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Brabham 1976-1979, les années charnières pour Ecclestone

Brabham BT45 1976 test

Bruxelles Novembre 1975, la guerre froide opposant la Commission Sportive Internationale et son nouveau président, à Bernie Ecclestone et la Formula One Constructors Association envenimait l’ambiance. Le CSI n’avait jamais dit mot sur le développement commerciale de la Formule 1, qui avait été amorcé à partir de 1972. Ce jour d’hiver 75 était la deuxième rencontre entre Pierre Ugeux et Bernie Ecclestone. Entre l’ancien fonctionnaire belge et le patron de Brabham les désaccords de visions étaient nombreux. L’un des principaux conflits portait sur les contrats passés directement entre la FOCA et les circuits. Quelques semaines auparavant, le CSI avait déclaré qu’il n’y aurait pas de championnat 1976 sans que l’instance valide les contrats entre la FOCA et les circuits.  Présent à Bruxelles, quatre hommes. Pierre Ugeux, assisté par Jean-Marie Balestre et de l’autre Bernie Ecclestone et l’avocat Max Mosley. Le ton monta rapidement entre les hommes. Propos d’argent contre influence. Soudain, Ecclestone se leva et baissa la lumière de la pièce jusqu’à l’obscurité totale. Dans la nuit, provoquant le silence dans une réunion virant au sang, il lâcha : « Messieurs, vous voyez, je n’ai pas peur de vous, même dans le noir. » A l’issue de cette mise en scène rocambolesque, Ugeux accepta que les promoteurs de circuit paient 270.000 dollars par course. Avant que Bernie, voulant avoir le dernier mot d’un bras de fer qu’il estimait qu’au début, ajouta 5000 dollars. La messe était dite. La victoire était belle, mais c’était aussi la fin de l’âge d’or de la FOCA.

1976, la première pierre d’une nouvelle ère

Le 24 Octobre 1975, à Balocco en Italie,  Brabham présentait sa nouvelle arme pour le championnat du monde 1976 : La BT45. Propulsée par un moteur Alfa-Roméo elle symbolisait un nouvel avenir pour l’équipe anglaise. Dès la mi-saison 1975, Gordon Murray, le directeur technique de l’équipe,  avait été sommé de ne plus travailler sur la BT44B et de se concentrer sur la prochaine voiture. La mort dans l’âme, l’ingénieur Sud-Africain abandonna le développement de sa BT44B pour se consacrer à la nouvelle machine. Le choix du moteur italien semblait curieux à l’époque pour l’ingénieur. D’autant que le Flat 12 dérivé du moteur d’endurance utilisé par Alfa Roméo depuis le début des années 70 et développé par sa filiale AutoDelta, dirigé par le turbulent ingénieur Carlo Chiti, était lourd (230 kg), bien que très puissant (520cv à 12.000 tr/min). Pour l’adepte des voitures compactes et légères, l’arrivée de l’encombrant bloc italien creva le cœur de Murray. Mais la logique était double pour Bernie Ecclestone. Dans un premier temps ce moteur était gratuit aussi longtemps que les deux parties le désiraient et surtout il avait permis de consolider le sponsoring de la marque Martini à hauteur de 3/4 millions de dollars à l’époque, après avoir échoué depuis 1973 à séduire une marque de tabac. Marlboro ayant préféré McLaren à Brabham. La logique n’était donc pas réellement sportive, mais mercantile.

La saison sera mauvaise. Carlos Reutemann et Carlos Pace on dû se contenter de quatrième places. Brabham termina 9ème du championnat des constructeurs. L’argentin, après la première course catastrophique du Brésil, où il abandonna à la suite d’une panne d’essence au 37ème tour,  demanda que son salaire soit doublé. Ecclestone refusa. Déçu, l’argentin ira à Maranello et Enzo Ferrari lui proposa le salaire souhaité avec la promesse à la fois de remplacer Niki Lauda et d’être pilote Numéro 1 de la Scuderia pour 1977.

Pendant ce temps, le dernier Grand Prix de la saison 1976 était diffusé en mondovision pour la première fois. Le duel James Hunt/Niki Lauda avait permis à Bernie Ecclestone de retrouver le chemin de la télévision, depuis que la BBC avait censuré les Grand Prix à cause du sponsoring de l’équipe Surtess avec la marque Durex. Une affaire de plusieurs millions de dollars, mais qu’il devait partager en plusieurs parts. Une belle leçon.

Brabham BT46B

1977, la saison de transition 

Gordon Murray avait rapidement décidé d’améliorer la précédente monoplace afin de la rendre plus compétitive. La version B de la BT45, avait un moteur placé plus bas, une nouvelle suspension arrière, une transmission inédite et les premiers freins carbones de l’histoire de la F1. Malheureusement au volant de cette monoplace John Watson, puis Carlos Pace ont eu les plus grandes peines du monde malgré la grande puissance du moteur Alfa-Roméo, certes mieux que la saison d’avant, mais encore lourd et peu fiable.

L’irlandais Watson ne devait pas être initialement l’équipier du Brésilien Pace durant cette année là. L’ensemble des partenaires de Brabham avaient été déçus par la saison 1976. Alfa Roméo avait accepté de relever le défi pour le futur, tandis que la marque Martini souhaitait continuer de sponsoriser l’équipe mais en échange de deux fois d’argents. Impossible pour Ecclestone qui démarcha par anticipation Clay Regazzoni, tout juste limogé de la Scuderia Ferrari. Verbalement la promesse d’un juteux salaire avait été promit à l’italo-suisse pour la saison 1977. Au moment de signer le contrat, Ecclestone divisa le salaire par deux. La colère et la déception de Regazzoni était telle qu’il signa sur le champ avec la jeune équipe Ensign. La manœuvre de Brabham était surtout destinée à renouveler son contrat sponsoring avec Martini dans les mêmes proportions que la saison précédente.

