Archives de la catégorie : Communication

Jeu d’échec à moyen termes Alonso-Hamilton-Vettel

Echiquier, echecC’est une partie de billard à trois bandes à moyen termes qui se joue sous nos yeux entre Lewis Hamilton, Fernando Alonso et Sébastian Vettel autour du volant McLaren-Honda. Ou plutôt un jeu d’échec avec un coup d’avance. Le coup étant une saison dans ce cas présent.

En entrant dans le jeu des transferts à la fin du printemps, Ron Dennis a sérieusement perturbé le jeu bien entendu alors. Fernando Alonso avait son contrat jusqu’en 2016 avec Ferrari, Sébastian Vettel lié jusqu’en 2015 avec RBR et Lewis Hamilton avec Mercedes jusqu’en 2015 également. Rien ne pouvait laisser croire à un changement. Rien, sauf que le constructeur partenaire de McLaren pour 2015, Honda, souhaite pour son retour un line-up de haut niveau. Composé d’un champion du monde, voir de deux si possible. La marque nippone est prête à payer pour cela. Cher. Plus cher que le marché. Au point que révulser la concurrence qui avait déjà anticipé en 2014 le tsunami japonais.

Sur le papier, Fernando Alonso touchera un salaire de 28 millions d’euros l’an prochain avec Ferrari. Sébastian Vettel 24 millions d’euros et Lewis Hamilton 25 millions d’euros. Alors que l’unité de mesure de McLaren pour séduire ces trois pilotes est un salaire de 30 millions d’euros comme base de discussion.

Ainsi la course à la clause autour d’Alonso, Vettel et même de Lewis Hamilton est distillé dans la presse pour mieux mettre la pression.

Ce qu’il faut comprendre de la situation actuelle est :

1/ Fernando Alonso a annoncé sont intentions de terminer le job chez Ferrari. Il ira jusqu’au bout de son contrat 2016 avec la Scuderia. Mais (car il y a un mais), il faut que Ferrari soit au niveau. Sa restructuration s’inspire beaucoup de celle de Ross Brawn avec Honda/Brawn 2008/2009. L’espoir à Maranello est donc de courte durée. Paradoxalement il a indiqué qu’il n’était pas en discussion avec McLaren, mais a confirmé que des équipes étaient intéressées par ses services. Ou comment confirmer une information que l’on vient pourtant de démentir dans la même phrase.

2/ Sébastian Vettel est tenté par l’aventure McLaren-Honda. Il souhaite gagner du temps et obtenir plus de garanties de Woking. Pourquoi ? Pour obtenir la même chose de Renault-Infiniti avec Red Bull Racing. En 2013, le constructeur japonais Infiniti a signé un contrat personnel avec le pilote allemand indexé sur celui de RBR (jusqu’en 2016 donc) et l’équipe autrichienne aurait demandé une augmentation (financière car le technique est déjà acquit) pour permettre à Vettel de rester en 2015 chez RBR.

3/ Lewis Hamilton a été contacté au début de l’été par McLaren. Il avait décliné, puis a relancé l’affaire une fois que son père Anthony Hamilton, soit revenu fin juin auprès de la destiné sportive de son fils. Le spectre McLaren sert à obtenir plus de Mercedes AMG. Suite à l’affaire de SPA, le constructeur allemand a annoncé n’avoir l’intention de discuter de l’avenir d’Hamilton qu’en fin de saison. Tout en obtenant du champion du monde la garantie d’exclusivité pour 2015. C’est-à-dire que Hamilton est désormais interdit de discuter avec d’autres équipes jusqu’à fin Octobre environ. La confiance a un prix.

Les rumeurs concernant le retard de l’unité moteur Honda proviennent d’Italie et son pilotée depuis Maranello. Les récentes sorties médiatiques des uns et des autres sont destinés à apaiser les esprits. Alonso ne veut pas détruire le projet Ferrari avant Monza. Vettel souhaite encore donner une chance à Red Bull et Hamilton n’a pas le choix que d’attendre.

Notons qu’une nuance est à présenter dans ces histoires. McLaren peut signer (ou avoir déjà fait signer) des contrats ou précontrat avec Vettel, Alonso, voir Hamilton. Récemment le discours autour du marché des transferts de McLaren a signé cette nuance. Signer un pilote en 2014, pour l’obtenir en 2016. 2015 serait un bonus.

