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La Formule 1 rêvée de Bernie

Bernie Ecclestone-La découverte d’une boite au lettre au Panama ayant fait transiter plusieurs millions de dollars vers les comptes de Gerhard Gribkowsky est une des ombres dévoilées lors du procès de Munich qui dessinera l’avenir de la Formule 1 une fois la sentence annoncée. Par anticipation Bernie Ecclestone n’est pas homme a être spectateur des événements.

A Silverstone, coup de tonnerre. L’argentier de la Formule 1 envisage sérieusement de racheter les 32% que détient encore CVC Capital Partners Ltd dans son empire. Un projet complètement fou lorsque l’on a 83 ans, mais qui dispose d’une logique évidente.

Depuis Février 2014, le duo Liberty Media et Discovery Communications est très insistant. Les discussions avec CVC Capital sont sur le point d’aboutir avec en cadeau les parts de la banque de Lehmann Brothers. En effet, après la chute de la banque américaine en octobre 2008 un pacte d’actionnaires précisait que le fond d’investissements anglais avait une option préservant les actions Lehmann (une solution qui permet à la banque américaine de garder son bien et ne pas être menacée par une vente via le circuit judiciaire). En réalité c’est un prêt d’actions dans l’attente qu’un repreneur soit signé. En se mettant d’accord avec CVC, le groupe Liberty/Discovery obtiendra ainsi 49% des actions d’un coup pour environ 3 milliards d’euros.

Sauf que dans son bureau de Chelsea, Bernie Ecclestone a une autre lecture de l’intérêt de Liberty/Discovery pour la Formule 1. Après avoir vivement encouragé le consortium a racheter son une partie de son empire, allant jusqu’à négocier avec eux des options secrètes. Les temps changent en fonction des intérêts. Selon les soupçons de Bernie Ecclestone, le duo américain revendra à court terme ses actions aux constructeurs. Une sorte de cheval de Troie qu’il redoute réellement.

Le journal économique helvétique Le Temps indique qu’Ecclestone étudie l’idée d’une reprise seul ou avec d’autres investisseurs. Le nom du Cheikh Khalifa in Zayed Al Nabyan, l’homme qui contrôle Mubadala Developpment Compagny revient sur la scène comme un possible allié. En 2010, Bernie Ecclestone avait insisté pour que CVC Capital vende ses parts au fond d’Abu Dhabi. Le schéma de reprise serait similaire à celui conclu en 2005/2006 avec CVC Capital Partners.

L’autre idée est un constat : La Formule 1 n’entrera probablement pas du vivant de Bernie Ecclestone en bourse. Un regret pour l’homme qui a toujours estimé que l’avenir de son empire passait par les marchés.  La banque Goldman Sachs avait réalisée pour Facebook en 2010 un concept de Bourse privés à l’adresse d’investisseurs capable de payer une action rare et relativement chère. Une alternative séduisante et prestigieuse si le projet est parrainé par une prestigieuse banque d’investissement.

Pour Ecclestone l’issue de son procès en Octobre prochain n’aura aucune importance. Accusé ou pas il a trois mois pour définir un nouvel avenir pour son empire. Car, dans son esprit seul lui est capable de donner un ultime destin à une idée née lors d’une réunion de la FOCA en 1971.

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Avant Poste : GP Angleterre 2014

Ce que vous devez savoir avant de regarder le GP d’Angleterre :

Game of Thrones by Bernie
Alors que tout le monde parle dans le paddock d’une démission prochaine de Bernie Ecclestone et une vente prochaine des 32% de CVC Capital Partners aux équipes. Une version discrète commence à émerger de Silverstone : Le rachat des parts du fond d’investissement anglais par Bernie Ecclestone en personne.
L’offre de Liberty Media est la plus intéressante à ce jour mais elle reste fermement actée sur 49% des parts, pour le prix de 2,9 milliards d’euros.

