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Il y a 10 ans sur TWF1 – Les Teams Bis en F1, l’histoire

Logo_TWF1_FB.jpgL’annonce avait eu l’effet d’un soulagement pour beaucoup de personnes dans le Paddock:
Minardi s’est fait racheter par RedBull pour 35 millions de dollars.
L’équipe au taureau rouge en fera son équipe bis, pour faire courir ses jeunes pilotes. Quelques jours plus tôt, Mclaren annonçait également l’arrivée d’ici 2007 d’une équipe bis sponsorisée par une entreprise japonaise. Les équipes F1 ont toujours eu des équipes bis. Les raisons sont autant économiques que sportives. Histoire.

Les constructeurs de moteur, fournissant plusieurs équipes en F1, cela fait très longtemps que la pratique existe. Cela sert souvent à motiver l’équipe principale soutenue par le constructeur. Mais lorsqu’une équipe achète une autre équipe, c’est plus rare. Souvent un Top Team fournit du matériel en exclusivité à une autre équipe. Cette pratique est née au début des années 90 quand Williams et Mclaren dominaient la discipline. La première en aidant Ligier et la seconde en aidant Tyrrell et Arrows/Footwork. Par le passé, la Scuderia Ferrari avait également fournit l’électronique du moteur Motori Moderi équipant Minardi en 1987. Mais cela n’a rien à voir avec le marché des pièces détachées des années 90.

L’histoire commença avec Ligier. Le team français était équipé du moteur Renault et McLaren afin de remplacer son moteur Honda voulait racheter à tout prix l’équipe bleue banc rouge. Guy Ligier, ainsi que le propriétaire de l’époque Cyril de Rouvre,  étaient intéressé par le projet de Ron Dennis. On lui proposait un moteur Ford avec une électronique spécifique performante (via TAG Electronics), des suspensions actives et une boite semi-automatique au volant, ainsi que les plans de la Mclaren de 1992 dans la corbeille de mariage. Ligier hésita d’autant plus que Williams, téléguidé par Renault, lui fournissait depuis quelques mois sa boite semi-automatique. L’affaire Mclaren/Ligier capota à cause finalement de ELF qui ne voulait pas que le moteur français dans une monoplace de l’usine de Woking ne soit sponsorisée par Shell.

Finalement McLaren utilisa le moteur V8 Ford avec l’électronique spécifique en 1993 et trouva en Arrows/Footwork un partenaire idéal, lui fournissant suspension active en 1993 et moteur/boite de vitesses en 1994. De son coté Ligier fut seulement équipé de la boite Williams pour 1993 et 1994.

Mais la 3ème équipe du plateau, Benetton, trouva l’idée des pièces détachées géniale, car elle n’avait pas les mêmes ressources financières que ses rivales et se mit en tête de vendre d’abord sa boite de vitesses à l’équipe Larousse en 1994. Mais Briatore avait eu une autre idée géniale pour l’avenir. Son raisonnement était simple : Etant donné que son équipe était dans le top trois des constructeurs, mais qu’il n’avait pas un budget aussi important pour battre Williams et McLaren, il lui fallait créer une équipe bis. Le coup de poker.

Le projet de 1993 Baron Rampante oublié. C’est à la fin de la saison 1993 que Flavio Briatore acheta Ligier pour 50MF contre 85% des actions de l’équipe. Dans la corbeille, le moteur Renault parti chez Benetton pour 1995. Dans les faits, ce rachat est une accélération du contrat signé entre les français et l’italien en octobre 1993. Mais Briatore poussa la logique à l’extrème pour Ligier, apportant les plans de la B194 Benetton adapté aux réglements 1995 à Magny-Cours. Signant le moteur V10 Mugen Honda, alors que tout le monde s’attendait à voir le moteur officiel V8 Ford. Sur le papier c’est une belle opération. En coulisse, l’équipe française a été bradée. Disposant d’un budget de 280 millions de F en 1994, elle bénéficiait toujours du soutien de 250 millions de F en 1995, soit autant d’argent que McLaren et Ferrari à l’époque.

En parallèle, Benetton disposait d’un budget de 25 millions de dollars en 1995 et 50 millions de dollars en 1995. L’affaire du team Bis a été pour le team anglo-Italien une aubaine financière. En licenciant 30 personnes en 1995, puis ne dépensant que 250MF sur 2 ans en frais divers pour l’équipe française, près de 55 millions de dollars avait été détourné au profit de Benetton à l’époque (une enquête pour fraude avait été mis en place jusqu’en 1997). De plus après avoir été pillé par les Anglais et menacé de délocaliser ses locaux en Angleterre, l’équipe fut vendue à Alain Prost pour 20 millions de dollars en 1996. Belle plus value.

Briatore acheta l’année suivante Minardi, pour en faire l’équipe Bis de Benetton et tester de jeunes pilotes qu’il avait sous contrat. L’affaire capota quelques mois plus tard.
Donc Minardi, va devenir le Team Redbull bis et sera ce que Ligier a été pour Benetton, un laboratoire d’idées et un test machine géante. En espérant qu’elle ne devienne pas une machine à détournement de fonds…

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Note du Mardi – L’histoire de la clause des 3 GP de sursis

Note du mardiPour les personnes suivant le marché des transferts des pilotes de Formule 1, une formule revient régulièrement dans la bouche des teams managers : Le sursis des trois courses avec l’espoir d’un bon résultat avant la prise d’une décision concernant l’avenir d’un pilote. Avant sa prolongation en 2016 pour le compte de Ferrari, Kimi Raikkonen a été le dernier pilote à avoir subit médiatiquement cette sentence. Mais, le principe des 3 courses est né il y a 34 ans. Histoire.