La saison débuta tristement pour l’équipe Brabham. Son premier pilote, l’élégant brésilien Carlos Pace fût victime d’un accident d’avion en Mars. Ecclestone était dévasté par la nouvelle. Il avait misé beaucoup sur Pace pour le futur de l’équipe, autant sportivement que commercialement parlant. James Hunt, champion du monde en titre et en début de perdition chez McLaren se verra proposer un contrat pour terminer la saison 1977 contre un salaire d’un million de dollars. Le fantasque blond anglais refusa.

Au Grand Prix d’Hollande, Gordon Murray présenta la BT46, dont les radiateurs d’eaux et d’huiles avaient été remplacés par des échangeurs de température constitués de panneaux d’aluminium à doubles parois. Elle ne fera qu’une seule apparition.  Le système de refroidissement ne fonctionnait jamais convenablement. Deux semaines plus tard, Ecclestone discuta avec Niki Lauda.

L’autrichien dominait le championnat avec la Scuderia Ferrari, sans la reconnaissance du Commendatore. Lassé, il souhaitait apporter le numéro 1 dans une autre équipe. Le prix n’avait pas d’importance. Sautant sur cette opportunité, Ecclestone proposa 500.000 dollars à l’autrichien qui accepta sur le champ. Promettant même d’aider Brabham à trouver un sponsor pour remplacer Martini, qui avait décidé de ne plus renouveler son concours envers l’équipe de Chessington. En signant avec Lauda, Bernie Ecclestone remonta sept mois en arrière, le 17 Février 1977, alors qu’il avait une réunion secrète avec Enzo Ferrari. Le sujet du jour était de faire entrer par un accord spécial l’équipe italienne dans le projet de la FOCA, afin de contrer le CSI de Pierre Ugeux. Isolé depuis le début des années 70, le Commandatore n’avait jamais réellement pris position dans la bataille. Cette neutralité était jugée du côté anglais comme étant en accord avec les autorités sportives, tandis que du côté du nouveau président du CSI, elle était considérée comme de l’opportunisme. C’est à ce moment précis, paraphant ce premier contrat, que Bernie Ecclestone compris que la Scuderia Ferrari allait être indispensable dans le développement de son entreprise future.

Brabham BT45C et BT46

1978, entre sportif et politique

Avec la signature de Niki Lauda, un nouveau souffle comblait le partenariat Brabham-Alfa Roméo. Côté italien, la signature du dernier champion du monde Ferrari était une fierté toute transalpine. Tant Maranello était le rival historique de la firme de Milan, alors propriété de l’Etat Italien depuis les années 50. Côté Brabham, Lauda signifiait un budget de 8 millions de dollars grandement subventionné par la société italienne de produit laitier Parmalat (partenaire de Lauda depuis ses débuts chez Ferrari). L’empire de Parme souhaitait s’étendre en Europe et surtout au Royaume-Unis. L’accord avec Brabham était destiné à faire la promotion de la marque de l’autre côté de la Manche.

Si l’ambiance était à l’espoir de retrouver le haut niveau perdu depuis 1975, les tensions entre Gordon Murray et Bernie Ecclestone se faisaient sentir sur l’ensemble de l’équipe. Le second ayant demandé au premier de concevoir une monoplace compétitive pour se battre pour le titre. Il fallait faire avec le maudit Flat-12 italien qui était certes devenu fiable, mais toujours aussi encombrant pour la créativité de Murray.

La saison débuta d’ailleurs avec l’ultime évolution de la BT45 modèle C pour les courses en Argentine et Brésilienne récompensés par deux podiums donnant de l’espoir à toute l’équipe. Pire, avec sa 2ème et sa troisième place l’autrichien pointait en tête du championnat du monde des pilotes ! La BT46 dans sa configuration conventionnelle apparût en Afrique du Sud. Lauda signa la pôle position, mais cassa son moteur en course. Un nouveau podium à Monaco pour l’autrichien confirma la bonne forme de Brabham. En oubliant que la saison était largement dominée par le Team Lotus et son pilote Mario Andretti, Brabham était la meilleure formation, mais sa voiture était conventionnelle. En effet, la dernière création de Colin Chapman, la 79,  exploitait l’effet de sol. Sous la pression de Bernie, Murray devait trouver une solution pour la fin de saison. Ainsi est née la fameuse version B aspirateur.

Travaillant dans le plus grand secret, Murray et son équipe redessinèrent la partie arrière de la monoplace avec l’ajout d’une turbine actionnée par la boite de vitesse, adjoint par quatre jupes hermétiques reliées entre elle. Les premiers tours de roue ont été réalisé à Balocco, au centre d’essais d’Alfa Roméo, avant qu’en Mai 1978 sur le circuit de Brand Hatch une véritable séance d’essais à huit clos ne soit réalisée. Une séance conclue par un article à sensation dans les colonnes du magazine anglais Autosport. Un espion était présent !

Brabham BT46B aspirateur

Suite au remuant Grand Prix d’Espagne, le CSI convoqua Ecclestone et Murray pour explication sur leur système. Persuadé de la légalité de la machine les officiels autorisent l’exploitation de la BT46B pour le Grand Prix de Suède sur le circuit d’Anderstop le 17 Juin. Un répit de courte durée.

