Note du Mardi : La fin de l’avenir est prématurée

Note du mardiEn matière d’économie numérique la norme est la suivante:  Un pionnier dispose d’une position de dominance sur la base d’un service proposé pour accéder à un univers. Puis quelques années plus tard, un autre acteur arrive et propose que cet univers soit plus intéressant et alternatif, enfin un troisième arrive et change la perception du modèle (économique). C’est l’histoire d’AOL – Yahoo et Google entre 1994 et 2004.  La première offrait comme service un portail fermé d’accès à internet. Le second était simplement concentré sur le portail centralisant le contenu et des services premiums complémentaires et enfin le troisième utilisait le concept de la porte d’entrée aux contenus de l’internet. Cette notion héritée de la nouvelle économie transpire partout dans les médias, le sport et sera l’évolution prochaine de la Formule 1.

Du cinéma au sport

Dans le cinéma, Marvel est au même niveau que Google à l’époque. Auparavant était sous la forme d’une trilogie (Star Wars, Batman, Spiderman), voyant le personnage évolué au fil des histoires, dans un monde ou le bien et le mal est flou. Auparavant le modèle du type James Bond, était dominant et le personnage restait le même, évoluant dans un monde de bien et de mal. Marvel parle d’un univers global ou le personnage n’est qu’un rouage d’une plus grande histoire.

Dans le sport, la notion de domination laisse toujours place à des alternatives, puis à un nouveau modèle assez bref, mais marquant. Avant de revenir plus tard sur un nouveau cycle. C’est valable dans tous les sports. Roger Federer a dominé son sport qui a eu pour alternative, Rafael Nadal, puis le nouveau modèle s’illustre avec Novak Djokovic. Dans le Football en Angleterre, Liverpool a été le modèle, Manchester United l’alternative et Chelsea le nouveau modèle. Les exemples sont nombreux et peuvent se traduire sur une période approchant la décennie.

L’exemple par la Formule 1

Lorsque McLaren et Honda dominait la discipline à la fin des années 80, elle proposait une nouvelle ère. Williams et Renault ont proposé une ère alternative et Benetton un nouveau modèle.  Après une période de transition, Ferrari a repris le flambeau de l’ère McLaren-Honda au début des années 2000, puis Renault a proposé une ère alternative et enfin Red Bull un nouveau modèle.

La répétition de l’histoire est intéressante, car elle met en avant un modèle d’organisation assez similaire (McLaren et Ferrari) dans l’organisation axé à 100% sur la victoire et une organisation technique et économique sans faille. Un modèle alternatif (Williams et Renault) qui imite le premier modèle en y apportant une touche qui ne peux être imité par les autres. Enfin un nouveau modèle (Benetton et Red Bull) qui est initialement un support marketing, s’inspirant du modèle d’origine.

La période que nous vivons est celle d’une nouvelle ère mise en place par Mercedes AMG F1 et probablement un modèle alternatif incarné par Ferrari, car son approche est assez similaire à ce que Williams et Renault ont fait par le passé. Le nouveau modèle ? l’histoire nous montre un support marketing. Peut-être Haas, voir Renault ou un autre qui n’est pas encore né. Cela reste de la musique d’avenir.

Et la Formule 1 de Bernie ?

Sur la même base, alors que les équipes sportivement ont des cycles rapides sur 5 ans. La Formule 1 est beaucoup plus lente et encore sur le modèle de la dominance. Toutefois depuis deux saisons, l’introduction de la Formula E présente un modèle alternatif qui séduit plus de constructeurs automobiles. La phase deux est donc en marche. Tandis que la phase trois sera probablement très différente ou la fusion des deux deux précédentes phases. A suivre…

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Le plan Hembery/Ecclestone pour sauver la Formule 1

Abu Dhabi 2015 Pirelli F1Vers une Formule 1 en trois parties ? C’est du moins l’idée de Paul Hembery, le directeur de la compétition de Pirelli et l’idée semble séduire Bernie Ecclestone, qui compte l’exposer prochainement.

Selon The Guardian, l’idée d’Hembery est venue dès suite à la dernière réunion du Conseil Mondial de la Formule 1. Faisant le bilan d’une saison jugée catastrophique, dans le sens ou les téléspectateurs sont moins nombreux et que les équipes sont en difficultés économique.

