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La peur du vide économique des frondeurs de la F1

Thierry la Fronde « Il semble, cependant, que personne, pas même ceux qui se plaignent, ont fait un effort pour sauver la situation. » La lettre de réponse de Bernie Ecclestone diffusé par AP, se termine par un constat. Quelques heures seulement après que Force India, sous la plume de Robert Fernley et au nom des « frondeurs de la F1« , publiait une lettre ouverte dénonçant le cartel des grosses équipes. L’anglais reste dans sa logique de la théorie de la conspiration. Un discours qui avait pourtant été désavoué à Austin par le patron de Fernley: Vijay Mallya.

Le calendrier des « frondeurs de la F1 » est intéressant. Car il tient surtout compte de leur difficulté à court terme et non de la nécessité de sauver une cause.

A Austin, Vijay Mallya a avoué qu’en 2015 le groupe Sahara (42,5% du capital de Force India), ne versera plus d’argent dans le budget de l’équipe indienne. Les difficultés de son fondateur, Subrata Roy (emporté par une récente et nouvelle affaire de blanchiment d’argent), pousse Force India à trouver une alternative au manque à gagner du budget de son équipe. Un manque de 20 millions d’euros. Mallya étant lui aussi soupçonné de détournement de fonds (contractant un prêt pour sa compagnie aérienne indienne, mais une partie de l’argent a été transférer sur les comptes de Force India aux Royaume-Unis, ce qui est illégale en Inde), le manque de perspectives économique se fait sentir pour la prochaine saison. L’objectif d’obtenir une prime supplémentaire de la part du CVC et Ecclestone (via la FOM) est donc une nécessitée pour le team de Silverstone, afin de préserver sa compétitivité l’an prochain.

A Enstone, même histoire que Force India. Après avoir contacté Donald McKenzie, (CEO de CVC Capital Partners), Gérard Lopez aurait demandé une prime de 15 millions d’euros par an supplémentaire pour 2015/2016 et 2017. L’homme d’affaire a démenti, pour finalement confirmer sa volonté d’obtenir cette prime.  Un brouillage qui amplifie le flou de communication des « frondeurs de la F1 ». Le contexte de l’histoire est le même que pour Force India. Cette prime semble destinée à combler un déficit d’un des actionnaires la saison prochaine et préserver la compétitivité de l’équipe l’an prochain.

Enfin Sauber est dans un autre cas. Monicha Kalterborn est la seule à menacer d’agiter le drapeau de l’Union Européenne pour obtenir gain de cause. Mais sur le fond, Sauber ne demande pas réellement d’argents, mais de la considération. Nous entendons que l’équipe suisse souhaite être considéré comme une ancienne équipe.  Elle est présente depuis 1993. Une différence importante par rapport à ses compères frondeurs. Plus subtile.

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Note du Mardi – L’idée de deux championnats F1 comme en MotoGP

Note du mardiA Interlagos, Bernie Ecclestone a indiqué qu’il étudierait l’idée de faire un championnat pour Red Bull Racing, Mercedes AMG F1, McLaren Racing et la Scuderia Ferrari et un autre championnat du monde des constructeurs avec éventuellement la troisième voiture de ces constructeurs là et les autres (Lotus, Sauber, Force India, Toro Rosso, Williams). L’idée ne changera rien dans le déroulée des courses, comme nous l’a démontré le règlement MotoGP et SuperBike ces dernières années.

Subissant le départ de Kawazaki et Suzuki et la perte de vitesse de Ducati, la Dorna a estimé que seulement 2 Yamaha officielles et 2 clientes, 2 Honda et deux clientes, ainsi que de 2 Ducati officielle et deux clientes n’étaient pas suffisantes pour une grille de départ. Le championnat CRT (Claiming Rule Team) avait été mis en place pour une durée limitée de trois saisons maximum – elle ne devait plus exister cette année.

Mesure nettement plus économique

Dans les faits, la norme CRT doit être composée d’un moteur et d’une boite de vitesses ne coûtant pas plus de 20.000 euros (12 moteurs par an). Alors que la location d’une MotoGP à l’année revient à plus de 5 millions d’euros par an désormais. L’idée du CRT a permis d’augmenter le nombre de motos sur la grille et de disposer de leurs championnats spécifiques, sans que cela nuise au spectacle. Bien que l’on présente plus les MotoGP que les autres dans la course.

Mais cette année 2014, le championnat SuperBike, lui aussi en difficulté concernant son plateau (18 motos aujourd’hui) vise 24 motos minimum avec une réglementation proche du CRT, nommée EVO.

