Archives de la catégorie : Sport USA

Haas et l’intérêt pour Danica Patrick

La piste Danica Patrick/Haas si elle ressemble à un formidable coup médiatique assumé, n’est pas dénué d’intérêt à plusieurs titres. Derrière le souhait de voir la jeune femme derrière un volant de Formule 1, il y a le renouvellement de son contrat NASCAR.

« Ce serait génial si cela fonctionne et ce serait un grand succès pour l’Amérique. Imaginez les médias venir dans notre stand, ils ne pourraient aller nulle par ailleurs que pour la voir. » La phrase de Gene Haas résume pleinement le rôle de Danica Patrick dans son projet d’équipe. L’idée est de séduire des partenaires complémentaires en utilisant l’image d’une star américaine du volant.

Toutefois derrière ces déclarations de bonnes intentions il y a le renouvellement du contrat de Patrick en NASCAR. Après avoir signé un contrat de 4 (2 années et 2 années en options) avec JR Motorporsports qui l’engageait sur la papier jusqu’en 2015. Elle permuta en 2013 chez Stewart-Haas sur les mêmes bases contractuelles. Un détail intéressant car au-delà de faire venir Danica Patrick en Formule 1, c’est surtout pour son équipe NASCAR que Gene Haas souhaite garder Danica Patrick. La jeune femme est soutenue par plusieurs sponsors (essentiellement Goddady.com) et elle est fortement convoitée par le paddock.

Mais cette fois ci le renouvellement serait à l’avantage de Haas en proposant un package innovant à la jeune femme de 32 ans. Un prolongement de son contrat NASCAR et un contrat de pilote (d’essais) Formule 1 pour un total de 10 millions de dollars par année selon les estimations. Un projet idéal pour cadrer dans le plan marketing imaginé par IMG (voir ici) pour Danica Patrick.

Cette solution permettrait à Gene Haas d’investir pleinement dans son programme Formule 1 et de rendre plus autonome son équipe NASCAR via Danica Patrick.

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Note du Mardi : L’idée de l’équipe F1 franchise

L’analyse est simple pour l’équipe de Genii Capital, propriétaire de Lotus F1 Team : La Formule 1 est depuis 18 mois dans une dynamique négative sous-estimés. Les coûts augmentent et les sponsors se désintéressent de la discipline. L’alternative au budget plafond serait pour Gérard Lopez et son équipe : La franchise.

Ce système de franchise a pour but premier de créer de la valeur aux équipes et donc permettra d’obtenir des sources de revenus alternatives (un prêt bancaire par exemple). Car selon Genii Capital, si les équipes sont en bonne santé, la Formule 1 sera en bonne santé. Tout le contraire de la pensée de Bernie Ecclestone qui considère que les équipes ne sont qu’un relais de la discipline et que personne n’est indispensable (sauf Ferrari).

Le point clé du modèle Genii Capital est une distribution plus équitable des revenus. En effet, Ferrari, Red Bull, McLaren, Williams et Mercedes bénéficient d’avantages économiques qui ne sont pour la plupart pas vraiment justifiés. L’idée est de répartir à égalité les droits TV chaque année. Ce qui permettrait d’obtenir pour chacune des équipes 70 millions d’euros.

Le second point clé serait un nouveau type de contrôle des coûts, de sorte que le coût n’est plus indexé sur la nouveauté. Car pour réussir en Formule 1 il faut investir sur un nouveau produit chaque année et pour cela il vous faut de plus en plus d’argent. La mécanique est fatale. Des équipes sont déjà arrivées au plus haut niveau sans avoir un budget énorme, mais pour y rester l’investissement est trop lourd. Ainsi Gérard Lopez a proposé de limiter le développement des voitures. Le principal coût de la performance provient de l’aérodynamique et non de la mécanique, les économies peuvent être réalisées.

Allant plus loin, l’homme d’affaire luxembourgeois propose de se baser sur le règlement technique (ce que souhaite Red Bull) pour limiter le nombre de mise à jour sur une saison. Par exemple, Brawn n’avait que trois mises à jour sur la saison 2009, sans toucher aux design général de la monoplace. Cette idée est une contre-proposition à la volonté des voitures clientes.