Renault, Lotus et les autres
La rumeur du passage de Lotus chez Mercedes-Benz pour 2015 est de plus en plus forte. Au point que certaine sources n’hésitent pas à dire que le contrat est déjà signé. Chez Renault on n’hésite plus désormais à indiquer que le constructeur français équipera trois équipes en 2015, selon les déclarations de Remi Taffin. D’ailleurs une réunion récente a été faite pour que le Groupe Renault augmente son investissement afin de combler le manque de Lotus. Sans plus d’informations pour le moment.
Notons qu’une rumeur indique que Lotus a demandé une rallonge de 10 millions d’euros auprès de PDVSA pour payer la rupture du contrat avec Renault.

Bruits en vrac
Christjian Albers a donné quelques précisions sur le profil des nouveaux investisseurs : Ils seront de type dormant et n’ont aucun lien avec le sport automobile. Adrian Newey estime que la Formule 1 approche de plus en plus d’une futur GP1 à force de changement de réglementation. L’anglais sera donc consultant et mentor de Red Bull Racing pour l’avenir, selon ses termes.
Helmut Marko fait campagne autour de la 3ème voiture de manière active dans le paddock de Silverstone. Il milite pour une 3ème monoplace avec des sponsors différents et des couleurs différentes, afin de maximiser les revenus et l’exposition des partenaires. Du côté de Ferrari, alors que la Scuderia annonce depuis quelques jours que son duo 2015 sera le même qu’aujourd’hui. Un bruit à Silverstone laisse entendre que le cas de Kimi Raikkonen sera réglé durant l’été. Principalement à cause de son salaire 2015 et de l’effort que devra consentir la Scuderia pour la prochaine augmentation de Fernando Alonso que l’on annonce « très importante. »

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Bernie Ecclestone écrit une nouvelle histoire avec Ferrari

Bernie Ecclestone-Aujourd’hui Luca di Montezemolo va rencontrer dans son bureau de Londres, Bernie Ecclestone. Une rencontre souhaitée par le second afin de faire le bilan de ce début de saison. Car si le patron italien a été critique envers la nouvelle réglementation, Ferrari reste à l’écart des débats depuis le GP d’Australie. N’alimentant jamais les spéculations négatives.

Même si les deux hommes parleront de la prochaine réunion qui se tiendra à Bahreïn et dont nous entendons que le principe du débitmètre pourrait être remis en cause pour le reste de la saison (grâce au véto de Ferrari justement et de l’appui de Red Bull et Mercedes). C’est surtout la réunion secrète que Donald McKenzie, président de CVC Capital, tenue avec Red Bull et Mercedes afin de sonder leur participation sur le long terme qui est intéressante de souligner. Ferrari était curieusement tenue à l’écart de cette réunion. L’entretien Montezemolo-Ecclestone a pour but de faire de Ferrari l’acteur privilégié qu’il a toujours été. Mais qui perdait de son pouvoir depuis l’émergence de la puissance Red Bull sur l’échiquier F1.

Il semble de plus en plus clair qu’Ecclestone souhaite écrire une nouvelle histoire et faire entrer certaines équipes dans le capital de la société. Afin d’augmenter sa valeur et surtout ajouter un atout supplémentaire dans le jeu. Il faut noter que ce projet existe déjà via la cession de 2,5% du capital, lors de la signature des accords. Sauf qu’ici nous ne parlons plus d’introduction en Bourse à Singapour ou ailleurs, mais d’un système de Bourse interne. Plus favorable aux affaires.

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Note du Mardi – Et si Red Bull lançait sa propre concurrente de la F1 ?

[ Un peu de fiction] – Depuis ce dimanche 23 Mars 2014 à Salzbourg, où il avait annoncé la possibilité du retrait de son entreprise sans marquer une émotion particulière via une interview pour l’agence de presse autrichienne APA. Dietrich Matershitz reste songeur. Dans les couloirs de la discipline Bernie Ecclestone ne fait pas de commentaires sur le sujet. Sachant qu’en réalité l’homme d’affaire autrichien à les moyens de ses ambitions et qu’il est capable de tout, par passion. L’ombre du retrait planait à mesure que la saison évoluait au rythme des rumeurs.