Pour la première fois de son histoire, Colin Champan au nom de Team Lotus, suivit par Ken Tyrrell, Teddy Mayer (McLaren) et John Surtess porta officiellement réclamation. L’inquiétude pour des raisons de sécurité monta d’un cran. Le barrage ira même jusqu’à demander à Peterson et Andretti, les pilotes Lotus,  de parler aux pilotes des autres équipes. Pourtant la monoplace débuta bien en Grand Prix en Suède. Après avoir volontairement piloté en dessous des possibilités de leur engin durant les qualifications, à la demande d’Ecclestone, Niki Lauda et John Watson débutèrent la course à la 2ème et 3ème place. L’irlandais abandonna rapidement après une sortie de piste, tandis que le double champion du monde se glissa derrière la Lotus d’Andretti. Attendant son heure. Elle viendra suite à une faute de l’américain et l’explosion du moteur Cosworth de la Lotus peu de temps après,  en tentant de suivre le rythme de la BT46B. En réalité la course de l’ordinateur Lauda était à son image. Utilisant son avantage qu’au bon moment, il n’avait nullement écrasé la course, alors que sa voiture pouvait rouler 10 secondes au tour plus vite. Il avait juste exploité une seule fois à 100% sa monoplace une fois qu’il avait dépassé Andretti. Modestement.

La victoire de Suède ayant pour synonyme de suprématie, une nouvelle vague de protestations se transforma en tsunami. Une délégation du CSI examina une nouvelle fois la monoplace, sans encore une fois exprimer de désaccords. La monoplace était conforme. Rien n’y faisait toutefois. Quelques jours plus tard, une réunion exceptionnelle des membres de la FOTA présidée par Bernie Ecclestone a été houleuse. L’anglais était isolé. Six heures trente plus tard un accord avait été trouvé entre les membres de l’association des constructeurs. Un bien curieux compromis à première vue. En échange du retrait de l’ensemble des protestations avant et après le GP de Suède, Brabham pouvait aligner sa monoplace BT46B aspirateur durant les trois prochaines courses en France, Angleterre et Allemagne. La machine serait ensuite remise au musée. A ce moment précis de l’accord, Niki Lauda avait une réelle chance de remporter le titre face à Mario Andretti.

Le jour suivant, Ecclestone et Chapman sont convoqués à Paris par le président Ugeux. L’objet de la réunion était « l’avenir de la Formule 1. » N’ayant pas oublié l’affront de novembre 1975, le belge entra dans un bras de fer qu’il était certain de remporter. Ecclestone perdit la face. Le CSI décida de bannir la BT46B pour raisons de sécurité avec effet immédiat. Le premier effet d’un homme qui commençait à prendre le pouvoir au sein de la Commission : Jean-Marie Baleste. Depuis le début de l’année 1978, le français avait profité de l’absence du président du CSI, lors d’un meeting à Melbourne en Australie pour poser les jalons de sa future présidence. Très influent auprès de Pierre Ugeux, Balestre était de conseil d’aller au conflit avec Ecclestone. L’occasion d’interdire sa voiture était trop belle. Une décision politique qui sera acceptée la mort dans l’âme par le patron de Brabham.

Le reste de la saison sera plus terne. Une pôle position au GP de France pour Watson, puis une victoire de Lauda au GP d’Italie en Septembre. Une course maudite ayant ôté la vie de Ronnie Peterson. Quelques temps après le drame, Pierre Ugeux annonça qu’il ne se représentait pas pour un nouveau mandat de 4 ans à la tête du CSI. Jean-Marie Balestre avait gagné et créa en fin de saison la Fédération Internationale du Sport Automobile. Le véhicule de son conflit personnel contre Ecclestone. Ce dernier ayant compris le tournant politique et le danger pour ses intérêts économiques préféra sacrifier l’intérêt sportif de son équipe et un possible titre de champion du monde avec Niki Lauda.

Brabham BT48

1979, Business as usual

John Watson ayant accepté le chèque de 750.000 dollars promis par McLaren, Ecclestone confirma le jeune brésilien Nelson Piquet auparavant pilote d’essais Brabham, comme second pilote aux côtés de Niki Lauda avec un salaire de 25.000 dollars annuels durant deux ans. L’échec de la saison 1978 avait été lourd de conséquence pour la relation entre Lauda et Ecclestone. Après sa victoire à Monza, le double champion du monde avait demandé un salaire de 2 millions de dollars pour 1979. Pour seule réponse, l’éclat de rire d’Ecclestone sera perçu comme un manque de considération. Les négociations vont durer quatre mois. Elles seront difficiles. L’anglais faisant mine de sonder Frank Williams et Teddy Meyer (McLaren) pour les prévenir des prétentions financières de Lauda. Sans agent pour s’occuper de ses intérêts, les portes des meilleurs équipes de F1 se refermaient face à l’autrichien. Esseulé Lauda tenta un ultime coup lors d’une réunion à Parme pour le renouvellement du sponsoring de Parmalat. Ne voulant pas perdre la face, Ecclestone signa Lauda et obtint une rallonge de 2 millions de dollars pour payer son salaire. « C’est la vie » en français dans le texte, sera la seule réponse d’Ecclestone aux interrogations de son pilote.  Ce que cherchait en réalité l’anglais était de gagner du temps et de convaincre Parmalat d’augmenter la valeur de son commandite. Dégoûté par la manœuvre, Lauda signa. Mais c’était fini. Son âme n’était plus à la Formule 1. A la fois épuisé par ses interminables négociations salariales et par le manque de compétitivité de la nouvelle BT48.