Trois championnats en un

Le championnat du monde de Formule 1 serait ainsi découpé, selon le plan, en trois parties. Une partie Asie/Océanie, une partie Europe et une partie Amérique. Entre chaque séquence continentale, une pause de quelques semaines.  Selon la logique du calendrier, le championnat débuterait par l’Australie et tous les circuits asiatiques (Malaisie, Chine, Singapour et Japon), puis une large séquence Européenne –Moyen Orient (Russie, Espagne, Monaco, Bakou, Autriche, Grande-Bretagne, Hongrie, Allemagne, Belgique, Italie, Bahreïn et Abou Dhabi). Pour enfin se conclure par le continent américain (Canada, USA, Mexique, Brésil).

Chaque séquence du championnat verrait un champion, menant vers un champion global. Qui pourrait être l’un des trois champions (dans le cas ou il y en a trois), sorte de Play Off.

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McLaren – Johnnie Walker, destins croisés

Johnnie Walker Jenson Button McLaren 2015Septembre 2014, la compagnie Diageo, via la marque écossaise annonce un partenariat avec la Formule 1 pour devenir « Whisky officiel de la F1. » Le début d’un renfort de la stratégie du groupe de spiritueux qui a fait une victime : son partenaire depuis une décennie, McLaren.

Sponsor secondaire depuis 2005, Johnnie Walker a toujours été considéré comme un hybride de sponsoring principal. Initialement la présence la première année devait être valorisée comme sponsoring principal, avant d’abandonner l’idée. Puis progressivement l’accord a été révisé à la baisse. En 2015, seulement 3 millions d’euros était déboursé pour Woking. Alors que dans le même temps, la marque et plus largement le groupe Diageo s’étendait.

L’accord avec la Formule 1 est estimé à 5 ans pour un investissement total de 100 millions d’euros. Dans le même temps, via la marque Smirnoff, se répandait sur les Force India depuis quelques mois. Un accord estimé à 10 millions d’euros.

Anticipant l’investissement futur de son partenaire, les dirigeants marketing de McLaren ont valorisé à hauteur de 20 millions d’euros la présence de la marque de Whisky sur la MP4-30 Honda de Fernando Alonso et Jenson Button. Dans l’espoir d’obtenir plus et de transformer l’accord en sponsoring principal à hauteur de 60 millions d’euros pendant trois saisons (2016/2017 et 2018). L’offre mise sur la table était à la fois trop importante et trop tardive, car entre temps le projet Force India s’était installée.

L’accord Force India – Diageo met en avant la marque Aston Martin comme outil de co-branding. L’investissement du groupe dans l’équipe de Vijay Mallya est déjà budgété à 120 millions d’euros (130 millions de dollars). Probablement en deux temps. Un premier levier de 80 millions d’euros comme sponsoring et un ultime en conversion de participations en reprenant une partie les 42,5% du groupe Sahara (dont le fondateur Subrata Roy est en prison depuis un an).

L’affaire Diageo – McLaren est simplement l’histoire d’une occasion manquée depuis dix ans maintenant.

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Note du Mardi – L’évolution du Naming moteur

Note du mardiL’accord entre Red Bull Racing et Tag Heuer a surpris en deux temps. Dans un premier temps la marque quittait l’équipe McLaren, mettant fin à un partenariat né il y a 30 ans. Puis, dans un second temps par le fait que la marque horlogère donnera son nom au moteur de l’équipe autrichienne en 2016.  Ceci est le résultat d’une évolution et d’une adaptation du sponsoring.

Objectif : trouver un sponsor pour payer le moteur

Auparavant, dans le cas ou le constructeur l’acceptait, une équipe pouvait chercher un sponsor pour lui donner son nom à son moteur. Cela a été le cas entre 1997 et 2005 avec Petronas et Acer en 2001 avec Prost GP. Tout deux rebaptisant un moteur Ferrari client. Le concept était simple : le sponsor payait le devis du constructeur au moins à hauteur de 75%. C’est ainsi que des partenariats de plus de 20 millions d’euros ont vu le jour à l’époque.

