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Du Storytelling au Storymaking

Cela respire le manque de sincérité. De plus en plus de pilote apportant un budget sont désignés par leurs équipes en manque de liquidité comme des vainqueurs de Grand Prix ou des champions du monde en puissance. Des identités bricolées, fragiles, qui sont destinées à être construite comme une proposition crédible à une solution. La dérive est telle que c’est le sponsor qui subit en dommage les effets de cette politique de communication. Le temps est donc de passer au Storymaking et d’assumer.

Prenons Pastor Maldonado. Pilote garantissant la présence du pétrolier vénézuélien, PDVSA à hauteur de 35 millions d’euros en 2013. Lors de la victoire du pilote, après le GP d’Espagne. La gêne était visible. Ce pilote est t’il du niveau d’un Nico Rosberg (lui aussi vainqueur peu de temps auparavant) ou alors un pilote apportant un budget comme tant d’autres avant lui ? En cela, le pétrolier nationale c’est contenté de relier la parole d’Hugo Chavez dans les médias, sans dire que sans elle, il ne serait même pas pilote de Formule 1. Voici désormais la nouvelle tendance du marketing et de la communication que doit épouser définitivement la Formule 1 : le principe de sortir du cadre d’annonceurs et raconter son histoire rêvée, mais de s’impliquer dans la création d’un parcours individuel ou d’entreprise. Ce n’est plus un sponsor, mais une pièce maitresse de la communication de la marque, destinée à influencer.

La transparence et le besoin d’authenticité poussent la narration vers une nouvelle identité de communication. Lewis Hamilton a été produit depuis le départ par McLaren, tout comme Sébastian Vettel est produit par Red Bull. Il est donc ridicule que Ferrari ce cache derrière Jules Bianchi, pour le faire venir en Formule 1, tout comme Renault doit revendiquer clairement être à la base de l’évolution nouvelle de Charles Pic en Formule 1.

Toutefois il y a un risque. La dernière décennie nous a démontré que le sponsoring personnel est désormais risqué pour le sport. Tiger Woods, Lance Armstrong voir Oscar Pistorius en sont les derniers exemples. Si un gros écart de conduite n’entrave pas l’image de la marque, elle formate le sportif encore plus vers un avatar de Michael Jordan ou David Beckham, par exemple. Un modèle sportif qui date de près de 30 ans maintenant. Nike a été le premier à faire l’histoire de Jordan. Le point de départ.

En Formule 1, il y a déjà eu deux exemples d’implication de marque dans la construction d’un projet. La première était Benetton. Le marchant de tricot, a été le premier à s’investir clairement dans un projet à son nom et d’assumer. Certes basée sur le rachat de Tolemann il est néanmoins un point de départ intéressant que Red Bull a repris aujourd’hui. L’autre étant le projet BAR. Né d’un rachat et de la construction d’un projet depuis l’origine. L’objectif était de faire la promotion active d’une marque (Lucky Strike), mais sans aller aussi loin que Benetton l’avait fait. Pedro Diniz avait Parmalat comme sponsor revendiqué durant sa carrière, sans cacher les faits. Bruno Senna, aujourd’hui ne cache pas non plus ses sponsors, comme son oncle le faisait également sur sa combinaison. En gros, ses exemples seront peut être à l’avenir une tendance de fond démontrant que les marques souhaitent s’investir différemment dans un sport.

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L’héritage des constructeurs sur le long terme

Lorsqu’en 2009,  Max Mosley a annoncé l’arrivée des équipes Marussia (ex Manor GP, ex Virgin Racing), HRT (ex Campos Meta 1) et USF1 (dissoute avant de débuter), puis plus tard de Caterham (ex Lotus Racing, ex Team Lotus), un nouveau souffle c’est emparé de la Formule 1. Une sorte de jeunisme bénéfique. Trois années et demi plus tard, force est de constater que l’héritage est difficile et pire encore, un enseignement est à tirer de la Formule 1 d’aujourd’hui.