Un premier pas vers la réduction des coûts

Le résultat de ces mesures est double. Premièrement le plateau est fourni de 24 motos sur la grille de départ, ce qui donne l’impression d’un championnat sains. Deuxièmement, une bonne EVO/CRT, préparée avec sérieux produit des performances proches des prototypes, avec 10 fois moins d’investissement ou presque.

Mais plus intéressant, le MotoGP souhaite mettre en place à l’horizon 2016 un système électronique unique (ECU) et forcer à réduire les coûts des équipes en utilisant le championnat CRT comme levier. Intelligent.

Dans les années 50 et 60, devant le manque de voiture sur les grilles de départ la FIA à l’époque avait accepté l’introduction des F2, pour faire le nombre. Elles disposaient de leur propre championnat et même de leur propre grille de départ. Cela a permis à des constructeurs nouveaux de se mettre en avant et à des pilotes de briller.

Imaginons quand dans un premier temps, deux championnats se mettent en place (ceux disposant de moteur officiel constructeur) et les autres disposants de moteurs clients. Et que d’ici quelques temps, ces moteurs clients soient non plus des V6, mais des 4cyl turbo simple, sans KERS, mais d’une valeur de seulement 5 à 8 millions d’euros par an. L’approche de Bernie Ecclestone serait la première étape vers un principe proche de ce qu’ont réalisé la MotoGP et le SuperBike. Pour survivre.

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Note du Mardi – Le déjà (vieux et inquiétant) projet Haas

Note du mardiDans une interview Gene Haas explique son projet F1. Son team arrivera dans le paddock en 2016 et un des thèmes a été le modèle économique de l’américain. Un modèle qui n’a rien de révolutionnaire et qui traduit parfaitement la vision de la F1 moderne.

Le budget sera de 120 millions de dollars (environ 96 millions d’euros) pour 2016. Ce chiffre, Gene Haas, (250 m$ de fortune)  n’en parle que comme un prévisionnel qu’il souhaite approcher. Le projet de l’homme d’affaire américain est sur une base de cinq années (2016-2020) et cache aussi la volonté suivante : celle de faire suffisamment d’affaires grâce à la Formule 1 pour que les bénéfices générés financent le projet F1 au-delà de 2020. «Si Bernie gagne encore plus d’argent, nous pourront peut-être faire aussi de l’argent. » est la phrase phare à retenir du plan de Haas.  Avant cela le budget de l’équipe comprendra des sources biens connues.

Sponsors, Droits FOM et investissement propre

Haas parle de l’argent de sponsor, des droits FOM et de son propre investissement. Sauf que Gene Haas a avoué ne pas avoir conclu d’accord avec la FOM de Bernie Ecclestone. Ce qui explique qu’à l’heure actuelle l’équipe américaine ne touchera pas de droits. Sachant qu’il faut réaliser au minimum deux saisons, Haas ne touchera pas pour son équipe de l’argent de ses résultats que d’ici 2018. Ce qui laisse environ 40 millions d’euros qui ne seront pas touchés pour 2016 et 2017.

Concernant le sponsoring, la moyenne du plateau F1 2014 sur les équipes, sur la base des données du BusinessBookGP2014, présente un chiffre moyen de 38 millions d’euros (en retirant Ferrari et son contrat Marlboro et les subventions directs et indirects des propriétaires des teams). Ce qui est peu. D’autant plus que plusieurs équipes dépendent d’un pilote garantissant un important sponsor. Une tendance qui sera suivie par Haas dans les premiers temps. Le volant aura la même valeur que ceux d’aujourd’hui, soit environ 12 millions d’euros. Nous estimons que le sponsoring de Haas pour 2016 aura une valeur comprise entre 25 et 30 millions d’euros (31 à 37.5 millions de dollars).

Un danger contextuel 

Entre 2016 et 2020, dans le meilleur des cas, en se basant sur les performances de Marussia (exemple d’une équipe jeune ayant inscrit des points) et un sponsoring proche de celui de Williams sur les dernières années,  Gene Haas devra investir de sa poche un total de 250 millions d’euros, soit 50 millions d’euros par année en moyenne. Pour rappel, les actionnaires principaux de Marussia (350 millions de dollars de fortune personnelle) ont dépensé un total de 100 millions d’euros entre 2012 et 2014 avant de stopper. Tony Fernandes (300 millions de dollars de fortune) a investit entre 2010 et 2014 dans son équipe un total de 135 millions d’euros environ.