D’une opération médiatique à une opération sportive

Le 14 Septembre 1981, Ron Dennis au nom de McLaren contacte  un pilote en retraite depuis la fin de la saison 1979. Ayant quitté la discipline sans regret en pleine qualification du Grand Prix du Canada 1979. Niki Lauda avait commenté la course autrichienne, puis celle d’Italie pour la télévision. L’invitation à piloter à Donington la McLaren MP4 était trop séduisante pour le double champion du monde autrichien d’alors. Il accepta.

Secrètement Ron Dennis souhaitait faire revenir Lauda en Formule 1. Le châssis carbone de la MP4 faisait beaucoup d’émule dans le paddock et beaucoup considérait encore comme dangereux le choix du composite pour la conception du châssis. L’embauche de Lauda, symbole du pilote prudent et ayant subit un accident en 1976 qui lui avait ravagé une partie du visage, était pertinent pour asseoir le choix technique. L’ambition de l’anglais était sans limite, bien aidé par le concours de la marque Marlboro.

Suite à l’essai de Donington, Lauda entra en discussion avec les dirigeants de Marlboro pour obtenir un volant pour la saison 1982. Ayant en tête ses négociations houleuses (4 mois) avec Bernie Ecclestone et Brabham durant l’hiver 1978/1979 (qui avait été résolu par une extension du budget par le sponsor Parmalat lors d’une ultime réunion), l’autrichien discuta directement avec le sponsor principal de McLaren. Il demanda 3 millions de dollars. Le cœur des dirigeants américains se leva et les yeux regardèrent le ciel. Pourquoi payer un pilote en retraite depuis deux saisons une telle somme ? Lauda, lui,  savait qu’il pouvait faire de belles choses avec cette monoplace et ce team. Viser un troisième titre.

La clause née d’un compromis, mais…

Un compromis sera trouvé. Le premier du genre. L’accord était simple : Lauda acceptait de courir gratuitement trois courses. Si au bout des trois courses les résultats étaient satisfaisant, son contrat serait accepté. Sinon le tarif serait celui proposé par le duo McLaren-Marlboro. Lauda remporta la troisième course du championnat à Long Beach. La semaine suivante, un contrat pour 1982 et 1983 lui a été proposé à l’autrichien. Le salaire était de 4 millions de dollars.

Depuis lors la méthode est la même et largement utilisé par l’ensemble des équipes par la suite depuis plus de trente ans. Toutefois elle a un revers.

Lorsque Niki Lauda a sût que c’était Ron Dennis qui avait soufflé à Marlboro l’idée des trois Grand Prix la confiance n’avait jamais été présente. L’anglais avait insisté durant des mois pour faire revenir le champion autrichien, mais doutait de son potentiel. La saison 1984 sera une sorte de remake de la saison 1977 de Lauda avec Ferrari. Une vengeance sur l’histoire couronnée par un troisième titre de champion du monde. Le dernier. Toutefois, lorsqu’en 1984, Ron Dennis demanda à son pilote d’être plus aimable, l’autrichien répondait : « Cela n’est pas inclut dans mon contrat. » La fin de leur collaboration était alors proche. Elle se terminera fin 1985.

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Note du Mardi – La méthode McLaren pour évincer un pilote

Note du mardiL’aventure entre Jenson Button et McLaren serait sur le point de se terminer dans les prochains mois, selon toute vraisemblance. Une situation qui semble entendu. La méthode de Ron Dennis pour se séparer d’un pilote est la même depuis trente ans.

Lorsque Jenson Button prolonge son contrat avec McLaren l’an dernier pour 2015 et 2016, les négociations ont été longues et rugueuses. Tandis que le pilote souhaitait un maintien de son salaire d’alors autour de 16 millions d’euros, Ron Dennis imposa une réduction à 10 millions et un contrat disposant d’une option 2016 à la discrétion de l’équipe de Woking (avec un salaire revu à la hausse autour de 17 millions d’euros). En bref, c’est Ron Dennis qui décidera si le champion du monde 2009 continuera l’aventure avec McLaren en 2016. C’est pour cela que des rumeurs autour de Button sont aussi variables qu’intéressantes. Des approches plus ou moins informel pour le moment.

Retour vers le futur

Lorsque McLaren ne souhaite plus le concours d’un pilote, elle baisse son salaire, pour ensuite le remercier. Le premier à avoir été victime de cette politique a été Niki Lauda. Payé 4 millions de dollars en 1984, le triple champion du monde autrichien souhaitait profiter de son nouveau titre pour demander une augmentation d’un million de dollars. En retour il obtiendra une offre de 2,5 millions de dollars, qu’il accepta finalement par dépit. Keke Rosberg avait signé un contrat de deux ans avec McLaren. Payé environ 1 million de dollars, il en demandera le double pour 1987 et c’est vu en retour présenté une offre de 500.000 dollars avec prime. Une humiliation pour le champion du monde 1982 qui quitta la Formule 1.

