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La comparaison des 5 premières saisons d’Alonso et Schumacher chez Ferrari

Alonso v Schumacher la comparaison

Le plus intéressant est aussi de comparer les performances de la concurrence durant la période 2010-2014 pour Fernando Alonso et 1996-2000 pour Michael Schumacher.

Concurrence 1996-2000 et 2010-2014 F1

  • Entre 2010 et 2014 un total de 6 constructeurs différents ont remporté une course.
  • Entre 1996 et 2000 le total était de 7 constructeurs différents ayant reporté une course.

Enfin, pour être complet, voici les chiffres de la période 2007-2009 de la Scuderia Ferrari

  • 18 victoires
  • 17 pôles
  • 1 titre pilote (Raikkonen) et 2 titres constructeurs
  • 52 GP total
  • 7 constructeurs différents ont remporté une course sur la période. 
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Note du Mardi : La Formule 1 est bâtie sur la Légende

La découverte est macabre est inquiétante. Le procès de Munich ouvre la boîte de Pandore du système Ecclestone. Les journalistes s’étonnent ainsi de constater qu’il n’y a aucun service marketing dans l’empire. Pour cause ! Dans l’esprit de Bernie Ecclestone ce sont les équipes qui produisent le spectacle. Il n’est que le chef d’orchestre du business. Une logique qui est remise en cause aujourd’hui.

Les dirigeants de la Formule 1 estiment que la discipline ne fait plus rêver. Cherchant la cause dans le retard technique. La réalité est que la F1 est une discipline qui ne (sur)vie que par la légende qu’elle engendre. Mais entretenir la légende ne signifie pas entrer dans un monde du passé. En sous-traitant le marketing de la discipline aux équipes, Ecclestone obligeait les patrons au progressisme et une vision d’avenir comme seule vertu moderne. La crise économique de 2008 se mélange avec une crise d’idées dans le paddock, incapable de se renouveler comme auparavant. La FIA espère séduire de nouveaux constructeurs dans un avenir proche, afin que la légende perdure encore plusieurs années.

La légende de la Formule 1 c’est Ferrari, Colin Chapman, Juan-Manuel Fangio, Jim Clark, Tyrrell, Lotus, Brabham, Jochen Rindt, Ford, Renault, Honda, Niki Lauda, James Hunt, Alain Prost, Ayrton Senna, Nigel Mansell, Williams, McLaren, Michael Schumacher, Damon Hill et d’autres. Mais l’impression que cette légende est au point mort depuis presque dix ans est une réalité. Entretenir ne signifie pas faire référence systématiquement au passé. Au contraire il faut réinventer le passé pour faire l’avenir. La plupart des équipes ne sont pas dans cette logique marketing aujourd’hui. Williams parle de sa gloire passée, McLaren à fait la même chose avant de se réinventer cette saison. Ferrari jongle entre le présent et le passé, sans plus parler d’avenir. Mercedes-Benz a célébré Silverstone avec une W196 dans son stand de 1954. Un passé que même nos parents n’ont pas connus.

Le dernier nouveau constructeur arrivé en Formule 1 était Toyota en 2002. Auparavant Yamaha et Lamborghini ont été au début des années 90 les petits nouveaux. Autrement ce ne sont que des cycles marketings permettant à des constructeurs de revenir dans la discipline. Toujours les mêmes en réalité : Honda (1965-1968 puis 1983-1992 puis 2000-2008 puis 2015), Renault (1977-1986 puis 1989-1997 puis 2001-2010 puis 2011 à aujourd’hui), Ford (1967-2005), Mercedes-Benz (1954-1955 puis depuis 1994 à aujourd’hui), BMW (1982-1987 puis 2000-2009), Peugeot (1981 sous Talbot puis 1994-2000). En fait il n’y a pas eu autant de constructeurs misant sur la Formule 1 depuis 30 ans, que la FIA souhaite nous le faire croire. Le problème n’est uniquement marketing ou technique. GM n’a jamais fait de F1 (malgré des intérêts), Hyundai non plus, Nissan (avant le rapprochement avec Renault) idem, VW ? une chimère, les chinois ou indiens ? rien. Entre 2000 et 2009, hormis Toyota, tous les autres constructeurs présents avaient déjà fait par le passé de la Formule 1.

