Archives de la catégorie : Communication

Ferrari s’active autour d’Alonso

Fernando Alonso Marco Mattiacci Silverstone 2014 F1Les médias ibériques sont extrêmement limpides sur l’avenir de Fernando Alonso en estimant que le double champion du monde restera en 2015 chez Ferrari. Plus intéressant, les événements de cette semaine sont désignés comme déterminant pour l’avenir des deux parties.

Par anticipation et désespoir devant la situation de la Scuderia et l’ombre menaçante de McLaren-Honda, le président de la Scuderia Ferrari, Luca di Montezemolo a proposé à Fernando Alonso un contrat de trois ans (2015/2016/2017) avec une revalorisation de salaire autour de 30 millions d’euros. A cela, le double champion du monde avait annoncé la semaine dernière dans la presse ibérique, qu’il ne visait pas plus loin que les deux années de son contrat actuelle avec la Scuderia. Guerre des mots.

La rumeur venant de Maranello laisse entendre qu’une extension pour 2017 du contrat actuel est dans l’air, avec une option pour 2018 et 2019. Une année ou Fernando Alonso aura 38 ans. Au point d’interroger sur les réelles motivations de l’équipe italienne qui ne prépare pas réellement l’avenir face à ses rivaux du paddock.

Nous comprenons que ces histoires ne sont qu’un premier levier médiatique devant permettre d’apporter à Fernando Alonso des preuves de redressement pour un avenir à court terme. Cette semaine, le pilote espagnol a une longue séance de simulation à Maranello, afin de tester des éléments qui seront utilisés sur la monoplace 2015, comme Kimi Raikkonen la semaine précédente. Avec un bonus pour l’espagnol : il verra à quoi ressemblera la prochaine arme de Maranello pour la saison prochaine.

A ce jour, Fernando Alonso dispose de deux contrats : Un contrat de McLaren sans durée fixée et un contrat 2015/2016/2017 que Ferrari lui a proposé il y a quelques semaines. L’autre option serait d’appliquer simplement les options de son contrat actuel. A ce jour, l’espagnol a confirmé sa présence en 2015, mais se réserve le droit de voir plus loin…

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Note du Mardi : Vers un possible retour discret du sponsoring tabac

Lorsqu’en 2006 la Scuderia Ferrari avait signé son contrat avec Philip Morris d’une durée de cinq années pour un total d’un milliard de dollars, le paddock était divisé sur les méthodes de la marque italienne pour maintenir un manufacturier de tabac comme sponsor, malgré les interdictions en vigueur depuis 2007. Aujourd’hui l’accord est toujours visible, mais plus discret qu’à une époque. Toutefois, tous les fans de Formule 1 savent que Marlboro est sponsor de Ferrari. Ce qui est encore plus important pour le manufacturier de tabac qu’un affichage classique sur une voiture.

Cet accord Ferrari-Marlboro consiste pour la marque tabac d’acheter en début de saison l’intégralité des espaces sur les voitures italienne (sauf l’emplacement de Shell). Charge ensuite à la scuderia de trouver des sponsors de complément pour occuper au moins 70% des espaces et rembourser l’avance de son partenaire principal. Ce que l’on appel un sponsoring parent. Plus discret, Honda avait signé un accord de deux années avec British American Tobacco (sponsor principal de BAR-Honda) pour un investissement total de 35 millions de dollars dans le cadre du programme Earthdream instauré par le constructeur japonais en 2007 et 2008. Plus prêt de nous une rumeur avait indiquée qu’une marque de tabac était un des sponsors du programme de communication Club One de Sauber, créé en 2010 et permettant à des sponsors ne voulant pas être affichés sur la voiture d’être partenaire et bénéficier de divers avantages. Notons qu’Eddie Jordan en 2008 pour son projet de retour en Formule 1 avait démarché Benson & Hedges sur le même principe que Ferrari et que Flavio Briatore avait tenté durant de longues semaines de convaincre Japan Tobacco (via Mild Seven) d’un sponsoring similaire pour Renault au-delà de 2006. En vain dans les deux cas.

La crise du sponsoring en Formule 1 depuis cinq saisons impose une sérieuse remise en question pour les équipes. Selon des rumeurs, Lotus F1 Team a entamé des démarches auprès de la marque John Player Spécial sur la même base que le concept Ferrari-Marlboro. Ce qui permettrait à l’équipe d’Enstone d’obtenir plusieurs dizaines de millions d’euros d’avance sur budget et d’assurer l’avenir. Si les démarches de l’équipe anglaise réussissent c’est une nouvelle perspective qui s’ouvrira pour les autres.