Tony Fernandes a dépensé pour son équipe plus de 100 millions d’euros pour investir dans les infrastructures, nouer des accords techniques et encore mettre Caterham F1 Team aux standards de la F1. Un groupe a été crée, afin de générer des revenus, un modèle économique a été construit. Mais en piste, les précédentes CT01, malgré un moteur Renault et un KERS étaient à la lutte avec des Marussia , plus simplement et efficacement construites, pour la 10ème place. HRT a mis la clé sous la porte en Novembre dernier, faute de moyens et d’idées. Marussia doit probablement se poser beaucoup de questions et mise beaucoup sur cette année 2013. Mais en face, la Formule 1 n’a jamais été aussi difficile.

Mercedes AMG est un héritage de l’investissement de BAR et surtout de Honda dans les années 2000, Lotus a bénéficié d’une base Renault F1 Team, Sauber d’une base BMW, Toro Rosso est couverte par Red Bull, qui a dépensé plus d’un milliard d’euros pour remporter un titre de champion du monde (en se basant sur l’investissement de Ford durant 7 ans Avec Stewart – Jaguar). Williams bénéficie de son investissement de l’époque de BMW. Bref, vous l’aurez compris, nous sommes dans une période de transition. L’époque ou une équipe, comme Jordan, voir Sauber dans les années 90, débarquaient et visait les points avec une voiture nouvelle est bel est bien révolu. En 1999, BAR avait échoué lamentablement malgré ses moyens. Seul Stewart de 1997 à 1999 était intéressante, mais soutenue par Ford de manière officielle, ce qui aide.

Durant 10 ans, les constructeurs ont investit des sommes importantes dans leurs usines, souffleries, process, super ordinateurs, simulateurs etc… Au point que ses armes sont aujourd’hui redoutable et donnent des bénéfices importants à l’heure ou les essais sont limités durant la saison. La simplicité n’est plus de mise, la Formule 1 d’aujourd’hui est devenue très technique, peut être trop. Au point d’exclure la diversité et de réduire l’enthousiasme des débuts à un sentiment d’ignorance et d’incompréhensions. Si ces jeunes équipes (les deux qui restent et les autres qui ont du mal financièrement), ne parviennent pas à rester ou à être au niveau, que se passera-t-il ?

La FIA et Bernie Ecclestone ne souhaite pas que l’ensemble s’effondre, c’est pour cela que la proposition de Ferrari, en Mars dernier, que les grandes équipes puissent équiper avec une voiture entière une équipe B a été validée. Par souci de nombre. Le risque est important, si trois ou même 4 constructeurs s’amusent à fournir l’intégralité du plateau, le début de la formule monotype, tant redouté, arrivera à grand pas.

Par calcul, imaginons Red Bull fournir (comme avant d’ailleurs) Toro Rosso. McLaren une équipe comme Force India, Ferrari fournissant Sauber, Lotus fournissant Caterham (je suis ironique là j’avoue), Mercedes un accord avec Williams ou Marussia. L’intégralité du plateau est ainsi constituée et les moteurs V6 turbo répartient d’une manière ou d’une autre via des accords commerciaux d’intérêts.

A la fin des années 90, Bernie Ecclestone voulait une Formule 1 de constructeur automobile, il en a désormais l’héritage coûteux sur le long terme.

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Produire du contenu pour véhiculer sa marque

Sur les réseaux sociaux, vous avez probablement entrevue les teasers de la prochaine McLaren MP4-28 et aussi l’interview de Kimi Raikkonen par Matt Leblanc (Joey dans Friends pour ceux qui ont 30 ans aujourd’hui) sur la prochaine E21 de Lotus. Plus largement, souvenez-vous du record du monde de vitesse de Felix Baumgartner, visionné par 7 millions de personne sur Youtube et diffusé en direct sur plus de 20 chaines dans le monde entier (BFM TV en France), le tout fournis gratuitement par Red Bull. La nouvelle donne du sponsoring est désormais d’être un producteur de contenu pour maximiser sa visibilité.