Le 23 Novembre 2014 la saison se termine dans la nuit chaude d’Abu Dhabi sans que l’équipe Red Bull Racing n’ait été capable de déjouer l’équipe Mercedes AMG F1 dans la course au titre. Le retard cumulé par le moteur Renault en début de saison n’a jamais été réellement comblé et la cinquième couronne appelée des vœux du patron n’était qu’une illusion perdue.

In extremis, Dietrich Materchitz a évalué l’impact médiatique de l’affaire de Melbourne à 1 milliard de dollars  en préjudice pour son entreprise. L’image de Red Bull a été atteinte et les succès de Sébastian Vettel n’y pouvaient plus rien. N’ayant pas de solution l’intéressant et ne voulant plus être dans la contrainte. Le quadruple champion allemand est transféré chez Ferrari et la marque autrichienne règle le dédommagement auprès de la FIA d’un montant record de 200 millions d’euros. Retirant à la fois Red Bull Racing et la Scuderia Toro Rosso de l’échiquier F1. La crise politique débute alors Place de la Concorde à Paris ou Jean Todt est largement mis en difficulté et pointé du doigt. Les nouvelles équipes labélisées FIA utilisent respectivement un châssis Ferrari (Haas) et Lotus (projet roumain), alors que Red Bull refuse de céder les droits de ses monoplaces et maintien une cellule de veille durant 18 mois, dans le plus grand secret.

L’année 2015 se déroulant de manière bien morne et l’intérêt pour la discipline confirme sa chute d’audience. De 450 millions de téléspectateurs en 2013, le cumul atteint tristement les 200 millions en 2015. Bernie Ecclestone a vendu ses parts au duo Liberty/Discovery, sans que la Formule 1 ne soit introduite en Bourse de Singapour. Forçant CVC a resté actionnaire jusqu’à l’échéance de son emprunt en 2018. En Juin 2015, Red Bull annonce la création d’une compétition : RB One. Bernie Ecclestone et Flavio Briatore se retrouve être actionnaire de cette dernière, tout en étant consultant de luxe pour la Formule 1. Une situation perturbant la discipline reine. Jean Todt est confiant. Ferrari reste en F1.

La nouvelle discipline entrevoie le jour en Janvier 2016 par deux courses dans l’hémisphère sud en guise d’essais privés. Le budget des équipes ne dépasse pas les 100 millions d’euros. Les monoplaces sont simples et le moteur est le Cosworth V8 (racheté par la marque autrichienne) limitée à 16.000 tr/min et récupérateur d’énergie en guise de boost. La discipline est un succès. Alors que la Formule 1 perdait de l’intérêt à cause des courses insipides dû au nouveau moteur V6. La Formule RB One est un succès et son calendrier grandit rapidement jusqu’à atteindre 19 courses par année. Le chiffre d’affaire augmente, Red Bull vend les droits TV aux chaînes privées pour un tarif débutant à 8 millions d’euros et augmentant de 10% chaque année. TF1 signe et concurrence Canal +. La BBC en fait de même, ainsi que la ZDF en Allemagne. Jenson Button est le premier champion du monde RB One en 2016 et il récidive en 2017 après une bataille avec Kimi Raikkonen qui a rejoint la discipline après un bref passage chez McLaren en 2015 et 2016.