La fin de saison 1978 avait été difficile pour Gordon Murray. La pression et l’énergie dépensée durant des mois pour un résultat quasiment nul avait réduit son intérêt pour la Formule 1. Il avait certes esquissé le dessin de la BT47 qui devait optimiser le concept de la turbine entrevue sur la BT46B, mais une proposition de Ford Motorsport se présenta. Paniqué par la perspective de voir partir son ingénieur en chef, Ecclestone au lieu de concéder une grosse augmentation de salaire inventa l’histoire d’une vente prochaine de Brabham et d’un partage de profit avec Murray. Rassuré, l’ingénieur Sud-Africain accepta de continuer l’aventure avec l’équipe. Il l’a quittera fin 1986 (avec sa part de la vente de l’équipe comme convenu). Mais cet épisode va faire prendre beaucoup de retard dans le développement de la BT48. A la demande de Murray, Alfa Roméo développa un moteur V12 60°C d’une puissance de 525cv afin de pouvoir exploiter l’effet de sol. Un concept qui a remporté le titre de champion du monde des constructeurs avec Lotus la saison précédente. Murray avait senti que ce concept aérodynamique serait l’avenir de la discipline et avait déjà imaginé une monoplace exploitant cette technologie avec la BT44.  Le manque de temps dans la construction de la machine provoquera une innovation importante. Des éléments du châssis étaient pour la première fois construit en matériaux composite. Si la puissance du bloc italien était là, sa fiabilité était catastrophique et la voiture était lourde à piloter.

Exploitant a son profit les divergeances qu’il avait avec le directeur d’Autodelta Carlo Chiti, Bernie Ecclestone profita de la présentation de l’Alfa Roméo 177 pour se séparer en fin de saison de son association avec le constructeur italien. Le développement de la machine italienne avait débuté dans le plus grand secret en 1977, après les critiques de Chiti devant les dirigeants italiens de la marque milanaise concernant le châssis Brabham de Gordon Murray, coupable de ne « pas avoir exploité le meilleur moteur du monde », selon les propos de l’ingénieur italien. Un budget complémentaire au moteur s’ajouta alors pour la conception de la première monoplace Alfa Roméo depuis la 159 de 1951. Sa remplaçante la 179 fît ses débuts lors du GP d’Italie avec comme sponsor Marlboro. Cela en était trop pour Ecclestone qui ordonna à Murray de concevoir une nouvelle monoplace. La BT49 propulsé par le fameux V8 Ford Cosworth sera conçue en six semaines et construite en trois exemplaires pour participer à la fin de la saison 1979. L’effort avait été considérable pour l’époque. La voiture avait comme la BT48 des panneaux de carrosserie en fibre de carbone. Plus petite de 10 cm, elle est plus légère de 60kg  et plus agile et maniable. L’ultime voiture pour convaincre Niki Lauda de rester.

Pendant que les premiers tours de roue de la nouvelle monoplace affrontait le chronomètre, Lauda roulait vers l’aéroport de Mirabelle pour le ramener en Europe via New York. Il venait de prendre une décision importante le matin même. Après une nuit sans rêve et sans espoir. Vidé par une saison compliqué, Lauda avait annoncé sa retraite au milieu du Paddock du circuit de Montréal à un Bernie Ecclestone affolé en contraste avec Lauda qui avec le sourire quitta le monde des Grand Prix sans regret.  Nelson Piquet commençait à prendre le leadership chez Brabham, une nouvelle ère pouvait débuter pour Bernie Ecclestone qui proposa un contrat d’une saison de 2,5 millions de dollars à Jackie Stewart pour revenir en Formule 1 à compter de 1980. L’écossais a hésité un moment avant de refuser l’offre. Ultime tentative pour convaincre un pilote respecté et politique au moment ou la FOCA entrait dans sa lutte avec Balestre et la FISA.

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GP Hongrie 2015 – Paddock Confidences

Alonso McLaren 2015 Jules BianchiL’avenir de Felipe Massa
Si les médias brésiliens ont annoncé la prolongation du contrat de Massa chez Williams en 2016. Il n’en est rien. Les deux parties n’ont pas encore discuté et le pilote brésilien souhaite toutefois continuer l’aventure. Conscient qu’il n’y a pas beaucoup d’alternatives pour lui.

Red Bull et les moteurs
Red Bull Racing va dévoiler d’ici deux semaines un plan de travail avec Renault Sport. Les deux partenaires ne souhaitent pas se séparer pour 2016. Bien que le doute de remporter le titre soit compromis d’après plusieurs observateurs, dont Ricciardo en personne. Un détail intéressant, la stratégie du constructeur français pour racheter une équipe intéresse étrangement le pilote australien.

L’humour qui fait pchittt
En pleine tourmente vendredi autour de sa relation contractuelle avec Pirelli, Fréderico Gastaldi a tenté un trait d’humour avec Paul Hembery. Le DG de Lotus est entré dans le motorhome du manufacturier italien et le patron des sports de Pirelli a lancé au DG de Lotus : « vous avez apportés l’argent ? », l’italien a sorti un billet de 20 euros de sa poche. Hembery tout en nuance répliqua : « Maintenant tu pourras revenir. »  Nota : Lotus est la seule équipe a avoir eu des dettes auprès de Pirelli.

Ricciardo et l’avenir
Le pilote australien a refusé la première offre de Red Bull Racing d’une prolongation de trois saisons (2016/2017/2018), estimant que le moteur Renault n’est pas suffisant pour vaincre et remporter le titre de champion du monde. A quelques journalistes, Ricciardo a brouillé les pistes en indiquant que l’année prochaine il pourrait disposer d’un nouveau moteur. Dans une autre équipe ?

