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Saga : Benetton Formula – 1995, le début du déclin

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Le moteur V10 Renault en plus d’être fiable et puissant permettait clairement lors des premiers essais en piste d’espérer se maintenir au sommet. Pourtant Michael Schumacher se plaignait du manque de performances aérodynamique de la machine. La voiture avait perdu ses appuis de l’année précédente et était très difficile à piloter. Vulgairement cette B195 n’était qu’une B194 à l’empattement plus long et grossièrement adapté à la nouvelle réglementation, face à la Williams FW17 plus fine et mieux finie aérodynamiquement. Joan Viladelprat, le nouveau responsable de l’exploitation de l’équipe en replacement de Tom Walkinshaw avait décidé de miser sur la fiabilité et le  duo Schumacher/V10 Renault, plutôt que dans le développement d’un nouveau design, avec le concours de Brawn et Byrne. Un calcul savant, héritage des précédents changements de réglements techniques imposés par la FIA.

Johnny Herbert entra en lice aux côtés de Michael Schumacher contre un salaire de 2,5 millions de dollars. Il remportera deux victoires cette année là et permettra à l’équipe de remporter le titre de champion du monde des constructeurs face à Williams. Le doublé était promis pour le jeune pilote allemand qui confirma, avec 9 victoires, sa précédente saison. Il devenait un grand pilote. Benetton aussi sur la période devenait une grande équipe. Son budget évolua de 25 millions de dollars en 1994 à 52 millions de dollars en 1995. Elle était loin de Ferrari et McLaren, mais se rapprochait de Williams.

Ligier JS39

En plus des succès de Benetton c’est surtout l’épisode Ligier qui sera au centre des préoccupations de Briatore. Accusé d’être une voiture cliente, la monoplace bleue de Magny-Cours était épiée jusqu’en Juillet. Propulsée par un moteur Mugen, subtilisé à Minardi à la dernière minute au point d’avoir un procès qui ne sera résolu que lorsque le manager italien entra dans le capital de l’équipe italienne en 1997. La monoplace ressemblait terriblement à la Benetton. C’était en réalité la même voiture, construite en France et adaptée aux contraintes du moteur japonais. La boite de vitesse, le train arrière, tout comme la coque étaient identique, mais fabriqué dans deux usines différentes. Sans preuve d’un lien technique direct entre Benetton et Ligier (hormis son propriétaire), la Fédération abandonna ses doutes. Côté budget, Ligier avait un budget de 50 millions de dollars et n’en dépensa que trente (dont 10 pour le moteur Mugen). Le bénéfice était alors de 20 millions de dollars dont le dessein sera lui aussi inconnu. Un procès en France concluant en une évasion fiscale. Le rideau tomba assez vite. A l’époque le bruit indiquait qu’une partie du budget de Ligier avait permis à Benetton de se maintenir à la lutte face à Williams. Mais d’autres bruits indiquaient un enrichissement personnel entre le propriétaire (Briatore) et son locataire gérant (Walkinshaw). Le mystère est toujours entier aujourd’hui. Après avoir renouvelé son contrat de fourniture avec Mugen-Honda pour 6 millions de dollars en  Septembre, Tom Walkinshaw compris qu’il ne pouvait rien faire avec Ligier. Le piège de Briatore se resserrait. Tandis qu’il demandait durant l’hiver 95/96 à l’écossais de remplacer les sponsors français de l’équipe par des marques plus européennes, l’italien signa un préaccord avec le brésilien Pedro Diniz pour l’année suivante (apportant 10 millions de dollars de budget).  Tout en renouvelant pour deux ans avec la SEITA (Gauloise) contre un chèque de 10 millions de dollars par an. Lassé, Walkinshaw indiqua en Décembre qu’il laissait la gestion de Ligier. Préférant poursuivre sa propre voie. Le 1er Avril 1996 il quitta définitivement Magny-Cours et racheta 51% d’Arrows Internationale Ltd pour 6 millions de dollars.

Retour en arrière. Septembre 1992, la société d’investissement familiale 21 Investment de la famille Benetton se mit d’accord avec Tom Walkinshaw. L’homme d’affaire écossais avait perdu le concours de Jaguar Sport dans le capital de son entreprise et cherchait un nouveau partenaire. Benetton accepta une prise de participation de 49%  de TWR par échange de participation contre 35% de Benetton Formula Ltd. Trois ans plus tard, isolé par un accord qu’il jugeait inégale, Walkinshaw souhaitait sortir de sa relation délétère avec Flavio Briatore. Luciano Benetton soutenant son compatriote, la séparation était inévitable. Il en coûtera une quinzaine de millions de dollars à l’écossais après plusieurs mois de négociation. Initialement les italiens demandaient 100 millions de dollars, mais le prix a été finalement indexé sur la valeur de l’équipe Benetton Formula.  21 Investment pour remplacer son investissement envers TWR songea une approche auprès de Bugatti SpA qui avait Lotus Group en pépite. Un deal de 57 millions de dollars sera conclu par lettre d’intention, avant que le constructeur malaisien Proton ne proposa 80 millions et remporta la mise. Sans conséquences.  L’accord TWR/Benetton conclu, comme promis quelques mois auparavant, Briatore se retrouve actionnaire de Benetton Formula Ltd en héritant de 35% des parts de Walkinshaw.