Même histoire lorsque Mika Hakkinen souhaita prolonger son contrat en 2002. Payé alors 10 millions de dollars en demanda le double à un Ron Dennis qui lui en proposait alors que 3 millions de dollars et des primes de résultats. Keke Rosberg le conseiller d’Hakkinen lui souffla alors qu’il ne fallait pas insister. Souvenir de 1986/1987. Plus tard, David Coulthard avait vu son salaire passer de 8 millions de dollars à 4 millions en 2004, alors qu’il demandait 15 millions (fort d’une offre de Ferrari à l’époque).  Enfin il était entendu que Juan Pablo Montoya, alors payé 16 millions d’euros en 2006 par McLaren, n’allait pas être augmenté pour 2007, mais une offre à la prime était dans les tiroirs de Woking.

Méconnue est aussi l’histoire de l’option 2007 de Kimi Raikkonen. En Avril 2006 le pilote finlandais hésite entre prolonger l’aventure chez McLaren, signé chez Renault ou allez chez Ferrari. L’option 2007 devait être activé par Ron Dennis en Mai. Comme depuis 2002, le salaire devait être majoré de 8 millions de dollars et culminé à l’époque à 48 millions de dollars. Le manager anglais souhaitait un salaire de 32 millions de dollars. Raikkonen signa chez Ferrari.

L’histoire nous montre que McLaren avant de se séparer de ses pilotes applique la politique de la baisse de salaire la saison avant la rupture, officiellement pour démontrer que le pilote est motivé non pas par le confort de l’argent, mais par le sport. En réalité c’est un scénario de sorti par palier. Jenson Button ayant accepté la baisse de son salaire est ainsi proche de la porte de sortie.

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McLaren 1998-2001, le rève déçu de Ron Dennis

présentation MP4-12 1997Février 1997,  un vent de nouveauté souffla sur la rigide façade de l’usine de Woking. L’alliance McLaren-Mercedes-Benz lançait l’arme de sa troisième saison, la MP4-12,  sous le son des Spices Girls et Jamiroquaï. Ron Dennis, après son classique discours fleuve est un peu gauche aux côtés des pops stars, mais l’homme semble satisfait. Cette saison sera celle du retour au plus haut niveau de son équipe.  Quatre ans après la dernière victoire d’Ayrton Senna au Grand Prix d’Australie. Dans l’ombre le plan de Woking semblait clair : Dominer la Formule 1 et se donner les moyens d’y parvenir par l’innovation.

L’histoire de McLaren est surtout associé à sa deuxième naissance. Celle de 1981, où sous l’impulsion de John Barnard le châssis carbone monocoque a été la révolution technique que la Formule 1 attendait depuis le châssis monocoque en 1962. Toutefois, depuis le début des années 90, Mclaren n’était plus la locomotive de l’innovation. Elle n’était qu’une équipe suivant la technologie.  Elle ne s’était lancée dans la boite semi-automatique (pneumatique dans un premier temps, avant de revenir à l’hydraulique) quatre ans après Ferrari et une année après Williams. Idem pour la suspension active seulement disponible en 1993. Elle n’avait jamais été véritablement considérée par les ingénieurs de Woking à la fin des années 80, au contraire de Williams. Williams, l’ennemie intime.

Techniquement Williams Engineering a toujours appliqué les recettes gagnantes, avec une dose de rigueur caractéristique puis surtout une réactivité devenue la marque de fabrique de son directeur technique : Patrick Head. Une année après le succès de l’effet de sol via la Lotus 79, la Williams FW07 était son équivalente, plus rigide et sérieuse. Elle sera un succès. La FW09 de 1983 introduisait une touche de carbone dans son châssis, avant de maîtriser la conception totale pour 1985 avec la FW10. Développant un concept de suspension active dès 1987, elle mettra aussi en chantier sa nouvelle boite semi-automatique dès 1990. Une saison après Ferrari. De suiveur technique Williams devenait l’équipe à suivre. Surtout grâce à un homme qui dès 1990 avait permis de réaliser ce virage: Adrian Newey.

Fin 1996, Newey était convoité. Refusant des offres de la Scuderia Ferrari depuis plusieurs saisons, l’ingénieur anglais avait permis à Williams de vaincre de 1992 à 1997 avec des monoplaces à chaque fois innovantes et ayant une saison d’avance sur l’ensemble du plateau. La cible de Ron Dennis pour assouvir ses ambitions de domination était toute trouvée. Pour le manager anglais : « Une équipe n’est rien sans un bon organisateur et un bon ingénieur. » Estimant qu’il était le meilleur team manager de la Formule 1, il lui manquait le meilleur ingénieur de sa génération pour retrouver le sommet. Un contrat de 5 ans d’une valeur totale de 15 millions de dollars sera signé par Newey quelques mois plus tard.

Dans la foulée de l’épopée Williams, Ron Dennis imagina un plan sur une durée de cinq saisons, avec pour ambition de devenir l’équipe la plus titrée de la Formule 1 devant Ferrari. Comme Lotus l’avait été en son temps. Une innovation par année pour devenir la référence.

