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La peur du vide économique des frondeurs de la F1

Thierry la Fronde « Il semble, cependant, que personne, pas même ceux qui se plaignent, ont fait un effort pour sauver la situation. » La lettre de réponse de Bernie Ecclestone diffusé par AP, se termine par un constat. Quelques heures seulement après que Force India, sous la plume de Robert Fernley et au nom des « frondeurs de la F1« , publiait une lettre ouverte dénonçant le cartel des grosses équipes. L’anglais reste dans sa logique de la théorie de la conspiration. Un discours qui avait pourtant été désavoué à Austin par le patron de Fernley: Vijay Mallya.

Le calendrier des « frondeurs de la F1 » est intéressant. Car il tient surtout compte de leur difficulté à court terme et non de la nécessité de sauver une cause.

A Austin, Vijay Mallya a avoué qu’en 2015 le groupe Sahara (42,5% du capital de Force India), ne versera plus d’argent dans le budget de l’équipe indienne. Les difficultés de son fondateur, Subrata Roy (emporté par une récente et nouvelle affaire de blanchiment d’argent), pousse Force India à trouver une alternative au manque à gagner du budget de son équipe. Un manque de 20 millions d’euros. Mallya étant lui aussi soupçonné de détournement de fonds (contractant un prêt pour sa compagnie aérienne indienne, mais une partie de l’argent a été transférer sur les comptes de Force India aux Royaume-Unis, ce qui est illégale en Inde), le manque de perspectives économique se fait sentir pour la prochaine saison. L’objectif d’obtenir une prime supplémentaire de la part du CVC et Ecclestone (via la FOM) est donc une nécessitée pour le team de Silverstone, afin de préserver sa compétitivité l’an prochain.

A Enstone, même histoire que Force India. Après avoir contacté Donald McKenzie, (CEO de CVC Capital Partners), Gérard Lopez aurait demandé une prime de 15 millions d’euros par an supplémentaire pour 2015/2016 et 2017. L’homme d’affaire a démenti, pour finalement confirmer sa volonté d’obtenir cette prime.  Un brouillage qui amplifie le flou de communication des « frondeurs de la F1 ». Le contexte de l’histoire est le même que pour Force India. Cette prime semble destinée à combler un déficit d’un des actionnaires la saison prochaine et préserver la compétitivité de l’équipe l’an prochain.

Enfin Sauber est dans un autre cas. Monicha Kalterborn est la seule à menacer d’agiter le drapeau de l’Union Européenne pour obtenir gain de cause. Mais sur le fond, Sauber ne demande pas réellement d’argents, mais de la considération. Nous entendons que l’équipe suisse souhaite être considéré comme une ancienne équipe.  Elle est présente depuis 1993. Une différence importante par rapport à ses compères frondeurs. Plus subtile.

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Note du Mardi – Le déjà (vieux et inquiétant) projet Haas

Note du mardiDans une interview Gene Haas explique son projet F1. Son team arrivera dans le paddock en 2016 et un des thèmes a été le modèle économique de l’américain. Un modèle qui n’a rien de révolutionnaire et qui traduit parfaitement la vision de la F1 moderne.

Le budget sera de 120 millions de dollars (environ 96 millions d’euros) pour 2016. Ce chiffre, Gene Haas, (250 m$ de fortune)  n’en parle que comme un prévisionnel qu’il souhaite approcher. Le projet de l’homme d’affaire américain est sur une base de cinq années (2016-2020) et cache aussi la volonté suivante : celle de faire suffisamment d’affaires grâce à la Formule 1 pour que les bénéfices générés financent le projet F1 au-delà de 2020. «Si Bernie gagne encore plus d’argent, nous pourront peut-être faire aussi de l’argent. » est la phrase phare à retenir du plan de Haas.  Avant cela le budget de l’équipe comprendra des sources biens connues.