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Fernando Alonso et l’impôt en Espagne

Fernando AlonsoLes chiffres autour du salaire de Fernando Alonso permettent de penser que le plafond des 25 millions d’euros sera largement dépassé pour son prochain contrat. L’attitude du pilote espagnol autour de l’argent qu’il va percevoir est assez trouble. L’homme estimait que les rumeurs de son prochain contrat Ferrari étaient « diffamatoires ».  La raison tiens simplement à la fiscalité en Espagne.

Le 26 Avril 1966, la Suisse et l’Espagne ont signé à Madrid un protocole sur la double imposition indiquant qu’un sportif est imposé dans le lieu ou il exerce son activité. La nuance est importante, car si Fernando Alonso réside en Suisse, son agent et son activité économique sont basés à Madrid. Notons qu’au passage, Alonso ne paie pas ou presque pas l’impôt en Suisse, grâce à cette disposition, comme l’indique la convention.

Mais en Espagne c’est très différent car il apparait que les dernières lois fiscales imposeront Alonso à hauteur de 53% de ses revenus. L’impôt sur la fortune, « Impuesto Sobre el Patrimonio » stoppé en 2008 et relancé à titre provisoire en 2011 et 2012 n’agissait que sur le patrimoine en Espagne.

Ce qui signifie que si Fernando Alonso, en plus de donner une part à ses agents (25%) donnera 53% à l’Etat espagnol, il ne lui restera pas les millions d’euros annoncé initialement dans la presse.

La prolongation de son contrat Ferrari 2017-2019 était annoncée avec un salaire de 35 millions d’euros par année. Alonso et Ferrari l’a contesté en annonçant que ce n’était pas du tout cela que touchait le pilote. En effet, le pilote touche 26.25 millions d’euros une fois que ses agents ont pris leurs commissions (et payé les avocats avec) et 14 millions réellement une fois l’impôt passé pour le double champion du monde.

Ainsi, il est vrai que Fernando Alonso ne touche pas réellement 35 millions d’euros, mais ceci n’est qu’un détail de définition. Un jeu de communication.

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Le statut de Nico Rosberg chez Mercedes AMG F1

Nico Rosberg Mercedes W05Les relations entre Lewis Hamilton et Nico Rosberg, si elles atteignent un pic d’animosité ces derniers jours, donnent l’opportunité d’une nouvelle lecture. En plus du management de Toto Wolff, c’est le statut bien particulier de Nico Rosberg qu’il faut traduire.

Lorsque le pilote allemand signe avec Ross Brawn et Norbert Haug son contrat 2010 (valable jusqu’en 2012), Nico Rosberg savait qu’il devait composer avec un autre grand pilote à ses côtés. A l’époque Haug souhaitait Kimi Raikkonen et Ross Brawn envisageait le retour de Michael Schumacher. Le septuple champion du monde est arrivé en Décembre 2009 avec un contrat de trois années et le statut « implicite » de Numéro 1 naturel. Rejetant Rosberg au rang de numéro 2, mais avec de meilleurs performances en piste en 2010 et 2011.

Performances qui seront valorisées en deux temps. En 2012, Nico Rosberg prends le statut de numéro 1 de l’équipe et la promesse de le prolonger jusqu’en 2015 avec Mercedes AMG F1. Ce qui a été réalisé en quelques mois. Puis arrive 2013.

Ross Brawn et Norbert Haug avant de partir séduisent Lewis Hamilton avec un contrat de trois ans (2013, 2014 et une option 2015). Champion du monde en 2008, Hamilton s’impose naturellement aux yeux de Ross Brawn qui voulait que l’équipe s’articule autour de lui. L’an dernier, lors du GP de Malaisie l’allemand avec une certaine menace dans la voix demande à Ross Brawn, après avoir cédé la place à son équipier : « Bien. J’espère que vous allez vous en souvenir plus tard. » Brawn s’en souviendra une fois en effet. Mais a imposé Hamilton au championnat du monde. Pendant que Rosberg gagnait deux victoires à une pour Lewis.