Ensuite, les équipes ont pris conscience qu’une marque d’un constructeur était bonne pour la valorisation de leurs espaces publicitaires sur leurs voitures. Une filiation indispensable pour être prise aux sérieux, à l’heure ou les constructeurs automobiles prenaient le pouvoir en Formule 1. Malgré leur départ en masse en 2009, l’image du soutien d’une marque automobile était toujours indispensable (voir Note du Mardi : Un moteur premium égale du sponsoring)

2007, AT&T Williams et le début de l’innovation

Le premier tournant remonte à 2007. Williams F1 vend pour cinq ans contre 50 millions de dollars le sponsoring principal de son équipe à l’opérateur AT&T. L’équipe de Sir Frank Williams récidivera en 2014 avec Martini contre 10 millions d’euros minium sur trois ans. Ici, l’écurie anglaise ne vendait plus son emplacement, mais la place dans son nom. L’ère du naming. Toutefois elle ne sera jamais véritablement imitée (malgré un timide Lotus Renault GP en 2011).

En Formule 1 il y a trois noms possible dans une équipe. Le premier est souvent celui du sponsoring principal, le second le nom de l’équipe et enfin le troisième est le nom du moteur. Red Bull Racing depuis 2013 se nommait Infiniti Red Bull Racing Renault. Infiniti était son sponsors principal et Renault son partenaire moteur. Le principe que Renault fournisse une technologie moteur sans accepter d’y apposer son logo fait remonter à l’époque Ferrari de 1997 et à ouvert la porte à l’accord Red Bull Racing.

L’autre naming moteur

Toutefois, la marque autrichienne n’a pas vendue un devis sur la base du prix du moteur (30 millions d’euros en 2016), mais a reproduit à l’envers ce que Williams F1 a réalisé avec AT&T. Elle a ainsi vendu la place dans l’un de ses trois noms d’équipe,  comme du naming moteur. Une nomination d’une valeur estimée entre 5 et 10 millions d’euros et qui répond aux nouvelles ambitions de sponsoring de l’horloger du groupe français LVMH, qui multiplie les accords innovants et souhaite promouvoir sa future montre connectée.

En 2007, ce n’était plus un emplacement sur une carrosserie qui était vendu pour être sponsor principal, mais une dénomination. Avec l’accord Tag Heuer/RBR en 2016, nous avons le nom d’un partenaire qui paie une simple dénomination comme du naming et non un moteur simplement payé par un sponsor.

Voir également (Note du Mardi de 2013 : Le moteur (re)devient un support sponsoring)

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SpyGate – L’église des ombres du froid

A SpyGate - Eglise Ste Genevièvechaque visite, le même frisson. Epimethée savait pour ce lieu de rendez-vous était symbolique pour les espions évoluant en France. L’église de Sainte Geneviève de Feucherolles est un haut fait d’embuscade. Une opération ratée, mais un lieu d’échange d’informations entre l’Est et l’Ouest.

« Une place pour la trahison », songea Sir Richard Brown, alias Epimethée, en complet marron et impaire beige clair touché par la chaleur du soleil d’hiver naissant.

Assis dans le silence, une silhouette qu’il connait que trop bien. Chaque trimestre la même scène se reproduit en hommage. C’est ici même que le fonctionnaire d’état George Pâque avait été suivi le 8 août 1963 par le contre-espionnage français alors qu’il avait rendez-vous avec son contact du KGB. Méfiant Pâque avait fait demi-tour. Le contact n’est jamais venu. Deux jours plus tard, la DST convaincu d’un rendez-vous manqué interpelle le fonctionnaire français à la sortie de son bureau de l’Otan, porte Dauphine. La première grande victoire des services français face à l’Est à l’époque.

La silhouette se leva lorsqu’elle entendit les pas de Brown. Son sourire était toujours charmant et les manières toujours expressives.

– Bonjour Sir Épiméthée !

Cette désignation fait toujours sourire Sir Richard Brown lorsque son ami la prononce. Il lui rendit la pareille:

– Bonjour mon cher Alex, comment vont les affaires ? Visiblement perturbée…

Alexeï Rublev est un des hommes du FSB attaché au sport. Une vieille tradition héritée du KGB. Un ingénieur comme il est officiellement désigné pour l’occident, gérant un laboratoire à Moscou et surtout l’un des gradés rapportant directement au numéro deux, Oleg Syromolotov.

Alexeï élude la question d’un revers de main.

– Il n’y a rien officiellement. Tu t’en doutes bien Richard. L’occident cherche à nous nuire jusque dans le sport.

Il éclate de rire.

