Archives de la catégorie : F1 Leaders

Rio Haryanto, l’équilibriste de Manor

Logo ManorL’annonce de la signature du jeune Rio Haryanto aux côtés de Pascal Wehrlein comme pilote Manor Mercedes en 2016 permet à la petite équipe anglaise de garantir un budget honorable pour la saison.

Le pilote indonésien garantira environ 18 millions d’euros  d’investissement de ses partenaires. Tandis que son équipier allemand a déjà déposé la garantie de 6 millions d’euros souhaitée, en plus d’une petite ristourne sur le prix des moteurs Mercedes-Benz, selon divers bruits.

Lors de la reprise par Stephan Fitzpatrick de Manor contre 500.000£ au tribunal la saison dernier, l’homme d’affaire anglais avait présenté une caution de 30 millions d’euros pour preuve de fiabilité. En échange le fondateur de la société Ovo a promis que le budget de 60 millions de £, soit 77 millions d’euros environ, durant une période de trois saisons.

Selon le BusinessBookGP2015, (English Version et Version Française) le budget de l’équipe Manor s’élevait à 83 millions d’euros.

Pour 2016, Fitzpatrick ne souhaitait pas investir de son propre argent dans l’aventure. La signature du jeune pilote indonésien Rio Haryanto permettra de présenter un budget quasiment équivalent. Selon le journaliste Adam Cooper, l’ambition de l’homme d’affaire est de maintenir encore une saison l’équipe Manor et ensuite la vendre pour 70 ou 80 millions d’euros. L’accord avec Mercedes AMG F1 représente le symbole de la stabilité pour une petite équipe, qui c’est vu renforcer techniquement durant l’hiver, avec le concours du constructeur allemand.

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Formula One Bluff

bluff F1Un homme qui s’est fait passer pour l’un des patrons de Mercedes AMG F1 Team a trompés différentes sociétés informatiques et spécialiste des systèmes de sécurités pour une valeur de 1,2 millions d’euros. Des achats que l’équipe de Brackley n’a donc pas réellement réalisés.

Déjà en 2009, alors que l’équipe se nommait Brawn GP avait été une victime d’une arnaque à grande échelle. Signant un contrat de sponsoring d’une valeur de 90 millions d’euros sur trois saisons (lire le détail de l’histoire en cliquant ici), finalement une solution à l’amiable a été conclu, mais aucun deal sponsoring. Daimler AG a coopéré à l’enquête et tout c’est réglé dans les coulisses.

Le développement de la Formule 1 depuis 35 ans nous a offert son lot d’escroqueries en tout genre, allant du vol, au détournement, l’argent sale et l’illusion.

Le nom de Gérard Toht a longtemps résonné dans les murs de Viry-Châtillon comme une honte. Gérard Larousse parti chez Ligier à la fin de la saison 1984, Toth le remplace à la tête de Renault F1. Le constructeur décide de fournir des moteurs à Lotus, Ligier et Tyrrell. L’homme a été arrêté et inculpé pour détournement de fonds sur une partie du prix de la location des moteurs payée par l’équipe de l’oncle Ken. A l’époque le prix des moteurs français était de 12 millions de Francs (30 millions en 1986).

En 1992 a vu l’affaire Andrea Moda, œuvre de l’obscure Andrea Sasetti. Un team qui n’en avait que le nom et qui marque un tournant dans le développement futur et financier de la Formule 1. L’argent de cette équipe (le peu d’argent pardon), provenant d’affaire peu recommandable et même de la mafia, selon la presse italienne de l’époque. Reste que le mystère a toujours entouré le personnage et les allégations n’ont jamais été confirmées. (lire le résumé complet de l’aventure Andrea Moda ici)

En 1986, un respectable professeur de mathématique belge, Jean –Pierre van Rossem, se converti aux investissements sans risques. Le personnage affirme avoir trouvé une formule permettant d’offrir une rentabilité de 100 ou 200% dès le premier franc investi. Exploité par une société créée par le même van Rossem, ce système est baptisé Moneytron. Cette marque sera sponsor de l’équipe Belge de F3 KTR et les fortunes d’Europe arrivent chez lui.