La dernière histoire passionnante dans la discipline a été la saison 2007. Ou la réalité a dépassée la fiction. Au détriment du sport certes mais avec la récompense d’un beau champion avec une belle histoire. Depuis ? Rien d’aussi fort. La Formule 1 est racontée par les médias via les équipes. Une citation dit que «Tous les pays du monde qui n’ont plus de légendes seront condamnés à mourir de froid.» L’ère glacière a débutée pour la Formule 1 aujourd’hui. Les nouvelles technologies n’y changeront rien.

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Caterham et le remake TWR

Le modèle technico-économique défini par Tony Fernandes pour sa marque Caterham autour d’un partenariat avec Renault n’avait rien d’inédit dans l’absolu. Ce n’était simplement qu’un avatar du projet Renault-TWR daté de 1999-2003.

Après l’échec de son projet industriel avec Renault, l’homme d’affaire malaisien cherche une alternative économique. Deux pistes ont privilégiés. La première est la cession à un constructeur exotique (comme Lotus avec Proton en 1997), la seconde est un montage similaire à ce qui a été entrevue autour d’Aston Martin (une participation d’un fond d’investissement étranger). La finalité est qu’après avoir investit environ 100 millions d’euros dans son projet industriel Fernandes souhaite rentabiliser son investissement. L’ensemble (équipe F1 et constructeur, ainsi que les filiales techniques) sont à vendre pour 250 millions d’euros. Un prix revus à la baisse avec le temps. Il baissera encore selon toute vraisemblance.

L’histoire de cet échec est à mettre en parallèle avec celui de Tom Walkinshaw en 1999. Alors que Benetton et British American Tobacco (et Prost GP en arrière plan) se battaient pour séduire Renault qui envisageait un retour en Formule 1, l’écossais avait eu une approche industrielle. Proche de ce qu’il avait proposé à Honda, via Mugen-Honda deux années auparavant (l’étude et la fabrication de la remplaçante de la NSX). Renault Sport présente la Clio V6 en étude de style et TWR propose d’étudier et construire la voiture. Un deal qui va permettre de réduire la facture du moteur Supertec de l’Arrows A20 de 2000 de 10 millions de dollars à l’époque. Une bonne affaire, surtout qu’en parallèle, Patrick Faure discutait avec Tom Walkinshaw pour la reprise de l’équipe Arrows pour le compte de la marque au losange. L’histoire démontrera le contraire. Mars 2000, Renault SA reprend l’équipe Benetton Formula Ltd et le projet industriel TWR-Renault devient caduc. L’évolution Phase 2 de la Clio V6 sera confiée dès 2001 à Porsche. Le projet de Walkinshaw s’effondre et son empire ne s’en relèvera pas et disparaîtra en 2003.

De la même manière, Tony Fernandes espérait avec son accord autour de la prochaine génération de l’Alpine obtenir un accord proche de celui entre la marque au losange et Red Bull Racing, à la fois techniquement qu’économiquement.

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2005, l’année charnière pour Lewis Hamilton

La majorité des observateurs avertis du paddock vous diront qu’il existe un lien entre Ron Dennis et Lewis Hamilton. Un accord pré-Formule 1 très particulier liant les deux hommes depuis le Karting. Pourtant le champion du monde 2008 a eu le choix en 2005 entre quitter Woking et rejoindre BMW.

Fin 2005 libre de tout engagement,  Lewis Hamilton et son père Anthony se retrouve dans une chambre d’hôtel à Zurich. En face d’eux Mario Theissen, le patron de BMW Motorsport. Le jeune pilote anglais venait de remporter le championnat de F3 Euro Series. Ce championnat franco-allemand de haut niveau était sous observations des principaux patrons de la Formule 1. La discussion entre les parties en Suisse tourne autour d’un contrat pour 2006 de pilote d’essais. Un contrat qui ira finalement (avec les mêmes termes) à Robert Kubica quelques semaines plus tard.