Sponsors, Droits FOM et investissement propre

Haas parle de l’argent de sponsor, des droits FOM et de son propre investissement. Sauf que Gene Haas a avoué ne pas avoir conclu d’accord avec la FOM de Bernie Ecclestone. Ce qui explique qu’à l’heure actuelle l’équipe américaine ne touchera pas de droits. Sachant qu’il faut réaliser au minimum deux saisons, Haas ne touchera pas pour son équipe de l’argent de ses résultats que d’ici 2018. Ce qui laisse environ 40 millions d’euros qui ne seront pas touchés pour 2016 et 2017.

Concernant le sponsoring, la moyenne du plateau F1 2014 sur les équipes, sur la base des données du BusinessBookGP2014, présente un chiffre moyen de 38 millions d’euros (en retirant Ferrari et son contrat Marlboro et les subventions directs et indirects des propriétaires des teams). Ce qui est peu. D’autant plus que plusieurs équipes dépendent d’un pilote garantissant un important sponsor. Une tendance qui sera suivie par Haas dans les premiers temps. Le volant aura la même valeur que ceux d’aujourd’hui, soit environ 12 millions d’euros. Nous estimons que le sponsoring de Haas pour 2016 aura une valeur comprise entre 25 et 30 millions d’euros (31 à 37.5 millions de dollars).

Un danger contextuel 

Entre 2016 et 2020, dans le meilleur des cas, en se basant sur les performances de Marussia (exemple d’une équipe jeune ayant inscrit des points) et un sponsoring proche de celui de Williams sur les dernières années,  Gene Haas devra investir de sa poche un total de 250 millions d’euros, soit 50 millions d’euros par année en moyenne. Pour rappel, les actionnaires principaux de Marussia (350 millions de dollars de fortune personnelle) ont dépensé un total de 100 millions d’euros entre 2012 et 2014 avant de stopper. Tony Fernandes (300 millions de dollars de fortune) a investit entre 2010 et 2014 dans son équipe un total de 135 millions d’euros environ.

Le projet Haas repose sur un vieux modèle de la Formule 1. Celui d’un actionnaire fortuné qui dépensera presque l’intégralité de sa fortune pour doubler le chiffre d’affaire de sa société et autofinancer son programme. Marussia avait ce rêve. Caterham également.

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[Sportune] L’historique de la répartition des Accords Concorde

Bernie Ecclestone doit (encore) revoir ses Accords Concorde.

Une révélation. Bernie Ecclestone s’est rendu compte que son contrat, Accords Concorde, valable de 2013 à 2020 régissant l’économie de la Formule 1 était déjà obsolète et absolument pas adapté au contexte de la discipline. La critique qui lui est faite est que la répartition de ces Accords n’est pas équitable et favorise les grosses équipes. Pourtant, cela a toujours été le cas.

Le premier contrat signé en 1981, était calculé via un barème tenant compte des places de grilles, des positions occupées au quart, à la moitié, au trois-quarts et à la fin de chaque course. Un système complexe mais qui favorisait déjà les grosses équipes.

En 1997, suite à une fronde de McLaren, Williams et Tyrrell, Bernie Ecclestone a repensé pour 1998 un nouvel accord au calcul tout aussi complexe. Etaient pris en compte la présence parmi les 10 premiers du championnat du monde des constructeurs, le nombre de championnat du monde remportés, les points au championnat du monde et les victoires en course. Ce nouveau barème attribuait des points pour faciliter le calcul. Il était initialement valable jusqu’en 2007, il a été révisé en 2000 pour plus de simplification.

Je vous invite à lire la suite sur www. Sportune.fr en cliquant ici

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La fin de Marussia F1 Team

Marussia Sotchi Chilton 2014 F1Le sauvetage de Sauber F1 Team avec la signature de Marcus Ericsson et Felipe Nasr contraste avec la chute de Marussia F1 Team. L’exemple même de la double gestion des équipes aujourd’hui. D’un côté un team géré à l’ancienne et uniquement pour la course, n’obtenant ses revenus que par la course (via les pilotes et les droits FOM) et de l’autre une équipe subventionnée par un actionnaire qui a décidé que cela n’en valait plus la peine.