En effet, les marques de tabac depuis 2007 sont engagés dans une concurrence secrète auprès de fondations diverses pour améliorer leurs images auprès de l’opinion publique. La consommation de tabac dans le monde n’ayant pas spécialement fortement chuté depuis 7 ans, (25% des Français fumaient en 2005 contre 29% en 2010 pour exemple), mais depuis deux ans la baisse est relative sur les personnes de plus de 35 ans, mais compensé par les jeunes. Notons que les études démontrent que le tabac reste la première cause de mortalité évitable en Europe. 28% des Européens fument (surtout dans l’Est et dans le Sud). Des donnés qui sont analysés par les groupes de tabac toujours aussi puissant et sans possibilité de dépenser leurs argents. Un retour en Formule 1 serait donc envisageable.

Les manufacturiers de tabac proposaient du sponsoring compris entre 15 et 85 millions d’euros par année environ. Il y a 20 ans avoir son sponsor tabac était synonyme de top team dans le paddock, car cela ouvrait des perspectives financières assez importantes. Aujourd’hui cet aspect est passé mais des projets dans le genre de Ferrari, Sauber/Club One ou Honda avec Earthdream pourraient ressurgir prochainement dans le paddock.

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Note du Mardi : Le principe de l’équipe se transformant en médias

Le transfert des actifs Marussia F1 Team sous la tutelle d’une société nommée Marussia Communications Ltd (basée dans un paradis fiscale) avait de quoi intriguer. En réalité ce transfert fait partie d’un plan de cinq années imaginées par Andrei Cheglakovs: Transformer son équipe en médias.

Nous avons déjà des équipes devenues constructeurs automobiles, des constructeurs qui ont des équipes, le modèle plate-forme d’affaire de Genii Capital, mais jusqu’à présent personne n’avait jamais fait constat suivant : « La Formule 1 n’est pas qu’un sport, c’est aussi média. » Jugeant que le modèle du sponsoring actuel largement usité par les équipes n’est plus adapté à l’économie mondiale actuelle.

De la même manière que Coca Cola qui souhaite devenir un média, abandonnant ainsi les communiqués de presse pour privilégier le contenu et faire partie intégrante du quotidien des gens. L’équipe Marussia évoluera comme une entreprise de communication utilisant les fans comme vecteurs centrales de son économie. Ainsi ce n’est plus réellement une marque que le russe souhaite mettre en avant, mais un savoir-faire et une image. En cela, rien de nouveau, d’autres l’on déjà fait. Jordan, BAR et dernièrement Lotus ont exploré cette piste avec succès. Mais Cheglakovs pourrait aller plus loin dans la logique et reprendre à son compte ce qui a été entrevue à Enstone entre 2012 et 2014, lorsque Stéphane Samson était à la tête du marketing et de la communication de l’équipe Lotus.

Le premier levier de l’homme d’affaire russe est d’investir massivement le marché du Fantasy League, peu connu en France malgré quelques acteurs indépendants dans le domaine de la Formule 1. Mais répandu en Hollande ou tous les sites d’informations F1 ont leur site de ce genre comme modèle économique. Le marché du Fantasy League est entrain de devenir une économie de plus de 3 milliards d’euros dans le monde. Un engouement surtout visible en Amérique du Nord et qui consiste à jouer dans une ligue sportive virtuelle. Cette ligue est composée d’un certain nombre de joueur qui se transforment en team manager (dans le cas de la F1), qui agissent via un budget et c’est un jeu au quotidien. Les récompensent en jeu peuvent être des cadeaux, argent ou rien. Un produit tellement intéressant de l’autre côté de l’Atlantique que la chaine américaine FX a crée en 2009 la série « The League » qui suit la vie de 5 trentenaires membres d’une de ces ligues. Un produit dérivé à suivre si le projet Marussia est un succès.

Notons que ce marché est composé à 80% d’homme, dont 51,5% ne sont pas mariés et la moyenne d’âge est de 34 ans. Mais statistique importante : 47% des joueurs évoluent dans une Ligue payante et y consacre environ 75 euros par année. Pour plus d’informations je vous invite à lire ce billet.