En réalité, Mario Theissen était sur la réserve. Depuis 1998, Hamilton était un pilote McLaren. Une occasion manquée ? Pas vraiment car du côté de Woking un nouvel accord était dans l’air. Hamilton n’avait plus de contrat le liant à l’équipe anglaise sur la fin de l’année 2005, c’est à ce moment là que le fameux accord pré-Formule 1 a été formulée entre Ron Dennis et Lewis Hamilton. L’histoire racontait à l’époque que c’est Frank Williams et Bernie Ecclestone qui ont poussé Ron Dennis à signer Hamilton pour 2007. Nous étions à l’automne 2006. La réalité était bien différente.

L’arrivée en Formule 1 d’Hamilton a toutefois été mouvementée. Fort de sa promesse de faire courir Hamilton en Formule 1 et ayant l’impossibilité de casser le contrat de Fernando Alonso (signé en Novembre 2005) et l’espoir de renouveler Kimi Raikkonen ou Juan Pablo Montoya, l’idée d’un team B (DireXiv) a été mis en place. Puis de diriger le sponsor japonais en direction de Williams. La chute de la société nippone durant l’été 2006 va remettre en cause les plans de Ron Dennis. Flavio Briatore s’intéressera au cas Hamilton durant une semaine, avant qu’un double projet plus sérieux ne soit mis en place.

En Septembre la nouvelle équipe Spyker propose un contrat de 10 millions de dollars. Refusé par McLaren. En parallèle, Dietrich Materchitz et Gerhard Berger font une proposition à la famille Hamilton et Ron Dennis. La possibilité de réaliser une saison 2007 chez Toro Rosso et les saisons 2008 et 2009 chez Red Bull Racing. Laissant ensuite McLaren la possibilité de le récupérer quand bon lui semble. Ron Dennis attendra trop longtemps avant de prendre une décision. Une décision qu’il avait prise alors suite au départ de Juan Pablo Montoya et à la confirmation au GP d’Italie de la signature de Raikkonen chez Ferrari : Hamilton sera l’équipier de Fernando Alonso en 2007.

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C’était le 23 Mai 1993, la 6ème de Senna

Senna Monaco 1993

« Je suis, vous le savez, croyant. Mais, à Monaco, je pense que Dieu est vraiment avec moi d’une façon particulière » répéta Ayrton Senna en conférence de presse après le Grand Prix de Monaco de l’année 1993. Sa sixième victoire en principauté.

Entouré de ses proches Senna entre dans le motor-home de TAG en précisant qu’il participera aux essais de l’après-midi du vendredi. Quelques minutes auparavant sa McLaren MP4-8 lui échappe dans Sainte-Dévote. Monoplace détruite le triple champion du monde souffre de la main gauche. Sur les trois séances d’essais libres, il tapera trois fois le rail. Pourtant c’est un Ayrton Senna pâle qui participera à ce week-end finalement magique.

Plus loin, Alain Prost aborde cette course comme une remise en question. Monaco et Prost ont une histoire compliquée, pourtant le champion du monde français signe avec panache un temps de 1’20’’557. Sa 6ème pôle de l’année et la première ici depuis 1986. Un temps qui stupéfie tout le monde, y compris Senna. Ce samedi soir, personne ne doute de la victoire annoncée de Prost. Senna lui est 3ème sur la grille grâce à une véritable habilité, mais se méfie de plus en plus de Michael Schumacher qui est à ses côtés sur la grille.

Quand le feu rouge s’éclaire, Alain Prost a les yeux rivés sur le premier virage. Concentré sur son départ.  Un dixième de seconde avant le feu vert la Williams-Renault s’ébranle et prend la tête. Un départ trop parfait. Dix minutes plus tard, Alain Prost est sanctionné de 10 secondes de pénalité pour départ anticipé. Plus tard, le français dira qu’il avait pris un départ excellent, à peine légèrement anticipé sur le feu vert…  Subissant sa peine, Prost va caler à deux reprises au moment de reprendre la piste. Il terminera toutefois 4ème de la course.

Entre temps, Michael Schumacher prend la tête de la course devant Ayrton Senna en attente. Le rythme est élevé  mais une fuite hydraulique de la suspension active de la Benetton B193 au 33ème tour provoque des flammes et Schumacher disparait de Monaco. Laissant place libre à Senna véritablement béni à Monaco.