Après avoir sponsorisé des événements OFF à son nom et misé sur la Formule 1 pour développer sa marque dans le monde entier, Red Bull innove en 2005 en lançant le Red Bulletin dans le paddock de Monaco, qui évoluera en 2007 vers un véritable journal diffusé à 4 millions d’exemplaires. Tout comme le rachat de la chaîne de télévision Servus TV en 2009, qui prendra la succession du programme Red Bull Eyes qui diffusait un journal sur les événements sportifs produits par Red Bull sur internet et gratuitement sur certaine chaîne du câble et de la TNT. En somme, le taureau rouge est désormais un producteur de contenu pour la promotion de sa marque.

La tendance Red Bull marque un tournant dans le paddock. Les équipes cherchent à faire de l’image et s’inspirent de ce que la marque autrichienne réalise pour se faire. En 2011, Lotus Renault GP (aujourd’hui Lotus F1 Team) avait lancé le magazine haut de gamme B2B qui avait pour objectif de montrer le changement d’image de l’équipe, en mettant en avant, dans chaque numéro une des nouvelles valeurs du team. Ce précieux magazine était disponible dans les hôtels et une compagnie de jet privé à l’époque. Aujourd’hui, l’équipe mise sur les réseaux sociaux pour maximiser son image Fun et Rock& Roll.

McLaren fait la même chose avec Tooned, en scénarisant son quotidien sous la forme d’un dessin animée à la fois amusant et qui aurait un avenir dans les programmes jeunesses. En cela, l’équipe de Woking se transforme en société d’Entertainment à la Disney, pour véhiculer une nouvelle image. Les performances sur la piste ne suffisent plus. Elles permettent d’être populaire, mais il faut transformer cette popularité désormais. C’est un changement notable.

Le temps ou seule l’image par la piste permettait d’obtenir des sponsors pour une équipe comme McLaren, voir Williams n’est plus. Chaque équipe doit diversifier sa communication pour maximiser ses contenus et donc de probables sources de revenus. Red Bull vise à devenir rentable avec ses contenus d’ici 3 ou 5 ans.

L’avenir nous dira si certaines équipes vont se transformer en producteur de contenus musicaux par exemple. Produisant des artistes qui évoluent sur les 20 dates d’une saison, en échange d’une nouvelle maximisation des revenus de sponsoring et produits dérivés. Les marques sont plus ouvertes pour parrainer une tournée mondiale qu’avoir un logo sur une voiture de Formule 1. Le divertissement prend le dessus sur le sport.

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Jeu d’influence entre Red Bull et la FIA

Dans l’optique du prochain Conseil Mondial de la FIA qui aura lieu en Septembre prochain, une hypothèse se dessine pour l’issue du championnat du monde 2012. Repoussant de 60 jours l’établissement d’un règlement économique pointu autour du RRA (Accord de Restriction de Budget), la Fédération se donne le temps de bien faire, mais souhaite que toutes les équipes acceptent le protocole. Or Red Bull Racing refuse toujours de se soumettre à la nouvelle loi. Les discussions ayant été veine depuis le début de la saison, la FIA semble désormais utilisée la méthode forte pour se faire respecter. Les récents démêlés de l’équipe autrichienne avec l’organe de contrôle technique en est la preuve. Depuis la course de Monaco, date du préaccord entre les équipes et la FIA, la RB8 est l’objet de toute les attentions et surtout de toute les restrictions.

Les accusations de Juillet autour de Red Bull Racing font échos à la volonté de transparence nouvellement prôné par l’équipe autrichienne par la voix d’Helmut Marko. Dietrich Matershitz, le patron de la marque de boisson, voulait redonner du dynamisme à la Formule 1 en 2005, il veut désormais lui redonner de la transparence. Ce qui heurte désormais la communication des uns et des autres. L’affaire de la cartographie moteur est un leurre, rapidement expliqué par les ingénieurs de Renault Sport. Idem pour l’affaire des modifications de réglages manuellement sur les monoplaces. Marko indique que Ferrari l’utilise depuis une année et que personne n’a jamais rien dit jusqu’à présent. Une affirmation et un comportement qui met dans l’embarras et qui trouble le jeu d’influence.

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Le principe d’un contrat d’une année pour Hamilton avec McLaren

La prolongation de Mark Webber chez Red Bull Racing, pour une année, fait entrevoir une nouvelle stratégie pour les tops teams. Déjà visible pour le cas de l’équipe autrichienne avec l’australien, la solution de prolonger d’une année un pilote, pourrait donner des idées aux tops teams.