Esquissant un sourire, Sir Richard Brown lève les yeux sur le tableau de l’institution de la Rosière, surplombant le maître autel. Une œuvre symbolique représentant la Vierge qui apparaît à Saint Dominique et lui remet un chapelet devant permettre à ce dernier de triompher de l’hérésie albigeoise guidée par le catharisme. Contrairement à la doctrine catholique, les cathares considèrent qu’il existe deux principes supérieurs, le bon (Dieu) et le mal (Satan). La création du monde, imparfaite, relève du mal et les cathares doivent s’extraire de leur prison charnelle pour retourner à Dieu. La douce époque des croisades…

– Il semblerait que l’accord entre une certaine équipe anglaise et un constructeur tarde à se mettre en place… lâche doucement Alexeï.

L’heure de la confession a débutée, estima Sir Richard Brown.

– Nous avons entendu qu’avant la signature du constructeur ayant permis de sauver l’équipe du dépôt de bilan à Londres. Un accord a été conclu. C’est un avatar de celui signé en 2009 entre les deux parties. A l’époque le fond Lamassu Capital avait promis 40 millions d’euros par année dans le budget de l’équipe pendant trois ans, pour emporter le morceau. Ici c’est la même chose. Le constructeur a demandé que Lamassu garantisse au moins 40/50 millions d’euros dans le budget de l’équipe pour 2016 et peut-être pour l’avenir.

– Jusqu’à présent elle l’avait fait avec des prêts, mais depuis deux saisons ils ont réduit la voilure avec ce soutien Vénézuélien, coupe Sir Richard Brown.

– Un soutien qui a eu beaucoup de mal à se concrétiser au-delà de cette saison entre l’équipe et le pétrolier. Tu sais ce que c’est dans ce genre de pays, il faut savoir convaincre, sourie Alexeï Rublev.

Message entendu. L’ingénieur russe continu.

– Ainsi, rapidement Lamassu a promis des choses, dont je ne sais pas encore ce qu’il en est, au pétrolier pour obtenir 45 millions d’euros pour la saison 2015. Ainsi, fort de l’accord, ils ont rempli leur partie du contrat…

– …reste plus qu’au constructeur de faire la sienne et pendant ce temps l’équipe survie.

– Elle survivra, d’une manière ou d’une autre, glissa froidement Alexeï qui se leva brusquement, salua son ami et glissa sa silhouette jusqu’à la sortie de l’Eglise.

Cent vingt secondes plus tard, Épiméthée posa un pied sur la petite place devant la porte du lieu saint. Il tourna la tête sur la droite, puis à gauche. Les ombres du froid avaient disparus.

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Renault – Nissan : un ménage à trois pour une union totale ?

Renault NissanAvril 2015, l’annonce avait déjà fait grand bruit. L’Etat Français obtient un prêt de 1,2 milliard d’euros auprès de la Deutch Bank pour investir dans Renault SA. La prise de participation passe au début de l’été de 15 à 20% avec possibilité d’atteindre 25%. Le ministre de l’économie, Emmanuel Macron, pour éviter les malentendus avait précisé au micro de la radio RTL que l’opération serait à court terme (6 mois) et destinée à faire une plus value pour l’État, une technique connue de la finance de haut vol, mais risqué et cachant les réelles intentions. Un épais brouillard entoure alors l’actionnariat du groupe Renault – Nissan.

Les intentions sont les suivantes : une réelle fusion entre Renault et Nissan qui aurait un bénéficière. Alors que la première réaction de colère était que les japonais se retirent de l’ensemble, il semblerait que la manœuvre française ait été comprise et relève du timing.

D’abord la situation entre Renault et Nissan a toujours été depuis 1999 un tandem ou l’un et l’autre partenaire compensait les manques. Toutefois depuis quelques années les deux groupes réalisent des bénéfices. Ce qui n’était pas le cas auparavant. Ensuite technologiquement les deux entités travaillent ensemble dans le développement des futures gammes, avec des bases communes et des échanges plus nombreux.  Depuis 1999, Renault a préservé les acquits de Nissan et favorisant la stratégie japonaise, sans la perturber et lui offrir des marchés complémentaires. Les deux sociétés ont chacun un bureau d’étude et des compétences indépendantes. Ce qui fait sa force aujourd’hui.

