qui ait quitté une équipe parce que l’équipe lui donnait une mauvaise image (une clause d’avenir toutefois).

Un cas qui peut se rattacher à cela serait un défaut de paiement des équipes envers les pilotes. Nico Hulkenberg est parti de Force India, puis de Sauber à cause de cela. Idem pour Kimi Raikkonen avec Lotus. Mais la séparation est basiquement financière et non un déficit d’image de l’équipe envers le pilote.

Héritage des précédents contrats, surtout sur la période 2000-2007, les accords d’aujourd’hui accordent  juridiquement une place nouvelle au pilote. Auparavant lié au bon vouloir du constructeur, qui décidait de sa carrière via des contrats long terme (3 ans minimum), le pilote peut désormais entendre la petite musique du choix de son avenir avec l’introduction de clauses de performances, ou d’avenir technique essentiellement,  au détriment de l’équipe. Equilibrant l’ordre des choses et ouvrant de nouvelles perspectives.

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Note du Mardi : Les pilotes, ces hommes au centre de tout

Les patrons d’équipes souhaitent mettre en avant les pilotes, comme les véritables stars de la Formule 1. Evitant soigneusement le fait que depuis quelques années la communication a fait passer ces derniers pour de simple pilote du dimanche et non plus des divinités adulés comme cela a toujours été le cas depuis que la discipline est devenue populaire.

La réaction de Fernando Alonso sur son prochain contrat et son salaire, ainsi que les sifflements sur le podium du GP de Belgique envers Nico Rosberg pose la question de l’image aujourd’hui des pilotes. Ils ne sont plus des demi-dieux que l’on respectait, mais des hommes ordinaires ayant un important salaire.

La signature de Max Verstappen, 17 ans peut être traduit de la manière suivante : il faut un jeune pilote pour séduire un jeune public. Possible, mais cela donne aussi l’impression d’une Formule 1 facile. Trop facile même. Alors que ces machines font 800 cv et qu’elles peuvent être dangereuses. Ainsi un adolescent peut la conduire. Il ne faut plus être une personne d’exception et avoir fait ses preuves dans les disciplines inferieurs. Donner l’impression que rien n’a été facile. Que le talent se conjugue avec la maturité. C’est ainsi que le processus des champions c’est développé. Cela cache la dure réalité du storytelling d’un pilote de talent formaté pour devenir un grand pilote, mais en ne voulant pas donner l’image de l’être tenté par les 7 péchés capitaux. Pas de gourmandise, pas d’amour de l’argent, encore moins d’un égo enflé. L’Envie est proscrite, la Colère également, la Luxure n’en parlons pas et la Paresse est interdite. Les pilotes sont formatés comme cela. Comme les hommes par rapport aux dieux pour être meilleur.

L’exemple de Fernando Alonso, considéré par le paddock comme le meilleur pilote du monde est à comparé avec Sébastian Vettel qui a un meilleur palmarès que lui. Pourtant la volonté de faire d’Alonso l’égale des légendes de la Formule 1 revient à devoir définir ce qu’est un grand pilote, et par conséquent ce qu’est devenue la Formule 1.

Les grands pilotes d’autrefois étaient de véritables électrons libres. Une race en voie de disparition aujourd’hui. Le pilote était l’un des maillons d’un collectif.  La poésie laisse place au profil d’un pilote individualiste.  Depuis Michael Schumacher, ce type de pilote n’est que statistiques personnelles (le plus jeune, le plus de victoire et battre les records). L’individu est supérieur à l’équipe. Il n’est plus un élément du collectif, c’est au reste du collectif de se mettre à son service. Lorsqu’un Niki Lauda accepte Alain Prost, ou qu’un Alain Prost accepte Ayrton Senna chez McLaren, l’idée était de permettre à l’équipe d’être meilleure et d’avoir un matériel meilleur. Aujourd’hui, lorsque Fernando Alonso accepte Kimi Raikkonen, ce n’est pas pour rendre meilleur l’équipe Ferrari, mais de battre le dernier champion du monde Ferrari pour démontrer qu’il est le meilleur.