Ayant atteint son but de devenir millionnaire, van Rossem annonce vouloir entrer en F1. En 1989, la courageuse équipe Onyx sera sa proie. Toutefois le loup était dans la bergerie. L’histoire n’aura durée qu’une année, le temps de payer ses pilotes en cash, l’expérimenté Stefan Johansson s’en souvient encore, de venir aux Grand Prix avec un camion de cinq Ferrari F40 pour l’usage des invités de l’équipe. L’équipe ira même jusqu’à vouloir d’un moteur V12 Porsche en payant 50 millions de dollars (moteur ira finalement chez Footwork). Dès 1990 van Rossem revendra l’équipe à la marque suisse Monteverdi et disparaitra en Belgique.

De l’extérieur, Moneytron restait un secret bien gardé : certains investisseurs bien choisis perçoivent des dividendes. Ils en parlent à d’autres qui leur emboitent le pas et cela fait boule de neige. La presse se fait l’écho et l’argent afflue. Jusqu’au jour ou la crise de la fin des années 80 touche l’Europe et les demandes de dividendes se font plus pressantes (comme pour Madoff). Problème le système de Moneytron est un système de type pyramidal. Ou pyramide Ponzi.

La fraude de Moneytron ? Les rumeurs indiquent environ 200 millions de dollars de l’époque (entre 1986 et 1990), mais ce chiffre est le minimum indiqué d’autres pensent que la fraude s’approche de 500 millions.

Arrive enfin en 1999 le Prince Malik ado Ibrahim dans le capital de l’équipe Arrows. L’homme a servi d’intermédiaire à la banque Morgan Grenfell Private Equity (filiale de la Deutsche Bank) qui injecte 70 millions de dollars et prend 45% du capital. Le Prince hérite de 10% et affirme que l’équipe Arrows aura une valeur de 1,5 à 2 milliards de dollars en trois ans.  Le CV du bonhomme était impressionnant, mais faux qui avait pour objectif louable de faire entrer la Formule 1 un pilote d’origine africaine. Malheureusement la révolution incarnée par l’homme n’ont pas portés leurs fruits. L’aventure va durée 9 mois, le temps de mettre à genoux Arrows et l’équipe Bimota. L’homme n’était pas réellement un arnaqueur, son projet était basé sur des produits dérivés et il y a eu des produits présentés (boissons énergétiques, VTT et une Lamborghini présentée en marge du GP de France). Plus tard, l’homme a voulu rebondir en NASCAR avec le même succès et un procès. Rideau.

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Le rôle de Genii Capital dans Renault Sport F1 Team

Renault RS16« Genii et moi à titre personnel sommes actionnaires de la nouvelle écurie. Ce n’est pas 49%, mais ce n’est pas non plus 6 ou 7% » indique Gérard Lopez au journal luxembourgeois l’Essentiel.lu. Précisant son rôle dans l’organigramme d’Enstone.

La reprise par Renault de l’équipe Lotus s’accompagne d’une redistribution des cartes. Genii Capital est apparu sur l’arrière de la monoplace. Discrètement. Il faut dire que l’influence de la société luxembourgeoise avait considérablement chutée depuis 2014. L’an dernier malgré une injection de 15 millions d’euros dans le budget de Lotus F1, la présence opérationnelle de Genii Capital se résumait à la stratégie, le business et une présence en conseil d’administration de Gerard Lopez. Débutant ainsi une transition douce.

Il faut dire que l’homme était largement absent. Présent le plus souvent sur 8 ou 9 courses dans la saison, il n’était apparu qu’à deux reprises l’an dernier. Préférant miser sur son projet personnel baptisée Nekton. Une structure d’investissement et trading pétrolier dont il détient 50% du capital.