Le transfert des actifs Marussia F1 Team sous la tutelle d’une société nommée Marussia Communications Ltd (basée dans un paradis fiscale) en début d’année,  avait de quoi intriguer. En réalité ce transfert faisait partie d’un plan de cinq années imaginées par Andrei Cheglakovs, l’actionnaire principal de l’équipe: Transformer son équipe en médias.

La première année de développement n’a aboutie sur…rien.

200 personnes seront licenciées. Plusieurs questions demeurent toutefois. La première étant de savoir si en inscrivant l’équipe en 2015, la FIA a-t-elle touchée l’argent de la licence ou a-t-elle agit pour rassurer. Enfin, John Booth et Manor (le nom de l’inscription de l’équipe en 2015) ne vont t’ils pas tenter de revenir l’an prochain. Reste à savoir s’ils bénéficieront des 45 millions d’euros des droits FOM, promis de leur 9ème place cette saison, sous le nom de Marussia F1 Team…

Pendant ce temps, Sauber avec deux pilotes et 42 millions d’euros de sponsorings en 2015, plus des droits FOM nouveaux survivra. Reste à savoir si le Crowdfunding de Caterham fonctionnera…Contraste.

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Le mystère du Genii

Lotus E22 Singapour 201419 février 2014 Lotus présente sa E22 et un changement majeur était visible. Non pas le double nez de la monoplace, mais la disparition sur les pontons de « Genii Capital Business Exchange » au profit de « Genii Capital ».

Le site www.be-genii.com est toujours actif. Les photos des voitures où l’inscription « Genii Capital Business Exchange » ont laissé place à « Genii Capital. » Le texte de présentation de la plate-forme n’a pas changé, tout juste le nom de PDVSA est ajouté à la liste des partenaires. Mais le plus intéressant est en bas de la première page.

Sir Jackie Stewart, three time Formula One world champion and strategic advisor to Genii Business Exchange from 2011 through 2013.

Expliquant aussi la disparition du Business Exchange dans la communication de la société luxembourgeoise. Stewart en était l’ambassadeur dans le paddock.  Reste une question : quelle est la stratégie de Genii Capital en Formule 1 désormais ?

Crée en Juin 2010, le Business Exchange était l’incarnation du modèle économique présenté par les nouveaux propriétaires de l’usine d’Enstone :  Faire de la Formule 1 et plus spécifiquement l’équipe Renault/Lotus Renault GP/LotusF1 Team une plate-forme d’affaires.  A l’époque l’approche était révolutionnaire, une troisième voie qui avait été souligné par un article dans le Financial Times. Depuis lors ? Hormis l’annonce de Stewart comme ambassadeur le 25 Mars 2011 et la participation à une levée de fonds de 35 millions de dollars pour la société Zink Imaging en décembre 2011. Rien. Un obscur accord de voiture auto-partage avec Proton la même année, mais depuis trois ans, la plate-forme n’a été que peu active en génération de deals.

La fin de l’exposition médiatique du projet Business Exchange marque la fin du projet économique de la société luxembourgeoise et probablement de son échec économique. La fin du Business to Business.

La recherche d’un avenir

Le 23 Janvier 2014 un cabinet d’avocats, JAG Shaw Baker, est mandaté pour trouver des investisseurs à Lotus F1 Team. 9% étaient à céder. L’échéance était de 6 mois (soit Juillet). Depuis lors ? L’annonce du mandat a été supprimée de Compagnie Houses. Preuve d’un échec.

Depuis la fin de la saison dernière, l’homme d’affaire Andrew Ruhan (fort de 2% du capital de Lotus depuis Avril 2013), souhaite revoir son investissement de 75 millions d’euros (avec intérêts) d’ici la fin de l’année 2014. La pression monte pour les hommes de Genii car Ruhan a déjà investi par ses hommes les postes clés de gestion de Lotus F1 Team.