Senna géra confortablement sa première place et remporta ce 23 Mai 1993 son sixième Grand Prix de Monaco. Il devient ainsi le recordman des victoires aux pieds du Rocher devant Graham Hill. La soirée sera d’ailleurs très longue pour Ayrton qui dansera jusqu’à l’aube au Jimmy’s pour fêter cette nouvelle consécration. Avec cette victoire le triple champion du monde brésilien prend la tête du championnat du monde pour la dernière fois. Menant de 5 points Alain Prost. Une autre saison 1993 débutera alors, menant Prost vers son 4ème titre de champion du monde et faisant un peu plus rentrer Senna dans la légende.

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Osamu Goto, le sorcier nippon méconnu

L’homme est méconnu et évolue surtout en Championnat Moto2 depuis quelques années, gérant sa société basée à Berne, GEO Technology. Pourtant l’influence de cet ingénieur japonais, né en 1948, a été assez importante dans le paddock…

1985  Monoplace  Williams  F1  Team  FW10  Logos  Honda

Entrée en 1970 comme ingénieur dans le département recherche et développement de Honda Motor Compagny, Osamu Goto travaille sur le futur projet moteur devant propulser la prochaine Civic, dont Honda souhaitait qu’elle devienne l’héritière de la VW Coccinelle sur le marché américain. Une voiture qui va rompre avec l’ancienne doctrine de la jeune marque japonaise en termes de propulsion et qui va la rendre prospère. Son premier contact avec la Formule 1 remonte en 1984, lorsque le constructeur japonais équipe Williams Engineering de son V6 Turbo. L’année suivante, Osamu Goto est nommé Team Manager course de Honda. En parallèle des succès avec Williams F1 Team et plus tard avec McLaren, il supervisera le développement du V10 et V12 atmosphérique dès 1987. Une anticipation qui sera récompensée par de très nombreux succès. Son destin bascule toutefois fin 1991 !

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Ayrton Senna, quand souffle le vent…

Imaginons que tout ceci n’était qu’un rêve. Que la réalité serait différente. Imaginons la carrière d’Ayrton Senna si il ne nous avait pas tragiquement quitter… Uchroniquement. Bienvenue dans la F1 fiction.

Au cœur du mois d’Août 1992, la lourde chaleur envahie le circuit du Hungaroring, en Hongrie. Nigel Mansell est en passe d’être champion du monde pour la première fois de sa carrière avec la Williams-Renault. En coulisse Ayrton Senna rêve de piloter cette monoplace. Problème, Alain Prost dispose d’un contrat pour la saison 1993 (mais aussi 1994) et une option empêchant le brésilien d’être son équipier. En parallèle Senna est très déçu de sa saison avec McLaren et surtout Honda. Le constructeur japonais allait quitter la discipline quelques mois plus tard et Ron Dennis souhaitait disposer du moteur Renault Sport pour la saison 1993. Le seul moyen de garder le triple champion du monde brésilien.

Luca di Montezemolo ayant pris la destinée de la Scuderia Ferrari courant 1992 souhaite faire un grand coup pour relancer la grandeur de la marque italienne. Un contact auprès de Mansell est engagé, mais la cible prioritaire est Ayrton Senna. La rumeur indiquait en Hongrie que Ferrari avait proposé un contrat de deux ans (1993 et 1994) et un salaire de 23 millions de dollars annuels. Problème, la Scuderia n’a pas promis la victoire à Senna pour 1993. L’équipe étant en pleine construction. Face aux portes de Williams qui se fermaient et de la perspective de piloter une McLaren avec un V8 Ford HB client, il ne restait que Ferrari comme alternative. En Septembre 1992 la nouvelle tombe : Ayrton Senna signe chez Ferrari et sera l’équipier de Jean Alesi.

La F93A n’est effectivement pas réellement compétitive. Le triple champion du monde brésilien fait améliorer le moteur et compare le châssis de John Barnard à sa Lotus T99. Durant la saison les circonstances vont permettre à la Scuderia et à Senna d’inscrire deux victoires et une pôle position. Avec un total de 59 points, la saison n’est pas si mauvaise. Les espoirs sont permis pour l’année suivante. Alain Prost devient champion du monde pour la 4ème fois de sa carrière devant Damon Hill et Ayrton Senna qui termine 3ème. Le quadruple champion du monde français annonce qu’il prolonge son aventure avec Williams pour 1994. L’objectif étant d’égaler Juan Manuel Fangio et ses 5 titres.