Ross Brawn parti, c’est Toto Wolff et Niki Lauda qui gèrent désormais les pilotes. Personnes d’expériences les deux autrichiens ont toutefois été pris au piège du clan Rosberg. La prolongation insistante du pilote allemand était un signe de son statut envers son équipier (qui devra attendre la fin de saison pour avoir droit au même traitement). Un acte psychologique dans une guerre qui a débutée réellement lors du GP de Malaisie 2013 entre les deux hommes.

Pour mieux comprendre le statut de Nico Rosberg aux yeux de Toto Wolff, il faut lire la déclaration de ce dernier dans la presse pour justifier le report des discussions entre Mercedes et Hamilton pour une prolongation au-delà de 2015. Elle est édifiante.

«Lewis était nouveau dans l’équipe il y a un an. Auparavant, il était presque à vie chez McLaren, qui était comme une famille pour lui. Il a dû trouver son chemin dans un nouvel environnement avec nous, il a dû gagner la confiance de nos troupes. 2013 il a évolué pour nous et a activement participé à l’élaboration de la voiture de 2014. Il a clairement indiqué ce qu’il avait besoin. Ainsi, il est intégré dans la culture de l’équipe. Nous sommes devenus sa nouvelle famille, avec laquelle il envisage à long terme. »

Ce qu’il faut comprendre dans cette déclaration est simple : Lewis est jeune dans l’équipe. Le terme de « Famille » est indiqué pour montrer une direction commune à respecter. Le terme « chemin » est la décision qui doit être prise. « La culture » est une manière de comprendre la situation.

Lors de la signature d’Hamilton, la déclaration de Ross Brawn a été la suivante :

«Je crois que la combinaison de Lewis et Nico sera la paire la plus dynamique et passionnante sur la grille l’année prochaine et je suis impatient de ce que nous pouvons réaliser ensemble. Au cours des trois dernières années, nous avons construit les fondations et les blocs de construction nécessaires pour rivaliser régulièrement pour le championnat du monde. Le potentiel est maintenant là pour rivaliser avec n’importe quelle autre équipe sur la grille. »

En somme, pour Ross Brawn, Lewis est venu pour renforcer l’équipe qui a été construite avec patience  et solidité pour permettre de belles performances d’avenir, tandis que Toto Wolff  laisse sous entendre une autre lecture de l’arrivée d’Hamilton, plus obscure peut-être, moins linéaire. Tout le contraire de Nico Rosberg qui est là depuis 2010, qui a tout vécu en interne (il a la confiance de l’équipe, il fait partie de la famille depuis longtemps et il connait la culture du team pour y avoir posé sa patte avec le temps. Ainsi il compte bien récolter ce qu’il a discrètement semé. Dans l’esprit de Toto Wolff donc.

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Note du Mardi : Les pilotes, ces hommes au centre de tout

Les patrons d’équipes souhaitent mettre en avant les pilotes, comme les véritables stars de la Formule 1. Evitant soigneusement le fait que depuis quelques années la communication a fait passer ces derniers pour de simple pilote du dimanche et non plus des divinités adulés comme cela a toujours été le cas depuis que la discipline est devenue populaire.

La réaction de Fernando Alonso sur son prochain contrat et son salaire, ainsi que les sifflements sur le podium du GP de Belgique envers Nico Rosberg pose la question de l’image aujourd’hui des pilotes. Ils ne sont plus des demi-dieux que l’on respectait, mais des hommes ordinaires ayant un important salaire.

La signature de Max Verstappen, 17 ans peut être traduit de la manière suivante : il faut un jeune pilote pour séduire un jeune public. Possible, mais cela donne aussi l’impression d’une Formule 1 facile. Trop facile même. Alors que ces machines font 800 cv et qu’elles peuvent être dangereuses. Ainsi un adolescent peut la conduire. Il ne faut plus être une personne d’exception et avoir fait ses preuves dans les disciplines inferieurs. Donner l’impression que rien n’a été facile. Que le talent se conjugue avec la maturité. C’est ainsi que le processus des champions c’est développé. Cela cache la dure réalité du storytelling d’un pilote de talent formaté pour devenir un grand pilote, mais en ne voulant pas donner l’image de l’être tenté par les 7 péchés capitaux. Pas de gourmandise, pas d’amour de l’argent, encore moins d’un égo enflé. L’Envie est proscrite, la Colère également, la Luxure n’en parlons pas et la Paresse est interdite. Les pilotes sont formatés comme cela. Comme les hommes par rapport aux dieux pour être meilleur.