GP Autriche 2002, Michael Schumacher a été le premier grand pilote à avoir été sifflé et hué sur un podium. Pourtant Ayrton Senna, Alain Prost, Nigel Mansell voir Nelson Piquet n’étaient pas des enfants de cœur, mais ils étaient admirés. Mais, souvenons nous des gestes en course de ses champions, ils étaient toujours en direction d’un retardataire qui ne respectait pas les drapeaux bleues et non face à un adversaire qui défends sa place dans une bagarre pour les points. Les temps changent. Depuis Schumacher, c’est toute la Formule 1 qui a changée et qui passionne moins. Le pilote n’est plus un héro qui était destinée à permettre à une équipe de briller encore. L’équipe doit tourner autour de lui, sinon il ne remporte pas de titre. C’est cela que l’on demandait à la génération post Schumacher.

La Formule 1 est victime de cette dictature du spectacle qui a pris le pas sur la beauté de la course. Le culte de la personnalité est à la base des dictatures. Alonso, Vettel, Hamilton et Raikkonen sont devenus des machines. Ce sont des caricatures. Si ils ne gagnent pas ce n’est pas de leur faute, c’est la faute de l’équipe qui ne met pas tout en œuvre pour leur réussite. A ce jeu, le cas Vettel contraste avec celui de Ricciardo qui avec trois victoires cette saison ne compare pas sa voiture à un légume après une mauvaise course.

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C’était le 23 Mai 1993, la 6ème de Senna

Senna Monaco 1993

« Je suis, vous le savez, croyant. Mais, à Monaco, je pense que Dieu est vraiment avec moi d’une façon particulière » répéta Ayrton Senna en conférence de presse après le Grand Prix de Monaco de l’année 1993. Sa sixième victoire en principauté.

Entouré de ses proches Senna entre dans le motor-home de TAG en précisant qu’il participera aux essais de l’après-midi du vendredi. Quelques minutes auparavant sa McLaren MP4-8 lui échappe dans Sainte-Dévote. Monoplace détruite le triple champion du monde souffre de la main gauche. Sur les trois séances d’essais libres, il tapera trois fois le rail. Pourtant c’est un Ayrton Senna pâle qui participera à ce week-end finalement magique.

Plus loin, Alain Prost aborde cette course comme une remise en question. Monaco et Prost ont une histoire compliquée, pourtant le champion du monde français signe avec panache un temps de 1’20’’557. Sa 6ème pôle de l’année et la première ici depuis 1986. Un temps qui stupéfie tout le monde, y compris Senna. Ce samedi soir, personne ne doute de la victoire annoncée de Prost. Senna lui est 3ème sur la grille grâce à une véritable habilité, mais se méfie de plus en plus de Michael Schumacher qui est à ses côtés sur la grille.

Quand le feu rouge s’éclaire, Alain Prost a les yeux rivés sur le premier virage. Concentré sur son départ.  Un dixième de seconde avant le feu vert la Williams-Renault s’ébranle et prend la tête. Un départ trop parfait. Dix minutes plus tard, Alain Prost est sanctionné de 10 secondes de pénalité pour départ anticipé. Plus tard, le français dira qu’il avait pris un départ excellent, à peine légèrement anticipé sur le feu vert…  Subissant sa peine, Prost va caler à deux reprises au moment de reprendre la piste. Il terminera toutefois 4ème de la course.

Entre temps, Michael Schumacher prend la tête de la course devant Ayrton Senna en attente. Le rythme est élevé  mais une fuite hydraulique de la suspension active de la Benetton B193 au 33ème tour provoque des flammes et Schumacher disparait de Monaco. Laissant place libre à Senna véritablement béni à Monaco.

Senna géra confortablement sa première place et remporta ce 23 Mai 1993 son sixième Grand Prix de Monaco. Il devient ainsi le recordman des victoires aux pieds du Rocher devant Graham Hill. La soirée sera d’ailleurs très longue pour Ayrton qui dansera jusqu’à l’aube au Jimmy’s pour fêter cette nouvelle consécration. Avec cette victoire le triple champion du monde brésilien prend la tête du championnat du monde pour la dernière fois. Menant de 5 points Alain Prost. Une autre saison 1993 débutera alors, menant Prost vers son 4ème titre de champion du monde et faisant un peu plus rentrer Senna dans la légende.