L’année 1995 aura été également une année politique. Suite à la difficile saison 1994, Benetton accepta de payer le volant de l’ancien équipier de Schumacher l’année précédente, Jos Vestappen (4 millions de dollars) et de fournir sa boite de vitesse pour une somme modique à l’équipe Simtek-Ford. Cette équipe était le produit dérivé d’un bureau d’étude fondé en 1989 et dont l’actionnaire principal était alors le président de la FIA, Max Mosley. L’équipe ne survivra pas à l’été 1995, mais le geste était un symbole d’apaisement furtif et troublant.

D’autant plus troublant que durant l’été 1995, Michael Schumacher signa son contrat avec la Scuderia Ferrari, sans qu’une véritable bataille n’ait été engagé avec Briatore et Benetton. Payé cette année là grâce au sponsoring de la marque de bière allemande Bitburger, la surenchère était impossible.  Discrètement Frank Williams entra dans le jeu et proposa 13 millions de dollars mais pour la saison 1997. L’équipe anglo-itlaienne était cernée. Tout juste après le Grand Prix du Japon, entre deux verres, tard dans la nuit, Briatore proposa 15 millions de dollars pour 1996 à son double champion du monde. Des paroles de forme. Jean Alesi était déjà signé depuis la fin Août avec Benetton, tandis que Gerhard Berger était déjà dans les plans de Briatore en ce moment là. Le départ de Schumacher a été une profonde tristesse, mais il fallait relancer la machine d’Enstone.

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Saga : Benetton Formula – 1994, l’âge d’or

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Ford l’avait pourtant promis à la signature courant 1992. Le moteur 12 cylindres 3,5L en développement depuis quelques mois tardait à venir renforcer l’équipe. Pire, l’accord entre le constructeur américain et l’équipe avait été écorché par McLaren la saison précédente. L’attraction Ayrton Senna avait été trop forte pour les dirigeants de la marque à l’ovale bleu. Mais cette négligence de Ford envers Benetton força Flavio Briatore à faire face et prévoir l’après. Acceptant la mort dans l’âme la situation, Ford accepta les modalités de Benetton Formula pour 1994. Car en parallèle une véritable opération charme à destination de Renault et ELF, ce construisait gentillement.  Avec le bloc français et le concours de Michael Schumacher,  l’italien estimait que Benetton pouvait rester compétitive face à la concurrence. L’idée fera son chemin et obtient un avis favorable en Octobre 1993.  Renault Sport signa un pré accord avec Benetton Formula pour une fourniture de trois saisons à partir de 1995. Gratuite. Mais il fallait des garanties et la concurrence était nombreuse. Ainsi, Briatore pris une option d’achat de l’équipe Ligier, propulsée par le fameux V10 Renault, afin d’avoir à la fois un plan B et une base pour gagner du temps.  L’offensive sur la marque au losange fît réagir Ford. Un nouveau moteur avait été mis en chantier à Northampton en toute hâte fin 1993. Le V8 Zetec-R. Avec un régime passant de 13,500 à 14,700 tr/min proposant 760cv, soit trente de plus que le HB de l’année précédente. Le chant du cygne pour le duo Ford-Benetton.

Transformant son option d’achat, Briatore pris 85% du capital de Ligier Sport et le contrôle de l’usine de Nevers pour 50 millions de Francs. L’argent avait été prêté par Bernie Ecclestone avec intérêt à court terme, car Luciano Benetton ne souhaitait pas participer à l’aventure. Ce projet de reprise était surtout une reprise du projet initial présenté aux français par Ron Dennis  et McLaren durant l’hiver 1992/1993. McLaren souhaitait à l’époque le moteur V10 Renault pour 1993 afin de garder Ayrton Senna le plus longtemps possible. Un an plus tard Briatore réalisa ce que Dennis n’avait pas réussit à faire, pour préserver l’avenir de l’équipe Benetton.  Olivier Panis signa un contrat similaire à celui qu’avait paraphé Michael Schumacher en Septembre 1991 et le moteur Renault propulsa une monoplace simple évolution de la précédente. Pour un budget de 280 millions de francs, l’équipe bleue n’en dépensera que 100 millions (dont 65 millions de moteur Renault). Le bénéfice était important. Ecclestone ayant été remboursé,  Briatore racheta la marque de chaussures Kickers au groupe Zanier, avant de la revendre plusieurs dizaines de millions de dollars au même groupe Zanier. Les débuts de la diversification pour Briatore. L’argent de Kickers servira à prendre 50% des parts d’une petite société pharmaceutique italienne. La base de la fortune de Briatore était ainsi née.