Sur le même principe que mymajorcompagny en France avec Lens (voir ici), l’idée de Marussia Communications est de faire participer les Russes aux finances de l’équipe afin de les impliquer plus.

L’ambition n’est pas de faire des milliards, mais de permettre à l’équipe russo-anglaise d’avoir un budget autour de 40 millions d’euros par année d’ici 5 ans en provenance de ces multiples sources de revenus.

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Note du Mardi : vers le retour des clubs de supporters ?

A l’heure ou les patrons de la Formule 1 tentent de reconstituer  le lien entre les fans et la discipline. Une idée pourrait retrouver du sens :  Le principe des clubs de supporters.

Le bilan 2014 est sans appel. La digitalisation (Facebook-Twitter-Instagram-Youtube) de ces dernières années est à la base des stratégies de communications des équipes. Chaque équipe se targue d’avoir des centaines de milliers de personnes suivant leurs médias. Des 11 équipes évoluant en 2014, seule McLaren propose une offre auprès des fans et  qui dépasse le simple fait de visiter la boutique. L’offre « Join Team McLaren »  comprise entre 30 et 50 dollars comprends des goodies, un numéro gratuit de F1Racing, un chèque cadeau de 13 euros, une réduction de 15% sur la boutique McLaren, livraison gratuite au Royaume-Uni et des invitations aux événements de l’équipe : Une visite de l’usine, des contenus exclusifs etc…

McLaren est la seule équipe à encore proposer un simili principe de club de fans.

Autrefois à la mode ce concept n’existe plus aujourd’hui. Souvenez-vous de l’offre 15 euros de Renault F1 Team en 2005 (carte membre, tour de cou, lettre d’infos, casquette officielle, accès site internet et boutique). Minardi qui en 2004 proposait des offres de 25 euros (cartes membres, mailing, forum privé, accès info site privé, chat avec pilote, E-card, 10% de réduction et invitation), 100 euros (même avantage avec en plus : 1 casquette, 15% de réduction et invitation VIP événements). BAR Honda qui en 2004 avait une offre de 110 euros comprenant : Invitation 1 circuit durant la saison, accès promotion BAR, magazine Pure Racing, casquette, drapeau, carte membre, 20% réduction boutique, carte dédicacée pilote, une pièce de la BAR F1, calendrier, accès au privé du team et événements.

Inspiré par le pilote Jeff Gordon il y a 15 ans, proposant une offre à 20 dollars comprenant : Figurine, autocollant, casquette, porte-clé, carte membre, réduction de 10 dollars,  newletter et pin’s. Le champion du monde finlandais, Kimi Raikkonen proposait il y a une décennie une offre de 25 euros (15% réduction boutique McLaren, autographe, sticker, magazine, forum et prono entre fan), et une offre à 40 euros ( t-shirt, 20% de réduction en plus).

Tout ceci remonte à 10 ans. Depuis lors les équipes proposent des E-magazines, photos et vidéos et des boutiques. Sans plus de lien spécifique hormis le digital. A l’heure ou la relation client est au cœur des stratégies des marques et la base d’un business alternatif intéressant. Cette absence est troublante.

Lorsqu’en 1999 Prost Grand Prix lance son club c’est la première fois que ce type de structure associative dispose d’un engagement marketing étudié. L’équipe française proposait trois types d’offre compris entre 395 F à 995 F à l’époque. Ces offres permettaient d’avoir un journal de 8 pages sur les options stratégiques et techniques de l’équipe, accès à la tribune des GP de France et Italie, des visites usines, une invitation (convention) à des essais privés en Septembre et différents goodies.

Ce projet de Prost GP entrait dans une volonté de construire une marque et les 14.000 membres du club étaient un formidable outil pour le marketing de l’équipe auprès de ses sponsors. Un peu comme aujourd’hui ou l’on vous propose des produits en fonction de vos goûts, l’idée était similaire.  En bref, l’équipe française était en pointe dans ce domaine. Sans aller au bout de sa logique.

Ces clubs ont un intérêt au moment ou tout est désincarné, digitaliser. Chaque équipe pourrait reproduire la logique de Prost GP entre 1999 et 2001 en modifiant naturellement la forme, mais en gardant le fond. L’implication d’un individu passe par ses actes. L’acte d’être un membre d’un club de supporter est une démarche souhaité et pas juste un like sur Facebook. Il rapportera d’ailleurs plus à terme.