A Austin, le discours de Gérard Lopez, co-CEO de Genii Capital, avait de quoi surprendre. Il y a quelques mois encore l’homme disait dans les médias qu’il pouvait financer son équipe sans problème, en fonction de ses besoins. Sous la forme de prêts bancaires. Toutefois, juste avant la course américaine, l’homme d’affaire luxembourgeois a demandé au président de CVC Capital Partners, Donald McKenzie, une prime d’environ 125 millions d’euros total pour Lotus, Sauber et Force India. Plus tard, Lopez explique qu’une prime de 12/15 millions d’euros par année supplémentaire suffirait. Contradictoire, avec les déclarations de Juillet 2014 lors de l’exposé des comptes de Genii Capital au Luxembourg. Tout allait bien donc…

Genii Capital n’a-t-il plus assez d’argent pour financer Lotus ? Entre 2010 et 2013, un investissement d’environ 35 millions d’euros par année a été consenti (via des prêts), mais pour 2014, la réduction de l’investissement, selon le BusinessBookGP2014, n’était plus que 15 millions d’euros. L’argument de cette différence était que l’équipe allait obtenir plus d’argent des droits Concordes et que l’objectif était d’avoir un budget de 170 millions d’euros pour 2014 (déclaration dans Auto Motor und Sport). Visiblement cette prévision financière n’était pas suffisante.

L’urgence de changer de moteur, passant de Renault à Mercedes en payant le prix (environ 35 millions d’euro de dédit pour le constructeur français, ajoutant les 11 millions de payement à l’avance du moteur allemand), plus les discussions de surface avec Fernando Alonso (avec proposition, selon le quotidien AS, d’offrir 30% du capital de l’équipe comme salaire au double champion du monde) et à mettre en parallèle avec la demande de prime auprès de CVC Capital.

L’objectif de Lopez et Geni n’est pas tant de sauver les petites équipes, mais de valoriser (et sauver) ce qu’il reste de l’équipe d’Enstone. Une équipe que Genii Capital estime à 260 millions d’euros.  Mais au vu de sa situation, sa dette, la valeur semble toutefois plus proche du capital (77 millions d’euros), soit la valeur de Sauber.

Les scénarios de l’après

Beaucoup de questions sur l’avenir de Lotus… L’avenir se déroule sous nos yeux. Que fera Andrew Ruhan si en Janvier 2015 il n’a pas récupéré son argent ? Appliquera t’il son plan qu’il n’a pas pu imposer cette année : A savoir réduire le budget de l’équipe de 24%, les effectifs à 450 employés, devenir rentable et augmenter la valeur effective de l’équipe de 25 à 30% pour une vente prochaine.  On s’y dirigera de toute manière au vu des événements récents. Lotus touchera 20 millions d’euros de moins des droits TV FOM et la prime du CVC ne suffira pas à combler l’écart perdu.

Matthew Carter, homme de main de Ruhan et CEO de Lotus F1, a laissé entendre qu’un changement de nom du team était à prévoir. Anticipant une vente prochaine et souhaitée. Le discours de Gérard Lopez est flou. Son personnage récent de Robin des Bois de la F1 est un costume qui ne s’accorde pas avec la réalité du discours passé. La maxime : « Investir 50 millions en F1 pour obtenir des deals de 500 millions » ne s’accorde plus avec le discours de survie d’aujourd’hui. Lotus n’avait pas de problème financier avant, elle en a désormais. La vérité éclatera t’elle ? Mystère.

Notons qu’en Juillet 2012, le Financial Times a dévoilé un projet d’investissement de Genii Capital de 500 millions d’euros dans le Football. Sauf qu’hormis la campagne du rachat du club de Ligue 2 française, RC Lens (avec une offre ridicule), ce projet n’a pas été suivi d’un plan concret. Qu’en est-il aujourd’hui ? Autre mystère.