L’exemple de Fernando Alonso, considéré par le paddock comme le meilleur pilote du monde est à comparé avec Sébastian Vettel qui a un meilleur palmarès que lui. Pourtant la volonté de faire d’Alonso l’égale des légendes de la Formule 1 revient à devoir définir ce qu’est un grand pilote, et par conséquent ce qu’est devenue la Formule 1.

Les grands pilotes d’autrefois étaient de véritables électrons libres. Une race en voie de disparition aujourd’hui. Le pilote était l’un des maillons d’un collectif.  La poésie laisse place au profil d’un pilote individualiste.  Depuis Michael Schumacher, ce type de pilote n’est que statistiques personnelles (le plus jeune, le plus de victoire et battre les records). L’individu est supérieur à l’équipe. Il n’est plus un élément du collectif, c’est au reste du collectif de se mettre à son service. Lorsqu’un Niki Lauda accepte Alain Prost, ou qu’un Alain Prost accepte Ayrton Senna chez McLaren, l’idée était de permettre à l’équipe d’être meilleure et d’avoir un matériel meilleur. Aujourd’hui, lorsque Fernando Alonso accepte Kimi Raikkonen, ce n’est pas pour rendre meilleur l’équipe Ferrari, mais de battre le dernier champion du monde Ferrari pour démontrer qu’il est le meilleur.

GP Autriche 2002, Michael Schumacher a été le premier grand pilote à avoir été sifflé et hué sur un podium. Pourtant Ayrton Senna, Alain Prost, Nigel Mansell voir Nelson Piquet n’étaient pas des enfants de cœur, mais ils étaient admirés. Mais, souvenons nous des gestes en course de ses champions, ils étaient toujours en direction d’un retardataire qui ne respectait pas les drapeaux bleues et non face à un adversaire qui défends sa place dans une bagarre pour les points. Les temps changent. Depuis Schumacher, c’est toute la Formule 1 qui a changée et qui passionne moins. Le pilote n’est plus un héro qui était destinée à permettre à une équipe de briller encore. L’équipe doit tourner autour de lui, sinon il ne remporte pas de titre. C’est cela que l’on demandait à la génération post Schumacher.

La Formule 1 est victime de cette dictature du spectacle qui a pris le pas sur la beauté de la course. Le culte de la personnalité est à la base des dictatures. Alonso, Vettel, Hamilton et Raikkonen sont devenus des machines. Ce sont des caricatures. Si ils ne gagnent pas ce n’est pas de leur faute, c’est la faute de l’équipe qui ne met pas tout en œuvre pour leur réussite. A ce jeu, le cas Vettel contraste avec celui de Ricciardo qui avec trois victoires cette saison ne compare pas sa voiture à un légume après une mauvaise course.

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Fernando Alonso et les éléments de languages

Fernando Alonso

 » J’ai un contrat de deux ans et je ne suis pas pressé de signer, même si c’est clairement mon intention, » a déclaré Fernando Alonso à  SPA-Francorchamps, selon La Gazzetta dello Sport.

Cette déclaration fait le tour du monde. Dans Speedweek il est écrit une version plus nuancée.

 » Dans mon contrat, j’ai encore deux ans, jusqu’à la fin 2016. En d’autres termes, je ne suis pas pressé de signer un nouvel accord (…). »

Ce qu’il faut comprendre de cette déclaration est simple :

Fernando Alonso souhaite continuer l’aventure avec Ferrari, mais pour honorer son contrat actuels car il a encore deux ans (2015 et 2016). En cela l’espagnol souhaite voir comment évolue la Scuderia lors des 18 prochains mois, avant de penser à une prolongation. En indiquant que c’est « clairement » son intention de renouveler son contrat, c’est un élément de langage qu’il ne faut pas assimiler comme un acquit. C’est une volonté verbale d’affirmer son implication pour 2015 et 2016, même si cela tourne court dans leur relation. Il est souvent utilisé pour prévenir une intention d’avenir. Une préparation des esprits. Un avertissement même.