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Le casse-tête Mercedes AMG F1

Chez Mercedes  ils sont trois, Dieter Zetsche, Toto Wolff et Niki Lauda à décider en priorité de l’identité des prochains pilotes Mercedes AMG F1 pour l’avenir. Le futur immédiat repose sur Nico Rosberg et Lewis Hamilton. Les sollicitations à court ou moyen terme d’autres équipes sur le duo sont en attente, notamment en raison du tarif demandé par l’une et l’autre des parties.

Aujourd’hui les deux pilotes disposent d’une option pour la saison 2015. Nico Rosberg souhaite un nouveau contrat de trois saisons (2015/2016/2017) et son agent/père Keke Rosberg vise une forte revalorisation salariale. On parle d’un doublement de salaire. Pour Lewis Hamilton, son salaire passera la saison prochaine de 20 à 25 millions d’euros, selon les modalités de son contrat signé en 2012 mais, Simon Fuller a débuté des discussions préalable pour une prolongation au-delà de la saison prochaine. Pour l’instant l’ensemble des plans de transfert butent sur des détails.

D’autre part, Toto Wolff a indiqué qu’il aimerait que son duo soit encore ensemble pour les deux prochaines saisons (2015 et 2016) ce qui signifie que l’équipe dirigeante de Mercedes AMG F1 ne proposera pas nécessairement un nouveau contrat à ses pilotes, mais une nouvelle extension d’une année pour 2016, afin de se prévenir de la concurrence et s’aligner sur l’ensemble des contrats des tops pilotes (Vettel surtout). Reste à savoir si cette volonté de Toto Wolff sera un long fleuve tranquille.

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Haas et l’intérêt pour Danica Patrick

La piste Danica Patrick/Haas si elle ressemble à un formidable coup médiatique assumé, n’est pas dénué d’intérêt à plusieurs titres. Derrière le souhait de voir la jeune femme derrière un volant de Formule 1, il y a le renouvellement de son contrat NASCAR.

« Ce serait génial si cela fonctionne et ce serait un grand succès pour l’Amérique. Imaginez les médias venir dans notre stand, ils ne pourraient aller nulle par ailleurs que pour la voir. » La phrase de Gene Haas résume pleinement le rôle de Danica Patrick dans son projet d’équipe. L’idée est de séduire des partenaires complémentaires en utilisant l’image d’une star américaine du volant.

Toutefois derrière ces déclarations de bonnes intentions il y a le renouvellement du contrat de Patrick en NASCAR. Après avoir signé un contrat de 4 (2 années et 2 années en options) avec JR Motorporsports qui l’engageait sur la papier jusqu’en 2015. Elle permuta en 2013 chez Stewart-Haas sur les mêmes bases contractuelles. Un détail intéressant car au-delà de faire venir Danica Patrick en Formule 1, c’est surtout pour son équipe NASCAR que Gene Haas souhaite garder Danica Patrick. La jeune femme est soutenue par plusieurs sponsors (essentiellement Goddady.com) et elle est fortement convoitée par le paddock.

Mais cette fois ci le renouvellement serait à l’avantage de Haas en proposant un package innovant à la jeune femme de 32 ans. Un prolongement de son contrat NASCAR et un contrat de pilote (d’essais) Formule 1 pour un total de 10 millions de dollars par année selon les estimations. Un projet idéal pour cadrer dans le plan marketing imaginé par IMG (voir ici) pour Danica Patrick.

Cette solution permettrait à Gene Haas d’investir pleinement dans son programme Formule 1 et de rendre plus autonome son équipe NASCAR via Danica Patrick.

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Note du Mardi : Les (vraies) dessous d’une rumeur de transfert

En bourse il faut acheter la rumeur et vendre la nouvelle. Tel indique un dicton populaire. En Formule 1 chaque histoires débutent souvent par une rumeur, un bruit. Mais son mécanisme est plus complexe que l’on pourrait penser. Voici un des secrets de la circulation des bruits en Formule 1.

Que le fond de la rumeur soit vraie ou pas, il y a toujours une partie de réelle. Il faut en être sur. Ignorer la rumeur ou la dénigrer est une erreur car c’est une part d’information qu’il faut se souvenir.