Autour du moteur Zetec-R, la B194 était une évolution gommant les défauts de la B193. Une machine surtout développée en soufflerie, mais au design similaire. Ross Brawn présentait cette monoplace non pas comme une version B de la précédente mais comme une solution plus évoluée encore. Une évolution dans le détail. En réalité, la B194 était un mix entre la B193 et l’un des deux projets Reynard F1 imaginés par Rory Byrne. Après l’arrivée de John Barnard, l’ingénieur sud-africain avait trouvé refuge chez Reynard. Le petit constructeur anglais qui brillait en F3000 avait de l’ambition pour son avenir. La Formule 1 était la prochaine étape, une première monoplace sera mise en chantier et un accord de fourniture avec Yamaha pour 1992 sera signé. La monoplace ne sortira jamais de la soufflerie et son dessin servira de base aux modèles d’Indycar de Reynard à partir de 1994. En parallèle de ce projet, Byrne développa un autre modèle dont il laissa les dessins à Reynard avant de revenir chez Benetton. Cette monoplace au nez haut et ponton reculé avait été également conçue autour du V12 japonais. L’ironie de l’histoire verra cet ultime design de Byrne pour le constructeur anglais, sous le nom de Pacific PR01 durant la saison 1994, non pas propulsé par un V12, mais adapté pour un V10 Illmor, sans succès toutefois. La réglementation 1994 imposa les ravitaillements en course, forçant Benetton désormais composé de 175 employés d’être ingénieuse et méthodique. L’approche mathématique par ordinateur des Grand Prix sera en grande partie le succès de cette saison. Ainsi qu’une exploitation de l’anti-patinage sur la monoplace de Schumacher qui sera toujours sujet à controverse. Même aujourd’hui, malgré les démentis. 8 victoires et une  triste fin de Grand Prix d’Australie pour Schumacher plus tard, le titre de champion du monde des pilotes est désormais inscrit dans les tablettes de la discipline. La marche avait été franchie. Il fallait confirmer pour la saison suivante.

La joie du premier titre de Schumacher ne sera toutefois qu’une façade. En coulisse, la main mise de Tom Walkinshaw sur l’équipe Benetton devenait trop forte. Ses excès aussi. L’option de l’écossais pour prendre le contrôle de l’équipe inquiétait les italiens. Un plan s’esquissa doucement. Ecarter Walkinshaw du jeu. Luciano Benetton promis les parts de l’écossais à Flavio Briatore. Le salaire de l’italien passa à 800.000 dollars. Briatore céda l’exploitation durant 18 mois de Ligier à Tom Walkinshaw et TWR. Le piège se mettait en place autour de l’aventureux  manager écossais.

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Le jeu autour de Carlos Sainz Jr

Carlos Sainz Jr L’entourage de Carlos Sainz Jr est très actif. L’ambition est de signer avec un constructeur dès 2017.

L’émergence de Max Verstappen chez Red Bull Racing et sa victoire au Grand Prix d’Espagne a été mal perçue dans l’entourage de Carlos Sainz Jr. Les deux hommes ont eu du mal depuis environ une année à se démarquer l’un de l’autre, l’espagnol estiment que la victoire du hollandais, il aurait pu l’avoir également, sur ses terres. Avec des si…

Durant le week-end du GP du Canada, Christian Horner a fermé la porte à Sainz Jr pour Red Bull Racing en 2017. La communication de l’équipe autrichienne utilise la théorie de la comparaison. Impossible de parler de Sainz, sans parler de Kvyat, comme si le premier servirait de caution pour le second. Une ambiance de non reconnaissance qui pousse l’entourage du jeune espagnol à demander de l’aide à son illustre champion, Fernando Alonso. Le double champion du monde a demandé à son agent, Luis Garcia Abad de veiller sur les intérêts du fils de Carlos Sainz. Abad a donné son avis dans divers médias ibériques pour rassurer sur le futur. Puis la rumeur est apparue.

Dans une interview au magazine Auto-Minute, Alain Prost s’est dit « impressionné » par les performances de Sainz. Précisant que la Scuderia Ferrari devrait remplacer Raikkonen par le jeune espagnol. Un leurre, car Prost ambassadeur Renault de son état ne pouvant agir que pour l’intérêt du constructeur français, les médias espagnols dans l’heure ont annoncé que Carlos Sainz Jr pourrait aller chez Renault Sport F1 en 2017.