Depuis 2009, le duo Webber – Red Bull joue les prolongations années après années. A ce jeu, l’australien n’a pas été perdant. Passant de 4,2 millions d’euros en 2009 et 2010, puis 8 millions d’euros en 2011, 10 millions en 2012 et 11 ou 12 millions en 2013, la stratégie est séduisante sur le papier et fait revenir les équipes de pointes à un certain réalisme. Nous savons que Ferrari proposait un contrat de seulement deux ans à Webber contre 8 millions d’euros environ, mais un contrat précisément à options. Ce qui change pas mal de chose et permet de mieux comprendre les stratégies de chacun sur le marché des transferts.

En réalité l’ère des contrats long terme, engagée par cette même équipe Red Bull Racing en 2010 avec Sébastian Vettel (signature jusqu’en 2014), suivi par Ferrari avec Fernando Alonso (jusqu’en 2016 sur le papier), Mercedes AMG et Nico Rosberg (jusqu’en 2015) et McLaren avec Jenson Button (jusqu’en 2014) semble révolu. Ce type de contrat est autant une assurance marketing pour l’équipe, qu’une valorisation pour le pilote. Sauf que dans le détail ce n’est pas le cas. Vettel peu partir fin 2013 de RBR en cas de mauvais résultats du team, Alonso ne dispose que d’un contrat ferme jusqu’en 2014, Nico Rosberg pourra quitter l’équipe en cas de mauvais résultats également, tout comme Jenson Button avec McLaren. Les portes de sorties sont nombreuses, au point de se demander l’utilité réelle de ces contrats long termes. L’intérêt de la protection est aussi important pour une équipe que d’autres aspects purement sportifs et marketings.

Avec la signature de Webber, les pistes de Lewis Hamilton sont bien maigres. Les discussions avec Ron Dennis (l’homme des contrats chez McLaren) semblent difficiles. Il faut d’ailleurs voir les remarques de Martin Whitmarsh durant le week-end du GP d’Angleterre sur le contrat d’Hamilton pour se rendre compte que tout n’est pas rose entre Woking et l’enfant prodige. Le principe d’un contrat de 3 ou 5 ans ne semble pas vraiment intéresser Simon Fuller, l’agent du champion du monde 2008. A une condition : une augmentation significative du salaire. Fuller voulait 40 millions, McLaren lance un 25 millions d’euros par année dans la presse en signe de compromis. Mais, une solution intermédiaire pourrait être trouvée :  Celle de ne renouveler d’une seule année le contrat.

Souvenir de Fernando Alonso lors de son retour chez Renault F1 Team en 2008. L’espagnol avait négocié un salaire important cette année là. Le total montrait sur le papier 32 millions d’euros, mais en réalité c’était 20 millions d’euros de salaire et 12 millions d’euros de primes de titres de champion du monde. Ensuite, le salaire d’Alonso en 2009 avait baissé à 16 millions d’euros. Ce type de schémas n’est pas impossible pour le duo Hamilton – McLaren.

La perte de Vodafone interroge beaucoup l’entourage d’Hamilton et la rumeur Coca Cola reste pour le moment un rêve qui deviendra réalité une fois la marque américaine sur l’aileron arrière d’une MP4. Pas avant. Ce qui inciterait naturellement à un renouvellement d’une année. Ceci est une raison, mais l’intérêt d’une année de contrat est aussi  destiné à mettre plus de pression sur McLaren, sur le marché des transferts. En réalité c’est un changement de stratégie que le duo Fuller – Hamilton met en place. Au lieu et place du salaire maximum, c’est une voiture pour obtenir un titre de champion du monde que souhaite l’anglais et son entourage. Rien de mieux pour valoriser un pilote. Sachant que Webber prolonge d’une année, un volant Red Bull sera disponible en 2014, tout comme chez Mercedes et probablement chez Lotus F1 Team, voir Ferrari, le choix sera intéressant pour mettre la pression fin 2013. Le précontrat Red Bull Racing – Hamilton ayant été annulé l’an dernier (car indexé sur les résultats de l’équipe McLaren), il faut d’autres moyens de pression. C’est le jeu des négociations en Formule 1.