Les nuages sombres et orageux recouvrent le ciel déjà d’encre au dessus de l’usine d’Enstone et rue Peternelchen. Les prémisses d’une tempête. D’un ouragan, voir d’un tsunami. Les ingrédients sont là. Les mystères d’aujourd’hui ne deviendront pas les légendes du futur. La transparence est la nouvelle vérité. Le génie est injuste et sans nécessité. C’est sa définition. Les nuages sombres et orageux recouvrent le ciel déjà d’encre…

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Le projet secret de Sauber

Sauber 2014La réunion entre Lawrence Stroll et ses avocats face à Peter Sauber et Monisha Kaltenborn dans les bureaux de l’usine d’Hinwill n’a rien donné. Après une première approche informelle, l’homme d’affaire canadien propose un chiffre : 100 millions de dollars canadiens, soit 70 millions d’euros. Sauber n’accepte rien.

L’offre de Stroll s’assortirait d’une condition indiquant que Sauber doit laisser 10 millions d’euros, au titre de partenariat de sponsoring. Une évidence : Dès lors qu’il fallait financer l’équipe suisse par lui-même, l’homme d’affaire canadien n’a pas suivi. Ce n’était pas l’objectif de Peter Sauber.

Quelques semaines plus tard, les avocats de Marcus Ericsson arrivent dans l’usine et un accord est rapidement trouvée. Contre 17 millions d’euros, dont 5 millions d’euros payé à la signature. Une mesure importante pour Sauber. L’argent permettant de payer une partie de la première traite du moteur Ferrari 2015 d’ici la fin du mois d’octobre.

Fort d’un budget estimé par le BusinessBookGP2014 (version française et english version), d’environ 90 millions d’euros, dont 55 millions de droit TV,  la répartition du budget est très simple : le sponsoring sert à payer le moteur, les droits FOM servent à financer la saison. Mais pour la saison 2015 ce ne sera plus la même chose.

Actuellement 10ème du championnat du monde, Sauber touchera environ 40 millions d’euros l’an prochain. Une baisse de 15 millions d’euros qui doit être comblé. L’apport d’Ericsson est une étape. La seconde viendra de Van der Garde qui devra apporter 12 millions d’euros l’an prochain pour obtenir le volant. L’objectif est d’avoir un budget tournant autour de 85 millions d’euros pour l’an prochain.

Mais ces mesures sont des mesures de survie. Il y a deux ans, Peter Sauber a eu plusieurs réunions avec les responsables du Groupe Volkswagen. Audi utilise depuis plusieurs saisons sa soufflerie d’Hinwill. Le lien est présent. La rumeur de l’arrivée en Formule 1 de la marque allemande à l’horizon 2016 vient de loin, mais semble sérieuse. Elle est souhaitée par Sauber qui espère un rachat de son équipe par un constructeur. Cette vision long terme a été prononcée en 2010, lors de la reprise de l’équipe après l’épisode BMW.

Après un court-métrage avec Mercedes (1993/1994), un Blockbuster avec BMW (2006-2009), Audi bouclera la boucle à Hinwill. Dans l’espoir.

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Note du Mardi : Première F1 contre Deuxième F1

Note du mardiLes problèmes de la Formule 1 sont largement analysés. Mais uniquement sur la forme et pas réellement sur le fond. Pour réformer le fond, il faut le comprendre. Le fond du problème de la Formule 1 ne réside pas tellement dans la domination de Mercedes AMG F1, dans son règlement etc…mais dans la cohabitation de deux idéologies. La première sera nommée Première F1 et la seconde sera nommée Deuxième F1.

La Première F1 est née dès 1968.  Son concept réside sur le principe très simple de l’économie de marché. Une équipe puissante gagne. Les plus faibles quittaient la scène.