Le plus souvent il y a trois sources à la rumeur : l’agent, une source haut placée en F1 et l’équipe elle-même. Concernant l’agent, le procédé est entendu est nous l’avons largement expliqué ici, l’objectif est de faire parler de son client en le valorisant. Ainsi un pilote sera toujours à la base d’un intérêt pour une autre équipe, selon un processus largement usité.

Concernant l’équipe elle-même, c’est également un stratagème de négociation en réponse à une demande de l’agent du pilote pour une réduction substantielle de l’argent pour la saison suivante. Ou alors il y a dénonce des discussions ou alors un autre pilote entre dans la danse comme moyen de pression.

La troisième voie de la rumeur est la source haut placée en F1. Tout le monde pense à Bernie Ecclestone. Mais l’homme reste discret sur ces dossiers, bien qu’il soit au courant de leurs finalités et de leurs avancements. Son intérêt étant la Formule 1, tout ce qui y touche la valorise d’une manière ou d’une autre. Nous pouvons aussi penser à Jean Todt, mais le territoire de la FIA étant désormais dans le théâtre technique, il n’a aucun intérêt sur le terrain des rumeurs de transfert.

En réalité les fameuses sources hauts placées en F1 sont surtout émises par des propriétaires d’équipes rivales dans le but de déstabiliser les relations entre un pilote et  son équipe ou il est présent. Ainsi l’objectif est de convaincre le relais médiatique qu’il est honnête et que l’information est fiable. Mais elles sont basées sur une déduction en fonction du jeu d’échec qui entourent le paddock. Ainsi le journaliste n’est qu’un relais de cette réflexion et c’est très souvent le cas de nos jours.

Lorsque vous entendez ou lisez une rumeur sur un transfert en Formule 1, sachez que la source est surtout l’agent (s’il y a une valorisation du pilote via un intérêt d’une autre équipe), ou alors c’est une déduction d’un autre team manager afin de déstabiliser l’équipe rivale. Il est rare qu’une équipe dévoile par elle-même les dessous des négociations en vue d’une prochaine négociation auxquelles elle n’a pas l’avantage. Et encore plus rare qu’un journaliste enquête sur ces dossiers.

Car en Formule 1 comme ailleurs, il faut avoir l’avantage dans une négociation pour obtenir le meilleur prix pour quelque chose.

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Le (dernier) coup de poker de la FIA

Le 25 Juin une décision sera prise concernant les mesures de réductions des coûts. Le Strategic Group F1 (composé de Ferrari, Mercedes, Red Bull, McLaren, Williams et Lotus) n’arrive pas à s’entendre avec les autres équipes. Le temps passe et la situation sera donc la suivante : Si il n’y a rien, le Conseil Mondial de la FIA prendra seul sa décision. Ce qui signifie qu’à l’horizon 2016 c’est les règles décidées ce 25 juin qui seront appliquées. Charge aux équipes qui ne voulaient pas entendre parler de réduction des coûts de choisir entre se plier à la règle ou rester chez elle. L’ultime coup de poker de Jean Todt dans une guerre des nerfs ou il avait perdu quelques batailles.

Annoncer le 2 Juin que le projet Forza Rossa aurait obtenu l’accord de la FIA pour participer en 2015 au championnat du monde de Formule 1 ressemble beaucoup à un moyen de pression. Il est intéressant de noter que Gene Haas a appris dans la presse sa nomination en Avril. Ce qui laisse planer un certain voile autour de la politique du choix des nouvelles équipes et de leur finalité. Le projet américain arrivera à l’horizon 2016, tandis que le projet roumain piloté par Colin Kolles serait déjà près pour l’an prochain, selon les échos du paddock. Sachant qu’il faut environ 9 à 10 mois pour concevoir une monoplace (comme nous l’ont démontré Caterham et Marussia en 2009/2010), sans être véritablement compétitif, l’ensemble laisse perplexe. Dans le détail, ces deux projets reposent sur le principe de la voiture cliente appelée des vœux de Ferrari depuis de nombreuses années. Si cela va dans le sens de Maranello, ceci est à contre courant de la FIA, qui souhaite que les teams construisent leur monoplace.

En réalité le report du programme Haas n’arrange pas la FIA et son président. Ils comptaient sur l’introduction de cette équipe pour imposer son plan de réduction des coûts, selon un schéma déjà vu en 2009 avec son prédécesseur. L’introduction en 2016 de l’équipe américaine la condamne presque à mourir née. Ainsi arrive à 20 jours du Conseil Mondial le projet oublié des roumains, redevenu favori pour 2015 sous la forme d’une rumeur.