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Ayrton Senna et Ferrari (par Gocar.gr)

Cela fait vingt ans que Ayrton Senna est décédé dans les premiers instants du tragique Grand Prix de Saint-Marin sur le circuit d’Imola. Mais, comment refaire l’histoire en imaginant que sa vie aurait pû être différente si, au lieu de Williams, il avait piloté une Ferrari. C’était proche de se produire, avec un contrat qui n’a jamais été confirmé avec la Scuderia quelques années plus tôt. Revenons aux faits les plus récents qui ont été soulevés pour en apprendre davantage sur ce contrat qui n’a jamais a été signé, ce qui aurait probablement changé toute l’histoire de la F1

Au début des années 2000, on m’a dit qu’un pré-contrat, ou plus correctement une lettre d’intention, existait entre Ayrton Senna et Cesare Fiorio, responsable de l’équipe de Ferrari à partir de 1989 jusqu’à la Monaco GP 1991 afin de faire courir le triple champion du monde brésilien comme pilote Scuderia en 1991 et 1992. La légende voulait que Fioro possédait le pré-contrat et l’avait gardé dans son coffre-fort. Ainsi, cette année, j’ai décidé d’en savoir plus sur cet accord.

« Ma priorité Quand j’ai pris la direction de la Scuderia Ferrari en 1989 était d’avoir le meilleur pilote disponible « , se souvient M.. Fiorio, « Et bien sûr, Senna était le premier sur ma liste. Le deuxième était [Alain] Prost et bien sûr [Nigel] Mansell que j’avais déjà dans l’équipe. Mon but était de remplacer Gerhard Berger par Senna, alors j’ai commencé les pourparlers immédiatement. Senna a souligné qu’il avait un contrat pour l’année suivante [1990], donc nous ne pouvions pas faire toute la transaction. Nous avons décidé de parler de nouveau bientôt. J’ai ainsi réussi à mettre Prost dans l’équipe [en 1990] ce qui a créé une très bonne équipe avec Mansell « .

« En 1990, j’ai essayé à nouveau de parler avec Ayrton, qui était intéressé de venir chez Ferrari, donc l’approche initiale a été très facile, car nous voulions tous les deux  collaborer.  Après le Grand Prix du Brésil en 1990, une course que nous avons gagnés avec Alain, je n’ai pas quitté Sao Paolo le dimanche soir et je suis resté un jour de plus. Senna a envoyé une voiture avec chauffeur pour me chercher à mon hôtel pour une rencontre dans sa maison. Je me souviens d’y avoir séjourné de 9h du matin à 19h pour parler de toutes les questions relatives à un accord, parce que plus tard, j’avais un avion à prendre. Il n’y avait pas d’agents, pas d’avocats, juste lui et moi. Nous avons stoppés la conversation pour un déjeuner rapide avec des membres de sa famille et nous sommes retournés à notre entretien. A la fin de la journée, nous avions résolu 80% des problèmes, et pratiquement 80% de la transaction a été effectuée. Nous nous sommes dit au revoir avec le but de nous parler à nouveau dans un proche avenir « .

« L’avenir proche est le jeudi précédant le GP de France qui a eu lieu au Castellet, au début de Juillet. J’ai voyagé dans un avion privé jusqu’à Nice et je suis allé voir Ayrton a son domicile à Monaco pour continuer nos négociations. Nous avons continué les pourparlers pour finir les  20% qui restait à définir et quelques autres petits problèmes, comme le fait qu’il avait un parrainage avec la banque Nacional sur sa casquette alors que nous avions réservé cet emplacement corporate pour Philip Morris. Mais ce sont des détails si vous deviez supporter lorsque vous apporter Senna à Ferrari. ».

Alors, quand Fiorio est retourné à Maranello après le GP France, une course remportée par la Scuderia, pour rédiger une lettre d’intention. Notant toutes les questions, Il y a eu une réunion et le document a été télécopié ensuite à Senna.

« Cela a été utilisé, comment dire, contre moi par le président de Ferrari, M. Piero Fusaro, qui a commencé une guerre personnelle contre moi et qu’il ne pouvait pas gagner. J’ai repris l’équipe et apporté le succès, mais il a trouvé une intrigue en coulisse et il m’a battu en politique. Fusaro est allé voir Prost avec la lettre d’intention et l’a informé que je tentais de faire venir Senna. A partir de ce moment j’ai eu du mal pour collaborer avec Prost. Les choses ont commencé à devenir très compliqué et la situation insupportable. J’ai donc dû partir ».

« Alors que le transfert n’a jamais été achevée. J’ai gardé ce document dans mon coffre depuis près de 20 ans et récemment, j’ai pensé que qu’il devrait sortir. Même si j’ai écrit un livre sur le sujet « . C’est le document que M. Fiorio bien voulu accorder à Gocar :

 

Mais comment Senna a réagi quand M. Fiorio l’a approché la première fois ?