Un photo montage montrant Sainz Jr publié par Marca, envahi les réseaux sociaux. En parallèle Frederic Vasseur indique que Renault « cherche non pas un champion du monde de 2006, mais celui de 2020. »  Vasseur ont sondé la situation contractuelle de Sainz chez Toro Rosso et plus largement avec Red Bull. Concrètement, le contrat du pilote est renouvelé chaque année avant le 31 juillet, l’option 2017 ne sera activé que par défaut par la marque autrichienne. La fenêtre est ouverte.

Tellement ouverte qu’en parallèle à l’histoire, Abad avait discrètement sondé la Scuderia Ferrari il y a quelques semaines. Sans réponse de la part de Maranello. L’option Renault et l’ombre Ferrari permettront d’obtenir de bonnes conditions pour le jeune Carlos Sainz Jr à partir de 2017.

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La Note du Mardi : Les cycles des carrières des champions du monde

Note du mardiEn marge du Grand Prix du Canada, Fernando Alonso a lâché les raisons de son implication chez McLaren, plutôt que de continuer chez Ferrari.  Nous projetant dans l’histoire d’une longue carrière d’un champion du monde.

« Le changement était une bonne décision, car il est douloureux de terminer une sixième ou septième saison consécutive derrière Red Bull ou Mercedes. De plus, je voulais avoir un bon souvenir de Ferrari et pas que cela reste une douleur. » indique Alonso à Sport Bild.

L’histoire de Fernando Alonso est intéressante, car elle illustre assez bien la carrière des champions du monde. De nos jours, jamais des champions du monde n’ont eu de carrières aussi longues. Jenson Button réalise sa 17ème saison, Alonso sa 15ème, Raikkonen sa 14ème saison, Hamilton sa 10ème et Vettel sa 9ème. Du jamais vu.

Avant, une carrière en trois cycles

Auparavant la carrière d’un champion du monde était résumée à trois volets de carrière : le premier était un début dans une modeste équipe, puis dans une équipe plus compétitive ou il obtient la victoire. La seconde, il change d’équipe et devient champion du monde et entame une période de domination sur le sport. Puis après une saison difficile, il décide changer d’environnement, avant d’arrêter sa carrière.

Certain comme Stewart et Hakkinen ont préféré stopper à la fin du deuxième volet de leur carrière. Un pilote comme Alain Prost, est revenu pour un quatrième acte. Ayrton Senna est le prototype du cycle de carrière avant sa disparition. Nigel Mansell aussi jusqu’en 1990, avant d’entamer aussi un quatrième volet et même un cinquième qui se terminera en 1995.

Mansell, comme Alonso, Button, Raikkonen, avant l’heure

Si Hamilton entame son deuxième volet de carrière seulement et que Vettel débute déjà son troisième volet. Revenons sur la carrière de Nigel Mansell qui présente un modèle pour les champions comme Alonso et Button, voir Raikkonen.

Le champion du monde 1992 a débuté sa carrière chez Lotus (qui n’était un top team que par l’image à l’époque et moins par ses résultats), avant de signer chez Williams en 1985 et devenir un top pilote se battant pour les titres de champions du monde en 1986 et 1987, avant de partir changer d’air en 1989 chez Ferrari et songer à la retraite, avant d’être relancer par Williams en 1991, devenir champion du monde en 1992, continuer sa domination aux USA en 1993, puis revenir sur quelques courses en 1994 et surtout signer chez McLaren en 1995, avant de quitter la scène.

Lorsqu’il quitte Williams fin 1988 pour Ferrari, le changement de réglementation permet de penser que la Scuderia sera une des favorites pour le titre de champion du monde, tandis que l’équipe anglaise devait utiliser le V10 Renault qui  (logiquement) devait avoir des soucis de fiabilité. Malheureusement pour Mansell, l’arrivée d’Alain Prost va réviser ses choix. Il reviendra chez Williams, enfin compétitive et enchaîna en IndyCar chez Newman-Haas en 1993. Puis son retour chez McLaren en 1995 dans une équipe en développement aurait été intéressante si cela avait été accompagné d’un contrat de deux saisons.

Les champions de nos jours

Fernando Alonso a débuté dans une petite équipe (Minardi), puis dans une équipe qui l’a emmené jusqu’au titre de champion du monde (Renault), avant de quitter pour un challenge plus grand (McLaren) qui sera un échec. Revenir chez Renault pour un intérim avant un nouveau challenge (Ferrari), puis quitter la Scuderia pour revenir à Woking (McLaren) afin de réaliser un nouveau challenge. À chaque fois qu’Alonso change d’équipe c’est avec l’ambition de redevenir champion du monde avec cette dernière (McLaren 2007, Renault en 2008, Ferrari de 2010 à 2014, McLaren de nos jours).