L’ambition est que Nissan s’implique plus dans le capital de Renault (on parle de 25% au lieu de 15 comme aujourd’hui) et disposerait de droit de vote. Ce qui serait une première étape vers l’intégration globale appelée des vœux de l’État Français.

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Poker moteur autour du moteur F1 2017

Fernando Alonso Abu Dhabi 2015 McLaren HondaL’avenir moteur en Formule 1 est en large discussion. L’ambition de mettre en place une motorisation alternative V6 Turbo 2,2L ayant échoué récemment, les dirigeants de la discipline planche sur des alternatives. Il faut dire qu’il y a urgence en la matière.

La dérive était inévitable. Les unités moteurs disponibles aujourd’hui ont un coût augmentant de 10% chaque saison. Si en 2014, un moteur avait une valeur de 22 millions d’euros, le prix est passé en 2015 à 24 millions, puis 26,4 millions. A ce rythme à l’horizon 2019/2020, ce sera un moteur à près de 40 millions d’euros qui sera proposé aux équipes afin d’être compétitif. Sachant que le seul moteur compétitif est le Mercedes-Benz. L’équation est intenable.

Surtout qu’elle est à contre courant de l’ambition initiale du projet. En gelant progressivement les pièces moteurs par la réglementation FIA, le prix du moteur devait baisser chaque saison pour atteindre 8 millions d’euros à en 2019, selon les estimations datant de 2013. Une éternité de bon sentiments, car depuis lors l’arrivée de Honda et le retard de Renault ont fait voler en éclat le principe de base du gel moteur.

Si l’échec de la mise en place du moteur alternatif est acté, il est relatif, car la cause est désormais entendue : il faut que les constructeurs réduisent les coûts d’une manière ou d’une autre. La fourchette de prix est déjà annoncée entre 12 et 15 millions d’euros par an maximum. A Abu Dhabi la FIA a proposé de supprimer le système hybride MGU-H, afin de ne garder que le moteur turbo MGU-K, ce qui signifie une réduction de 160 cv de la puissance moteur et surtout un retour en arrière politique. Car ce moteur à évoluer en un univers hybride complexe pour satisfaire les constructeurs présents dans la discipline, chassant Audi, Pure et Cosworth qui étaient pourtant intéressé par une approche turbo avec récupération d’énergie plus simple.

Toutefois, si l’idée d’un retour en arrière est intéressante sur le papier, elle ne plait pas à Mercedes-Benz et Honda qui menace ouvertement de quitter la discipline, car elle ne répondra pas à leurs aspirations. La solution se dirige vers une unité moteur standardisée, avec le concours de la marque allemande. Cette dernière a proposé ses services à Renault, puis Honda depuis Septembre, afin d’aider à rendre plus compétitif leur programme moteur. Pire, l’idée sous jacente est que seules les équipes officielles pourront bénéficier du développement moteur et donc jouer les premiers rôles. C’est-à-dire que les équipes clients paieront 15 millions d’euros un moteur qui n’aura aucun développement durant toute la saison.

Et si l’idée était d’imposer un moteur turbo au GP2 sur la base du projet V6 Turbo 2,2L low cost pour augmenter le nombre de client et permettre d’élargir la vision d’ensemble ?

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Transfert F1 2016

TomorrowNewsF1 fait le point sur les transferts et surtout la durée de contrat des pilotes envers leurs équipes.

Mercedes
Lewis Hamilton : jusqu’en 2018
Nico Rosberg : jusqu’en 2017

Ferrari
Sébastian Vettel : jusqu’en 2017
Kimi Raikkonen : jusqu’en 2016

Williams – Mercedes
Valteri Bottas : jusqu’en 2016
Felipe Massa : jusqu’en 2016

Red Bull – ???
Daniel Ricciardo : jusqu’en 2016
Daniil Kvyat : jusqu’en 2016

Force India (ou autre) – Mercedes
Sergio Perez : jusqu’en 2016
Nico Hulkenberg : jusqu’en 2017

Lotus (ou autre) – Renault ?
Pastor Maldonado : jusqu’en 2016
Jolyon Palmer : jusqu’en 2016

Toro Rosso – Ferrari ?
Caros Sainz jr : jusqu’en 2016
Max Verstappen : jusqu’en 2016

Sauber – Ferrari
Marcus Ericsson : jusqu’en 2016
Felipe Nasr : jusqu’en 2016

Mclaren – Honda
Fernando Alonso : jusqu’en 2017
Jenson Button : jusqu’en 2016

Manor – Mercedes
A suivre

Haas – Ferrari
Romain Grosjean : jusqu’en 2017
Esteban Gutierrez : jusqu’en 2017

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F1 – et si Alpine…

Alpine F1La victoire au 6h Shanghai début Novembre, de l’Alpine-Signatech en LMP2 a permis à l’écurie de pointer à la 4ème place de son championnat. Un excellent résultat pour une première saison, mais si l’avenir allait être plus grand pour la marque Alpine ?