« J’étais jeune en F1, » dit M. Fiorio. « Bien que j’ai participé à de nombreux championnats, prototypes et ainsi de suite, j’étais jeune en F1, et il ne me connaissait pas en tant que team manager. Il m’a dit tout de suite qu’il ne pouvait pas venir parce qu’il avait un contrat. J’ai dit qu’il n’y avait pas de problème, car j’avais besoin de temps pour construire la bonne équipe pour lui. « 

 Ayrton avait t’il des demandes spéciales ?

« Il avait des choses qu’il a demandé, » M. Fiorio rappelle. « Il voulait connaître le plan que nous avions sur l’aspect technique et il a demandé d’apporter Steve Nichols, de McLaren, parce qu’il le connaissait très bien et qu’il voulait changer l’environnement. Mais je voulais aussi renforcer mon équipe car j’avais rompu le contrat avec John Barnard. Alors je lui ai demandé de signaler ce qu’il pensait qu’il pourrait convenir. « 

Senna a demandé un coéquipier spécifique ?

« Non, non, non », dit M. Fiorio. « La seule chose qu’il a dit, c’est que je dois trouver le plus rapide disponible. Ce fut une surprise pour moi parce que tous les meilleurs pilotes voulaient quelqu’un qui n’était pas aussi rapide, afin qu’ils puissent le contrôler. Mais il a dit qu’il voulait avoir la plus rapide disponible, afin qu’il puisse être sûr qu’il obtiendrait le maximum en qualification et durant les courses. Mais si Senna n’était pas rapide, il sauvait qu’il n’a pas fait le meilleur travail qu’il pouvait. Et ce fut une surprise. « 

Plus tard, M. Fiorio et Senna se sont rencontrés à plusieurs reprises au paddock, mais ils ont gardé des relations discrètes. L’affaire n’a jamais été conclue, mais aujourd’hui encore, plus de 20 ans plus tard, c’est encore fascinant d’apprendre plus de détails sur le plus grand transfert de pilote dans l’histoire du sport. Il ya beaucoup de fans de F1 qui seraient devenus fous si ce contrat avait été remplie. Le plus grand pilote de l’histoire de la F1, avec le légendaire cheval cabré. Il est presque certain que l’histoire aurait été bien différente pour les deux…

Source Dimitri Papadopoulos (suivre son Twitter) via GoCar.gr

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Ayrton Senna, quand souffle le vent…

Imaginons que tout ceci n’était qu’un rêve. Que la réalité serait différente. Imaginons la carrière d’Ayrton Senna si il ne nous avait pas tragiquement quitter… Uchroniquement. Bienvenue dans la F1 fiction.

Au cœur du mois d’Août 1992, la lourde chaleur envahie le circuit du Hungaroring, en Hongrie. Nigel Mansell est en passe d’être champion du monde pour la première fois de sa carrière avec la Williams-Renault. En coulisse Ayrton Senna rêve de piloter cette monoplace. Problème, Alain Prost dispose d’un contrat pour la saison 1993 (mais aussi 1994) et une option empêchant le brésilien d’être son équipier. En parallèle Senna est très déçu de sa saison avec McLaren et surtout Honda. Le constructeur japonais allait quitter la discipline quelques mois plus tard et Ron Dennis souhaitait disposer du moteur Renault Sport pour la saison 1993. Le seul moyen de garder le triple champion du monde brésilien.

Luca di Montezemolo ayant pris la destinée de la Scuderia Ferrari courant 1992 souhaite faire un grand coup pour relancer la grandeur de la marque italienne. Un contact auprès de Mansell est engagé, mais la cible prioritaire est Ayrton Senna. La rumeur indiquait en Hongrie que Ferrari avait proposé un contrat de deux ans (1993 et 1994) et un salaire de 23 millions de dollars annuels. Problème, la Scuderia n’a pas promis la victoire à Senna pour 1993. L’équipe étant en pleine construction. Face aux portes de Williams qui se fermaient et de la perspective de piloter une McLaren avec un V8 Ford HB client, il ne restait que Ferrari comme alternative. En Septembre 1992 la nouvelle tombe : Ayrton Senna signe chez Ferrari et sera l’équipier de Jean Alesi.