La Deuxième F1 est née en 1998. Son concept réside sur le principe de la dépendance d’une marque et dans les parachutes économiques.

La théorie de l’évolution du marché

Cette évolution de la Deuxième F1 trouve ses racines dans le projet d’introduction en Bourse de la discipline à la fin du siècle dernier. Les économistes, conseils de Bernie Ecclestone, estimaient que la discipline serait plus intéressante si des noms de constructeurs automobiles soient associés à la discipline. Il est vrai qu’une victoire de Benetton est moins glamour qu’une victoire Renault pour les analystes économiques.

Première F1 pour l’idée vs Deuxième F1 pour le principe

La crise de 2008 a bouleversée le modèle initial. Mais ce dernier a évolué. Les constructeurs ont laissé place à des hommes d’affaires ou une marque de boisson énergisante. Les nouveaux Accords Concordes (plus important droit TV) renforcent l’idée du parachute.  A l’heure d’une possible (ré)introduction en Bourse d’ici 18 mois, la perte d’une équipe a plus d’impact qu’auparavant. Pire, perdre Caterham sera plus douloureux que la chute de Prost GP pour exemple. La différence tenant du fait que la première est une marque automobile de voiture, tandis que la seconde n’avait qu’un nom d’un quadruple champion du monde de Formule 1. L’histoire est la même, mais leur fin non (pour l’instant).

En 2014, la Seconde F1 est la norme économique, tandis que la Première F1 n’est qu’une idéologie ancrée dans les esprits. Un argument pour consolider l’idée de la Seconde F1.  A partir de là, une nouvelle voie est donc possible.

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La bataille médiatique autour de Caterham

Caterham CT05 Singapore GP 2014C’est la fin d’une séquence qui a durée deux jours. Une bataille de communication qui n’avait pas été vue depuis les épisodes Lotus vs Lotus en 2011. Finalement le vainqueur reste Tony Fernandes pour plusieurs raisons.

La meilleure défense étant l’attaque, l’objectif premier dans une bataille étant d’attaquer en premier et surtout d’effrayer. Effrayer la Formule 1 (une équipe en moins), effrayer Tony Fernandes (l’ancien propriétaire) et effrayer les médias pour faire entendre son message en priorité, pour influencer le reste de la séquence. Cette partie a très bien fonctionné avec l’annonce d’un liquidateur et une mise en faillite de Caterham Sport Limited.

Mais, le grain de sable du bel édifice a été Tony Fernandes. Invité à répondre aux solicitations Twitter sur le sujet, l’homme d’affaire a posé les éléments d’une nouvelle vision des événements. Le terrain se déplaçant désormais sur l’idée que le consortium ayant repris en Juin 2014 l’équipe Caterham F1 Team n’a pas honoré sa part de contrat.

Ayant annoncé la liquidation de l’équipe, sans expliquer pourquoi, les représentants du consortium ont été pris au piège de la vérité. Leur message était primaire, Fernandes l’a déplacé vers un autre côté du prisme : la vérité. Sa vérité.

Dès l’intervention sur Twitter et le développement de la pensée de Fernandes dans les médias, la bataille était terminée. L’homme d’affaire a dévoilé le nom de la société basée en Suisse avec qui il a fait affaire (Engavest SA, qui a d’ailleurs changé de nom le 8 septembre en CF1 Grand Prix Holding). Donnant un visage à ce mystérieux consortium du Moyen-Orient conseillé par Colin Kolles.

Ce que l’on comprend de cette histoire est que nous avons un vendeur (Tony Fernandes) qui n’a pas céder les actions de son équipe à un acteur (Engavest/Kolles), car ce dernier n’a pas offert les garanties bancaires nécessaires.

En communication il faut incarner son message. Tony Fernandes est parfaitement visible comme étant l’ancien propriétaire de l’équipe et le propriétaire de la marque Caterham Cars. Du côté du consortium, le porte-parole a changé trois fois. Brouillant un peu plus le message de riposte.