Pour 2016, Lopez sera présent sur une douzaine de courses.  L’homme indique aussi à l’Essentiel.lu qu’il est en charge de la stratégie commerciale par rapport aux gros partenaires et des nouvelles technologies. Il est également membre du conseil d’administration de Renault Sport F1 Team (ex Lotus F1 Team). Laissant entendre un partenariat sous la forme d’une redevance annuelle pour service de continuité dans l’écurie d’Enstone.

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Flavio Briatore ne reviendra pas

Un retour de Flavio Briatore ? La réponse est non. Le flamboyant sexagénaire italien est désormais un critique médiatique influent, mais reste à l’écart du business du paddock. Pourtant plusieurs rumeurs de retour ont émergé depuis ces cinq dernières années.

Frappé par l’interdiction d’exercé une activité directe dans une équipe de Formule 1 par la Fédération Internationale de l’Automobile en 2010, suite à la triste affaire du SingapourGate ou CrashGate, Flavio Briatore s’était depuis reconverti en utilisant son carnet d’adresse pour faire des affaires.

L’italien avait servit d’intermédiaire à Pirelli, il a conseillé Fernando Alonso et Mark Webber jusqu’à récemment encore. Il a été aussi l’homme derrière le projet du circuit de Bakou.

Briatore est également régulièrement soumis au test du retour comme manager d’une équipe. Déjà en 2012/2013, un bruit indiquait qu’il allait remplacer Stefano Domenicali à la tête de la Scuderia Ferrari. Condition pour Fernando Alonso de continuer l’aventure avec Maranello.

En 2014, il a piloté un projet de reprise de l’équipe Lotus avec l’homme d’affaire Lawrence Stroll, puis a soumis l’idée d’une voiture cliente en vendant des Red Bull Renault V8 à des équipes clientes.

L’homme aujourd’hui développe la marque Billionnaire à travers le monde et son patrimoine immobilier. La Formule 1 est une affaire ponctuelle et un exercice intellectuel qu’il pratique avec Bernie Ecclestone pour trouver des solutions d’avenirs.

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Pastor Maldonado, l’homme qui valait 175 millions

A force de rincer son sponsor ne peut plus assumer, pour Pastor Madonando la F1 c'est fini. - @Facebook

Sur Twitter, le pilote vénézuélien Pastor Maldonado a annoncé qu’il ne participait pas à la saison 2016 de Formule 1. Un retrait qui s’explique par le manque d’argent de son sponsor, le pétrolier PDVSA. C’est ainsi la fin d’une aventure de cinq saisons pour l’un des pilotes payant les plus riches de l’histoire de la F1.

Auparavant le record appartenait au brésilien Pedro Diniz. Entre 1995 et 2000, le fils d’un riche homme d’affaire a dépensé un total de 66 millions de dollars pour obtenir ses volants Forti, Ligier, Arrows et Sauber. Mais en 2011, l’émergence du pilote Pastor Maldonado et le soutien du pétrolier d’état Vénézuélien, PDVSA a fait exploser la banque : un total de 175 millions d’euros investis en 5 saisons !

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Le monde selon Genii Capital

Depuis quelques semaines, le co-fondateur de Genii Capital, Gérard Lopez alimente les médias ibériques en délivrant sa parole et son exposant son partout.

Lorsque le magazine Eleconomista lui demande quel a été le retour de l’investissement dans l’équipe Lotus F1 et pourquoi avoir vendu. Voici la réponse

Il [Le retour sur investissement] était important parce que toutes les affaires dans le secteur de l’énergie sont nés grâce à la Formule 1. Et je l’ai vendu,  car il vint un temps où, si vous ne pouvez pas changer le monde dans lequel vous vous déplacez en équipe, vous devez changer l’équipe.