La F93A n’est effectivement pas réellement compétitive. Le triple champion du monde brésilien fait améliorer le moteur et compare le châssis de John Barnard à sa Lotus T99. Durant la saison les circonstances vont permettre à la Scuderia et à Senna d’inscrire deux victoires et une pôle position. Avec un total de 59 points, la saison n’est pas si mauvaise. Les espoirs sont permis pour l’année suivante. Alain Prost devient champion du monde pour la 4ème fois de sa carrière devant Damon Hill et Ayrton Senna qui termine 3ème. Le quadruple champion du monde français annonce qu’il prolonge son aventure avec Williams pour 1994. L’objectif étant d’égaler Juan Manuel Fangio et ses 5 titres.

A l’aube des premiers essais à Fiorano, Ayrton Senna s’entretien avec Luca di Montezemolo sur les forces en présence pour la saison. Williams est toujours favori devant l’étonnante Benetton (très stable), tandis que McLaren évoluant avec le V10 Peugeot ne serait pas compétitive avant le milieu de la saison. Ferrari évolue désormais à arme égale. John Barnard a développé une 412 T1 plus compétitive en se basant sur les recommandations de Senna, tandis que le moteur bénéficie du concours d’Osamu Goto, le sorcier nippon de Honda. La saison s’annonce des plus intéressantes avec le retour de Gerhard Berger comme équipier. Elle le sera. Dès la première course, à Interlagos, le duel est impressionnant avec Michael Schumacher, le pilote allemand a fait la pôle, mais c’est Senna qui gagne devant son public. Alain Prost termine deuxième de la course, mais se plaint beaucoup de la FW16 qu’il juge depuis le début dangereuse.  Le quadruple champion du monde français annonce sa retraite et quitte l’équipe anglaise après le Grand Prix du Pacifique (qu’il abandonnera). La FW16 étant trop dangereuse, Prost estimait que cela n’en valait pas la peine. Nigel Mansell le remplace sur le champ à San Marin mais abandonnera quelques tours après le début. L’instabilité de la voiture étant importante. L’anglais annonce à Frank Williams qu’il reviendra quand la voiture sera plus sûre et compétitive. A l’issue d’une saison âprement disputée, Senna remporte son quatrième titre de champion du monde (6 victoires et 10 pôles positions) face à Michael Schumacher pour deux points. Dès le mois de Juin 1994, Jean Todt annonce le renouvellement de contrat pour la saison 1995 d’Ayrton Senna.

La disparition de Juan Manuel Fangio perturbe l’implication de Senna pour la saison 1995. La 412 T2 sera un peu moins compétitive que les Benetton et les Williams. Le quadruple champion brésilien inscrira cinq victoires dans des conditions difficiles le plus souvent et terminera 2ème du championnat devant Damon Hill. Le manque de compétitivité de la monoplace et les rumeurs de l’arrivée de Michael Schumacher à Maranello pousse Senna à signer contre aucun salaire chez Williams pour 1996 et 1997. Dès Melbourne 1996, le ton est donné. Après une lutte importante avec son équipier Damon Hill, Ayrton Senna remporte à nouveau le titre de champion du monde. Le cinquième. A l’issue de la saison le doute s’installe dans le cœur du pilote brésilien. Il venait de rattraper au palmarès Fangio et se demande si se lancer dans la campagne 1997 est une bonne idée. Frank Williams lui fait comprendre qu’il le remplacera sur le champ par Michael Schumacher si cela n’est pas le cas. Piquer au vif, au début de l’hiver 1996/1997, Senna prolonge finalement l’aventure.

La campagne 1997 sera également un succès retentissant. 10 victoires et 15 pôles positions le faisant remporter le titre devant Michael Schumacher et sa Ferrari et Damon Hill. Au Grand Prix du Japon (remporté par Schumacher), Ayrton Senna annonce sa retraite sportive afin de se consacrer à ses affaires et sa fondation créée en 1995. Il quitte la scène avec 6 titres de champion du monde, 65 victoires et 103 pôles.

Le casque jaune reviendra aux affaires quelques mois plus tard. Discrètement. Le temps d’un essai pour son ami Alain Prost. Ayrton Senna réalise un test à Magny-Cours avec l’AP01. Le manque de compétitivité de la voiture et le moteur Peugeot anémique l’ennuie. Le long entretien qu’il a dans sa chambre d’hôtel Holiday Inn entre les deux hommes, permet au français de sortir avec plusieurs notes. Senna envoie également des recommandations à Jean Pierre Boudy de Peugeot Sport qui reste sourd aux remarques. Ron Dennis ayant entendu l’essai Prost lance l’idée d’un retour de Senna pour 1999 chez McLaren.  En vain, Senna sous l’impulsion de Julian Jakobi étudie l’idée de lancer une équipe Senna Racing pour la saison 2000 avec Honda comme motoriste (il vendra son équipe en 2004 au constructeur nippon)…