Le cas de Jenson Button est intéressant. Eternel jeune prodige débutant en 2000 chez Williams (alors une équipe en progression), puis chez Renault (aussi en progression), avant de continuer chez Bar-Honda (également en progression), il sera champion du monde en 2009 en suivant le fruit de la progression d’une équipe (comme Fernando Alonso avec Renault). Avant de faire le choix d’un nouveau challenge, avec l’ambition de continuer de remporter des courses (avec McLaren). Button ne souhaite pas réellement redevenir champion du monde, mais remporter des courses. Même cas pour Kimi Raikkonen. Passant d’une petite équipe (Sauber), à un top team (McLaren-Mercedes), puis encore plus grand avec Ferrari (alors dominateur depuis 2000) avec qui il deviendra champion du monde en 2007. Mais depuis son retour en 2012, l’unique ambition est de gagner des courses, un nouveau titre est accessoire désormais.

Les ambitions des champions du monde sont assez différentes dans l’évolution de leur carrière. Alonso débute le 5ème cycle de sa carrière, Button la fin de son 3ème et Raikkonen le milieu de son 4ème. Avec à chaque fois, la recherche de la motivation pour continuer de courir et exploiter l’image du champion du monde qu’ils sont.

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GP Monaco 2016 – Paddock Confidences

Monaco GPRed Bull – Renault et Tag Heuer
La victoire de Barcelone a été le déclencheur. Renault et Red Bull Racing ont prolongé l’aventure pour 2017. L’accord se renouvellera chaque année et le moteur sera badgé Tag Heuer. Facture pour l’an prochain estimé à 27 millions d’euros (en appliquant la réduction indiqué par les constructeurs et la FIA).

Le coup du sirocco
Sauber et Force India ont rédigé une lettre envoyé à la FOM et la FIA et souhaite que le document soit publié par les destinataires. Problème : la lettre est critique envers leurs décisions, donc si la lettre doit être publiée, elle doit l’être par les deux équipes. Un souci de communication illustrant les difficultés des deux teams.

Des GP sans bulles
La marque de champagne Mumm a indiqué pourquoi elle a décidé de devenir partenaire de la Formule E au détriment de la Formule 1. La proposition de renouvellement de contrat est arrivée tardivement, Mumm y a répondu, mais le retour a été très tardif. Ainsi la marque de champagne a pris la décision en quelques jours de négocier avec la Formule E.

Sauber et les procès
L’équipe suisse est sous le joug de plusieurs instructions juridiques. La première concernant Adrian Sutil contre un dédommagement de 6 millions d’euros et surtout la société America Movil (Telmex) qui réclame son avance de 4,8 millions d’euros qui a été transmise pour permettre de garantir le volant 2015 d’Esteban Guitierez. Il existerait aussi des dettes envers Ferrari, sans qu’elle soit confirmées.

Lauda et Mercedes
Actionnaire minoritaire (10%) de Mercedes AMG F1, Niki Lauda dispose également d’un contrat avec la marque allemande concernant le management expirant en 2017. Il ne sera pas renouvelé. Mercedes-Benz préférant un poste de conseils et ambassadeur pour l’avenir. Lauda servira surtout de médiateur envers Bernie Ecclestone et pour les prochaines négociations des Accords Concorde.

Rosberg et le détail
Les rumeurs Rosberg-Ferrari ont eu l’effet d’une bombe sur Toto Wolff et le board de Daimler. Les premières discussions ont eu lieu en marge du GP de Monaco pour prolonger l’aventure. Un détail important, durant l’hiver dernier, Wolff avait indiqué qu’il ne discuterait pas de contrat avec Rosberg avant Juillet 2016. Il y a eu comme une accélération du calendrier…

 

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GP Espagne 2016 – Paddock Confidences

Uspain2016ne année sabbatique pour Hamilton en 2017 ?
Aucune pitié pour Lewis Hamilton à Barcelone. Après un début de saison compliqué, une rumeur largement répandue indique que le triple champion du monde prendra une année sabbatique en 2017. Une rumeur largement entretenue par la presse populaire allemande, montrant régulièrement des photos du pilote anglais entrain de faire la fête.

Vers un ajustement de la puissance moteur par la FIA
Fabrice LOM, responsable technique de la FIA a indiqué que la différence entre le meilleur moteur et le plus faible représente sur la piste de Barcelone un écart de 3 dixièmes de secondes. Côté Red Bull, Christian Horner très provocateur a trouvé la solution pour permettre à tout le monde d’avoir la même puissance : avoir chacun un moteur Mercedes-Benz gratuitement ! Il est indiqué que le moteur Ferrari de la Toro Rosso est le moins puissant du plateau et que le Mercedes-Benz est le plus puissant. L’écart étant de plus de 50cv.

L’avenir de Ricciardo
Le pilote australien trouve un malin plaisir à contre-dire ses patrons. Alors qu’Helmut Marko et Christian Horner avait indiqué au GP de Russie que le pilote australien allait rester en 2017 chez RBR, ce dernier précise que rien n’est encore décidé le concernant. Il est indiqué que la principale inquiétude réside sur le moteur Renault/Tag Heuer de 2017 que disposera la prochaine RB13.