Button et Williams
L’avenir du champion du monde 2009 chez McLaren semble flou. L’option 2016 est à l’activation de l’équipe de Woking. Un détail qui pourrait contraindre Button de ne pas pouvoir aller chez Williams. Les contacts ont été établit, un retour est possible. Le salaire serait largement baissé et même indexé sur la performance futur du pilote qui n’a plus gagné de course depuis 2012. Une rumeur indiquait que Ron Dennis ne souhaiterait pas voir Button renforcer Williams la saison prochaine et pourrait payer le champion du monde 2009…A ne pas piloter…

Le Stratégic Group F1 vs FIA vs Bernie sur les pneus
Certains membres du groupe stratégique F1 ne semblent pas d’accord avec l’évolution du prochain fournisseur pneumatique. Michelin a annoncé son intention de retour en 2017, mais Christian Horner au nom de RBR a déjà annoncé sa préférence pour la continuité de Pirelli. Il ne serait pas le seul dans le paddock. Mais ni la FIA, ni le Groupe Stratégique aura le dernier mot. Ce contrat relève aussi de l’aspect commerciale et c’est ainsi Bernie Ecclestone, qui décidera de la meilleure offre pour la Formule 1. Depuis 2011, le manufacturier italien débourse 20 millions d’euros pour faire de la publicité sur les circuits. Ecclestone souhaite le double…A suivre.

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GP Autriche 2015 – Paddock Confidences

Autrian GP 2015 GirlsLe contrat de Daniel Ricciardo avec RBR
Le pilote australien est très convoité par plusieurs équipes du paddock pour 2016. En anticipation, Red Bull Racing a proposé une prolongation de contrat avec Ricciardo. Un projet sur trois ans, mais surtout un accord similaire financièrement et dans les clauses à ce que Sébastian Vettel avait signé en Juin 2010. Pour le moment le pilote australien a demandé un délai jusqu’à fin Août, pour prendre sa décision.

L’ajustement de la Super Licence
Suite à l’ascension de Max Verstappen, la Fédération Internationale de l’Automobile est désormais consciente d’ajuster la mesure pour limiter un pilote de moins de 18 ans d’accéder à la Formule 1. Désormais un titre de Formule Renault 2.0 vaudra 30 pts sur la Super Licence. Pour obtenir la Super Licence permettant de piloter en GP une Formule 1, il faudra 40 pts. Soit l’équivalent d’un titre de Formule 3. L’ajustement des points vise les filières de pilote, afin de créer une véritable formation pour les pilotes et non plus passer de Formule Renault 2.0 à la Formule 1.

Le moteur client, ce potentiel (non) vainqueur de GP
Ron Dennis a indiqué qu’être client moteur ne permettra pas à une équipe de vaincre en Grand Prix. De son côté Pat Symonds (Williams) estime que « ce n’est pas la fin du monde d’être client d’un constructeur ». Estimant que McLaren a une autre mentalité, probablement dépassé aujourd’hui. Avec un petit rappel en passant: Brawn GP était cliente de Mercedes-Benz en 2009, alors que McLaren était l’équipe officielle du constructeur à l’étoile.

Guerre des pneus (le retour de la vengeance)
Pirelli et Michelin ont répondu de manière très différente à l’appel d’offre de la FIA pour le prochain contrat de fourniture pneumatique 2017-2019.  En coulisse, Bernie Ecclestone s’active auprès d’autres manufacturiers pour les convaincre. Dunlop a déjà dit non (confirmé sur son compote Twitter). Yokohama et Hankook sont aussi dans le viseur.

Dire sans le dire, mais en le disant quand même
L’affaire du « GrapGate » est une vieille technique de communication utilisée désormais par Bernie Ecclestone pour faire passer ses messages. Inspirer des politiques, cela permet, dans un premier temps de dire ce que l’on pense à un médias, qui va diffuser l’information. Pour ensuite démentir en faisant croire que c’était du OFF. Mais le fond est là : Bernie Ecclestone n’aime pas la nouvelle Formule 1. Il le fait sentir.

Red Bull et Ferrari, la stratégie de l’attente 
Si Red Bull Racing tente de casser par tout les moyens son contrat (valable jusqu’en fin 2016) avec Renault Sport F1. Toutefois le manque d’alternatives et le principe d’être cliente de la Scuderia Ferrari n’enchante guère Dietrich Materchistz. L’idée étant de s’inspirer de Williams F1 : Cliente de Mercedes-Benz, le team de Grove joue les premiers rôles depuis 2014. Dans l’attente d’un constructeur en 2018/2019, voir plus-tard. C’est une idée qui commence à prendre forme en Autriche.

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GP Canada 2015 – Paddock Confidences

Canadian GP 2015Max et les deux règlements
L’ancien président de la FIA, Max Mosley, propose deux règlements pour la Formule 1. Le premier imposant un plafond de budget, mais une grande liberté technique (seul le budget serait limité). Et un autre le  budget n’est pas restrictif, mais les limitations techniques sont plus rigides. Mettant à jour son idée de 2009.

Lotus, Mercedes et Renault
Mattew Carter a indiqué que l’équipe Lotus n’était pas à vendre. Précisant que le contrat était à long terme avec Mercedes-Benz et ajoutant que l’équipe selon les rumeurs aurait été vendue en Mai déjà. Moralité : Si l’équipe est à vendre depuis un moment, que depuis Mai cela s’accélère, mais que le contrat Mercedes-Benz ne sera pas à la charge des actionnaires mais du futur repreneur.

13 pouces sinon rien
Suite à l’appel d’offre de la FIA sur le fournisseurs de pneumatiques 2017-2019, les équipes ont déjà indiqué rester en pneus 13 pouces sur cette période, mais plus large.

Arrêt au stand…à l’arrêt
La proposition du Strategic Group F1 concernant le retour aux ravitaillements est désormais fortement compromis. Les contre-arguments avancés étant le coût supplémentaire pour les petites équipes et surtout que depuis l’introduction du DRS, les dépassements ont augmenté en piste, alors qu’avec les ravitaillements ils étaient moins importants et les courses moins spectaculaires.