EN APPARTE : Dès 1992, Senna demande à son agent exclusif, Julian Jakobi de créer une agence de management de pilote. Alain Prost devient le premier client et Senna rachète le contrat de Rubens Barrichello (alors sous contrat avec le roublard Eddie Jordan). Le jeune brésilien deviendra pilote McLaren dès 1993.  Jean Alesi, sous les recommandations de Prost entre dans la galaxie Senna et devient pilote Benetton en 1994 et 1995, avant de signer chez Jordan.  Jacques Villeneuve entrera plus tard dans la galaxie Senna/Jakobi en 1997 lorsque le pilote québécois débarque dans la discipline en signant chez McLaren en remplacement de Barrichello qui décida d’évoluer chez Ferrari.

La marque Senna devient aussi populaire que Ferrari. En 2013, le fameux S a généré selon le BusinessBookGP des revenus estimés à 70 millions d’euros. Un record. Forbes annonce que la marque Senna a rapportée 1 milliard de dollars de revenus. Bernie Ecclestone laisse sous-entendre au début de la saison 2014, que Senna est un parfait remplaçant pour lui à la tête de son empire. Dont acte.

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Note du Mardi : La construction d’une légende

Le principe est finalement assez simple est il est largement utilisé en Formule 1. La légende de Gilles Villeneuve autour d’un pilote téméraire de génie a été construite par un journaliste au milieu des années 80. Alors que le québécois était aussi bon qu’un Ronnie Peterson tragiquement décédé suite à ses graves blessures du GP d’Italie 1978. Alors que le suédois est tombé dans l’oublie avec un palmarès aussi important que le canadien francophone. il y a aussi Ayrton Senna, l’archétype du pilote d’émotion se transformant en ogre du chrono derrière un volant et d’une sensibilité à fleur de peau une fois un micro tendu vers lui. Souvenez vous de la course de Donington 1993, elle fait partie de la légende.

Dans le même ordre d’idée l’expression « Tu te prends pour Fangio ?» provient du seul véritable exploit du quintuple pilote argentin en 1957 lors du GP d’Allemagne sur le Circuit du Nurburgring. Jamais un pilote de l’époque n’avait roulé si vite. Alors si calme, Fangio c’est transformé pour combler un tour de retard (22km) sur les Ferrari qui ont été dupé par le champion. Le cinquième titre eu le prix de la légende. Aujourd’hui, cette expression traduit un simple chauffard dangereux et sans cervelle.

Pareillement pour la légende de Kimi Raikkonen. Fortement construire du temps de McLaren, l’homme de glace tiens sa réputation par l’évolution de son statut. Très amical chez Sauber, il est devenu un robot l’année suivante dans les murs de Woking où l’on a construit son image. Le passage chez Ferrari la victimisée (malgré le titre de champion du monde) et Lotus l’a rendu plus cool. Finlandais quoi. Son retour chez Ferrari tien lieu de la revanche. La légende est construite désormais sur les réseaux sociaux qui le popularise comme un pilote singulier dans l’univers formaté. Ironie du sort lorsque l’on sait qu’il a été justement le premier pilote formaté de l’histoire moderne de la F1.

Il existe deux types de légende. La dorée et la noire. La première enjolive les événements et la seconde exagère le produit négatif d’un récit. L’une et l’autre peuvent évoluer dans le temps, au grès des intérêts de chacun. Par exemple, il a longtemps été rependu l’idée qu’Ayrton Senna était homosexuel. Une rumeur colportée à partir d’une déclaration de son rival brésilien, Nelson Piquet à propos du manque d’intérêt du Pauliste sur les femmes par rapport aux voitures. Elle existe toujours, 20 ans après la mort d’Ayrton Senna.

Dans le même ordre d’idée, la situation de Michael Schumacher dépasse aujourd’hui le cadre de la légende (bâti sur les pistes), et franchi le cap du Mythe. La construction médiatique depuis plusieurs semaines s’articule autour de cette nouvelle étape d’image.

Pour construire une bonne légende il faut un élément historique que tout le monde connait, puis appuyer sur les détails pour la rendre crédible, même si cela reste une construction éphémère. Le but est d’associer une spiritualité par un merveilleux accroché à une réalité qui n’existe plus.

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