La première séquence du plan de communication a été incarnée par Manfredi Ravetto. Puis la bataille de communiqué répondant aux propos de Tony Fernandes a été dirigée par la cellule de communication de l’équipe à Leafeld. Enfin la dernière séquence, depuis hier soir, provenait de la voix de Colin Kolles. Ce dernier annonce en début d’après-midi de ce vendredi 24 Octobre, la fin de l’histoire avec son retrait.

La confusion dans la communication est telle que deux liquidateurs, l’entreprise Smith & Williamson et  Finbarr O’Connell entre dans la danse. L’une étant le représentant de Engavest et l’autre de Tony Fernandes. Finalement dans le communiqué de Caterham F1 Team en début d’après-midi, l’homme d’affaire est cité comme étant celui qui a trouvé la solution. Rideaux.

Finalement Caterham sera au GP des Amériques et jusqu’à la fin de la saison. C’est la volonté des anciens et nouveaux propriétaires. L’enjeu est important car si l’équipe ne participe à aucun week-end de course d’ici la fin de saison, elle perd ses droits et n’a plus de valeur pour personne.

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Les côtés obscures de Caterham

La situation de Caterham est des plus complexes. La reprise en Juillet par un consortium du Moyen-Orient, sous les conseils de Colin Kolles et piloté par Manfredi Ravetto, avait déjà une particularité énoncé dès le départ de Christijan Albers.

Caterham CT05 Singapour 2014

L’ex-pilote hollandais, éphémère directeur sportif de Caterham, avait indiqué que l’objectif 2014 était de sauvegarder l’équipe,  la réformer pour ensuite trouver le financement pour la saison 2015. Ce qui laissait déjà penser que la reprise du team de Leafeld n’était pas seulement d’ordre financier mais aussi juridique.

L’émergence de la société Caterham CF1GrandPrix Ltd, crée le 29 Août 2014, éclaircie un peu le tableau sur le deal entre Tony Fernandes et ce consortium.

Visiblement les actifs corporels de l’équipe semblent être détenus par Caterham Sport Limited. Mais les actifs non corporels, c’est-à-dire : l’engagement officiels de l’équipe dans le championnat du monde FIA, le nom officiel des voitures, appartient à la société mère 1Malaysia Racing Sdn Bhb.

Nous pensons que le deal entre les deux parties, demande à la société Caterham Sport Limited de gérer l’écurie jusqu’à la fin de la saison 2014 pour le compte du consortium.

L’hypothèse est simple. Fernandes via la société 1Malaysia Racing Sdn Bhb prêtent une partie de ses actions au consortium (par exemple 75%), qu’il détient dans la société qui était Caterham Sport Ltd (ex 1 Malaysia Racing Team Ltd au capital énorme de 100 £),  le consortium injecte de l’argent dans le budget du team en échange d’actions supplémentaires (en cas de réussite de la mission de redressement). Cet argent provient d’un prêt bancaire et doit couvrir le premier dépôt 2015 du moteur Renault et quelques millions pour boucler la saison, soit environ 12 millions d’euros. A partir de là,  les nouveaux patrons évitent la liquidation de l’équipe et pilotent le redressement.

Mais le consortium n’est que le patron d’une équipe en dépôt de bilan. Si le redressement est positif, les actions prêtées deviennent propriété du consortium et le solde des actions obtenues via un prêt seront payés au prix de la valeur de l’équipe (souvent plus qu’au départ). Tout le monde y gagne. Cette solution permettant à Fernandes d’éviter la mise en liquidation judiciaire de son équipe et de gagner un peu d’argent à terme. Elle préserve aussi au mieux les intérêts des créanciers en renégociant les dettes du team. Généralement cette manœuvre, déjà vu dans l’industrie dans les années 80, ne dure qu’une année.