Après une aventure industrielle initiale rapidement avortée avec Caterham Cars, les ingénieurs de Renault Sport ont fait le choix de retarder à début 2017 l’introduction de la nouvelle Alpine (avec un SUV sportif à l’horizon 2018). Toutefois durant l’année 2015, des informations intéressantes ont été distillé. Surtout cet été. Au même moment que la marque française annonçait son intérêt de racheter Lotus F1 Team, selon plusieurs médias spécialisés, la prochaine Alpine disposera dans sa version la plus puissante d’une version Renault Sport. Une évolution savoureuse, d’autant qu’après la victoire de Shanghai, il était entendu que le programme WEC serait élargit pour 2016 avec une participation en Asian Le Mans Series.

En 2011, les propriétaires de Lotus F1 Team, avait proposé à Renault de remplacer Lotus pour 2012 en devenant sponsor. Une idée qui sera reprise via Infiniti et Red Bull, qui n’était pas abandonné pour autant. Pour Alpine l’investissement est de 600 millions d’euros, comprenant l’apport médiatique. La marque de Dieppe est peu connue (voir oubliée) et doit tendre à l’internationalisation et à une image sportive réelle pour écouler 2000 exemplaires minimums par années.  L’idée de s’inspirer du projet Lotus/Genii Capital de fin 2010 serait une solution peu coûteuse et médiatiquement brillante.

Alors qu’Infiniti devrait rester sponsor en 2016 de Red Bull Racing et pourrait le rester à l’avenir. Lotus pourrait devenir Alpine Renault et lancer la marque de Dieppe dans le marché dès 2016.

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Note du Mardi : L’après 1988, les réactions de Williams, Ferrari et Benetton

Note du mardiIl y a 10 ans, lorsque la Scuderia Ferrari dominait le championnat en 2002 et 2004, les équipes concurrentes avaient fait de mauvais choix. Privilégient l’innovation pour tenter de vaincre la marque italienne. En 2014 et 2015, la domination de Mercedes AMG F1 ne fait pas entrer ses concurrents dans la même histoire. Ce serait plutôt un retour en arrière. Il y a plus de 25 ans !

En 1988, McLaren-Honda domine largement la saison avec Alain Prost et Ayrton Senna au volant de la MP4-4. Williams, le champion du monde en titre perd le moteur japonais et son champion du monde Nelson Piquet. La Scuderia Ferrari sur la base de ses succès de fin de saison 1987 décide de repousser le projet 639 développé par John Barnard depuis 1987, au profit d’une évolution turbo. Enfin, Benetton commençait à prendre le relais de Lotus dans le top 4, après que l’illustre équipe de Colin Chapman sombra progressivement dans le classement. Suite à la domination de 1988 de McLaren, Williams, Ferrari et Benetton ont débuté leur mutation avec des succès et des échecs.

Williams

Suite à sa riche expérience avec Honda, il était évident pour Frank Williams que l’association avec un constructeur était la clé pour permettre à son équipe de revenir sur le devant de la scène. Dès 1988 il signa un accord avec Renault Sport pour 1989, 1990 et 1991 afin de disposer du futur V10. La conception de la MP4-4 était le fruit d’une collaboration entre Gordon Murray et Steve Nichols, selon un schéma ou le premier était directeur technique et le second chef designer. L’organigramme Williams évolua avec Patrick Head en avatar de Murray et la recrue d’Adrian Newey comme celui de Nichols dès 1990.