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La normalisation de Ferrari

Abu Dhabi 2015 Vettel Raikkonen FerrariLa nouvelle indépendance capitalistique de Ferrari SpA pourrait avoir des conséquences dans plusieurs domaines majeurs. Le premier étant l’augmentation de la production de voiture et le second concernera la Scuderia.

En plein Salon de Détroit, Sergio Marchionne a indiqué à la presse qu’à l’horizon 2019 la production de Ferrari dépassera les 9.000 voitures par an. Le plafond des 10.000 unités, historique pour la marque est en ligne de mire. Cette annonce fait également échos à la chute de 16% de l’action depuis Octobre 2015. En cela, Ferrari deviendra une société automobile comme les autres dans sa communication.

Selon les estimations de la banque Mediobanca de Milan, si la production augmente à plus de 9.000 unités, le bénéfice progressera de 59% pour s’établir à plus d’un milliard d’euros. Toutefois pour passer à l’étape supérieure, il y a deux manières : soit un SUV, soit un plus petit modèle. Le SUV étant naturellement exclu de l’ADN Ferrari, la relance d’une DINO, plus petite que le modèle 488 autour de 100/150.000 euros, est dans l’air du temps à Maranello. Principalement poussé par les logiques de marchés. Dans les prochaines années, Bloomberg indique que l’Amérique du Nord représentera 40% du marché des voitures de plus de 100.000 euros. La Chine seulement 6%. Un aspect important.

Cette normalisation de Ferrari en Bourse va avoir aussi des conséquences sur la Scuderia, mais dans le sens qui pourrait être perçut. Selon le BusinessBookGP2015 (version française and english version), le Groupe FCA (FIAT-Chrysler) subventionne à hauteur de 100 millions d’euros la Scuderia. C’est un détail intéressant, car si le constructeur devient indépendant du groupe italo-américain, l’équipe de course reste financée par Turin et Détroit. Ce qui la rend moins indépendante que par le passé, où l’usine de Maranello injectait jusqu’à 60 millions d’euros dans son écurie et FIAT n’en déboursait que 20. Les bénéfices du domaine automobile allant aux actionnaires et à la recherche et développement, la Scuderia ne bénéficie plus de cette attache entre les deux mondes crées par Enzo Ferrari.

En cela, la Scuderia devient une filiale de FCA et imite les autres constructeurs des années 2000 en Formule 1. Aujourd’hui le modèle est Mercedes AMG F1, qui est une imitation de Renault F1 Team période 2002-2009. Mais elle peut devenir un avatar de Jaguar ou de Toyota assez rapidement. Si les objectifs annoncés ne sont pas atteint. L’histoire entre FIAT et Ferrari depuis 1988 nous démontre la propension des manageurs de Turin à imposer leur vision à l’équipe F1, quand les objectifs ne sont pas à la hauteur des l’investissements. Il aura fallut le retour de Luca di Montezemolo en 1992 pour retrouver l’indépendance de la marque.  Cette évolution de Ferrari comme une marque en bourse et la Scuderia comme une filiale d’un grand groupe automobile subventionnée rend subitement moins exclusive Ferrari. Qui ne sera désormais plus qu’une marque.

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PDVSA, l’astre noir

Lotus E23 Mexico GP 2015 PDVSALa fin d’année 2015 a été agitée pour la Petróleos de Venezuela SA. La veille de Noël la société d’état a rapportée être au centre d’une campagne de diffamation internationale. Le rejet est de coutume dans le pays assez défiant contre les médias « atlantistes » et surtout américain (Le Wall Street Journal a indiqué en Octobre que PDVSA blanchira de l’argent de la drogue) depuis une dizaine d’année. Roberto Rincon, le président de la société et Jose Shiera Abraham, un homme d’affaire vénézuélien ont été arrêté, pour complot afin d’obtenir des contrats.