1997, la MP4-12 la répétition

A l’image de la FW14 de 1991 qui avait lancée le nouveau moteur Renault RS4 et la boite de vitesse semi-automatique, ainsi qu’une aérodynamique novatrice, la MP4-12  copia cette stratégie  avec un moteur Mercedes-Benz compact, puissant (775 cv) mais encore peu fiable. Ainsi que des freins directionnels, alias Brake Steer, testé durant toute la saison. Trois victoires en 1997 ont été une mince récompense pour McLaren. D’autant que la course du Grand Prix du Luxembourg sur le circuit du Nurburgring cette année-là, marquée par le double abandon de David Coulthard et Mika Hakkinen, était en réalité une répétition de ce qu’allait devenir la saison 1998.

Le soleil baignait le circuit allemand, loué par le duché du Luxembourg pour l’occasion. Après avoir été discret mais bien placé durant la journée du vendredi, les qualifications ont dévoilé une véritable démonstration de la MP4-12 de Mika Hakkinen. Le finlandais inscrivait la première pôle position de sa carrière et McLaren la première depuis 1993.  Le temps 1’16’’602. David Coulthard était sur la troisième ligne.

Le lendemain, une fois les feux verts libérant les monoplaces, David Coulthard bondissait de sa 6ème position pour prendre l’aspiration de son équipier au premier virage, devançant Jacques Villeneuve. Le duo McLaren va s’envoler en tête durant une large partie du Grand Prix.

Au 34ème tour, Hakkinen qui avait laissé la tête à son équipier écossais durant trois tours, reprend le commandement après le ravitaillement de ce dernier. Le finlandais avait 12 secondes d’avance sur Coulthard et 16 sur Villeneuve. La domination était nette et le comportement de la monoplace grise  fabuleux. A peine 10 tours plus tard, une double défaillance marqua la fin de la démonstration. Au 43ème tour, le moteur de Coulthard souffla un nuage de fumée, tandis qu’Hakkinen dans le même tour subissait les mêmes défaillances. L’abandon était amer pour les pilotes, mais l’espoir d’une saison 1998 était alors visible dans le regard de Ron Dennis. Le retour de la fierté semblait alors visible dans le garage McLaren.

1998, la MP4-13 la première pierre

Février 1998, l’usine de Woking était mystérieuse. Sa MP4-13 tournait peu, mais explosait les temps de ses adversaires tournant déjà depuis de longues semaines. La future arme de McLaren allait être la FW14B de Ron Dennis. L’arme d’une nouvelle ère.

Fiabilisé, le moteur Mercedes-Benz était le plus compact du plateau. Le plus puissant aussi (780/800cv). L’ensemble des systèmes avaient été largement fiabilisé et Adrian Newey a apporté sa petite touche au design de la machine, par des détails. Son innovation majeure : Les freins directionnels. Un système qui sera interdit en début de saison 1998, sous l’impulsion de Ferrari et Arrows. Sans gravité pour la suite.  La machine était lancée.

Mclaren_98_01L’année 1998 restera pour McLaren celle de la mise en place de ses prochaines innovations. Elle y testera son système d’échappements à trois voies, sa boite à double embrayage et un système de récupération d’énergie cinétique dans le plus grand secret. Chacune de ses innovations devant permettre d’établir à la fois un nouveau standard, mais également une avance pour l’usine.

1999, la MP4-14 la radicale

En effet, si la MP4-13 était une copie fiabilisé par le détails de la MP4-12. La MP4-14 était l’interprétation d’Adrian Newey du concept de la « 13 ». Une machine radicale. Puissante, rapide, difficile à piloter, mais peu fiable, elle fera reculer les avancées en fiabilité de la saison précédente de deux saisons. Finalement, Woking se retrouvait au niveau de 1997 et perdit le titre de champion du monde des constructeurs face à Ferrari. Hakkinen remporta son second titre de champion du monde pilote à Suzuka devant Eddie Irvine de quelques points. Une maigre consolation. Comme pour la MP4-13 de la saison suivante, l’innovation prévue pour 1999 avait été interdit par les hautes instances. En effet, la MP4-14 devait être la machine introduisant le premier KERS de l’histoire de la Formule 1. Le projet avait été présenté à la Fédération Internationale de l’Automobile, qui l’avait interdit dans le plus grand des secrets.  McLaren voulait simplement répéter avec ce système la même stratégie que pour les freins directionnels. La FIA méfiante des innovations de l’équipe de Ron Dennis préféra dire que le système était une assistance à la conduite. Point final. Par prudence. Cette discrète interdiction expliqua pourquoi la MP4-14 ne disposait d’aucune innovation particulière à l’époque, hormis sa radicalité. Elle ne sera d’ailleurs pas copiée comme l’avait été la « 13 » de la saison précédente.

Peu d’informations ont filtré sur le développement du KERS McLaren. Il est probable que la puissance supplémentaire devait être comprise entre 25 et 80cv, car l’équipe de Woking n’a eu aucune difficulté à mettre au point son système en 2009, lorsque la FIA autorisa le système en course. Elle avait continuée à dépenser de l’argent dans le développement de cette technologie, pourtant interdite.