Reste le principe de la franchise. Aujourd’hui une équipe n’a de valeur que par ses biens (usine, soufflerie, propriété intellectuelle des voitures) et ses contrats (moteur et sponsoring). Elle ne peut mettre en valeur ses droits TV en vertu des Accords Concorde. Le principe de franchise permet de créer de la valeur pour l’équipe en devenant une marque. Ainsi il serait possible à une équipe qui paie sa licence pour participer au championnat du monde d’utiliser cette somme comme garantie de valeur. Mais également de proposer plus de produits dérivés et d’obtenir des accords spécifiques avec des médias télévisuels (comme en NFL par exemple). Sous un cadre spécifique, la liberté serait plus grande.

Imaginez une équipe ayant un revenu de sponsoring/partenariat (comme aujourd’hui), un revenu des droits TV monde (comme aujourd’hui), un revenu de droits TV régional (via une chaine qui souhaite utiliser la F1 comme support), produit dérivés et le droit à une dette équivalente à la licence du champion du monde (environ 13/20 millions d’euros maxi).

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Montoya, Villeneuve comme Andretti il y a 30 ans

L’annonce du retour de Juan-Pablo Montoya en Indycar et de Jacques Villeneuve aux 500 miles d’Indianapolis en 2014 sonne comme une bonne opération de relation publique, mais également l’évolution que certain souhaite lui faire prendre : une maison de retraite d’ancienne gloire. Sauf que depuis 30 ans n’a-t-elle pas toujours été cela ?

En 1982, après son titre en Formule 1 avec Lotus, Mario Andretti revient à ses premiers amours et signe son retour en CART. Il avait 42 ans. Il remportera son 4ème titre dans la discipline deux ans plus tard et commencera progressivement à se mettre au service de son fils Michael. Mario se retirera de la discipline en 1994.  Lors de l’année du dernier titre d’Andretti, une autre gloire de la Formule 1 débarque dans la discipline : Emerson Fittipaldi.

Double champion du monde de Formule 1, Emerson remportera le titre en 1989 à l’âge de 43 ans. Il remportera deux fois les 500 miles d’Indy en 89 et 1993.  Que dire alors de Nigel Mansell qui débarque dans la discipline à 40 ans pour remporter le titre dès sa première saison, l’année suivant son titre de champion du monde en 1992.  Alex Zanardi après avoir eu ses titres à 31 et 32 ans est revenu en 2000 à l’âge de 34 ans dans la discipline.

Tout cela pour dire que Juan Pablo Montoya et Jacques Villeneuve entre dans une logique. Celle de Mario Andretti, qui après avoir déjà remporté le titre plus de 10 ans auparavant visait un nouveau succès à 40 ans. Le colombien à 39 ans et le canadien 42. Cela n’empêchera nullement l’Indycar de fabriquer des stars pour l’avenir. D’ici 5 ans la prochaine génération de pilote américain sera plus forte qu’aujourd’hui. Comme cela a été le cas il y a 30 ans. Grâce à l’arrivée de ses anciennes gloires, la discipline a pu se construire en véritable alternative à la Formule 1. L’histoire pourrait se répéter.

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Le sponsoring de sens (2)

Depuis plusieurs mois, le principe de sponsoring de sens évolue au point de devenir une véritable alternative dans le choix des sportifs et équipes à l’avenir. A terme il faudra avoir un ou deux partenaires proposant ce type d’accord afin d’améliorer l’image d’ensemble et augmenter sa visibilité.

C’est le cas du running Back des Seattle Seahawks, vainqueur du dernier SuperBowl, Marshawn Lynch qui a paraphé un accord avec la marque de bonbons Skittles mardi dernier, en utilisant le principe du sponsoring de sens. L’accord stipule qu’en plus d’une série limité « Seattle Mix » qui sera vendue exclusivement dans les magasins du stade de Seattle ou lors des événements spéciaux. La marque de bondons a acceptée de reverser 10.000 dollars à la fondation de Lynch: Fam First Fondation, contre chaque touch down du joueur durant la rencontre du SuperBowl. L’accord a été prolongé pour la saison entière. Sachant que Lynch a réalisé 44 touch down en trois saisons, l’accord est intéressant pour les deux parties.