Le projet Haas repose sur un vieux modèle de la Formule 1. Celui d’un actionnaire fortuné qui dépensera presque l’intégralité de sa fortune pour doubler le chiffre d’affaire de sa société et autofinancer son programme. Marussia avait ce rêve. Caterham également.

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Mouvement politique autour de la 3ème voiture

GP Brésil 2014 F1Le chiffre est lâché dans le paddock d’Interlagos. « Entre 35 et 40 millions d’euros », tel est l’évaluation du coût supplémentaire de Red Bull Racing pour l’introduction d’une troisième voiture en 2015. Autrefois favorable à cette mesure, Christian Horner procède à un rétro pédalage, essentiellement politique.

L’annonce du chiffre pose l’autre question : Qui payera la facture ? Le plan 2015 semble progressivement en place dans l’esprit de Bernie Ecclestone : RBR et Ferrari devrait avoir 3 monoplaces sur la grille, car elles touchent plus d’argent que les autres. Sauf que d’un côté Marco Mattiacci estime qu’une révision à la baisse des Accords Concorde (en redistribuant l’argent vers les petits)  mettrait en difficulté Ferrari. Tandis qu’Horner laisse entendre que le budget de RBR ne permet pas d’engager une 3ème voiture en 2015. A Interlagos, il était entendu que CVC Capital a signifié aux équipes concernées, son accord pour l’engagement d’une troisième voiture (et la vente de voiture cliente en 2016), mais sans offrir une prime supplémentaire.

Les manœuvres entre patrons sont de plus en plus importantes ces dernières semaines et la tension monte. Red Bull souhaite un dégel moteur pour permettre à Renault Sport F1 de revenir dans la course et augmenter le spectacle. Ferrari soutient cette idée avec force. Toto Wolff, au nom de Mercedes AMG, refuse en bloc et lance l’idée d’un engagement d’une 3ème voiture. Essentiellement pour faire peur. Les questions de surcoût en cas de dégel moteur (20 millions d’euros environ) étouffent déjà les équipes. Le cercle vicieux devient un nœud de Möbius.

La stratégie est simple : RBR tente neutraliser Mercedes, qui tente de neutraliser Ferrari et Renault. McLaren et Honda sont des arbitres discrets de la situation.

La solution viendra probablement du CVC Capital. Demain, mardi, une réunion avec Donald Mackenzie est programmée. Une première idée serait de créer deux championnats du monde des constructeurs. Avec d’un côté les châssis et de l’autre les moteurs. Ecclestone c’est déclaré intéressé par l’idée. Mais l’ordre du jour sera la redistribution de l’argent de Marussia l’an prochain.

Pendant ce temps, le trio Lotus/Sauber/Force India discute indépendamment de ces considérations sur la 3ème voiture avec CVC Capital. Une discussion qui pourrait servir de contre balancier dans une négociation avec les autres équipes sur la 3ème voiture…

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GP Brésil 2014 – Paddock Confidences

Brésil GP 2014

Le prix du dégel moteur et le fantôme du V8
Toto Wolff a indiqué que le dégel moteur pour la saison 2015 coûterait entre 10 et 20 millions d’euros supplémentaire pour le budget du constructeur allemand et la marque refuse de prendre cela à sa charge. Pour réduire les coûts des petites équipes l’idée du retour au V8/KERS est revenu en réunion, sans succès. L’urgence est de mise. Toutefois, la réunion de samedi c’est conclue par : pas d’argents des équipes clientes ? pas de développements moteurs donc pas de dégel. Point.

Le prix des Pirelli
Alors que les moteurs sont montrés du doigts comme étant la cause de la chute de Marussia et Caterham et des difficultés des équipes, d’autres personnes signalent que le manufacturier italien Pirelli a largement augmenté ses tarifs. De 1,35 millions d’euros par équipe de 2011 à 2013 à 2,4 millions d’euros par équipe de 2014 à 2016. Pour la même quantité de pneumatiques…

La menace de l’Union Européenne
Monisha Kalterborn (Sauber), en pleine discussion avec Bernie Ecclestone pour obtenir une prime supplémentaire reste attentive aux évolutions de la Formule 1. Dans le cas ou cela ne convient pas à l’équipe Sauber, l’ancienne avocate menace ouvertement pour toute violations du titulaire des droits commerciaux concernant les règles de la concurrence, d’un recours auprès de l’Union Européenne.

Les moyens de Ferrari
Sergio Marchionne a indiqué à Marco Mattiacci qu’il disposera d’importants moyens pour remettre en 2015 la Scuderia sur le chemin de la victoire. La rumeur indique que le groupe FIAT serait d’accord pour investir environ 160 millions d’euros par an jusqu’en 2017. L’argent provenant de la prochaine introduction en bourse de New-York, l’an prochain, de Ferrari.