2000, la MP4-15 la rationnelle 

Version fiabilisé du modèle précédent, disposait d’une aérodynamique innovante et une réinterprétation du  diffuseur avec une curieuse configuration à trois voies, donnant un son strident si caractéristique. L’appui était augmenté et Newey reprenait une étude qu’il avait débuté à l’époque de la Williams FW16 et son train arrière à la fois révolutionnaire et compliqué. Après le changement de réglementation pour 1995, il était évident que le diffuseur allait être doté d’un extracteur. Newey avait imaginé un système à trois sorties d’échappements pour la FW17. Mais Patrick Head ne voyait pas le gain en performance. L’idée sera mise dans un tiroir. Pour l’histoire le concept sera à la base de la domination des Red Bull entre 2010 et 2012, sous sa forme la plus évoluée. Si la monoplace grise était performante elle échoua dans la dernière ligne droite par péché de fiabilité, pour permettre d’obtenir un titre de champion du monde constructeur et le troisième titre pour Hakkinen. Une nouvelle occasion manquée pour Ron Dennis qui laissa entrer à hauteur de 40% le groupe Daimler-Chrysler dans son capital. Débutant l’ère de la diversification qui fera également entrer l’équipe dans une période trouble.

2001, la MP4-16 l’avatar

Le règlement technique évoluant par touche pour 2001, Adrian Newey estima que la MP4-16 devait être la machine la plus innovante du plateau. Validant définitivement le plan initial de son patron. Durant l’année 1999, la boite de vitesse à double embrayage avait présentée des progrès de fiabilité et de performance qui laissait entrevoir une bonne saison. Les ingénieurs de Woking estimaient que cette innovation serait l’équivalent de celle de la boite semi-automatique de 1989. L’avantage était donc décisif et pouvait permettre à Woking d’avoir entre 3 et 4 ans d’avance sur ses concurrents. Malheureusement, la Fédération dès le début de saison stoppa net le développement de cette boite (à la demande de Ferrari d’ailleurs), alors que Benetton avait utilisé cette boite durant toute la saison 1999. Utilisant l’assistance à la conduite comme prétexte. En catastrophe, McLaren adapta l’ensemble du train arrière de la MP4-15 pour débuter la saison. Ce dernier événement mettra fin aux rêves de domination de Ron Dennis.

Quelques semaines plus-tard,  Jaguar F1 proposa un contrat à Adrian Newey, qui accepta. Une turbulence et un jeu d’influence plus tard l’ingénieur resta finalement jusqu’en 2005 à Woking, mais l’usine baissa de régime. Une nouvelle ère débutait. Place à une nouvelle stratégie, proche de celle de Ferrari. Suiveuse techniquement en 2002 et 2003, McLaren développa la MP4-18. Cette monoplace au concept zéro quille, devant rivaliser avec les Ferrari ne verra jamais les Grand Prix, mais inaugurera un design qui sera l’héritage de Newey chez McLaren. Un héritage qui va durée jusqu’en 2008. L’ultime avatar du projet de 1998. L’ultime souffle aussi avant un nouveau changement de stratégie technique, encore moins judicieux.

L’ambition de Ron Dennis entre 1998 et 2002 était de dominer la Formule 1 avec une monoplace propulsée par un moteur compact, le plus puissant et permettant par le flux d’échappements d’augmenter l’appui du train arrière, une boite double embrayage, des freins directionnels et récupérant l’énergie pour en faire un boost de puissance lors des dépassements. Les titres devaient s’accumuler. Logiquement. L’histoire nous a montrée le contraire. L’innovation à tout prix était un leurre. McLaren a été battu sur la piste à vouloir courir après son histoire.

A Maranello sur la même période, avec patience et rationalité Ferrari par l’impulsion de Jean Todt  avait simplement reproduit avec vingt ans d’écart le même processus que John Barnard chez McLaren entre 1981 et 1986. Ross Brawn et Rory Byrne, avaient déjà appliqué la méthode avec succès dans les années 90 avec Benetton. Le principe était l’évolution par le détail d’un design de base.  Entre 1997 et 2000, le design Ferrari avait été le même, évoluant vers la performance après avoir obtenu la fiabilité. 2001 avait été une répétition de 2002 – 2006 ou le design aura été encore une fois le même. L’innovation par le détail. L’ADN de base de McLaren à ses débuts.

Ron Dennis dans son aveuglement de domination avait fait une erreur d’analyse. Entre 1991 et 1994, puis 1995 et 1997 Adrian Newey avait également appliqué le concept Barnard. Les innovations techniques de Williams étaient tellement visibles que beaucoup avaient estimés que la réussite passait par là. Il faut regarder l’épopée de Red Bull Racing entre 2009 et 2013 pour se rendre compte de la pertinence de cette stratégie de l’évolution par le détail, au lieu de l’innovation à tout prix.

L’histoire aura oublié que si Team Lotus avait été l’innovateur, il n’avait jamais été longtemps dominateur. Tyrrell avait fait mieux que Colin Chapman entre 1971 et 1973 (en optimisant le châssis Matra de 1969), puis McLaren de 1974 à 1976 (copie réaliste de la Lotus 72). Toute deux en faisant évoluer un design de base. Même Ferrari entre 1974 et 1977 développa un même design avec succès. La preuve que le principe fonctionne à merveille.