La solution de prolonger d’une année le contrat d’Hamilton pourrait être une bonne idée pour McLaren et le pilote. Sachant que Jenson Button dispose d’un accord jusqu’en 2014, moyennant 16 millions d’euros, l’équipe anglaise peut faire baisser le salaire d’Hamilton à 10 ou 12 millions et ensuite le faire progresser, comme Red Bull l’a fait avec Webber. Ce qui fera une économique de 4 à 6 millions d’euros.

Cette stratégie de prolongation d’une année semble aussi atteindre Mercedes et Ferrari. La première étudie avec Michael Schumacher un schéma identique pour 2013, tandis que la Scuderia visera probablement une prolongation d’une année.  Malgré le fait d’avoir démenti dans son communiqué il y a 48h, pour simplement reprendre la main et ne pas donner des arguments à Nicolas Todt, l’agent de Massa,  dans les négociations avenirs. L’astuce est louable et démontre surtout que Ferrari souhaite avoir le choix en 2014 et ne pas s’enfermer dans un accord de deux ans avec le brésilien.

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Webber prolonge en 2013 et provoque le statu quo

L’annonce (surprise) de la prolongation de Mark Webber fait, pour la troisième année consécutive, entrer le marché des transferts pilote vers un statu quo de 12 nouveaux mois.

La prolongation de l’australien pour la saison 2013 auprès de Red Bull Racing est une bonne nouvelle pour l’intéressé, mais une mauvaise pour le marché des transferts et la fameuse redistribution des cartes tant attendue. L’effet domino des prochaines semaines sera désormais visible : Felipe Massa prolongera chez Ferrari, Lewis Hamilton avec McLaren, Michael Schumacher avec Mercedes AMG.

Webber a tout de même admit des discussions poussées avec la Scuderia Ferrari, ce qui a provoqué l’anticipation après sa victoire au GP d’Angleterre de son renouvellement de contrat chez RBR. Moyennant une augmentation de 2 millions d’euros, l’australien a bien joué de ses discussions avec l’équipe italienne, qui lui proposait moins, selon les estimations et la logique de la Scuderia.

En effet, le cas Felipe Massa est fortement à l’étude en Italie, mais qui pour le remplacer ? En réalité personne dans l’immédiat. D’autant que Ferrari n’est pas en position de faire de la surenchère de salaire. Elle propose 5 ou 6 millions d’euros à Massa pour 2013 et ne souhaite pas monter au-delà de 10 millions d’euros pour un autre cador. Ce qui limite la marge de manœuvre. Il est désormais donc certain que le brésilien prolongera son aventure avec l’usine de Maranello.

Webber ayant signé chez Red Bull Racing pour 2013, l’entourage de Lewis Hamilton ne peut utiliser l’équipe autrichienne comme une menace lointaine dans ses discussions avec McLaren pour 2013. L’usine de Woking se retrouve en position de force dans ses négociations avec le champion du monde 2008. C’est ainsi que l’option Lotus F1 Team est arrivée de loin dans les médias. En réalité, l’équipe d’Enstone est très heureuse avec son duo Raikkonen – Grosjean et chacun dispose d’une option qui sera validée prochainement. Réduisant l’alternative d’Hamilton à Mercedes AMG.

Sauf qu’un homme bloque le marché à l’autre extrémité de la chaine. Michael Schumacher a indiqué qu’il prendra sa décision en Octobre 2012, pour 2013. Prenant ainsi en otage un team qui ne peu pas discuter avec un autre pilote et surtout les autres pilotes qui ne peuvent pas utiliser le team de Brackley comme alternative de négociation. Confirmant ainsi le statu quo global du marché.

Une situation qui compliquera encore plus le retour de certain (Sutil ou Alguersuari par exemple) et l’avenir de pilotes dans l’attente d’une porte ouverte (Di Resta, Perez, Kovalainen pour exemple).