Selon le rapport d’Associated Press, entre 2009 et 2014 la petite conspiration est élevé à 1 milliard de dollars à travers 730 comptes bancaires de part le monde. En ultime réaction, le Venezuela bloque la fourniture de pétrole aux États-Unis depuis le 1er Janvier 2016.

L’ambiance entre les deux pays est sombre et le prix du baril de pétrole à 30 dollars n’arrange en rien la situation. Une réunion entre membre de l’OPEP est programmée prochainement, mais le Venezuela tire la sonnette d’alarme depuis plusieurs mois, sans être entendu par les pays arabes, rendant la situation encore plus difficile. La Chine a consenti un prêt de 5 milliards de dollars au pétrolier vénézuélien, qui n’en a brûlé que deux pour des projets pétroliers (surtout la réactivation de 1000 puits inactifs dans la région  ouest du Lac Maracaibo), sans que les résultats soient encore probants.

Le plan du ministre du Pétrole Eulogio del Pino, est d’étaler à 2017, 2018 et 2019 l’échéance de paiement de 2016 (5,2 milliards de dollars). Pour simplifier : PDVSA cherche à alléger ses paiements de dette, estimant que cela aidera sa croissance et ses performances.

2015 devant être l’année des grands changements majeurs dans la structure de production et de transformation de l’économie nationale Vénézuélienne. Ainsi, le changement a débuté avec un nouveau conseil d’administration pour PDVSA qui avait pour mission de stimuler la production de pétrole en 2015 et d’atteindre les objectifs fixés par le Plan 2013-2019. Quoi qu’il arrive.

Lors de l’accord de session entre Genii Capital et Renault signé en Septembre 2015, il semblerait que le fond d’investissements devait garantir un budget de 50 millions d’euros pour la saison 2016. Pastor Maldonado a été confirmé avec le soutien de PDVSA qui apportait en 2015 selon le BusinessBookGP (version française et english version) la somme de 40 millions d’euros.

Malgré l’annonce de reprise de l’équipe par Renault, l’argent du pétrolier n’est encore parvenue dans les comptes d’Enstone. Mais souvenons nous qu’entre 2014 et 2015 cela avait déjà été le cas. Fin 2014, PDVSA refusait de payer pour servir de garantie au dédit du moteur Renault. Finalement l’argent est venu en Janvier 2015.

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F1 – Le fracas des mondes moteurs

Abu Dhabi 2015Le 15 Janvier les constructeurs de moteurs F1 ont proposé, via le Strategic Group du 18 Janvier des moteurs moins coûteux à l’horizon 2018. La réponse à la volonté de Bernie Ecclestone et Jean Todt, mandatés depuis l’Automne pour résoudre ce point sensible de la Formule 1 : Les moteurs sont beaucoup trop coûteux.

La méthode pour réduire le prix d’un moteur est assez simple. En 2009, Max Mosley avait pointé du doigt le fait que les moteurs clients avaient un coût important et qu’il fallait réduire à 5 millions d’euros et en limiter le nombre à 8 pour la saison. De son côté la FOTA, avait proposé que le prix soit de 12 millions d’euros, puis de 8 millions deux ans plus tard. En 2010, les constructeurs moteurs ont proposé leur moteur 12 millions et la FIA a favorisé Cosworth qui facturait son bloc 6,5 millions d’euros. Comme prévu dans l’accord interne à la FOTA, Renault, Ferrari et Mercedes-Benz ont réduit le prix de leurs moteurs à 8 millions d’euros en 2011.

L’intervention musclée du président Mosley en fin de mandat a été déterminant pour réduire le prix des moteurs ces années là.

Depuis l’introduction des unités hybrides il y a deux saisons en Formule 1, le contraire du plan de la FIA c’est appliqué. Initialement avec le système de gel des pièces, les coûts devaient baisser drastiquement pour proposer un ensemble au prix de 8 millions d’euros à l’horizon 2018/2019. Sauf que c’est tout le contraire qui se produit. Chaque année les constructeurs profitent des modifications de réglementation pour augmenter de 10% les coûts entre 2014 et 2015 et entre 2015 et 2016. A ce rythme, en 2019 le prix pour une équipe cliente aurait été de près de 40 millions d’euros.