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GP Autriche 2015 – Paddock Confidences

Autrian GP 2015 GirlsLe contrat de Daniel Ricciardo avec RBR
Le pilote australien est très convoité par plusieurs équipes du paddock pour 2016. En anticipation, Red Bull Racing a proposé une prolongation de contrat avec Ricciardo. Un projet sur trois ans, mais surtout un accord similaire financièrement et dans les clauses à ce que Sébastian Vettel avait signé en Juin 2010. Pour le moment le pilote australien a demandé un délai jusqu’à fin Août, pour prendre sa décision.

L’ajustement de la Super Licence
Suite à l’ascension de Max Verstappen, la Fédération Internationale de l’Automobile est désormais consciente d’ajuster la mesure pour limiter un pilote de moins de 18 ans d’accéder à la Formule 1. Désormais un titre de Formule Renault 2.0 vaudra 30 pts sur la Super Licence. Pour obtenir la Super Licence permettant de piloter en GP une Formule 1, il faudra 40 pts. Soit l’équivalent d’un titre de Formule 3. L’ajustement des points vise les filières de pilote, afin de créer une véritable formation pour les pilotes et non plus passer de Formule Renault 2.0 à la Formule 1.

Le moteur client, ce potentiel (non) vainqueur de GP
Ron Dennis a indiqué qu’être client moteur ne permettra pas à une équipe de vaincre en Grand Prix. De son côté Pat Symonds (Williams) estime que « ce n’est pas la fin du monde d’être client d’un constructeur ». Estimant que McLaren a une autre mentalité, probablement dépassé aujourd’hui. Avec un petit rappel en passant: Brawn GP était cliente de Mercedes-Benz en 2009, alors que McLaren était l’équipe officielle du constructeur à l’étoile.

Guerre des pneus (le retour de la vengeance)
Pirelli et Michelin ont répondu de manière très différente à l’appel d’offre de la FIA pour le prochain contrat de fourniture pneumatique 2017-2019.  En coulisse, Bernie Ecclestone s’active auprès d’autres manufacturiers pour les convaincre. Dunlop a déjà dit non (confirmé sur son compote Twitter). Yokohama et Hankook sont aussi dans le viseur.

Dire sans le dire, mais en le disant quand même
L’affaire du « GrapGate » est une vieille technique de communication utilisée désormais par Bernie Ecclestone pour faire passer ses messages. Inspirer des politiques, cela permet, dans un premier temps de dire ce que l’on pense à un médias, qui va diffuser l’information. Pour ensuite démentir en faisant croire que c’était du OFF. Mais le fond est là : Bernie Ecclestone n’aime pas la nouvelle Formule 1. Il le fait sentir.

Red Bull et Ferrari, la stratégie de l’attente 
Si Red Bull Racing tente de casser par tout les moyens son contrat (valable jusqu’en fin 2016) avec Renault Sport F1. Toutefois le manque d’alternatives et le principe d’être cliente de la Scuderia Ferrari n’enchante guère Dietrich Materchistz. L’idée étant de s’inspirer de Williams F1 : Cliente de Mercedes-Benz, le team de Grove joue les premiers rôles depuis 2014. Dans l’attente d’un constructeur en 2018/2019, voir plus-tard. C’est une idée qui commence à prendre forme en Autriche.

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GP Canada 2015 – Paddock Confidences

Canadian GP 2015Max et les deux règlements
L’ancien président de la FIA, Max Mosley, propose deux règlements pour la Formule 1. Le premier imposant un plafond de budget, mais une grande liberté technique (seul le budget serait limité). Et un autre le  budget n’est pas restrictif, mais les limitations techniques sont plus rigides. Mettant à jour son idée de 2009.

Lotus, Mercedes et Renault
Mattew Carter a indiqué que l’équipe Lotus n’était pas à vendre. Précisant que le contrat était à long terme avec Mercedes-Benz et ajoutant que l’équipe selon les rumeurs aurait été vendue en Mai déjà. Moralité : Si l’équipe est à vendre depuis un moment, que depuis Mai cela s’accélère, mais que le contrat Mercedes-Benz ne sera pas à la charge des actionnaires mais du futur repreneur.

13 pouces sinon rien
Suite à l’appel d’offre de la FIA sur le fournisseurs de pneumatiques 2017-2019, les équipes ont déjà indiqué rester en pneus 13 pouces sur cette période, mais plus large.

Arrêt au stand…à l’arrêt
La proposition du Strategic Group F1 concernant le retour aux ravitaillements est désormais fortement compromis. Les contre-arguments avancés étant le coût supplémentaire pour les petites équipes et surtout que depuis l’introduction du DRS, les dépassements ont augmenté en piste, alors qu’avec les ravitaillements ils étaient moins importants et les courses moins spectaculaires.

Nico Hulkenberg vise déjà 2016
Lassé par les performances et le manque de moyen de Force India pour la saison 2015, le pilote allemand est déjà sur le marché pour la saison prochaine. Sauf que les volants chez Ferrari, Williams voir McLaren et Lotus sont déjà l’objet de convoitises. Deux alternatives pour le pilote allemand : soit Haas F1 Team, soit une prolongation de contrat avec Force India, mais avec un salaire en augmentation significative. La partie commence.