Un volant qui sera convoité à l’avenir pourrait être celui de la Williams en remplacement de Bruno Senna. Mais, dans ce cas là il faudra avoir des arguments économiques plus importants que le neveu du triple champion du monde. Autant dire que là aussi, à moins d’une surprise, cela ne bougera pas du côté de Grove.

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Les questions de l’affaire Vettel – Ferrari en 2014

Le transfert de Sébastian Vettel chez Ferrari en 2014 est probable, en fonction de certaines circonstances favorables bien entendu. En réalité c’est une affaire globale qu’il faut regarder, pas juste un bout de bruit.

Le contrat de Sébastian Vettel avec Red Bull Racing évolue jusqu’en 2014. Le pilote allemand pourra quitter l’équipe autrichienne si l’équipe ne termine pas dans le top 3 du championnat du monde constructeur et si l’allemand n’a pas inscrit deux victoires dans l’année. De son côté, Fernando Alonso a prolongé l’an dernier son contrat avec Ferrari jusqu’en 2016, mais en réalité c’est jusqu’en 2014, puisque les deux autres saisons étant des options. Pour favoriser cette prolongation, Ferrari a prolongé le contrat de sponsoring de Marlboro d’un côté et de Banco Santander de l’autre.

C’est de dernier qu’il faudra observer de près avec la crise ibérique dans le secteur des banques. Banco Santander parait solide, mais un scandale ou une dérive dans ce secteur activité est possible et déstabilisera tout l’ensemble. Déjà, l’établissement a baissé son investissement de 50 à 30 millions à partir de l’an prochain avec Ferrari. Mais, si la crise s’accentue et qu’aucune solution n’est trouvée en Espagne, le secteur du sponsoring sera fortement compromis, laissant Fernando Alonso sans appuis. Car, soyons clair, Banco Santander est très influente dans la Scuderia et il n’est pas faux de dire qu’une large partie du marketing est désormais sous la coupe de la banque ibérique. Le soutien est de poids et la perte importante en cas de mauvais scénario.

L’introduction de Vettel chez Ferrari sera définitivement comprise, si Ferrari ne prolonge Felipe Massa que d’une saison, ou alors embauche un autre pilote aux côtés d’Alonso en 2013. Enfin, comme souvent ses derniers temps, il faut faire attention. Il n’est pas impossible que Sébastian Vettel ait signé un précontrat avec Ferrari (une méthode courante pour la Scuderia), comme cela avait été le cas avec Fernando Alonso en 2008. Donc ce qui pourrait signifier que l’allemand viendra chez Ferrari en 2015 ou 2016, à partir de 2014. Une nuance. A moins que toute cette histoire n’est qu’une manière de mettre la pression sur Red Bull Racing.

En effet, isolé sur le terrain des accords de restrictions des coûts (RRA), Red Bull Racing est aussi dans le collimateur de la FIA sur les dernières mises à jours de sa RB8. Les récents double refus du package by Adrian Newey de la monoplace 2012 jettent un trouble. Une première fois au GP de Monaco sur les fameux trous du plancher, ensuite au GP du Canada, sur demande de McLaren pour clarifier l’histoire des perforations dans le moyeu arrière des roues. Pour le GP d’Europe c’est une sorte de design de double diffuseur qui fera polémique. Mais étant donné que la Scuderia Toro Rosso avait présenté un dessin équivalent en 2010 sans que la FIA ne dise rien. Ne parlons pas de cette suspension inclinée de 5°C à l’arrière…L’espoir pour Adrian Newey est permis. Reste que ses refus de la Fédération font échos à la récente alliance FOTA – FIA sur le domaine du RRA. Une coïncidence assez troublante qui pourrait surtout perturber la belle triple entente Horner – Newey – Vettel pour l’avenir.

Si la FIA met des bâtons dans les roues de RBR en 2012 et en 2013, afin de lui mettre la pression et d’accepter les mesures du RRA. Si l’équipe autrichienne refuse de se soumettre, cela rendra l’affaire compliquée. A moins…A moins que Red Bull engage un plan de retrait en 2014 de son équipe, ce qui expliquerait la résistance dans un premier temps, et ensuite que tous les contrats de l’usine de Milton Keynes expirent en 2014, sans avoir de volonté de poursuivre, pour le moment.  Ce qui expliquerait certaines choses.