En 2018, les deux forces sont rivales et s’affaiblissent. Luca di Montezemolo, parti de la direction de Ferrari fin 2016, indique qu’il faut unir les deux disciplines pour entrevoir un avenir. Dietrich Materchitz estime que sa discipline peut avoir une valeur de 4 milliards d’euros dès 2018. Pendant ce temps le CVC Capital Partners a échoué à introduire la Formule 1 en bourse. La valeur de l’entreprise n’est plus que de 5.5 milliards d’euros. La solution de la fusion entre les deux disciplines est attendue. Elle sera annoncée en Novembre 2018. Red Bull One prend 75% du capital de la société Delta Topco est devient le principal propriétaire de la Formule 1. Introduisant ses règles auprès de la FIA et Jean Todt parti, déçu dans la défaite. Le championnat Red Bull Formula 1 est ainsi né…

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F1 2013 – 241 millions d’euros de dividendes

2014 pourrait être l’ultime tentative d’introduction en bourse de la Formule 1 à Singapour. Le CVC Capital Partners l’envisage sérieusement comme porte de sortie. Deux ans après le référentiel initial. En attendant, la Formule 1 distribue de juteuses dividendes à ses actionnaires.

Pour 2013, Sky News indique que c’est un total de 241 millions d’euros qui ont été distribué avec la répartition suivante :

  • CVC Capital : 96 millions d’euros
  • Lehman Brothers : 36.9 millions d’euros
  • Waddell Reed/Norges Bank/Blackrock : 50.4 millions d’euros
  • Bernie Ecclestone : 12.8 millions d’euros
  • Bambino Trust : 20.5 millions d’euros
  • Autres fonds : 24.4 millions d’euros

Aujourd’hui la Formule 1 a une valeur de 9,2 milliards d’euros et environ 30% sera disponible sur les marchés de Singapour pour la prochaine IPO.

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Bernie Ecclestone – House of Cards

Bernie EcclestoneC’était en Février dernier, le consortium médiatique composé de Liberty Media et Discovery Communications visait une participation dans la Formule 1. Jusqu’à 49% du capital de Delta Topco, la holding de tête de l’empire. Rapidement CVC Capital Partners a démenti tous pourparlers. Mais rien n’est jamais innocent.

Les affaires entourant Bernie Ecclestone depuis plusieurs mois perturbent l’argentier de la Formule 1 (corruption, problème à rebours de l’introduction en bourse etc..).L’homme vit mal la situation. Il estime qu’il est probablement temps de céder la place , rester un employé au lieu d’être un actionnaire (il dispose de 5,3%) et être la cause du déficit d’image de son entreprise. « Il faut 10 ans pour construire un empire et seulement quelques jours pour qu’il s’effondre. » Cette citation de Napoléon est toujours d’actualité.

En coulisse les discussions avec le consortium Liberty-Discovery, sur une prise de participation en Formule 1, envahissent les médias avant de retomber quelques jours plus tard. John Malone, le patron de Liberty Media, n’est pas un personnage de publicité gratuite. Les hommes de médias bâtissent leur réputation sur des actes et non des déclarations d’intentions. Ce qui nous permet de dire que l’ombre derrière ce projet de participation américain est Bernie Ecclestone. L’accord entre les deux parties pourrait permettre à l’argentier de la F1 de rester aux commandes de son entreprise, sans en être actionnaire.

Nous entendons que la participation de Bernie Ecclestone représente une valeur de 486 millions d’euros et que le deal avec Liberty-Discovery permettra à l’argentier de toucher une redevance annuelles autour de 3 millions d’euros pour une mission de conseil sur la gestion de l’entreprise, tout en gardant le contrôle exécutif de ses parts (c’est-à-dire d’agir comme si il était encore le patron). Sachant qu’Ecclestone dispose d’un accord d’actionnariat avec CVC Capital qui devait expirer quelques années après l’introduction en Bourse de la Formule 1. L’accord devenant avec le temps caduque, les cartes ce redistribuent.

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Crise Norvégienne autour de la Formule 1

Le fond souverain de Norvège (850 milliards de dollars de réserve) va réviser son investissement minoritaire dans la société Delta Topco. Ce vendredi des politiciens et la presse locale se posent des questions sur l’investissement consenti en Mai 2012. En effet, le fond ne peut acheter une participation dans une société non cotée, sauf si la société prévoit une offre publique de lancement. Sauf que le projet d’IPO de la Formule 1 a été annulé.