Nico Hulkenberg vise déjà 2016
Lassé par les performances et le manque de moyen de Force India pour la saison 2015, le pilote allemand est déjà sur le marché pour la saison prochaine. Sauf que les volants chez Ferrari, Williams voir McLaren et Lotus sont déjà l’objet de convoitises. Deux alternatives pour le pilote allemand : soit Haas F1 Team, soit une prolongation de contrat avec Force India, mais avec un salaire en augmentation significative. La partie commence.

Ricciardo et Kvyat ont prolongé mais…
Dès Barcelone, Daniel Ricciardo a prolongé son contrat avec RBR de trois saisons (2016/2017 et 2018), tout comme Daniil Kvyat (d’une année seulement pour 2017). Sauf que le nouveau contrat de l’australien est similaire à celui qu’avait signé Sébastian Vettel et RBR en 2010. Avec une nuance toutefois : les clauses ont été revue à la baisse, mais il existe des portes de sorties. Le cas de Kvyat est différent. Sa prolongation est une option rajoutée au contrat initialement de deux ans.

Button et l’avenir
Jenson Button a indiqué à Ron Dennis qu’il souhaitait prolonger en 2016 l’aventure McLaren-Honda. Le manager anglais  à surtout noté ce que le champion du monde 2009 lui a précisé que l’équipe anglaise fixerait le tarif de son prochain salaire, selon les rumeurs.

 

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GP Australie 2015 – Paddock Confidences

Australia 2015Franz Tost, l’enfonceur de portes ouvertes
Franz Tost a indiqué deux magnifiques rodomontades à Melbourne. La première: « Il n’y a que les meilleurs pilotes qui accèdent aux meilleurs équipes. » (oui on imagine en effet) et la seconde : « les victoires de Mercedes sont un préjudice pour la F1. » (et les victoires de Red Bull un bénéfice pour la F1 donc ?)

La FIA met la pression
Alors que la F1 discute de libérer les débits de consommation pour 2017. La FIA, dès le GP de Chine, va imposer un nouveau calcul de mesure de pression de carburant. Un système probablement intégré dans l’électronique standard ECU.

Des filles et des moteurs
Pour Bernie Ecclestone (sous les conseils de Flavio Briatore), les femmes doivent apporter du glamour dans le paddock et sur la grille de départ, mais n’auront aucune chance équitable derrière un volant. Pire, Ecclestone pense que l’échec d’une femme en F1 serait un préjudice marketing et sportif.

La FIA et Manor
L’imbroglio Manor a mis en délicatesse la FIA à Melbourne. Les dirigeants de l’équipe ont été convoqué pour explication sur leur déroute en qualification. En sortie de réunion, l’équipe anglaise a reçue un avertissement : en Malaisie cette situation ne doit pas se reproduire.

Ferrari et le fair play financier
Mauricio Arrivabene préconise que la FIA doit s’inspirer de l’UEFA pour l’application d’un fair play financier en Formule 1. Sans préciser l’application concrète pour le moment.

Toro Rosso et Renault
Helmut Marko a confirmé que Renault était en pourparlé avec la Scuderia Toro Rosso pour un rachat.

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Derrière l’idée du V8 turbo 2,2L de Bernie Ecclestone

Cosworh engine 2011Hier, le Strategic Group F1 a discuté à Paris sur l’avenir des moteurs V6 Hybride. L’objectif est de franchir les 1000 cv. Bernie Ecclestone a proposé un moteur V8 2,2L Turbo en ce sens. Une proposition qui ne vient pas de nulle part.

Lors de la dernière réunion le mois dernier, les représentants de la Scuderia Ferrari ont émis l’hypothèse d’un retour du V8 2,4L diminuée à 2,2L, avec le KERS et un simple turbo. L’argument de l’équipe italienne est que le moteur V8 ne nécessitera pas un investissement important, que le KERS est déjà une technologie éprouvée et que l’expérience dans le domaine du turbo depuis 2014 permettra de produire un moteur de 1000cv facilement et à moindre coût. Un coût estimé à seulement 10 à 12 millions d’euros maximum par année. La moitié du prix des blocs actuels.

A ce jour, seule la FIA et Mercedes-Benz sont sur une position de respecter le règlement technique 2014, et jusqu’en 2020. La FIA en a fait son cheval de bataille et estime avoir déjà réduit ses prétentions trop souvent. Tandis que la position de la marque de Stuttgart est essentiellement due à sa domination en piste. Son bloc hybride développerait selon les estimations environ 900cv.

Renault Sport souhaite plus de liberté dans le développement moteur. Etant à la pointe de ce règlement 2014, le constructeur français souhaite principalement mettre toutes ses chances de son côté en restant ouverte. Exactement (à quelques nuances toutefois) la position de Honda Motors. Certes la marque nippone est revenue en Formule 1 avec cette réglementation, mais la juge trop restrictive en termes de développement. Le développement technologique étant à la base de l’ADN de Honda, l’entraver c’est déjà signer un prochain retrait après son contrat avec McLaren qui expirera en 2019. Si rien ne change. Tout cela pour rien.

La proposition de Ferrari est aussi destinée à faire revenir les anciens constructeurs (BMW, Cosworth, Toyota) en élargissant l’offre moteur. Chacun de ces constructeurs ayant construit un moteur V8 2,4L jusqu’en 2009 (2013 pour Cosworth), ainsi que le KERS. Le rajout d’un turbo ne serait guère coûteux, ainsi qu’une diminution de la cylindrée.

L’espoir serait d’avoir deux réglementations moteurs, permettant un choix. En parallèle nous pouvons penser que si un constructeur souhaite (re)venir en Formule 1 avec un V8, il pourrait le faire durant 3 ans par exemple, avant d’investir dans un V6 Hybride. Plus de flexibilité technique serait intéressante.