Autre détail, il avait été un temps question que Red Bull (avant son rachat de Jaguar en 2005), sponsorise la Scuderia Ferrari. Vettel à Maranello, Red Bull à la place de Banco Santander, soit la fin de Red Bull Racing vendu avec les honneurs à la manière d’une équipe Benetton et une équipe Toro Rosso présentée comme équipe bis via une double alliance avec Ferrari. Le scénario est tous droit sorti de mon esprit. Probablement fantasque, mais finalement pas impossible dans les faits. En signant les Accords Concordes, Red Bull a valorisé son équipe, surfant sur ses deux titres de champion du monde 2010 et 2011. Le prochain repreneur se retrouvera dans de bonnes conditions économiques. De plus sur le terrain de la voiture cliente, Ferrari et RBR sont d’un avis favorable. Un repreneur à la Genii Capital permettrait de garder le moteur Renault jusqu’en 2016 et même plus intéressant de garder à moindre frais le nom Red Bull Racing. Ce qui serait un joli coup marketing.

Quid alors de Fernando Alonso dans cette histoire ? L’espagnol a indiqué qu’il souhaitait finir sa carrière chez Ferrari, mais nous savons tous que cela ne signifie rien. Sa volonté d’être en Formule 1 jusqu’en 2020 est un indice à suivre. Acceptera-t-il la cohabitation avec Vettel en 2014 ? La structure de l’équipe italienne ne le permet pas. Ce qui signifie qu’à partir de cette année-là, il y aura un échange entre les deux pilotes. Alonso pourra rebondir dans une autre équipe sans problème. Retourner à Enstone, signé à Woking pour remplacer Hamilton par exemple.

Tiens Hamilton, son cas sera intéressant dans le marché des transferts et surtout la durée de son nouvel accord. S’il expire fin 2014 (c’est-à-dire qu’il ne renouvelle que de deux ans), cela ressemblera à un grand jeu de chaise musicale pour l’avenir.

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Mark Webber, comme un air de numéro 2

En plus d’avoir logiquement démenti les contacts avec Ferrari pour 2013, Mark Webber a indiqué sur Autosprint que son avenir chez Red Bull Racing dépendra des résultats. De ses résultats.

Une déclaration étonnante pour l’homme qui a remporté un Grand Prix à Monaco cette année et qui estime avoir réalité un début de saison 2012 inégale. Pourtant, cela souligne un autre aspect du contrat de Mark Webber et des contraintes que Red Bull Racing accorde, en échange d’une égalité de traitement. En réalité l’australien est le pilote N°2.

Le pilote rassure en estimant que l’équipe n’a pas réellement envie de changer son line-up en 2013. Certes, mais si, par exemple Felipe Massa remporte une victoire cette saison, il sera reconduit en 2013 chez Ferrari dans le mois qui suivra le résultat. La différence ici avec Red Bull Racing est que la reconduction de Mark Webber est visiblement indexée sur le résultat de l’équipe. Le salaire du pilote australien est systématiquement le même que celui de son double champion du monde d’équipier, Sébastian Vettel. 8 millions d’euros en 2010, 10 millions d’euros en 2012. Mais en 2013 ? La tendance logique est de ne pas payer Webber comme Vettel, palmarès oblige. L’an prochaine le jeune allemand touchera environ 16 millions d’euros, mais l’australien ?

La question est posée et l’indication de Mark Webber sur l’indexation de ses résultats pour une reconduction ouvre une nouvelle voie dans le management de l’équipe autrichienne. Cela prouve que l’australien est le pilote numéro 2 de l’équipe et que son traitement égal n’est en réalité qu’une façade.

Imaginons que le contrat de Webber ait la clause suivante : L’équipe peut se libérer de son pilote australien si Red Bull Racing n’atteint pas en fin de saison le top 3 du championnat du monde des constructeurs. Une clause qui ressemble furieusement à celle d’un pilote numéro 2 encore une fois.