Mai 2012, le CVC Capital Partners indique, par communiqué de presse, que le fond Waddel & Reed associé à Norges Bank et Blackrock Investment avaient acquis un total de 21% du capital de la holding de tête de la Formule 1, pour la modique somme de 1,6 milliards de dollars. Un investissement en amont d’une introduction de la discipline en bourse de Singapour lors du premier semestre 2013, au plus tard. Sauf que cela n’a pas été le cas et que l’on ne parle plus vraiment d’une introduction en bourse. Ainsi la Norvège demande légitimement des comptes.

Reuters cite le président de la Commission des finances du parlement norvégien, Hans Olav Syversen, précisant qu’une audition parlementaire aura lieu dans les prochaines semaines concernant le caractère précis de l’acquisition et surtout son maintien deux ans plus tard.

Sous le fond de cette petite crise politico-économique dans les fjords, se cache en réalité une réforme autour du fond souverain et son mode d’acquisition, vente, qui ne concerneront plus les entreprises côtés, mais celle à fort potentiel de croissance. Les parlementaires doivent annoncer les résultats de la réforme en Avril 2014.

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Ce que cache la date du 2018

Lorsque Bernie Ecclestone lâche au The Guardian que CVC Capital pourrait vendre sa participation à l’horizon 2018, cela cache la réalité d’une pression majeure ayant un rapport avec l’introduction en bourse de la Formule 1, mais plutôt des événements adjacents à celle-ci.

Si en apparence Bernie Ecclestone et le CVC présentent une unité, elle n’est que pour la forme. Le fond de l’entente est passablement écorné depuis l’échec de l’introduction en bourse de la Formule 1 en 2012. Une situation qui ne convient pas réellement au fond d’investissement anglais qui comptait sur cette introduction sur les marchés pour appliquer son projet économique. Lequel est pour simplifier : utiliser les bénéfices de la Formule 1 pour financer d’autres plans d’investissements.

Ce plan échouant le CVC chercherait à trouver une porte de sortie. Une sortie qui ne prend pas la route d’une introduction en bourse. Aujourd’hui abandonné. Toutefois la date de 2018 n’a pas été donné pas hasard par Ecclestone, car elle correspond à deux événements importants.

Le CVC Capital avant l’introduction en bourse avait souscrit un prêt de 2,2 milliards de dollars afin de refinancer sa précédente dette de 2006/2007. Un emprunt de 1,38 milliards de dollars arrivant à échéance en 2017 et enfin un autre emprunt de 817,5 millions de dollars dont l’échéance est pour 2018. Enfin un révolving de 70 millions de dollars arrivera lui à échéance en 2017. Cet argent devait rembourser à hauteur de 1,784 milliards de dollars la dette du CVC sur la période de 2012-2014. 1,06 milliards d’avance sur dividende et 92 millions d’argent frais.

L’autre événement reste la clause de préemption entre Bernie Ecclestone et le CVC afin que ce dernier puisse prendre le contrôle de la Formule 1 au terme du pacte d’actionnaire arrivant à échéance à 2017, selon les estimations.

Pour résumer, le CVC qui devait à l’origine être propriétaire (sans dette) en 2014 se retrouve à encore rembourser un emprunt jusqu’en 2018 pour rien. Car il n’y a pas d’introduction en bourse à l’horizon. Le pacte d’actionnaire est un statu-quo qui se retourne contre le fond d’investissement sur le long terme, car Bernie Ecclestone pourra choisir son héritier et définir l’avenir…

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Note du Mardi : Si la Formule 1 s’inspirait de la NFL

Alors que la Formule 1 est à la croisée des chemins concernant son avenir économique, avec une possible introduction en bourse (retardée depuis deux ans maintenant). Le modèle économique de la discipline va souffrir à terme d’une stagnation. La banque RBS, l’an dernier, estimait que le chiffre d’affaire de la F1 pouvait croitre de 9,2% par année jusqu’en 2020. Beaucoup d’analystes économiques sont d’accord pour dire que le Business Model de la F1 arrivera à ses limites en 2020. Exploitant à 100% chacun de ses revenus. L’heure est donc de prendre en compte ce qu’a réalisé la NFL pour devenir le premier sport US.