Ricciardo et Kvyat ont prolongé mais…
Dès Barcelone, Daniel Ricciardo a prolongé son contrat avec RBR de trois saisons (2016/2017 et 2018), tout comme Daniil Kvyat (d’une année seulement pour 2017). Sauf que le nouveau contrat de l’australien est similaire à celui qu’avait signé Sébastian Vettel et RBR en 2010. Avec une nuance toutefois : les clauses ont été revue à la baisse, mais il existe des portes de sorties. Le cas de Kvyat est différent. Sa prolongation est une option rajoutée au contrat initialement de deux ans.

Button et l’avenir
Jenson Button a indiqué à Ron Dennis qu’il souhaitait prolonger en 2016 l’aventure McLaren-Honda. Le manager anglais  à surtout noté ce que le champion du monde 2009 lui a précisé que l’équipe anglaise fixerait le tarif de son prochain salaire, selon les rumeurs.

 

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Avant McLaren, le projet F1 de Ron Dennis avec Rondel Racing

L'équipe Rondel Racing

Dans le courant de l’année 1980, Ron Dennis entra en force dans le capital de McLaren Racing, avec le concours du manufacturier de tabac Marlboro, le Team Manager avait déjà tenté une aventure rapidement avortée en Formule 1.

Mécanicien reconnu pour ses compétences, Ron Dennis avait suivi Jochen Rindt de Cooper à Brabham à la fin des années 1960. Il y restera jusqu’à l’annonce de la retraite du triple Champion du Monde. Cela fera basculer l’ensemble de l’équipe vers de nouvelles aventures. En 1971, une année impliquant bien des changements, avec son collègue Neil Trundle… Il fonde Rondel Racing !

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La prolongation de Jenson Button chez McLaren en 2015

Jenson Button McLaren 2015Mi-décembre, lorsque McLaren dévoila son line-up 2015, Jenson Button est un pilote soulagé. Au prise dans une guerre des nerfs avec Ron Dennis, ce dernier lui avait annoncé à Abu Dhabi qu’il était d’accord pour prolonger son contrat d’une seule année, avec une option pour 2016.

L’épilogue c’est toutefois transformé en compromis entre les deux parties. La proposition de Ron Dennis de revoir son offre pour Button, avec un salaire 6 millions d’euros de salaire et 10 millions d’euros de primes, en Septembre 2014 a été une douche froide pour Richard Goddard (l’agent du pilote) et le champion du monde 2009. Durant l’été, Ron Dennis avait proposé 12 millions d’euros de salaire et 4 millions sous forme de primes, avant de revoir à la baisse son offre. Goddard, afin de déterminer des alternatives de négociations, est allé voir chez Williams (qui n’a formulé aucune offre concrète), tandis que Lotus proposait 5 millions d’euros et un variable de 40.000 euros par points, soit la même rémunération que Kimi Raikkonen en 2013. Trop peu pour un pilote touchant 16 millions d’euros par saison (Source BusinessBookGP).

L’offre de septembre 2014 étant dans l’air et les alternatives peux nombreuses dans le paddock, Goddard ébauche l’idée d’accepter l’offre de Ron Dennis pour 2015, mais démarcha Toyota pour obtenir un complément de salaire. Le constructeur japonais proposait 2 millions d’euros de salaire et une prime d’un million en cas de victoire aux 24h du Mans de Button. Cette manœuvre de l’agent anglais était une provocation. Button ne pouvait pas piloter à la fois pour Honda et Toyota dans la même saison. La rivalité entre les deux entreprises étant ce qu’elle est au Japon, si Button remporte les 24h du Mans en 2015 et aucune victoire avec McLaren-Honda le contraste serait trop important.

Ainsi, Ron Dennis a indiqué à Jenson Button qu’il acceptait de le prolonger pour 2015, avec une option pour 2016, contre l’accord de principe d’être exclusivement concentré sur la Formule 1 et Honda.

Pour 2015, Jenson Button touchera 8 millions d’euros de salaire, 500.000 euros de primes pour chaque victoire (sans limitation) et une prime de 4 millions d’euros en cas de titre constructeur ou pilote.

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McLaren- De la guerre sourde à la guerre civile

McLaren Abu Dhabi 2014Depuis plusieurs mois une guerre sourde entre Ron Dennis et Mansour Ojjeh perturbe l’avenir de McLaren. Une page risque de se tourner dans les prochaines semaines.

La situation est la suivante : Ron Dennis dispose de 25% du capital du groupe McLaren, Mansour Ojjeh (via TAG) 25% et Mumtalakat Holding les 50% restant. Le plan initial de Dennis était de prendre 50% des parts de chacun pour obtenir la majorité. Premier problème : L’investissement de l’établissement financier du Bahreïn dépendant de la présence de TAG à hauteur de 25%. Ce qui explique la situation actuellement complexe. Ron Dennis souhaite reprendre la part de son ancien associé, mais au lieu de 37.5% c’est 75% qu’il doit reprendre. Ce qui signifie un endettement personnel à hauteur de 480 millions d’euros environ. Trop important pour Dennis qui doit trouver des alliés.