Pour cette saison 2012, contrairement à 2010 et 2011, Red Bull Racing ne domine pas la saison, ce qui sera plus difficile pour reconduire le contrat de Webber. Il n’est pas impossible qu’il faille attendre les 4 dernières courses de la saison pour une reconduction de contrat. Bien que plusieurs candidats attendent leur heure dans les couloirs de l’usine de Milton Keynes.

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Une fourniture moteur 2014 dépendante de la vente châssis ?

Sur Autosport, Jean François Caubet a indiqué que Renault décidera en Septembre du nombre de clients qu’elle équipera en 2014. Actuellement fournisseur de quatre équipes : Red Bull Racing, Lotus, Williams et Caterham, il n’est pas impossible qu’une ou deux nouvelles équipes entrent dans le giron du constructeur français, qui rappelons-le est désormais considéré, au même titre de Cosworth et PURE, comme un indépendant.

Actuellement le constructeur hésite entre deux options : celle de privilégier deux équipes (Red Bull et Lotus ?) ou alors de fournir plus d’équipes et prolonger la politique actuelle à plus large échelle.

Caubet donne toutefois une indication intéressante car elle renvoie à l’histoire des voitures clientes à vendre. Red Bull, Lotus et Williams, ses clients, sont favorables à cette idée et une décision devrait être prise d’ici les 30 prochains jours. Ce qui laisserait une marge pour Renault Sport afin d’analyser s’il existe des clients châssis intéressés par ses moteurs. En effet, il sera plus aisé d’adapter une monoplace avec le même moteur, surtout avec le prochain V6.

La question est de savoir quelle seront les futurs clients ? La réponse pourrait être Toro Rosso et HRT. La première pour sa filliation logique avec Red Bull, bien que les investissements depuis 3 ans ont été importants, bien qu’il démontrent ses limites et la seconde n’a pas vraiment de structure et pourrait avoir un châssis Williams ou Lotus à l’avenir.

L’avenir avec Caterham restera assez flou, mais il n’est pas impossible que l’équipe de Tony Fernandes signe avec PURE ou Mercedes-Benz. Les relations entre Renault et Tony Fernandes ayant débutées de manière trouble.

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Fond plat Red Bull – La nouvelle méthode de la FIA

Hier, la Fédération International de l’Automobile a annoncé qu’elle considérait la Red Bull RB8 illégale, en raison de trou sur le plancher. Une décision qui intervient une semaine avant le Grand Prix du Canada, mais qui résulte d’une nouvelle manière de gérer les scandales.

Depuis Bahreïn, l’équipe championne du monde autrichienne dispose de ce type de plancher. La victoire de Sébastian Vettel n’a pas été contestée, mais celle de Mark Webber était pointée du doigt avant la course de Monaco. Plusieurs équipes ont soulevé des préoccupations sur ce design. Les commissaires de la FIA ont même retardé de 30 min l’officialisation du résultat monégasque. Il était 19h15 lorsque la victoire de l’australien a été officialisée.

Toutefois, Ferrari, McLaren et Mercedes GP ont demandé une clarification auprès de la FIA, lors de la réunion informelle de Paris le lendemain de Monaco. Finalement, la victoire de Vettel et Webber sont confirmés et cela ressemble à une tempête dans un verre d’eau.

Dans ses négociations secrète avec Bernie Ecclestone, la FIA et Jean Todt n’ont aucun intérêt à faire scandale et l’objectif est d’étouffer toute les affaires de ce genre. Pour deux raisons :

La première étant qu’en cas de scandale répétée, la FIA aura une telle pression que Bernie Ecclestone et le CVC Capital pourrait se séparer de ses services, pour éviter de subir des impacts négatifs sur le prix de l’action durant les premiers 18 mois en bourse. La seconde, est que la FIA souhaite plus d’argent du duo CVC – Ecclestone et souhaite montrer sa capacité à agir pour le bien de la Formule 1. Cette saison, sa gestion du W-Duct de Mercedes, de la suspension Lotus et hier du fond plat Red Bull ne permettaient pas vraiment à la polémique prolongée comme par le passé.

Les temps changent et le traitement du fond plat Red Bull est l’illustration de la tendance de l’année 2012 à la non polémique médiatique et les rumeurs qui font pschitt. L’introduction en bourse en est la principale cause.

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