En 2003, la National Football League a fait un choix qui était à l’époque considéré comme audacieux et même périlleux. Une décennie plus tard ce pari est un choix judicieux. La NFL a lancée NFL Nework. A l’époque les plus grands défis étaient les mêmes que ceux que devra vaincre la Formule 1 : obtenir l’accord des opérateurs du câble, avoir assez de programmes de qualité pour un canal 24-7 et surtout maintenir de bonnes relations avec les concurrents/partenaires qui déboursent des sommes colossales pour avoir l’exclusivité de diffusion à la télévision. Le défi, 10 ans plus tard est réussi.

Le journal Forbes évalue NFL Network entre 5 et 5,3 milliards de dollars (3.6 et 3.8 milliards d’euros) pour 1 milliard de dollars de chiffre d’affaire et 350 millions de bénéfice en 2012. Le patron de la chaine estime que sa croissance annuelle est de 20% au cours des prochaines années.

Sport comparable à la NFL, car essentiellement télévisé, la Formule 1 pourrait être inspiré de créer son propre réseau. La FOM est déjà la réalisatrice de l’intégralité des courses du championnat du monde et sa banque d’images, historiques, conférence de presses etc… est d’une richesse incroyable. Il y a 20 ans, Bernie Ecclestone avait commencé à investir dans son projet de télévision numérique mais a surtout cherché à vendre ses droits, mais pas de produire des contenus spécifiques.

Le chiffre d’affaire de la Formule 1 est d’environ 2 milliards de dollars et sa valeur est de 9.5 milliards de dollars aujourd’hui. Un réseau de type FOM network pourrait permettre d’augmenter sa valeur à 3 ou 4 milliards de dollars de chiffre d’affaire et surtout 15 milliards de valeur d’entreprise. Le lancement d’une chaine est un investissement compris entre 100 et 150 millions d’euros aujourd’hui. Son budget annuel d’environ 100 millions d’euros, en proposant plusieurs canaux (anglais, français, espagnol, arabe, portugais, japonais etc…) en s’inspirant du modèle Euronews qui propose pour 5 millions d’euros à chaque pays de l’union européenne d’avoir la chaîne dans sa langue. Ce qui fait de cette petite chaine d’information européenne un ensemble rentable, entièrement en image et riche d’intérêt.

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La couleur de l’argent en Formule 1

Avec l’affaire des dettes des équipes Sauber et Lotus, la Formule 1 découvre que la dette cumulée de ses équipes approchent les 350 millions d’euros cette année. Sauf que c’est une manière de voir les choses et qu’une dette n’est pas vraiment une vraie dette.

Souvenez-vous entre 2008 et 2012, les nombreux articles indiquant que Force India était en liquidation judiciaire, ou que son propriétaire Vijay Mallya allait vendre à cause de ses soucis économiques avec sa compagnie aérienne. Chaque année c’était un rendez-vous obligatoire. Auparavant c’était la dette de l’équipe Williams qui inquiétait entre 2005 et 2010, avant son introduction en bourse. Aujourd’hui c’est Lotus F1 team. Toutefois chaque équipe fonctionne selon un modèle spécifique et il faut dire que dans ce domaine, cette l’imagination n’a pas de limites.

Red Bull/Toro Rosso, Ferrari et Mercedes AMG, voir Marussia fonctionnent sur le modèle connu entre 2000 et 2009 des équipes subventionnés par un important sponsor. Que ce soit une marque de boisson énergisante, un constructeur automobile ou une marque de tabac. Ensuite il existe le modèle hybride entre l’équipe misant beaucoup sur le sponsoring, mais qui est subventionnée indirectement. C’est le cas de McLaren. Nous avons les équipes qui font des prêts pour rester dans la course. Sauber, Williams dont de ceux là. Ensuite nous avons le modèle des investisseurs qui complètent le budget de leur équipe : Lotus, Caterham, Force India. C’est là le souci pour de nombreux observateurs, ce complément est une dette.