A l’aube des premiers essais à Fiorano, Ayrton Senna s’entretien avec Luca di Montezemolo sur les forces en présence pour la saison. Williams est toujours favori devant l’étonnante Benetton (très stable), tandis que McLaren évoluant avec le V10 Peugeot ne serait pas compétitive avant le milieu de la saison. Ferrari évolue désormais à arme égale. John Barnard a développé une 412 T1 plus compétitive en se basant sur les recommandations de Senna, tandis que le moteur bénéficie du concours d’Osamu Goto, le sorcier nippon de Honda. La saison s’annonce des plus intéressantes avec le retour de Gerhard Berger comme équipier. Elle le sera. Dès la première course, à Interlagos, le duel est impressionnant avec Michael Schumacher, le pilote allemand a fait la pôle, mais c’est Senna qui gagne devant son public. Alain Prost termine deuxième de la course, mais se plaint beaucoup de la FW16 qu’il juge depuis le début dangereuse.  Le quadruple champion du monde français annonce sa retraite et quitte l’équipe anglaise après le Grand Prix du Pacifique (qu’il abandonnera). La FW16 étant trop dangereuse, Prost estimait que cela n’en valait pas la peine. Nigel Mansell le remplace sur le champ à San Marin mais abandonnera quelques tours après le début. L’instabilité de la voiture étant importante. L’anglais annonce à Frank Williams qu’il reviendra quand la voiture sera plus sûre et compétitive. A l’issue d’une saison âprement disputée, Senna remporte son quatrième titre de champion du monde (6 victoires et 10 pôles positions) face à Michael Schumacher pour deux points. Dès le mois de Juin 1994, Jean Todt annonce le renouvellement de contrat pour la saison 1995 d’Ayrton Senna.

La disparition de Juan Manuel Fangio perturbe l’implication de Senna pour la saison 1995. La 412 T2 sera un peu moins compétitive que les Benetton et les Williams. Le quadruple champion brésilien inscrira cinq victoires dans des conditions difficiles le plus souvent et terminera 2ème du championnat devant Damon Hill. Le manque de compétitivité de la monoplace et les rumeurs de l’arrivée de Michael Schumacher à Maranello pousse Senna à signer contre aucun salaire chez Williams pour 1996 et 1997. Dès Melbourne 1996, le ton est donné. Après une lutte importante avec son équipier Damon Hill, Ayrton Senna remporte à nouveau le titre de champion du monde. Le cinquième. A l’issue de la saison le doute s’installe dans le cœur du pilote brésilien. Il venait de rattraper au palmarès Fangio et se demande si se lancer dans la campagne 1997 est une bonne idée. Frank Williams lui fait comprendre qu’il le remplacera sur le champ par Michael Schumacher si cela n’est pas le cas. Piquer au vif, au début de l’hiver 1996/1997, Senna prolonge finalement l’aventure.

La campagne 1997 sera également un succès retentissant. 10 victoires et 15 pôles positions le faisant remporter le titre devant Michael Schumacher et sa Ferrari et Damon Hill. Au Grand Prix du Japon (remporté par Schumacher), Ayrton Senna annonce sa retraite sportive afin de se consacrer à ses affaires et sa fondation créée en 1995. Il quitte la scène avec 6 titres de champion du monde, 65 victoires et 103 pôles.