Le temps passant, la réglementation n’aura que peu de chance d’évoluer avant longtemps. Le chapitre 15 des Accords Concorde indique qu’une modification technique doit être approuvée trois ans avant la date du 1er Janvier de l’année de la proposition. Nous sommes le 6 Février 2015, ce qui signifie que désormais un changement n’aura lieu (au mieux) qu’à l’horizon 2018. Autant dire jamais. Il serait donc temps de réfléchir à un nouveau règlement moteur pour l’horizon 2021 peut-être.

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Dr Lotus et Mr Genii

Lotus F1 Team TruckLe 22 décembre 2014, la FIA a publiée la liste 2015 des équipes. Lotus F1 Team est indiqué « sous réserve de confirmation » non pas dans la colonne de l’entreprise (ce qui aurait signifié que Enstone n’avait pas payé son inscription 2015), mais dans la colonne du nom de l’équipe. Ce qui indique un changement de nomination. L’introduction d’un sponsor est la première spéculation. Des bruits indiquent que Total, PDVSA et même Microsoft pourraient s’ajouter au nom de Lotus cette saison. Mais il existe une autre hypothèse : et si le nom de Lotus disparaissait ?

En Septembre dernier, Matthew Carter, le directeur général de Lotus F1 Team avait indiqué que les dirigeants de l’équipe ont pris des dispositions dans le cas ou l’argent de la FOM devait disparaître. Ouvrant la boite de pandore d’un changement de nom avenir. Plus tard, Gérard Lopez avait précisé que pour lui l’équipe pouvait s’appeler Lotus, Genii, Gravity ou autre, cela ne changerait rien dans sa stratégie.

Mais il existe une autre lecture, remontant à deux ans : L’accord d’exploitation de la marque Lotus par le fond d’investissement Genii Capital.  Début Avril 2012, l’accord tombe, la société luxembourgeoise résilie l’accord avec Lotus Group, signé en septembre 2010. L’accord initial était un sponsoring entre 2011 et 2017 contre 30 millions d’euros et la possibilité pour Lotus Group de prendre 50% du capital de l’équipe à l’horizon 2012. Mais l’accord a été dénoncé. En substance, l’équipe d’Enstone prend le droit d’utiliser le nom de Lotus jusqu’en 2017, Lotus Cars peut utiliser l’image de l’équipe et touche une licence sur les produits dérivés, mais tout projet de rachat a été abandonné.

Toutefois, un mystérieux prêt a été contracté dans la foulée. Ce prêt accordé par Proton d’une valeur de 30 millions de £ en faveur de l’équipe Lotus F1 Team, était remboursable dans les trois ans (2012/2013/2014). Un détail important, car il conditionnait le consensus  autour de la marque crée par Colin Chapman, dans l’accord entre Proton/Lotus Cars/ Genii Capital. Maintenant que ce prêt n’est plus d’actualité, il n’y a plus vraiment de raison pour la société luxembourgeoise d’utiliser le nom de Lotus.

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Le piège de l’accord du GP de Corée

Corea GP 2013 F1La situation du Grand Prix de Corée pour son retour en 2015 est expliqué de deux manières : la première étant de justifier l’introduction d’un 5ème moteur pour les équipes et la seconde de toucher une pénalité. Mais la réalité est un peu plus complexe.

Depuis avril 2012, le destin du circuit de Yeongham ne lui appartenait plus. Les pertes financières sur l’ensemble de la période 2010-2016  étant fixées à 248,5 millions d’euros par le Business Plan de son promoteur. Abyssal. Une redevance fixée à 30 millions d’euros annuels et une augmentation de 10% par année. Sauf que le GP de Corée, comme le GP du New Jersey et le GP d’Inde dispose d’une spécificité que Bernie Ecclestone accordait à l’époque, mais plus aujourd’hui, pour les nouveaux contrats promoteurs.

La tolérance du GP de Corée (et la récente possible réintroduction du GP d’Inde en 2016) n’a que les limites de la patience de Bernie Ecclestone, qui en même temps est pris au piège de son propre système de l’époque. L’argentier de la F1 a envisagé une course de remplacement à la Corée (Le GP d’Argentine) et sait également qu’il touchera une pénalité. Une pénalité variable selon les sources. Dans un premier temps, le chiffre de 60% de la redevance annuels fixe est annoncé (soit 18 millions d’euros pour la Corée jusqu’en 2016), de l’autre nous entendons que c’est l’équivalent des 10% d’augmentation qui est demandé, soit 4,4 millions d’euros en 2014, 4,8 millions en 2015 et 5,3 millions en 2016. Une somme réaliste en vertu du tarif demandé aux promoteurs, pour uniquement déposé un dossier pour un nouveau circuit : 5 millions de dollars (soit 4 millions d’euros). Par contre…

Par contre, les précédents accords indiquaient que si ces organisateurs versent à la FOM environ 20% de la redevance en avance sur la garantie prévue. Ecclestone, en vertu de ces contrats de l’époque, n’avait pas d’autre solution que de réintégrer la Corée du Sud dans le calendrier 2015. Avec l’espoir, sans certitude, de recevoir le complément dans les délais compatibles avec la publication du calendrier officiel, le 3 décembre 2014 (via la mention « à confirmer » de la FIA). La réaction d’Ecclestone dix jours plus tard, indique que l’implication de la Corée du Sud dans le calendrier n’est donc pas justifié à 100%  (financièrement) comme cela devait être prévu. La théorie de l’abandon est donc de rigueur.