En 2009, Caterham (Lotus Racing), Marussia (Virgin Racing) et USF1 ont été sélectionné car elles respectaient le cahier des charges de la FIA d’alors: Un moteur Cosworth à 6,5 millions d’euros et un budget compris entre 45 et 60 millions d’euros, dans le cadre du budget plafond que voulait imposer le président Mosley. Plus tard, Richard Branson de Virgin dira que ceci aura été une duperie. David Richards et Prodrive, tout comme Stefan F1 critiqueront les choix de la FIA. Des choix politiques plus que sportifs. Comme aujourd’hui.

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Comment Lotus fait de l’autopromotion avec Grosjean

Lorsqu’il entre dans les bureaux de Gravity Sport Management, rue Pernelchen Street, pour signer son contrat de management à la fin de l’été 2010, Romain Grosjean espèrait revenir en Formule 1. Une expérience interdite pour lui depuis les 7 GP qu’il avait réalisé pour le compte d’une Renault F1 Team terminant son cycle. Beaucoup s’intérrogaient de la pertinence de ce choix.

Sous la coupe de la filiale sportive de Genii Capital, Grosjean entame sa troisième saison de Formule 1 pour le compte de Lotus F1 Team. Une situation idéale sportivement, mais qui ne lui ouvre pas nécessairement une voie dans sa carrière. L’homme est un pilote Genii et il ne peut donc être transférable (dans l’absolue sans mandat). Pire Grosjean a été longtemps sous-estimé (à la manière d’un Nico Hulkenberg). Ainsi une entreprise de valorisation s’impose. En apparence.

Auparavant deuxième pilote Lotus aux côtés de Kimi Raikkonen, le français est propulsé numéro 1 bis à côté de Pastor Maldonado (vainqueur de GP) pour 2014. Une progression intéressante et qui tourne nettement à l’avantage du tricolore pour l’instant. Toutefois les performances de la E22 sont lointaines et ne permettent pas de valoriser le pilote sur la piste, comme en fin de saison dernière. Ce pourquoi Gérard Lopez annonce que deux équipes sont intéressées par le profil du français pour l’année prochaine. L’identité de ces dernières ? Nous ne le saurons pas. Avec cette petite déclaration le patron de Genii Capital valorise médiatiquement son pilote (dont il est l’intermédiaire), utilisant une méthode assez répandue dont voici le détail :

  • Développement du supplément d’âme : Cela consiste à mettre en avant les avantages du pilote.
  • Ne laissez rien au hasard : Donner une bonne impression (qui va au-delà de ce que vous penser montrer), afin d’être en accord avec ce que vous souhaiter faire et ne pas être trahi par les détails.
  • Rentrer dans le moule, pour en sortir : C’est une question de code, pour être à la fois rassurants et surprenants.
  • Ne ratez jamais une occasion de vous améliorer : Utilisation de chaque critique et chaque encouragement pour monter en compétence et en qualité. C’est à ce moment là que vous ne devenez standard, mais une exception.

Il est intéressant de noter le choix du média utilisé pour la déclaration : Press Association. C’est une agence de presse créée par des journaux régionaux du Royaume-Unis. Sa portée ne dépasse que rarement la Manche. Ainsi, nous pouvons nous demander pourquoi le message n’a pas été distillé sur un média influent de la F1. Le choix du média premier est significatif du message. Ici ce dernier s’adressait à la Motorsport Valley essentiellement et non à la planète (au contraire de sa portée d’aujourd’hui).

Concernant le choix des mots. Dans le cas de Grosjean nous sommes dans la phase 1 décrite plus haut. « Je ne dis pas que Romain va nous quitter, mais je souligne le fait que nous parlons ici d’un pilote qui avait été critiqué et maintenant les gens disent qu’il pourrait piloter pour à peu près n’importe quelle équipe. » et  « Romain est très heureux ici, il fait partie de la famille et je ne pense pas qu’il cherche à aller ailleurs. »

Le message est clair : Le pilote français a été humilié, sous-estimé et Genii lui a accordé sa confiance pour l’avenir malgré la pression négative. Aujourd’hui il est convoité et Lotus compte bien utiliser ce levier en précisant le lien avec la famille (dans un moment difficile comme celui de 2012) en minimisant sa volonté d’aller voir ailleurs.