Ron Dennis, l’oracle noir
Observateur averti du paddock et pessimiste, Ron Dennis estime qu’une ou deux équipes ne termineront pas la saison 2016. Comme en 2014,  lorsque Caterham et Marussia était en difficultés, avant que la seconde ne trouve une solution in extremis. Sauber et Force India ne sont pas dans une situation idéale il est vrai.

Comparaison entre James Hunt et Lewis Hamilton
Juste après la course de Russie, Lewis Hamilton a fait le voyage jusqu’à Miami pour faire la fête et faire le foufou. Un comportement qui étonne le paddock et qui permette à John Watson de faire des analogies avec James Hunt : « James à remporté le titre en 1976, puis en 1977 et 1978 il a été l’ombre du champion qu’il était. Il était une célébrité. Il était plus intéressé par les distractions que par son travail de pilote. Il est facile de croire que votre vie sociale n’a pas d’impact sur votre vie professionnelle et sur vos performances. Mais c’est subliminale. Une goutte d’eau s’ajoutant à une autre goutte d’eau. »

Kimi vs Mansell vs Ferrari
Mauricio Arrivabene : « L’âge n’a pas d’importance, le courage l’est. Je rappel que Nigel Mansell avait trois ans de plus que Kimi lorsqu’il est devenu champion du monde en 1992. » le plan A de Ferrari est de prolonger d’une saison le contrat du pilote finlandais. Faute d’alternatives séduisantes sur le marché aujourd’hui.

 

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La brève histoire de Benetton et Ford en 1998

alexander_wurz__australia_1998Depuis maintenant 16 ans, Renault est présent directement ou indirectement dans les murs de l’usine d’Enstone. Un épisode a faillit tout faire basculer pourtant. Symbole d’une lutte interne et d’influences. Retour en arrière. En 1998. La brève histoire de Benetton et Ford.

Septembre 1997, Flavio Briatore quitte ses fonctions et David Richards le remplace quelques jours plus tard. L’anglais, propriétaire de la société d’ingénierie Prodrive arrive seul aux commandes d’un navire à la dérive sportif et politique. Mis en vente pendant quelques mois, Benetton Formula ne trouva pas preneur, forçant alors la famille Benetton à trouver une solution radicale. La mission de Richards est de faire un audit et d’ensuite débuter les démarches aboutissants à un nouvel avenir.

Dès son arrivée, l’anglais découvre que Benetton Formula que le sponsoring principal de Mild Seven expire fin 1998, mais le plus important était qu’il n’y avait pas de moteur !

Dans le tourbillon du coup d’état chez Benetton, Flavio Briatore avait principalement utilisé la Scuderia Minardi comme base arrière politique. L’italien avait acheté une option du moteur Mecachrome pour l’usine de Fazena en 1998 (avec l’espoir de vendre l’équipe italienne à British American Tobacco) et revend son option à Benetton qui hérite ainsi du moteur Mecachrome (ex Renault RS9).

David Richards perturbé par les premières semaines de sa présidence, tarde à réaliser son audit et la famille Benetton s’impatiente. L’équipe signe au dernier moment un contrat de fourniture pneumatique avec Bridgestone et Richards pointe du doigt le problème : il faut un moteur provenant d’un constructeur.

Dès le Grand Prix de San Marin 1998, David Richards dîne avec Martin Whitacker,  directeur de Ford Motorsport. L’anglais glisse à son interlocuteur que Benetton n’a qu’un contrat pour 1998  et 1999, sans exclusivité, avec Mecachrome et qu’il souhaite un vrai partenariat moteur avec un grand constructeur. Whitacker prend note. La situation de Ford est opaque. Son implication dans l’équipe Stewart a été augmentée, mais les résultats tardent. Richards souhaite un moteur pour l’an 2000, voir 1999 si possible. L’idée sur le fond n’est pas rejetée par Ford. Toutefois la rumeur d’une vente de Cosworth à Audi s’annonce dans la presse. En coulisse, Mecachrome discute avec BAR et Sauber.

Juste avant la course de Monaco, Renault annonce que Flavio Briatore allait s’occuper de la vente des moteurs Mecachrome (via Supertec), Giancarlo Fisichella (pilote managé par Briatore) termine sur le podium de la course. En coulisse, David Richards est ravit. Il a signé les accords Concorde jusqu’en 2008 assurant l’avenir de l’équipe Benetton et les performances des B198 permettent de penser qu’il peut conclure un accord avec Ford.