21 Octobre 2014. Le gouvernement de Séoul a annoncé son soutien pour des compétitions de Tuning, devenu très populaire dans le pays. Un marché en expansion selon le ministère des transports (380 millions d’euros en 2012 et près d’un milliard d’ici 2017, soit plus qu’aux USA et même au Japon). Les courses se déroulant sur le circuit de Yeongham. Peu de temps après, l’annonce de ce soutien, le retour au calendrier 2015 du GP de Corée a été annoncé. Pourquoi les promoteurs ont versé l’équivalent d’environ 6 millions d’euros pour obtenir un retour au calendrier ? Pour deux raisons,  en Mars 2012, Bernie Ecclestone a signé une extension de contrat jusqu’en 2021 avec les promoteurs et le gouvernement de Seoul (via un accord public-privé). Cet accord s’accompagnant de forte réduction de la redevance (près de 50%), mais également d’un soutien de l’industrie du pays. L’implication d’une économique du tuning est un prétexte nouveau. Enfin, l’idée étant de profiter des largesses gouvernementales, qui est devenu clémente avec l’automobile depuis cette année 2014. La dette du circuit est assumée par Séoul (depuis 2012), qui dès le 5 décembre avait exprimé son étonnement: « On ne nous a pas donné de préavis. La FIA vient d’annoncer la course, même si nous avons déjà exprimé notre position sur les difficultés d’accueillir une course l’année prochaine. » a déclaré un responsable du bureau sportif du gouvernement à l’AFP. Dans un partenariat public-privée, le privée organise et le public paie la facture.

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GP Abu Dhabi 2014 – Paddock Confidences

Yas marina Abu Dhabi 2014 F1 GP

Le prix des moteurs en question
Helmut Marko a proposé ouvertement que les unités moteurs F1 ne soient loués aux équipes non plus 20 millions d’euros, mais 8 millions dès 2016 en supprimant l’aspect hybride (et ajouter un second turbo) a soulevé une vive protestation des motoristes (Renault, Mercedes-Benz et Ferrari). Réponse de Toto Wolff :  » Nous ne pouvons pas revenir en arrière. Il est important que nous obtenions de nouveaux constructeurs en Formule 1. Les nouvelles règles ont permis un retour de Honda. Renault voulait ce format actuelle et pour Mercedes, il est très important que nous puissions représenter une technologie pertinente dans la discipline. » Bref, le prix des moteurs ne baissera pas en 2015, ni en 2016 et jusqu’en 2020. Il faut rentabiliser l’investissement de ses « moteurs pertinents. »

Renault et le V6 biturbo – V8
La proposition d’Helmut Marko a fait réagir Renault Sport. Remi Taffin a précisé que le retour du V8 était possible pour Renault, et précisant que l’idée de Marko d’un V6 biturbo permettrait de réduire les coûts de 50% en remplaçant le système hybride par un autre turbo. Sauf que la modification prendra une année. Donc ne pourra être effectif avant 2016.

Un réglement moteur 2016 différent ?
Marco Mattiacci, a indiqué que la réglementation moteur F1 devait changer pour 2016. Indiquant que Ferrari a accepté le statuquo technique pour 2015. Sous entendu que Mercedes-Benz garderait l’avantage encore une saison, avant que les cartes se redistribuent.

Total avec Grosjean chez Lotus
Le pétrolier français deviendra sponsor personnel de Romain Grosjean en 2015 chez Lotus. Le logo rouge ne sera toutefois plus visible sur les voitures noire et or la saison prochaine. Il est entendu que le pétrolier français paiera les primes de résultats du pilote pour la saison prochaine…

Le projet Ferrari 2016
L’arrivée de Sébastian Vettel à Maranello en 2015 n’est que la première étape d’un vaste projet initié par Sergio Marchionne, le patron de Fiat-Chrysler. L’ambition est d’embaucher Lewis Hamilton à l’horizon 2016 avec une proposition similaire à ce qui a été formulée à Vettel. Le plan B serait de prolonger l’aventure avec Raikkonen, si ce dernier réalise une saison aussi bonne que ce qu’il a réalisé chez Lotus en 2012 et 2013.

L’ombre de la Commission Européenne
A force de crier au loup… Un député britannique a envoyé une lettre à la Commission Européenne indiquant que la Formule 1 (selon lui) ne respecte pas les lois européennes sur la concurrence. Conséquence : l’UE a désormais un grand intérêt pour la Formule 1 et a lancé des juges dans les coulisses de la Formule 1. Ainsi la prime Ferrari devra être justifiée correctement, la prime de la FIA devra également être justifiée (car contraire à l’accord signé en 2009 entre Max Mosley et l’UE). Bernie Ecclestone ne s’inquiète outre mesure de cette menace. Un observateur du paddock a lancé à Abu Dhabi : « La vieille Formule 1 est morte. »

L’autre idée pour faire baisser les coûts moteurs
La situation de Caterham F1 Team est telle que l’administrateur de l’équipe a demandé à la FIA de garder ses moteurs 2014 pour 2015. La Fédération a refusée la proposition. Pourtant Ferrari, Force India et Williams, voir Red Bull ne sont pas contre l’idée « si cela réduit effectivement les coûts » nuance Claire Williams qui a annoncé payer ses moteurs Mercedes-Benz environ 16 millions d’euros (soit 6 millions de moins que Caterham avec Renault).

Les serments déchirées
Bernie Ecclestone a annoncé qu’il était d’accords (sous certaines conditions) pour discuter une nouvelle redistribution des revenus, suite à une réunion avec les chefs d’équipe samedi après-midi. Sauf qu’il y a une condition : les petites équipes devront convaincre les grosses d’abandonner leur prime et de redistribuer à part égale la manne financière (900 millions à 10). Précisons qu’aucun représentant de Red Bull, Mercedes, Ferrari et McLaren n’était présent à cette réunion d’Abu Dhabi…ambiance.

 

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