Le casque jaune reviendra aux affaires quelques mois plus tard. Discrètement. Le temps d’un essai pour son ami Alain Prost. Ayrton Senna réalise un test à Magny-Cours avec l’AP01. Le manque de compétitivité de la voiture et le moteur Peugeot anémique l’ennuie. Le long entretien qu’il a dans sa chambre d’hôtel Holiday Inn entre les deux hommes, permet au français de sortir avec plusieurs notes. Senna envoie également des recommandations à Jean Pierre Boudy de Peugeot Sport qui reste sourd aux remarques. Ron Dennis ayant entendu l’essai Prost lance l’idée d’un retour de Senna pour 1999 chez McLaren.  En vain, Senna sous l’impulsion de Julian Jakobi étudie l’idée de lancer une équipe Senna Racing pour la saison 2000 avec Honda comme motoriste (il vendra son équipe en 2004 au constructeur nippon)…

EN APPARTE : Dès 1992, Senna demande à son agent exclusif, Julian Jakobi de créer une agence de management de pilote. Alain Prost devient le premier client et Senna rachète le contrat de Rubens Barrichello (alors sous contrat avec le roublard Eddie Jordan). Le jeune brésilien deviendra pilote McLaren dès 1993.  Jean Alesi, sous les recommandations de Prost entre dans la galaxie Senna et devient pilote Benetton en 1994 et 1995, avant de signer chez Jordan.  Jacques Villeneuve entrera plus tard dans la galaxie Senna/Jakobi en 1997 lorsque le pilote québécois débarque dans la discipline en signant chez McLaren en remplacement de Barrichello qui décida d’évoluer chez Ferrari.

La marque Senna devient aussi populaire que Ferrari. En 2013, le fameux S a généré selon le BusinessBookGP des revenus estimés à 70 millions d’euros. Un record. Forbes annonce que la marque Senna a rapportée 1 milliard de dollars de revenus. Bernie Ecclestone laisse sous-entendre au début de la saison 2014, que Senna est un parfait remplaçant pour lui à la tête de son empire. Dont acte.

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La prémonition de Paul Stoddart sur les équipes indépendantes

La lettre paraphée par Marussia, Force India, Sauber et Caterham et envoyé aux 7 équipes (Red Bull, Toro Rosso, Williams, McLaren, Ferrari, Lotus et McLaren), Bernie Ecclestone et la Fédération Internationale de l’Automobile, afin de tirer la sonnette d’alarme sur la situation économique de la discipline n’est pas nouvelle.

Lors de son numéro 72 de Février 2005, F1Racing avait faire une longue interview avec Paul Stoddart, le patron de Minardi à l’époque. Sa réponse sur le futur de l’équipe italienne sur le long terme est prémonitoire de la situation presque dix ans plus tard.

« Nous ne pouvons simplement pas rester à la queue pour toujours. Donc, la seule solution qu’on Minardi, Jordan ou tout autre écurie indépendante pour s’en sortir est une renégociation de ce fameux Accord Concorde. Nous avons besoin d’un nouveau. Quoi qu’il en soit : nous ne pouvons diriger le sport de façon collective. En essayant, nous perdrions le mécanisme de protection inhérent à l’accord actuel (qui expirait en 2007). Que le vote de Minardi et celui de Ferrari ne soient pas les mêmes est important. Nous avons besoin d’une protection qui fasse que le sport ne soit pas dominé par une poignée de grosses équipes. (…) Pourquoi sommes-nous si lents ? Parce que nous n’avons pas assez de moyens. Pourquoi n’avons-nous pas assez de moyens ? Parce que nous n’avons pas assez de sponsors. Pourquoi n’avons-nous pas assez de sponsors ? Parce que nous sommes trop lents. C’est un cercle vicieux. Allons-nous trouver des sponsors ? Oui, mais le choix des pilotes 2005 sera très largement lié à cela. Est-ce que ce sera suffisant ? Non. Est-ce que cela sera suffisant pour tenir toute la saison ? Oui. Comment l’équipe peut-elle progresser ? Eh bien…en trouvant 20 millions de dollars supplémentaire. Alors, quel futur pour Minardi ? Attendre une refonte de l’Accord Concorde. (…) En attendant, nous ne pouvons que poursuivre de la même façon. Un extra de 20 millions de ferait pas de différence pour un top team, mais pour Minardi, cette différence serait énorme. »

La situation n’a guère changé aujourd’hui pour les équipes signataires de la lettre. A l’époque de Stoddart les équipes touchaient entre 10 et 20 millions de dollars. En 2006 elles allaient toucher entre 20 et 35 millions. Le budget de la petite scuderia était de 33/34 millions de dollars à l’époque chaque année.  Aujourd’hui les équipes comme Sauber et Force India touchent environ 50 millions d’euros (ce que touchait Renault F1 Team pour son titre de champion du monde 2006  par exemple). Sauf qu’entre temps pour devenir compétitif il faut de l’argent. Beaucoup d’argent.