Caterham CF1 Grand Prix Ltd semble être l’outil de ce montage particulier et se substituera à Caterham Sport Limited. A moins que ce ne soit réellement que le début du prochain montage financier autour de l’équipe. A la manière de ce qui avait été entrevue dans les années 90 avec Prost GP. Une cascade d’holdings…

NOTA : Caterham Sport Limited est officiellement désigné aujourd’hui en faillite. Selon les informations du liquidateur, Smith & Williamson, la dette est d’un montant d’environ 19 millions d’euros (£15m) principalement contracté auprès de la banque Exim Bank en Malaisie.

NOTA 2:  Le consortium du moyen-orient ayant repris Caterham F1 Team est représenté via la société Engavest SA (cité dans les médias). Sauf que cette société a changée de nom début septembre pour se nommer CF1 Grand Prix Holding SA…. http://www.moneyhouse.ch/fr/u/venus_ag_CH-170.3.028.786-1.htm

A lire en complément :

http://www.caterhamf1.com/news/2014/caterham-f1-team-statement-(1)

http://www.crash.net/f1/news/210080/1/f1-exclusive-ravetto-says-fernandes-back-in-control.html?utm_source=rss&utm_medium=rss&utm_campaign=rss

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Le scénario possible F. Alonso – Banco Santander – McLaren Honda

Fernando AlonsoL’axe Alonso-Ferrari-Banco Santander sera rompu dès l’année prochaine. Ce partenariat débuté en 2010, dans l’aspiration du concept Alonso-McLaren-Santander en 2007, a permis à la banque ibérique d’augmenter sa renommée et désormais de se transformer en plate-forme d’affaires. Mais le départ (annoncé) de Fernando Alonso pourrait remettre en question la politique sponsoring de l’établissement financier. Réellement ? Souvenir de 2008.

L’accord entre Banco Santander et Ferrari court jusqu’en 2017 pour une valeur d’environ 30 millions d’euros, selon le BusinessBookGP2014 (version française and english version). Un accord important pour la Scuderia, tout comme pour la banque espagnole. Aujourd’hui deux banques rivalisent dans la discipline : UBS qui est la banque officielle de la Formule 1 et Banco Santander qui est le principal partenaire de la Scuderia Ferrari. L’une et l’autre sont là pour les mêmes raisons : Développer leurs réseaux d’affaires.

Lorsqu’en 2007, Fernando Alonso décide de quitter McLaren-Mercedes après une saison compliquée, Banco Santander avait signé un accord de 45 millions d’euros sur trois ans (2007/2008/2009). Le double champion du monde espagnol signa chez Renault F1 Team pour 2008 et 2009. Pendant ce temps, la banque Santander était restée sponsor de McLaren.  Tout en soutenant discrètement Alonso dans sa campagne d’Enstone. Comment ?

Via Universia. Ce réseau en ligne reliant plus de 1.000 universités dans le monde a été fondée en 2000 en Espagne, et reste largement soutenu par Banco Santander qui s’en sert comme d’une tribune (en début de saison Emilio Botin, défunt patron de la banque avait annoncé son intention de suivre la carrière d’Alonso encore pendant 10 ans, lors d’une intervention dans une université du réseau aux côtés de Stefano Domenicali).

En 2008 et 2009, Universia a sponsorisé Renault F1 Team à hauteur de 5 millions de dollars (3,3 millions d’euros) par année.

Ce serait une solution possible et de complément. Actuellement l’accord McLaren – Banco Santander est renouvelé à l’année, mais dans des proportions limitées (autour de 3 millions d’euros par an). L’arrivée de Fernando Alonso chez McLaren en 2015 permettra un renouvellement de l’accord, mais sans atteindre les proportions de Ferrari toutefois. La solution serait d’augmenter sensiblement autour de 6 ou 8 millions le sponsoring de la banque et d’obtenir 3 à 5 millions d’Universia pour les périodes 2015/2016 et 2017.

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