La signature de Fernando Alonso étant acquise, il reste l’annonce d’un sponsor titre. L’idée à Woking est d’annoncer le sponsor avant le duo de pilote. Sauf que l’ensemble est ralenti. La piste Telefonica/Movistar est insistante, mais peine à se concrétiser. Toutefois, le cas du double champion du monde espagnol n’est pas le souci principal. Son équipier relève de la manœuvre d’intérêt.

Jenson Button a le soutien du duo Alonso/Ojjeh qui souhaite un duo fort de champion du monde et parfaitement complémentaire. Tandis que Ron Dennis souhaite garder Kevin Magnussen. L’anglais a changé d’avis devant les circonstances. Les circonstances étant sa situation personnelle dans l’équipe. Sa récente visite au Danemark cachait en réalité une chasse aux partenaires. La banque Saxo Bank (sponsor de Lotus) est la cible prioritaire de Dennis. A la fois comme sponsor et comme partenaire de capital pour appliquer son plan de reprise.

Dans la presse allemande, la rumeur de l’éviction de Ron Dennis pour le remplacer par Gerhard Berger a pris une nouvelle dimension ces dernières semaines. Cette communication semble pilotée par TAG/Mumtalakat.

Aujourd’hui la situation pour Ron Dennis ressemble à un ultimatum : Soit acheter les 25% de TAG (avec les conséquences que cela impose) soit Dennis vend les 25% qu’il détient à TAG. La rupture est totale entre les deux hommes, amis de 30 ans. Il était entendu que le 1er Décembre devait être la date non pas de l’annonce du line-up mais du dénouement de cette guerre civile. La réunion a été reportée en fin de cette semaine. Un changement de vent à Woking. Un Ghibli ou alors un Revolin.

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Jenson Button et Toyota Motorsport

Jenson Button Brésil GP F1 2014 McLarenEn étalant ses exigences vis-à vis de Ron Dennis – un maintien  de son salaire à 16 millions d’euros en 2015 – Jenson Button ne faisait que justifier sa déclaration : « Je suis un champion du monde et il est temps de le respecter. » Pourtant cet axiome n’a pas ébranlé Ron Dennis. Ni même d’autres patrons.

La piste Fernando Alonso/McLaren-Honda est de plus en plus claire. Le pilote espagnol n’a pas encore réglé ses détails avec la Scuderia Ferrari et retarde l’annonce d’un contrat signé à Sotchi, selon plusieurs sources. Le contrat porterait sur deux ans (2015/2016), avec une option pour 2017 et un salaire de base de 40 millions d’euros. Un important salaire qui serait la cause, disait-on à Interlagos, du départ de Jenson Button.

La stratégie de Richard Goddard, l’agent de Jenson Button, pour la saison 2015 n’avait rien à voir avec la précédente. En 2012, l’idée était de garder ses positions vis-à-vis de Lewis Hamilton et un salaire de rang, sans demander d’augmentation. Mais une évolution en fonction de l’obtention d’un titre mondial. Sauf que de titres, McLaren n’a jamais été en mesure d’en obtenir pour son pilote anglais. Goddard avait donc fait le choix d’appliquer la même stratégie que les représentants de Lewis Hamilton, il y a deux ans, avec Martin Whitmarsh : Faire payer à McLaren son manque de performance.

Une stratégie encouragée par l’arrivée de Honda et ses millions dans le budget de l’équipe anglaise. A ce jeu toutefois, Button y a perdu. Le scénario de la rupture c’est engagé. L’attente d’un nouveau contrat se faisant sentir, Ron Dennis aurait fait une offre sur un salaire de 12 millions d’euros en salaire et une prime de 4 millions d’euros, selon les résultats. L’accord était raisonnable pour tout le monde. Button n’ayant pas d’autres offres (seulement l’idée d’une retraite à l’époque). Mais à la rentrée, l’entente a été modifiée par Dennis. Le salaire a été diminué de 50%. Des 12 millions en salaire, il ne restait plus que 6 millions et 10 millions de primes. Cette offre serait celle qui a provoqué la déclaration de Button sur son statut de champion du monde.

Honda ne souhaitant participer qu’au salaire de Fernando Alonso et non à celui de Button, McLaren devait assumer de sa poche le salaire du champion du monde 2009. Une charge importante.

Button a refusé de signer un tel contrat. Pendant ce temps, Dennis discute depuis quelques semaines, d’une nouvelle entente avec Kevin Magnussen. Le jeune danois disposait d’une option pour 2015, qui se transforme progressivement en contrat de deux ans (2015 et 2016) contre une substantielle augmentation de salaire (1,5 millions d’euros l’an prochain et 3,5 millions en 2016, selon les estimations).

Un pas en dehors de la Formule 1, Richard Goddard discute sérieusement avec Toyota Motorsport, qui participe aux 24h du Mans et au championnat d’endurance face à Audi et Porsche. Une signature est proche entre les deux parties (on parle d’un salaire de 3 millions d’euros par an pour Button). Mais les dernières déclarations de Button laisse entendre qu’une solution pourrait être trouvée avec McLaren. Une importante baisse du salaire serait envisagée.

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