Mais la déclaration de Paul Stoddart est révélatrice car elle date de 10 saisons maintenant. A la différence que le pouvoir de certain team a été renforcé et que le principe « d’équipe indépendante » inspiré par Max Mosley il y a 7 ans comme essence même de la discipline n’est absolument pas dans l’esprit de Bernie Ecclestone qui souhaite une formule de constructeur depuis une décennie.

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Note du Mardi – La théorie des 11 GP

Il est toujours difficile de comparer les champions dans le temps. Par exemple, en plus des voitures différentes, il y a 40 ans il n’y avait que 15 courses, puis 16 il y a 25 ans, aujourd’hui nous en avons 19. Un effet important pour l’histoire de la discipline et ses records.

Une constante toutefois aux championnats du monde depuis 25 ans : Une série de Grand Prix sont toujours présents au calendrier. Ils sont au nombre de 11 : (Brésil, Monaco, Canada, Angleterre,  Allemagne, Hongrie, Italie, Belgique, Australie, Japon et Espagne). Particularité de ces courses est qu’elles représentent entre 50 et 70% du ratio des points des champions du monde depuis ce temps là.

L’occasion de redéfinir les championnats du monde au fil du temps et de leur ratio de point au championnat du monde sur la base de ces 11 GP:

  • 1989 : Alain Prost (65%)
  • 1990: Ayrton Senna (75%)
  • 1991 : Ayrton Senna (65%)
  • 1992 : Nigel Mansell (54%)
  • 1993 : Alain Prost (60%)
  • 1994 : Damon Hill (74%)
  • 1995 : Michael Schumacher (61%)
  • 1996 : Damon Hill (60%)
  • 1997 : Michael Schumacher (78%)
  • 1998 : Mika Hakkinen (70%)
  • 1999 : Mika Hakkinen (79%)
  • 2000 : Michael Schumacher (63%)
  • 2001 : Michael Schumacher (66%)
  • 2002 : Michael Schumacher (68%)
  • 2003 : Juan Pablo Montoya (74%)
  • 2004 : Michael Schumacher (60%)
  • 2005 : Kimi Raikkonen (71%)
  • 2006 : Fernando Alonso (54%)
  • 2007 : Fernando Alonso (67%)
  • 2008 : Lewis Hamilton (63%)
  • 2009 : Jenson Button (55%)
  • 2010 : Mark Webber (75%)
  • 2011 : Sebastian Vettel (56%)
  • 2012 : Fernando Alonso (50%)
  • 2013 : Sébastian Vettel (53%)

Ce que l’étude nous apprend reste le ratio de points engrangé par les champions du monde lors de ces fameux 11 GP de la saison. Par exemple Fernando Alonso engrange en moyenne depuis 2005, 60% de ses points en championnat à ce moment là. Lewis Hamilton depuis 2007 propose un ratio de 55%. Jenson Button fait encore mieux car depuis 2009, 59% de ses points sont obtenus lors de ces 11 courses. Kimi Rakkkonen lui fait mieux encore car depuis 2003 c’est 63% de ses points.

Enfin Michael Schumacher entre 1992 et 2006 a obtenu 62% de ses points pendant ces 11 courses là. Son retour entre 2010 et 2012 n’a pas fait baisser sa moyenne. Ce qui signifie que 62% de l’intégralité de ses points proviennent de seulement 11 courses.

Sébastian Vettel est le champion du monde ayant le moins bon ratio à ce jour. Seulement 54% de ses points en championnat proviennent des 11 courses majeures.

Autre détail important. Lorsque les champions du monde ne sont pas en mesure d’être à nouveau titré, ces 11 courses sont l’occasion d’engranger environ 60 à 70% des points de leur championnat (par exemple : l’an dernier Jenson Button a totalisé 68% de ses points en championnat à ce moment là et Mark Webber faisait encore mieux avec 70 à 75% depuis 2010)

Enfin notez que l’étude de ce ratio fait ressortir 18 champions du monde officiel sur 25.

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