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Début du jeu médiatique autour du contrat Hamilton-Mercedes

Nico Rosberg, Lewis Hamilton GP Allemagne 2014Maintenant que Nico Rosberg a sécurisé son avenir, Mercedes se tourne vers le second volant. Si Lewis Hamilton est naturellement favori à sa succession, deux autres pilotes sont en approche : Fernando Alonso et Sébastian Vettel.

Hier, le magazine Autosprint a indiqué que Fernando Alonso, via son agent Luis Garcia Abad,  a été sondé les responsables de Mercedes AMG F1 sur l’intérêt qu’ils pouvaient avoir pour le pilote espagnol. Nous ne savons pas quand cela est arrivé, mais cela est une preuve des rumeurs de Juin introduisant le double champion du monde dans les murs de Brackley. Le magazine italien source à Stuttgart, le siège de la marque allemande.

Aujourd’hui Sport Bild fait échos des propos de Jacques Villeneuve sur l’intérêt de Mercedes AMG F1  pour Sébastian Vettel. L’objectif étant de présenter une équipe 100% allemande.

Comme nous vous l’annoncions ce matin, Lewis Hamilton a mandaté son père Anthony pour les négociations de son nouveau contrat qui s’annonce féroce. L’agent anglais a déjà annoncé la couleur en épousant le souhait de la marque allemande de prolonger le pilote en 2016 et 2017 avec une option pour 2018, mais la contre partie d’une très importante augmentation salariale.

L’agitation débute ainsi autour du second baquet Mercedes ne font qu’amorcer sa montée en puissance. Mercedes ayant renouveler en premier le contrat de Rosberg, Hamilton avait proposé un comportement distant et parlait de Ferrari la semaine dernière. Aujourd’hui il faut noter que  les récentes divulgations d’Autosprint, Sport Bild et nos détails démontrent que l’ambiance n’est pas calme autour d’Hamilton.

Contre les exigences du clan Hamilton, il est opposé Alonso et Vettel comme contre-mesures. Notons au passage que le renouvellement de Rosberg a été nettement moins violent et plus discret. Traduisant une réelle envie de continuer l’aventure…

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Note du Mardi : l’ère des pilotes fournisseurs de services

Niki Lauda est une voix intéressante à plus d’un titre. Il a connu la Formule 1 des années 70, été employé de Bernie Ecclestone (et connait ses méthodes), il a connu la Formule 1 dessinée par Ecclestone et sa trajectoire rencontre régulièrement la discipline depuis 30 ans. Sa lecture sur le manque d’attractivité de la F1 provient selon lui d’un objet principal : les pilotes.

Définissant sa pensée l’autrichien explique que l’attractivité de la discipline a toujours été du fait des pilotes, et pas la voiture. Pire, il estime que sans leur combinaison ils ne sont pas reconnaissables par des non-initiés du paddock. L’attribution à ce manque de charisme a un nom pour Lauda : les pilotes sont devenus des fournisseurs de service pur.

La faute au système actuelle de la Formule 1 qui supervise, réglemente, contrôle les moindres détails. Mais c’est également la faute au système de gestion des pilotes depuis 15 ans. Car tout à changer à partir du moment où Flavio Briatore est intervenu dans le jeu des agents. Opposant l’historique rapport « performance/prix » au « qualité/prix », transformant progressivement les pilotes en fournisseur de service pour les équipes et non plus comme une élite de génie du volant.

Les champions du monde actuellement en exercice ont tous répondu à cette logique. Fernando Alonso a été un pilote Briatore/Renault, devant répondre à la problématique du constructeur français qui n’avait pas les moyens d’avoir une star derrière le volant. Il a été ainsi fabriqué. Comme Kimi Raikkonen et Jenson Button ayant un lien avec la famille Robertson. Ils ont servi d’alternative au moment venu durant l’ensemble de leur carrière (Jenson en remplacement de Zanardi, puis comme alternative à Villeneuve chez BAR, puis comme alternative à Hamilton chez McLaren et Raikkonen était une alternative à Button pour Sauber, puis une alternative à Hakkinen pour McLaren et enfin une alternative à Schumacher chez Ferrari). Sébastian Vettel est un produit Red Bull, comme Lewis Hamilton est un produit McLaren depuis l’enfance. En bref, l’ensemble de ces pilotes ont répondu à une problématique de fourniture de service pilotage au profit unique des constructeurs qui ont financé leurs ascensions.