Gérard Lopez a indiqué que la dette de Lotus F1 Team avait deux visibilités à bien distinguer. D’un côté une véritable dette (autour de 30 millions d’euros) et de l’autre une sorte de prêt (à 15 ou 20% d’intérêts) que le propriétaire – Genii Capital – accorde à son équipe – Lotus F1 Team – afin de compléter le budget qui est fixé à 160 millions d’euros environ par année.  Sauf que Red Bull a longtemps fait la même chose, mais son caractère commerciale faisait que cela passait dans les comptes comme une subvention au lieu d’un prêt. Un détail comptable principalement dû au mode de fonctionnement d’un fonds d’investissement par rapport à une marque de boisson.

Williams a longtemps été endetté. C’était d’ailleurs dans son deal avec la banque RBS à l’époque. Ayant compris qu’il serait difficile d’obtenir plus d’argent des sponsors en devenant indépendant, après le départ de BMW, l’équipe a signée un deal avec la banque écossaise indiquant 20 millions de dollars de sponsoring, mais qu’entre 8 et 20 millions de £ étaient accordés comme découvert bancaire par la banque. Avec, un détail : c’était perçu comme du sponsoring. Comme si un équipementier sportif vous offre 15 millions et vous permet d’avoir une dotation dans son catalogue pour une somme équivalente, ce qui fait 30 millions. Une astuce qui a permis à Williams d’être présente encore à ce jour. Aujourd’hui, elle peut emprunter en Bourse de la même manière qu’avec RBS, sans problème pour son avenir.

Le souci provient donc de la perception et la dangerosité de l’argent et de la dette. Historiquement une équipe indépendante non soutenue coule avec 30 millions d’euros de dettes (voir l’histoire d’Arrows et Prost GP). Si une garantie sur bien est accordée et que le propriétaire est solide, la somme peu doubler par exemple. Au-delà c’est trop risqué pour la Formule 1. N’est pas le football qui veut.

Concernant Sauber, nous savons que Telmex avait promis 25 millions d’euros de budget de plus que ce qu’ils ont finalement donné cette saison (l’effet du départ de Perez). Ce qui a provoqué un important déficit dans le budget. Peter Sauber a probablement fait comme dans le passé. Il a procédé à une hypothèque de ses parts dans l’équipe, pour obtenir des banques helvétiques et des fournisseurs cette somme d’argent importante. Dans l’attente des partenaires russes à l’avenir… Toutefois, qui se souvient que Tony Fernandez a souscrit un prêt de 8 millions d’euros (sous la forme d’un découvert) auprès d’une banque, au même moment ou il a réduit son investissement dans l’équipe ? Pire, peu de personne savent que Genii Capital a comblé en Janvier/Février et Mars 2012, le manque à gagner que Lotus Cars ne payait pas en temps que sponsor (soit 7,5 millions d’euros) et assurant pour 17 millions d’euros un supplément en 2011, car le même Lotus Cars n’avait pas honoré sa part dans le même sponsoring (30 millions d’euros total par an). De plus, n’oublions pas qu’il y a 15 ans, la Formule 1 avait une dette de 1,6 milliard de dollars et que le CVC avait acheté la Formule 1 2,5 milliards en 2005 sous la forme d’un prêt qui a été remboursé avec le temps et qui avait soulevé à l’époque et jusqu’en 2009, de larges questions sur l’avenir. Aujourd’hui ? Le CVC est toujours propriétaire et a tout remboursé car c’est une solide institution financière. La leçon doit être comprise et les observateurs doivent aussi évoluer dans leur manière de comprendre l’économie de la Formule 1. Qui visiblement évolue plus vite qu’eux.

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