Imaginons ce même principe pour un pilote ou une équipe de Formule 1. Beaucoup de pilotes disposent d’une association ou d’une fondation à leur nom. Toutefois les équipes n’ont pas encore ce type de structure (Hormis Red Bull) et s’associent avec des causes extérieures depuis quelques temps. Le monde du Football est très actif autour du principe des fondations. Manchester United, Real Madrid, Chelsea et le FC Barcelone disposent d’ensemble très performant et redistribuant de l’argent via des partenaires motivés et surtout cela donne plus de valeur. Le FC Barcelone a signé son contrat avec l’Emirat du Qatar pour son sponsoring maillot via sa fondation par exemple. L’idée pourrait simplement être creusée.

La plupart des teams proposent des produits dérivés, relativement hors de prix et pourraient profiter de l’occasion pour annoncer qu’une partie des bénéfices peuvent aller dans une fondation crée pour l’occasion. L’occasion aussi de garder un pilote historique de l’équipe comme ambassadeur et d’avoir une équipe marketing à disposition, performante, afin de viser plus de sponsors. Le concept de sponsoring de sens prend de plus en plus d’ampleur dans les négociations.

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Le pragmatisme de l’Indycar sur les disciplines monotypes

Même si l’Indycar n’est plus la discipline qu’elle a été il y a encore 15 ans, elle évolue de manière positive et plus rapidement que ne le fait la Formule 1. La série dispose déjà de son petit moteur turbo, son châssis Dallara est une nouvelle génération et Firestone va fournir les pneus jusqu’en 2018. Tout a été fait pour réduire les coûts de manière drastique. Au point que même l’inscription a baissé, tout comme les pièces détachés des monoplaces.

En 2013, l’inscription de chaque équipe Indycar a été fixée à 785.000 euros. En 2012 le chiffre était de 875.000 euros et ne fait que baisser depuis 2008. Passant d’1 million d’euros l’inscription il y a 5 ans à donc 785.000 euros aujourd’hui.  Imaginez qu’au maximum de sa gloire et en pleine rivalité avec la Formule 1 à la fin des années 90, le droit d’inscription était de plus de 3 millions de dollars. La baisse est énorme. Alors que la Formule 1 fait le contraire en augmentant les droits d’inscriptions des équipes de 400.000 euros à plusieurs millions en cas de titre de champion du monde.

L’autre grande mesure de l’Indycar a été la lutte des équipes auprès du manufacturier châssis italien Dallara, qui a durée de très long mois. Certes la coque était peu coûteuse à l’achat mais la firme de Parme se rattrapait par des tarifs exorbitants sur les pièces détachés. Finalement, une réduction de 14% sur les pièces jusqu’en Mars 2014 a été fixé. Soit une réduction de 50.000 dollars par voiture et par saison pour les équipes.  La prochaine étape de la série américaine est de réduire les essais privés.

Il est fort probable que l’impact économique a été plus fortement ressenti en Indycar qu’en Formule 1, mais force est de constater que la série américaine est beaucoup plus rapide à prendre des décisions dans la réduction des coûts que la discipline reine. Au point que les coûts ont tellement baissé que les chiffres sont impressionnants.

A la fin des années 90, une équipe avait un budget de 15/20 millions de dollars par voiture, puis en 2005, une voiture coûtait 5 millions de dollars. Aujourd’hui il en sera pour 2 millions d’euros pour une voiture. Moins coûteux qu’une saison de GP2. Certes la Formule 1 est un monde à part qui construit ses propres châssis et dispose d’une histoire différente, mais l’Indycar peut-être un exemple à suivre pour les disciplines inférieures. Est-il sérieux de dépenser 800.000 euros pour une saison de GP3 anonyme ? Voir 200.000 euros pour une saison de Formule Renault 2.0. L’Amérique montre un pragmatisme intéressant en lançant des pistes sur la réduction des coûts pour une discipline monotype, tout en gardant sa compétitivité.

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