En bref, Genii Capital fait de l’autopromotion en utilisant ses liens avec  Romain Grosjean, en valorisant son management de Lotus F1 Team. L’intention n’est pas tellement de valoriser le pilote, mais plutôt le team d’Enstone.

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Bienvenue dans la jungle

Peu de chose à écrire cette semaine. Je dois dire que je suis occupé aussi ailleurs, toutefois il est intéressant de comprendre certaines choses.

Revenons sur cette rumeur Alonso-Mercedes de la semaine dernière. Ce n’est pas vraiment une histoire sérieuse. Certes, Niki Laura a lancé en OFF qu’il souhaitait reformer un duo comme celui de Alonso-Hamilton en 2007, mais il faut noter que « comme » n’est pas « le duo ». Ainsi l’interprétation d’une part, mais également l’entourage de l’espagnol qui souhaitait faire parler du double champion du monde en marge du GP d’Espagne (dont ce dernier savait qu’il ne brillerait pas) à fait le reste. C’est donc un simple coup de communication savamment orchestré. C’est ce que nous en avons conclu.

Toutefois pour qu’une rumeur fonctionne correctement il faut une faille. La faille existe chez Mercedes AMG F1 par exemple. Nous avons entendu que Nico Rosberg souhaite du soutien de la part de l’équipe de Brackley. En coulisse, son père Keke Rosberg et Niki Lauda discutent pour le renouvellement de contrat de Nico (l’option 2015), mais ne semblent pas vraiment d’accord pour le moment. Vous allez peut être entendre des rumeurs autour de Rosberg dans les prochaines semaines. Notons aussi que le salaire de Lewis Hamilton va passablement augmenter la saison prochaine (en plus de la prime de champion du monde fixée à 5 millions d’euros).

Concernant Jenson Button, le champion du monde 2009 se plaint à demi-mots. Son équipier Kevin Magnussen disposerait du même profil que Nico Hulkenberg chez Williams en 2010. Un pilote de talent, mais qui va mettre un peu de temps. Tout repose donc sur Button chez McLaren. Sauf qu’il y a des gestes, attitudes etc…qui font penser qu’il y a un peu de tensions. Lisez bien les déclarations du pilote anglais sur le fait que les objectifs de McLaren, tracé par Ron Dennis en début de saison, ne seront vraisemblablement pas atteints. En bref, Button cherche d’éventuelles alternatives et ne souhaite pas vraiment être le Felipe Massa de McLaren. Statut de champion du monde oblige.

Renault Sport F1 c’est plaint que certain de ses clients n’honoreraient pas les factures cette saison. Tout de suite le regard c’est tourné du côté d’Enstone et Lotus. La réponse de Gérard Lopez ne c’est pas attendre dans la presse. L’autre pointé du doigt est Caterham (qui est à vendre ou/et cherche un investisseur complémentaire). Red Bull et Toro Rosso ? Non la presse pense que c’est Lotus. En vérité Lotus F1 Team souhaite une clarification du prix du moteur Energy F1 de Renault. Car les évolutions apportées récemment vont invariablement (selon toute vraisemblance) augmenter le tarif qui disposerait d’un fixe et d’une variable d’ajustement. Lotus a payé sa dotation, nous pensons que Red Bull souhaite mettre la pression sur Renault en refusant de payer son droit.  Qui ment ? Mystère pour le moment.

Enfin dans l’affaire Gribkowsky. Le procès est toujours en cours en Allemagne. Il faut revenir sur un fait important : C’était la guerre entre Ecclestone et le banquier allemand pour le contrôle de la Formule 1 en 2004/2005. Tous les coups étaient permis et Gribkowsky avait négocié ses propres Accords Concorde avec les équipes. Pour 2007-2012 le banquier a proposé à Ferrari la prime de 55 millions de dollars, 50 millions de dollars annuels en plus de ses droits TV et le droit de regard et vêto sur les règlements de la FIA. Au total 500 millions de dollars d’accords ont été conclu dans le dos de Bernie Ecclestone. Ce qui explique l’arrivée de CVC Capital dans la partie et un véritable montage destiné à mettre sur le bord de la route le banquier allemand. Le procès dira si cette histoire, largement entendue en coulisse, est juste.

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