L’histoire ayant une tendance à bégayer dans le paddock, Mercedes-Benz, Ferrari, Renault et Honda proposent la même chose qu’en 2009. L’idée du moteur alternatif fondée sur une étude Illmor au début de l’hiver n’étant pour eux qu’une agitation médiatique et l’équivalent moderne du Cosworth V8 de l’époque. Leurs  proposition d’offrir à 12 millions d’euros les moteurs en 2018 est une réaction, avec une contre partie  toutefois.

Le club des 4 constructeurs propose qu’il n’y ait aucun nouveau moteur autre que ceux d’un constructeur automobile. Afin d’éviter un remake de Cosworth. Cette idée ne semble pas satisfaire Bernie Ecclestone qui ne souhaite pas une réduction du prix de 4 moteurs, mais un 5ème moteur (voir un 6ème) plus simple et provenant de structures privées. Le souvenir d’un moteur subventionné par la Formule 1 depuis le programme PURE de 2011/2013 est toujours vivace et pourrait être une source de revenue nouvelle pour la discipline.

Au même moment, Max Mosley provoque les constructeurs en proposant qu’une saison soit réalisés avec deux blocs seulement, ce qui réduirait mécaniquement le coût de 50% , ainsi que la puissance des moteurs. Un coup d’épée dans l’eau.

Tout cela signifie que d’un côté il y a des constructeurs cherchant à rentabiliser médiatiquement et économiquement leur programme F1 et de l’autre un homme d’affaire qui cherche à pérenniser son empire en cherchant des solutions nouvelles, techniquement et économiquement.

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Renault : l’ombre de Fernando Alonso

Lotus Renault

Lorsque Renault a décidé de revenir à la Formule 1 en 1989, l’ambition était de devenir champion du monde en 1991. Pour cela il fallait dès 1990, s’adjoindre les services d’un des deux champions du monde du moment : Ayrton Senna et Alain Prost. Les discussions ont débuté avec le premier, mais son contrat ne le rendait pas disponible avant 1991. Idem pour Alain Prost qui avait fait le choix de la Scuderia Ferrari.

Onze ans plus tard, Flavio Briatore prend les commandes de l’équipe Benetton pour le compte de Renault. Une stratégie pilote s’esquisse alors. Le nom de Michael Schumacher s’affichait au haut de la liste. Un rêve inaccessible. Le deuxième nom était Jacques Villeneuve, dernier pilote à devenir champion du monde avec un moteur Renault en 1997. Une proposition de trois saisons (20001/2002/2003) c’est esquissée avec un tarif autour de 12 millions de dollars. Le québécois a décidé de faire le choix de prolonger avec BAR pour le double. L’épisode impliqua plus Flavio Briatore à refaire le remake Schumacher/Benetton 1991-1995. La stratégie d’accompagner un jeune pilote jusqu’au titre de champion du monde des pilotes a trouvé son homme : Fernando Alonso. Il deviendra double champion du monde en 2005 et 2006.

L’espagnol reviendra en 2008 et 2009 auprès du constructeur français, contre un salaire de 23 millions d’euros la première année de 16 millions d’euros la seconde. Avant d’obtenir un volant chez Ferrari.

Depuis la reprise de Lotus par Renault, l’histoire se répète. L’une des conditions du retour de la marque au losange est d’avoir comme objectif de signer un champion du monde. La piste Fernando Alonso a une histoire ressemblant à celle de Jacques Villeneuve. La saison 2016 étant intermédiaire, 2017 sera la véritable année de lancement du projet du constructeur français en Formule 1.

Selon le BusinessBookGP 2015(French version and English version), Fernando Alonso émargeait à 35 millions d’euros de salaire chez McLaren-Honda.

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