En Juin, tout s’accélère.  Richards pense fermement qu’il faut que Benetton change de moteur. Estimant que Renault ne reviendra pas en 2000 ou 2001, parce que la marque française a signé un contrat de 5 ans avec Flavio Briatore. Par contre, la rumeur de vente de Cosworth l’ennuie. La société Vickers, véritable propriétaire du manufacturier moteur, souhaite vendre. Richards  demande à Martin Whitaker plus d’informations, concernant l’implication de Ford en Formule 1. Un délai est demandé. Dans la presse, Honda Motor Compagny annonce son retour pour 1999 avec un accord avec la marque de tabac Mild Seven (Japan Tobacco) aurait été signé. Le financement de Benetton Formula pour le futur est menacé. Fin juin, BAR annonce un contrat de deux saisons avec Mecachrome-Supertec.

Au début du mois de Juillet, les rumeurs de l’avenir sur Ford s’enflamment. Le constructeur américain souhaite s’impliquer plus en Formule 1. Un projet de rachat de la famille Benetton de 50% de Cosworth Racing avec Ford, en échange d’un partage de Benetton Formula se dessine. Ce n’est qu’une rumeur. En marge du Grand Prix de France, Mecachrome annonce un nouveau moteur pour 1999 et 2000 et une nouvelle génération pour 2001. Quelques jours plus tard, Flavio Briatore s’entretien avec Tom Walkinshaw concernant la rumeur que TWR souhaite racheter l’activité F1 de Cosworth. L’écossais dément, précisant qu’il souhaite toutefois changer de moteur pour 1999 et demande des informations sur le futur moteur Supertec.

Vendredi 10 Juillet 1998, David Richards arrive chez Mecachrome dans le paddock de Silverstone. Une heure plus tard, l’annonce tombe : Benetton disposera d’un moteur Supertec-Mecachrome pour 1999 et 2000. 5 jours plus tard, Ford reprenait l’activité moteur F1 et électronique Pi Research. Un mois plus tard, la division d’ingénierie Cosworth est cédée à VW/Audi.  L’histoire n’est pas terminée pour autant. L’idée en 2000 de fournir Stewart et Benetton séduit fortement Ford. Les discussions avec David Richards sont toujours actives. Mais l’homme est isolé. En substance, Benetton souhaite une fourniture moteur pour 2000, tandis que Ford souhaite une participation dans l’équipe italienne.

Jouant à quitte ou double, Richard indique à la famille Benetton qu’il partira de l’usine d’Enstone dans le cas ou un accord avec Ford n’est pas conclu. Quelques jours plus tard David Richards quitte Benetton Formula à peine une saison après avoir remplacé Flavio Briatore. Il est remplacé par Rocco Benetton.

En Décembre, Ford Motor Compagny annonce avoir prolongé l’aventure Stewart GP jusqu’en 2001. Juste avant, par l’entremise de Flavio Briatore, le manufacturier tabac japonais, Mild Seven prolonge jusqu’en 2000 contre 35 millions de dollars par année, son sponsoring avec Benetton Formula. Déjà en coulisse, l’ombre de Briatore et Renault se profile…

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Les paradis fiscaux et la F1 (et le sport)

Le scandale « Panama Paper » a relevé que le contrat de Nico Rosberg avec Mercedes AMG F1 a été conclu avec une entreprise nommée Ambitious Group Limited, domiciliée aux Iles Vierges Britannique, elle-même détendue par deux autres sociétés dont le siège est aux îles Jersey et administrée par le cabinet d’avocat à la base du scandale : Mossack Fonseca.

Les documents n’indiquent toutefois pas que l’argent ait transité par cette société. Les deux parties se fermant derrière l’argument de l’affaire privée.  Quoi qu’il en soit la pratique est courante en Formule 1 et il ne faut pas s’en étonner.

Dès les années 70, Team Lotus passait par une société aux îles Jersey pour les contrats de ses pilotes. Le père de Lewis Hamilton dispose d’une société dans les îles Vierge ou il touchait diverses commissions et contrats. Plus loin de nous, Renault F1 Team passait par une obscure société, nommée FFBB Ltd, elle aussi basée sur les accueillantes îles Vierges britannique pour rémunérer ses pit-girls et hospitalité de son motor home entre autre. Sans que cela soit répressible à l’époque. Même le contrat de Fernando Alonso est passé par cette société FFBB pour être transférer ensuite à Renault F1 quelques heures plus tard.

La pratique d’une société intermédiaire pour négocier un contrat est assez courante dans le milieu sportif. Le pilote est une entité personnelle et il substitue le plus souvent ses droits à une entité morale (entreprise donc), pour gérer ses affaires. Ainsi, Ambitious Group Limited a très bien pu encaisser seulement une commission sur le contrat de Nico Rosberg et non l’intégralité du salaire du pilote allemand. Là encore, la pratique est commune dans le milieu du sport (surtout dans le milieu du Football par exemple ou les exemples sont nombreux).