Et Nico Rosberg, l’actuel leader du championnat du monde est lui aussi un produit de cette logique. Il est arrivée à 21 ans chez Williams sur les mêmes bases que Jenson Button 6 ans avant lui. Enfin, Felipe Massa a été un produit Ferrari par pure imitation de Renault à l’époque.

Selon la logique de Niki Lauda, les derniers vrais champions du monde sont Mika Hakkinen, Michael Schumacher et Jacques Villeneuve. Mais c’était déjà l’âge du déclin.  En 1993, Flavio Briatore voulait limiter les salaires des meilleurs pilotes à 5 millions de dollars, car Benetton n’avait pas les moyens de Williams, McLaren et Ferrari de proposer le double ou le triple aux stars de l’époque. C’était le début de la fin…

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Hamilton débute sa stratégie d’avenir

Lewis Hamilton Mercedes W05Après la course d’Hockenheim, Jenson Button entre en discussion avec Lewis Hamilton. Les deux hommes s’expliquent sur l’incident durant le Grand Prix. Le bref entretien entre les deux hommes terminé, Hamilton glisse à des journalistes anglais assistant à cette discrète réunion : « Honnêtement je pensais qu’il allait m’ouvrir la porte pour me laisser passer. Il a été un peu comme ça dans le passé, j’ai mal jugé la situation ». Invité à réagir aux propos d’Hamilton, Button c’est exclamé : « Mais pourquoi devrions-nous le laisser passer ? Je suis là pour faire ma course. Il serait ennuyeux de le laisser passer quand il part de loin. » Pour conclure le pilote McLaren lance un énigmatique : « Lewis est étrange… »

En coulisse Toto Wolff et surtout Niki Lauda, dans l’aspiration du renouvellement de Nico Rosberg, ont estimé qu’il fallait s’occuper de Lewis Hamilton. Le champion du monde 2008 a été harcelé durant tout le week-end pour donner une conclusion au renouvellement de son équipier chez Mercedes et clarifier sa situation contractuelle. Le duo autrichien a débuté ses approches, mais à qui parler ? Il semble que Simon Fuller, l’agent de David Beckham, qui s’occupait jusqu’alors des intérêts d’Hamilton ne soit désormais relégué que sur des questions marketing et communication. Le retour fin juin d’Anthony Hamilton, le père du pilote, est un signe que le champion du monde 2008 ne prend pas à la légère son avenir dans l’équipe. Une situation compliquée ne facilite pas le dialogue entre les parties. Lauda, comme à son habitude, a directement discuté avec Hamilton de cette situation. Pour faciliter le dialogue.

Pour l’avenir si la promesse d’un retour chez McLaren se dessine, Hamilton a lancé dans Welt am Sonntag qu’il a pensé également à Ferrari, tout en confirmant qu’il est très bien chez Mercedes. Une communication qui signifie que le pilote est entré dans une position de négociation avec le constructeur allemand qui sera tendue et à son avantage…

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L’autre guerre autour de la Formule 1

Tank jumpL’avenir de la Formule 1 se dessine en ce moment même. Non pas autour de l’avenir de Bernie Ecclestone, mais dans la concentration de deux groupes médias.

Rupert Murdoch, magnat australien ayant eu des visés de rachat de la Formule 1 en 2011, a fait une offre de rachat de 80 milliards de dollars à Time Warner le mois dernier, qui l’a rejetée. Pour l’heure. L’offre comprends certes que 40% de cash et 60% en échange d’action. Si cette éventualité se présente cela fera du groupe Murdoch le plus important groupe média du monde et le plus puissant.

En parallèle, Sky (qui appartient au groupe Murdoch), va céder les 7,2% qu’elle détient dans le groupe privé télévisuel anglais ITV à Liberty Medias. Confirmant ainsi la volonté d’expansion du groupe anglo-saxon de l’autre côté de la manche et son patron John Malone se pose en rival désigné de Rupert Murdoch.