Williams a appliqué sa doctrine principale inspirée par l’époque de ses premiers succès. Imiter une organisation qui fonctionne le plus rapidement possible en prenant soin de respecter le cycle de développement de l’équipe. Le principe avait parfaitement fonctionné à l’époque de la FW07 qui était une copie améliorée de la Lotus 79. La magnifique monoplace noire et or était le fruit d’un travail collectif de 5 hommes, mais son évolution a été trop radicale et rapide. Williams a préféré être plus pragmatique en appliquant la même méthode et le même nombre d’homme. Neil Oatley était l’équivalent de Tony Rudd, puis Ross Brawn interviendra de la même manière que Peter Wight était déterminant dans le développement de la Lotus.

Le résultat de l’évolution de Williams après la saison 1988 est éloquent : 5 titres de champion du monde constructeur avec Renault (1992, 1993, 1994, 1996 et 1997).

Ferrari

Après avoir compris son erreur technique de 1988 et miné par les brouilles politiques suite à la disparition d’Enzo Ferrari dans le courant de la saison, la Scuderia devait changer. Le travail de John Barnard depuis plusieurs mois sera récompensé, mais seulement en 1990, sous l’impulsion de Cesare Fiorio, un homme du groupe FIAT via le service compétition de Lancia. Après une 3ème place en 1989, pour 1990, Mananello embaucha Alain Prost, champion du monde en titre et Steve Nichols en qualité de directeur technique. Tout en gardant Nigel Mansell pour seconder Prost. Tandis que John Barnard avait développé la base technique des prochaines monoplaces en mettant en place un système.

Ici Ferrari va faire évoluer sa doctrine des années 80. Auparavant l’embauche de personnel était destinée à rattraper un retard technique. Ici l’ambition est de prendre tout les éléments de l’équipe numéro 1 du moment pour se renforcer.  Imiter les anglais avec un esprit latin. L’histoire de l’époque nous a montré que l’ambition de Fiorio était de recomposer le duo Prost-Senna à l’horizon 1991, pour permettre un retour au sommet de la Scuderia.

Le résultat de cette évolution de Ferrari n’a pas été visible immédiatement. Il faudra attendre 1996 et 1997, au moment où Benetton verra quitter Michael Schumacher, puis le duo Ross Brawn et Rory Bryne vers Maranello. Le résultat sera 6 titres de champion du monde constructeur (1999, 2000, 2001, 2002, 2003, 2004).

Benetton

Après la chute de Team Lotus, en 1988, la 3ème force du plateau était bien Benetton. Le début d’une nouvelle ère. Le problème de l’équipe était à la fois son manque de financement et sa stabilité technique. La double domination 1988/1989 de McLaren Honda et l’émergence de Flavio Briatore dans l’organigramme Benetton va permettre au team multicolore d’entrer dans un monde de rigueur. La première mesure était de signer un accord avec un constructeur. Ford a été désigné comme partenaire idéal à l’époque. Puis l’embauche de John Barnard et Nelson Piquet pour 1990 représentait la seconde rampe de lancement. Le manque de moyen de l’équipe par rapport à Williams et Ferrari a fait attendre longtemps pour voir l’évolution se mettre en place. L’arrivée en 1991 de Ross Brawn, dans la mouvance de Tom Walkinshaw, va permettre une redéfinition du projet. Rory Byrne reviendra dans l’équipe et formera un duo technique efficace avec Brawn, à la manière de Murray/Nichols  chez McLaren ou de Head/Newey chez Williams.

La méthode est astucieuse et plus pragmatique dans le temps à cause du manque de moyen. Flavio Briatore a été méthodique et ce sera sa marque de fabrique. Il a signé avec Ford (et utilisé Jackie Stewart pour chercher un sponsor tabac), puis Tom Walkinshaw qui apportait Ross Brawn dans son effectif de renfort à Benetton. John Barnard était destiné à réaliser la même fonction qu’à l’époque de McLaren et Ferrari : mise en place d’un design qui sera ensuite développé par d’autres. La seule innovation dans le dispositif était non pas l’embauche d’un top pilote du moment (il y avait pourtant eu des contacts avec Prost et Senna à l’époque), mais de suivre une seconde voie. Celle d’investir dans un jeune pilote afin de construire l’équipe autour de lui. Comme souhaitait le faire Team Lotus avec Ayrton Senna entre 1986 et 1987, en vain.

Le résultat est que l’équipe termina seconde du championnat du monde constructeur en 1994 et gagna le titre en 1995. Flavio Briatore appliqua la même méthode pour le retour de Renault au début des années 2000, avec le même succès.

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