Notons que Bernie Ecclestone, avait transférer quasi l’intégralité de ses droits à son ex femmes et ses deux filles via la société Bambino Trust (basée à Jersey) à la fin des années 90, afin de ne pas payer les impôts britanniques. Sa femme d’origine slovène pouvant elle s’y soustraire, malgré sa fortune. Il ne dispose aujourd’hui que de 5% de Delta Topco.

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Mercedes et la perception de l’image de marque

Dieter ZetscheLe PDG de Daimler, Dieter Zetsche a revendiqué au journal El Confidential un lien entre les performances en pistes des Mercedes AMG F1 de Lewis Hamilton et Nico Rosberg et l’augmentation de 20% de la production du constructeur depuis 2014.

A l’époque des victoires de Renault en Formule 1 il y a 20 ans, le marketing disait : « la victoire le dimanche et des voitures vendues le lundi. » Mais dans l’absolu il était difficile d’établir un lien. D’ailleurs Renault a eu une grave crise en 1996 (chute des ventes en Europe malgré les belles performances des Clio et Megane), qui l’a forcé de quitter le paddock en fin d’année suivante. De la même façon, Ferrari n’a jamais vendu autant de voiture que depuis qu’elle ne remporte pas de titre (le dernier en 2008). Paradoxe.

En réalité, la Formule 1 est un vecteur d’image. Les victoires de Mercedes sur les circuits depuis 2014 rendent la marque omniprésente par rapport à un univers envahi de logo. Mais si sa gamme (surtout les Classe A) n’était pas aussi attractive, il est à douter que les ventes augmentent. La F1 permet à Mercedes de redevenir la marque premium allemande, devant Audi et BMW, uniquement en s’imposant dans le domaine médiatique.

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Note du Mardi : Le prétexte marketing pour éviter un partenariat technique

Note du mardiL’histoire de la Formule 1 nous démontre que lorsqu’une première intention n’est pas validée, plus tard lors de sa conclusion cela n’en fait pas une démarche pertinente. Pire, il est aussi possible que rien ne soit signé à terme pour des histoires marketing. Toto Wolff a indiqué qu’équiper Red Bull Racing d’un moteur Mercedes-Benz avait de la pertinence au niveau marketing, mais pas réellement sportivement. Depuis 2009, le constructeur et l’équipe autrichienne flirtent sans jamais conclure leur histoire.

Par le passé, Jackie Stewart a été de nombreuses fois approchées par Ferrari, en vain.  Honda devait signer un accord avec Team Lotus au milieu des années 60. En vain également. Michael Schumacher a été approché plusieurs fois par McLaren Mercedes sans conclure un accord. Ayrton Senna a été loin avec Ferrari à plusieurs reprises, sans rien parapher. McLaren avec Renault n’ont jamais réussit à s’entendre dans les années 90. Comme Prost GP avec Renault d’ailleurs. Il existe de nombreuses histoires de ce genre.

Toutefois, l’affaire Prost GP/ Renault est finalement assez similaire à celle de Red Bull/Mercedes. C’est une histoire marketing qui mélange l’intérêt sportif.

L’histoire incomplète Prost – Renault

Dès les années 80, l’idée d’une équipe Prost de Formule 1 commençait à germer dans l’esprit d’Alain Prost. Il était naturel pour le quadruple champion du monde français de s’associer avec le constructeur français de la Formule 1. Renault. De plus, le champion avait été pilote de l’équipe Renault dans les années 80. 1989, 1992 ont été des occasions manquées. Toujours par la faute du constructeur au losange qui redoutait que l’image d’Alain Prost occulte sa propre image. Que ce soit les voitures de Prost qui gagnaient et non le moteur Renault qui la propulserait. Derrière cette idée, longtemps la marque tricolore s’est réfugiée en refusant à Alain Prost de lui fournir ses moteurs.

Le veto historique 

En 2009, Red Bull souhaitait disposer d’un moteur compétitif pour 2010. Le V8 Renault manquait de performances par rapport au moteur Mercedes. La marque à l’étoile est démarchée, l’accord est proche, mais Ross Brawn qui venait de vendre son équipe au groupe Daimler a imposé son veto. Plus tard, c’est Ron Dennis qui déposa son veto. Nous étions en 2011. Aujourd’hui,  Toto Wolff après avoir dit non, s’est rendu compte du dégât d’image que cela provoque pour la firme de Stuttgart. Le discours est désormais « que la porte est ouverte », mais elle ne l’a jamais véritablement été. C’est une position de communication. Maintenant que Mercedes AMG F1 est une équipe qui gagne, le constructeur ne veut pas propulser une rivale directe pour un titre mondial qui a nécessité près d’un milliard d’investissement depuis 2010.

Ainsi, si séduisant étant l’image de Red Bull, l’histoire avec Mercedes ressemblera furieusement à l’histoire d’Alain Prost avec Renault. Une éternelle valse avec changement de partenaires.

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