La première victoire de la SKY (faisant partie du plan initiale) était d’obtenir les droits de diffusion de la Formule 1 en Angleterre. Mais avec 5 millions d’abonnés, Virgin Media (propriété de Liberty) sera en mesure de faire une surenchère que redoutent les dirigeants de SKY. La deuxième phase de la fusée est le rachat d’une part de l’entreprise F1. Les projets de Liberty pourraient faire revenir l’intérêt de News Corp pour la discipline reine du sport automobile. Pour le plus grand bénéfice de sa valeur ou alors pour le plus grand bénéfice de Bernie Ecclestone en personne…

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Note du Mardi : La Formule 1 est bâtie sur la Légende

La découverte est macabre est inquiétante. Le procès de Munich ouvre la boîte de Pandore du système Ecclestone. Les journalistes s’étonnent ainsi de constater qu’il n’y a aucun service marketing dans l’empire. Pour cause ! Dans l’esprit de Bernie Ecclestone ce sont les équipes qui produisent le spectacle. Il n’est que le chef d’orchestre du business. Une logique qui est remise en cause aujourd’hui.

Les dirigeants de la Formule 1 estiment que la discipline ne fait plus rêver. Cherchant la cause dans le retard technique. La réalité est que la F1 est une discipline qui ne (sur)vie que par la légende qu’elle engendre. Mais entretenir la légende ne signifie pas entrer dans un monde du passé. En sous-traitant le marketing de la discipline aux équipes, Ecclestone obligeait les patrons au progressisme et une vision d’avenir comme seule vertu moderne. La crise économique de 2008 se mélange avec une crise d’idées dans le paddock, incapable de se renouveler comme auparavant. La FIA espère séduire de nouveaux constructeurs dans un avenir proche, afin que la légende perdure encore plusieurs années.

La légende de la Formule 1 c’est Ferrari, Colin Chapman, Juan-Manuel Fangio, Jim Clark, Tyrrell, Lotus, Brabham, Jochen Rindt, Ford, Renault, Honda, Niki Lauda, James Hunt, Alain Prost, Ayrton Senna, Nigel Mansell, Williams, McLaren, Michael Schumacher, Damon Hill et d’autres. Mais l’impression que cette légende est au point mort depuis presque dix ans est une réalité. Entretenir ne signifie pas faire référence systématiquement au passé. Au contraire il faut réinventer le passé pour faire l’avenir. La plupart des équipes ne sont pas dans cette logique marketing aujourd’hui. Williams parle de sa gloire passée, McLaren à fait la même chose avant de se réinventer cette saison. Ferrari jongle entre le présent et le passé, sans plus parler d’avenir. Mercedes-Benz a célébré Silverstone avec une W196 dans son stand de 1954. Un passé que même nos parents n’ont pas connus.

Le dernier nouveau constructeur arrivé en Formule 1 était Toyota en 2002. Auparavant Yamaha et Lamborghini ont été au début des années 90 les petits nouveaux. Autrement ce ne sont que des cycles marketings permettant à des constructeurs de revenir dans la discipline. Toujours les mêmes en réalité : Honda (1965-1968 puis 1983-1992 puis 2000-2008 puis 2015), Renault (1977-1986 puis 1989-1997 puis 2001-2010 puis 2011 à aujourd’hui), Ford (1967-2005), Mercedes-Benz (1954-1955 puis depuis 1994 à aujourd’hui), BMW (1982-1987 puis 2000-2009), Peugeot (1981 sous Talbot puis 1994-2000). En fait il n’y a pas eu autant de constructeurs misant sur la Formule 1 depuis 30 ans, que la FIA souhaite nous le faire croire. Le problème n’est uniquement marketing ou technique. GM n’a jamais fait de F1 (malgré des intérêts), Hyundai non plus, Nissan (avant le rapprochement avec Renault) idem, VW ? une chimère, les chinois ou indiens ? rien. Entre 2000 et 2009, hormis Toyota, tous les autres constructeurs présents avaient déjà fait par le passé de la Formule 1.

La dernière histoire passionnante dans la discipline a été la saison 2007. Ou la réalité a dépassée la fiction. Au détriment du sport certes mais avec la récompense d’un beau champion avec une belle histoire. Depuis ? Rien d’aussi fort. La Formule 1 est racontée par les médias via les équipes. Une citation dit que «Tous les pays du monde qui n’ont plus de légendes seront condamnés à mourir de froid.» L’ère glacière a débutée pour la Formule 1 aujourd’hui. Les nouvelles technologies n’y changeront rien.

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