L’idée de Pat Symonds pour Williams
Pat Symonds souhaite faire revenir Williams au sommet de la Formule 1. Le plan de l’ingénieur anglais serait de viser le titre mondial à l’horizon 2016, avec Bottas au volant de la future monoplace de Grove à moteur Mercedes-Benz. A suivre…

Le budget de Haas en 2016
Gene Haas a indiqué que son budget pour la saison 2016 serait de 120 millions de dollars (96 millions d’euros).

L’argent de Marussia en question
L’équipe russe n’étant plus là, la logique voudrait que ses gains FOM (9ème place) reviennent à Sauber (actuellement 10ème). Mais Bernie Ecclestone c’est annoncé contre cette idée. Il n’est toutefois pas impossible que l’argent de Marussia servent pour financer la prime demandé par Lotus, Sauber et Force India…

Sutil vs Sauber
Adrian Sutil disposait d’un contrat 2015 avec Sauber. L’entourage du pilote a cherché un recours auprès du Conseil de Reconnaissance des Contrats (CRB) à Genève. Mais cette dernière ne peut juger le contrat entre l’allemand et l’équipe suisse (elle ne juge que les pilotes ayant deux contrats pour la même année). Ainsi un recours en justice civil est envisagé. Mais auparavant Manfred Zimmer, l’agent de Sutil cherche à trouver un accord à l’amiable avec Sauber d’ici Abu Dhabi. Nous entendons que Sutil sera payé par Sauber en 2015 malgré tout.

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[Sportune] L’historique de la répartition des Accords Concorde

Bernie Ecclestone doit (encore) revoir ses Accords Concorde.

Une révélation. Bernie Ecclestone s’est rendu compte que son contrat, Accords Concorde, valable de 2013 à 2020 régissant l’économie de la Formule 1 était déjà obsolète et absolument pas adapté au contexte de la discipline. La critique qui lui est faite est que la répartition de ces Accords n’est pas équitable et favorise les grosses équipes. Pourtant, cela a toujours été le cas.

Le premier contrat signé en 1981, était calculé via un barème tenant compte des places de grilles, des positions occupées au quart, à la moitié, au trois-quarts et à la fin de chaque course. Un système complexe mais qui favorisait déjà les grosses équipes.

En 1997, suite à une fronde de McLaren, Williams et Tyrrell, Bernie Ecclestone a repensé pour 1998 un nouvel accord au calcul tout aussi complexe. Etaient pris en compte la présence parmi les 10 premiers du championnat du monde des constructeurs, le nombre de championnat du monde remportés, les points au championnat du monde et les victoires en course. Ce nouveau barème attribuait des points pour faciliter le calcul. Il était initialement valable jusqu’en 2007, il a été révisé en 2000 pour plus de simplification.

Je vous invite à lire la suite sur www. Sportune.fr en cliquant ici

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Quand CVC propose une prime pour éviter le boycott

Juste avant le GP des USA, la menace de boycott de Force India, Lotus et Sauber est présenté à Bernie Ecclestone. En réponse, ce dernier conseil à Gérard Lopez (Lotus) d’avoir une discussion avec Donald McKenzie, le PDG de CVC Capital Partners, pour trouver une solution. 

Selon le Times, McKenzie a proposé à Lopez de renoncer au boycott contre un bonus de 125 millions d’euros, venant directement de CVC Capital et non des revenus de la F1. 

Deux questions : Pourquoi alors la menace est toujours active pour le Brésil et Abu Dhabi? et ce bonus est direct pour 2015 ou répartie sur la durée des Accords Concorde (jusqu’en 2020) ?

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View – L’hiver vient

Je l’avoue.  Je suis lassé de lire toutes ces théories des acteurs de la Formule 1 autour des cas Marussia/Caterham (à croire que c’est la première fois que cela arrive). Ils ne proposent qu’une vision d’urgence à une situation qu’ils ont provoquée par la politique (3ème voiture/8 équipes/équité sur les droits TV). Une société est malade lorsque le maintien de ses intérêts occupent plus d’énergie que de continuer d’être compétitif par l’ingéniosité.

Ce qui fait que l’homme est ce qu’il est, réside surtout dans sa capacité à se renouveler. D’évoluer en permanence. En Formule 1, depuis la nuit des temps, l’innovation a été au cœur de l’ADN. Mais depuis quelques années, la culture de la rente, de l’improductivité, de la parole communicative sans les actes, brouille l’image de ce beau sport. La face cachée de la Lune se dévoile. Par peur de l’avenir je pense.

Soyons clair que si  Caterham ou Marussia meurt, ne me fait pas plus d’effet que cela. J’ai plus eu de peine pour Arrows ou Prost il y a 10 ans. A l’époque ces équipes étaient dirigées par des passionnés de la course automobile, pas des hommes d’affaires venant de l’industrie de la culture et voulant se diversifier avec un jouet au-dessus de leurs moyens.

Dire aujourd’hui qu’il y a des équipes qui dépensent 4 à 5 fois plus et que c’est un scandale, c’est oublier l’époque. L’histoire. Je me trompe ou une équipe comme Ligier en 1979 n’avait qu’un budget de 10 millions de francs de l’époque, contre 40 millions pour Lotus et Ferrari ?

En 1991, Jordan c’est endetté et a été aidé par Bernie Ecclestone parce qu’elle avait marquée des points. Sinon elle n’aurait pas survécu à sa première saison avec une dette de 12 millions de dollars. Mais Bernie n’a pas aidé Pacific, ni Simtek, ni Larousse, ni Prost d’ailleurs et moins encore Arrows. La logique est que Jordan présentait une voiture compétitive avec de petits moyens et avait le potentiel. Pacific a fait roulé en 1994 un châssis Reynard de 1992, Simtek une voiture conçue pour BMW en 1991, Larousse n’avait pas de châssis, Prost avait une équipe trop compliquée dans sa structure et Arrows était alors dirigé par un homme devenu limite dans sa gestion, donc pas bon pour l’image de la F1.

En 1996, McLaren avait un budget de 100 millions de dollars, sans aucune victoire. Sachant qu’à l’époque McLaren touchait 2,5% de plus sur les Accords Concordes (comme Ferrari de 1992 à 1997), ou a été le scandale ? Cela a toujours existé, donc cela ne me choque pas que Red Bull touche autant que Ferrari aujourd’hui.

Sauf qu’à l’époque l’éphémère traduisait toute ces actions. Aujourd’hui tout ce qui a été néfaste par le passé est devenu quotidien. Je vais prendre du recul et réfléchir. L’hiver vient et cela ne me plait pas du tout.

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Note du Mardi : Première F1 contre Deuxième F1

Note du mardiLes problèmes de la Formule 1 sont largement analysés. Mais uniquement sur la forme et pas réellement sur le fond. Pour réformer le fond, il faut le comprendre. Le fond du problème de la Formule 1 ne réside pas tellement dans la domination de Mercedes AMG F1, dans son règlement etc…mais dans la cohabitation de deux idéologies. La première sera nommée Première F1 et la seconde sera nommée Deuxième F1.

La Première F1 est née dès 1968.  Son concept réside sur le principe très simple de l’économie de marché. Une équipe puissante gagne. Les plus faibles quittaient la scène.

La Deuxième F1 est née en 1998. Son concept réside sur le principe de la dépendance d’une marque et dans les parachutes économiques.

La théorie de l’évolution du marché

Cette évolution de la Deuxième F1 trouve ses racines dans le projet d’introduction en Bourse de la discipline à la fin du siècle dernier. Les économistes, conseils de Bernie Ecclestone, estimaient que la discipline serait plus intéressante si des noms de constructeurs automobiles soient associés à la discipline. Il est vrai qu’une victoire de Benetton est moins glamour qu’une victoire Renault pour les analystes économiques.

Première F1 pour l’idée vs Deuxième F1 pour le principe

La crise de 2008 a bouleversée le modèle initial. Mais ce dernier a évolué. Les constructeurs ont laissé place à des hommes d’affaires ou une marque de boisson énergisante. Les nouveaux Accords Concordes (plus important droit TV) renforcent l’idée du parachute.  A l’heure d’une possible (ré)introduction en Bourse d’ici 18 mois, la perte d’une équipe a plus d’impact qu’auparavant. Pire, perdre Caterham sera plus douloureux que la chute de Prost GP pour exemple. La différence tenant du fait que la première est une marque automobile de voiture, tandis que la seconde n’avait qu’un nom d’un quadruple champion du monde de Formule 1. L’histoire est la même, mais leur fin non (pour l’instant).

En 2014, la Seconde F1 est la norme économique, tandis que la Première F1 n’est qu’une idéologie ancrée dans les esprits. Un argument pour consolider l’idée de la Seconde F1.  A partir de là, une nouvelle voie est donc possible.

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